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#1 17-10-2017 20:38:57

vladim
membre

Moteur sporique dans DIS [Théorie]

Un certain nombre de personnes trouvent cette histoire de moteur sporique dans DIS tiré par les cheveux...

En cherchant dans la star trek encyclopedia des infos sur la prime directive, je suis tombé par hasard sur  une entrée en tête de page intitulée "Sporocystian", qui a attiré mon attention...

Cela m'a intrigué et en regardant la définition, j'y ai appris qu'il s'agissait d'une classe de formes de vies dont le processus de reproduction passe par des spores, qui sont issues d'une autre galaxie que la notre et qui ont la particularité d'avoir des capacités de manipulation du subespace (source memory alpha) voire même de vivre partiellement dans le subespace ("Sporocystian lifeforms are believed to exist at least partially in a subespace domain... "source: Star trek Encyclopedia)

La seule référence à ce type de forme de vie se trouve dans VOY avec une espèce, Les Nacennes, qui ne sont autres que l'espèce à laquelle appartient le pourvoyeur... Vous savez, ce pourvoyeur qui a fait faire un saut de 70 000 années lumières à l'USS Voyager quasi instantanément jusqu'au quadrant delta...

Des vaisseaux qui parcourent des distances énormes quasi instantanément... Ca ne vous rappelle rien ?

Alors ok, la technologie du pourvoyeur semble différente... mais tout de même... une espèce sporocystene et des voyages longue distance quasi instantanés...

Est ce vraiment un hasard ? Ou bien y aurait il un lien, même lointain, entre le pourvoyeur et ce réseau subspatial semblable au mycelium ?

Dernière modification par vladim (17-10-2017 21:27:50)

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#2 18-10-2017 10:55:36

IMZADI
Memory Alpha

Re : Moteur sporique dans DIS [Théorie]

Si Memory Alpha a servi, suis ravi. hype

ce genre de rapprochement ne me dérange pas, tant que ça ne met pas TOS en opposition.


-"I'm a number, I'm not a free man, I'm the number NCC-1701..."

Beaucoup de choses que nous faisons tout naturellement nous deviennent difficiles dès l'instant où nous cherchons à les intellectualiser. Il arrive qu'à force d'accumuler les connaissances sur un sujet donné, nous devenions ignares.
- Texte mentat n°2 (Dune: Chapter House)

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#3 18-10-2017 11:24:29

vladim
membre

Re : Moteur sporique dans DIS [Théorie]

Memory alpha est de mon point de vue la référence star trek sur internet... et la star trek encyclopédia l autre référence sur support papier...
J avais vu la mention à Memory alpha sous ton pseudo mais je ne savais pas que tu en étais parti prenante...
C'est de la belle ouvrage en tout cas smile

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#4 19-10-2017 08:14:29

yrad
admin

Re : Moteur sporique dans DIS [Théorie]

C'est une hypothèse que j'avais envisagée dans l'une de mes critiques de Discovery
Mais davantage pour l'invalider que pour l'adouber... tongue

Même si ce n'est guère élégant, je me permets de m'auto-quoter :

yrad sur Unif a écrit :

