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#1 07-01-2018 23:06:48

yrad
admin

Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

Black Mirror : série britannique anthologique d'anticipation créée par Charlie Broker, lancée en 2011, et comportant à ce jour une vingtaine d'épisodes répartis sur quatre saisons irrégulières (séparées parfois de plusieurs années).

Alors disons-le sans ambage, il s'agit là de la meilleure série de SF depuis que les référentielles Enterprise, Stargate Universe, et même BSG 2003 ont hélas quitté nos petits (ou grands) écrans.
Black Mirror aurait pu se nommer The Outer Limits 2011 tant elle poursuit les mêmes objectifs d'anticipation que les deux millésimes précédents (1963 et 1995) de son éminente inspiratrice étatsunienne. L'anticipation est un work in progress constant, indexé sur les évolutions sociétales et les angoisses corollaires, et cela mérite dès lors un nouveau rendez-vous télévisuel chaque décennie.
 
Quelques posts du forum (ici et ) avaient déjà évoqué cette série incontournable...


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#2 08-01-2018 13:05:48

DrAg0r
Dra'ghoH

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

Ça tombe bien, ma parmaqqay a profité de nos congés respectifs pour me montrer la série la semaine dernière. J'avais déjà vu l'épisode 2 "Fifteen Million Merits" dans le cadre de la nuit des séries du festival Les Intergalactiques à Lyon en mai 2016, que j'avais trouvé vraiment génial, mais en même temps tellement cynique et terriblement déprimant que ça m'avait découragé d'essayer de voir le reste de la série. Heureusement, le reste des épisodes de la série sont plusieurs crans en dessous de celui-ci en terme de cynisme et de désespoir, j'ai donc pu apprécier d'en voir l'ensemble.

Franchement ça fait du bien de voir que la SF conceptuelle et prospective n'est pas morte en audiovisuel. Je ne me suis jamais vraiment plongé dans les séries au format anthologique, mis à part Metal Hurlant et les Masters Of Horror, je n'ai pas vu grand chose. Mais du coup Black Mirror me donne envie de me pencher un peu plus sur ses ainées comme The Outer Limits.
La série est de bonne qualité, souvent hors des clichés américains au point que quand il y en a ça saute vraiment aux yeux. La grande diversité à la fois dans les personnages et dans les castings est très plaisante et ne tombe heureusement pas dans les affres du tokenism américain. Certains épisodes sont un peu faiblards, voire carrément creux comme S4E5 Metalhead, mais il y a suffisamment d'épisodes de très bonne qualité pour compenser.

Le seul bémol que j'aurais à donner dessus, c'est qu'avec seulement 19 épisodes, la série donne déjà l'impression de tourner en rond. Beaucoup d'épisodes sont des variations autour d'un même thème au point que ça en devienne redondant. Pour l'instant ça passe bien parce que ce sont des thèmes qui ont été très peu abordés jusqu'à présent en audiovisuel, mais j'ai peur que la série aie du mal à se renouveler à l'avenir.

Jusqu'à présent en SF, la question était plutôt de savoir si oui ou non on devait considérer des programmes comme des êtres sensibles à part entière et Star Trek avait un peu fait le tour de la question (et avec Brio). Black Mirror a un peu accepté les conclusions trekkiennes et s'est construite sur l'idée qu'un programme puisse être doté de sensibilité et être digne d'empathie. C'est d'ailleurs sur ce parti-pris que reposent beaucoup d'épisodes en explorant les conséquences positives et négatives de ce postulat (Enfers virtuels...).
C'est une évolution et une originalité qui me plait beaucoup, parce que la série arrive à nous faire nous identifier à des bouts de codes informatique à travers ses personnages numériques alors même que les personnes bien vivante des sociétés qu'elle dépeint en sont souvent incapables.

L'autre point intéressant, c'est qu'il semble y avoir un univers récurrent qui relie entre eux certains des épisodes de la série. Peut être auront nous droit à un équivalent audiovisuel du concept utilisé par Ray Bradbury pour ses Chroniques Martiennes ? C'est peut être un peu tôt pour se poser la question, mais j'aime l'idée.

