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#1 08-12-2019 22:10:18

mypreciousnico
Why ?

Doctor Who 33x14 The Day of the Doctor (Docteur 11)

Doctor Who 33x14 The Day of the Doctor (Le Jour du Docteur - Docteur 11)

Crédits officiels :
- Scénario - Steven Moffat
- Réalisation - Nick Hurran

Appréciation :

  1. 10 (top franchise)(voix 3 [100%])

    100%

  2. 9 (exceptionnel)(voix 0 [0%])

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  3. 8 (excellent)(voix 0 [0%])

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#2 08-12-2019 22:14:39

mypreciousnico
Why ?

Re : Doctor Who 33x14 The Day of the Doctor (Docteur 11)

Le Docteur de la Guerre a écrit :

“Great men are forged in fire. It is the privilege of lesser men to light the flame’”

Cet épisode est une production spéciale d’une durée de 75min pour fêter les 50 ans de Doctor Who. Il met en scène simultanément trois incarnations différentes du Docteur, à savoir le 10ème, le 11ème et le Docteur de la Guerre. Ce dernier est une incarnation inconnue issue de la Guerre du Temps, entre Gallifrey et les Daleks, qui est à la base du revival de la série, même si elle n’a jamais été montrée à l’écran.

“Waste no more time arguing what a good man should be. Be one.” Marcus Aurelius

Il est impératif de regarder le minisode de 7 min “The Night of the Doctor” qui met en scène la régénération du 8ème Docteur incarné par Paul McGann. Je trouve vraiment très dommage que ce segment n’ait pas été inclu dans le montage du spécial 50 ans, surtout qu’il y aurait eu le temps, la durée du montage final n'est vraiment pas excessive. Ce minisode, je le trouve à la fois très bon, très important pour l’épisode des 50 ans et particulièrement fantasmatique pour le fan de longue haleine, en particulier celui qui aurait apprécié le téléfilm Le Seigneur du Temps et/ou la prestation de McGann (c’est mon cas, je trouve le téléfilm très moyen, mais j’adore l’acteur).

“The galaxy eater. The final work of the ancients of Gallifrey. A weapon so powerful the operating system became sentient. According to legend, it developed a conscience.”

Soyons clair, cet épisode n'est pas seulement l'occasion de fêter en grandes pompes cinq décennies de Doctor Who, c'est également un opus hybride, d’une importance capitale, pour plusieurs raisons puisqu’il est :

- Un prologue au final du onzième docteur, mais également au final du dixième, puisque The Day of the Doctor se situe juste avant leur régénération respective.
- Un prélude au revival en général, une introduction au neuvième docteur, mais qui serait à regarder après, dans le même esprit que le génial téléfilm “In The Begining” dans l’univers Babylon 5.
- Le chaînon manquant entre le téléfilm Le Seigneur du Temps et le début du revival : la régénération du 8ème Docteur vers le Docteur de la Guerre, puis de ce dernier vers le 9ème Docteur campé par Christopher Eccleston. En effet, la régénération de John Hurt se déroule très peu de temps avant Doctor Who 27x01 Rose dans lequel le 9ème Docteur découvre son visage dans un miroir pour la première fois. Vous suivez-toujours ?
- Une mine de clins d’oeils habiles envers l’héritage qui sera évidemment plus ou moins accessible en fonction de la connaissance que l’on a de la série, car la période classique n’est pas ignorée. Il s’agit bien de fêter les 50 ans de Doctor Who, pas les 8 ans du revival.

“How do you use a weapon of ultimate mass destruction when it can stand in judgment on you”

Au sommet de ce copieux menu, Steven Moffat fait culminer et conclut ici une thématique qui aura traversé, pour ne pas dire hanté, les trois Docteurs qui se sont succédés depuis les débuts du revival, à savoir la Guerre du Temps. Une guerre qui aura poussé le Docteur dans ses derniers retranchements, au point qu’il fut obligé (du moins c'est ce que l’on croyait jusqu’ici) de causer directement la mort de l’intégralité de son peuple.
Le résultat, on le constate depuis maintenant 7 saisons, c’est un dernier Seigneur du Temps hanté par le poid de ses actions, rongé par le remords qui parcourt l’espace et le temps comme d’autres arpentent un chemin de croix.
Il y a d’ailleurs un peu de ça qui se fait sentir à la fin de l’épisode, quand Eleven regarde partir ses alter égo, qui vont tout oublier et donc vivre avec le ce poid écrasant, quand lui-même en est enfin libéré !

