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#26 13-08-2020 22:35:57

matou
modérateur

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

Pour moi, la série d’Astier tourne autour de lui. Ce qui est normal. Après il est bloqué entre la légende, le moyen âge et la Fantasy.
Il part donc avec une base où les hommes blancs seront très présents autour de lui et où les mœurs doivent coller avec les images qu’en ont le public.
On a donc principalement des interactions entre Arthur et les autres, autres étant principalement des hommes.
Et donc son œuvre à du mal à coller aux attentes de certains groupes.
Astier reste un « amoureux » des comédiens. Ils l’inspirent. Donc peut importe le sexe, l’âge ou la couleur de peau. Si la personne titille son imagination il lui trouvera une place. Autant que possible. Pour cela il peut jouer sur les trois registres dont j’ai parlé.
S’il prend l’axe de la Fantasy, là tout est possible. On peut inclure comme on veut.
S’il prend l’axe de la légende, sa liberté se restreint mais on peut quand même jouer des flous.
S’il prend le contexte historique, là il est bien plus limité.
Le livre 6 par exemple, est celui qui le limite le plus car il va montrer Rome. Son ami ne pouvait pas être joué par un noir, le sénateur par une femme.

Maintenant, ne pas correspondre aux attentes de certains groupes, est ce un tort ?
Dit autrement, ne pas satisfaire au test de Bechdel par exemple , cela rend il son œuvre moins bonne? Moins intéressante?
Ma réponse est non. Son talent est ce qu’il est et on doit l’accepter comme tel.
Si cela gêne certains, qu’ils évitent la série.
La question n’est pas que Kaamelott doive souscrire à des standards qui n’on rien à voir avec la question artistique. Surtout que comme dit plus haut, c’est plus difficile pour cette œuvre.
La vraie question c’est de permettre l’émergence des gens de talents qui savent proposer des œuvres de qualité tout en voulant coller à ces standards.
Dit autrement, au lieu de demander à Astier de changer ce qu’il fait pour des raisons autres qu’artistiques, mieux vaut lui demander dans l’avenir d’aider, produire des artistes qui auront un talent créant de grandes œuvres répondant à ces standards.

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#27 14-08-2020 09:02:38

Guigui le gentil
membre

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

Ben ce que tu dis là, je le dis également ainsi que Manu : ce n'est pas du tout un gage ou pas de qualité. L'angle était : "pourquoi la série en rebute certain" on répond à cette question tout simplement en partant des trucs les plus lus ou entendus ici et là... D'ailleurs je le dis bien que la série est Arthuro-centric et qu'il est donc normal qu'il y ait une sur-représentation masculine.

Ceci dit il y avait des noirs ici et là dans la Rome antique...

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#28 14-08-2020 09:17:27

matou
modérateur

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

Très rares mais tu as raison. Mais là on touche à ce que je te dis. Le public a une représentation peu compatible avec cela. On peut bien sûr le faire dans la série et l’expliquer.
Je réagis surtout au test de Bedchel. Dans mon souvenir tu avais l’air de déplorer que seul 10% du livre II réussisse le test. Ma réflexion /interrogation étant : est ce grave que cette série là, avec ces particularités et ces humours là, ne réussissent pas le test.
Ma réponse est: non, le talent et le style l’emporte.

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#29 14-08-2020 09:33:05

scorpius
Nowhere Man

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

matou a écrit :

Maintenant, ne pas correspondre aux attentes de certains groupes, est ce un tort ?
Dit autrement, ne pas satisfaire au test de Bechdel par exemple , cela rend il son œuvre moins bonne? Moins intéressante?
Ma réponse est non. Son talent est ce qu’il est et on doit l’accepter comme tel.
Si cela gêne certains, qu’ils évitent la série.
La question n’est pas que Kaamelott doive souscrire à des standards qui n’on rien à voir avec la question artistique. Surtout que comme dit plus haut, c’est plus difficile pour cette œuvre.
La vraie question c’est de permettre l’émergence des gens de talents qui savent proposer des œuvres de qualité tout en voulant coller à ces standards.
Dit autrement, au lieu de demander à Astier de changer ce qu’il fait pour des raisons autres qu’artistiques, mieux vaut lui demander dans l’avenir d’aider, produire des artistes qui auront un talent créant de grandes œuvres répondant à ces standards.

