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#1 03-10-2017 22:31:04

yrad
admin

Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

Un topic pour débattre de la compatibilité des idéaux (et aussi de la forme) de Star Trek avec l'évolution de nos sociétés contemporaines (et donc des attentes du public)...


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#2 03-10-2017 23:04:24

matou
modérateur

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

Un message simple.
J'ai vu la serie the State, les infos montrent des événements tragiques,
Donc les séries/film Dark and Gritty et autres, plus la peine de venir nous en remettre une couche, vous êtes dépassés par la réalité.

Et quand on est dans le noir, ce n'est pas de ténèbres dont on a besoin, c'est de lumière!

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#3 04-10-2017 09:12:19

dl500
TOS Forever

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

Merci Matou.
Malheureusement, le message humaniste et positif de Roddenberry (et Coon) s'est perdu dans toute cette violence et noirceur. 25 ans après sa mort qu'en reste-il? (heureusement que Berman a su le faire perdurer dans le ST historique).
Et ça peut se comprendre. les témoins des atrocités de la guerre totale sont de moins en moins nombreux et les jeunes générations ne tiennent pas compte de ce que l'histoire peut leur apprendre.
Il suffit de regarder les 3 premiers épisodes de DIS (et c'est là d'où vient mon malaise à sa vision) pour y voir une totale absence de sa vision. Terminée l'évolution de l'espèce, tout y est noir et névrosé (à commencer par les personnages, un non sens trekkien).
Plus de lumière, de positif.
J'ai peur pour les générations futures, surtout quand on voit l'état de la planète, notre vaisseau à tous qui mériterait un effort collectif.
Et ce n'est pas les pensées et revendications régionalistes actuelles qui penchent en la faveur d'une prise de conscience.


L'être humain a deux vies. La seconde commence quand il se rend compte qu'il n'en n'a qu'une...

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#4 04-10-2017 09:47:52

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

dl500 a écrit :

Malheureusement, le message humaniste et positif de Roddenberry (et Coon) s'est perdu dans toute cette violence et noirceur.
Il suffit de regarder les 3 premiers épisodes de DIS (et c'est là d'où vient mon malaise à sa vision) pour y voir une totale absence de sa vision.
Plus de lumière, de positif.

Ok, mais maintenant essayez d'être un peu honnêtes aussi: ou est le message humaniste, démystificateur et anti-religieux de Roddy dans le très sombre et très religieux DS9? Ou est le positif dans ENT? La série a beau être très attachante pour moi elle reste néanmoins très peu Roddenberienne et préfigure déjà de ce que seront plus tard ST Kelvin et Discovery. Je n'ai toujours pas l'intention de voir cette dernière avant que la saison 1 soit achevée, mais certains de vos commentaires sont très bizarres, surtout quand ils jugent de la forme. Discovery ne correspond en rien à la période pré-TOS au niveau technologique et esthétique ok, mais ENT non plus! J'ai toujours trouvé la série trop futuriste et avancée technologiquement pour une période de l'histoire qui se situe plus de 100 ans avant TOS. Donc ces arguments anti-Discovery ne tiennent pas la route une seconde. Vous vouliez vraiment que ça ressemble à ce qui se faisait en 1966? Sérieux???


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#5 04-10-2017 09:57:08

dl500
TOS Forever

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

Mais je suis d'accord avec toi.
Le message (très sixties) d'anti guerre et anti violence avec cette volonté d'une évolution humaine globale s'est dilué (et perdu?) dans DS9. C'est un reproche à faire à Berman (mais c'était sa façon aussi de se démarquer du maître après sa mort, sans renier cependant les fondamentaux).
ENT est à remettre dans le contexte 11/09. D'où parfois le côté un peu "puéril" (ce n'est pas mon avis ou ressenti) des deux premières saisons. La troisième saison en est le parfait exemple.

Pour DIS c'est que la forme sombre se rajoute au fond cette fois.
Car visuellement DS9 ou ENT n'étaient pas éclairées du tout de la sorte.

Pour ENT la première saison est positive (c'est ce qui m'avait marqué au premier visionnage) et la quatrième très Tosienne.


L'être humain a deux vies. La seconde commence quand il se rend compte qu'il n'en n'a qu'une...

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#6 04-10-2017 13:20:24

matou
modérateur

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

Quand je parle du Dark and gritty, je ne parle pas que de Discovery.

Roddenberry avait compris que l'humain avait besoin d'espérance. Que le futur est une construction depuis le présent. Et il faut donc imaginer le progrès si on veut le voir prendre place dans le futur.
Et en athées, les Gene ne voulaient pas laisser aux seules religions, le monopole de l'espérance.

Berman a respecté cela car il y a vu une force.
DS9, je n'adhère pas car il y a bien trop de limites simplistes et de névroses de ses auteurs, comme tu le soulignes souvent à raison Dvmy, qui ne voulaient plus suivre l'espérance. Mais ça reste de la bonne télé et surtout ce fut écrit en temps de paix.

Je trouve ENT positif dans sa saison 3, car tout est fait pour abandonner l'idéal et qu'au contraire, au bout du voyage, on les réaffirme.
Pour moi Roddenberry n'excluait pas la guerre mais disait que l'on pouvait perdre des illusions mais pas son âme.

Pour le dark and gritty plus général, plus besoin de série, le story telling mensonger des media dominants et des pouvoirs en place suffit.
Et les séries des majors en sont les hérauts avec cette vision de l'individualisme et de la misanthropie triomphante.
Dans le bourbier actuel, il faut comme dans les années 40 60 qui elles aussi ont été dures par moment, sortir par le haut.

L'espérance, non religieuse et non niaise. Voilà ce qui est à l'ordre du jour. Voilà l'acte le plus révolutionnaire, iconoclaste, impertinent actuel.

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#7 04-10-2017 14:14:08

mypreciousnico
Why ?

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

Autant je te rejoins, Dvmy, concernant DS9 dont les aspects religieux et guerriers m'ont beaucoup déplu lors de mon revisionnage cette année, autant je trouve ENT (dont j'attaque la saison 4 ces derniers jours) parfaitement positive et lumineuse. À l'exception de la saison 3 c’est vrai, mais comme le dit Matou les idéaux trekkien sont réaffirmés au final et consolidés dans la saison 4.

Je sais que tu trouves les deux premières saisons de ENT peu originales et dénuées de fond, mais tu reconnaîtras qu’elles ne sont pas ni sombres, ni désespérées. Paradoxalement, je trouve la saison 4 (et même TOS) peut-être plus sombre au moins dans les ambiances et le regard.

dvmy a écrit :

(…)Donc ces arguments anti-Discovery ne tiennent pas la route une seconde. Vous vouliez vraiment que ça ressemble à ce qui se faisait en 1966? Sérieux???

