ULTIME FRONTIÈRE

Le portail Star Trek francophone

Vous n'êtes pas identifié(e).

#1 20-01-2020 16:48:03

scorpius
Nowhere Man

Doctor Who 35x11 Heaven Sent (Docteur 12)

Doctor Who 35x11 Heaven Sent (Docteur 12)

Crédits officiels :

- Scénario - Steven Moffat
- Réalisation - Rachel Talalay

Appréciation :

  1. 10 (top franchise)(voix 2 [66.67%])

    66.67%

  2. 9 (exceptionnel)(voix 0 [0%])

    0%

  3. 8 (excellent)(voix 0 [0%])

    0%

  4. 7 (bon)(voix 1 [33.33%])

    33.33%

  5. 6 (correct)(voix 0 [0%])

    0%

  6. 5 (passable)(voix 0 [0%])

    0%

  7. 4 (insuffisant)(voix 0 [0%])

    0%

  8. 3 (médiocre)(voix 0 [0%])

    0%

  9. 2 (raté)(voix 0 [0%])

    0%

  10. 1 (pitoyable)(voix 0 [0%])

    0%

  11. 0 (trahison)(voix 0 [0%])

    0%

Votes totaux: 3

Les invités ne peuvent voter

Hors ligne

#2 31-01-2020 13:46:24

mypreciousnico
Why ?

Re : Doctor Who 35x11 Heaven Sent (Docteur 12)

On se serait attendu, après les événements tragiques de l’épisode précédent à un tourbillon d’action vengeresse, le Docteur, ivre de de colère, aurait laissé exploser sa colère. C’est d’ailleurs plus ou moins ainsi que l’épisode commence :

“If you think because she’s dead I’m weak, then you understand very little. If you were any part of killing her, and you’re not afraid, then you understand nothing at all. So for your own sake, understand this: I am the Doctor. I’m coming to find you, and I will never, ever stop.”

Clara a demandé au Docteur de ne pas céder à sa nature violente, mais ce dernier n’en a cure. Il entend bien se venger et mettre, s’il le faut, l’univers à feu et à sang dans le processus.
Mais...mais...en fait non.
L’épisode propose l’exact opposé et va, comme le veut la tradition avec Moffat, là ou on ne l'attendait pas en proposant un scénario qui oblige le Docteur (et le spectateur avec lui) à faire son deuil et à se remettre en question.

“I’m scared and I’m alone…”

Un épisode tout en monologue, qui nous présente un Docteur plus fragile, plus intime qu'à l’accoutumé, balancé dans un enfer tout personnel : la solitude.
Incapable de fonctionner seul, le Docteur se fantasme une audience pour réfléchir à sa situation et agir comme s’il avait déjà gagné.

“This whole place is designed to terrify me. I’m being interrogated. It’s not just truth it wants, that’s not enough. It’s a confession. I have to tell truths I’ve never told before. That’s the only thing that stops it.”

Car le Docteur a peur, il l'avoue sans ambage et cet aveu est parfaitement émouvant, d’autant qu’il est seul pendant quasiment tout l’épisode (ce qui représente beaucoup de temps), en dehors de quelques secondes à la fin et de la présence résolument inquiétante du pesant monstre mécanique qui le traque sans relâche pour lui extraire jusqu'à la dernière confession.

“The shepherd’s boy says, “There’s this mountain of pure diamond. It takes an hour to climb it, and an hour to go around it. Every hundred years, a little bird comes. It sharpens its beak on the diamond mountain. And when the entire mountain is chiseled away, the first second of eternity will have passed.”

Rapidement, le spectateur averti se dira qu’il y a une sorte de boucle temporelle quelques part (les crânes, les habits mis à sécher). Ce qu’il ne suspectera pas en revanche, c’est l’ampleur absolument écrasante de ladite boucle : déjà immenses au départ, les 7000 ans annoncés s’incrémentent de plus en plus vite, dans une course folle à la beauté glaçante, à la mécanique inéluctable, dans un décors à la fois simple (un cercle, motif qui traverse l’épisode), élégant et cyclopéen. 4 milliards d’années dans l’enfer de la solitude : il vous faudrait 356 000 jours pour compter ce chiffre !