Oh bien sûr, les scénaristes de Discovery se sont probablement appuyés sur quelque wiki en ligne pour tenter d'enraciner par l'apparence leur concept de spore drive dans la "mythologie" de la franchise Star Trek. En effet, la série VOY met en scène les Nacenes, une espèce définie comme sporocystian lifeform, en partie énergétique et provenant à l'origine du subspace, maîtrisant en outre une technologie de displacement wave permettant de parcourir quasi-instantanément de très grandes distances (en l’occurrence les 70 000 années-lumière que le Caretaker a fait franchir à l'USS Voyager jusqu'au quadrant delta). Sauf qu'en biologie réelle, le sporocyste désigne simplement un mode de reproduction asexuée (et non obligatoirement des spores). Par surcroît, les Nacenes ne provenaient pas du "niveau quantique" (un non-sens), la technologie employée par le Caretaker était sans rapport avec un quelconque spore drive et elle n'impliquait aucun "champignon cosmique". Mais surtout, si les ingénieurs de Starfleet avaient découvert plus d'un siècle avant un mycelial network de dimension galactique (permettant des voyages plus rapides encore que les transwarp conduits des Borgs - pourtant véritable Graal dans la série), il aurait juste été impensable que VOY n'y ait jamais fait référence durant ses sept saisons, même implicitement.
Un prequel digne de ce nom n'implique pas seulement de respecter la lettre d'une chronologie, mais également son esprit. Et cela réclame de la subtilité dans l'anticipation des relations de cause à effet, cela postule aussi de la retenue pour ne jamais s'abandonner à une surenchère putassière qui sacrifierait la crédibilité de tout l'édifice sur le temps long... au seul effet sensationnaliste de l'instant.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#5 19-10-2017 10:19:04

vladim
membre

Re : Moteur sporique dans DIS [Théorie]

Vu la peine que tu t es donné à l'écrire yrad, tu es totalement légitime à t auto citer smile
Ne peut on imaginer que d'une façon ou d'une autre, le réseau "mycelien" ne finisse par etre totalement désactivé à la fin de la saison ?
Destruction provoquée intentionnellement ou pas, soit par un des protagonistes habituels (klingon, fédération) soit par une race étrangère (peut etre meme extragalactique) tres avancée, estimant que laisser une telle technologie à disposition de races primitives constituerait un trop grand danger ?
Tu sembles avoir beaucoup d information sur les nacennes... Par exemple ton objection par rapport à l origine des nacennes... Tu parles de niveau quantique ( qui est quelquechose de different de la notion de subespace dont il est question dans ST, notion à la base créée pour justifier dans le scénario de TOS la possibilité de dépasser la vitesse de la lumière )... Il y a d autres épisodes dans la franchise où sont décrit des êtres vivants dans le subespace (je pense à ceux qui enlevaient des membres d équipage dans TNG et qui en venaient)...De plus, il me semble compliqué d'affirmer que telle ou telle choses est scientifiquement sensée ou pas dans l univers ST alors que certains éléments de la science dans ST ont des bases tres hypothétiques ou carrément imaginaires (meme si je ne conteste pas que de gros efforts aient été faits dans la franchise pour essayer d asseoir cette science sur des notions réelles)...
J'enfonce certainement des portes ouvertes mais l'univers de star trek est un univers imaginaire, un univers de fiction... Et a être trop rigide dans de tels univers, on finit par s'interdire toute créativité...
La star trek encyclopedia n est pas une source anodine à  contester (Les Okuda n'étant pas n'importe qui dans le monde des spécialistes de ST)... Aurais tu des éléments de bibliographie à nous donner afin de nourrir notre réflexion ?

Dernière modification par vladim (19-10-2017 10:51:36)

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#6 20-10-2017 11:04:18

yrad
admin

Re : Moteur sporique dans DIS [Théorie]

Jamais je n'ai cherché à contester la Star Trek Encyclopedia (j'en possède d'ailleurs tous les millésimes, y compris la dernière version en deux volumes). Et j'ai la plus grande estime pour le couple Okuda…

Simplement, chaque fois que possible, je préfère m'affranchir de tout "intermédiaire" pour me référer directement à la source, c’est-à-dire à l'œuvre elle-même (à savoir ce qui apparaît dans les dialogues VO ou à l'écran).