Dernière modification par DrAg0r (08-01-2018 13:07:51)


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#3 08-01-2018 14:24:28

Synock
Cuitasses les patatas

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

Globalement d'accord avec toi DrAg0r.
Si ce n'est que pour ma part ça me saoule ce genre de conclusion quasi systématique. J'ai presque l'impression de lire Weird Science...

Mais les concepts abordés et la manière de les aborder sont très souvent intéressants

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#4 08-01-2018 16:44:38

mbuna
I don't know you

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

Cette série me tourne autour depuis plusieurs années et les récents posts sur le forum m'ont fait franchir le pas hier soir. J'ai regardé le 1er de la saison 4 - USS Callister (le ST-like dont Kirk parlait ici).
J'ai littéralement fondu devant, vivement ce soir que je reprenne tout dans l'ordre miam

En ce moment, tout ce que je regarde, je trouve ça génial. Ca pouvait pas mieux tomber, ce soir c'est au tour de Discovery mdr

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#5 08-01-2018 22:48:54

yrad
admin

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

DrAg0r a écrit :

L'autre point intéressant, c'est qu'il semble y avoir un univers récurrent qui relie entre eux certains des épisodes de la série. Peut être auront nous droit à un équivalent audiovisuel du concept utilisé par Ray Bradbury pour ses Chroniques Martiennes ? C'est peut être un peu tôt pour se poser la question, mais j'aime l'idée.

Le "concept liant" serait plutôt celui de la série The Outer Limits 1995... dans la continuité de laquelle Black Mirror s'inscrit... tant icelle aurait pu se nommer - ou du moins se sous-titrer - The Outer Limits 2011, troisième millésime du nom.
Néanmoins, quel que soit le "concept unificateur" choisi, il rencontrera ses limites et ne pourra jamais lier tous les épisodes dans un même univers cohérent, puisque certaines hypothèses sont incompatibles entre elles et définissent autant de réalité alternatives (ou d'univers parallèles) dépeignant des futurs possibles (voire probables... aussi cynique et démoralisant que cela soit, davantage encore peut-être pour des trekkers).


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#6 08-01-2018 23:03:57

DrAg0r
Dra'ghoH

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

yrad a écrit :

Le "concept liant" serait plutôt celui de la série The Outer Limits 1995... dans la continuité de laquelle Black Mirror s'inscrit... tant icelle aurait pu se nommer - ou du moins se sous-titrer - The Outer Limits 2011, troisième millésime du nom.

Hélas, c'est là que mon manque de culture en matière de séries d'anthologies devient flagrant hmm
À rattraper wink

yrad a écrit :

Néanmoins, quel que soit le "concept unificateur" choisi, il rencontrera ses limites et ne pourra jamais lier tous les épisodes dans un même univers cohérent, puisque certaines hypothèses sont incompatibles entre elles et définissent autant de réalité alternatives (ou d'univers parallèles) dépeignant des futurs possibles (voire probables... aussi cynique et démoralisant que cela soit, davantage encore peut-être pour des trekkers).

Je tiens à préciser mon propos, je ne parle pas de concept unificateur, mais bien précisément d'un univers causal cohérent (ou tentant de l'être), reliant certains épisodes et non pas tous, ce qui est de toute façon déjà impossible comme tu le souligne bien.
On a plusieurs indices dans la série, mais là où ça devient vraiment flagrant c'est dans le Black Museum S4E6, avec les divers objets et leurs histoires, certains abordés de manière discrète mais renvoyant à d'autres épisodes.
Pour l'instant ce n'est bien sûr qu'un gimmick qui ne constitue même pas un embryon de quelque chose, je fantasme juste sur une potentialité. Ça pourrait ne rester qu'un gimmick, mais ça pourrait aussi au fil du développement créer un vrai "BMverse", la série alternant entre des épisodes s'y déroulant et d'autres se déroulant en dehors. Le jeu serait pour le spectateur d'identifier s'il est face à un épisode "BMverse" ou face à un "stand-alone".


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#7 09-01-2018 02:15:06

matou
modérateur

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

Si j’apprécie la série, les fables proposées ont toute un point aveugle, une homogénéité du peuple vis à vis des déviances constatées.
Je veux dire par là que certains des postulats de départ appelleraient un grand débat collectif sur les effets de ces postulats sur la société. Avec certaines des contradictions à résoudre politiquement et donc à faire évoluer les lois, les pratiques.
Or la politique, les contradictions du peuple et les contestations sont absentes de la série.
En cela la série est bien une anthologie des années 2010, où l’on tend à ne plus vouloir voir les structures de la société.

