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#1 29-07-2016 18:53:02

matou
modérateur

Les productions Bad Robot (hors Star Trek)

En menant mon enquête, je me suis aperçu que cette compagnie illustre parfaitement les dérives de l'époque actuelle.
Nombre de remake et de reboot se sont faits jour depuis de nombreuses années. Ce phénomène, bien sûr, n'est pas du fait de cette compagnie.
Une explication possible à ce phénomène serait que nous sommes sur un marché de plus en plus concurrentiel. Le nombre de studio étant devenu très important aux États-Unis. Mais aussi de nombreux pays sont désormais capables de produire des films pouvant s'exporter.
Dès lors, créer un nouveau "produit" est bien plus couteux en frais marketing et publicitaire que de reprendre une marque, une "franchise" déjà connue par le grand public. Économiser sur la pub permet ainsi de garder un bon taux de profits.
De plus, cette logique économique rencontre un élément facilitateur qu'est une certaine nostalgie des décennies passées. Cette nostalgie étant souvent présente lors d'une crise comme l'occident en traverse depuis bientôt plus de 10 ans (crise autant morale, qu'idéologique ou économique).
Bien sûr la conséquence de cette orientation est un appauvrissement de la création.

Une fois les éléments du décord ainsi posés, regardons l'acteur qu'est Bad Robot.
Cette compagnie est née en produisant des séries pour la télé. Le présent topic pourra servir pour en discuter.
Et si je dois faire un bilan En 2016, objectivement, on peut dire qu'elles n'ont pas marqué le petit écran.
Certaines séries ont été ponctuellement marquantes, mais majoritairement, les spectateurs en parle avec peu d'enthousiasme ou même avec des mots assez durs. La faute, le plus souvent, à une écriture mauvaise, faisant plus d’esbroufe qu'autre chose, et flattant certains mauvais instincts de la psychée humaine.
A mes yeux, mais je suis subjectif, seul "Person of Interest", reste une série sympathique, prenant un postulat intéressant permettant de populariser les dangers de l'Empire de la surveillance.
Plus gênant, cette compagnie, en prenant l'axe marketing "Geek", est connue comme une compagnie produisant des série SF et fantastique. Dans le désert actuel de la SF, les productions Bad Robot font parfois plus de mal que de bien, tant des éléments importants de la SF et du Fantastiques sont négligés dans leur écriture, à savoir proposer un monde structuré qui s'impose aux personnages et non l'inverse ou encore une forte dimension morale amenant à se questionner.
Bien sûr, Bad Robot ne saurait être plus royaliste que le roi, et les networks ne sont absolument pas demandeur de telles orientations. Au contraire même.

Mais Bad Robot, n'est pas qu'une boite de production de série désormais. Elle produit aussi des longs métrages.
Et c'est ici que commence un fait assez signifiant. Voici la liste des plus gros succès de la compagnie.
Sur 12 films produits, les six films ayant faits le plus de recettes (et donc ayant rempli les caisses de la compagnie) sont des films de remake, reboot, suite : The Force Awaken, les trois Star Trek, et trois Mission Impossible.
Cette compagnie a donc réalisé ses bénéfices principaux en se greffant sur des marques déjà connue. C'est ce que l'on peut appeler, la stratégie du coucou.
Quoi que l'on pense des films en question, cette stratégie opportuniste d'avoir créé un studio ayant une réputation de spécialiste de série télé, puis de s'être associé à PAramount qui possédait les droits ciné de certaines séries fut payante.
Celle-ci permit aussi d’apparaître comme une compagnie crédible et malléable pour Disney lors de sa reprise de Lucasfilm.
Faire de l'argent en recyclant la création des autres en prétextant une actualisation à l'époque, voici en quoi Bad Reboot est emblématique de la production actuelle.
Au détriment de l'ambition et de la créativité. Celle qui fut à l'origine des séries et films originaux.