Mes informations sur les Nacenes n'ont rien de mystérieuses, elles proviennent juste des épisodes afférents de ST VOY, i.e. VOY 01x01+01x02 Caretaker et VOY 02x06 Cold Fire. Il y est révélé que les Nacenes ne sont pas humanoïdes, mais de type sporocystian (ce qui en anglais fait normalement référence à un mode de reproduction non sexué bien que l'on rencontre paradoxalement dans la série un Nacene mâle et une Nacene femelle), et en partie énergétiques. En outre, ils peuvent vivre dans le subspace, et sont scientifiquement très avancés (la displacement wave qui permet de se projeter à l'autre bout de galaxie est une technologie construite non un prolongement de leur nature).
Rien de tout ça ne contredit la Star Trek Encyclopedia qui elle-même se réfère essentiellement au matériel canon (c’est-à-dire à ce qui est dit et montré dans les films et épisodes ST officiels).

Le niveau quantique et le subspace sont deux notions foncièrement distinctes, et il s'agit justement du cœur de mon argumentation.
Autant, ST est libre d'avoir imaginé – puis développé et consolidé dans son propre univers – le concept de subspace (que la science réelle ne prédit pas – sauf à y voir une extrapolation des trous de ver du modèle standard – mais qu'elle n'invalide pas mon plus) pour contourner dans un espace à la dimension ou au gradient distinct(e) la "limite" de la vitesse de la lumière dans l'espace normal (une "limite" au demeurant relativiste car c est en réalité une vitesse infinie dans son propre référentiel).
Autant, ST n'est pas libre – en tant qu'œuvre de SF – de violer les sciences réelles en donnant une toute autre signification à des notions largement définies, comme par exemple la mécanique quantique. Ainsi chaque fois que le ST historique (1964-2005) faisait référence au niveau quantique, il en assumait parfaitement la signification en convoquant de diverses façons les notions d'état, d'intrication, et de décohérence (les fameuses sept ou huit interprétations de ses effets). Mais Discovery fait du niveau quantique une espèce "d'espace" qui pourrait être colonisé par des formes de vie, en l'occurrence des spores. Cela témoigne d'une incompréhension profonde de la mécanique quantique, ou bien d'un manque de rigueur caractérisé, ou alors d'une volonté de faire de la fantasy et non plus de la SF.

Maintenant, si l'on prend tout de même le parti d'admettre cette hypothèse plutôt nonsensique (nonsensique à l'aune des sciences connues), le mycelial network et le spore drive représentent alors une authentique révolution copernicienne dans le 23ème siècle du Trekverse, aussi bien dans la compréhension de l'univers que dans ses applications pratiques (i.e. la possibilité du voyage instantané n'importe où) !
Or une révolution copernicienne, c'est l'introduction d'un nouveau paradigme, donc l'ouverture d'une boite de Pandore, le franchissement d'un cap à partir duquel plus rien ne sera comme avant (mentalement et/ou physiquement). Comme le seraient par exemple… la preuve scientifique de l'existence ou de l'inexistence de Dieu, un premier contact avec des extraterrestres, le voyage en FTL, la possibilité de devenir immortel, etc.
Et c'est en ça que Discovery représente un vrai problème pour la chronologie et l'internalisme. Car il ne s'agit pas juste là d'un détail mineur de forme (du genre modernité apparente des interfaces, largeur des coursives, ou taille des vaisseaux…), c'est carrément la relation aux voyages spatiaux et à l'univers qui est impactée. Un peu comme si Zefram Cochrane avait réalisé son premier vol à distorsion en 1950, tandis que les astronautes auraient ensuite continué pendant des siècles à voyager en fusée Saturn V et à se demander si l'humanité pourrait un jour quitter son système solaire. damn

Alors certes, il est tout à fait possible que les showrunners de DIS – par eux-mêmes ou sous la pression de la communauté des trekkers US – trouvent une astuce scénaristique plus ou moins artificielle à la fin de la série pour rendre les voyages instantanés :
- soit trop dangereux (par exemple 1 malchance sur 2 de finir comme l'USS Glenn),
- soit trop coûteux (par exemple s'il fallait à chaque fois y sacrifier des vies innocentes),
- soit illégaux (façon Treaty Of Algeron),
- soit secrets (données classifiées, et connues seulement d'une "élite" et/ou de la Section 31 comme le voyage temporel et la TCW dans ENT - à la différence près toutefois qu'aucun protagoniste du 22ème siècle dans ENT ne maîtrisait/contrôlait le voyage temporel alors que pas mal de protagonistes du 23ème siècle dans DIS maîtrisent/contrôlent bien le voyage instantané),
- soit impossibles (suite à un bouleversement cosmique du genre "collision" avec un univers parallèle dans le sillage de la série Fringe),
- soit appartenant officiellement à une autre timeline (ou à l'univers miroir).