Ouais, j'ai vraiment du mal à comprendre cette obsession ou l'on voudrait qu'une oeuvre artistique soit parfaite en terme de représentation.

Je peux tout à fait comprendre qu'on ait certaines attentes et qu'on trouve certaines oeuvres insultantes, mais faut savoir prendre du recul... Quand je vois, par exemple, le regard moderne que certains portent sur Predator eek C'est un film qui s'adresse à un certain public, un film de "mecs". Le genre de films, lorsque tu le découvres gamin, il te fait pousser des poils au menton. Et oui, il y a plusieurs blagues sur le vagin très limites et oui, le seul personnage féminin est totalement inutile et accessoire et oui c'est une latina sexy. Ben vous savez quoi ? Ce film est parfait, je changerai rien, pas la moindre image ou la moindre ligne de dialogue.

Je vois aussi une tendance à analyser désormais le cinémla de Kubrick uniquement sous l'angle d'une misogynie supposée du réalisateur. Avec des films comme  Eyes Wide Shot ou Lolita  servant de références roll que je trouve franchement navrantes. Ce qui ne veut pas dire que le gars était parfait et il y a certaines critiques qui pourraient être valides, principalement le traitement de Wendy dans The Shining (sans parler de celui de Duvall sur le tournage).

Une oeuvre doit refléter le point de vue de son auteur, sa perspective sur tel ou tel sujet, elle ne doit pas cocher des cases comme dans un bingo. Suffit de prendre l'adaptation du Hobbit pour se rendre compte à quel point ça peut te péter à la gueule. Le récit original ne laisse aucune place pour un rôle féminin un tant soit peu significatif et c'est très bien comme ça, le récit n'en a pas besoin, il fonctionne parfaitement tel quel. En l'adaptant, Jackson décide néanmoins que ce n'est pas possible et au-delà de Galadriel qui vient faire coucou, il a carrément créé avec Tauriel son propre personnage féminin.

En soit pourquoi pas, à partir du moment ou ils ont décidé d'étendre le spectre de l'histoire originale, aussi inutile que ce soit, ce n'est pas forcément si con. Le probléme étant que les producteurs ont leur propres idées sur ce que certaines tranches du public attendent et on donc en 2012, ils ont demandé à Jackson lors des reshoots de créer de toute pièce un triangle amoureux nonsensique (à l'origine Tauriel avait uniquement une romance contrariée avec Legolas en raison de leurs différences sociales). Probablement pour surfer sur la vague Twilight et parce que la pauvre Evangeline Lilly étairt déjà connue pour avoir été au centre d'un autre triangle amoureux dans Lost. Bref, en intégrant au forceps une représentation qui n'était pas nécessaire, Jackson a  ensuite été obligé d'ajouter toujours plus de matériels narratifs hors-sujets.

Ce n'est pas ainsi que tu racontes une bonne histoire. Dans Kaamelott, Arthur est (un peu) un gros connard de misogyne et c'est totalement assumé par la série, ça sert de ressort comique constant, notamment dans sa relation avec Guenièvre. La série assume et dénonce que dans son univers il y a une inégalité profonde entre l'homme et la femme.

Leodagan est un raciste et il est homophobe (et il n'est pas le seul à la cour de Kaamelott), vu la place qu'il occupe dans la série/à la cour de Kaamelott, ça me semble assez logique que certains groupes ne soient pas plus représentés que ça. Rappellons quand même que l'une des activités préférées du bonhomme c'est la torture mdr

Dernière modification par scorpius (14-08-2020 18:46:19)

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#30 14-08-2020 11:47:28

matou
modérateur

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

A chacun ses hobbits ou ces hobbys...

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#31 14-08-2020 12:09:23

matou
modérateur

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

En regardant avec du recul, il est légitime et nécessaire que la création artistique soit le plus variée possible. Mais être variée ne veut pas dire simplement inclure des minorités. Cela inclus aussi des sensibilités différentes.
Être attentif à essayer, et c’est ici le cœur du sujet, autant que possible et non absolument  d’inclure la diversité oui.
Mais l’équilibre est à trouver aussi dans l’offre. Avec des œuvres  au regard masculin et au regard masculin ET Independent de cela.
Tu cites Predator, je vais citer « Le pianiste ». Chef d’œuvre absolu avec son discours sur l’art, adapté d’une histoire vraie, mis en scène avec brio.

