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#1 28-07-2015 14:32:37

Buckaroo
Gotta Light ?

Les Grands Films SF du XXIème Siécle

Il y a comme un terrible constat non ?
Nous sommes plus ou moins les enfants du siècle dernier ..
Dans le genre qui  nous réunis ici  , la Science Fiction,  nous avons grandit peut être pour ainsi dire avec le genre lui même :
Des classiques comme 2001 , A Space Odyssey , Blade Runner , Metropolis , Forbiden Planet , The Brain from Planet Arous , Planet Of The Apes , Terminator ect, ect ...
J'en oublie certainement des meilleurs ( Close Encounters Of The Third Kind ) , comme le meilleur du pire ( Plan 9 From Outer Space ) ..
Aujourd'hui nous sommes dans un autre siècle et sans doute dans une nouvelle ére du genre ..

Quels sont pour vous les meilleurs films de SF qui vous ont marqué depuis 2000 , c'est à dire depuis 15 ans ..
Qui vous ont marqué au même titre que les oeuvres du siécle dernier ...


Voici ma petite liste personnelle :

1. Mad Max Fury Road de George Miller ( 2015).
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Je sais, c'est tout neuf , pas assez de recul.. Mais je sais reconnaître un bon gros trauma quand je m'en prend un dans la tronche ..
Le meilleur film post apocalyptique .. Un film somme de ce sous genre ...What A Lovely Day !

2. Minority Report de Steven Spielberg ( 2002 )
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Le Blade Runner du XXIème siécle .. Normal c'est inspiré de Phillip K.Dick ..Visionnaire , glauque , ambitieux , palpitant .. Si Ridley Scott l'a joué ambiance film noir , Spielberg joue le Thriller Hichcokien..
Aujourd'hui encore Minority Report reste un objet Cornélien  dans ma tête ..Entre lui et Blade Runner , je ne serai dire lequel est la meilleure adaptation K.Dick de tout les temps ...


3. Interstellar de Christopher Nolan ( 2014 )
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Aussi frais que Mad Max Fury Road pour en être tout à fait partial , mais ce meilleur film de Nolan risque de m'obséder jusqu'à la fin de mes jours .. l' anti 2001 par excellence , mais tout aussi si riche en questionnement et en voyage vers l'au delà ..
La plus belle relation père - fille de l'Histoire du cinéma au passage ...

4. Pacific Rim de Guillermo Del Toro ( 2013 )
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Ca c'est un film SF fantasme de mon enfance qui est devenu réalité devant l'objectif GENEREUX  et virtuose de Guillermo Del Toro .. Des robots géants se fritant avec des Kaigus , vous n'imaginez pas mon bonheur ..

5. War Of The Worlds de Steven Spielberg ( 2005 )
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L'apocalypse selon Spielberg , filmant une invasion extra- terrestre à hauteur d'homme normal.. Un Spielberg sans aucune pitié pour le genre humain ..  Les monstres ne viennent pas de l'espace , ils sont déjà à l'intérieur de nous .. Tétanisante scène de la cave .. Emmerich et ses Indépendance Day joue à la Barbie, Spielberg vous regarde la peur  droit dans les yeux ..

6. Avatar de James Cameron (2009 )
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La notion d'exploration et de nouveaux monde étrange réinventés par son messie James Cameron .. On peut chipoter ( comme toujours chez Cameron roll ) sur le manque d'originalité de l'intrigue, mais pas sur le fait qu'il rend un dernier tribut à la SF du siècle dernier ..

7. Speed Racer des Wachowski ( 2008 )
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Un peu comme Pacific Rim , c'est peut être un fanstame issue de mon enfance " Goldorak ".. Non c'est bien plus que ça.. Est pour autant un film ( fou ) de SF ?  peut être pas  .. Film Familiale avant tout , une ode à l'expression artistique la plus totale, un pamphlet sur le capitalisme à la sauce Disney .. En ce sens , les Wachowski se sont montrés visionnaires.. N'est pas là un attribut du genre finalement ?

8. A.I de Steven Speilberg ( 2001)
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La rencontre post-mortem  entre deux génies ne pouvait qu'accoucher d'un chef d'oeuvre ..Imcompris ..A.I dépasse largement son cadre sur l'intelligence artificiel (complexe et pertinent )  pour finalement nous offrir sans crier gare , la fin de toute humanité .. Beau et angoissant ..

9. Cloud Atlas des Wachowski ( 2012 )
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Bien avant Christopher Nolan et son Interstellar , les Wachowkis jouaient déjà avec la temporalité  ..Organisant une danse des Karmas à travers le temps et l'espace , ou chacune des scènes répondent à une autre dans un savoreux ( et ambitieux ) mélange des genres pour nous causer de l'humain, ce que nous sommes , fumes et serons pour toujours ..
Envoutant, ultra exigeant .. A voir et à revoir ..       

10. Children's Men D'Alfonso Cuaron (2006 )
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J'ai longtemps hésité entre ce film et Gravity ..Tout deux sont des films à la mise en scène virtuose .. Bon vu qu'en 2015, je suis en mode "Fury Road " , je choisis ce Londres d'anticipation, ce monde au bord du chaos montré par Cuaron.. Et si c'était demain ?


J'aurais put aussi citer Inception , The Book Of Eli , Rise Of The Planet Ot The Apes , Gravity , Wall E , Edge Of Tomorrow ..
Je ne cite pas non plus les suites de Matrix ( Reloaded et Revolutions ) datant de 2003 .. Parce qu'il faudrait parler alors de Matrix Trilogy et que The Matrix est le dernier grand film SF du XXème siécle ... & puis j'ai assez citer les Wachowskis comme ça ...

A vous maintenant .. smile


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#2 28-07-2015 22:06:42

yrad
admin

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

Ouais, ben lorsque je vois cette liste de films, cela me conforte hélas dans mon constat atrabilaire et désillusionné : la vraie et bonne SF audiovisuelle est bel et bien morte au début du 21ème siècle ! rip

Pas un des dix films du 21ème siècle que tu cites, Buck, ne pourrait figurer dans mon Top 10, ni à dire vrai dans un Top quelconque ! Ces films sont soit des spectacles creux voire décérébrés, soit de sournoises manipulations émotionnelles, soit des parangons de cuistrerie (et la cuistrerie, c'est probablement le pire de tout).  vomit


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#3 29-07-2015 05:06:20

matou
modérateur

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

Perso dans ta liste, il y a des films que je ne qualifie pas de SF.

Perso, je garde Gravity et Avatar pour ce début de siècle. Je vais réfléchir à d'autres films.

Mais l'époque n'est pas à la SF car celle-ci a (entre bien d'autres vertus) de proposer une réflexion sur l'être humain, sur nos sociétés et sur ce que nous pourrions faire évoluer collectivement.
Tout le contraire de la phase actuelle qui veut flatter l’individualisme, faire perdre les repères collectifs etc.

Pour Yrad:  tu as vu interstellar alors? Si c'est le cas, tu as tout mon soutien dans cette épreuve.

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#4 29-07-2015 06:27:30

IMZADI
Memory Alpha

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

Pour moi la moitié de ta liste n'est pas de la SF.
Je ne vais pas assez au cinoche pour être complet et peut-être que moi aussi je vais faire une erreur de genre, mais étant donné que la SF est désormais transposée dans notre présent, ça complique le genre.
Bref voici une petite liste de films que j'ai appréciés:

- K-Pax
- Moon
- Oblivion
- Le jour où la Terre s'arrêta
- Sunshine
- District 9
- Interstellar

j'hésite pour Chappie. Une fin trop à l'eau de rose qui aurait mérité de rester sur un certain désarroi.

et puis merde, c'est peut-être pas le meilleur mais comment ne pas citer notre saga préférée

- Star Trek Nemesis

Le summum

Spoiler


- Star Trek 2009
- Star Trek into darkness
vict

Dernière modification par IMZADI (30-07-2015 13:14:42)


-"I'm a number, I'm not a free man, I'm the number NCC-1701..."

Beaucoup de choses que nous faisons tout naturellement nous deviennent difficiles dès l'instant où nous cherchons à les intellectualiser. Il arrive qu'à force d'accumuler les connaissances sur un sujet donné, nous devenions ignares.
- Texte mentat n°2 (Dune: Chapter House)

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#5 29-07-2015 09:08:24

dl500
TOS Forever

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

matou a écrit :

Pour Yrad:  tu as vu interstellar alors? Si c'est le cas, tu as tout mon soutien dans cette épreuve.

Petit HS mais qui finalement me taraude depuis longtemps...
J'ai parfois l'impression d'être en complet décalage.
Vous trouvez Nolan navrant, moi je prends du plaisir à chaque visionnage de ses films, que je trouve différents (pas toujours bons) de ce qui se fait actuellement et ça a le mérite d'être souligné.
J'adore les nouveaux James Bond, qui eux non plus ne trouvent pas grâce à vos yeux. (J'attends le déchainement pour Spectre sur son réalisateur et acteur principal, ça promet.)
Je "kiffe à donf" ENT et là aussi un sentiment de solitude apparaît parfois. A contrario, à quelques exceptions près, les épisodes de VOY m'ont passablement ennuyés, là où vous criez au génie de SF extraordinaire,et là où je vois un cruel manque d'originalité.
Même pour le cinéma décérébré "Entertainment" qui a le mérite de ne pas jouer dans la surenchère des super-héros, comme les FF ou encore les Expendables, là encore ça ne va pas non plus.

Finalement, je peux comprendre le syndrome Buckarien...  wink

Considérer Interstellar comme une "épreuve" n'est-ce pas totalement exagéré et absolument partial? Je dirais même carrément abusé.

Voilà, c'était ma pensée du jour. wink

ps: moi non plus je ne suis pas Buck sur son classement, mais je n'y ai pas réfléchi en ce qui concerne mon propre classement.


L'être humain a deux vies. La seconde commence quand il se rend compte qu'il n'en n'a qu'une...

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#6 29-07-2015 09:42:15

mbuna
I don't know you

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

Perso Nolan me laisse la plupart du temps assez froid, avec des films que je trouve souvent inutilement compliqués. Mais il m'a beaucoup touché avec Interstellar, je le mettrais dans mon top 10 assurément. Ce film est un peu bancal dans la mise en place de l'intrigue (comme le héros qui trouve la base super secrète à côté de chez lui) mais d'autres m'ont emportés (comme le tesseract, le dialogue à travers le temps, le traitement des problématiques relativistes ...).
La plongée dans le trou noir pour atteindre ces dimensions supplémentaires est une licence comme une autre, qui a fait basculer le film justement dans une autre dimension que de la "pure" SF (c'est un terme impropre mais je n'en trouve pas d'autres). En fait j'ai trouvé que la fin était vraiment touchée par la grâce, et faisait quasi oublier les vrais défauts de la 1ère moitié du film.

Enfin...sauf la dernière rencontre père/fille ou curieusement Nolan ne pousse pas le pion. Est-ce un choix artistique ou la limite de son talent ? Pour moi c'est une question toujours ouverte.