Mais aucune de ces astuces – hormis celle d'une réalité alternative -  n'effacera selon les cas :
- l'information (l'impact sociétal/culturel de cette possibilité),
- la proximité (le fait que des ingénieurs de Starfleet - et non des Iconians d'un passé inconnu - aient pu développer cette techno),
- ou les impératifs de nécessité (par ex. au regard de la mortalité de la guerre du Dominion dans DS9 ou de la situation dramatique de l'USS Voyager, les éventuels risques, interdictions ou secrets auraient dû être contournés, au minimum considérés).

Pour info, j'ai beau déconstruire méthodiquement depuis 2009 les films de Kelvin et les épisodes de DIS, mon esprit fabrique en flux tendu des kyrielles d'hypothèses et de théories pour tout "justifier" en interne et/ou qui pourraient constituer autant de "scenarii de rattrapage"… Mais je n'estimerais pas intellectuellement honnête de les mettre en ligne.
Il va donc de soi que je reste pleinement ouvert et que je jugerai sur pièce ce que les auteurs feront. Les critiques en temps réel d'épisodes demeurent un work in progress, parfaitement assumé comme tel.

Néanmoins j'ai pas mal de raisons d'être pessimiste : #1 ce que je sais des médiocres auteurs aux commandes (issus en partie du reboot abramsien), #2 ce que DIS a laissé entrevoir jusqu'à maintenant, et #3 les exigences de finesse et de compétence qui président à un véritable prequel digne de ce nom (le plus difficile exercice qui soit).


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#7 20-10-2017 18:17:03

vladim
membre

Re : Moteur sporique dans DIS [Théorie]

Juste deux point sur les notions scientifiques:

Dire que la mécanique quantique est largement définies me semble extrêmement acrobatique. Si les scientifiques ont réussit à trouver des équations leur permettant d'expliquer certains comportements de la matière qui semblent contraire au bon sens,  le monde à l'échelle quantique reste un énorme mystère pour la science qui est incapable de donner une signification physique réelle à ce qu'elle constate.. Ou pour le dire autrement, ils ont trouvé un formalisme mathématique permettant d'appréhender certains résultats expérimentaux mais ils ne sont pas capable de définir ce qu'est vraiment la réalité à ces échelles...
A partir de là, beaucoup de choses deviennent possibles ou tout du moins non impossibles...

Concernant la possibilité de de voyager à vitesse subluminique, depuis 1994 existe une théorie très spéculative dite Metrique d'Alcubierre qui permettrait en théorie de voyager à une vitesse subluminique...
https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9tr ? Alcubierre

Et selon le suite suivant, un hypothétique vaisseau propulsé par ce principe ne serait pas sujet aux effets relativistes des hautes vitesses (dilatation temporelle,...)
http://www.gurumed.org/2012/03/02/a-la- ? la-lumire/

Après, comme je l'ai dit plus haut c'est extrêmement spéculatif...