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#32 14-08-2020 19:00:31

scorpius
Nowhere Man

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

matou a écrit :

En regardant avec du recul, il est légitime et nécessaire que la création artistique soit le plus variée possible. Mais être variée ne veut pas dire simplement inclure des minorités. Cela inclus aussi des sensibilités différentes.
Être attentif à essayer, et c’est ici le cœur du sujet, autant que possible et non absolument  d’inclure la diversité oui.
Mais l’équilibre est à trouver aussi dans l’offre. Avec des œuvres  au regard masculin et au regard masculin ET Independent de cela.
Tu cites Predator, je vais citer « Le pianiste ». Chef d’œuvre absolu avec son discours sur l’art, adapté d’une histoire vraie, mis en scène avec brio.

Tout à fait ! Raison pour laquelle la mort du cinéma testostéroné des 80's est une véritable tragédie sad Des mecs comme Schwarzie, Sly, Seagal ou Chuck, ils sont essentiels au développement sain de n'importe quel petit garçon. Ca leur apprend ce que c'est la virilité, la vraie, en les exposant à de vrais hommes ! Commando derrière ses apparences bourrines, ça offre de véritables leçons de vies précieuses !

C'est quoi leurs modèles aujourd'hui, aux petits garçons ? Rey Palpatine, Michael Burnham, le treizième Docteur, Harley Quinn... De quoi créer une véritable génération de tarlouzes, vous êtes prévenus !

Spoiler

Mais putain, Leodagan, tu veux bien me rendre mon clavier&$#'@€%?§§§!!!

Dernière modification par scorpius (14-08-2020 20:36:57)

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#33 14-08-2020 19:58:51

Pok
vétéran

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

scorpius a écrit :

Commando derrière ses apparences bourrines, ça offre de véritables leçons de vies précieuses !

Une  autre leçon de vie précieuse:

Flash required


♫ space maybe the final frontier but it's made in a Hollywood basement ♫

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#34 23-08-2020 17:28:55

Guigui le gentil
membre

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

matou a écrit :

Dans mon souvenir tu avais l’air de déplorer que seul 10% du livre II réussisse le test.

Oui un peu parce que c'est assez bas et que cela m'avait étonné en fin de compte.
Mais si je suis honnête, le premier tome de ma BD "Bertrand Keufterian" ne passe pas le test non plus hihi

matou a écrit :

Ma réflexion /interrogation étant : est ce grave que cette série là, avec ces particularités et ces humours là, ne réussissent pas le test.
Ma réponse est: non, le talent et le style l’emporte.

Je suis d'accord avec ça et il me semble que je l'exprime vite fait à un moment (à moins que cela ne soit Manu). Visiblement ce n'était pas assez clair... Je note.

Merci pour vos retours en tout cas.

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#35 04-10-2020 17:51:12

Guigui le gentil
membre

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

La suite du podcast arrive ce mercredi... smile

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#36 04-10-2020 23:15:46

matou
modérateur

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

Guigui le gentil a écrit :

La suite du podcast arrive ce mercredi... smile

Avec de nouveaux invités ?

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#37 05-10-2020 12:40:20

Guigui le gentil
membre

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

Manu sera absent, mais Youri (de son tournage) sera avec nous à distance et moi je serai accompagné par mon scénariste Carlos Rodrigo.

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#38 07-10-2020 07:37:41

Guigui le gentil
membre

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

Après le succès de notre podcast sur #Kaamelott, Le Coin Pop revient une dernière fois sur le sujet… Une dernière fois, à priori, avant la sortie du premier film. Cette fois Guigui reçoit à nouveau Youri Gone, le YouTubeur et vidéaste de la chaîne "Capsul Pop" mais aussi le scénariste et comédien Carlos Rodrigo pour parler de la série en explorant ses 6 livres. Et en faisant quelques paralèlles entre la série d'Alexandre Astier et le mythe Arturien ! Sans oublier, bien sûr, de discuter de nos attentes sur le film.