J'aurais personnellement souhaité une ambiance rétrofuturiste. Ça semblait prendre ce chemin à une époque.
M'enfin s'ils avaient situé la série après VOY il n'y aura pas eu de soucis. « On ne peut pas faire comme en 1966 », pour moi c’est cet argument qui ne tient pas la route une seconde. Ce sont les producteurs qui se sont mis dans cette situation, pas moi.

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#8 04-10-2017 14:51:11

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

Exactement. Je ne comprends pas ce choix d'avoir situé DIS avant TOS et non après VOY. Pour ENT je ne voulais pas dire que c'est sombre mais que ca castagne sans arrêt. Il y a presque systématiquement des combats spatiaux dans chaque épisodes, même dans les deux premières saisons.


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#9 04-10-2017 15:01:19

mypreciousnico
Why ?

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

dvmy a écrit :

Pour ENT je ne voulais pas dire que c'est sombre mais que ca castagne sans arrêt. Il y a presque systématiquement des combats spatiaux dans chaque épisodes, même dans les deux premières saisons.

Ah oui, en effet, ça castagne pas mal, c'est clair.
Ceci dit on est sensé être dans une époque un peu plus rough

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#10 04-10-2017 15:21:00

Buckaroo
Gotta Light ?

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

dvmy a écrit :
dl500 a écrit :

Malheureusement, le message humaniste et positif de Roddenberry (et Coon) s'est perdu dans toute cette violence et noirceur.
Il suffit de regarder les 3 premiers épisodes de DIS (et c'est là d'où vient mon malaise à sa vision) pour y voir une totale absence de sa vision.
Plus de lumière, de positif.

Ok, mais maintenant essayez d'être un peu honnêtes aussi: ou est le message humaniste, démystificateur et anti-religieux de Roddy dans le très sombre et très religieux DS9?

Dans le respect des autres cultures , l'exploration de cette dites culture , ses us et coutumes , ses propres croyances sans (pré)juger.
Dans l'humanisme & l'entre aide , le partage .. Cette culture a beaucoup souffert ( occupation/ esclavages )..On l'aide à se rétablir & à nous accompagner  dans une plus vaste communauté de cultures toute différente, des une & des autres.. C'est apprendre à vivre ensemble sans renier nos origines socio culturelle..

La valeur de la liberté & la lutte contre l'oppression & la tyrannie. Toute ces choses qui méritent de se battre & de se sacrifier pour elle.

Ces valeurs sont totalement absente dans Discovery.. On cherche la guerre , on l'a justifie même .. Deep Space Nine ne propose pas ce type de discours..
La guerre , ils ne la cherchent pas, elle leur tombe dessus , Ils ne viennent pas coloniser une culture , mais l'intégrer intact parmi eux ..

Vu que Discovery est bien partie pour devenir la plus pourri & antinomique des séries Star Trek.. Dvmy, je ne te serai trop te conseiller de revoir DS9 sous cet angle.


TrekCoreSig_Picard.jpg

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#11 05-10-2017 22:30:53

yrad
admin

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

dvmy a écrit :

La série a beau être très attachante pour moi elle reste néanmoins très peu Roddenberienne et préfigure déjà de ce que seront plus tard ST Kelvin et Discovery.

Outre les réponses de Dl500, de Matou, et de Mypreciousnico auxquelles je souscris sans réserve, je tiens à ajouter que ENT représente au contraire - et plus que jamais - l’absolue antithèse de Kelvin et Discovery !
ENT une série initiatique où les personnages et la société ne sont pas "roddenberriens" au départ (vocation même d’un prequel), mais apprennent progressivement à le devenir (sans le savoir), en dépit de leurs erreurs naturelles et d’un univers réaliste qui les pousse en toute occasion à ne pas l’être. L'utopie et le "roddenberrisme" ne se construisent pas en un jour, ni même en une saison. Au début de la série ENT, le "roddenberrisme" était forcément light ou absent, les personnages balbutiaient comme des enfants apprenant tant bien que mal à "parler Star Trek", puis la saison 3 mit à rude épreuve l’idéalisme (et la possibilité même de l’avenir trekkien)...
Mais lorsqu’on fait le bilan, à la fois des épisodes considérés individuellement, des saisons, et de la série dans son ensemble, ainsi que des évolutions des personnages et de la société, ENT ne se révèle pas moins roddenberrienne que les autres séries ST pré-2009, car la chronique d’une progression n’est pas moins importante pour l'utopie que la chronique d’un progrès acquis.

dvmy a écrit :

Pour ENT je ne voulais pas dire que c'est sombre mais que ca castagne sans arrêt. Il y a presque systématiquement des combats spatiaux dans chaque épisodes, même dans les deux premières saisons.

En réalité, on ne castagne pas davantage dans ENT que dans TOS. Mais ce n’est simplement pas le même style. Dans TOS, ce sont surtout des combats mano a mano entre Kirk et les guest stars, tandis que dans ENT ce sont surtout des combats spatiaux (car les SFX le permettaient davantage tandis que l’ère des péplums et des westerns était largement révolue).
Et si les combats – quels qu’ils soient - demeurent plus excusables en une ère "pré-roddenberrienne" qu’en une ère pleinement "roddenberrienne", en fin de compte, rares furent les affrontements (aussi bien les pancraces dans TOS que les dogfights dans ENT) à l’initiative des héros. Le plus souvent, ceux-ci se défendaient ou n’avaient pas le choix, mais l’issue demeurait le plus souvent constructive à défaut d’être forcément idéaliste.

dvmy a écrit :

Je n'ai toujours pas l'intention de voir cette dernière avant que la saison 1 soit achevée, mais certains de vos commentaires sont très bizarres, surtout quand ils jugent de la forme. Discovery ne correspond en rien à la période pré-TOS au niveau technologique et esthétique ok, mais ENT non plus! J'ai toujours trouvé la série trop futuriste et avancée technologiquement pour une période de l'histoire qui se situe plus de 100 ans avant TOS. Donc ces arguments anti-Discovery ne tiennent pas la route une seconde.

Les commentaires en question n'ont rien de "bizarre", ils sont au contraire très logiques...

