ULTIME FRONTIÈRE

mbuna

I don't know you

Data

Je prends l'occasion de cette intervention pour déclencher un sujet sur Data.

Notamment cette phrase

Idem pour Data.. Au départ ce n'est qu'un robot Asimovien

qui va me permettre de donner ma vision de la chose.

Au départ ?
Mais non l'essence même de Data et le fil de sa progression jusqu'à la fin de TNG est une ode aux robots d'Asimov et notoirement à Daneel Olivaw. Roddenberry a il est vrai beaucoup consulté Asimov au départ. Asimov devait même faire une apparition dans TNG mais sa santé déclinante ne le lui aura pas permis. Melinda Snodgrass lui voue aussi une jolie admiration dans ses écrits (voir son blog), ainsi qu'à ceux d'Arthur C Clark. Elle a du goût la Dame

Ainsi, Data est un exemple type d'un "Robot Asimovien" qui ne l'est pas qu'au départ, puisqu'il l'est d'autant plus à la fin (Merci Melinda). C'est la progression même de Data qui le rend "Asimovien", et c'est sa progression qui fait ce qu'il est dans TNG.

Pour Asimov, ce qui différencie un "simple" robot des siens, se trouve au niveau du sens que l'on met à la définition de la vie et surtout des caractéristiques spécifiques de l'Humain. L'objectif des créateurs des robots positroniques est d'effacer les différences entre leurs créations et un être humain. C'est exactement la quête de Data. Pour cela, plusieurs éléments sont importantes et parfois contradictoires ce qui fait tout le sens et l'intérêt de leurs développements. Par exemple, un sens éthique, un sens moral, une liberté d'action et de création. Ces différents objectifs donneront pour Asimov les fameuses lois de la Robotique.

Data veut devenir humain, ce sont ses actions qui vont le définir comme tel, pas sa propre nature. C'est tout le sens de The measure of a man.
Par exemple dans cet épisode, Data refuse d'obéir à un ordre d'un supérieur qui vise à le démonter pour l'étudier (2ème Loi asimovienne) au nom des besoins plus élevés de toute l'humanité (Loi zero asimovienne).
Ou encore si vous appréciez la dernière scène de cet épisode avec Riker, en filigranne c'est encore la 2ème loi de la Robotique qui y est exposée dans une poésie admirable où Riker passe par le même raisonnement. En d'autres termes Data devient son égal.
Melinda Snodgrass forme là un énorme et magnifique hommage au génial écrivain.

Tout au long de sa progression, Data s'opposera à ses créateurs sur les idées, signe de sa liberté de conscience ? D'une création née des règles implémentées dans son cerveau ? La quête qu'il poursuit est-elle la sienne ou celle de ses créateurs ?

Toutes ces questions (comme bien d'autres encore) formant le moteur de sa progression et de sa quête existentielle dans le show est exactement celles qu'Asimov va se poser tout au long de ses écrits. Mais il ira encore plus loin.....plus loin que TNG. L'un des problèmes est que Data va devenir presque plus humain qu'humain, une figure magnifique, un idéal voir un ersatz..
Comment cela peut-il se concrétiser ? La réponse est parfois donnée par son environnement : Riker mais surtout Geordi.

Toute cette progression, ces questionnements et ces réponses sont contenues dans l'oeuvre Asimovienne, Data n'est pas qu'un "simple robot asimovien au passé nébuleux", il en est un exemple presque parfait. Que manque t'il à Lore si ce n'est qu'un prototype ? En quoi il ne serait pas fini ? Il lui manque un sens éthique. Lore est un peu la machine de Frankenstein, un prototype non fini (ce détail est très important), il lui manque justement l'essentiel dans la vision Asimovienne et Snodrassienne des choses.

Il reste encore une question après celle de la progression : le destin final avec là encore un problème à résoudre comme une quadrature du cercle : comment concilier une quête par nature éternelle lorsque notre enveloppe corporelle nous fait accéder elle-même à l'éternité ?

Data presque parfait car voilà son vrai talon d'Achille. Il est de manière ironique rattrapé par sa propre nature, sa vraie seule différence avec un humain. Il faut donc bien que son destin soit différent lui aussi.... La fin de Daneel Olivaw nous donne une réponse extraordinaire, le robot trop parfait donc l'humain trop parfait...fin que je ne dévoilerai pas ici pour ne pas spoiler les futurs (je l'espère) lecteurs de cet écrivain.

Le dernier choix de Daneel est la conséquence inéluctable des Lois de la Robotique qui sont là pour donner notamment à Data son moteur et sa quête, son destin d'être complet ; la réponse littéraire ne pouvait être meilleure et quand on y réflechit elle ne pouvait être différente.

Si vous aimez Data, lisez Asimov ! Je suis certain que Melinda Snodgrass plussoierait cette injonction

matou

modérateur

Re : Data

Et dans Némésis, peut on dire que le choix de Data pour toi. Simple application de la troisième loi ou dépassement? Est ce son choix final qui le rend en fait plus humain que jamais?