En effet, pour le 10ème Docteur, cet épisode est situé chronologiquement entre Doctor Who 30x16 The Waters of Mars et Doctor Who 30x17+30x18 The End of Time. Quant au Docteur de Guerre, il est l’incarnation la plus jeune du trio. Il est d’ailleurs Intéressant que la version la plus visuellement âgée du Docteur soit en réalité la plus jeune en âge (il a 400 ans de moins que le 11ème Docteur) et que ça fonctionne très bien à l’écran.
Il faut dire que l’alchimie entre les trois docteurs fonctionne immédiatement, il y a une bonne humeur indéfinissable qui se dégage du trio, on a vraiment l'impression que les mecs se font authentiquement plaisir en se donnant la réplique et qu’ils sont content d’être là. Une bonne humeur communicative qui permet de se laisser facilement entraîner.

Moffat a choisi de prendre le 10ème au Docteur (David Tennant, toujours excellent) au moment de son “Spring Break” débridé de fun et de sexe, avant sa régénération, alors qu’il savait justement sa fin très proche et qu’il n’avait pas envie de partir. Lui qui a été un Docteur tourmenté, qui cachait (mal) des fêlures déchirantes derrière un numéro de bouffon qui confinait à la diarrhée verbale.
Eleven de son côté s’est également vu annoncer sa fin et sais qu’il est entrain de vivre sa dernière regénération.
Quant au Docteur de la Guerre, plus jeune et confronté à un choix Cornélien, il est ici en observateur, par la grâce des pouvoir d’une arme de destruction massive douée de conscience, qui souhaite lui faire comprendre quelques chose en contemplant , via ses deux incarnations futures, ce que produiront sur lui ses choix du jours. Comme dirait l’Oracle de Matrix, il a déjà fait son choix, il est ici pour comprendre pourquoi il l’a fait.
John Hurt est absolument fabuleux ! Il semble fatigué à l’extrême par des années (des siècles ? ) d’une guerre qui n’a plus de sens. Il est habité, tourmenté, mais également très las tout en parvenant à paraître réellement plus jeune que ces alter égo. Plus encore que les deux autres, je trouve qu’il porte cet épisode, qu’il en incarne le coeur, le dilemme qui est à la source de tout ça. Il y a une profondeur dans son interprétation qui rejoint même celle de Christopher Eccleston, c’est dire !

“Then that’s your punishment. If you do this—if you kill them all—then that’s the consequence. You live. Gallifrey, you’re going to burn it. And all those Daleks with it. But all those children too. How many children on Gallifrey right now ?”

Mais en définitive, ce qui fait que tout cela fonctionne, c’est la maîtrise du contrepoint qui est dévoilée ici : tout l’arc de John Hurt est tellement sombre, tellement intense, tellement douloureux et important qu’en contrepartie il assiste à une aventure des ses incarnations futures qui est d’une légèreté comique enlevée et joviale, si bien que la pesanteur du récit est toujours la mais utilisée au compte-goutte et à bon escient lors de moments forts, de scènes marquantes, qui restent en tête et qui feront date j’en suis persuadé. Avec la relative pudeure habituelle chez Moffat, il est difficile de ne pas s'émouvoir quand les trois Docteurs sont sur le point d’activer (à nouveau) le Moment, difficile de ne pas comprendre leur hésitation alors qu’ils évoquent le nombre d’enfants qui vivent sur Gallifrey. En termes d’écriture et d'interprétation, c’est tout simplement sublime.

Et puis, Moffat s’amuse une fois de plus avec nos attentes : on a teasé le retours de Billie Piper et c'est le cas, mais dans un rôle totalement inattendu. Elle n'interagit pas du tout avec David Tennant, mais avec le Docteur de la Guerre, une incarnation qui ne l’’a pas encore rencontré. Décevant, j’imagine, pour ceux qui espéraient des retrouvailles entre Piper et Tennant, mais un choix extrêmement pertinent, car l’histoire de Rose Tyler était complètement terminée, il n’y avait rien à ajouter au risque de se répéter ou d’être mauvais.