Visuellement, l’épisode est très terne, mais très marquant (le tapis de crâne sous-marin, une vision de cauchemar tout droit sorti des funestes séquences d’ouverture de la saga Terminator), le rythme ralenti et s'accélère pour ménager ses effets, à mesure que les pièces s’assemblent et dévoilent un puzzle tellement tragique qu’il en deviendrait mythologie. Tout cela m’a, encore une fois, énormément évoqué Cube, par son ambiance en particulier.

Toutefois, je déplore que l’épisode souffre de ce que j'appellerais le “syndrome Dragon Ball Z” : le monde ne suffit pas, 12 vies non plus.
Davies se complaisait également dans ce défaut, mais c’était plus ludique, donc plus digeste et toujours ancré dans l’humain. D’ailleurs Moffat k’avait également fait avec grand succès. Quand il coince Rory comme gardien de la Pandorica pendant 2000 ans, il y a de la poésie, de l’iconisme, c'est beau comme une chanson de geste. Ici il n’y a pas d’humour pour distancier la chose et on s’éloigne de l’humain, tout cela est beaucoup trop sérieux. C'est tellement inimaginable de souffrir en boucle pendant 4 milliard d’année que finalement ça ne me touche pas vraiment. Peut-être que c'est ça finalement qui me pose problème depuis deux saisons : mon dieu que tout cela est sérieux. Jusque dans la photo. Loin, très loin, trop loin.

“The Hybrid destined to conquer Gallifrey and stand in its ruins… is me.”

Je passe très rapidement sur le lien avec la thématique de l’hybride, parce que ça ne m’intéresse pas vraiment : l’hybride serait le Docteur lui-même, ce qui ne serait pas illogique, vu que le téléfilm le Seigneur du Temps dévoilait un métissage humain. Il est temps de conclure cette intrigue pas passionnante pour un sous. Il faudra voir ce qui va en être fait dans la suite que l’ultime image de cet épisode nous tease comme c’est pas permis smile

Pour conclure, le  tour de force de cette histoire, c'est d’avoir réussi à relancer un peu mon intérêt plus que faiblissant pour une série qui s’est vraiment perdue depuis un moment déjà.

7.

Hors ligne

#3 31-01-2020 23:16:47

matou
modérateur

Re : Doctor Who 35x11 Heaven Sent (Docteur 12)

Un épisode qui fait date dans la production télé.
Les dit « bottle Show ». L’épisode fait pour faire des économies en vue d’épisodes plus chers.
Mais ici l’écriture atteind un sommet. Un seul acteur (plus un figurant et une scène avec Jenna). Un décor et c’est tout.
Que tu monologues, que de la répétition et si le chiffre de 4 millards me semble trop gros, le reste fonctionne tellement bien!
Prendre un acteur et tenir la distance avec autant de brio, de plus avec un côté fable, avec une belle atmosphère. Chapeau bas.
A montrer dans toutes les écoles de scénaristes.
De plus Capaldi apporte au personnage un jeu puissant et fragile à la fois.
On sort de cet épisode grogui, hypnotisé, comme seul savent le faire les grands conteurs.
Du grand art !

11/10

Oui le run de Capaldi est plus austère et sérieux. Mais pour un message lumineux. Il tranche beaucoup avec Smith et même Tennant qui avait des côtés plus légers.
Je peux comprendre que l’on ait du mal à faire son deuil.
Cependant les épisodes de Noël sont bien plus légers.
La saison suivante plus fraîche, plus référencée.

Hors ligne

#4 01-02-2020 10:15:56

scorpius
Nowhere Man

Re : Doctor Who 35x11 Heaven Sent (Docteur 12)

matou a écrit :

Je peux comprendre que l’on ait du mal à faire son deuil.

