Vous n'êtes pas identifié(e).
Note: le mari de Trinity est en effet celui qui doublait Neo mais il est aussi le réalisateur des John Wick et adaptateur du jeu Ghost of Tsushima en film.
Oui, exactement : Chad Stahelski, le responsable des cascades sur Matrix Reloaded et Matrix Revolution, le réal de John Wick (des films ultra inventifs sur le plan des scènes d’action)… mais ce n’est pas lui qui chorégraphie dans Matrix 4.
J’avoue, je le prends comme une manière de dire : il était là, on aurait pu l'embaucher, mais on ne l'a pas fait parce que ce n’est pas le sujet.
La laideur de la mise en scène, des sfx, des décors, le design des personnages. Même le maquillage de old Niobe est absolument hideux... Et je veux bien que ce soit "volontaire" encore que ça me semble être une interprétation bien généreuse, surtout que Speed Racer, Cloud Atlas ou Jupiter, c'est quand même au mieux discutable visuellement (autant je trouve que Jupiter a quelques fulgurances, autant Speed Racer et Cloud Atlas, c'est à gerber).
Je confesse adorer la direction artistique de tous ces films. Même Jupiter Ascending que je n’aime pas, visuellement c’est super classe.
Par ailleurs, concernant la DA de Matrix Resurrection, à tête reposée je trouve qu’il y’a quand même quelques très bonnes choses visuellement. Par exemple, la scène de "l’éveil" de Smith dans l’Open Space, avec la flotte qui lui dégouline dessus, j’ai trouvé ça super classe. Les programmes qui s’interfacent avec la réalité via des billes électromagnétique aussi, c’était super chouette et pour compte très bien fait, L’Anomaleum et son éclairage en camaïeu chirurgical bleu glacier sur rouge sang...
Ceci étant dit il n’y a pas la majesté écrasante qu’il pouvait y avoir dans la trilogie, c’est clair et net. Et même si je vois le délire et que j’y adhère, j’aurais pas craché sur quelques choses de plus "fat".
Puis être volontairement moche et fauché, ça reste moche et fauché ^^
Certes, mais si ça raconte quelques chose, bah pourquoi pas après tout. Faire quelques chose qui soit "a little bit of", ça peut aussi être une intention.
Je me suis aussi senti agressé en tant que gamer, mais peut être que je suis trop sensible, c'est possible et le monde du jeu vidéo, il y a certainement (beaucoup) de choses a critiquer, mais que c'est poussif.
Sur cette question, comme je le disais je n’ai pas trouvé que le jeu vidéo était particulièrement visé. L’industrie du divertissement oui, le Metaverse, éventuellement les nouvelles technologies assimilées au jeu vidéo comme la VR, les trucs qui enferment, éventuellement, mais certainement pas le medium en tant que tel.
Tout le discours sur "t'es venu voir Matrix 4? Ben t'es un peu con, Matrix ça appartient au passé, si tu veux revoir du bullet time et de la baston classe, t'es vraiment qu'un fan décérébré". Je trouve ça extrêmement agressif
Ouais je comprends. J’avoue ne pas l’avoir pris comme ça. Ah aucun moment je me suis dit que le film m’insultais ou me disait que j’aimais de la merde ou quoi que ce soit du genre.
T’es venu voir Matrix 4…bon, les combats on a déjà vu ça dans les films précédents, non ? Assieds-toi on va délirer sur autre chose. Et c’est exactement ce qui s’est passé pour moi. Je me suis assis et le délire m’a emporté, je me suis régalé
À la fin quand l’Analyste dit que les moutons vont sagement rester en place parce que…bah c’est des moutons, Neo et Trinity se marrent. "Non mon petit analyste, tu dis de la merde…"
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Certes, mais si ça raconte quelques chose, bah pourquoi pas après tout. Faire quelques chose qui soit "a little bit of", ça peut aussi être une intention.
Je suis pas persuadé qu'il y a vraiment le désir de raconter quelque chose derrière cette direction artistique, mais en terme de mise en scène, le changement de style est clairement volontaire.
Lana ayant expliquée qu'elle a appris à apprécier sur Sense8 le fait d'improviser et de ne pas planifier la construction de sa mise en scène à l'avance.