The Waldo Show est l’épisode traitant de la politique. Il traite bien de ce moment populiste que nous connaissons et qui se caractérise par un désaffiliation vis à vis des organes représentatifs du peuple. Mais la fin veut monter un cauchemar pour faire prendre conscience de la nécessité de ne pas tomber dans le piège de de la nouveauté qui ne serait qu’une hypocrisie au service de plus d’asservissement, il le fait en montrant un peuple incapable de voir le danger, de refuser ce piège.
Il y avait deux fins possibles. Celle d’un sursaut du peuple, accompagné par le comédien, soit une descente aux enfers pour le peuple et le comédien.
L’une est la réaffirmation de la politique et l’autre son abandon.
La série a choisi. Elle a donc fait un choix pour un propos.
Sauf qu’a toujours aller dans le pire, elle perd son caractère subversif et fait plutôt progresser la résignation.

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#8 10-01-2018 01:46:22

yrad
admin

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

Sur le fond, Matou, ta critique est pertinente bien entendu. wink

Néanmoins, rapporté au contexte, le choix d'auteur que tu pointes légitimement est bien moins idéologique (ou politique) que conceptuel. Il s'agit avant tout d'une contrainte (ou d'un parti pris) de format !
Car il faut bien garder à l'esprit que Black Mirror est une série anthologique. Or ce type de série - fort rare de nos jours d'ailleurs mais très fréquente entre les années 50 et 90 - possède sa propre grammaire et ses propres codes. Ce n'est pas du tout comme une série "normale", avec des héros récurrents et une possibilité de progression de l’intrigue et d'évolution sur le temps long (même hors de toute sérialisation à la mode).

Une série anthologique demeure une collection de moyens métrages voire de courts métrages indépendants, quoique rassemblés autour d'un même thème, d'un même genre, voire d'un même auteur. L'objectif premier est de proposer - ou d'asséner - un aperçu, un instantané, une esquisse, en gros le tableau d'une situation à l'instant t d'un passé imaginaire, d'un présent alternatif, ou d'un futur possible. Et cela, non pour accoutumer à la résignation, mais généralement dans le but de surprendre, d'angoisser, de choquer, d’indigner, de faire réfléchir et/ou de faire réagir le spectateur... en le faisant sortir de sa zone de confort.

Jamais (ou presque) une série anthologique ne mettra en scène des débats collectifs et des dynamiques d'évolution, car son approche est purement synchronique, pas diachronique à la façon des séries classiques qui peuvent - et qui doivent - se donner le temps de faire évoluer une situation et de proposer des résolutions sociétales en guise de fils rouges (ou de fils verts).

Avec les séries anthologiques, les débats collectifs sont supposés avoir lieu en externaliste seulement, c'est à dire dans le monde réel après la diffusion et non dans l'univers de fiction lui-même. D'autant plus qu'il n'y a jamais vraiment d'univers connexe et cohérent dans de telles séries. Car une série anthologique n'existe quasiment que sur le terrain externaliste.
Et j'ai beau être un mordu d'internalisme comme chacun le sait mdr, cela ne m'empêche pourtant pas d'être tout aussi fondu de séries anthologiques qui sont à mon sens l’équivalent audiovisuel des nouvelles de SF (un format littéraire auquel je dois l’essentiel de mon amour pour la SF)...

En fait, Matou, les reproches que tu adresses à Black Mirror, tu pourrais également les adresser à toutes les séries anthologiques de référence que furent par exemple The Outer Limits, Alfred Hitchcock Presents... mais également The Twilight Zone ou Tales From The Crypt (ces deux dernières sortant carrément du champ rationnel). Des reproches qui pourraient également être adressées à d’antiques - mais néanmoins remarquables - séries expérimentales de l'ORTF comme Le tribunal de l'impossible ou La caméra explore le temps.