ATTENTION AUX SPOILERS !

https://smartlink.ausha.co/le-coin-pop/ ? partie-2-2

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#39 25-11-2020 12:21:21

Guigui le gentil
membre

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

Pas de réaction sur le deuxième podcast matou ? smile

En tout cas, voici le troisième :

On en a gros ! Aujourd'hui aurait dû sortir le film. Pour nous consoler, après nos 2 premiers podcasts, voici notre 3ème qui parle, cette fois, des BD Kaamelott, en compagnie de son dessinateur : le grand (et sympa) Steven Dupré.

ÉCOUTER LE PODCAST EN CLIQUANT ICI

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Et pour cela je suis accompagné par le YouTuber Youri Gone. YouTuber, mais aussi réalisateur de la fan-série sur Kaamelott, il s’agit d’une web-série nommée Brocéliandes. Mais ce n'est pas tout, car le dessinateur des BD, Steven Dupré, nous fait le plaisir de passer nous faire un petit coucou, le temps de répondre à quelques questions !

SOMMAIRE
00:00 Générique de début : Hype Hope & White Giraffe
00:55 Introduction
10:05 Interview de Steven Dupré
20:55 Mini-critique de chacun des albums de BD
59:24 SPOILERS : on parle du film !
1:11:15 Teaser de la BO du film

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#40 21-07-2021 12:31:53

Guigui le gentil
membre

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

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Guigui et les semi-croustillants de Metz reviennent sur le film, d'abord sans spoilers dans la première demi-heure, avant de revenir sur l'histoire et de déjà se projeter dans ce que pourrait être la suite. Vous entendrez donc aussi durant ces presque 2 heures de podcasts : Benjamin du festival du film subversif, Carlos comédien et auteur, Céline coloriste de BD, Solynk alias Nico (à moins que ce ne soit l'inverse) et Loïc que vous avez déjà entendu sur YMCU !

À écouter sur toutes les apps de podcast sur le flux de LE COIN POP ou directement par ici :
ÉCOUTER LE PODCAST

Dernière modification par Guigui le gentil (21-07-2021 12:32:10)

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#41 21-07-2021 16:02:56

matou
modérateur

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

Kaamelott premier volet

Après une telle attente, il y avait deux manières d’aborder le film. Je parle là de ressenti. Soit d’avoir eu une trop longue attente, soit de se dire qu’Alexandre Astier a pu avoir le temps d’évoluer, de se nourrir d’autres expériences pour revenir encore plus fort.
J’ai toujours été dans la seconde optique.
De même que j’apprécie énormément la saison 6, qui pour moi dispute à la saison 4, le titre de la meilleure saison de Kaamelott.
Cette introduction pour dire que je ne suis pas de ceux qui attendaient le film que pour rigoler de ou avec les personnages de la série.