Même si en 2001, les studios n'ont pas laissé à Berman et Braga la liberté d'être aussi radicaux dans leurs partis pris que prévu, les auteurs ont malgré tout conservé une volonté obstinée de bien situer ENT avant TOS. Mais il fallait en même temps placer la série prequelle dans notre propre futur et rendre l'exploration spatiale crédible selon nos critères contemporains. Dès lors, le compromis choisi a été d'opter pour des designs un peu futuristes mais pas trop (en gros le prolongement de la NASA actuelle mais avec tout le confort de la gravitation artificielle), et surtout aucune technologies qui n'atteignait vraiment en puissance et en performance celles de TOS. C'est cette distinction essentielle entre les variations de design/esthétique et les avancées de la technologie durant un bon siècle qui font d'ENT un prequel convaincant sur la forme comme sur le fond (cf. ce post-là).
Et en matière de progrès matériel, le design et la déco représentent la forme, lorsque la science et la technologie représentent le fond. Et c'est bien le fond qui détermine vraiment l'état d'avancée chronologique d'un univers de SF.

À l'inverse, Discovery ne cherche absolument pas à respecter la chronologie pré-TOS par une réflexion internaliste de ce genre. La seule ambition des auteurs de DIS est de planter un décors ultra-futuriste limitless au goût du jour, exactement comme l'a fait le reboot en 2009 (mais cette fois sans même le justifier par une nouvelle timeline). Et tant pis si ça contredit frontalement TOS 00x01 The Cage qui se déroule pourtant à la même époque (et non un siècle après). Et dans DIS, ce ne sont pas seulement les designs et la déco qui paraissent - non pas seulement "un peu" mais "beaucoup" - plus futuristes, ce sont carrément les réalisations et les technologies elles-mêmes qui sont objectivement bien plus avancées - plus avancées non seulement que dans TOS mais aussi que dans TNG !
Il est donc évident que dans la taxonomie des prequels, DIS ne représente pas seulement une différence en degré par rapport à ENT, mais une différence en nature... et aussi en intention et en scrupule de la part des auteurs-producteurs.

Personnellement, et ceux qui me connaissent le savent, je suis un vrai fondu de prequels ! Car le prequel représente toujours un challenge créatif, c'est la voie la plus difficile qui suppose de connaître un univers à la perfection et d'en expliquer la genèse, de révéler le pourquoi du comment quitte à tout démystifier.
Ainsi, j'ai adoré d'innombrables prequels en littérature et en BD depuis mon adolescence, j'ai été émerveillé par la série ENT à la seconde même où je l'ai découverte, j'ai aimé Caprica alors que j'étais relativement critique envers BSG 2003, j'ai même réussi à apprécier la Prélogie (ainsi que Rogue One) alors que je ne suis pas du tout fan de Star Wars...
Bref, autant dire que j'étais un client sur mesure pour Discovery. Sauf que Discovery m'a perdu dès son premier épisode ! Et pour le vieux "routard" des prequels que je suis, cela s'explique par le fait que DIS ne vérifie en fait aucune des caractéristiques uniques des vrais prequels, ni par l'intention et l’expertise des auteurs, ni par le respect de l'univers préexistant. Dans le royaume des prequels, Discovery a tout de l'arnaque.

dvmy a écrit :

Vous vouliez vraiment que ça ressemble à ce qui se faisait en 1966? Sérieux???

Ce n'est pas ce que je veux en soi, mais c'est simplement que c'est un préalable à toute série qui prétendrait se dérouler dans le même univers et à la même époque que TOS 00x01 The Cage. Ou bien l'on prend le parti de faire un Star Trek, et dans ce cas on respecte à la lettre l'univers Star Trek préexistant à un instant t de sa chronologie (comme a su le faire Rogue One envers l'univers Star Wars préexistant), ou bien l'on ne prétend pas faire et vendre un Star Trek.
Étant donné qu'ENT a déjà parfaitement rempli sa mission en offrant au Trekverse le meilleur des prequels, j'aurais personnellement largement préféré que la série suivante soit située dans un lointain futur, et mieux encore à bord d'un vaisseau spatio-temporel comme l'USS Relativity. Mais à partir du moment où la nouvelle direction de CBS a décidé, par fétichisme vintage ou par fan-service, de situer Discovery à l'époque du pilote de TOS, eh bien le minimum syndical était d'assumer pleinement ce choix envers Star Trek.
Et franchement, si les auteurs de DIS avaient été à la fois respectueux, ambitieux, et courageux comme l'ont été en leur temps les auteurs bermaniens, ils auraient parfaitement pu relever le défi de faire une série au goût du jour dans les décors de TOS. Car après tout, ce ne sont que des décors, et le design d'une époque spécifique de la chronologie trekkienne. Et ce ne sont pas en soi les décors en vogue aujourd'hui, les écrans translucides, les HUD, et les hologrammes qui permettent de voyager en FTL et d’utiliser toutes les technologies trekkiennes - dès l'origine bien plus avancées que tout ce qui est à notre portée aujourd'hui (téléporteurs, synthétiseurs, tricordeurs, UT, armement...). Il aurait en fait "suffi" que l'écriture, la narration, l'interprétation, la mise en scène, et les SFX de DIS soient au goût du jour... et alors les décors de TOS - quand bien même un peu tweakés - auraient retrouvé dans l'esprit du public la place futuriste qu'ils avaient dans les sixties. C'est là qu'aurait résidé le tour de force, et la presse US aurait été la première à applaudir cet effet de trompe-l’œil. Le diptyque ENT 04x18+04x19 In A Mirror Darkly en avait d'ailleurs fourni la meilleure des démonstrations concrètes. Ainsi que la série BSG 2003 à sa façon, car elle connut le succès critique et public que l'on sait en dépit de ses courageux - voire transgressifs - partis pris de rétro-design (trangressifs du moins aux yeux de tous les geeks immatures qui s'imaginent que le futur et/ou les vaisseaux spatiaux doivent absolument ressembler à des Apple Stores rolleyes).
Douze ans après l’extraordinaire ENT 04x18+04x19 In A Mirror Darkly, avec un budget double, et des auteurs-producteurs à la hauteur... DIS aurait pu être une série fascinante, qui aurait rétroactivement grandi TOS et tout l'univers ST (comme le fit ENT dans les années 2000) ! Mais au lieu de ça, DIS se révèle une série dénuée de toute originalité et de toute audace (tant elle ressemble en tout point à la concurrence actuelle), et elle se sert médiatiquement de la notoriété de TOS... pour finalement tenter d'exclure la série originale de la timeline (et du coup, c'est DIS qui s'en exclut de facto).