Quant à la forme, il faut bien se dire que le spectacle est quand même assez fou, sans trop en faire. Juste quelques plans très impressionnants de la chute de Gallifrey et le début de l’épisode en manière de clin d’oeil à Doctor Who 01x01 An Unearthly Child, histoire de mettre dans le bain

“Oh, by the way. There was an old man looking for you. I think it was the curator”

Il serait fastidieux et intéressant de lister tout les clins d’oeil qui émaillent l’épisode (surtout que j’ai dû en rater plein), toutefois, je dois avouer que j’ai trouvé l’apparition espiègle de Tom Baker amusante, mais confuse. Il y a peut-être quelques chose que j’ai raté parce que ma connaissance de la série classique est extrêmement incomplète, l’ami Scorpius pourra peut-être nous éclairer sur ce point.

Un gros regret quand même, j’avoue que j’aurais trouvé plus pertinent, même si j’aime bien Clara, que ce soit les Ponds qui soient les compagnons pour cet épisode, Amy, Rory et River, les compagnons de l’ère Moffat les plus emblématiques, même si Clara a peut-être une importance plus étroite avec chaque incarnation individuellement suite aux évènements de Doctor Who 33x13 The Name of the Doctor.

Ceci étant dit, à l’époque, cette épisode avait une lourde tâche à accomplir. Il était attendu au tournant, le risque de décevoir était grand, la tâche en apparence impossible à surmonter, d’autant qu’il venait après une saison en demi teinte. Le résultat ne m’avait pas déçu hier et il ne me déçoit pas aujourd’hui. On en prend plein les yeux et le coeur. C'est à la fois du très grand spectacle, un superbe jeu de retrouvaille, une comédie follement drôle, une tragédie absolument émouvante et un ajout mythologique pertinent et riche quant au passé de la série tout en lançant plein de choses à venir.

Je pense qu’on peut lui décerner un top franchise !

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#3 08-12-2019 22:51:14

scorpius
Nowhere Man

Re : Doctor Who 33x14 The Day of the Doctor (Docteur 11)

mypreciousnico a écrit :

je dois avouer que j’ai trouvé l’apparition espiègle de Tom Baker amusante, mais confuse. Il y a peut-être quelques chose que j’ai raté parce que ma connaissance de la série classique est extrêmement incomplète, l’ami Scorpius pourra peut-être nous éclairer sur ce point.

Moffat est volontairement ambigu sur ce coup. Une interprétation littérale est que le Curator est une incarnation future/finale du Doc'. Une incarnation qui a la capacité de revisiter ses anciens visages et qui là, porte celui de Four/Tom Baker.

On peut aussi avoir une interprétation totalement méta de la scène (par exemple) ou Tom Baker est simplement Tom Baker qui a réussi à intégrer un épisode de DW. Le dialogue entre lui et Eleven prend une nouvelle signification, en particulier ce passage :

"I can only tell you what I would do if were you. Oh, if I were you. Oh, perhaps I was you, of course. Or perhaps you are me. Congratulations".

Tom Baker EST le Docteur. Il est l'incarnation la plus influente et iconique du personnage, par conséquent, il y a un petit peu de Tom Baker dans toutes les incarnations qui ont suivies.

Dans la novélization, signée Moffat, le Curator est le 'présentateur' omniscient du livre, il y introduit les chapitres. Au cours de cette scène, il commet une "erreur" en se retrouvant directement impliqué dans l'histoire. La scène se déroule comme dans l'épisode, sauf qu'elle est vue/narrée du point du vue du Curator et à la fin, il demande directement au lecteur si il a deviné qui il est réellement. Il affirme simplement que la réponse est compliquée

Dernière modification par scorpius (08-12-2019 23:19:12)

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#4 09-12-2019 00:46:32

matou
modérateur

Re : Doctor Who 33x14 The Day of the Doctor (Docteur 11)

Top franchise pour moi.

D'accord avec tout ce qui a été dit. L'idée de traiter la guerre du temps est logique tant elle est charnière entre la période classique et le revival.
Et c'est très bien fait.
L'intrigue sur la terre est interessante mais sert avant tout d'écho à la question morale pour le docteur. Agréable cependant.
Et le passage des 13 docteurs (quel teasing!) est juste génial.

Un vrai hommage à la série originale et au revival.
Tennant et Hurt sont au dessus de Smith mais ce dernier n'est pas si loin. Cela donne un trio et des duos mémorables.

Cela donne une fin de saison (entre le précédent et le prochain à venir) à la hauteur de la fin de saison 4 + épisodes spéciaux.