Suivre ce film c’est s’immerger dans un voyage, avec pour compagne la musique de son auteur. Ce voyage est divers. On passe de décors naturels à d’autres décors naturels, avec tous un point commun, être magnifié par la photographie proposée. Mais pas que. Par de nombreux clairs obscurs, on voyage aussi dans ces moments où les sentiments se mélangent, où l’ambiguïté naît. Avec en point culminant une scène où règne un froid palpable, baignée par la lumière rasante d’un soleil couchant, scène qui amorce d’un des meilleurs passage où les images soignées racontent tant, et où le film permet enfin de faire évoluer une relation entre des personnages.
Longtemps après le film, des plans restent en mémoire. Le passage au grand écran est réussi et jamais il n’y a l’impression d’avoir un épisode de la série qui aurait été gonflé. Il y a un choix d’Astier de souvent filmer en gros plan, certainement son amour pour les acteurs. Ce choix se fait parfois au détriment de plan plus larges qui auraient eu aussi leur place. Un choix d’auteur.
Oui mais s’amuse t-on pendant ce voyage ? Oui beaucoup. Les dialogues, les situations comiques (Perceval et son frère ou comment le spectateur se glisse dans la peau d’Arthur), le tempo comique et l’alchimie entre les acteurs ont eux aussi réussi le saut sur grand écran. Et avec cet espace plus grand, on voit des comédiens donner des nuances ou une gravité nouvelles à leur jeux.
Quelle beau périple et même quel beau pèlerinage en terre ou mer de Kaamelott, avec un si beau vaisseau!
Ce premier volet serait donc une réussite ? Hélas non. Car si le voyage est plein de belles choses à voir et d’éclats de rire, le voyage de son héros laisse sur sa faim, et hélas pas que pour lui.
Arthur est sur la lancée de ce roi contrarié et dépressif. Si un très (trop?) long flashback nous éclaire sa personnalité sous un nouveau jour (ainsi que certains des choix sur la torture, l’esclavage ou le rapport à la mort) et explique le son choix lors du climax final, il ne semble pas évoluer durant le métrage, comme prisonnier des attentes des autres ou des dieux ou de son passé.. Ce qui pourrait être un discours en creux de son auteur interprète.
Pire encore pour Lancelot, qui n’a aucun développement et malgré le talent de son comédien, apparaît comme insipide. On parle plus de ses actions qu’on ne met en scène ses actions. On veut nous montrer une personne dont la frustration dues à ses échecs lui font perdre la raison. Mais cela n’évolue jamais as et n’est jamais en miroir pour Arthur. La suite nous en montrera peut être plus mais clairement il n’apparaît pas comme un antagoniste. Seul un denier plan (là encore superbe) nous donnera la promesse d’une évolution future.
Et au final, l’opposition entre Arthur et Lancelot ne porte aucune opposition morale, on peine  donc à y voir un enjeu.
D’ailleurs c’est à se demander si le principal antagoniste d’Arthur, cela ne serait pas Arthur lui même, pris dans des contradictions de vouloir fuir les conséquences de ce qu’il a lui même voulu impulser chez les autres, fuir ses erreurs de jeunesses au point de fuir le présent et dont la pulsion de mort n’a pas disparu. C’est d’ailleurs dans ces moments où la mort n’est jamais loin, que la mise en scène le met en valeur et pas dans d’autres où il pourrait apparaître comme héroïque. Comme un choix de mise en scène pour accentuer le refus du personnage d’être un héros.
Cela donne l’impression que ce beau périple tour agréable qu’il soit, ne donne pas l’impression d’avoir une destination claire.
Un dernier mot sur les personnages pour dire que le film possède une belle galerie de personnages mais deux ressortent du lot.
Sting et son chef Saxon en est le premier. Personnages qui suit parfaitement l’archétype du « mafieux » intelligent en quête de reconnaissance institutionnelle. Ce personnage tranche tant il n’est jamais lié à l’humour, ce qui lui permet de développer un grande intensité, grâce à la présence de son acteur, Sting. Il fait parti de ceux qui ont finalement le mieux tiré leur épingle du jeu lors de ce premier volet et qui annoncera la suite des aventures.
Le second est le Duc d’Aquitaine. Alain Chabat n’a que peut de scène mais son interprétation qui mélange légèreté et gravité, subjugue. Cette gravité a pour origine qu’il est le seul personnage à remettre Arthur à sa place.

En conclusion, un film à voir, surtout si on aime la série, un régal pour les yeux et zygomatiques, mais qui déçoit sur le traitement des personnages important ce qui nuit aux enjeux moraux et qui donne narrativement une sensation de surplace.

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#42 23-07-2021 00:05:38

matou
modérateur

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

Prevision du Box office très pessimiste pour le film.
Le film a fait environ 400 000 entrées en avant première, un record phénoménal qui ne sera pas battu par un film français avant un moment. Mais seulement 116 000 entrées pour son premier jour avec 800 écrans environ. Ce qui donne une moyenne de 40 à 50 spectateurs par salle environ.
Un projection aux alentours de un peu plus de un million sur la première semaine (en comptant les avant première). Un bon score mais en demi teinte car si on enlève les chiffres du mardi, c’est faible.
Cela donne une estimation dans le meilleur des cas vers 3 millions et dans le moins bon, de 1,8 million. Pour moi il va batailler dur pour dépasser les 2 millions (s’il y arrive…).
M6 est le principal bailleur des 14 millions et il est aussi le distributeur (via société du groupe).  On peut imaginer en étant généreux qu’ils récupèrent 50% du prix des places. Avec une place à 10€, cela veut dire que le film devra faire entre 2,5 millions et 3 millions pour rembourser son budget de 14 millions. Comme le film est difficile à vendre dans les autres pays, il ne peut que compter sur le marché francophone en écrasante majorité.
Bien sûr le film aura aussi une rentabilité en video. Si seulement la moitié des gens qui sont allés à l’avant première achètent le film, c’est entre 2 et 5 millions de plus.
Le film devrait rentrer dans ses frais (à voir pour les coûts liés à la publicité).
Quelles sont les conséquences ?
Pour les deux prochains volets, à moins d’un accord déjà signé et sans clause), les budgets feront l’objet d’une discussion.