J'y mettrais aussi Minority Report, même si ce film vieillit plutôt mal... dommage. J'y placerais aussi le conte pour enfant Avatar, et Moon pour l'immersion.

Après difficile d'alimenter un top, j'avoue que je cale... Gravity a une place particulière, il n'est pas SF dans son scénario, mais j'aime à considérer que c'est un film expérimental pour un nouveau style de SF qui reste à réaliser.

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#7 29-07-2015 09:56:32

mypreciousnico
Why ?

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

Bonne idée que ce topic Buck, même si, comme Yrad, je trouve que la Sf depuis les années 2000…bof bof.

dl500 a écrit :

moi non plus je ne suis pas Buck sur son classement, mais je n'y ai pas réfléchi en ce qui concerne mon propre classement.

Il faut que je trouve le temps de pondre le mien smile
Je pourrait y mettre des films comme La Route, Sunshine, Snowpiercer, Superman Returns, The Mist...

Quant à la dénomination SF, on pourrait éventuellement renommer le topic en « films de genre » en lieu et place de « films de SF », pour y joindre le Fantastique, la Fantasy, l’horreur…

Réponse à Dl 500 ici

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#8 29-07-2015 10:30:51

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

SF pure dans les années 2000? A part Sunshine aucun ne trouve grâce à mes yeux.


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#9 29-07-2015 13:48:58

Buckaroo
Gotta Light ?

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

matou a écrit :

Perso dans ta liste, il y a des films que je ne qualifie pas de SF.

Je ne tenais pas  à que mon sujet se tienne à une lecture stricto sensus du genre SF ,
Mais englobe sa totalité, sa versatilité ..C'est un genre extrêmement ouvert ...

Chlidren's Men , Minority Report sont des films d'anticipation , tu as le Space Opéra  , Mad Max Fury Road est un film Post Apocalyptique .. Pacific Rim avec ses Kaigus lorgne vers le fantastique, mais des robots géants , ça reste du domaine de la SF .. Cloud Atlas ? Seulement deux partie peuvent être qualifié de SF ( et encore l'une d'elle est un Post Apo' ) ..

Je pense qu' au siécle dernier , c'était pareil ... The Thing de John Carpenter par exemple , on le considére comme un film d'horreur , mais ça reste aussi de la science fiction..
C'est pour ça que j'aime ce genre , il ne s'enferme pas dans une cage , il s'épanouit , se déploie sur différents horizons   ...

Mais l'époque n'est pas à la SF car celle-ci a (entre bien d'autres vertus) de proposer une réflexion sur l'être humain, sur nos sociétés et sur ce que nous pourrions faire évoluer collectivement.
Tout le contraire de la phase actuelle qui veut flatter l’individualisme, faire perdre les repères collectifs etc.

Réfléxion très intéressante .. Mais n'est ce pas le cas hier ? Blade Runner par exemple .. Deckard, à la fin , il se libére de la collectivité , s'accomplit sur le plan individuel ..

C'est vrai qu'aujourd'hui le genre tend de plus en plus vers ton idée .. Pourquoi ? Parce que nous vivons dans des répères collectives qui tend de plus en plus à annhiler  tout forme d'individualité ..
Peut être que le genre entre en résistance .. En ce début de XXIème siécle , le genre nous alerte sur ça ..
Par exemple , mbuna dit que Minority Report a beaucoup vieillit .. Je pense bien le contraire .. Il suffit juste que tu ailles sur le net , et tu es ciblés , les pubs anticipe tes goûts , ça c'était déjà dans Minority Report , tout comme le prix à payer pour notre sécurité sur le plan des libertés individuelles .. Tout le monde fuit ..

dl500 a écrit :

Petit HS mais qui finalement me taraude depuis longtemps...
J'ai parfois l'impression d'être en complet décalage.
Vous trouvez Nolan navrant, moi je prends du plaisir à chaque visionnage de ses films, que je trouve différents (pas toujours bons) de ce qui se fait actuellement et ça a le mérite d'être souligné.
J'adore les nouveaux James Bond, qui eux non plus ne trouvent pas grâce à vos yeux. (J'attends le déchainement pour Spectre sur son réalisateur et acteur principal, ça promet.)

En lançant ce sujet , je m'attendais à ce type de "décalage " .. Je le connais bien mon PSTF wink ..
Nous sommes des  personnes érudites, des gens blasés qui ont tout vu , tout entendu , nous sommes les enfants du siècle dernier & qui quelque part reste encore attaché à ce siècle  ..
Ce n'est pas un reproche que je fais,  bien au contraire .. C'est un défi que je leur propose , sortir des sentiers battus , si pour moi il a été facile de faire  ce top .. Je savais que pour eux ça allait être plus difficile , ils ne partagent pas le même enthousiasme que moi sur certaines figures de la SF actuelle ( Nolan , Spielberg , les Wachowskis )  ..

Ils ne sont pas encore dans ce type de réfléxion : " Rien ne se crée , tout se transforme " .. Le genre SF se transforme  & nous avec lui, obligatoirement.. En quoi ? Je n'en sais rien , mais Matou a déjà ouvert une piste de discussion très intéressante ..

dvmy a écrit :

SF pure dans les années 2000? A part Sunshine aucun ne trouve grâce à mes yeux.

Sunshine ? c'est un bon film ,mais qui m'a pas marqué plus que ça .. C'est un film platement filmé, sans grandes idées purement cinématographiques, des idées que j'ai déjà vu ailleurs ( un peu de Cameron par ici , un peu de Kubrick par là ) sans jamais les transcender .. Le contraire d'un Nolan, il a une soif insatiable de cinéma ..

Il y avait Mission To Mars ( 2000 ) que vous pourriez citer .. Ca revient abondamment dans les discussions..


TrekCoreSig_Picard.jpg

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#10 29-07-2015 17:38:08

matou
modérateur

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

Buckaroo a écrit :

Réfléxion très intéressante .. Mais n'est ce pas le cas hier ? Blade Runner par exemple .. Deckard, à la fin , il se libére de la collectivité , s'accomplit sur le plan individuel ..

Blade Runner est un film et Deckard un de ces personnages. Les deux ne peuvent s'interchanger.
Blade Runner amène le spectateur à s'interroger sur l'identité. Deckard n'est qu'un vecteur parmi d'autres.
Enfin, c'est ta vision et je la respecte, mais la fin de Blade Runner ce n'est pas ça pour moi. Il n'a jamais fait parti de la collectivité. Il a juste était un outil d'une partie de celle-ci.

Buckaroo a écrit :

C'est vrai qu'aujourd'hui le genre tend de plus en plus vers ton idée .. Pourquoi ? Parce que nous vivons dans des répères collectives qui tend de plus en plus à annhiler  tout forme d'individualité ..

Nous divergeons profondément la dessus. Oui la pression des normes est très forte, plus que dans les années assez progressistes qui ont précédé le 21ième. Mais une telle pression n'est pas nouvelle, surtout en occident du temps de l'acmé de la morale judéo chrétienne.
Mais la pression sur les individus pour se conformer à une norme sociale n'ont rien de contradictoire avec la célébration de l'individualisme et du repli sur la sphère individuelle.
Au contraire. Car c'est justement dans les moments où les repères collectifs sont les plus forts que l'on peut penser l'émancipation. Car une "tyranie sociale" ne peut être vaincue que collectivement et non individuellement.
Car à la fin, le message actuel c'est "soit conforme". Et si tu ne le fais pas, on t'expliquera que c'est ton échec personnel de ne pas y être arrivé. Donc ta responsabilité individuelle. Alors que c'est la notion même d’assujettissement à une norme qu'il doit être remis en cause.
Et de nos jours, dans bien des films que tu vois, apprécies et dans des séries (ce qui est ton droit le plus strict et tant mieux si tu les aimes), c'est ce que l'on te montre. Que l'individu a raison contre le groupe. Et que même ses erreurs renforceront son projet individuel de faire plier le collectif à sa vision. Que les personnages non conventionnels ont en fait raison. Raison d'être en fait des individualiste. On ne montre plus des personnages ayant des convictions et rejoignant d'autres ayant des convictions semblables pour construire ensemble. Pour un réaliser un projet qui les dépasse.
Enfin les média actuels ne cessent de dire aux gens que pour exister, il faut se mettre en scène, s'auto célébrer, même (ou surtout?) quand au final c'est sur du vide ou sur un événement d'une plate banalité. Cf les réseaux sociaux, les télé réalité, les émissions de "divertissement".

Buckaroo a écrit :

Peut être que le genre entre en résistance .. En ce début de XXIème siécle , le genre nous alerte sur ça ..

Absolument d'accord la dessus. Mais cela passera par des petits films indépendant. Car les grands studio n'en voudront pas. Car justement en résistance avec l'évolution à laquelle (conscient ou pas), ils participent.
Un renouveau du cinéma que tu aimes passera par là.
Du moins je le crois.

Par exemple , mbuna dit que Minority Report a beaucoup vieillit .. Je pense bien le contraire .. Il suffit juste que tu ailles sur le net , et tu es ciblés , les pubs anticipe tes goûts , ça c'était déjà dans Minority Report , tout comme le prix à payer pour notre sécurité sur le plan des libertés individuelles .. Tout le monde fuit ..

Buckaroo a écrit :

En lançant ce sujet , je m'attendais à ce type de "décalage " .. Je le connais bien mon PSTF wink ..
Nous sommes des  personnes érudites, des gens blasés qui ont tout vu , tout entendu , nous sommes les enfants du siècle dernier & qui quelque part reste encore attaché à ce siècle  ..

Pour te dire qui je suis, j'avais 15 ans et j'ai demandé "Si tu avais une machine à voyager dans le temps, où irais tu?" Je m'attendais, naïvement à "Louis XIV" ou "Napoléon". On m'a répondu "200 ans dans le futur, le passé vaut moins que l'avenir à voir, anticiper, construire".
Plus de 20 ans après, je suis toujours hanté par cette réponse.
Le passé m’intéresse bien sûr, mais moins que le futur.
Donc non, je n'ai rien de désabusé car je crois toujours dans un avenir à construire. Donc si je juge sévèrement les films actuels, c'est justement pour cela.

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#11 29-07-2015 21:53:25

IMZADI
Memory Alpha

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

matou a écrit :
Buckaroo a écrit :

C'est vrai qu'aujourd'hui le genre tend de plus en plus vers ton idée .. Pourquoi ? Parce que nous vivons dans des repères collectifs qui tendent de plus en plus à annihiler  tout forme d'individualité ..