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#12 06-10-2017 08:48:59

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

yrad a écrit :

ENT une série initiatique où les personnages et la société ne sont pas "roddenberriens" au départ (vocation même d’un prequel), mais apprennent progressivement à le devenir (sans le savoir), en dépit de leurs erreurs naturelles et d’un univers réaliste qui les pousse en toute occasion à ne pas l’être. L'utopie et le "roddenberrisme" ne se construisent pas en un jour, ni même en une saison. Au début de la série ENT, le "roddenberrisme" était forcément light ou absent, les personnages balbutiaient comme des enfants apprenant tant bien que mal à "parler Star Trek", puis la saison 3 mit à rude épreuve l’idéalisme (et la possibilité même de l’avenir trekkien)...
Mais lorsqu’on fait le bilan, à la fois des épisodes considérés individuellement, des saisons, et de la série dans son ensemble, ainsi que des évolutions des personnages et de la société, ENT ne se révèle pas moins roddenberrienne que les autres séries ST pré-2009, car la chronique d’une progression n’est pas moins importante pour l'utopie que la chronique d’un progrès acquis.

Parfaitement d'accord Pour ENT. D'ailleurs c'est pour cette raison que j'ai toujours excusé les bêtises d'un Archer qui ne fait pas partie de la Fédération et que je n'ai jamais pardonné celles d'un Sisko qui crache sur toutes les valeurs qu'il est censé incarner. Mais alors laissez aussi le temps à Discovery et ne jugez pas le show sur trois épisodes diffusés. Une fois de plus: je vois mal le fiston Roddy, Meyer, Menosky et Fuller saboter 50 ans d'utopie trekienne.

Mais non Yves, il n'est pas logique que le tout premier vaisseau d'exploration de Starfleet soit si confortable au milieu du 22ème siècle. Je sais bien que le studio y est pour beaucoup mais ce n'est pas CBS qui, dans les premières saisons, a imposé la technologie holographique des Xyrilliens ni les champs de forces et plein d'autres choses qui n'avaient rien à faire dans cette série. Il n'est pas logique non plus que des colonies terriennes soient déjà établies à cette période, ni que des vaisseaux cargo terriens sillonnent l'espace depuis des décennies à cette époque. C'est comme si des entreprises privées étaient allées sur la lune 20 ans avant Amstrong. Ca n'a juste aucun sens. Ou alors ont considère que les pilotes de Cargo sont les premiers explorateurs de la galaxie et non l'équipage du NX. Car pour pouvoir faire commerce ou établir des colonies il faut bien explorer la galaxie au préalable, non?

C'est d'ailleurs pour moi le point le plus décevant d'ENT: l'exploration. Une galaxie quasiment vierge de toute découverte et une série qui ne l'exploite pas. Quant à la continuité je ne parle même pas de la présence des Ferengis ni des Borgs qui, malgré des tours de passe-passe scénaristiques, mettent à mal la continuité trekienne presque autant que Discovery aujourd'hui.

Je suis assez craintif pour Discovery mais là j'ai l'impression que beaucoup de vos arguments sont bancals. Une chose est certaine: c'est un choix totalement stupide d'avoir situé la série dans la timeline originelle et surtout avant TOS plutôt qu'après VOY.


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#13 06-10-2017 10:47:48

mbuna
I don't know you

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

dvmy a écrit :

Mais alors laissez aussi le temps à Discovery et ne jugez pas le show sur trois épisodes diffusés. Une fois de plus: je vois mal le fiston Roddy, Meyer, Menosky et Fuller saboter 50 ans d'utopie trekienne.

Je suis d'accord et c'est pour cela que je n'enterre pas DIS dès maintenant et que je m'accroche. Pour autant je ne peux pas ignorer ce que j'ai vu et je pense qu'on sait tous que l'on parle de tout cela à chaud.
Un CR à chaud ne demande qu'à être contredit à froid mdr , ça reste un acte difficile et plutôt courageux d'en parler sans recul.

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#14 06-10-2017 12:47:46

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

Le souci c'est que quasiment toutes les séries actuelles sont feuilletonesques, serialisées. Du coup impossible de juger un épisode de Discovery comme on le faisait pour TNG et les autres show de la franchise. La saison 1 sera une oeuvre globale, pas vraiment la somme d'épisodes indépendants.


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#15 06-10-2017 12:50:41

mbuna
I don't know you

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

Oui et c'est pour ça que dans mon CR de l'épisode 3 j'ai détecté que plein de choses n'allaient pas, c'est juste une sensation.... mais j'ai l'impression qu'on nous prépare à une relecture de cette histoire a posteriori.

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#16 06-10-2017 13:21:59

mypreciousnico
Why ?

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

dvmy a écrit :

Le souci c'est que quasiment toutes les séries actuelles sont feuilletonesques, serialisées. Du coup impossible de juger un épisode de Discovery comme on le faisait pour TNG et les autres show de la franchise. La saison 1 sera une oeuvre globale, pas vraiment la somme d'épisodes indépendants.

Je suis d'accord. Je n'ai pas vu l'épisode 3, mais c’est annoncé comme une série sérialisée, donc il faudra juger l'intégralité de la saison smile
J'aurais été d'ailleurs très étonné de retrouver dans Discovery une structure stand alone tant c’est éloigné de ce que souhaite le public d'aujourd'hui. Pourquoi pas ? J’adore la saison 3 de ENT et ce n’est pas stand alone une seconde.

En revanche, pour ce qui est du pilote, c’est un vrai pilote (en deux parties et non pas deux épisodes) avec un début, un milieu et une fin. Certes une fin qui tease les évènements à venir, certes un pilote qui met en place des éléments pour la suite de la série, certes  une partie desdits éléments ne pourront être analysés qu'en fin de saison (fin de série ?).

Néanmoins, il est sa propre histoire auto-contenue, avec des enjeux mis en place et résolus au sein de l'épisode. Des enjeux et une histoire que l'on peux juger sur pièce même s'il s'agit, comme le pointe Mbuna, d'un avis à chaud. Il est désormais acté que, pour une raison obscure, Discovery ne commence vraiment qu'a partir de l'épisode 3. Je me réserve donc le droit de juger ce pilote à part. Hors ce pilote, je l'ai trouvé absolument nul de bout en bout, c’est aussi simple que ça.

Il est  parfaitement possible (et je le souhaite ardemment) que la suite de la série viennent racheter la piètre qualité de ce pilote. Mais ça c’est l'éventuelle suite de la série.

