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#126 01-03-2015 13:25:46

mypreciousnico
Why ?

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

Je n'ai pas le temps de développer mais j'y reviendrais.
Comme peuvent le laisser penser mes posts ci-dessus, moi aussi je me considère désormais comme un Gater modéré smile
Ce revisionnage de la franchise fut une gourmandise de tous les instants. En ce moment je prend même mon pied sur Universe alors que cette série m'avait lassé à l'époque (je reviendrais sur Universe).

Comme Yrad, je trouve que la qualité de la franchise va croissante. Les dernières saisons de SG1 sont excellentes, surtout croisées avec Atlantis. Et la forme suis le même chemin : c’est de plus en plus beau, de mieux en mieux réalisé... Sur Universe je suis estomaqué par la qualité des SFX, c’est vraiment bluffant.

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#127 01-03-2015 14:25:08

scorpius
Nowhere Man

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

mypreciousnico a écrit :

En ce moment je prend même mon pied sur Universe alors que cette série m'avait lassé à l'époque (je reviendrais sur Universe).
(...)
Sur Universe je suis estomaqué par la qualité des SFX, c’est vraiment bluffant.

Ca fait plaisir à lire smile
J'entretiens également une drôle de relation avec SGU, lors de mon tout premier visionnage je m'étais globalement fait chier royalement, n'y voyant qu'un sous-BSG2003 dans la forme. C'est vraiment avec mon second visionnage que je suis tombé sous le charme, c'est d'ailleurs ce visionnage, (ainsi que vos posts, à toi & Yrad prenants la défense du Gateverse) qui m'a poussé à découvrir l'ensemble de la franchise en 2011.

Et aujourd'hui, je n'ai qu'une hâte c'est de m'y replonger. Je crois que l'une des choses les plus impressionnantes de la série à mes yeux doit être sa direction artistique. Il est remarquable de constater à quel point le Destinée crédibilise la culture des anciens, donnant à leur technologie une véritable courbe de progression. Ca donne une saveur préquelle à la série (Yrad en parle ) que lors de mes précédents visionnages je n'avais forcément pas du tout capté...

Dernière modification par scorpius (01-03-2015 14:32:07)

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#128 01-03-2015 16:13:43

matou
modérateur

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

Stargate Universe est l'élément de la franchise qui se prend le plus au sérieux. Pourquoi pas. La première saison comporte trop d'éléments américains pour que je l'apprécie pleinement. Elle est pour moi, le "miroir" de la saison 1 de STG1, dont les "défauts" m'attendrissent.
La saison 2 en revanche est vraiment meilleure, donne tout le potentiel de la série qui était présent dès le début. J'aurai bien aimé voir une saison 3

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#129 01-03-2015 19:12:16

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

Ah Stargate, j'aurais tellement à en dire mais je n'ai pas le courage de me lancer dans des posts kilométriques. J'ai de plus en plus tendance à réhabiliter SG-1 ces derniers temps, surtout après les deux belles cochonneries que je viens de voir, à savoir B5 et Farscape qui, après une première saison prometteuse et malgré un univers à part, une ambiance sexuée, un look SM et des aliens originaux plonge dans la médiocrité et la débilité la plus totale par la suite, se foutant carrément du spectateur en perdant toute crédibilité. Le fun j'aime bien à petites doses, mais le débile non.

Les défauts de SG-1 restent les mêmes depuis toujous: c'est très répétitif, ça louche aussi bien du côté de X-Files que de Star Trek (allant même parfois jusqu'au plagiat pur et simple), ça n'invente rien mais s'approprie tout, c'est toujours les mêmes décors naturels ou non qui sont utilisés, la direction artistique est très pauvre... oui mais au final Stargate SG-1 est bien plus sympathique que les autres séries de SF de la même époque et se laisse regarder sans déplaisir...mis à part les deux dernières saisons ultra caricaturales et ultra pro-Bush avec en tête d'affiche cette endive de Ben Browder, absolument insupportable et toujours aussi nul.


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#130 01-03-2015 22:16:29

matou
modérateur

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

Pourquoi pro-Bush?
Je dis ça en n'étant pas très fan des deux dernières saisons aussi.