Pour moi, vu l'ADN de Matrix sur la forme, qui trouve sa source dans les comic-books, les mangas, les animés, je trouve ça aberrant et limite je m'en foutiste.
À la fin quand l’Analyste dit que les moutons vont sagement rester en place parce que…bah c’est des moutons, Neo et Trinity se marrent. "Non mon petit analyste, tu dis de la merde…"
Je sais pas... J'ai trouvé cette fin tellement abrupte et limite hors-sujet avec cette volonté de mettre en avant le " girl power" et la rage vengeresse de Trinity (illustrée avec une violence qui ne colle pas trop avec le ton de la franchise) que j'ai pas l'impression que le point de vue de l'analyste est tellement contredit.
Pour moi c'est plus Lana dans la peau de Trinity qui défonce la gueule d'un mâle oppresseur, qu'autre chose... Ce qui n'est pas inintéressant en soit de part le propre parcours de Lana, mais très éloigné des considérations/enjeux plus SF que j'associe avec la franchise.
Dernière modification par scorpius (28-12-2021 16:30:35)
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La scène de combat avec les exilés, le méro et l’invité surprise résume tout ce qui ne va pas dans le film.
Nero en mode neurasthénique, scène mal emballée qui n’iconise rien, avec une absence d’enjeu narratif. On dirait qu’ils devaient juste donner un moment d’action et l’équipe l’a à moitié bazardé en l’improvisant pour partie, en d’atouts citant pour l’autre.
On peut dégager ce passage, preuve de sa faiblesse.
Ensuite les enjeux autour d’Io sont mal traités. Niobe ne devrait pas être seule à décider. Les enjeux d’Io dépassent Néo. Mais sont absents du propos du film.
Dis autrement, si le film réussi à critiquer l’industrie et à donner à ses personnages de quoi nous faire nous intéresser à eux, il passe à côté des vrais sujets. Par manque d’intérêt ou absence de choses à en dire.
Pour tout ce que l’analyste ou les jeunes travaillant avec Néo disent, c’est pour moi une critique des exécutifs, leur volonté de manipuler (surtout lui) et leur absence de hauteur de vue pour les autres.
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Je vais être honnête, que le visuel du film soit la résultante d'une manière de raconter ou juste un truc esthétique...dans tous les cas j'aurais pas craché sur un film plus gros, plus définitif. Surtout je déplore que Lana ait complètement délaissé l'aspect expérimentation technique. Ça faisait partie de ce qui était excitant das les films précédent, ce côté laboratoire visuel, qui donnait à voir des images jamais vue avant (ou pas avec cette ampleur).
J’ai deux regrets sur ce film : une forme en retrait et la séquence de la course poursuite (après la scène du bar) qui j’enlèverais purement et simplement, car elle pas terrible.
Par ailleurs, je suis pas exagérément fan de la scène dont tu parles Matou, j'aurais tendance à te rejoindre sur tes griefs. Ceci dit, j'adore l'échange de dialogue entre Trader-Smith et Neo. D'ailleurs, Jonathan Groff est excellent : cet espèce de petit air supérieur de trader 2.0, cette diction doucereuse, cette manière de parler hyper lentement en dégustant les mots...le personnage est génialement antipathique...un peu comme le Smith original mais dans une version startup nation (alors que Weaving c'était le bureaucrate à l'ancienne).
Dis autrement, si le film réussi à critiquer l’industrie et à donner à ses personnages de quoi nous faire nous intéresser à eux, il passe à côté des vrais sujets. Par manque d’intérêt ou absence de choses à en dire.
Daccord, mais alors c'est quoi les vrais sujets finalement ? Parce que j'ai l'impression que tout l'intérêt d'IO (et des séquences sur le vaisseau de Bugs juste avant) c’est de montrer que le combat de Neo n'a pas été vain, que le vivre ensemble est possible et que c’est en partie à cause de lui. En l’occurrence j'ai trouvé que ça touchait juste, avec beaucoup de retenue : Neo qui accepte avec une facilité désarmante la présence de machines sentientes, le dialogue de Niobe sur le fait que IO a été construite par nous et eux...Les passages à Zion dans Matrix Reloaded c'était juste l'ennui intersidéral (le discours de Morpheus et la techno-partouze, au secours). Alors ok, on ne montre aucun autre pouvoir décisionnaire que Niobe...franchement c'était pas du tout le sujet du film... Le conseil des anciens de la cité tout ça... on y a eu droit dans Matrix Reloaded et c'était moyen (mieux dans révolutions AMHA).