Je suis comme Mbuna, je trouve ça intéressant les avis à chaud (qu'ils soient positifs ou négatif) et je suis très content de pouvoir lire les critiques épisode par épisode, quand bien même la série est sérialisée. La méthode d'analyse est différente, le regard n’est pas le même, il n'y a pas de recul et les avis pourront éventuellement être révisés ou mesurés à la fin de la saison.

Sinon il faut carrément adopter la méthode Netflix : des saisons entières mises à disposition d'un seul tenant pour binge watcher l'intégralité et ne juger le truc qu'en tant que film chapitré en 13 parties. Si la série est diffusée un épisode à la fois c’est une invitation, quelques part, à considérer aussi les épisodes individuellement.

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#17 09-10-2017 21:50:56

yrad
admin

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

dvmy a écrit :

Mais non Yves, il n'est pas logique que le tout premier vaisseau d'exploration de Starfleet soit si confortable au milieu du 22ème siècle. Je sais bien que le studio y est pour beaucoup

Comme toi, en découvrant la première fois ENT, j'ai été frustré que le vaisseau ne soit pas davantage "rugueux" et exigu, que Berman et Braga n'aient pas eu la possibilité d'être plus radicaux dans leur parti pris de faire ressembler le NX-01 à un sous-marin contemporain (B&B étaient même allés en visiter un pour s'en inspirer).

Néanmoins, frustration n'implique pas incohérence. Or il n'y a aucune incohérence dans ENT puisqu'aucune technologie (≠ interface et déco) embarquée sur le NX-01 n'est davantage avancée que sur l'USS Enterprise de Kirk. Le NX-01 est en outre deux fois moins grand, bien moins puissant, et comparativement fragile : les effectifs sont divisés par cinq, les cabines personnelles sont minuscules (y compris celle du capitaine), les téléporteurs sont embryonnaires et terrorisent tout le monde, la vitesse FTL est limitée ; pas de boucliers, ni de rayons tracteurs, ni de champs de force, ni de phasers/désintégrateurs, ni de synthétiseurs….

Et après tout, le NX-01 n'est pas seulement le passé de TOS, c'est également notre avenir ! Or considérant l'évolution du monde réel en termes d'aménagement d'espace, de confort, et d'interfaces, il n'est pas exclu que les éventuels vaisseaux spatiaux qui conduiront les premiers hommes vers Mars soient aussi "spacieux" que le NX-01, avant même le FTL et la gravitation artificielle (suffit de regarder le design des vaisseaux dans tous les films de hard SF récents).
N'oublions pas non plus le SS Botany Bay, un vaisseau très antérieur au NX-01 dans la chronologie trekkienne, mais qui – à sa façon – ne manquait pas d'espace intérieur.

Finalement, avec du recul, le NX-01 apparaît comme un compris raisonnable et convaincant entre son antériorité à TOS, sa postériorité au monde d'aujourd'hui, et la nécessité de satisfaire le goût du public contemporain.

Aujourd'hui, je ne regrette que deux choses : l'existence de la technologie de téléportation dès le milieu du 22ème siècle, et le fait que la première saison ne se soit pas entièrement déroulée sur Terre. Hélas, sur ces deux points, le choix n'a vraiment pas été laissé à B&B, à leur grand dam…

dvmy a écrit :

mais ce n'est pas CBS qui, dans les premières saisons, a imposé la technologie holographique des Xyrilliens ni les champs de forces et plein d'autres choses qui n'avaient rien à faire dans cette série.

Ces points-là, par contre, ne m'ont jamais dérangé. Au contraire, il s'agissait d'initiatives plutôt pertinentes à mon sens. Parce que le Trekverse est vaste et multiple, et il est très intéressant de montrer que les civilisations sensients voyageant dans l'espace ne sont pas toutes au même stade d'évolution, et que les évolutions peuvent également être différenciées.
Par rapport à l'humanité du 22ème siècle trekkien, les Xyrilliens sont être en retard en termes de propulsion et d'armement, mais carrément en avance en termes d'imagerie et de divertissement. Et à titre, ils représentent plutôt bien ce qu'il pourrait advenir de notre propre humanité : il est assez probable que les humains développeront des holodecks avant même de découvrir le FTL (ou tout autre technologie révolutionnaire du même genre) pour quitter le système solaire.
En outre, il est logique que les humains de ST aient puisé certaines de leurs réalisations technologiques dans les rencontres avec des aliens. Pas à la façon de "prédateurs technologiques" comme les humains de Stargate, mais dans le cadre des jeux d'influences et d'inspirations qui résultent inéluctablement des échanges culturels.

Quant aux champs de force, il est bien logique qu'ils existent sur les vaisseaux de civilisations (Vulcains, Klingons…) qui voyagent dans l'espace depuis bien plus longtemps que les humains, et cet écart de développement ne fait que souligner l'infériorité relative du vaisseau d'Archer par rapport à celui de Kirk.

Enfin, que Reed soit parvenu à développer un prototype de champ de force en situation opérationnelle, là encore, c'est plutôt bien vu. Car le sentiment d'urgence donne des ailes, et c'est souvent en situation conflictuelle ou de survie que certains essors technologiques sont accomplis.
Et rien d'incohérent en matière de chronologie, puisque nous savions juste que les champs de force seront banals à bord des vaisseaux de Starfeet dans TOS, mais sans pour autant savoir quand les premiers seront développés, du moins par des humains (les chronologies aliens pré-UFP étant forcément différentes).

dvmy a écrit :

Il n'est pas logique non plus que des colonies terriennes soient déjà établies à cette période, ni que des vaisseaux cargo terriens sillonnent l'espace depuis des décennies à cette époque. C'est comme si des entreprises privées étaient allées sur la lune 20 ans avant Amstrong. Ca n'a juste aucun sens.
Ou alors ont considère que les pilotes de Cargo sont les premiers explorateurs de la galaxie et non l'équipage du NX. Car pour pouvoir faire commerce ou établir des colonies il faut bien explorer la galaxie au préalable, non?

Ah mais si, justement, cela fait vraiment sens ! Et ça représente même l'une des initiatives les plus crédibles d'ENT pour unifier de façon harmonieuse toutes les infos apparemment contradictoires distillées par de nombreux épisodes/films de TOS et TNG, tout en respectant les conjectures contemporaines sur l'avenir de l'exploration spatiale.