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#131 01-03-2015 22:28:29

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

Les Ori sont sont inspirés par les fanatiques religieux à la Ben Laden, et c'est traité sans finesse: Les gentils chrétiens américains qui détiennent la vérité contre les méchants fanatiques, le tout baignant dans un discours d'ultra droite et un patriotisme écoeurant.


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#132 01-03-2015 22:51:13

matou
modérateur

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

Et tes antagonistes préférés dans SG1?

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#133 01-03-2015 22:53:57

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

Probablement les réplicateurs, bien que très inspirés par les Borgs.


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#134 01-03-2015 23:06:13

matou
modérateur

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

Et ta saison préférée?

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#135 01-03-2015 23:11:58

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

La première. Souvent les premières saisons sont mes préférées: TOS, TNG, TWILIGHT ZONE. STARGATE...


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#136 01-03-2015 23:46:33

mypreciousnico
Why ?

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

scorpius a écrit :
mypreciousnico a écrit :

En ce moment je prend même mon pied sur Universe alors que cette série m'avait lassé à l'époque (je reviendrais sur Universe).
(...)
Sur Universe je suis estomaqué par la qualité des SFX, c’est vraiment bluffant.

Ca fait plaisir à lire smile

Pour tout te dire, j’ai longtemps hésité avant de visionner SGU.
En fait, la question de son visionnage est en suspend depuis que j'ai revu le film original et que je me suis lancé dans l'intégralité de la saga.
Ce n’est que récemment, alorsd que la fin d'Atlantis approchait et que j'avais encore faim de SF, que je me suis dit que je me devait de terminer Stargate jusqu'au bout. Ce que je n'ai donc jamais fait, puisque je n'avais pas terminé la saison 2 à l'époque. Plus précisément la série/franchise fut annulée avant que je termine le visionnage de la saison, j'avais abandonné par dépit mad

Par ailleurs, je me devait de laisser une seconde chance à SGU. De la revoir posément, sans à priori, en étant maintenant plus accroc à l'univers.

Et ça fonctionne bien, car pour le moment j'accroche aux parti pris du show. Je note notamment un chef d’œuvre, de taille : Time, un épisode dérangeant mais génial.

scorpius a écrit :

Et aujourd'hui, je n'ai qu'une hâte c'est de m'y replonger. Je crois que l'une des choses les plus impressionnantes de la série à mes yeux doit être sa direction artistique.

Exact, comme je le pointais, la série est absolument magnifique : décors, SFX, photo... et, comme Yrad le pointait, les magnifiques vues de l'espace et cette musique !

Certes, sur la forme je regrette quelques tics de réalisation qui viennent gâcher la fête, comme le shakin camera. mais si je suis honnête, c'était déjà parfois présent dans Atlantis.

scorpius a écrit :

Il est remarquable de constater à quel point le Destinée crédibilise la culture des anciens, donnant à leur technologie une véritable courbe de progression. Ca donne une saveur préquelle à la série (Yrad en parle ) que lors de mes précédents visionnages je n'avais forcément pas du tout capté...

Oui tout à fait. Une technologie des ancien mais qui précède tout ce que la franchise nous en a déjà montré. C’est fascinant.

matou a écrit :

Stargate Universe est l'élément de la franchise qui se prend le plus au sérieux. Pourquoi pas.

C'est mon regret, que le style tranche trop avec ce qui se faisait avant. Si la série avait été introduite proprement dans le reste de la saga comme le fut Atlantis en son temps, je me demande si ça n'aurait pas été moins choquant.

matou a écrit :

La saison 2 en revanche est vraiment meilleure, donne tout le potentiel de la série qui était présent dès le début. J'aurai bien aimé voir une saison 3

C’est ce que tout le monde dit, que la saison 2 est bien meilleure. J'ai du n'en voir que 5 ou 6 épisodes à l'époque, dur de se prononcer pour le moment.

dvmy a écrit :

Les Ori sont sont inspirés par les fanatiques religieux à la Ben Laden, et c'est traité sans finesse: Les gentils chrétiens américains qui détiennent la vérité contre les méchants fanatiques, le tout baignant dans un discours d'ultra droite et un patriotisme écoeurant.