Pourtant, toutes ces séries anthologiques restent fondamentales pour l'imaginaire mais aussi pour le réel... car leur vocation est foncièrement maïeutique (et parfois même dénonciatrice comme Black Mirror) ! Elles confèrent des formes, des visages, des souvenirs, des symboles, des supports, et parfois même des "traumas" à un champ quasi-infini d'idées, de postulats, d'hypothèses, de perspectives, de possibilités et d’impossibilités.
C'est ensuite aux spectateurs eux-mêmes et finalement à la société qu'il appartient d'en tirer un enseignement structuré et d'en faire un usage constructif.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#9 11-01-2018 10:31:08

mbuna
I don't know you

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

Oui tout à fait.
Je suis en train de dévorer cette série, et la filiation est très claire avec The Outer Limits.

Elle ne prend pas partie pour une forme de "résignation", mais fait le choix de la description d'un postulat (généralement technologique) en étudiant son imprégnation sur l'individu et la société dans laquelle il baigne. On est vraiment dans un type de narration qui tend à l'identification du protagoniste principal par le spectateur. Il faut donc aller jusqu'au bout du postulat afin d'obtenir une vraie réponse. Et effectivement dans beaucoup de ces épisodes, ma zone de confort a été littéralement explosée (Be Right Back, ou plus surprenant 15 Million Merits et The Waldo Moment avec la sensation de solitude qui s'en dégage).

Le cynisme, le réalisme et l'absence de happy end sont pour moi les éléments qui font toute sa force. Un vrai moteur de réflexion, voir d'introspection.

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#10 11-01-2018 15:16:11

KIRK
R.I.P Star Trek

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

mbuna a écrit :

Le cynisme, le réalisme et l'absence de happy end sont pour moi les éléments qui font toute sa force. Un vrai moteur de réflexion, voir d'introspection.

Oui mais en même temps on n a pas ce sentiment d écrasement ou de zéro solution comme on le trouve trop souvent dans les séries US traitants ces thématiques ; sans aucun doute la patte british wink

Ce qui fait aussi la force de The black Mirror est que chaque épisode est réalisé par une personne différente ce qui apporte à chaque fois un autre angle de vision.

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#11 11-01-2018 20:51:22

matou
modérateur

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

mbuna a écrit :

Le cynisme, le réalisme et l'absence de happy end sont pour moi les éléments qui font toute sa force. Un vrai moteur de réflexion, voir d'introspection.

C’est la volonté de provoquer un effroi pour amener à une prise de conscience. C’est là pour moi la limite de ne pas montrer une sortie, une fois par le haut.
Prenons un exemple concret. USS Calister. Le dénouement ne concerne que les protagonistes et on sent la volonté de verser dans une forme de morale. Mais justement, cette morale c’est qu’au niveau d’une sanction mortelle.
Une même fin avec une descente de police pour confisquer son joujou et le condamner, dans un épilogue à une violation de vie privée et une évolution de la loi, du hardware pour s’en prémunir (pour que le grand public ne puisse le faire, dès pris de l’info pouvant toujours contourner les sécurités), le message envoyé est, pour une fois que l’on est une société et non seulement des individus face à la technologie et ses dérives.

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#12 12-01-2018 15:23:15

mbuna
I don't know you

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

Vous êtes-vous déjà demandé ce que vous laisserez de vous pour vos proches sur les réseaux sociaux après votre mort ?

S2E1.Be right back évoque magistralement ce sujet de l'empreinte d'une personne sur les réseaux sociaux, et une manière de vivre avec (ou sans) une fois qu'elle n'est plus là.

Ce sujet émergeant devient un vrai phénomène. Par exemple, chaque minute 3 personnes inscrites sur Facebook meurent dans le monde. Il y'a aujourd'hui plus de morts que de vivants sur FB.
Le deuil numérique est un vrai problème et il le sera de plus en plus s'il n'est pas traité ou que des règles morales ne sont pas digérées par la société.


Un message écrit en novembre 2014 par un des utilisateurs du forum du jeu Elite DAngerous :
"Aujourd'hui j'ai rencontré mon père. Mon père est mort en 2011. Quand le jeu avait permis au personnage de rajouter le nom des clients, j'ai rajouté le sien. Aujourd'hui en explorant un système je suis tombé sur un Viper et je l'ai scanné. C'était lui. Dangereux et clean. Papa, j'espère te recroiser encore la bas."