#1 Il est très probable que ce soient les compagnies privées (cf. Elon Musk et Richard Branson) qui financent – ou du moins cofinancent – les futures explorations spatiales habitées (vers Mars ou ailleurs), a fortiori s'il y a des bénéfices à tirer de l'exploitation de matières premières. Le 21ème et le 22ème siècles (aussi bien de la chronologie trekkienne que de la nôtre probable) n'est pas calqué sur la Guerre froide où seuls les gouvernements finançaient la course à l'espace.
Or l'économie de marché existe encore au 22ème siècle puisque certains épisodes de TOS ont discrètement révélé qu'elle existait toujours dans l'UFP du 23ème siècle (elle n'existe en revanche plus au 24ème siècle).

#2 Mais tant que les ressources énergétiques seront limitées, un voyage spatial ne peut être entrepris que pour aller à un endroit spécifique décidé à l'avance (le principe du plan de vol aéronautique renforcé par les contraintes d'optimisations de trajectoires en astronautique).
Et cet endroit spécifique est un point d'intérêt logiquement choisi depuis la Terre par la seule observation astronomique. Vu le développement exponentiel de l'observation astronomique (rien qu'aujourd'hui, imaginons ce que ce sera dans un siècle et demi…), de plus en plus de scientifiques estiment que l'essentiel de l'exploration spatiale est appelé à se faire depuis la Terre (il n'est donc pas forcément nécessaire de se déplacer pour débuter l'exploration ni pour décider des trajectoires spatiales à suivre).

#3 Berman et Braga ont pris le parti de situer leur série prequelle presque 90 ans après le Premier Contact de 2063 afin de ne pas se retrouver trop hors-concept. En effet, s'ils avaient situé ENT deux ou dix ans après le vol inaugural de Cochrane, à une époque où la distorsion était limitée à 1 ou à peine plus, les voyages spatiaux auraient été comme dans la hard SF : cinq à vingt ans à se retrouver enfermé dans un vaisseau pour atteindre les plus proches systèmes solaires, aucune liberté pour changer de cap en cours de route, l'exploration d'une seule et unique planète durant toute la série pour seul horizon (façon Earth 2), etc.

#4 Last but not least, c'est TOS (par exemple dans TOS 02x02 Metamorphosis) et TNG (par exemple dans ST TNG 02x18 Up The Long Ladder) qui avaient au préalable formellement établi que les humains ont fondé dès le début du 22ème siècle (donc peu après le vol de Cochrane) des colonies hors du système solaire. Ce fut donc tout à l'honneur d'ENT d'assumer pleinement (plutôt que de zapper confortablement) ce qu'avait déjà établi chaque épisode des séries produites auparavant. C'est même à ce genre de "détails" et de scrupules que l'on reconnait un bon - et tout simplement un VRAI - prequel.

Finalement, c'est en additionnant ces quatre préalables (ou prémisses) que l'on arrive très logiquement aux vaisseaux cargos : à savoir des sociétés privés qui financeront les interminables voyages à faible distorsion au début du 22ème siècle pour aller chercher des matières premières (probablement indispensables pour le développement technologique terrien) à des endroits préalablement identifiés (probablement par observation astronomique). Et c'est ainsi que s'est naturellement créée une "corporation" de space boomers, passant toute leur vie dans l'espace, donc assurément "pionniers"... mais sans pour autant pouvoir prétendre au titre trekkien "d'explorateurs" (étant donné la lenteur des voyages et la contrainte de suivre des trajectoires totalement préétablies et invariantes comme lors des voyages spatiaux contemporains).

Et pour compliquer davantage une équation déjà très complexe, il y avait les Vulcains, dont l'arrivée a été fixée à 2063 par ST First Contact… et qui par leur ancienneté et leur avancée technologique… prétendaient déjà connaître tout ce que les Terriens ignoraient ! Les Vulcains ont donc probablement eux-aussi contribué à transmettre des informations aux humains (par exemple où aller chercher telle ou telle matière première) et à favoriser des échanges commerciaux avec d'autres espèces.

Même si les épisodes ST ENT 01x10 Fortunate Son et ST ENT 02x20 Horizon ont sous-exploité leur thématique, il n'en demeure pas moins que le contexte de l'Histoire spatiale planté par ENT est un vrai sans-faute, tant au regard de l'avenir possible de l'exploration spatiale du monde réel que par les bribes de passé qu'en avaient déjà révélé TOS/TNG/DS9/VOY. C'est un parfait exemple de résolution cohérente d'un nœud de contradictions laissées par des séries ST produites à des époques différentes et qui chacune imaginaient leur propre passé (et donc notre avenir) différemment.

Ces questions avaient déjà été évoquées ici et .

dvmy a écrit :

C'est d'ailleurs pour moi le point le plus décevant d'ENT: l'exploration. Une galaxie quasiment vierge de toute découverte et une série qui ne l'exploite pas.

ENT était à la base davantage une série prequelle qu'une série d'exploration. L'objectif était surtout d'expliquer le pourquoi du comment (notamment comment l'utopie trekkienne avait vu le jour en 2161), et donc de lever le voile sur une époque largement méconnue de la chronologie trekkienne (quoique préalablement "fixée" par les révélations contraignantes – et apparemment contradictoires – des séries produites auparavant).

Il faut bien comprendre que par son positionnement chronologique et par tout ce que les autres séries avaient déjà établi, ENT a été confrontée à bien des limites conceptuelles en termes d'exploration :
- comment était-il possible de considérer que le quadrant était vierge d'exploration alors que les "colons" Vulcains le connaissaient déjà parfaitement ?
- comment les humains auraient-ils pu raisonnablement explorer l'univers à une distorsion proche de 1, c’est-à-dire lorsque le moindre voyage demande des décennies d'isolement ?
- comment était-il possible de rendre l'exploration intéressante sachant que le respect de la chronologique obligeait à ne découvrir que ce que les trekkers connaissaient déjà depuis 36 ans ?
- comment avoir du succès lorsque le postulat même d'un prequel bien compris implique une perpétuelle (et frustrante) sous-enchère (lorsque toutes les séries concurrentes font de la surenchère) ?