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#43 23-07-2021 08:33:11

Guigui le gentil
membre

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

Sauf qu'il faut tout de même prendre en compte que le film sort dans un contexte très difficile : la moitié de la population ne peut pas aller voir le film sans faire un test PCR et ça bcp s'y refuse. Cette sous-performance trouve tout de même sa source aussi dans cette situation particulière je pense.
Je table sur les 3 millions car il faut plus de budget : 15 millions c'est tout de même la moitié de pas mal de grosse comédie FR dont le fric n'est pas visible à l'écran... La suite aura besoin de SFX !

Croisons les doigts...

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#44 23-07-2021 11:49:28

Oberon
Section 31

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

Si le film fait 3 millions d'entrées, il commencera tout juste à être rentable pour la production. Il est donc très improbable que le prochain bénéficie d'une hausse budgétaire, et donc de SFX plus fournie. Il faudrait que le film tape à 5 millions ou plus en salle pour qu'Astier ai un levier suffisant vis à vis de la prod, un scénario désormais très peu vraisemblable.
Que l'on attribue ces chiffres au pass ou à des éléments du film, le résultat reste le même: après une avant-première triomphante comme rarement dans l'histoire du cinéma français, nous assistons au démarrage le plus faible d'une franchise de cette ampleur avec un nombre de salles aussi conséquent.
Une vraie dichotomie? C'est pas faux...


"No beast so fierce but know some touch of pity. But i know none, and therefore am no beast."
Richard 3

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#45 23-07-2021 17:56:44

dl500
TOS Forever

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

Guigui le gentil a écrit :

Sauf qu'il faut tout de même prendre en compte que le film sort dans un contexte très difficile : la moitié de la population ne peut pas aller voir le film sans faire un test PCR et ça bcp s'y refuses..

Si tu es vacciné, pas de problème.
Tu as ton pass et tu rentres dans la salle wink


L'être humain a deux vies. La seconde commence quand il se rend compte qu'il n'en n'a qu'une...

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#46 23-07-2021 19:10:22

matou
modérateur

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

Le film est le premier en France mais la situation est sinistrée.
Et c’était prévisible.
Quoi que l’on pense du pass sanitaire, il était évident qu’il allait tuer un bon nombre de secteurs.
Moi je serais certains distributeurs, je décalerais mes sorties.

La réussite de ce film serait une bonne nouvelle pour la production de films en France. On en saura plus après le week-end.

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#47 23-07-2021 20:37:34

Joe Black
membre

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

Douze ans. Il aura fallu attendre douze ans avant de connaître la suite (et le début de la fin) des aventures des chevaliers aux bras cassés de la Table Ronde. Pris dans des démêlés juridiques durant plusieurs années, puis encore retardé suite à la pandémie de Covid-2019 en juillet passé, Kaamelott: Premier Volet sort enfin en salles. Ayant suivi la série adolescent dès sa première diffusion sur M6, puis l'ayant revu à de multiples reprises au fil des années, mon rapport à ce film est forcément particulier. Mon regard de spectateur a changé, j'ai changé, Alexandre Astier aussi, et c'est somme toute très bien ainsi.

Pour ma part, le passage sur grand écran est réussi, ne serait-ce que par l'envergure, les décors naturels, la lumière, et l'atmosphère spécifique du long-métrage qui réussit à se démarquer de la série, tout en poursuivant les évolutions amorcées depuis les dernières saisons. Les clins d'oeil au passé sont légion, même s'il n'y a finalement qu'une poignée de protagonistes issus de la distribution principale de la série qui sont au coeur des enjeux narratifs. L'humour absurde est au rendez-vous (la partie de Robobrole va probablement rester dans les mémoires)!