Je vous propose de regarder cette video sur le deuil numérique d'un youtuber bien connu

Flash required


J'en suis à >2000 messages sur le PSTF.
Si Yrad fait bien son boulot mdr , il y'a fort à parier qu'ils me survivront. Tout le monde s'en fichera probablement. Mais mes enfants ou mes petits enfants ? Si je pouvais d'une manière ou d'une autre entrer "en contact" avec mes aïeux pour mieux les connaitre, de la même manière que si je retrouvais un ancien journal intime, pourquoi ne pas utiliser cette solution ? Et avec les "progrès" de l'intelligence artificielle, des réalités augmentées et virtuelles, jusqu'où pourrons-nous reconstituer notre image ?

Mon petit fillo' si tu me lis, si l'envie te prend, contacte moi en mp je te donne tous mes mots de passe...ou pas.

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#13 12-01-2018 17:07:08

matou
modérateur

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

C’est mon épisode préféré de Black Miror.
Et dans mon panthéon des meilleurs épisodes jamais vus.
Pour les traces du PFST, parfois c’est moi même que je rencontre, plus jeune...

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#14 16-01-2018 10:05:46

DrAg0r
Dra'ghoH

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

Un article qui devrait intéresser du monde ici (même s'il a quelques défauts) :
https://usbeketrica.com/article/black-m ? -merjagnan

Extraits :

« Les deux épisodes les plus marquants des deux dernières saisons de la série Black Mirror font écho à une vision plus positive du futur qu'à l'accoutumée. Est-ce à dire que les amateurs de science-fiction et d'anticipation en ont assez des dystopies sinistres ? »

« Alors, est-ce que les amateurs de science-fiction en ont assez des dystopies ? Une autre science-fiction, plus positive, et osons le mot, utopique, est-elle possible ?  »

« Il y a vraiment besoin de ré ouvrir un futur que l'on désire. Parce que le futur, ce n'est pas qu'une anticipation, c'est aussi une projection de désir, d'envie. On a besoin de retrouver des désirs qui nous portent, c'est une question de courant. »

« Il faut oser poser les utopies positives aujourd'hui. »

Malheureusement l'article n'évoque pas Star Trek une seule fois...


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#15 16-01-2018 10:20:29

Synock
Cuitasses les patatas

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

Oui j'ai lu cet article également.
J'ai l'impression que jusqu'à présent la série faisait une apologie de cette idée populaire que l'on a du "désastre à venir".
On entend souvent et on voit souvent des personnes qui ont peur et qui pense que le futur va être horrible, c'est dû à notre présent c'est certain mais comme le montrent Damasio et Merjagnan je pense que si nos œuvres ne sont pas plus positives on ne sortira jamais de ce marasme !

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#16 16-01-2018 10:51:48

mbuna
I don't know you

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

Synock a écrit :

J'ai l'impression que jusqu'à présent la série faisait une apologie de cette idée populaire que l'on a du "désastre à venir".

Oui c'est vrai, mais elle le fait exactement comme le 1984 d'Orwell. C'est à dire que cette description réaliste est faite pour obtenir une réaction positive du téléspectateur.

Je trouve que cette série est très politisée finalement, c'est une forme de dénonciation, à la différence de la plupart de ses contemporaines dont le background apocalyptique n'est qu'un Univers qu'on n'interroge pas. Il sert de support aux personnages. Dans Black Mirror c'est l'inverse : les personnages sont là pour décrire la société dans laquelle ils baignent. Et ça change tout au niveau de la perception positive/négative.

Et ne comptons pas sur ST pour jouer un rôle "d'utopie positive". ST est mort depuis longtemps pour jouer ce rôle là. Abrams l'a ringadisé, et Discovery l'a dénaturé pour en faire un Univers... miroir. Un vrai Black mirror en quelque sorte mdr

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#17 16-01-2018 18:51:51

mbuna
I don't know you

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

Et c'est parti pour la philosophie de comptoir !


On n'arrête pas le progrès

C'est dingue comme cette phrase a changé de sens en 2 décennies à peine. Elle est maintenant vue comme une fatalité, quelque chose qu'on ne peut plus arrêter même si on le voulait. Elle est passée d'une connotation positive à négative.