Mais ENT a largement résolu cette insolubilité, non seulement via la Temporal Cold War (contrariée hélas à la fin) mais également via le concept, non d'exploration en soi ou d'exploration au sens contemporain, mais d'exploration au sens trekkien ! Car le vaisseau d'Archer (NX-01) n'est ni le premier à voyager dans l'espace lointain (les Vulcains l'ont déjà fait avant, les vaisseaux de colons et les vaisseaux cargos également), ni le premier à explorer l'univers (les astronomes l'on déjà fait avant depuis la Terre). En revanche, ce que le vaisseau d'Archer est bien le tout premier à faire, c'est d'explorer à la façon de Star Trek, c'est-à-dire d'être entièrement libre de ses mouvements et de ses trajectoires spatiales pour aller où bon lui semble. Et ça, c'est une authentique révolution copernicienne, tant une pareille exploration est aux antipodes de ce qui est scientifiquement et technologiquement envisageable aujourd'hui. Et a postériori, cela justifie d'autant plus le relatif confort du NX-01…
Une caractéristique qu'a parfaitement su comprendre Neil deGrasse Tyson (principal contributeur scientifique de la remarquable série documentaire scientifique de Brannon Braga, Cosmos: A Spacetime Odyssey (2014), marchant dans les pas de la mythique série Cosmos (1980) de Carl Sagan) lorsqu'il a déclaré qu'ENT avait introduit dans l'Histoire de ST ce qui représente le fantasme ultime pour un astrophysicien, la possibilité de s'affranchir d'un plan de vol et d'une trajectoire calculée à l'avance. En somme, le "vaisseau de l'esprit" imaginé par Carl Sagan dans sa série de 1980.

dvmy a écrit :

Quant à la continuité je ne parle même pas de la présence des Ferengis ni des Borgs qui, malgré des tours de passe-passe scénaristiques, mettent à mal la continuité trekienne presque autant que Discovery aujourd'hui.

Aucune comparaison n'est possible entre ENT et DIS dans la relation à la chronologie.
Dans ENT, il ne s'agit en aucun cas de "tours de passe-passe scénaristiques". Ni les Ferengis ni les Borgs n'ont mis à mal la chronologie. Leur présence dans ENT a au contraire considérablement renforcé le gigantisme du Trekverse, lui conférant l'authenticité du monde réel, avec son lot de surprises et de paradoxes. Soit l'antithèse d'un univers comme celui de Babylon 5, où tout a été tellement pensé à l'avance par son auteur unique que sa trop parfaite imbrication a quelque chose de d'artificiel, de virtuel.

Les Ferengis sont des pirates et des marchands, et la TNG-era a montré à quel point ils savent "se faufiler" partout avant tout le monde. En outre, les premiers contacts officiels sont bien souvent précédés de rencontres officieuses, secrètes, ou inconscientes. Ce n'est d'ailleurs pas ENT qui a ouvert ce bal, mais DS9 avec son "homme de Roswell" ferengi.
Davantage de détails ici.

Quant aux Borgs, c'était carrément indispensable pour assumer en internaliste l'impact temporel du film Star Trek First Contact, et expliquer l'existence même de Seven Of Nine dans VOY (assimilée par le Collectif en raison de recherches menées par l'UFP sur les Borgs longtemps avant ST TNG 02x16 Q Who). Davantage de précisions .

dvmy a écrit :

Je suis assez craintif pour Discovery mais là j'ai l'impression que beaucoup de vos arguments sont bancals.

"Bancals" ?!! eek

Bon alors, je vais tenter d'illustrer l'écart, non de degré, mais de nature entre ENT et DIS dans l'irrespect de la chronologie…

Certes, nous chipotons sur le NX-01 qui aurait peut-être gagné à paraître antique voire préhistorique (comme si TOS se déroulait dans le passé terrien et non dans le futur lointain… lol). Mais il n'empêche (comme je l'ai montré au début du présent post) que pas une des technologies équipant le NX-01 ne devance celles de l'USS Enterprise de TOS (en matières de puissance et de possibilités ≠ à ne pas confondre avec le design et les interfaces).

Tandis que DIS, c'est en gros comme si au milieu de 22ème siècle, Archer avait pris le commandement d'un vaisseau plus gros et plus puissant que l'USS Enterprise E de Picard et avait annoncé qu'il partait explorer la galaxie M33 ! Pas besoin d'attendre dévotement le quinzième et dernier épisode de la saison pour comprendre qu'il y a un très gros problème. Dès les premières minutes, il est évident que ça ne colle pas du tout et que ce prétendu prequel n'en est pas un.

Alors tant mieux si cela ne dérange pas certains trekkers et qu'iceux se laissent séduire par les personnages et/ou se laissent prendre par les ressorts narratifs (au demeurant grossiers) de DIS. Hélas, en ce qui me concerne, ça bloque complètement, car ma suspension d'incrédulité est en miette ! Je ne crois pas à ce que je vois, tout est bancal, et du coup, je me retrouve expulsé de la série, à simplement devoir la subir, de la façon dont j'ai subi depuis 2009 le reboot, voire même pire (étant donné que le reboot était tout de même parti couvert… d'un alibi internaliste).

Et pourtant, comme écrit précédemment, j'ai toujours été le "prequel-guy". En 2001, j'ai adhéré à ENT dès les premières secondes, et même si certains partis pris me frustraient ou m'étonnaient un peu, jamais la série ne m'a perdu. Au contraire, elle n'a cessé de grandir dans mon esprit.

dvmy a écrit :

Mais alors laissez aussi le temps à Discovery et ne jugez pas le show sur trois épisodes diffusés. Une fois de plus: je vois mal le fiston ¬Roddy, Meyer, Menosky et Fuller saboter 50 ans d'utopie trekienne.

Malheureusement, il est assez illusoire d'espérer que tous ces patronymes prestigieux du vrai Star Trek d’hier puissent offrir une quelconque protection ou garantie aujourd’hui. Parce que la triste réalité est qu’aucun d’eux n’est showrunner ni même vraiment executive producer de Discovery. Les seuls qui ont un pouvoir et une influence pour saboter (ou non) 50 ans d'utopie trekkienne, c'est Aaron Harberts, Alex Kurtzman, Gretchen J. Berg, et en amont Leslie Moonves.
Durant les mois qui ont précédé le lancement de la série, on nous répétait que Nicholas Meyer et Joe Menosky seraient les scénaristes ou coscénaristes des premiers épisodes, mais force est de constater que c’est loin d’être le cas. Quant à Bryan Fuller, il a été débarqué de la série dans des conditions qui se prêtent à bien des spéculations par-delà le verni toujours impeccable des discours officiels (comme au dernier Comic-Con), et il est difficile de savoir ce qui subsiste vraiment de "sa vision"…
Exactement de la façon dont Leonard Nimoy a été utilisé par JJ Abrams pour tenter de légitimer son reboot de 2009, il y a toutes les raisons de suspecter les producteurs de CBS d'avoir simplement cherché à utiliser commercialement certains noms mythiques pour vendre Discovery : Eugene Roddenberry parce qu'il porte le patronyme surexploité de son père, Nicholas Meyer car il a réalisé le cultissime La Colère de Khan, et Joe Menosky parce qu'il incarne le Star Trek conceptuel (mais sans souffrir de l'impopularité sulfureuse de son partenaire d'écriture Brannon Braga).
En fait, avec une telle débauche de "cautions" officielles... la pire arnaque est hélas à craindre. damn


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#18 09-10-2017 22:29:39

dl500
TOS Forever

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

Je vous encourage à regarder le quatrième épisode qui à lui seul arrive à détruire l'intégralité de ce qu'est ST. (visuellement et sur le fond aussi).
Normalement à ce rythme, Optimus prime vient sauver le Discovery dans le prochain épisode...qui sera attaqué par la Momie dans le 6.
Quitte à recycler n'importe quoi n'importe comment, Kurtzman n'a qu'à reprendre ses chefs d'œuvre.