Après cette longue introduction, le fil est ouvert pour discuter de la compagnie ou des ses productions (majoritairement télé)

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#2 29-07-2016 20:52:17

scorpius
Nowhere Man

Re : Les productions Bad Robot (hors Star Trek)

De Bad Robot, j'aime "Fringe" surtout les 3 premières saisons qui m'ont surtout offerts à l'époque un palliatif acceptable à X-Files. Aujourd'hui j'arrive à apprécier Fringe sans forcément revenir constamment à la série de Chris Carter. Faut dire que je suis viscéralement attaché à Olivia, Peter & Walter... La romance entre Olivia & Peter étant, amha, magnifique (au point de réhabiliter la saison 4, ou leur histoire d'amour transcende le temps et les dimensions). Comme souvent avec Bad Robot ça tourne donc énormément autours du concept de la famille, mais là ou le traitement dans Alias ou Lost est insupportable sur Fringe ça passe crème. Grace aux acteurs, mais aussi grace à une mythologie forte qui pour le coup reste cohérente de bout en bout, ou presque... la saison 5 étant malheureusement un beau ratage (beaucoup moins antipathique depuis l'immonde saison 10 d'X-Files, cela dit) qui détruit totalement ce beau concept SF qu'était les Observateurs sad .

Je suis aussi très fan de "Person of Interest" qui tout en donnant corps au cauchemard Orwellien est aussi un récit uchronique précis et puissant sur la naissance d'une IA et ses effets éventuels, tant positifs que négatifs. Le conflit aux accents bibliques entre La Machine et Samaritain (les Adam & Eve de l'Intelligence Artificielle) est remarquablement développé. D'ailleurs la dernière saison (la plus SF de toute) est un véritable bijou, l'anthropomorphisation de la Machine, stade finale de son évolution (du moins dans la timeframe de la série) est en particulier bouleversante. Mais "POI" c'est aussi le meilleur procédural de la tv américaine de ces 5 dernières années, ainsi qu'une grande saga criminelle...

Ayant déjà à plusieures reprises eu l'occaz' de dire tout le mal que je pense d'Alias, Lost et co, j'avais envie de jouer l'avocat du diable et d'être positif sur les seules productions Bad Robot réussies.

Dernière modification par scorpius (29-07-2016 23:06:25)

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#3 29-07-2016 22:03:50

matou
modérateur

Re : Les productions Bad Robot (hors Star Trek)

Oui POI a de gros relent catho. On sent l'influence de son acteur principal. Le frère Nolan amène un peu de référence. Ce sont eux qui amènent un esprit différent (que l'on peut aimer ou détester) à cette production.
Cependant, cette série garde des stigmate de la vision simpliste de la socité que montre Bad Robot. Si le thème des IA est sympa, l'absence totale des institutions, qui ne sont qu'un prétexte à montrer comment elles sont corruptibles et un danger, est une des limites de la série.

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#4 29-07-2016 23:34:01

scorpius
Nowhere Man

Re : Les productions Bad Robot (hors Star Trek)

matou a écrit :

Oui POI a de gros relent catho. On sent l'influence de son acteur principal. Le frère Nolan amène un peu de référence. Ce sont eux qui amènent un esprit différent (que l'on peut aimer ou détester) à cette production.

Ce qui m'a plus dans l'aspect "catho'" c'est, entre autre, son lien avec toute la mythologie liée au péché originel. Dans la série Samaritain (Adam) considère l'humanité comme corrompue, faible et peu fiable, incapable de prendre son destin en main. La Machine (Eve) de son côté ne cesse de croire dans le potentiel de l'humanité à s'améliorer, comme si le péché orignel n'avait à ses yeux jamais existé.

Sachant que l'interprétation  conventionnelle de la Bible veut que Eve ne soit qu'une vulgaire excroissance d'Adam, celle qui sera tentée par le Serpent, celle à l'origine de la chute, la relecture qu'offre POI de tout cela est jouissive.

Cependant, cette série garde des stigmate de la vision simpliste de la socité que montre Bad Robot. Si le thème des IA est sympa, l'absence totale des institutions, qui ne sont qu'un prétexte à montrer comment elles sont corruptibles et un danger, est une des limites de la série.

C'est vrai que la série fait le choix de personnifier les institutions ce qui thématiquement lui permet de synthétiser efficacement la question du pouvoir absolu qui corromp absolument. L'IA étant l'incarnation ultime du pouvoir. On sent que les auteurs veulent en permanence créer un contraste fort entre Finch le créateur de la Machine, et les divers individus à qui il l'a confiée et/ou qui l'a convoite. Alors les individus en question heureusement évoluent souvent (à l'image de contrôle) du coup le contraste évite d'être trop simpliste, mais ouais du coup les institutions en tant que telles ont du mal à exister.

Néanmoins je trouve le choix des auteurs cohérent dans la mesure ou l'existence d'IA aussi évoluée que la Machine ou Samaritain remet forcément en question l'existence même de ces institutions.