Plus que l'amorce d'une véritable saga sur grand-écran (les renvois à Star Wars notamment sont nombreux), ce qui frappe est le parcours d'Arthur: on l'avait quitté en pleine reconstruction, désœuvré et fatigué et on le retrouve... en pleine reconstruction, désœuvré et fatigué. Je fais une lecture du film très existentialiste, mais j'ai eu l'impression d'assister à la lutte interne d'un type qui a essayé, qui s'est barré et qui finit par réessayer "parce que peut-être que cette fois-ci ce sera la bonne", mais qui continue à pas vraiment vouloir. Cette attitude erratique est marquante, puisqu'elle tranche avec l'idéal-type du héros. Les choix sont également au coeur du film - ils l'étaient déjà dans la saison 6 - ne serait-ce qu'avec la situation initiale qui dépeint des protagonistes qui résistent, qui collaborent ou qui finalement pour la majorité, s'accommodent tant bien que mal de la situation. Mais ils sont aussi présents avec un jeu de miroir sur la vie passée d'Arthur en Mauritanie, où jeune apprenti-légionnaire, il est confronté à une série de décisions qui résonnent particulièrement avec celles qu'il est amené à faire en reprenant les rênes du royaume.

De manière surprenante, le film est donc presque "anti-climaxtique" dans sa résolution, puisque l'on en revient à une sorte de statu quo où Arthur est à nouveau roi et où la quête du Graal semble par contre définitivement re-lancée (ou pas!). Je suis très curieux de voir où les suite vont emmener les personnages, en espérant que le succès de ce premier volet soit au rendez-vous

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#48 23-07-2021 21:27:22

matou
modérateur

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

Joe et tous ceux qui on vu le film je vous conseille cette entretien avec Alexandre Astier.
Attention multiples révélations. A réserver à ceux qui ont vu le film.
Bonne lecture.

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#49 24-07-2021 08:57:51

Guigui le gentil
membre

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

dl500 a écrit :

Si tu es vacciné, pas de problème.
Tu as ton pass et tu rentres dans la salle wink

Merci bien tu penses bien que je le sais : j'ai mon pass depuis 1 mois. Ce qui n'est pas le cas de + 50% des spectateurs potentiels, c'est ça qu'il faut retenir.

Tout à fait d'accord avec le retour de Joe Black, on en parle d'ailleurs dans le podcast.

Si le film fait 3 millions d'entrées, il commencera tout juste à être rentable pour la production. Il est donc très improbable que le prochain bénéficie d'une hausse budgétaire, et donc de SFX plus fournie. Il faudrait que le film tape à 5 millions ou plus en salle pour qu'Astier ai un levier suffisant vis à vis de la prod, un scénario désormais très peu vraisemblable. Que l'on attribue ces chiffres au pass ou à des éléments du film, le résultat reste le même: après une avant-première triomphante comme rarement dans l'histoire du cinéma français, nous assistons au démarrage le plus faible d'une franchise de cette ampleur avec un nombre de salles aussi conséquent.

Je pense au contraire que la situation sera prise en compte alors qu'il est établi que la fréquentation à baissé d'environ entre 50 et 70% à cause du pass. Et que les scores des autres films sortis sont CA-TA-STRO-PHI-QUE... Et puis la VOD et les ventes de DVD devraient aider à rattraper tout ça sur le long terme.

Mais oui 3 M c'est la base pour que ça se fasse bien, mais pour avoir un poids suffisant il faudrait aller au-delà c'est certain.

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#50 24-07-2021 10:58:45

dl500
TOS Forever

Re : Kaamelott, série télé devenue œuvre multi media

Moi aussi Guigui, j'ai mon pass depuis plus d'un mois. Ça soûlage aussi l'esprit, quand tu as des enfants et des personnes fragiles dans ton entourage.
Avez vous des chiffres à l'heure actuelle sur les principaux blockbusters ?
Car jusqu'à octobre au moins, les sorties sont importantes (je pense au dernier Bond par exemple.)
À la pandémie qui effectivement freine les entrées au cinéma (certains ont encore très peur des lieux publics), se rajoute la multitude d'offres.


L'être humain a deux vies. La seconde commence quand il se rend compte qu'il n'en n'a qu'une...

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