Buckaroo

Gotta Light ?

Re : Data

Superbe texte Mbuna et je t'en remercie !
Voilà le type de discusssions que je recherche sur Star Trek , voilà pourquoi le PSTF n'est pas un forum Trek comme les autres ..
Partager des connaissances, découvrir de nouvelles approches.

Je ne sais pas si je lirais un jour du Asimov.. La faute au temps & mes choix de lectures :  je ne lis plus de fiction , je préféres les livres d'histoires, les essais ect ..
Mais ton texte m'éclaire sur mon kiff du moment : Data  ..
Comme je te l'ai dit en privé , je cherche à étudier  le jeu de Brent Spinner et les choix des scénaristes.
Mais il est évident  que ton texte m'éclaire sur la source d'inspiration de ces derniers ..

Pour creuser le sujet , le personnage donc tu parles Daneel Olivaw ou les robots Asimovien sont ils programmés pour ressentir des émotions ?
Parce que Data lui ne l'est pas .. ou il l'est , mais n'en n'a nullement conscience , voilà pourquoi je me référe sans cesse au tin man du Magicien d' Oz , plutôt qu'à la figure de Pinocchio , référence revendiqué dans l'épisode pilote. Je trouve que c'est un élément qui fait la différence  chez Data  & que le show utilise à merveille que cela en devient touchant:
Data est incapable de ressentir une émotion, nous sommes poussés à les ressentir pour lui.

Il y a aussi cette notion chez le créateur de Data que je trouve inédite à ce sujet .. Le fait que Noonian Soong pense ses robots comme des oeuvres d'art ( Brother.TNG.4 ).. Elle dépasse le simple exploit ( exploitation? ) scientifique pour toucher à l'art , à la créativité pure .. Les créateurs ou le créateur sont ils partis de ce même désir artistique pour concevoir Daneel Olivaw ?  ..

Au déla de l'androïde lui même , TNG devellope aussi notre propre rapport face à la machine ..
Ce que disait Spielberg au sujet d' A.I : " Notre problème ne sera pas de savoir si une machine est capable de ressentir une émotion , mais nous , serions nous capable de ressentir des émotions pour une machine ,  ".. J'espère qu' Asimov a discuter de ce sujet primordiale dans ses textes..

C'est ce petit truc qui me captive dans mon nouveau visionnage TNG .. Nous pourrions traîter une machine avec des sentiments sincères..

Que manque t'il à Lore si ce n'est qu'un prototype ? En quoi il ne serait pas fini ? Il lui manque un sens éthique. Lore est un peu la machine de Frankenstein, un prototype non fini (ce détail est très important), il lui manque justement l'essentiel dans la vision Asimovienne et Snodrassienne des choses.

Je pense que Data est tout aussi une "créature de Frankenstein " que Lore ..
Ton texte le souligne d'ailleurs très bien .. C'est l'environment ou évolue Data qui conditionne son " âme " ..
Pour Soong , Data et Lore ne sont pas différent dans la programmation et la conception..
Le problème de Lore vient sans aucun doute de son environment ou les colons de Omicron Theta avaient peur de lui et le méprisaient , cette idée que Soong voulait l'éteindre et Lore ne faisait que répondre alors à la 3ème loi robotique . Là ma référence va plutôt vers le HAL 90000 de 2001 .

Mais Data aurait put être Lore si l'incident de The Most Toys.TNG.3 était arrivé avant sa rencontre avec Starfleet.. Si je me souviens bien de nos discussions Mbuna, tu disais que cet épisode était le point  final de l'évolution de Data en tant que robot Asimovien , je n'étais pas d'accord .  J'arrive bientôt à cet épisode , encore une fois, une belle discussion qui ouvre de nouvelles perspectives..

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KIRK

R.I.P Star Trek

Re : Data

Galaxina

Tient en y pensant j'ai revu ce film série B de 1980 ou au 31 ème siècle les robots sont dotés de sentiments humains et forcément sexy Ah oui là j'aime me pencher sur la robotique avancée

DrAg0r

Dra'ghoH

Re : Data

Les robots "asimoviens", comme ils le disent eux mêmes, ne sont pas capables de ressentir des émotions au sens humain du terme, ils n'ont pas de programmation "spécifique" pour ça. Cependant il leur arrive de ressentir une accélération ou une baisse de flux positronique, en gros de légèrement mieux ou moins bien fonctionner, en fonction des personnes ou des évènements qu'ils rencontrent. Il est possible d'assimiler ça à des émotions positives ou négatives, chose qu'ils font également, en réinterprétant ces variations de performance à travers ce qu'ils connaissent du langage humain. Il leur arrive donc de dire qu'ils sont "heureux" de voir telle ou telle personne par exemple.

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