PS: je trouve que cette saison est la meilleures de Smith, bien meilleure que la précédente.

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#5 09-12-2019 17:31:52

mypreciousnico
Why ?

Re : Doctor Who 33x14 The Day of the Doctor (Docteur 11)

scorpius a écrit :

Moffat est volontairement ambigu sur ce coup. (...)

Ok, du coup j'avais bien fait les deux interprétations dans ma tête. Je me demandait s'il y avait un truc que j'avais raté, mais non, c’est vraiment ambigu big_smile

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#6 09-12-2019 22:40:24

scorpius
Nowhere Man

Re : Doctor Who 33x14 The Day of the Doctor (Docteur 11)

mypreciousnico a écrit :

Il est impératif de regarder le minisode de 7 min “The Night of the Doctor” qui met en scène la régénération du 8ème Docteur incarné par Paul McGann. Je trouve vraiment très dommage que ce segment n’ait pas été inclu dans le montage du spécial 50 ans, surtout qu’il y aurait eu le temps, la durée du montage final n'est vraiment pas excessive. Ce minisode, je le trouve à la fois très bon, très important pour l’épisode des 50 ans et particulièrement fantasmatique pour le fan de longue haleine, en particulier celui qui aurait apprécié le téléfilm Le Seigneur du Temps et/ou la prestation de McGann (c’est mon cas, je trouve le téléfilm très moyen, mais j’adore l’acteur).

Niveau continuité, pour ceux qui veulent plonger un peu plus dans le Whoniverse, les Soeurs de Karn qui apparaissent ici ont été introduites au cours de la période classique dans un sérial de Tom Baker, le génial et barré "The Brain of Morbius".
Sinon cet épisode est un beau cadeau de Moffat à McGann qui le méritait largement. Ca comble un vide embarrassant en lui offrant une vraie régénération dans une histoire mine de rien sacrément tragique. Le personnage de Cass offre une perspective sur les Time Lords qui fait froid dans le dos. On avait déjà eu les témoignages de Ten sur les dérives des Time Lords, on a vu le Rassilon de Dalton, mais là on a un point de vue auquel on peut totalement s'identifier : une jeune femme idéaliste, qui ne rêve que d'une chose voir l'univers (une vraie compagne potentielle) qui pourtant va sauter sur la première ocassion qui s'offre à elle afin de débarasser l'univers d'un Time Lord, quitte à y sacrifier sa propre vie. 

Et le Doc' qui atteint un point de non retour qui choisit de renoncer à son crédo, qui cesse d'être le Docteur, dramatiquement, c'est très très fort.

En effet, la régénération de John Hurt se déroule très peu de temps avant Doctor Who 27x01 Rose dans lequel le 9ème Docteur découvre son visage dans un miroir pour la première fois.

Alors en fait, Davies comme Moffat considèrent que cette scène ce n'est pas Nine qui découvre son visage pour la première fois. C'est plus une sorte d'habitude qu'aurait Nine, il regarde ses oreilles dans un miroir dès que l'occaz' se présente et se dit que "ça va, ça aurait pu être pire".
Il y a potentiellement des centaines d'aventures pour Nine entre la régénération du Warrior et l'épisode "Rose".

- Une mine de clins d’oeils habiles envers l’héritage qui sera évidemment plus ou moins accessible en fonction de la connaissance que l’on a de la série, car la période classique n’est pas ignorée. Il s’agit bien de fêter les 50 ans de Doctor Who, pas les 8 ans du revival.

Ouais, le passage dans la "Black Archive" notamment, ça fourmille de clins d'oeil en tout genre.

Il y a d’ailleurs un peu de ça qui se fait sentir à la fin de l’épisode, quand Eleven regarde partir ses alter égo, qui vont tout oublier et donc vivre avec le ce poid écrasant, quand lui-même en est enfin libéré !

Il est merveilleux ce passage. Malgré le spectre de Trenzalore, Eleven est plein d'espoir et regarde vers l'avenir "I could be the great Curator". La réutilisation du "I don't want to go" de Ten est fantastique pour tout ce que ça véhicule et le contraste que ça permet de créer avec Eleven.

Il faut dire que l’alchimie entre les trois docteurs fonctionne immédiatement, il y a une bonne humeur indéfinissable qui se dégage du trio, on a vraiment l'impression que les mecs se font authentiquement plaisir en se donnant la réplique et qu’ils sont content d’être là. Une bonne humeur communicative qui permet de se laisser facilement entraîner.