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J'aurai vraiment aimé que le sujet du film ce soit Io, de manière plus frontale, j'entends. Explorer plus en profondeur cette société humaine/machine hybride.
Pour ça, je pense qu'il aurait fallu situer le film 160 ans après la trilogie ou 600 ans. Libérer cette nouvelle itération de la franchise du poids de Neo et Trinity. L'existence de Io suffit a cristalliser les retombées positives de leur combat.
Bâtir le film autours de Bugs, alors qu'elle découvre une nouvelle émergence de l'Anomalie, un nouvel élu.
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Ha oui ça aurait été très cool
Mais ça n'aurait pas du tout été le même film. Ceci étant dit on aurait pu y parler des même thèmes, en particulier la nostalgie, en mettant en scène peut-être le mythe de Neo. Conjectures...
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Lana a déclarée qu'elle a écrit le film suite à la mort de ses parents. Il est évident que la résurrection/happy end de Néo et Trinity en est la conséquence.
Donc, ouaip, j'aurai jamais eu le film que je voulais, haha
Dernière modification par scorpius (28-12-2021 21:43:32)
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En vrai moi non plus du coup
Et ça n'est pas grave.
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C’est surtout que Matrix racontait une histoire de libération de l’humanité, le rapport conflictuel aux machines, la soumission ou la révolte, les questions de prophétie, de contrôle. Même Smith finalement portait des thèmes profonds.
Ici le personnage de Johnatan Groff est complètement affadi. Il est juste « méchant ».
Ici on a un décorum Matrix pour un gars qui est neurasthénique car il veut retrouver sa nana…
Il y avait manière de lier Io et la quête de Néo. Io est si vite expédié… Dans Reload la discussion entre Neo et le membre du conseil avait bien plus d’écho et de profondeur sur ce qu’est Zion. Zion qui elle aussi est vite expédié.
La co existence, ok mais au service de quoi et avec quelle opposition. Quel transhumanisme (les machines viennent de vaincre la mort, on peut hybrider un être humain pour en faire un programme, les programmes vieillissent). Le film passe ainsi sur tout les thèmes en disant en gros OSEF on est là pour Neo et Trinity.
Le voyage n’est pas inintéressant mais il est tellement annexe.
Dans un concert, il y a souvent le moment du rappel. Ce moment où l’on sait que c’est le dernier tour en scène et où l’on sent que les musiciens sont dans la débauche d’énergie généreuse et sans s’économiser.
Ce film est un rappel. Sauf que son autrice est comme son personnage principal, tellement détachée… Donc cela reste agréable sans plus.
De l’audace dans les expérimentations (exemple: faire jouer directement les acteurs avec leur double numérique rajeuni, pour brouiller les pistes, iriser les caméras à haute cadences pour créer des ambiances), soigner des combats et surtout leur donner une intensité par la narration, et lier la quête de Neo aux problématiques de Io. Voilà en quoi un tel rappel aurait été généreux.
Ici, tout ce qui touche à Neo et Trinity est réussi, Bush et Morpheus 2.0 sont sympas.
Mais l’ensemble reste sympathiquement vain en regard de la trilogie. Pas qu’il n’apporte rien (je suis content de les voir en vie et de voir Io). Mais une fois cela passé, il ne reste rien.
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Ouais je comprend ce que tu veux dire:)
Le truc c’est que, justement, ce n’est pas du tout un rappel ce film. Du moins pas au sens ou tu l’entend. Il a un côté tout à fait égoïste, ce n’est pas moi qui le dit, c’est Lana elle-même. Elle essaye pas de s’arracher les tripes pour t’offrir le film dont tu rêve.
Par ailleurs ce n’est pas un film sur les IA et sur leur cohabitation avec les humains et ce qu’ils s’apportent mutuellement. On te le montre pour que tu sache (et Neo avec bien entendu) que les évènements de la trilogies n’ont pas été vain. On te montre IO (et non Zion) pour montrer que ensemble, les humains et les machines ont construit quelques chose. Ça n’est pas lié à la quête actuelle de Neo, c’est plutôt sa récompense pour en avoir chié dans les films d’avant.