Dernière modification par scorpius (29-07-2016 23:45:51)

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#5 18-06-2019 07:27:27

scorpius
Nowhere Man

Re : Les productions Bad Robot (hors Star Trek)

Fin du partenariat entre Paramount et Bad Robot.

La boite de prod' de JJ Abrams venant de signer avec Warner (pour 500 millions). Ca veut probablement dire que les prochains films "Mission Impossible" et le Star Trek ne Tarantino ne seront pas produits par Bad Robot. On peut également s'attendre à ce que JJ vienne poser ses sales pattes sur les héros DC (va-t-il enfin pouvoir concrétiser sa version toute naze de Superman ? Le suspense est total).

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#6 18-06-2019 12:35:28

matou
modérateur

Re : Les productions Bad Robot (hors Star Trek)

JJ chez Warner, on va du lourd je sens.
Et Apple qui aurait voulu l’avoir...
Bon il a bien fait de signer maintenant avant que son SW soit mal vu et que le ST de Tarantino soit un succès.

Faudra encore combien de temps avant que des gens compétents arrivent à la tête des studios ?
Que l’on voit bien à travers leur choix, leur vision stratégique et leur appréciation du public.

Enfin je vais pas me plaindre, cela ne fera qu’accélérer le crack salvateur qui permettra un renouveau.

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#7 18-06-2019 15:41:02

Synock
Cuitasses les patatas

Re : Les productions Bad Robot (hors Star Trek)

matou a écrit :

Faudra encore combien de temps avant que des gens compétents arrivent à la tête des studios ?

L'avenir est dans l'indépendance mon pote.

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#8 18-06-2019 16:13:34

McRaktajino
membre du club

Re : Les productions Bad Robot (hors Star Trek)

scorpius a écrit :

(va-t-il enfin pouvoir concrétiser sa version toute naze de Superman ? Le suspense est total).

J'espère, je veux voir le "Kryptonian kung fu".

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#9 02-04-2020 11:58:16

Pok
vétéran

Re : Les productions Bad Robot (hors Star Trek)

Bon, je vais sembler débarquer d'une autre époque pour certain ici, mais je ne savais pas que Jean-Jacques Abrams avait tenu une conférence TED sur sa théorie de la Mistery Box. Je la glisse ici pour ceux qui (sait-on jamais) ne l'auraient pas vu:

Flash required

Alors, il y aurait beaucoup de contre-arguments à opposer à sa présentation (déjà il voit des mistery box partout, ce qui tient quasiment de l'obsession). Mais, hormis le fait d'apprendre d'où vient le nom de la Kelvin Timeline (anecdote que je connaissais, mais que j'avais zappé), c'est bien la phrase: "Le mystère est plus important que la connaissance" qui m'a fait bondir dans un premier temps, puis l'effet d'une révélation quant aux raisons de mon (grand) scepticisme à de nombreuses productions actuelles dans lesquelles on peut retrouver cette méthode, cet horizon d'écriture (en l'occurrence dans Discovery, et que j'ai tout de suite senti poindre dans Picard itou).

Je comprends très bien l'intérêt de poser des mystères, et même de les laisser "planer". Loin de moi l'intention d'être absolutiste, de dire qu'une oeuvre se doit de tout expliquer, ce qui serait absurde. On retrouve des exemples de mistery box parfaitement utilisées, même dans Star Trek (l'origine des Borgs, ou encore Worf qui préfère ne pas répondre quant à l'apparence des Klingons au XXIIe siècle, par exemple), et ce que décrit Jean-Jacques n'est pas totalement faux. C'est même assez vrai, ce qui rend cette pratique particulièrement efficace (à court-terme cependant). Le mystère est un moteur de l'imaginaire très fort, c'est indéniable. Côté public, mais aussi côté auteur. Laisser certaines idées en jachère (seulement si l'on sent que l'on pourra en tirer quelque chose) permet de se concentrer sur son histoire principale (si on en a une).