Justement, les Ori m'évoquent bien plus les fanatiques Chrétiens de droite à l'américaine que quoi que ce soit d'autre.

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#137 02-03-2015 00:59:28

scorpius
Nowhere Man

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

mypreciousnico a écrit :

Justement, les Ori m'évoquent bien plus les fanatiques Chrétiens de droite à l'américaine que quoi que ce soit d'autre.

Assez d'accord, les Oris ne sont jamais assimilés à du terrorisme façon Bin Laden. Au contraire, avec leur puissance militaire, leur supériorité technologique et tout le reste, il y a quelque chose d'une caricature de ce qu'on peut retrouver de pire dans l'amérique de W Bush (d'ailleurs quand les Oris évoquent les anciens, ça fait penser au fameux "axe du mal" mdr ).

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#138 02-03-2015 06:42:29

yrad
admin

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

Bon, on touche-là à la pierre d'achoppement que j'évoquais dans mon précédent post

"Bushiste", ou plus exactement "républicaine" au sens états-unien (et finalement au sens romain), Stargate SG-1 l'a toujours été, depuis sa toute première saison ! Car c'est une série américano-canadienne, développée par des showrunners plutôt de droite (Glassner est étatsunien, Wright et Cooper sont canadiens), supposés se dérouler dans l'Amérique contemporaine, et exaltant les valeurs très patriotiques de l'armée américaine (au point d'avoir vu ses épisodes validés par l'USAF – il serait tentant d'y voir une forme de propagande).
Seulement, la couleur politique et la volonté de porter à l'écran la réalité américaine contemporaine ne m'ont jamais posé un quelconque problème… tant que la démarche est intellectuellement honnête, c'est à dire tant que les auteurs ne tentent pas de manipuler les spectateurs en dissimulant leurs véritables intentions. Oui, Stargate s'inspire énormément des thématiques de Star Trek mais en les appliquant à la société conspirationniste de The X Files (c’est-à-dire en gros la nôtre)… si ce n'est que les héros (et donc les spectateurs qui les suivent au quotidien) sont cette fois du côté de l'homme à cigarette et de tous ces cénacles de l'ombre qui dissimulent la vérité au public, qui font du mensonge leur profession (pour de bonnes ou de mauvaises raisons selon les points de vue).
Stargate, c'est l'exploration de Star Trek mais par l'Amérique droitière d'aujourd'hui. Et cette collision impensable, cette rencontre presque aporique fait tout le sel et même l'originalité de Stargate. Un univers où les héros peuvent avoir individuellement les mêmes idéaux que les personnages trekkiens… mais que la société, que les structures ne partagent pas du tout. Lorsqu'O'Neill prend un bel engagement moral au nom des Terriens envers une civilisation extraterrestre, finalement cet engagement n'engage que ceux qui l'écoutent (comme en politique électoraliste). Parce que le gouvernement US, l'armée, ou certains lobbies privés peuvent décider à tout moment d'aller piller ladite civilisation si tel est leur intérêt.