Nous divergeons profondément la dessus. Oui la pression des normes est très forte, plus que dans les années assez progressistes qui ont précédé le 21ième. Mais une telle pression n'est pas nouvelle, surtout en occident du temps de l'acmé de la morale judéo chrétienne.
Mais la pression sur les individus pour se conformer à une norme sociale n'ont rien de contradictoire avec la célébration de l'individualisme et du repli sur la sphère individuelle.
Au contraire. Car c'est justement dans les moments où les repères collectifs sont les plus forts que l'on peut penser l'émancipation. Car une "tyranie sociale" ne peut être vaincue que collectivement et non individuellement.
Car à la fin, le message actuel c'est "soit conforme". Et si tu ne le fais pas, on t'expliquera que c'est ton échec personnel de ne pas y être arrivé. Donc ta responsabilité individuelle. Alors que c'est la notion même d’assujettissement à une norme qu'il doit être remis en cause.
Et de nos jours, dans bien des films que tu vois, apprécies et dans des séries (ce qui est ton droit le plus strict et tant mieux si tu les aimes), c'est ce que l'on te montre. Que l'individu a raison contre le groupe. Et que même ses erreurs renforceront son projet individuel de faire plier le collectif à sa vision. Que les personnages non conventionnels ont en fait raison. Raison d'être en fait des individualiste. On ne montre plus des personnages ayant des convictions et rejoignant d'autres ayant des convictions semblables pour construire ensemble. Pour un réaliser un projet qui les dépasse.
Enfin les média actuels ne cessent de dire aux gens que pour exister, il faut se mettre en scène, s'auto célébrer, même (ou surtout?) quand au final c'est sur du vide ou sur un événement d'une plate banalité. Cf les réseaux sociaux, les télé réalité, les émissions de "divertissement".

amen

c'est bien pour cela que j'ai du mal avec les films d'aujourd'hui et que je ne vais pas au cinéma (certainement un instinct de protection, de survie même). On l'a déjà dit 100x dans d'autres topics, hollywood est une arme de destruction massive annihilant la somme des individus, le groupe. Transforme nos moeurs et notre manière de penser, vers un "divisé pour mieux régner" en exploitant simplement nos rêves, nos fantasmes pour finalement tout simplement via tous ces films où le culte du héros est la nouvelle norme nous faire croire que chacun d'entre nous n'est pas seulement unique mais meilleur que l'autre, notre unicité n'est plus un un atout humain mais une prétention qui nous pousse à nous comporter avec mépris, envers les autres...
la téléréalité étant le coulis sur le gâteau, on nous apprend à voir chez les autres, à en être jaloux au lieu d'être satisfait de voir que certains réussissent, et de par cette jalousie au lieu de se bonifier soi-même à vouloir rabaisser les autres voire détruire le "bien" qu'ils ont acquis.

le cinéma, la télé, quel que soit le programme, la diffusion, "tendent" à l'auto-célébration, au culte du héros et dans cela il n'y a aucune fibre/valeur humaine... Tout le contraire de ce que Star Trek a toujours su nous montrer.... et les nouveaux Star Trek ils sont beaux, ils sont funs, action movies mais dans aucun des deux je n'ai retrouvé ce que TOS avait montré: la somme des Humains est la solution pour aller de l'avant... Ici ce n'est qu'un héros (de plus), voire un Élu qui met en avant la valeur individualiste au sein d'un groupe ; une fois de plus l'individualisme est extrait et mis en valeur.

Voilà pourquoi, je ne mets pas Gravity, il est beau et fun, mais il présente une fois de plus UN individu, UN élu où tout le cheminement de son aventure ne bonifiera (ici) que lui et aucunement l'humanité
Aussi pourquoi des films comme Moon, Sunshine, Interstellar m'ont plu, ils présentent à leur manière un respect de l'Humain, de la somme du groupe... ce qui doit amener à une meilleure humanité !


-"I'm a number, I'm not a free man, I'm the number NCC-1701..."

Beaucoup de choses que nous faisons tout naturellement nous deviennent difficiles dès l'instant où nous cherchons à les intellectualiser. Il arrive qu'à force d'accumuler les connaissances sur un sujet donné, nous devenions ignares.
- Texte mentat n°2 (Dune: Chapter House)

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#12 30-07-2015 02:18:22

yrad
admin

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

matou a écrit :

Pour Yrad:  tu as vu interstellar alors? Si c'est le cas, tu as tout mon soutien dans cette épreuve.

Oui, je l'ai vu (et deux fois plutôt qu'une) lorsque le Blu-ray est sorti…
Néanmoins, j'ai quelques scrupules à "démolir" Interstellar, car je ne voudrais pas heurter les convictions de ceux qui l'ont adoré. mdr
C'est un peu comme pour ST Axanar

mypreciousnico a écrit :

Bonne idée que ce topic Buck, même si, comme Yrad, je trouve que la Sf depuis les années 2000…bof bof.

Oui, alors pour préciser un peu ma pensée, il y a toujours moyen de trouver de bons films de SF au 21ème siècle, mais pour cela, il faut s'éloigner du mainstream pour se tourner vers des œuvres moins connues, plus confidentielles, ou indépendantes.
Alors qu'au 20ème siècle, il arrivait que les grands succès populaires de la SF soient aussi de grands films…

Néanmoins, pour suivre le parti pris de Buckaroo, à savoir entendre la notion de SF au sens le plus large, synonyme d'imaginaire en somme, voici (ci-dessous) ce que pourrait donner mon Top des "grand films de SF/imaginaire du 21ème siècle" (à prendre toutefois au conditionnel faute de recul – la véritable qualité d'une œuvre ne se mesurant que dans le long terme).
Seulement quitte à élargir la définition, autant élargir aussi le nombre... histoire de prouver que je ne suis pas devenu un vieux con qui n'aimerait rien de ce qui se fait depuis quinze ans. Ce sera donc dans mon cas un Top 30 et non un Top 10. tongue

#1 – The Road (La route) de John Hillcoat (2009) : le film dystopique ultime, un parcours initiatique vers le néant civilisationnel, un tel choc épistémologique que la saga Mad Max (y compris le dernier Mad Max: Fury Road) fait figure de Bambi à côté.

#2 – Melancholia de Lars von Trier (2011) : tout le génie de Lars appliqué à la SF, cela donne l'œuvre la plus nihiliste jamais imaginée : la Terre anéantie dans la froide indifférence d'un univers où la vie n'existe nulle part ailleurs. Aucun tape-à-l'œil racoleur hollywoodien, juste la radioscopie du désespoir intime face à l'inéluctable, lorsque nulle technologie, nul extraterrestre, nulle divinité ne viendra sauver le jour et le monde.

#3 – The Man From Earth de Richard Schenkman (2007) : une SF comme seuls les amoureux de littérature en rêvent : aucun gadget futuriste, aucun spectacle pyrotechnique… uniquement des échanges, des conversations, des dialogues… mais qui sont susceptibles de bouleverser à jamais le paradigme des spectateurs…. chrétiens ! Un film iconoclaste et subversif écrit par un grand novéliste du Golden Age de la SF et scénariste de ST TOS, Jerome Bixby.

#4 – Primer de Shane Carruth (2004) : après la SF qui se confond avec la philosophie, voilà la SF qui se confond avec la science, pour une pure expérience de la pensée et l'une des thèses les plus originales en terme de mécanique temporelle. Tellement crédible qu'il nécessite plusieurs visionnages pour être pleinement appréhendé dans son entièreté.

#5 – K-PAX de Iain Softley (2001) : un autre magnifique exemple de SF cérébrale et intimiste qui – sans tambour vulgaire ni trompette hollywoodienne – s'invite imperceptiblement dans le subconscient du spectateur pour le transformer de l'intérieur. Une expérience digne d'Olaf Stapledon (pionnier de la SF philosophique), et qui flirte avec les romans expérimentaux des frères Strougatski.

#6 – Sunshine de Danny Boyle (2007) : bien plus proche de 2001 (de Kubrick) que ne le sera jamais Interstellar (de Nolan), et bien plus réaliste scientifiquement que ne le sera jamais Gravity (de Cuarón), le tout augmenté d'une "surcouche logicielle" particulièrement crochue. Victimes collatérales de cette sélection : The Last Days On Mars de Ruairi Robinson (2013) et Pandorum de Christian Alvart (2009) sur des segments thématiques assez proches (la hard SF qui sombre dans l'horreur).

#7 – Solaris de Steven Soderbergh (2002) : au chef d'œuvre bordélique d'Andreï Tarkovski (1972), le grand Soderbergh oppose une perfection glaciale. Mais ces deux adaptations aussi antinomiques que complémentaires suffisent à peine à restituer la complétude du pavé littéraire de Stanislas Lem. Exceptionnel et pourtant toujours insuffisant.

#8 – Her de Spike Jonze (2013) : surclassant l'intéressant Transcendence (Transcendance) de Wally Pfister (2014) et le sympathique Chappie de Neill Blomkamp (2015), Her est la plus dérangeante anticipation humaniste de la problématique des I.A. en prise directe avec l'essor du Deep Learning, assortie d'une étude au scalpel de l'auto-emprisonnement individualiste et de la fuite éperdue dans la virtualité. Bref, le remède souverain à l'insupportable mièvrerie spielbergienne de A.I. (2001).

#9 – The Butterfly Effect (L'effet papillon) d'Eric Bress & J. Mackye Gruber (2004) : sur la thématique temporelle/causale au sens large, difficile évidemment de ne pas hésiter avec des réussites comme About Time (Il était temps) de Richard Curtis (2013), The Time Traveler's Wife (Hors du temps) de Robert Schwentke (2009), Predestination des Spierig (2014), et bien sûr Mr. Nobody de Jaco Van Dormael (2009). Malgré tout, la palme revient sans conteste à The Butterfly Effect (le premier du nom et évidemment pas les suivants) qui illustre magistralement la proposition d'Edward Lorenz. Un film que ne renierait pas le maître du genre, Brannon Braga, tant The Butterfly Effect est cohérent en matière de (complexe) mécanique temporelle, mais également audacieux et innovant par sa conclusion (où sacrifice ultime rime avec nihilisme absolu). Traumatique.

#10 – District 9 de Neil Blomkamp (2009) : la version trash et anti-angélique de l'inoubliable série Alien Nation de Kenneth Johnson. Sud-africain, dérangeant, et très politiquement incorrect.

#11 – Star Trek: Nemesis de Stuart Baird (2002) : pas seulement parce que je suis trekker et que c'est le seul vrai film ST du 21ème siècle, mais parce que c'est tout simplement un très bon film de SF, à ranger certes dans la catégorie des B-Movies théâtraux, mais porté par une interprétation exceptionnelle (Patrick Stewart, Brent Spiner, Tom Hardy) et un script romaniste très fin (que John Logan recyclera ensuite pour l'adulé Skyfall).

#12 – The Fountain de Darren Aronofsky (2006) : la SF dans le seul regard du protagoniste, une réflexion quantique sur l'après-vie, qui est et n'est pas à la fois.