Je pense que si aujourd'hui les séries SF sont aussi sombres et pessimistes, c'est un même symptôme. Pour les vieux cons comme moi qui ont eu le temps de penser à l'an 2000 avant qu'il n'arrive, il faisait rêver, on le pensait, on le configurait, et même si on s'est finalement grave trompés mdr . Aujourd'hui j'ai l'impression que dans la société on ne veut même pas tenter de configurer et penser un avenir proche. De toute façon on ne peut rien y faire, il nous échappe. On ne peut plus arrêter le progrès.

Donc le progrès, on n'en parle plus. Par contre on parle beaucoup d'innovation. Ce concept l'a totalement remplacé. La différence pour moi, c'est qu'on juge une innovation pour elle même, elle doit apporter quelque chose de positif tout de suite, maintenant. L'important c'est d'apporter quelque chose de différent, de mieux dans l'instant sans penser à ses effets à long terme. Pas la peine car celle-ci sera de toute façon remplacée demain par une autre innovation. Alors que dans la notion de progrès il y'a une idée bien plus inertielle, et des efforts que l'on fait aujourd'hui pour des lendemains meilleurs pour la société entière.

Alors faire une série SF d'anticipation la plus réaliste possible, décrivant un avenir proche et positif aujourd'hui, c'est quasi l'assurance de se viander grave. Totalement HS. Ou alors il faudrait vraiment quelque chose de génial. C'est pour cela que Black mirror est une très bonne série à mon avis. Par ce qu'en étant réaliste et surtout cynique, elle a un propos en filigrane très virulent qui tente de faire réagir. Et c'est déjà ça. Et elle se permet même le luxe de délivrer avec parcimonie des épisodes plus positifs..sans que ça se voie trop mdr


Fin de la minute philo de comptoir

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#18 17-01-2018 08:45:09

yrad
admin

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

mbuna a écrit :

Et elle se permet même le luxe de délivrer avec parcimonie des épisodes plus positifs..sans que ça se voie trop mdr

Oui le syndrome de l'optimisme complexé ou de l'utopie honteuse. Un triste signe des temps mon bon Monsieur. (C'était my two cents à la philo de comptoir.) mdr


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#19 06-02-2018 09:33:24

mbuna
I don't know you

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

s3e5.Men Against Fire, ou un même sujet que VOY.Nemesis.

L'épisode d'une indicible amertume est monté comme une horloge, comme d'habitude. Des moments d'anthologie, comme la scène du carnage dans la maison vue avec puis sans implant mais surtout la dernière séquence et le(s) fin mot(s) de l'histoire...

Comme j'aimerais que ST soit capable de délivrer un sous-texte aussi puissant que celui-ci aujourd'hui, il a pourtant joué ce rôle il n'y a pas si longtemps....
Si je suis moi-même si amer c'est peut-être aussi par ce que j'ai fait l'erreur de regarder Men Against Fire après Discovery.The War Without, The War Within, quel con nono

s3e5.Men Against Fire est un épisode fantastique smile

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#20 06-02-2018 09:45:42

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

Étrange que tu apprécies une série aussi pessimiste que Black Mirror.
Je n'aime pas cette série. Bien entendu je vois très bien ce que les auteurs dénoncent et où ils veulent en venir mais le problème est là justement: il n'y a aucune surprise dans ce show. Les épisodes vont toujours là où je sais qu'ils vont me mener, dès lors Black Mirror devient une formidable série enfonceuse de portes ouvertes! J'aime qu'on me surprenne, j'aime qu'on me propose des idées auxquelles je n'aurais pas pensé, mais Black Mirror est tellement académique dans le traitement de ses sujets et surtout dans sa caractérisation des personnages qu'elle en devient fade et inutile.


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#21 06-02-2018 10:01:52

mbuna
I don't know you

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

Je suis d'accord qu'en quelque sorte elle enfonce (certaines) portes ouvertes et qu'elle ne joue pas non plus sur la surprise. Avec cette série on regarde au fond du trou dans lequel on est en train de tomber. Elle joue dans le réalisme, pas du tout sur un registre de twists (artificiels) ou de proposition politique.

Il n'y a pas d'arnaque ni d'effet de manche. On peut voir les épisodes de Black mirror comme de puissants exemples d'une réalité vers laquelle on tend. Elle pose très bien ses prémisses et déroule son sujet comme une expérience qu'elle mène jusqu'au bout (mon analogie avec l'horloge). Il fallait qu'elle reste académique, pour ne pas travestir l'expérience, ou dérouter l'attention par une forme ou un propos qui auraient empêché d'aller au fond du trou.