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#8 20-10-2017 20:07:58

yrad
admin

Re : Moteur sporique dans DIS [Théorie]

En fait, c'est l'inverse. La mécanique quantique est à la base un formalisme mathématique qui a été confirmé par des résultats expérimentaux. Exactement comme pour la relativité restreinte puis générale.
Et au jour d'aujourd'hui, il est parfaitement exact de considérer que la mécanique quantique est largement définie… loin d'une quelconque acrobatie. Certains collègues scientifiques affirment même qu'elle est entièrement définie, mais j'ai justement la prudence de ne pas aller aussi loin, ne fut-ce que pour laisser une place à la démarche unificatrice de la théorie du tout et aux possibilités de la théorie des cordes et à celle des supercordes (non vérifiées expérimentalement).
Qu'il soit difficile d'appréhender la mécanique quantique avec le bon sens humain, c'est un autre sujet (la méta-invalidation du rasoir d'Ockham) qui ne fragilise en rien la solidité de la définition scientifique. Idem pour la décohérence de la mécanique quantique qui fait l'objet de sept ou huit interprétations (au passionnantes portées philosophiques et SF), mais celles-ci ne portent que sur les modes de transition entre la physique quantique et la physique classique, et non sur la définition de la première.
Et donc au regard de cette définition précise - quand bien même incomplète - de la mécanique quantique, il est absurde de supposer qu'une forme de vie – a fortiori vie telle que nous l'entendons c’est-à-dire rattachée aux règnes végétal, animal, ou fongique – puisse occuper un "niveau quantique" dans la mesure où il s'agit d'un état et non d'un lieu, et qu'il porte sur une échelle sub-organique (pas seulement en dimension mais aussi en nature).
Enfin, il est impossible de comparer le degré d'avancement des définitions et des connaissances en mécanique quantique (qui non contente d'être validée empiriquement offre déjà des applications très concrètes) et la métrique d'Alcubierre (qui n'est en revanche qu'une théorie sans aucune validation empirique, correspondant en gros à une tentative de mise en équation de la distorsion trekkienne dans le prolongement des manuels techniques de Michael Okuda mdr).
Alors après, la série Discovery peut toujours invoquer des termes scientifiques pour leur attribuer n'importe quelle autre signification (tout comme CBS/Paramount utilise le label Star Trek pour lui donner un autre sens). Mais dans ce cas, ce n'est plus vraiment de la (hard-)SF, et c'est assurément la volonté d'avoir à la fois le beurre (le label) et l'argent du beurre (la commodité).


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#9 20-10-2017 21:48:10

vladim
membre

Re : Moteur sporique dans DIS [Théorie]

Je me garderai bien d'aller argumenter sur une théorie comme la mécanique quantique, n'ayant pas les compétences requises pour le faire... Je m'intéresse aux sciences et j'essaye de saisir autant que le permet mon petit niveau leur signification et leurs implications... Je lis, je cherche de l'info sur internet... Néanmoins, de ces lectures et visionnages de video de scientifiques, mon ressenti c'est que la maitrise de la theorie quantique ne nous donne qu'une vision très très floue de la réalité physique à ces toutes petites échelles...

Sans doute es tu bien plus calé que moi dans ce genre de matière... Mais je trouve assez peu fécond la logique qui consiste à croire que ce qui est considéré comme une vérité aujourd'hui, serait une vérité absolue et éternelle...
De même, toujours dans la même logique, je trouve dommage de mépriser la recherche spéculative par rapport à la science institutionnelle officielle... Car les spéculateurs scientifiques sont, de mon point de vue, des explorateurs de la pensée qui sortent du cadre de nos certitudes actuelles pour explorer des territoires inconnus... ils sont nécessaires à l'accomplissement des grandes révolutions scientifiques... Tout comme le sont les scientifiques qui défendent une méthode scientifique plus prudente dans leurs théories...

Au final, tout mon bla bla n'a qu'un but, inciter à garder l'esprit ouvert et à ne pas rejeter d'un revers de main une idée sous prétexte qu'elle ne colle pas à ce que la majorité considère comme des vérités.

Star trek, c'est l'exploration, c'est avancer vers l'inconnu... C'est dommage de vouloir réduire cet univers à la vision officielle à un instant T de ce qu'est la vérité scientifique...