#13 – Edge Of Tomorrow de Doug Liman (2014) : il était écrit qu'un jour la boucle temporelle (copyrightée Brannon Braga) rencontrerait la video game culture sur fond de Simulacre (quelque part entre Daniel F. Galouye et Philip K. Dick). Ce fut donc le cas avec le très bon Source Code de Duncan Jones (2011). Mais le premier sur une thématique donnée n'est pas forcément le plus ambitieux et le plus abouti. Edge Of Tomorrow va plus loin, et il réussit même à être temporellement cohérent (si rare !), au point de devenir la parfaite antithèse de la grosse arnaque temporelle Looper de Rian Johnson (2012).

#14 – King Kong de Peter Jackson (2005) : Peter Jackson au sommet de son art, un pur état de grâce... pour un remake très supérieur à l'original de Merian C. Cooper & Ernest B. Schoedsack (1933)… pourtant lui-même cultissime.

#15 – 300 de Zack Snyder (2006) : la plus convaincante des "animations live" d'une BD… et qui, à propos de l'Histoire mythique de la bataille des Thermopyles, illustre comme jamais l'aphorisme de Jean Cocteau : "l'art est un mensonge qui dit la vérité".

#16 – Watchmen de Zack Snyder (2009) : à ce jour, probablement le plus fidèle portage à l'écran d'un comics, et pas n'importe lequel... puisque c'est ni plus ni moins l'un des plus complexes et des plus denses jamais publié ! Autant dire qu'une telle orthodoxie dans la plus délicate des adaptations cross-formats tient de l'exploit.

#17 – The Dark Knight de Christopher Nolan (2008) : le summum de l'exercice nolanien de "crédibilisation" de Batman au sens du monde réel. Dommage que le volet suivant du triptyque ne soit pas à l'avenant…

#18 – I Origins de Mike Cahill (2014) : premier film vraiment structuré et cohérent sur le thème karmique de la réincarnation/métempsychose… hélas sous-représenté dans les productions audiovisuelles (qui se souvient de l'étonnant Audrey Rose de Robert Wise (1977) ?). Nettement moins ambitieux que Cloud Atlas des Wachowski (2012), il n'en est que plus authentique (car bien moins cuistre).

#19 – Let Me In (Laisse-moi entrer) (2010) de Matt Reeves : réussissant à être plus viscéral que le Låt den rätte komma in (Morse) de Tomas Alfredson (2008) tiré du roman John Ajvide Lindqvist. Même si les concurrents de qualité ne manquent pas (à l'instar par exemple de 30 Days Of Night (30 jours de nuits) de David Slade (2007)), le film de Matt Reeves est certainement la variation vampirique la plus troublante de ces quinze dernières années, tenant de l'initiation perverse à un entendement nietzschéen par-delà le bien et le mal.

#20 – The Day The Earth Stood Still (Le jour où la Terre s'arrêta) de Scott Derrickson (2008) : un remake qui réussit à rendre universel et intemporel le propos obsolète du film de Robert Wise (1951). Le vrai visage de l'écologisme.

#21 – Europa Report de Sebastián Cordero (2013) : quand l'astronautique devient la téléréalité de demain. Une hard SF sans concession qui agace intelligemment le spectateur d'aujourd'hui.

#22 – Terminator 3: Rise Of The Machines de Jonathan Mostow (2003) : beaucoup estiment que la fascinante saga Terminator est la systémique d'un reboot perpétuel. Certes, mais c'est davantage encore la chronique de l'inéluctabilité, un concept que ce troisième volet embrasse sans réserve jusqu'à devenir le symbole vivant de la pire angoisse de Stephen Hawking.

#23 – Another Earth de Mike Cahill (2011) : un errance existentielle dans une réalité où la SF est "seulement" une toile de fond. Un film aussi poétique qu'étrange, et non sans rappeler certains jeux de symétries cosmologiques dont étaient si friands Gerry & Sylvia Anderson (Doppelgänger, UFO, Space 1999…).

#24 – Inland Empire de David Lynch (2006) : toujours les mêmes obsessions, toujours le même abandon de soi à l'irrationalité, toujours les mêmes cartographies impossibles du subconscient... Du pur David Lynch quoi, un argument à lui tout seul.

#25 – The Mist de Frank Darabont (2007) : comme à son habitude, Darabont parvient à transcender la lourdeur complaisante de Stephen King. Lorsque l'horreur d'un monde qui vacille s'estompe devant l'horreur d'un enfer personnel...

#26 – The Ring de Gore Verbinski (2002) : transfigurant littéralement l'original japonais de Hideo Nakata (1998), au point de réussir à détourner tous les codes du fantastique d'épouvante avec une précision chirurgicale. Aussi transgressif que Drag Me To Hell (Jusqu'en enfer) de Sam Raimi (2009), il est juste dommage de n'avoir pas la place de lister les deux.

#27 – Sound Of My Voice de Zal Batmanglij (2011) : une très belle réflexion sur l'indécidabilité face à l'inexplicable, et sur les mécanismes tellement humains qui président à la naissance des cultes... Le courage de ne pas livrer de réponse et de laisser le spectateur face à lui-même. 

#28 – Iron Sky de Timo Vuorensola (2012) : dans la catégorie incontournable de l'hommage aux serials d'avant-hier, j'ai hésité avec Sky Captain And The World Of Tomorrow (Capitaine Sky et le monde de demain) de Kerry Conran (2004) qui est un modèle du genre. Mais Iron Sky l'emporte par sa folie serialistique déjantée, tout en offrant la variante la plus barrée qui soit du Maître du Haut Château. Un régal.

#29 – The Fourth Kind (Phénomènes paranormaux) d'Olatunde Osunsanmi (2009) : le plus convaincant des représentants de ce genre minimaliste – mais viral (et en vogue) – du documenteur d'épouvante. Un bluff intelligent et prégnant parce qu'Olatunde Osunsanmi connait quasiment aussi bien que Chris Carter (The X Files & Millennium) les légendes urbaines qui hantent les milieux ufologiques… On pourrait presque y croire, et d'ailleurs pas mal de spectateurs y ont cru (du moins avant de se renseigner)...

#30 – Knowing (Prédictions) d'Alex Proyas (2009) : version alien et SF de l'arche biblique, dans un exercice finalement plus convaincant que le très (trop ?) talmudique Noah (Noé) de Darren Aronofsky (2014). En dépit de son profilage hollywoodien de film catastrophe, Knowing brise toutes les conventions du genre : 1) en osant jouer jusqu'au bout la carte du fatalisme (non, ni l'armée US ni la NASA ne sauveront cette fois l'humanité !) ; 2) en révélant avec insolence le peu de fiabilité de l'astrophysique humaine qui ne repose finalement que sur un empirisme de très faible échantillonnage. 

#31 – Ostrov (L'île) de Pavel Lounguine (2006) : les films de possession et d'exorcisme sont devenus l'une des tartes à la crème du 21ème siècle. Mais au risque de choquer Dvmy, The Exorcism Of Emily Rose (L'exorcisme d'Amélie Rose) de Scott Derrickson (2005) et The Rite (Le rite) de Mikael Håfström (2011) sont probablement les meilleurs du genre sur le versant ouest, car ils s'enracinent en grande partie dans la réalité catholique romaine... même s'ils sont affligés de trop de concessions "objectivantes" au Grand-Guignol. A l'inverse sur le versant est, le film russe Ostrov (L'île) de Pavel Lounguine (un cinéaste majeur !) réussit quant à lui à être dénué de toute complaisance, avec une authenticité quasiment documentaire, tout en demeurant - par son subjectivisme - respectueux des convictions de chaque spectateur. Son subjectivisme démonologique est d'ailleurs tel que Ostrov (L'île) tient davantage de l'étude psychosociologique sur fond de tragédie historique et son lien avec la SF (même entendu au sens le plus large) demeure plutôt ténu.

#nn – Radio Free Albemuth de John Alan Simon (2010) : ne méritant évidemment pas sa place dans ce Top 30 (ça tombe bien, il est #nn), je tenais à le citer malgré tout. C'est un Z qui adapte pour un budget de misère le plus polémique des romans de Philip K. Dick, mais son immense mérite est - malgré ses énormes maladresses - d'avoir mieux compris ce géant inclassable de la SF littéraire que le traitre Minority Report de Steven Spielberg (2002).

À noter que ce palmarès n'inclut pas les films de l'an 2000 (comme par exemple le référentiel Unbreakable (Incassable) de M. Night Shyamalan) car le 21ème siècle débute en 2001. Il n'inclut pas non plus les animations.
Bien entendu, j'accorde également mon estime à pas mal d'autres films SF/imaginaires (Maison des Idées comprise) sortis ces quinze dernières années, mais j'ai préféré me limiter à 30 titres pour éviter un effet de dilution.
Enfin, suite à un échange avec DrAg0r, il me faut signaler que j'ai édité mon Top 30 pour y ajouter en bonne place Primer (2004) de Shane Carruth... que j'avais honteusement oublié. oops

Après la thèse, l'antithèse. Voici donc maintenant le Flop 10 de la SF/imaginaire du 21ème siècle au cinéma.
Eh bien, pour faire court, mon Flop 10 est en gros le Top 10 de Buckaroo (en "renversant" simplement ses arguments) ! mdr
À ceci près que j'en exclus tout de même quatre titres... qui sans mériter de figurer dans un Top quelconque (selon moi) ne méritent néanmoins pas de se retrouver dans un Flop pour autant :
- Interstellar de Christopher Nolan (2014) : bourré de facilités et d'incohérences, très surestimé par la critique, mais toutefois pas un navet interstellaire car non dépourvu de fond (au contraire de Gravity que j'ai revu considérablement à la baisse... et pourtant il n'était déjà pas bien haut au départ) ;
- Children Of Men d'Alfonso Cuarón (2006) : une évidente ambition dystopique, mais le traitement du sujet est trop artificiel (notamment les relations de causes à effets...) ;
- Cloud Atlas des Wachowski (2012) : la question de la réincarnation/métempsychose demeure le parent pauvre du cinéma... alors qu'il s'agit pourtant de la foi d'un bon tiers de la planète ! Cloud Atlas possède donc un grand intérêt théorique, mais il est hélas plombé par la pesanteur dogmatique (et la cuistrerie faut bien le dire) des Wachowski (et de David Mitchell).
- Avatar de James Cameron (2009) : un film tout en forme et peu en fond, outrageusement manichéen et idéologisant, il offre malgré tout au spectateur la sensation d'une expérience relativement convaincante sur une autre planète. Ce qui pour un amateur de SF est déjà pas mal.

Du coup, voici les quatre titres de remplacement qui complètent mon Flop 10 (basé sur le Top 10 de Buckaroo) :
- Gravity de Alfonso Cuarón (2013) : l'imposture scientifique tellement décomplexée que la (mauvaise) SF serait sa seule excuse ;
- The Book Of Eli des Hughes Brothers (2010) : les attributs de la dystopie au service de la pire propagande religieuse, à gerber ;
- Looper de Rian Johnson (2012) : la SF temporelle qui plait aux bobos et qui se prend complètement les pieds dans le tapis (mais n'est pas Brannon Braga qui veut) ;
- Battleship de Peter Berg (2012) : ce que le mainstream hollywoodien produit de pire. Independence Day de Roland Emmerich (1996) tient presque du chef d'œuvre en comparaison.