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#22 06-02-2018 10:19:32

DrAg0r
Dra'ghoH

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

mbuna a écrit :

s3e5.Men Against Fire.

Cet épisode m'a fortement rappelé un film ou un épisode de série que j'ai vu très jeune, mais je n'arrive pas du tout à me souvenir de ce que c'est. Je me souviens juste que les personnages étaient drogués pour que leurs ennemis leurs paraissent monstrueux. Je crois qu'une partie du truc se passait dans un endroit glacé, peut être des cavernes ou une épave de vaisseau, je ne sais plus trop. Ça rappelle quelque chose à quelqu'un ?

Dernière modification par DrAg0r (06-02-2018 10:19:41)


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#23 06-02-2018 13:33:54

matou
modérateur

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

dvmy a écrit :

Étrange que tu apprécies une série aussi pessimiste que Black Mirror.
Je n'aime pas cette série. Bien entendu je vois très bien ce que les auteurs dénoncent et où ils veulent en venir mais le problème est là justement: il n'y a aucune surprise dans ce show. Les épisodes vont toujours là où je sais qu'ils vont me mener, dès lors Black Mirror devient une formidable série enfonceuse de portes ouvertes! J'aime qu'on me surprenne, j'aime qu'on me propose des idées auxquelles je n'aurais pas pensé, mais Black Mirror est tellement académique dans le traitement de ses sujets et surtout dans sa caractérisation des personnages qu'elle en devient fade et inutile.

Je te comprends. Un de mes meilleurs amis, avec qui j’ai des goûts comparables, à la même opinion sur la série.
Et la critique que tu fais est totalement vraie.

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#24 06-02-2018 15:39:27

mbuna
I don't know you

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

Je comprends bien le principe et cette critique, mais pas le jugement. Surtout pour inutile.

Il s'agit clairement d'une SF de transposition, et notoirement dans cet épisode Men Against Fire. On est en plein dans la valeur et la puissance de l'exemple. Il faut savoir sortir de soi pour bien comprendre ce qui nous entoure.

Le titre de la série n'est pas là pour rien, il dit son ambition. La série pousse juste un peu plus loin un postulat technologique déjà présent ou dans les cartons. Et il me semble bien que cette interrogation très pragmatique est assez nouvelle. Par ce que maintenant on y est, on a dorénavant des données empiriques sur l'impact de ces technologies. Il ne reste plus qu'à s'en servir réellement et pas juste pour faire mumuse sur Snapshat.
Tenez, perso je suis quadra, j'ai donc eu une vie avant Internet, le tout connecté, etc. J'ai la sensation d'être de la génération qui a été à la charnière d'un bouleversement majeur de notre Histoire. C'est toujours difficile de dire des choses comme cela car tout le monde doit avoir cette sensation, et quelle que soit son époque.
Mais une SF d'anticipation sérieuse située dans un avenir très proche a bien des choses à dire et à décrire sur cette sensation là, celle de l'arrivée de ces technologies. Cette série donne une description d'autant plus pertinente via ses exemples qu'elle ne part pas dans des postulats totalement WTF. Nan, elle parle de notre société actuelle, c'est à dire à l'horizon de notre génération. Je prends chaque épisode ou presque comme une expérience de pensée.

Perso, je ne connais pas d'autre œuvres TV qui explorent avec autant de sérieux et de pragmatisme ces aspects là. Qu'on puisse la considérer fade, allez OK les goûts et les couleurs. Mais inutile... Punaise cette dernière séquence de l'épisode est quand même vachement forte et pleine de sens. Elle arrive à mon sens à toucher une certaine réalité de notre nature. Et rien que cela, pour moi c'est déjà très fort.

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#25 06-02-2018 21:44:44

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Black Mirror, l’anthologie SF des années 2010

mbuna a écrit :

Je comprends bien le principe et cette critique, mais pas le jugement. Surtout pour inutile.

Je voulais dire inutile pour moi dans la mesure où la série va exactement là où je pense qu'elle va aller et qu'elle me propose des idées que j'ai déjà plutôt que de m'en donner des neuves.


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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