Ce contexte dystopique étant posé, beaucoup d'autres facettes sont à considérer. Et tout particulièrement la philosophie, la métaphysique, et finalement la démystification (d'inspiration trekkienne). Or sur ce terrain précis, les deux dernières saisons de SG-1 sont de loin les plus courageuses !
Parce que la seule et unique chose que les sept premières saison se sont employées à démystifier, ce sont toutes les vieilles religions païennes (égyptienne, viking, etc…) en révélant qu'il y avait toujours de puissants extraterrestres derrière. Ce n'est pas en soi inintéressant, notamment selon la dialectique néo-évhémériste (d'Erich von Däniken à Robert Charroux en passant par le réalisme fantastique de Jacques Bergier), et ST TOS/TAS y avait d'ailleurs contribué. Mais à force, s'attaquer uniquement à des croyances qui n'existent plus, uniquement à des religions qui n'ont plus le moindre fidèle sur Terre, c'est un peu facile… et surtout assez lâche de la part de SG-1..
Or avec les Oris dans la neuvième et dixième saison, les auteurs de SG-1 ont pour la toute première fois témoigné d'un véritable courage d'écriture. Car désormais, la démystification ne portait plus sur des fantômes cultuels de l'Histoire humaine, mais carrément sur les fondements communs des religions monothéistes dites "du Livre", soit rien de moins que les religions de la majorité du public (américain et européen) ciblé par la franchise Stargate. Et Wright et Cooper n'y sont pas allé de main morte, car derrière le paravent pluriel des Oris, ce sont bien à tous les symboles et même à la dialectique des monothéismes dominants qu'ils se sont frontalement attaqués… jusqu'à suggérer la possible origine Orie des textes sacrés judéo-islamo-chrétiens !
Dans la manifestation, rien ne distinguait plus Dieu le père, Yahweh, ou Allah… des Oris : aucun présence physique donc aucune vulnérabilité, un pouvoir cosmique sans limite qu'aucune stratégie ni qu'aucune technologie humaine ou extraterrestre ne pouvait contrer, la volonté d'imposer un culte absolu et un code de conduite liberticide… L'extraordinaire épisode SG-1 09x05 The Powers That Be prend toute la mesure de cette problématique insoluble  : "Que pouvons-nous faire – même avec toutes nos technologies aliens et tous nos alliés galactiques – face à une puissance cosmique qui possède objectivement tous les attributs de Dieu ? Comment pouvons-nous même nous raccrocher à l'espoir que ce ne soit pas Dieu ? Et si c'est Dieu, comment pouvons-nous espérer le vaincre ?"
Alors évidemment, on peut reprocher à ces deux dernières saisons de SG-1 d'avoir finalement trouvé des tas d'astuces (parfois trop rapides) pour que le SGC ait une chance de démontrer qu'il ne s'agissait pas de vraies divinités et ait même une chance de remporter in fine la "lutte" totalement inégale. Mais il s'agit là du contrat que toute œuvre non contemplative (c’est-à-dire où il existe des héros qui sauvent le jour) passe avec les spectateurs : la possibilité de survivre voire de "gagner" même lorsque la situation semble au départ désespérée.
Il n'en demeure pas moins que ces deux dernières saisons de SG-1 auront représenté une considérable montée en ambition idéelle par rapport au sept premières (la huitième étant entre les deux), et cela aura permis de poser une multitude de questions inédites sur les fondements de la foi humaine lorsque confrontée à la réalité… tout en déconstruisant non plus seulement les mécanismes religieux en eux-mêmes mais également les possibles manipulations tapies au cœur de la Bible ou du Coran (dont le Book of Origin des Oris est la parfaite allégorie), tout particulièrement la foi et la prière supposées élever l'individu… mais qui pourraient bien être la nourriture première d'entités dévorant les espérances et des consciences.
Ces questions-là, parce que posées philosophiquement dans une perspective de SF et pas du tout de fantasy étaient largement inédites en SF audiovisuelle… mais certes pas en SF littéraire (et dans ST, il n'y a que le chef d'œuvre absolu ST VOY 03x11 Coda qui possède une certaines parenté thématique avec les saisons 9 et 10 de SG-1).
De telles audaces anti-monothéistes auraient juste été suicidaires au début de SG-1, lorsque la série était encore commercialement fragile. Mais fort de l'assise institutionnelle et de la confortable base de fan acquise durant huit ans, et sous l'alibi officiel de la dénonciation du fanatisme religieux (avec les disciples des Oris mais non les Oris eux-mêmes), cette expérience foncièrement transgressive aura finalement été possible lorsque la série touchait à sa fin. Tout ce que je lui reproche, c'est d'avoir été bien trop brève (deux saisons seulement impliquant fatalement trop de raccourcis) alors que son ambition était pourtant inversement proportionnelle au simplisme des Goa'ulds (pourtant traités quant à eux sur sept voire huit longues années).