Je réserve donc la 11ème place - ou place d'honneur - de ce Flop 10 à Star Trek Into Darkness de JJ Abrams (2013) : si insultant et pré-calibré que par contraste ST 2009 en deviendrait (?) supportable...


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#13 30-07-2015 10:28:52

mypreciousnico
Why ?

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

Très intéressant top 25 Yrad. Je me doutais un peu que tu te laisserais tenter à en mettre plus que 10 smile

Un top avec lequel je suis globalement d'accord, notamment sur des films comme La Route, Edge Of Tomorrow, Sunshine, K-Pax et Terminator 3, The Mist... Il y en à d'autres que je n'ai toujours pas vu comme Melancholia ou The Fountain ...
D'accord également sur les flops, à l'exception notable de Cloud Atlas que j'adore sans réserve et que je mettrais pour le compte dans mon top. J'avais aimé Looper au cinéma mais je l'ai revu considérablement à la baisse.

Un phrase me titille dans ton post big_smile

yrad a écrit :

A signaler également mon estime pour pas mal d'autres films SF/imaginaires (Maison des Idées comprise) sortis ces quinze dernières années, mais j'ai préféré me limiter à 25 titres (+ 2 bonus) pour éviter un effet de dilution.

Oserais-je te demander à quels films de la Maison des Idées tu fait référence ?

Captain America First Avenger peut-être... À moins qu'il ne s'agisse d'un film X-Men...

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#14 30-07-2015 13:12:44

IMZADI
Memory Alpha

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

Oublie de District 9, K-Pax, un film fantastique...
Allez hop mise à jour...

Pour les 3 Terminator, je les mets entre top et flop.


-"I'm a number, I'm not a free man, I'm the number NCC-1701..."

Beaucoup de choses que nous faisons tout naturellement nous deviennent difficiles dès l'instant où nous cherchons à les intellectualiser. Il arrive qu'à force d'accumuler les connaissances sur un sujet donné, nous devenions ignares.
- Texte mentat n°2 (Dune: Chapter House)

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#15 30-07-2015 17:11:15

dl500
TOS Forever

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

Très intéressant classement, il permet de bien voir la différence que l'on a tous concernant nos goûts cinématographiques.

Si T3 fut une de mes plus grandes déceptions à l'époque de sa sortie, je l'ai depuis grandement réhabilité.

Pour Edge of Tomorrow, ou 300, la forme m'a carrément fait sortir du film et que ce soit cette bouillie visuelle insupportable (si je veux vomir en me retournant la tête je monte dans un manège) ou 300, pour voir de telles couleurs l'alcool est tout indiqué. mdrwink D'ailleurs les 40 dernières minutes je les ai passés en accéléré, le supplice était trop difficile.
Watchmen, pourtant acheté en Blu-ray, je n'ai jamais pu arriver à la fin malgré 3 tentatives. Je n'ai rien compris, et j'ai trouvé cela d'un pénible...là aussi je suis passé à côté.
Iron Sky j'ai laissé aussi tomber, je m'attendais à tout autre chose. Complètement débile mais totalement assumé.

Assez d'accord sur The Dark Knight, probablement le plus grand film de super-héros à ce jour, écrasant et balayant d'un revers de la main toutes les photocopies de la maison des idées (non de l'idée, puisque c'est toujours la même). J'avoue un faible pour le premier Iron Man, même si terriblement formaté et manichéen, le jeu et la décontraction de Robert Downey jr relevant tout l'ensemble.

Allez, j'ai aussi beaucoup aimé Au delà d'Eastwood, Interstellar bien sur, Inception dans sa catégorie.

Un top 10 sera bien compliqué, parce qu'aucun film de cette catégorie ne m'a vraiment secoué...pas même Avatar.

Sur un plan purement visuel il y a cependant: SW3: ROTS bien sur et même le superbe (visuellement) Superman Returns. Allez j'y mets aussi le premier Underworld.

Très (trop) peu de films de ce siècle encore pour moi finalement...

Mon top serait dans une autre catégorie de films, ayant de plus en plus de mal avec les sfx par ordinateur (d'ailleurs je viens de m'acheter 2 énormes classiques d'Hollywood remasterisés en Blu-ray: Ben-Hur et Cléopâtre, histoire de profiter de l'argentique et de décors en réel).

Dernière modification par dl500 (30-07-2015 17:39:57)


L'être humain a deux vies. La seconde commence quand il se rend compte qu'il n'en n'a qu'une...

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#16 30-07-2015 20:18:17

Buckaroo
Gotta Light ?

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

Yrad a écrit :

The Book Of Eli des Hughes Brothers (2010) : les attributs de la dystopie au service de la pire propagande religieuse, à gerber ..

J'adore les frères Hughes , J'aime The Book Of Eli d'après leur vision des choses, pas celle que suposse l'objet en question :

" On se fout de savoir si c'est un bible , un Coran .. Ca aurait put être un morceau des Rolling Stones  que ça n'aurait pas changer le propos du film ..
C'est de culture , de patrimoine de l'Humanité dans son ensemble qu'il s'agit de préserver ..."

Des hommages à Leone , Mad Max , Zaitochi, El Topo  ..Denzel Washginston , Mila Kunis .. Tout pour me plaire ...

King Kong de Peter Jackson (2005) : Peter Jackson au sommet de son art, un pur état de grâce... pour un remake très supérieur à l'original de Merian C. Cooper & Ernest B. Schoedsack (1933)… pourtant lui-même cultissime.

Oh là , reviens camarade ! Tu vas trop loin , tu fais du hors piste lol , Je partage ton affection pour le King Kong de Jackson , mais ce n'est absolument pas un film de SF , c'est un film fantastique ...
Si il n'y avait eut de robot géants dans Pacific Rim , je n'aurai pas considéré ce dernier comme de la science fiction  ..

#13 – 300 de Zack Snyder (2006) : la plus convaincante des "animations live" d'une BD… et qui, à propos de l'Histoire mythique de la bataille des Thermopyles, illustre comme jamais l'aphorisme de Jean Cocteau : "l'art est un mensonge qui dit la vérité".

Non tu rigoles là ?!!!  This Sparta " j'en pisse encore de rire ....
Mais c'est pas con comme vision ... 300 comme un film de SF se déroulant sur une autre planète,  Spartia  & des aliens en slip .. Le film aurait une autre gueule que de raconter un morceau d'histoire dans son garage...
Que quoi que non , c'est toujours aussi visuellement hideux ... Je préfère Highlander II sans blague , c'est dire ..

#1 – The Road (La route) de John Hillcoat (2009) : le film dystopique ultime, un parcours initiatique vers le néant civilisationnel,

Excellent film , mais qui ne m'aura pas  autant marqué que les Mad Max , ou pris du plaisir avec Book Of Eli ..
& contrairement à Interstellar , ce n'est pas une relation parentale ou je me suis senti impliqué .. Néanmoins Viggo Mortensen et Kodi Smit Mc Phee sont excellent ..

un tel choc épistémologique que la saga Mad Max (y compris le dernier Mad Max: Fury Road) fait figure de Bambi à côté.

& c'est moi qu'on reproche sans cesse de basher gratuitement lol ... Y a pas photo Charlize Theron dans un Post Apo , C'est Fury Road  pour l'éternité ..
Y a pas photo ? Si il y a photo :

lynn-tru.top_.jpeg
Le futur de la SF sera  femme ou ne le sera pas !!


TrekCoreSig_Picard.jpg

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#17 31-07-2015 00:35:38

yrad
admin

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

mypreciousnico a écrit :

Très intéressant top 25 Yrad. Je me doutais un peu que tu te laisserais tenter à en mettre plus que 10 smile

J'ai édité plusieurs fois ma liste, afin de la consolider et la crédibiliser, en veillant à n'oublier aucun titre important et à étoffer mes commentaires justificatifs. D'un Top 20 au départ, le palmarès est passé à un Top 25, puis à un Top 30 ! Bon, promis, j'arrête là. lol
Finalement, la motivation (qui s'est progressivement imposée à moi) aura surtout consisté à attirer l'attention - ne fut-ce que brièvement si personne ne réplique - sur des films contemporains incontournables à mon sens... mais dont il ne m'a jamais été donné de discuter sur le forum.

mypreciousnico a écrit :

Un top avec lequel je suis globalement d'accord,

Eh bien, voilà qui me fait plaisir. smile

mypreciousnico a écrit :

D'accord également sur les flops, à l'exception notable de Cloud Atlas que j'adore sans réserve et que je mettrais pour le compte dans mon top.

Attention, Cloud Atlas ne figure pas dans mes Flops. J'ai justement bien précisé que je le sortais (avec Interstellar, Children Of Men, et Avatar) du Top 10 de Buckaroo en tant qu'équivalence de mon Flop 10.

Cloud Atlas avait en théorie tout pour me séduire, car il porte sur une thématique qui m'interpelle. Etant donné que je suis un vrai agnostique, les grandes interrogations existentielles et métaphysiques me passionnent, et cela couvre tout ce qui touche à la philosophie, à la mythologie, à la religion, au mysticisme, à l'inexplicable aussi...

Les religions possèdent au moins deux visages (comme tout ce qui impacte dans la société) :
- il y a le tropisme totalitaire, lorsque les religions s'érigent en vérités universelles, totalisantes, et obligatoires, avec leurs lots de systèmes liberticides de pensée, de codes pénaux obscurantistes, de vecteurs de sacralisation, de propagande, de manipulation, de drogue anxiolytique, tentant désespérément de figer l'évolution ;
- mais il y a aussi la soif de sens, lorsque les religions témoignent des éternels questionnements et angoisses humaines à travers les âges, apportant des ouvertures et des inspirations, des possibilité d'élévation mentales et spirituelles à l'échelle individuelle ou collective, immanente ou transcendante, sotériologique ou eschatologique.
Face à cette perpétuelle dualité, impossible pour moi de rejeter les religions en bloc. Ma démarche est donc à la fois fortéenne et zététique... aussi bien envers le gigantesque pan culturel et spirituel de la réincarnation que des autres croyances.
Or dans une industrie cinématographique de moins en moins occidentalo-centrée, il est juste lamentable que la métempsychose soit aussi peu représentée alors qu'on ne compte plus les films qui mettent en scène les crédos et hagiographies monothéistes.

Bien entendu, des OVNI comme par exemple Audrey Rose de Robert Wise (1977) ou encore Loong Boonmee raleuk chat (Oncle Boonmee) de Apichatpong Weerasethakul (2010) ont retenu toute mon attention, tout comme les trois épisodes The X Files consacrés à ce sujet (01x22 Born Again, 04x05 The Field Where I Died, 09x08 Hellbound).
Néanmoins ma frustration était suffisamment grande pour que je place pas mal d'espoir dans Cloud Atlas (enfin peut-être pas tant que ça finalement car j'avais tout de même déjà lu le roman de David Mitchell).
Les Wachowski ont toujours beaucoup d'ambition philosophique, mais le problème est qu'ils maîtrisent généralement mal ce dont ils prétendent parler savamment (c'est ce que je qualifie de "cuistrerie", un syndrome émergent) et/ou qu'ils détournent la neutralité épistémologique de leurs bonnes idées pour distiller diverses propagandes...