Peut être suis je un peu trop tolérant avec certaines incohérences apparentes qui te hérissent... Mais peut être de ton côté, es tu un peu trop attaché à la logique qui consiste à coller au plus près à ce que tu considères comme des vérités ou des certitudes...

C'est peut être une des raisons qui font que j'apprécie cette série... et que tu la rejettes autant...

Par contre , ta référence à de la (hard) SF m'interpelle... Considères tu que ST fasse partie de ce genre ? Car pour ma part, je pense que non...
Je vois qu'il existe pas mal de débats sur cette question mais le seul fait que le voyage subluminique soit un élément essentiel de ST en fait, de mon point de vue, une série de Soft SF... de même que l'utilisation bien pratique de cristaux de dilithium pour contrôler les réactions dans le moteur de distorsion...

Dernière modification par vladim (20-10-2017 22:27:33)

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#10 21-10-2017 01:55:20

yrad
admin

Re : Moteur sporique dans DIS [Théorie]

Il n'a jamais été question en ce qui me concerne de mépriser la recherche spéculative. Cela n'aurait d'ailleurs aucun sens puisque 80% des sciences physiques sont aujourd'hui spéculatives (elles sont en quelque sorte autant de SF… mais formalisées mathématiquement).
Pour autant, il faut toujours conserver une distinction (et une hiérarchisation) claire entre ce qui est prouvé et ce qui ne l'est pas, car toutes les théories ne se valent pas.
La base même de la démarche scientifique postule l'ouverture d'esprit, mais des principes de précaution et de rigueur s'imposent. Poser in abstracto que les vérités d'aujourd'hui ne seront pas celles de demain est une forme de relativisme qui autorise toutes les fantaisies, et dès lors rien ne distinguerait la démarche SF de la démarche fantasy (quand bien même certaines SF du passé aient été du coup invalidées par les sciences des décennies suivantes… contrairement aux fantasies qui sont souvent plus intemporelles).

La mécanique quantique postule un système de pensée radicalement différent de celui de notre quotidien. Et du coup, les tentatives d'analogie que nous plaquons instinctivement sur la mécanique quantique sont dans la plupart des cas erronées (c'est ce qui explique la célèbre formule de Richard Feynman). C'est aussi pour ça que l'on trouve tant (entre autres sur le web et sur Youtube) de récupérations douteuses de la mécanique quantique, devenue une auberge espagnole dans laquelle chacun peut apporter ses fantasmes et ses espérances, pour lui faire dire tout et n'importe quoi dans les domaines conjecturaux, métaphysiques, voire religieux. La mécanique quantique réinterprétée par toutes les idées reçus de l'imaginaire collectif est même devenue le principal carburant des délires mystico-New Age.
Par honnêteté intellectuelle et scientifique, il est donc permis de déplorer la façon dont la mécanique quantique a été digérée par la doxa.
Et j'aurais personnellement espéré que le "Star Trek 2.0" ne tombe pas à son tour dans cette espèce de "quantum-exploitation".

Après, il est certain que le degré d'acceptation de quelque chose sera toujours fonction des connaissances personnelles de chacun.
Un trekker qui connait par cœur tout Star Trek aura généralement davantage de mal que le newbie à s'accommoder d'une œuvre labellisée "Star Trek" qui ne respecterait pas ses caractéristiques sémiotiques et/ou la chronologie préétablie.
Un vieux bourlingueur de la SF aura quant à lui davantage d'attentes et d'exigences à l'aune de son expérience de lecture ou de visionnage.
De même un scientifique - et il se trouve que c'est justement mon cas - sera davantage sensible qu'un non-scientifique au bon ou au mauvais usage qu'une œuvre de SF fera des sciences (en termes d'acquis mais aussi de démarche).
Or à force d'avoir ingurgité des sommes de livres, de BD, de séries TV et de films, il m'est impossible de ne pas distinguer un technobabble qui conserve de réels fondements scientifiques et des scrupules de vraisemblance (en dépit de ses extrapolations et de sa créativité)... d'un technobabble qui n'est qu'un alibi pour masquer des trous narratifs et/ou qui ne comprend pas vraiment (voire pas du tout) les notions scientifiques qu'il prétend manipuler.