Je quote ce passage, parce que c'est là tout le sujet de l'épisode, le deuil. Twelve qui fait le deuil de sa meilleure amie en défonçant à main nue un mur de diamant pendant des milliards d'années eek Et effectivement, le génie de l'épisode réside dans le fait de raconter une histoire aussi intime, de façon aussi épique, dans un cadre aussi minimaliste. Wow !!

Là ou Moffat fait aussi très fort, c'est qu'il nous plonge dans la psychée du Doc avec un acuité jamais vue.. On est littéralement dans sa tête, on te prends une séquence et Twelve te la déconstruit étape par étape. Un motif déjà présent avec Missy dans 'The Witch Familiar' ou elle déconstruit une péripétie d'une aventure du Doc' pour justifier sa 'résurrection'.. Ce qui est intéressant c'est que Missy expliquait à Clara que le Doc' a toujours un plan, qu'il trouve toujours un moyen de s'échapper. Un manière habile pour Moffat de préparer le terrain (il y avait également dans ce même épisode cette déclaration de Davros "take the darkest path into the deepest hell, but protect your own" qui résonne avec cet épisode et le suivant) avec Twelve pris au piège d'un cauchemard qui semble sans issu, mais qui finira par s'échapper. Et Moffat raconte cela en explorant tous les mécanismes d'une aventure Whovienne : le monstre auquel il faut échapper, les pièges qu'il faut éviter, les mystères qu'il faut résoudre, etc. C'est d'une maitrise tellement bluffante, d'autant que Moffat fait tout cela en s'adressant aussi directement aux spectateurs (ce qui renvoie un peu à certains passages clés du double épisode Under the Lake/Before the Flood). Moffat brise le quatrième mur (à l'image du 'I'm nothing without an audience'  de Twelve) mais il le fait avec un naturel qui ne fait que renforcer la puissance de la narration.


Puis il y a la dimension conte de fée, déjà évoquée par Matou qui est porteuse d'un lyrisme qui enchante l'imaginaire, un lyrisme encore renforçé par la puissance de la musique de Murray Gold . Cet épisode est son chef d'oeuvre définitif, absolument tous les morceaux sont des classiques instantanés.

Il y a vraiment ce sentiment d'une synthèse, du Doc', de la saison et de Doctor Who dans son ensemble.

10/10

Top franchise

Top SF audiovisuelle

Top SF tous médias confondus

Dernière modification par scorpius (01-02-2020 10:27:09)

Hors ligne

#5 01-02-2020 12:10:51

mypreciousnico
Why ?

Re : Doctor Who 35x11 Heaven Sent (Docteur 12)

J'ai du rater un truc smile
J'ai bien vu les thématiques, le quatrième mur, le fait que pour une fois le Docteur emprunte la voie (très) lente, l'horrible boucle de plus de 4 milliards d'années, le traitement intimiste, le décors minimaliste mais grandiose...tout cela est bon en effet.

matou a écrit :

Oui le run de Capaldi est plus austère et sérieux. Mais pour un message lumineux. Il tranche beaucoup avec Smith et même Tennant qui avait des côtés plus légers.
Je peux comprendre que l’on ait du mal à faire son deuil.

En vérité la dernière saison de Eleven tendait déjà vers ça.
Ce n’est pas tant une question d'austérité et de faire son deuil. Je trouve ça moins bon tout simplement. Même un épisode "concept SF" comme celui-là, soit du bonbon normalement tant c’est une exercice dans lequel Moffat excelle, ne me convainc pas plus que ça. C'est vraiment bien, mais pas si ouf non plus. Il y a la forme qui est excellente (et la musique en effet comme le pointe Scorpius), et le traitement intéressant du deuil. Mais l'épisode c'est surtout un twist.
Mais d'un côté c’est  normal que ça ne m’emballe guère parque la thématique centrale de la saison n'a pas réussi à me convaincre et à m'intéresser. Je ne vois pas ou Moffat veut en venir.

Bref, on est loin, très loin des meilleurs stand alone de la série.

Hors ligne

Pied de page des forums