Les quatre premières saisons de SG-1 demeurent très sympathiques mais dans un esprit aventureux et serialesque, jonchées toutefois périodiquement d'épisodes brillants s'attachant à de vraies questions de fond (que n'empêche pas en soi le contexte états-unien contemporain).
Les saisons 5 à 8 ont progressivement élevé le niveau philosophique notamment grâce à l'introduction des Ancients et au concept d'ascension… mais aussi par la complexification humanoïde des Replicators. 
Finalement, les saisons 9 et 10 ont osé s'attaquer aux religions contemporaines, mais l'ambition du propos n'a eu d'égale que la rapidité des résolutions. On pourra certes n'en déplorer que les quelques facilités, je préfère pour ma part célébrer le courage des questionnements, tant ils restent encore aujourd'hui largement sans équivalent en SF audiovisuelle.

Quant à SG Atlantis et SG Universe, c'est une autre histoire… plus intéressante encore…


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#139 02-03-2015 06:58:28

yrad
admin

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

dvmy a écrit :

La première. Souvent les premières saisons sont mes préférées: TOS, TNG, TWILIGHT ZONE. STARGATE...

C'est souvent mon cas aussi, en particulier pour ST. Je préfère les premières saisons de ENT, de TOS, et de DS9 (mais plutôt les secondes pour TNG et VOY). Pour autant, ça ne signifie pas que je les considère meilleures que les suivantes, mais simplement que je suis davantage "touché" par une virginité ou une pureté de formule (parlant à mon cœur) qui se perd souvent dans la durée au profit de plus de sophistication et de maturité (parlant à ma raison).

A l'inverse pour SG, je ne suis pas assez gater pour être vraiment affectivement "touché", ce qui me conduit à préférer les dernières saisons intellectuellement plus ambitieuses... du moins dans le cas de SG-1 et de SG-A. Il n'y a en fait que SG-U dont je sois suffisamment fan pour préférer la première saison.

matou a écrit :

Stargate Universe est l'élément de la franchise qui se prend le plus au sérieux. Pourquoi pas. La première saison comporte trop d'éléments américains pour que je l'apprécie pleinement. Elle est pour moi, le "miroir" de la saison 1 de STG1, dont les "défauts" m'attendrissent.
La saison 2 en revanche est vraiment meilleure, donne tout le potentiel de la série qui était présent dès le début. J'aurai bien aimé voir une saison 3

Se prendre au sérieux et pouvoir être prise au sérieux, c'est bien la qualité première de la vraie SF ! Il me serait juste impensable de reprocher ça à une œuvre, surtout à une époque où la SF est soit contaminée par les paradigmes de la fantasy, soit largement tournée en ridicule, soit respectée à la seule mesure de son utilitarisme (transpositions, allégories, pédagogie…)

SG-U n'est ni plus ou moins américaine que les dix saisons de SG-1 : même culture, mêmes structures, mêmes mécanismes militaires. Simplement, SG-U s'assume bien davantage que SG-1… qui elle prétendait gommer la pesanteur états-unienne par quelques tours de passe-passe émotionnels et un peu d'humour décalé. En fait, des trois séries, seule SG-A est un peu moins américanomorphe, notamment en raison du caractère international de la cité d'Atlantis (un bel effort a été fait sur le plan) et d'une direction civile (IOA).

Quant à la seconde saison de SG-U, elle met en scène la construction (impliquant donc entente et coopération) d'une nouvelle société, celle des rescapés du Destiny. Mais pareille réussite aurait bien moins de poids et de force sans la mise en place de la première saison, qui matérialise l'indispensable défi à relever envers une condition dystopique initiale. C'est au fond exactement comme pour ST ENT dont il est tentant de célébrer la seule quatrième saison, alors que celle-ci représente un accomplissement seulement par opposition aux trois premières saisons ayant valeur à la fois de contrepoint et de fondation.

Enfin, subjectivement, la saison 1 de SG-U me fascine davantage que la saison 2, car c'est dans la première année que la rupture avec la formule gatienne est la plus violente (ce qui avait de quoi beaucoup séduire le non-gater que j'étais à la base). C'est dans cette première saison que la contemplation spatiale est la plus symphonique (digne à sa façon de la saison 1 de Space 1999). Et on y trouve un concept unique (qui n'a pas survécu dans la seconde saison lorsque Rush a cassé le code), à savoir le vaisseau spatial que nul ne peut contrôler et qui poursuit obstinément sa course vers l'infini (un fantasme absolu augmenté d'un puissant symbole).