On sent que les 3 acteurs s'éclatent et tu sens que Moffat, il s'éclate à écrire tous ces échanges. J'adore par exemple le fait que le Warrior vocalise les reproches que certains amateurs de la période classique pouvaient faire au revival. Sur le "jeunisme" de Tennant et Smith, sur l'utilisation du Sonic, sur une certaine "infantilisation" de l'univers de la série. A l'image de la réaction outrée du Warrior lorsque Eleven parle d'un "Timey Wimey" mdr C'est juste génial et je ne parle pas de la réaction de Ten lol

John Hurt est absolument fabuleux ! Il semble fatigué à l’extrême par des années (des siècles ? ) d’une guerre qui n’a plus de sens. Il est habité, tourmenté, mais également très las tout en parvenant à paraître réellement plus jeune que ces alter égo. Plus encore que les deux autres, je trouve qu’il porte cet épisode, qu’il en incarne le coeur, le dilemme qui est à la source de tout ça. Il y a une profondeur dans son interprétation qui rejoint même celle de Christopher Eccleston, c’est dire !

Il apporte un tel vécu avec seulement un regard, une intonation de sa voix, suffit de filmer son visage en gros plan pour comprendre tout ce qu'a vécu le personnage. Hurt livre une prestation d'une autre planète. Et en plus, niveau humour, il arrive à renvoyer constamment la balle à Tennant et Smith. Il est monstrueux.

Mais en définitive, ce qui fait que tout cela fonctionne, c’est la maîtrise du contrepoint qui est dévoilée ici : tout l’arc de John Hurt est tellement sombre, tellement intense, tellement douloureux et important qu’en contrepartie il assiste à une aventure des ses incarnations futures qui est d’une légèreté comique enlevée et joviale, si bien que la pesanteur du récit est toujours la mais utilisée au compte-goutte et à bon escient lors de moments forts, de scènes marquantes, qui restent en tête et qui feront date j’en suis persuadé. Avec la relative pudeure habituelle chez Moffat, il est difficile de ne pas s'émouvoir quand les trois Docteurs sont sur le point d’activer (à nouveau) le Moment, difficile de ne pas comprendre leur hésitation alors qu’ils évoquent le nombre d’enfants qui vivent sur Gallifrey. En termes d’écriture et d'interprétation, c’est tout simplement sublime.

Ce passage ou le Moment explique que dans son futur, le Doc' va passer toute une nuit cauchemardesque à compter combien d'enfants il y avait sur Gallifrey ce jour là, à compter combien d'enfants il a tué. Ca fait mal, putain.

Et puis, Moffat s’amuse une fois de plus avec nos attentes : on a teasé le retours de Billie Piper et c'est le cas, mais dans un rôle totalement inattendu. Elle n'interagit pas du tout avec David Tennant, mais avec le Docteur de la Guerre, une incarnation qui ne l’’a pas encore rencontré. Décevant, j’imagine, pour ceux qui espéraient des retrouvailles entre Piper et Tennant, mais un choix extrêmement pertinent, car l’histoire de Rose Tyler était complètement terminée, il n’y avait rien à ajouter au risque de se répéter ou d’être mauvais.


Ce que fait Moffat avec Billie est tellement brillant ! J'en avais déjà parlé sur le topic de l'épisode en question, mais tout ce qui tourne autours du Moment, du dilemme du Warrior, ça résonne tellement avec le final de Nine, ça y ajoute une nouvelle perspective tellement juste. Moffat est formidable sur ce coup.

Même chose avec le final de Tennant, cet épisode y apporte des nuances essentielles.

Un gros regret quand même, j’avoue que j’aurais trouvé plus pertinent, même si j’aime bien Clara, que ce soit les Ponds qui soient les compagnons pour cet épisode, Amy, Rory et River, les compagnons de l’ère Moffat les plus emblématiques, même si Clara a peut-être une importance plus étroite avec chaque incarnation individuellement suite aux évènements de Doctor Who 33x13 The Name of the Doctor.

C'est marrant, j'arrive pas à imaginer cet épisode sans Clara.

Je pense qu’on peut lui décerner un top franchise !

Je pense aussi mdr

Dernière modification par scorpius (10-12-2019 11:34:36)

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