Toujours est-il qu'il serait déplacé de me reprocher un excès de "logique" et de "certitude" au seul motif que je ne mets pas mes connaissances et mes exigences au vestiaire pour dire "amen" aux théories fantaisistes de Discovery. Si j'étais un scientifique "orthodoxe", aucune SF n'aurait grâce à mes yeux. Or c'est justement bien loin d'être le cas, puisque j'ai pleinement adhéré aux 736 opus de Star Trek jusqu'en 2005, aux 130 opus de Babylon 5, aux 290 opus de l'univers X Files, aux 357 opus de Stargate, à des centaines de films et de séries de SF depuis les années 40/50 (jusqu'aux plus récents comme The Orville et la saison 37 de Doctor Who), et en amont à des milliers de livres de SF de toutes époques et nationalités…

Pour ma part, comme pour cette proportion non négligeable de trekkers qui ont le même problème envers Discovery qu'envers le reboot, c'est surtout une affaire de masse critique.
En cherchant bien, on pouvait trouver dans tous les ST historiques (1964-2005) des imperfections : parfois quelque facilité de résolution, parfois quelque compromis internaliste, parfois quelque zone d'ombre, parfois quelque frustration ou occasion manquée. Mais il était aisé et naturel de s'en accommoder car cela restait contenu, cela ne ruinait pas l'essentiel du propos ni ne bouchait la vue.
Mais depuis 2009, il appert que c'est un festival d'absurdités non-stop. Que ce soit en termes d'internalisme, de philosophie trekkienne, de relation à l'idéalisme, de construction narrative, de tonalité et de regard, de cohérence factuelle, de respect des sciences... Si cela avait été une provocation volontaire, cela n'aurait probablement pas pu être pire. Presque à chaque scène, ça heurte l'esprit, les yeux ou les oreilles. Et c'est là que l'on peut dire qu'une masse critique a été atteinte. Et cette masse critique provoque le rejet, quasiment à un niveau instinctif ou primal. Lorsqu'il n'est plus possible de visionner sans être perpétuellement "expulsé mentalement" de l'œuvre pour tout un catalogue de raisons, la suspension d'incrédulité est en miette, et il n'y a plus grand chose à quoi se raccrocher.
Quel plaisir y aurait-il à suivre un prétendu "Star Trek" auquel on ne croit plus du tout, où quasiment chaque facette contredit ce qui nous a rendu trekker et ce qui nous fait aimer la SF en général ?

Malgré tout, je continue à suivre Discovery. Parce que la série est loin d'être achevée, que je nourris (inconsidérément ?) l'espoir d'être agréablement surpris un jour au détour d'un épisode, et que je ne tiens pas non plus à m'auto-exclure des débats...
Crois-moi, Vladim, j'aurais sincèrement voulu qu'il en fût autrement, pour pouvoir d'emblée faire bon accueil à tout ce qui porte l'étiquette "Star Trek".
Pour autant, je ne vais pas faire semblant d'aimer et de me réjouir sous prétexte que c'est plus consensuel de faire l'éloge des nouveautés et davantage "politiquement correct" d'être "positif" (ou résigné).

vladim a écrit :

Par contre , ta référence à de la (hard) SF m'interpelle... Considères tu que ST fasse partie de ce genre ? Car pour ma part, je pense que non...
Je vois qu'il existe pas mal de débats sur cette question mais le seul fait que le voyage subluminique soit un élément essentiel de ST en fait, de mon point de vue, une série de Soft SF... de même que l'utilisation bien pratique de cristaux de dilithium pour contrôler les réactions dans le moteur de distorsion...

Réponse dans ce topic dédié. wink


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