L'art dans son ensemble, et la création audiovisuelle en l'occurrence peut s'apparenter à une démarche manipulatoire (par le choix des plans, le montage, les effets spéciaux, la musique, etc.), utilisant la rétention d'informations, le mensonge même, dans le but de nous impliquer, de nous guider dans le récit. Mais je serais pas absolutiste dans l'autre sens, (comme Jean-Jacques) au point d'en mettre partout. Et puis surtout, il en est certaines qu'il faut tout de même ouvrir, parce qu'elle sont le moteur ou l'assise du récit (plus qu'un simpe délire geek, les plans détaillés du Big-D, par exemple, m'ont toujours semblé essentiels pour sentir où les histoires prennent corps). Mais chez Jean-Jacques c'est une règle systématique, systémique, industrielle qui n'a pour seul but que de nous maintenir artificiellement captif d'un récit qui n'ira de toute façon nulle part car ce n'est pas son propos. Et c'est bien là mon souci, je crois. J"aime bien qu'on me raconte un truc.

Dans une conférence s'intitulant "Qu'est-ce que l'acte de création", Gilles Deleuze rappelait que cette démarche répond généralement (et idéalement) à une forme de nécessité chez le créateur. Un besoin absolu de raconter, de dire quelque chose au monde (ou peut-être juste à une seule personne), de passer un message, une idée, un point de vue d'auteur (et parfois de bouffer déjà). La production de séries/films répondent évidemment de leur côté à des logiques purement industrielles, et la "théorie de Jean-Jacques" répond essentiellement à cette logique, oubliant en chemin le propos d'auteur. Ce n'est pas un auteur mais un industriel. Il n'y a rien d'autre dans sa boite que nos propres désirs/espoirs (déçus).

Voilà donc une vidéo qui m'aura finalement libéré d'un poids, ou plutôt d'une question qui avait besoin d'être explicité. Sont-ce des cyniques ou des incompétents? Et bien j'aurais envie de répondre la première, car du point de vue de l'industrie qui l’emploie il est plutôt compétent. En écoutant Jean-Jacques j'entendais le publicitaire de 99 francs qui nous vend sa dernière campagne pour des yaourts. Campagne qui marche aussi pour les voitures, les gels-douche, les produits Apple, n'importe quoi, ce n'est pas le produit qui compte.

Dans une époque où l'on parle de "post-vérité", de "fin de l'histoire" dans laquelle les fake news, la publicité, les "pseudo-complots pullulent, dans laquelle le spectacle (comme moyen et comme fin) est omniprésent, nous écrase sous son poids, camouflant (en passant) les réalités sociales, ils nous désarment lentement l'esprit critique à coup de OSEF.

Une oeuvre devrait nous aider à prendre de la hauteur (et pas nous prendre de haut), nous aider à penser le monde plutôt que de nous en détourner. Nos problèmes ne se situent pas dans nos fictions elles-mêmes, mais bien dans la manière, dans les conditions, dans les raisons pour lesquelles elle sont produites, dont elles sont le reflet. Et sans doute aussi dans la manière (et les raisons) dont (et pour lesquelles) nous les consommons…


♫ space maybe the final frontier but it's made in a Hollywood basement ♫

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#10 02-04-2020 14:27:45

matou
modérateur

Re : Les productions Bad Robot (hors Star Trek)

On peut être cynique et incompétent. C’est le cas de Bad Robot.
Un yes Man au service d’un producteur cuistre et méprisant peut arriver à donner un produit capable de durer, de toucher le public sur un temps plus long que celui de Jean-Jacques.

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#11 02-04-2020 15:48:53

Prelogic
Legaliste

Re : Les productions Bad Robot (hors Star Trek)

Très belle intervention de l’ami Pok. Pas certain qu’il soit nécessaire d’y ajouter quelque chose. Si tu avais besoin de réponses à tes questionnements / préoccupations, elles sont contenues dans ta réflexion. J’avais déjà vu cette vidéo auparavant.

Je pense que JJ Abrams n’est jamais aussi bon que quand il se regarde en face : Super 8 était en quelque sorte l’accomplissement de sa carrière, le film « refuge » dans lequel il a mis tout son amour pour les productions Amblin et les films des années 80. Le film, s’il n’est pas transcendant, raconte une histoire avec des personnages originaux dans un contexte unique, tout en se payant le luxe d’être très fidèle à l’esprit « Stranger Things » avant l’heure.

Mais lorsque JJ Abrams se retrouve sur de grosses productions, alors là pour moi c’est le drame et toute la faiblesse et la lâcheté prennent le dessus. Dans ce cas précis, la Mystery Box m’apparait comme un « petit diable » qui flotte au-dessus de son épaule, et qu’il utilise en quelque sorte pour se dédouaner de tout procès en illégitimité : « c’est pas moi c’est le hasard ! ».