Franchement je suis sonné et je ne comprends pas le silence assourdissant des Okuda, Coto ou autres sur ce qu'on subit actuellement. Ou alors je suis trop vieux pour comprendre.
Jamais je n'ai eu autant de rejet (ah si pour ID) envers un opus "trekkien". Ce qui là est déjà anti trekkien comme situation et sentiment.

Quand je vois le travail réalisé pour la restauration de TOS et le soin apporté aux détails et que 10 ans après on a droit à DIS...

Dernière modification par dl500 (09-10-2017 22:36:22)


L'être humain a deux vies. La seconde commence quand il se rend compte qu'il n'en n'a qu'une...

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#19 10-10-2017 08:03:59

ussperseus
Touriste du PSTF

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

Je me suis demandé aussi pourquoi okuda n'avait pas encore tuer dans les brancards. Je me suis même demandé si ils n'étaient pas décédés!


"Si tu vois un cochon dans un arbre, dis-toi bien qu'il est fou!"

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#20 10-10-2017 10:20:59

DrAg0r
Dra'ghoH

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

Merci yrad de prendre ainsi la défense d'ENT. thanks

J'ajouterais que même au niveau des interfaces, le côté plus "moderne" d'ENT est assez exagéré par les contradicteurs.

Il y a des tas de boutons physiques dans ENT par exemple, en fait même s'ils constituent la majorité de l'interface, il y en a moins dans TOS, ce qui témoigne d'une plus grande automatisation et d'une ergonomie optimisée en comparaison.

En creusant, pour certains éléments d'interfaces de TOS, même s'ils n'avaient pas été pensés comme ça au départ, il est toutefois possible de les considérer rétrospectivement comme des écrans tactiles, comme cet "écran" noir couvert de rectangles colorés sur la gauche de la console de téléportation.
8-transporter-2.jpg

C'est d'ailleurs intéressant de voir que ce visuel à base de rectangles de couleurs a été repris, sur divers écrans (ou parties d'écrans) dans ENT.
P320_24.jpg


Bann_forum_klingon.png

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#21 10-10-2017 10:58:27

dl500
TOS Forever

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

Merci Dr Agor pour la capture d'écran. C'est ce que je mettais en avant dans un précédent post. La quatrième saison est pleine de petits détails comme celui-ci sans faire appel à de grosses références pour faire du pied aux fans de la première heure.
ENT est une série de qualité qui va encore grandir face à ce qui est produit maintenant.


L'être humain a deux vies. La seconde commence quand il se rend compte qu'il n'en n'a qu'une...

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#22 11-10-2017 18:27:24

matou
modérateur

Re : Les idéaux trekkiens à l'épreuve du monde contemporain

En réponse à

Synock a écrit :

Mais il faut se le rappeler Discovery ne nous est pas adressée, il faut prendre cette série comme un prologue à l'entrée dans l'Esprit Trekkien. On parle à des personnes qui sont bercée par du Game of throne, du Expanse et du Breaking bad, séries dans lesquelles la violence et la noirceur sont une esthétique ET une caractérisation des personnages. Je pense que Discovery fait d'abord de l’œil à ce genre de spectateurs pour les amener à nous, les convertir petit à petit.

Ce dont tu parles ce sont en définitive l'esprit et les valeurs d'une série par rapport à son époque de production.

Je l'ai souvent dit, Star Trek s’épanouit plus facilement dans une époque heureuse. Car elle est basée sur une utopie positive.

Et donc je me dois de faire deux analyse dans ce que tu dis.
La première c'est donc les années 2010. Année de sinistrose. Sauf que si on regarde le 20ième siècle et même l'époque de production de TOS, ces années ont autant de problématiques que nous en avons.
Sauf qu'elles étaient des années combatives, militantes et sur une lancée d'un élévation des niveaux de vie. Certains dont moi, y verrait une corrélation.
Sauf que notre époque est donc vue comme sinistre.
Et là cela questionne la place de l'art ou de l'industrie culturelle. Cette dernière peut verser soit dans la promotion de cette idée par des histoires pessimistes et voulant montrer la noirceur de l'être humain (alors que l'on sait depuis bien longtemps qu'il n'est pas bon ou mauvais en soi mais le resultat de son parcours de vie dans une société qui l'influence), soit dans la catharsis soit dans la remise en cause de l'ordre dominant soit dans le contre point.
Dit autrement, je fais comme dans The Shield pour faire dans la sinistrose? BSG 2003 ou  24 avec le 11 septembre et je mets en scène les névroses pour aider à les conjurer? Je fais comme The Prisonner pour remettre en cause? Je fais comme Mash pour faire un contre point?
Sauf que cette industrie culturelle décide donc d'avoir comme logique principale à travers les séries que vous citez, d'accentuer cette sinistrose.
Dès lors, on ne sait qui influence qui.
En ce qui me concerne, montrer uniquement des séries pessimistes, en faire la promotion à la place d'autres séries (je ne parle pas de nous ou du public), c'est participer au renoncement.

Et dans une second temps, Alors Star Trek dans tout cela?
Star Trek avait tout pour pouvoir faire les trois dernier à la fois, tellement elle a su le faire par le passé. Mais à sa manière, en amenant plus un questionnement que des réponses.
Il y avait donc matière à prendre  bras le corps cet "air du temps", dans une optique trekienne. Et donc bien comprendre que le public a eu le plus souvent des séries pessimistes, en jouer pour montrer qu'en réfléchissant on peut voir d'autres aspects.
Mais c'est dur en effet, car c'est à contre courant.

Mais c'est nécessaire car comme je l'ai dit, la réalité est devenue potentiellement bien plus noire que les séries.
Par exemple la série "The State" est bien plus trash, noire, que celle qui sont citées.

Donc place à autre chose, plus lumineux et non niais car c'est ce que je pense que le public attend.

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