D’ailleurs, Neo est neurasthénique ouais, c’est le héros au bout du rouleau qui reprend du service pour, en effet, retrouver sa nana, mais aussi parce que le monde actuel n’a pas été capables de se forger de nouvelles icônes. Voilà, ça c’est le véritable sujet du film, à mon avis. La difficulté, actuelle, de ce trouver de nouveaux héros. Et c’est vrai que c’est le mal de la dernière décennie : on arrive pas à se forger des mythologies propres. Et ce que défend Matrix Resurection, c’est qu’on en serait capable si on voulait, mais qu’on voudrait nous faire croire que ce serait moins vendeur que Star Wars, One Piece, Dragon Ball, Indiana Jones et j’en passe...
L’autre constat, c’est que les héros du passé, dans les films d’aujourd’hui, ben ça marche pas, c’est "a little bit off". Neo est un mec qui a vieillis, ses pouvoir sont dysfonctionnels parce que ce n’est plus la même Matrice. Il était l’élu de la Matrice d’avant. Alors, certes, il lui reste un peu de jus parce qu’il y a des bout de code en commun, mais ça en reste là. Et d’ailleurs à la fin, si l’on en crois ce qu’il est dit plus tôt dans le film, si l’Anomaleum est déconnecté il est question de remettre l’ancienne version de la Matrice, version dans laquelle Neo (et Trinity donc) récupère la pleine possession de ses pouvoirs. Les héros d’hier dans le monde d’avant quoi. Peut-être que Lana, suite à la mort ses parents voulait, comme le dit Scorpius offrir un happy end à Neo et Trinity, sous la forme de leur propre petit Nirvana personnel : une Matrice sur laquelle ils auraient tout pouvoir… je ne sais pas.
Quand à Trader-Smith il est un peu la dedans : c’est un espèce de Start-uper Bobo-mocassins-écharpe d’été, qui ne fume pas mais cède à un "guilty pleasure"...c’est JJ Abrams, qui essaye d’apprendre à George Lucas comment on fait un Star Wars.
Tout ceci pour dire qu’on est en droit de considérer que c’est effectivement un "décorum Matrix" pour parler d’autre chose. Mais, ces thématique sont pas déconnantes dans cet univers… Si seulement le film avait été plus audacieux sur la forme… j’aurais été aux anges. En l’état il manque un truc, c’est dommage.
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Je ne rejette pas cette proposition et ce happy end. Ni les messages dont tu parles.
Mais justement pour se forger des héros, avant, il faut se forger une conscience. Or Lana est lucide sur ses limites. Cette conscience de ce que l'époque demande, elle ne l'a pas. Elle sait en revanche dire ce dont on a pas besoin.
Car in fine, sans s'en rendre compte, le film est contre le peuple. Ce dernier n'est vu que comme un marrais agressif. Il est souvent la menace sans visage. Et d'ailleurs, on les tue sans scrupule. Oui bien sûr il est dit que cela ne sont que des bots. Mais voilà, justement, cela ne fonctionne pas car ce n'est pas articulé. S'il était vraiment dit que ce sont des bots de contrôle et tourmenteurs des humains restés dans la matrice, le film deviendrait subversif, dans un sens assez dérangeant. Car cela serait une théorie du complot et une chasse aux sorcières nécessaire pour libérer l'humanité. Terrain glissant!
Et on sort d'une trilogie montrant que ce sont justement des humains qui étaient sous contrôle d'agents.
En somme, le film bute sur une des limites de son autrice, la transmission. C'est ce que font les humains, les héros mais aussi les mouvements sociaux. Ils transmettent pour que les générations futures aillent plus loin, en évitant les erreurs faites avant eux.
Or et on peut en discuter d'une origine politique (quand une phase idéologique comme le libéralisme nait en proclamant la fin de l'Histoire, c'est justement pour mieux controler les futures générations en les coupant de ce que les précédentes ont accompli par leurs actions) mais incontestablement, on nous a vendu des successeurs qui n'ont été en somme que des liquidateurs.
La pop culture est née de la volonté d'habiller un camp idéologique avec une désirabilité. Depuis bientôt 30 ans, on ne cherche plus qu'à faire de l'argent en vendant une idéologie reposant sur le primat de l'individualisme (CF Discovery pour un bel exemple). Dès lors, on méprise le peuple et on pense qu'une recette issue d'une vision nombriliste des gens choisis par des financiers suffit pour qe ce public soit conquis (Cf TFA).