La Mystery Box n’a jamais été autre chose à mes yeux qu’un prétexte, au lieu d’un véritable outil au service de la narration. C’est un peu comme un jeu de société : tu lances le dé et tu attends le verdict. Le concept-même pourrait être intéressant dans un film « de genre », s’il était vraiment pensé comme tel, bien que je doute qu’on puisse aller très loin. Mais avec JJ Abrams, on a l’impression que rien n’est véritablement réfléchi en termes de structure. Le bonhomme pense qu’il peut arriver sur un univers en construction depuis 40 ans, rebattre les cartes et se prêter à l’art de la divination. Forcément, quand on navigue à vue, le risque est de se prendre un récif au passage. Les conséquences de cette méthode sont fatales et systématiquement prévisibles. Chris Terrio, co-scénariste avec JJ Abrams sur l’Episode IX, a avoué récemment le « chaos » qui régnait sur le processus d’écriture. C’est la conséquence directe d’un non-choix depuis l’Episode VII. D’ailleurs, des exemples de pré-production précipitée à Hollywood, il y en a plein.

Il ne s’agit pas de « tout expliquer », il s’agit d’avoir un propos et de le développer, parfois en luttant contre soi-même. Lucas savait très bien ce qu’il faisait sur Star Wars en développant la notion de « prophétie » : il savait qu’en externaliste, la prophétie était structurante et posait un cadre (un début et une fin, ce qui rebute les majors mais respecte le public), et qu’en internaliste, cela posait des questions (Sommes-nous des êtres déterminés ?). A partir de là, beaucoup pensent que la prophétie était un obstacle à raconter de nouvelles histoires alors que pas du tout, bien au contraire : elle oblige simplement à redoubler d’imagination et à rester dans un cadre de pensé structurant, qui enrichit plutôt qu’il déconstruit. La troisième trilogie était manifestement sur le point de poser la question de la « conscience » de la Force, et de sa capacité à influer sur le cours des choses par le biais d’entités spirituelles, les fameux Whills. On restait encore dans une préoccupation déterministe : les Skywalker sont-ils maudits à jamais ?

La « nécessité » de JJ Abrams selon Gilles Deleuze consiste sans doute à exorciser cette relation traumatique avec les années 80, par tous les moyens possibles y compris en profanant la tombe de ses ancêtres s’il le faut. C’est une attitude somme toute assez irresponsable et egocentrique, mais c’est une trace qu’il s’agit maintenant de comprendre et d’analyser pour ce qu’elle est. Au-delà, c’est toute une génération qui n’a pas connu la Guerre (du Viet-Nam notamment) qui semble vouloir se livrer une bataille sans merci pour la postérité, la gloire et la reconnaissance. Mais sans faire d'efforts pour y parvenir.

Dernière modification par Prelogic (02-04-2020 15:54:33)


Pour empêcher les peuples de raisonner, il faut leur imposer des sentiments
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#12 02-04-2020 22:46:31

mypreciousnico
Why ?

Re : Les productions Bad Robot (hors Star Trek)

Je n'ai pas regardé la vidéo. J'ai eu la chance de voir une master class du bonhomme suite à une projection en avant première de ST Into Darkness (avec les amis Mbuna et Bucky, c'était top!). C'était très bateau, hélas.

Je voulais revenir rapidement sur sa filmographie. Je suis assez d’accord sur Super 8. C’est Stranger Things avant l'heure et c’est un film très bien fait, le plus personnel de JJ. J'avoue ne pas en être très fan parque l'esprit Amblin/E.T., c’est pas forcément ma came (raison pour laquelle je ne m’extasie pas plus que ça devant Stranger Things non plus d'ailleurs).

Mais finalement, je crois que, à mes yeux, son meilleur film et de loin...et bien c’est ST2009. Les plus anciens s'en souviennent peut-être, mais j'ai longtemps défendu ce film, aux côtés de Bucky. Aujourd'hui comme hier, c'est un film d'une efficacité remarquable, même après de nombreux visionnages. En tant que Star Trek...il faudrait que je le revois. J'aime son ambiance, sa niaque, son impertinence, ses aspects épiques... parce qu'il y a aussi tout ça dans Star Trek en fait smile

Tous les autres films d'Abrams, à l'exception donc de Super 8 pour lequel j'ai du respect pour les raison très bien expliquée par Prelogic sont assez navrant, le pire étant probablement MI3

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