C'est exactement la même chose pour leur série Sense8 que j'ai suivie attentivement sur Netflix : plein de trucs formidables… et autant de trucs exaspérants. C'est la douche écossaise permanente. Et la contribution de JMS n'y a hélas pas changé grand-chose...

Du coup, plutôt que d'inclure Cloud Atlas dans mon Top 30, je lui ai préféré I Origins de Mike Cahill (2014) sur un thème relativement proche. Un film bien moins ambitieux certes, mais mieux maîtrisé sur le fond à mon sens.

mypreciousnico a écrit :

Un phrase me titille dans ton post big_smile
(…)
Oserais-je te demander à quels films de la Maison des Idées tu fait référence ?

Captain America First Avenger peut-être... À moins qu'il ne s'agisse d'un film X-Men...

De la même façon que je suis passionné de SF littéraire avant d'être passionné de SF audiovisuelle, ce sont les BD (européennes, comics, mangas) que j'aime surtout au départ. Du coup, j'ai toujours été très difficile envers leur adaptation à l'écran…

Après, l'univers de DC m'est toujours apparu comme davantage portable à l'écran (en terme d'iconisme assumé) que celui de Marvel (en raison d'un style de profondeur et de complexité au sein de la Maison des Idées qui a trop tendance à se réduire à des poncifs et des clichés dans le cadre du formatage cinématographique).

Du coup, la seule gymnastique psychologique viable (du moins pour moi), c'est de considérer Marvel au cinéma comme une sphère d'expression bien distincte de Marvel en comics, ce que j'ai petit à petit réussi à faire (mais non sans mal).
L'un des meilleurs exemples de cet "impératif de schizophrénie contrôlée", c'est la saga des X-Men… qui est mine de rien parvenue à se construire de façon à peu près cohérente à l'écran pourvu qu'elle soit considérée comme sa propre référence.
Et donc oui, j'apprécie la plupart des opus des X-Men, et tout particulièrement le premier (2000) et les deux derniers sortis (First Class et Days Of Future Past) que j'avais d'ailleurs un moment envisagé d'inclure dans mon Top… (avant de décider d'en exclure symboliquement les films de superpouvoirs et de fantasy à 100%).


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

Hors ligne

#18 31-07-2015 00:47:00

yrad
admin

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

Buckaroo a écrit :

J'adore les frères Hughes , J'aime The Book Of Eli d'après leur vision des choses, pas celle que suposse l'objet en question :

" On se fout de savoir si c'est un bible , un Coran .. Ca aurait put être un morceau des Rolling Stones  que ça n'aurait pas changer le propos du film ..

C'est cela oui… Et c'est probablement le morceau des Rolling Stones qui aurait également guidé les pas de l'aveugle Eli (Denzel) en pleine jungle post-apocalyptique… big_smile

Buckaroo a écrit :

C'est de culture , de patrimoine de l'Humanité dans son ensemble qu'il s'agit de préserver ..."

Juste le bel alibi chromé qui masque en fait la "croisade biblique" à la gloire de la King James Version (des premiers colons anglais puritains)... dont la parole est supposée sauver l'âme des hommes plongés en plein chaos... comme dans le Far West du 18ème siècle. mdr

Sur la thématique de la préservation du patrimoine de l'Humanité, la magnifique série post-apocalyptique Jeremiah (2002-2004) de J. Michael Straczynski est allée tellement loin, et avec une telle authenticité, que The Book Of Eli (2010), pourtant de six ans ultérieur et avec un tout autre budget, fait figure de fake en comparaison.

Buckaroo a écrit :

Des hommages à Leone , Mad Max , Zaitochi, El Topo  ..Denzel Washginston , Mila Kunis .. Tout pour me plaire ...

Désolé, je juge d'abord les films à ce qui leur est inhérent, à ce qu'ils apportent par eux-mêmes. Les hommages et les clins d'œil, c'est juste un bonus, dispensable qui plus est.

Buckaroo a écrit :

Oh là , reviens camarade ! Tu vas trop loin , tu fais du hors piste lol , Je partage ton affection pour le King Kong de Jackson , mais ce n'est absolument pas un film de SF , c'est un film fantastique ...
Si il n'y avait eut de robot géants dans Pacific Rim , je n'aurai pas considéré ce dernier comme de la science fiction  ..

J'ai clairement précisé au début de mon post que j'extrapolais au maximum ton parti pris initial en étendant la SF à son acception la plus large possible pour mon Top/Flop, c’est-à-dire comme synonyme d'imaginaire. Auquel cas, le fantastique et la fantasy deviennent des subdivisions de la SF. C'était d'ailleurs la définition que préféraient beaucoup d'auteurs classiques, comme Isaac Asimov, Rod Serling, ou Jack Vance, parce que cela leur évitait de perdre du temps en classements stériles alors que les œuvres cross-genres étaient appelées à devenir de plus en plus fréquentes...
Sans l'élargissement de la définition de SF, j'aurais moi-même été bien embêté pour mon Top. Par exemple, si l'on prend les définitions dans leurs acceptions les plus étroites, un film comme The Man From Earth de Richard Schenkman (2007) ne rentre dans aucune catégorie, ni SF, ni fantasy, ni fantastique, ni rien du tout ! Mais ce serait alors faire insulte aux intentions de Jerome Bixby… pour qui la SF était d'abord une expérience de la pensée et non un genre à codes. Et c'est ma vision aussi, c'est même ce qui m'a fait venir à l'origine vers la SF littéraire (bien avant la SF audiovisuelle), en suivant notamment des "philosophes de la SF" comme Olaf Stapledon. Le futurisme, l'espace, les technologies, les SFX ne sont pas indispensables à la SF. Car la SF se définit surtout par un élargissement du réel - "larger than life" comme on dit outre-Atlantique - ce qui couvre une infinité de possibilités.
D'ailleurs, dans une certaine mesure, les mythes et les religions, les rêves et les cauchemars de nos nuits, l'imagination humaine… c'est de la SF aussi. smile

Maintenant, si l'on décide de revenir aux classifications plus conventionnelles, King Kong n'est justement pas un film fantastique ! La définition moderne de "fantastique" est l'intrusion du surnaturel dans le quotidien. Ainsi, The Ring de Gore Verbinski (2002) et The Exorcism Of Emily Rose de Scott Derrickson (2005) sont des exemples de films fantastiques. Mais King Kong de Peter Jackson (2005) est à la limite un film de fantasy, quoiqu'il serait plus exact de le définir comme un film de rétro-SF, c'est à dire une "Julevernerie" moderne. Parce que toutes ces aventures consistant à découvrir des zones méconnues et isolées de notre planète où l'évolution aurait suivi un cours différent ou aurait été modifiée par quelques savants fous (Arthur Conan Doyle, H.G. Wells, Michael Crichton…), c'est ni plus ni moins un prolongement de la vision créative de Jules Verne… qui est bien considéré comme le père de la SF. (Bien sûr, du temps de Jules Verne, on parlait de "voyages fantastiques", seulement il n'est plus possible d'ignorer les glissements sémantiques sur plus d'un siècle : à l'époque de Jules Verne, le vocable "science-fiction" n'existait pas et tout ce qui sortait de l'ordinaire était qualifié de "fantastique".)

Buckaroo a écrit :

Non tu rigoles là ?!!!  This Sparta " j'en pisse encore de rire ....
Mais c'est pas con comme vision ... 300  comme un film de SF se déroulant sur une autre planète,  Spartia  & des aliens en slip .. Le film aurait une autre gueule que de raconter un morceau d'histoire dans son garage...
Que quoi que non , c'est toujours aussi visuellement hideux ... Je préfère Highlander II  sans blague , c'est dire ..

Par-delà les partis pris visuels que chacun est libre d'adorer ou de détester, le film 300 vérifie – comme nombre de BD de Frank Miller – le principe de l'allégorisation extrême poussée jusqu'à l'épure. Peu importe que les costumes et les décors soient fantaisistes, l'essentiel est que l'œuvre rende justice non à l'Histoire, mais au mythe que cette Histoire a fait naître. L'important n'est plus la réalité de la bataille des Thermopyles… ou de celle de Qam-Chee (sur Qo'noS), mais la façon idéalisée dont les Klingons se la remémorent et la façon dont le mythe de Kahless a façonné leur société et leur mémoire collective. C'est l'essence même du théâtre (sacré ou profane) qui pendant des millénaires fut la principale façon de transmettre la mémoire de génération en génération. Et c'est avec cet art de l'hyperbole et de la commémoration que 300 a renoué, magnifiquement je dois dire. En ce sens, il s'inscrit dans la même forme d'expression que le très très inspiré ST VOY 06x22 Muse ou encore que le génialissime Dogville (2003) de Lars von Trier (un de mes films préférés tout genre confondu, j'ai d'ailleurs failli le mettre en tête de mon Top 30, mais j'ai eu peur que l'on vienne me reprocher d'étirer un peu trop la définition de la SF lol ).

Buckaroo a écrit :

Excellent film , mais qui ne m'aura pas  autant marqué que les Mad Max , ou pris du plaisir avec Book Of Eli ..
& contrairement à Interstellar , ce n'est pas une relation parentale ou je me suis senti impliqué .. Néanmoins Viggo Mortensen et Kodi Smit Mc Phee sont excellent ..

Perso, je déteste les soaps, et je me moque pas mal des relations parentales, filiales, fraternelles, avunculaires, maritales, sexuelles, ou incestueuses entre les gens. tongue

L'intérêt et la force de The Road ne s'est heureusement jamais limitée aux relations père/fils*, mais s'est portée sur la peinture implacable d'une planète à l'agonie, où l'unique "espoir" se limite à essayer de survivre un jour de plus ou bien se suicider…
Il n'existe en fait qu'un seul autre film qui atteigne le même degré de désespérance post-apocalyptique absolue, c'est le long métrage russe Pisma myortvogo cheloveka (Les lettres d'un homme mort) de Konstantin Lopouchanski (1986), une expérience qui vous saisit à la gorge et dont vous ne ressortez pas indemne.

[* Et c'est justement l'une des supériorités de The Road sur Interstellar. Ce film de Nolan a sémantiquement sacrifié l'idée, le concept, le collectif, et toute la big picture à la trivialité d'un nombrilisme autocentré. Partir si loin avec de si grandes ambitions… pour tomber finalement dans la dynamique récurrente et sans intérêt de 99% des sitcoms familiales, ça laisse une certaine amertume en bouche pour un vrai amateur de SF.]


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#19 31-07-2015 14:15:12

mypreciousnico
Why ?