En cela, Lana W réussi en vraie artiste à capter une partie de ce constat. Quand elle met en scène ces jeunes pérorant sur Matrix. Ou sur le discours de l'analyste, expliquant que ce ne sont plus les faits donc le réel qui compte mais les histoires que l'on se racontent à partir de ses ressentis et émotions. Ce qui est le discours des publicitaires (CF 99ff et les déclarations de Patrick Lelay).
Mais elle ne va pas au bout de ce que ce constat demande, une élévation collective pour refuser cela, qui trouvera ses figures pour s'exprimer.
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Je n'arrive pas à voir ce côté nihiliste dont tu parles. Pour moi le film est au contraire assez chaleureux au final, je trouve qu'il dégage une certaine douceur (davantage assurément que la trilogie)
Car in fine, sans s'en rendre compte, le film est contre le peuple. Ce dernier n'est vu que comme un marrais agressif. Il est souvent la menace sans visage.
Oui, mais ça c'est la vision de l'analyste, pas celle qui serait défendue par Lana : "Swarm mode is crazy fun"
Et on sort d'une trilogie montrant que ce sont justement des humains qui étaient sous contrôle d'agents.
Oui et non, les agents étaient capable d'investir l'avatar de n'importe qui n'ayant pas été libéré. Il semblerait que soit toujours le cas ici. Enfin, c'est plutôt la Matrice elle-même qui semble prendre directement le contrôle des avatars qui deviennent des lors des bots. Ca donne un côté zombies cybernétiques, ce qui est d'ailleurs le seul élément vraiment intéressant de la séquence de course poursuite finale (avec le plan de la Matrice irisée de code, sous les yeux de Trinity)
En somme, le film bute sur une des limites de son autrice, la transmission. C'est ce que font les humains, les héros mais aussi les mouvements sociaux. Ils transmettent pour que les générations futures aillent plus loin, en évitant les erreurs faites avant eux.
(...)
Mais elle ne va pas au bout de ce que ce constat demande, une élévation collective pour refuser cela, qui trouvera ses figures pour s'exprimer.
La société d'IO telle qu'on l'aperçois dans le film semble nous montrer une société qui a avancée, forte de ce qui s'est passée 60 auparavant. L’élévation collective elle est là : les humains + les machines qui ne travaillent pas tant ensemble que en complémentarité. Les choses ne sont pas parfaites, mais elles ont évoluées et continueront de le faire assurément. Il y a un refus de continuer un conflit vieux de (probablement) plusieurs siècle et une volonté de (re)construire. C’est marrant parce-que, ce passage à Io, aussi court soit il, bah je trouve qu'il donne à voir toutes ces choses que tu présente comme absentes du film. Ces personnages que l'on aperçois ils ont rejeté ce discours cynique et délétère, celui des publicitaires, que tu décris.
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Sauf que justement, dans ce jeux, quid du monde des machines, des humains?
L’humanité continue de nourrir des machines mais certains peuvent en sortir. Des machines se sont entre tuées. Io existe.
Quand je dis qu’il n’y a pas d’enjeux c’est que ce petit monde n’est absolument pas en relation.
D’ailleurs en gros tout ce qui tourne autour de la nouvelle matrice et de Trinity ou Neo fait quand même prétexte. Au point que cet absence de réel enjeu est vu ensuite, comme le dit Scorpius, comme un cheveu sur la soupe dans les derniers moments du film.
Pour le côté anti peuple, oui c’est la vision de l’analyste et même au delà avec sa comparaison avec les moutons. Mais justement rien ne vient lui donner tort. Et qu’à d les héros de zingués les gens du swamp ou que ces derniers se jettent, le film n’a aucune compassion pour ce qui est in fine, des victimes.
Je ne dis pas qu’Io est raté, je trouve qu’au contraire on n’en voit pas assez. Au passage on remarque que cet épisode a vraiment anthropomorphisé les machines. La trilogie aussi mais certains en gardaient un côté machine (l’architecte, l’oracle et qq part, Smith ou les agents). Je ne critique pas cet aspect y’a t il est potentiellement porteur de thématiques. Mais là encore, cela n’est pas vraiment traité.