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

yrad a écrit :

D'un Top 20 au départ, le palmarès est passé à un Top 25, puis à un Top 30 ! Bon, promis, j'arrête là. lol

Ça me rappel ton top 50 ciné qui contenait… 100 ou 150 films smile

yrad a écrit :

Attention, Cloud Atlas ne figure pas dans mes Flops. J'ai justement bien précisé que je le sortais (avec Interstellar, Children Of Men, et Avatar) du Top 10 de Buckaroo en tant qu'équivalence de mon Flop 10.

Oups, j’avais mal lu damn

yrad a écrit :

Face à cette perpétuelle dualité, impossible pour moi de rejeter les religions en bloc. Ma démarche est donc à la fois fortéenne et zététique... aussi bien envers le gigantesque pan culturel et spirituel de la réincarnation que des autres croyances.

Oui, c’est mon cas également. Je ne suis pas croyant, mais les religions, en tant que sujet d’étude si j’ose dire, m’intéressent.

yrad a écrit :

Les Wachowski ont toujours beaucoup d'ambition philosophique, mais le problème est qu'ils maîtrisent généralement mal ce dont ils prétendent parler savamment (c'est ce que je qualifie de "cuistrerie", un syndrome émergent) et/ou qu'ils détournent la neutralité épistémologique de leurs bonnes idées pour distiller diverses propagandes...

Oui c’est vrai. J’aime bien le cinéma des Wachowski (à l’exception de Jupiter Ascending que j’ai trouvé absolument navrant), mais c’est beaucoup moins intelligent qu’on aimerait nous le faire croire.

yrad a écrit :

Du coup, la seule gymnastique psychologique viable (du moins pour moi), c'est de considérer Marvel au cinéma comme une sphère d'expression bien distincte de Marvel en comics, ce que j'ai petit à petit réussi à faire (mais non sans mal).

Très clairement, le Marvel ciné est très différent de sa source comics.
Le principal problème des films produits directement par Marvel est à la fois sa grande force : l’univers partagé.

Certains films ne sont pas autonomes et sont en réalité autant d’épisodes d’un serial bien plus vaste. Certes, certains sont plus isolés que d’autres, comme le récent Antman, mais globalement, on sent que chaque film prépare en réalité ce qui vient après. Le problème, c’est que cette logique n’est pas toujours exploitée jusqu’au bout AMHA.

Sans compter qu’a tout cela, il faut ajouter les trois (pour le moment) série TV se déroulant dans le même univers.

Ceci dit, c’est un problème qui entache aussi souvent les comics, dans la mesure où les séries individuelles sont souvent bridées et/ou contrariées par le dessein éditorial général, à l’image des cross-over à répétition.
Un dessein qui a, par exemple, sérieusement fait baisser la qualité de la seconde moitié du run de JMS sur Amazing Spider-Man.

L’autre souci, au cinéma, c’est l’abus de Macguffin et le manque d’ambition de fond. C’est pour ça que, comme toi, j’ai une préférence pour les X-Men au ciné.

yrad a écrit :

Et donc oui, j'apprécie la plupart des opus des X-Men, et tout particulièrement le premier (2000) et les deux derniers sortis (First Class et Days Of Future Past) que j'avais d'ailleurs un moment envisagé d'inclure dans mon Top… (avant de décider d'en exclure symboliquement les films de superpouvoirs et de fantasy à 100%).

Pour ma part, je les inclurais très probablement dans mon top, au moins ces trois là smile

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#20 31-07-2015 17:21:39

yrad
admin

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

mypreciousnico a écrit :
yrad a écrit :

D'un Top 20 au départ, le palmarès est passé à un Top 25, puis à un Top 30 ! Bon, promis, j'arrête là. lol

Ça me rappel ton top 50 ciné qui contenait… 100 ou 150 films smile

Le problème ne concerne pas les films qu'on intègre au Top, mais ceux qu'on laisse à l'écart pour respecter l'échantillonnage fixé.
Improviser en deux minutes une short list (disons un Top 10) est très aisé. Mais la difficulté survient lorsqu'on commence à y réfléchir sérieusement, et surtout lorsqu'on se met à raisonner en terme d'équité ! C'est à dire en ne considérant pas seulement le résultat final in abstracto, mais le résultat rapporté au contexte, aux moyens de production, au budget, à la promo médiatique, à la reconnaissance publique/critique, aux intentions des auteurs, aux effets de mode, à la pérennité et à la longévité du fond, etc... Et dans mon cas, cette "quête d'équité" se traduit par le désir croissant - au fur et à mesure de la réflexion - de mettre en avant des films peu connus et/ou peu reconnus, notamment des productions non anglo-américaines, des indés et des Z. Il était donc temps que je stoppe la machine, sans quoi ma liste serait bientôt devenue "indigeste"... mdr


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
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#21 31-07-2015 17:40:06

mbuna
I don't know you

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

Oui mais c'est justement l'enjeu d'un top 10, tu es un tricheur Yrad mock Tu décides d'extrapoler au maximum le parti pris initial puis tu te sens obligé de stopper la machine...
Nan nan nan, un top c'est un top et il porte dans sa nature même toute cette difficulté.

Remarque j'ai eu le problème inverse, j'ai pris un sens plutôt strict (même un sens personnel), ce qui fait que je n'ai même pas réussi à mettre 10 films. Si j'avais su qu'on pourrait y inclure les X-Mens et la fantasy ???!!?? Remarque cela n'aurait pas fait forcément monter ma liste pour autant mdr

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#22 31-07-2015 19:27:11

yrad
admin

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

mbuna a écrit :

Oui mais c'est justement l'enjeu d'un top 10, tu es un tricheur Yrad mock Tu décides d'extrapoler au maximum le parti pris initial puis tu te sens obliger de stopper la machine...
Nan nan nan, un top c'est un top et il porte dans sa nature même toute cette difficulté.

Et c'est précisément du fait de cette difficulté que j'ai consacré du temps à ce Top... et que j'ai pris la peine d'expliquer ma démarche & mes choix.

Après, je ne vois pas du tout en quoi j'ai triché ! J'ai au contraire été d'emblée transparent puisque j'ai bien veillé à définir avec précision chaque paramètre (SF, champ temporel, échantillonnage…) puis à assumer publiquement les mises à jour répétées de ma liste.
Pour autant, "arrêter la machine" au bout de 24 h me semblait raisonnable (je n'allais tout de même pas continuer à updater et/ou allonger mon Top éternellement sink).
Quant à multiplier par trois le nombre (Top 30 au lieu de Top 10), c'est assez fairplay puisque c'est justement proportionné à l'élargissement du spectre de la SF (dans son sens étroit actuel) à tout l'imaginaire (composé en gros de trois genres : SF + fantasy + fantastique).

Maintenant, cette histoire de classification est vraiment une obsession contemporaine qui veut tout nomenclaturer et étiqueter. Durant le Golden Age, la SF ne souffrait pas de ce type de délimitation codifiée. Les pulps et autres magazines spécialisés (Weird Tales, Amazing Stories, Astounding Stories, Wonder Stories…) publiaient indifféremment tout ce que l'on tient désormais absolument à compartimenter en SF / fantasy / fantastique. Alors, j'ai peut-être soixante ans de retard, mais je demeure fidèle à une vision classique de la SF qui serait le plus large des métagenres au point d'englober tous les autres (et qu'on appelait au 19ème siècle le "fantastique"). Evidemment, tout ça est du nominalisme (i.e. une question de vocabulaire) puisqu'il suffit de remplacer "SF" (dans le sens classique) par "imaginaire" (dans le sens actuel).
Quant aux bases philosophiques qu'il est toujours essentiel selon moi de distinguer par soucis de cohérence intellectuelle (et de nombreux débats dans ce forum peuvent en témoigner), il m'apparaît de plus en plus clair aujourd'hui qu'elles sont davantage fonction des œuvres/univers/auteurs spécifiques que de la taxonomie contemporaine SF/fantasy/fantastique (étant donné l'étendue et la profondeur des croisements ou des superpositions).

Quoi qu'il en soit, Mbuna, si tu veux absolument un Top 10 et pas davantage... ben il te suffit de considérer juste les 10 premiers titres de ma liste... qui forment mine de rien un palmarès assez représentatif de mes goûts en SF. mock

Mais si tu veux un Top 10 de la SF au sens le plus étroit pour le 21ème siècle, eh bien désolé, je ne peux pas fournir ! Tout simplement parce que plus des deux tiers des films de ma liste sont à cheval sur plein de trucs. Et c'est de plus en plus souvent le cas dans les productions actuelles. A l'exemple du super-héroïsme qui chez DC relève en général de la SF (au sens étroit) saupoudré de fantasy, mais qui chez Marvel relève plutôt de la fantasy mâtinée de fantastique et de SF (au sens étroit). Du coup, comment caser ça dans un Top 10 de la SF dans l'acception restreinte/contemporaine ?
Le mieux que je puisse alors te proposer, c'est de déplacer mon Top 30 de l'imaginaire dans un topic dédié… du moins si tu penses qu'il fait injure au topic lancé par Buckaroo. mdr

mbuna a écrit :

Remarque j'ai eu le problème inverse, j'ai pris un sens plutôt strict (même un sens personnel), ce qui fait que je n'ai même pas réussi à mettre 10 films. Si j'avais su qu'on pourrait y inclure les X-Mens et la fantasy ???!!?? Remarque cela n'aurait pas fait monter ma liste pour autant mdr

Chacun est libre de ses choix, de ses définitions, de ses posts… tant que les choses sont franches et honnêtes. wink
Le premier post de Buckaroo n'a pas un caractère contractuellement engageant. Ce n'est pas un concours. Ce n'est pas même un sondage/scrutin (avec des contraintes de volume ou de délai).
Donc si tu veux ne poster qu'un Top 5 ou même un Top 1 (comme Dvmy en quelque sorte), tu es complètement libre de le faire dans ce fil, Mbuna ! Et si d'aventure tu estimes que ton Top est trop éloignée du titre (ou de l'esprit) du topic, ben tu crées juste un nouveau topic. tongue

Personnellement, j'avais considéré que, sur le fond, l'élément vraiment déterminant de ce topic n'était pas le nombre après "Top" ni la largeur du spectre de la SF, mais la période temporelle considérée (c’est-à-dire le 21ème siècle).
Toutefois, au regard de certaines réactions nonobstant mon soin à composer le Top, je me dis maintenant que j'ai peut-être eu tort de ne pas le dédier à un nouveau topic… oops


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#23 31-07-2015 22:08:36

mbuna
I don't know you

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

Faudrait savoir Yrad : si tu considères que la plupart des oeuvres que tu choisis sont à cheval sur plusieurs genres, tu ne peux donc logiquement pas par ailleurs dire être fairplay de proposer un top30, signifiant ainsi que chacune de ses composantes doit être mutuellement exclusive (10+10+10), tu comptes des éléments plusieurs fois tongue

Mais ne prends pas mal cette petite boutade envers toi, c'est plutôt une auto critique de ma part : je dois connaître les 2/3 de ta liste et en avoir vu même pas 1/5 (en cela je te remercie de me donner toutes ces idées), dur dur la vie de famille qui plus est dans un endroit bien loin de possibilités de sorties ciné ou même de soirées éclectiques. Un top a priori n'est pas une liste à la Prevert, il porte un e délimitation dans sa définition, il ne peut a priori pas être alimenté éternellement puisque par nature il est fait de choix et d'éliminations. Or tu as décidé de t'arrêter au bout de 24 heures sinon tu pouvais ne jamais t'arrêter, alors qu'en plus on ne parle que du 21eme siècle. Y'a un truc que je ne comprends pas, et surtout je crois que je t'envie.

Ou alors tu ne fais pas vraiment de choix, tu as envie de porter tout ce que finalement tu apprécies (c'est là où j'ai parlé de triche). Mais alors dans ce cas avec tout ce que tu as vu,  tu te mets une épine dans le pieds supplémentaire à élargir autant la définition puisque ton spectre augmente d'autant.
Bref,  tu aimes te faire du mal tongue

J'ai du mal avec cette définition de l'imaginaire même si elle correspond à la définition actuelle et aux rangements sur les étalages  : je la trouve bien trop large pour pouvoir mettre fantasy et sf côte à côte, et donc finalement pas assez exhaustive. Puisqu'alors AMHA il y'a encore d'autres genres qui rentrent dans cette catégorie de littérature de l'imaginaire. T'as vu,  moi non plus je ne suis pas les diktats de la mode et la drogue de l'étiquetage.

Pour moi SF et Fantasy sont d'une certaine manière les 2 genres les plus opposés, sans être pour autant forcément exclusifs l'un de l'autre dans une même oeuvre évidement. Je rejoins totalement les grands auteurs que tu as cités et que je connaissais déjà très bien.  Enfin,  il n y'a pas non plus un consensus entre eux,  je suis plus proche de la définition d'un Bradbury (vision très large de la SF tout en restant sur ses fondamentaux) que d'un Clark par exemple,  alors que je préfère bien souvent les oeuvres du 2ème au 1er. Il est bien difficile de trouver des éléments qui pourraient laisser place à une interprétation magique dans ses oeuvres, même lorsqu'il dépeint une technologie qui nous dépasse.

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#24 01-08-2015 12:42:57

matou
modérateur

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

Sympa comme top Yrad. J'ai coché certains films sur ma liste des films à voir.

Pour l'histoire du top, j'aime bien quand il y a du rab, j'adore la promotion des choses moins connues.Donc ma gourmandise et coté insatiable te remercient!

Et pour équilibrer, je vais faire un TOP 5 moi.

1-Avatar
Un film qui a fait progresser la manière possible de voir du cinéma, une histoire classique et bien traitée. Un succès populaire.

2-Star Trek Némésis
Le chant du cygne. La première fois que je l'ai vu, j'ai trouvé l'équipage trop vieux pour cette aventure. C'est justement le gros défaut du film, ne pas vraiment prendre en compte le vieillissement de l'équipage. Sur le reste, le film a bien des atouts qu'un réalisateur vraiment impliqué aurait pu magnifier.

3- Avalon et Solaris
Envoutants, complexes, peut-être trop. Mais une expérience singulière qui marque le spectateur comme rarement.

4-Equilibrium
Un film double. Une chorégraphie des combats qui part dans l'absurde et un fond, des décors et une interprétation tout en profondeur. Drôle de mélange. Mais la sincérité du réalisateur emporte l'adhésion.

Mention à
Gravity (un film qui a rappelé à tous combien 2001 avait de l'avance et qui permettra peut être enfin d'avoir un film de SF prenant en compte la réalité de l'espace)
La revanche des Siths (mon préféré de la prélogie, qui est second dans mon top SW)
District 9 (original et très sud africain)
Tron: l'héritage (visuellement et musicalement envoutant, mais un scénario tellement pas à la hauteur)
Time out: bonne idée, bon début, mais une fin mauvaise
The last days of mars (mise en scène très soignée au service d'un propos pessimiste. Tellement pessimiste qu'il appauvrit le film)
Hors du temps (raison de sensibilité personnelle)
Moon (pas besoin d'y revenir)
Et bien d'autres plus connus.

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#25 02-08-2015 00:26:22

yrad
admin

Re : Les Grands Films SF du XXIème Siécle

mbuna a écrit :

Faudrait savoir Yrad : si tu considères que la plupart des oeuvres que tu choisis sont à cheval sur plusieurs genres, tu ne peux donc logiquement pas par ailleurs dire être fairplay de proposer un top30, signifiant ainsi que chacune de ses composantes doit être mutuellement exclusive (10+10+10), tu comptes des éléments plusieurs fois tongue

Ce n'est pas que je compte les éléments (= films) plusieurs fois mais c'est que nous sommes dans un ensemble fini de composantes (= genres) non disjointes, les composantes (≠ éléments) ne sont donc pas mutuellement exclusives (et pourrait donc atteindre au maximum un total de 90 et non de 30). C'est même le propre de mon Top 30, parce que c'est le propre de la SF d'aujourd'hui : elle est de moins en moins "pure" (au sens de la définition restreinte) et le plus souvent cross-genres imaginaire (pas ma faute hein tongue).

Maintenant, si la nature de la SF a pas mal changé au 21ème siècle, mes goûts eux sont restés intacts ! Tu pourras ainsi constater que dans mon Top 30, il n'y a pas un seul film de fantasy à 100% ni de superpouvoirs (exit X-Men que pourtant j'apprécie, Superman, The Lord Of The Rings, The Hobbit, Star Wars...).

Bon, j'ai bien compris que nous avons glissé dans un jeu rhétorique au degré n. wink

mbuna a écrit :

Mais ne prends pas mal cette petite boutade envers toi, c'est plutôt une auto critique de ma part : je dois connaître les 2/3 de ta liste et en avoir vu même pas 1/5 (en cela je te remercie de me donner toutes ces idées), dur dur la vie de famille qui plus est dans un endroit bien loin de possibilités de sorties ciné ou même de soirées éclectiques. Un top a priori n'est pas une liste à la Prevert, il porte un e délimitation dans sa définition, il ne peut a priori pas être alimenté éternellement puisque par nature il est fait de choix et d'éliminations. Or tu as décidé de t'arrêter au bout de 24 heures sinon tu pouvais ne jamais t'arrêter, alors qu'en plus on ne parle que du 21eme siècle. Y'a un truc que je ne comprends pas, et surtout je crois que je t'envie.

Ou alors tu ne fais pas vraiment de choix, tu as envie de porter tout ce que finalement tu apprécies (c'est là où j'ai parlé de triche). Mais alors dans ce cas avec tout ce que tu as vu,  tu te mets une épine dans le pieds supplémentaire à élargir autant la définition puisque ton spectre augmente d'autant.
Bref,  tu aimes te faire du mal tongue

Pas de soucis, Mbuna, j'ai pris cette boutade par le bon côté. D'autant plus que je trouve ton post plein d'esprit. C'est un peu de la géométrie non euclidienne. wink

mbuna a écrit :

J'ai du mal avec cette définition de l'imaginaire même si elle correspond à la définition actuelle et aux rangements sur les étalages  : je la trouve bien trop large pour pouvoir mettre fantasy et sf côte à côte, et donc finalement pas assez exhaustive. Puisqu'alors AMHA il y'a encore d'autres genres qui rentrent dans cette catégorie de littérature de l'imaginaire. T'as vu,  moi non plus je ne suis pas les diktats de la mode et la drogue de l'étiquetage.

Pour moi SF et Fantasy sont d'une certaine manière les 2 genres les plus opposés, sans être pour autant forcément exclusifs l'un de l'autre dans une même oeuvre évidement. Je rejoins totalement les grands auteurs que tu as cités et que je connaissais déjà très bien.  Enfin,  il n y'a pas non plus un consensus entre eux,  je suis plus proche de la définition d'un Bradbury (vision très large de la SF tout en restant sur ses fondamentaux) que d'un Clark par exemple,  alors que je préfère bien souvent les oeuvres du 2ème au 1er. Il est bien difficile de trouver des éléments qui pourraient laisser place à une interprétation magique dans ses oeuvres, même lorsqu'il dépeint une technologie qui nous dépasse.

Eh mais tu sais bien que j'estime moi aussi (pour l'avoir écrit plusieurs fois sur le forum) que la SF (canal restreint/moderne) et la fantasy sont les deux genres les plus opposés… du moins sur les terrains philosophique et épistémologiques.

Seulement en même temps, parce que nous sommes dans une réalité multidimensionnelle, la SF (canal moderne) et la fantasy sont unis dans un ensemble plus vaste, celui de l'imaginaire, que l'on nommait à l'ère des pulps la SF (canal historique), et au 19ème siècle le fantastique.
Quel que soit finalement son nom à travers les âges, ce métagenre – donc métaphilosophique – était parfaitement introduit par la voix hypnotique de Rod Serling durant l'ouverture de chaque épisode de The Twilight Zone : "You unlock this door with the key of imagination. Beyond it is another dimension - a dimension of sound, a dimension of sight, a dimension of mind. You're moving into a land of both shadow and substance, of things and ideas. You've just crossed over into the Twilight Zone."
Du coup, absolument tout pouvait arriver dans un épisode de Twilight Zone : de la SF (canal moderne), du fantastique, de la fantasy, de l'abstraction, de l'absurde, de l'impensable. Pour Rod Serling, la vraie SF était justement le plus vaste ensemble possible, un tesseract de dimension infinie.

Il n'existe évidemment aucun consensus sur les définitions, chaque auteur et chaque connaisseur ayant finalement la sienne...
Pour ma part, j'aime à voir la SF (canal moderne) et la fantasy comme appartenant à un même axe imaginaire, mais situé l'une et l'autre aux deux extrémités opposées. Des extrémités qui peuvent éventuellement se rejoindre par le centre ou par le point à l'infini, comme dans les œuvres de Jack Vance, de Lord Dunsany, ou de Terry Pratchett (qui font partie des auteurs majeurs).
Et comme la droite est en fait un plan (ben oui, il ne fallait pas le regarder en coupe mdr), la composante fantastique (dans le sens actuel) introduit une dimension imaginaire supplémentaire.
Et comme ce plan est en fait un espace… (bon, je te laisse indexer toi-même l'axe des z avec les autres "genres" de l'imaginaire auxquels tu faisais allusion, Mbuna tongue).

En fait, c'est essentiellement au sein d'un même univers imaginaire connexe que se pose vraiment le problème pratique de la confusion ou du mélange des genres. Car comme la fantasy est généralement totalitaire (encore qu'il existe des exceptions comme chez Pratchett), mélanger SF (canal moderne) et fantasy dans une même réalité peut s'avérer incohérent ou paupérisant, ladite réalité basculant alors sous le seul empire de la fantasy (philosophiquement parlant).


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