Après j’aime que le film n’aborde en rien, l’idée d’une suite ou introduise une nouvelle trilogie.
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Mes excuses, j'ai été pris par la fin d'année. Je n'ai pas grande chose de plus à répondre sur les point que tu soulève Matou. On a une différence de ressenti assez radicale sur ce film
En revanche :
Après j’aime que le film n’aborde en rien, l’idée d’une suite ou introduise une nouvelle trilogie.
Sur ça nous sommes parfaitement d'accord !
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Je m’étais promis de ne pas lire votre conversation avant d’aller voir le film. Je peux maintenant participer et vous féliciter, comme d’habitude, pour la qualité de vos échanges qui me permettent d’une certaine manière de mieux digérer ce que j’ai vu et d’éviter le jugement lapidaire.
Je ne dirai pas que ce film est une honte ou quelque chose d'approchant. Car j’ai un passif avec Matrix, et je sais pertinemment comment cela se termine entre moi et les Wachowski : j’ai mis 15 ans à me remettre de ma frustration concernant Reloaded, que j’accusais en mon fort intérieur d’avoir « trahi » le caractère très manichéen du premier film (les gentils anarchistes contre les méchants fascistes). Aujourd’hui, c’est la trilogie toute entière que j’estime culte (sans compter Animatrix que j’estime indispensable pour mieux comprendre le cheminement philosophique de la franchise).
Je serais bien incapable de livrer une analyse approfondie de Résurrections pour le moment. J’ai cependant retenu une formule : « La Matrice militarise les idées ». Voilà une pensée qui synthétise, à mon sens, un certain nombre d’attaques plus ou moins directes formulées à l’endroit du « système ». Il faut un certain culot, tout de même, pour attaquer frontalement les studios Warner Bros et les accuser de vouloir continuer à exploiter la franchise de gré ou de force, dans un dialogue meta absolument déroutant entre Néo et son supérieur hiérarchique : où sommes-nous ? Dans la réalité ? Dans une réalité au-dessus de notre réalité ? Dans une énième simulation ? La première heure désoriente totalement. C'est voulu, bien sûr, et c'est une véritable torture délicieuse.
Comme Néo, nous sommes perdus, fatigués, agacés d’être sans cesse sollicités : le combat n’est plus celui pour la libération de l’humanité toute entière. L’élu a fait son travail, il a montré la voix, l’humanité ne veut pas être sauvée, la prophétie a été une nouvelle fois corrompue : les gens ne veulent plus lever les yeux de leur smartphone et se moquent du réel autour d’eux. La plupart ne veulent plus qu'on cherche à élever leur esprit, à transcender la condition humaine, ils veulent être flattés dans leur égocentrisme. Tant pis. Il reste une seule tâche à Néo : s’arracher lui-même à la tentation de devenir le personnage principal de sa propre fiction, puis sauver l’être aimé. Comme si l’amour était encore le seul sentiment qui n’ai pas encore été « algorithmé » par la matrice. Cet amour convoité pourtant par le système, incapable de le synthétiser.
Matrix est un univers cinématographique. Pas une juxtaposition de films opportunistes, mais un univers tout entier qui demande une certaine maturation. Peu importe le temps que cela prend, au final, on finit toujours par revenir à Matrix et débloquer une nouvelle porte. En ce sens, je crois sincèrement que ce Résurrections est dans la droite ligne des précédents films : décevant car inattendu, renversant, agaçant, déstabilisant. Et pourtant, je le crois, promis à un bel avenir.
Pour le reste, je rejoins ce qui a été dit : l’impression de voir un monde réduit, avec une direction artistique très timide refusant de s’extraire des acquis artistiques de la franchise. Certains panoramas numériques paraissent très artificiels. S’agit-il d’une volonté délibérée ou de l’expression d’une profonde lassitude ? Le temps nous le dira.
PS : la scène post générique enfonce le clou et prend légèrement les gens pour des idiots : « Vous voulez une suite ? Pourquoi pas avec des vidéos de chats ? On appellerait ça Chatrix ! ».
Dernière modification par Prelogic (06-01-2022 15:18:29)
Pour empêcher les peuples de raisonner, il faut leur imposer des sentiments
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