Dans une large mesure, la seconde saison de SG-U s'est pas mal "startrekisée". Mais ce n'est parce que je suis trekker que je veux trouver du ST dans SG ! Au contraire, c'est tout ce qui n'est pas ST qui m'intéresse le plus dans SG (et donc notamment le contexte militaire et américain) ! C'est une posture que devraient d'ailleurs pouvoir comprendre ceux qui sont à la fois trekkies et waries : ils ne veulent pas voir du Star Wars dans Star Trek... ni du Star Trek dans Star Wars.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#140 02-03-2015 11:53:49

DrAg0r
Dra'ghoH

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

yrad a écrit :

Mais ce n'est parce que je suis trekker que je veux trouver du ST dans SG ! Au contraire, c'est tout ce qui n'est pas ST qui m'intéresse le plus dans SG (et donc notamment le contexte militaire et américain) ! C'est une posture que devraient d'ailleurs pouvoir comprendre ceux qui sont à la fois trekkies et waries : ils ne veulent pas voir du Star Wars dans Star Trek... ni du Star Trek dans Star Wars.

C'est marrant car c'est exactement la manière que j'ai eue d'approcher Babylon 5...

Sinon, je l'avais déjà dit je ne sais plus où, mais Stargate est la série SF qui a bercé mon adolescence, et est probablement pour une bonne partie responsable de mon intérêt pour la SF de manière générale. En tout cas pour SG-1.
N'ayant pas revu un seul épisode depuis cette époque, j'ai une sourde envie de me replonger dans cet univers depuis un bon moment, afin de l'apprécier avec mon regard de fan de Star Trek actuel, et surtout de donner une chance à Atlantis et Universe... Envie réfrénée par les pures et urgentes découvertes qui m'attendent encore. Comme Farscape, les sérials (il y a un topic sur le sujet au fait ? J'ai furieusement envie de discuter de Buck Rogers, et des Zombies From The Stratosphere depuis que je les ai vus) et hors audiovisuel, des auteurs de l'âge d'or de la S-F...


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#141 02-03-2015 12:28:21

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

Ah non pas de topic dédié aux serials. Les spécialistes sur ce forum sont yrad et moi-même.


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#142 02-03-2015 12:34:25

matou
modérateur

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

yrad a écrit :

Ces questions-là, parce que posées philosophiquement dans une perspective de SF et pas du tout de fantasy étaient largement inédites en SF audiovisuelle… mais certes pas en SF littéraire (et dans ST, il n'y a que le chef d'œuvre absolu ST VOY 03x11 Coda qui possède une certaines parenté thématique avec les saisons 9 et 10 de SG-1).

Les questions soulevées sont intéressantes mais quand je parle de fantasy, je parle des structures sociales et de l'apparence des pouvoirs des prêcheurs et des Oris.
Les Anciens est un concept sympa, que l'on a que peu effleuré. Et structurellement, leur volonté de neutralité ainsi que leur appartenance à un autre plan d'existence nous rend les détails de leur société inaccessibles.
Tant mieux, certaines choses gagnent à ne pas être explicitées.
Mais pour les Oris, leur motivation, leur haine des Anciens, la guerre civile etc, on nous les présente bien plus. Et dans ces structures et intensions là, sur la réaction des Anciens, là, on tombe dans des structures de Fantasy que j'ai pu voir dans certains types de jeux de rôle.
J'ai bien compris l'idée de la nécessite pour les Oris d'avoir plus de pouvoir "psychique" en soumettant des humains. Cependant, les auteurs ouvrent cette porte d'une manière bien sommaire et absolue. Pas de nuances, de tendances dans ce que sont les Oris. Pas de conséquences pour les Ancients et leur rapport à notre univers. On a l'impression d'être dans une opposition figée jusqu'à ce que les héros arrivent.
Enfin dans le type de pouvoir donnés aux Oris et au prêcheurs, là aussi, je retrouve bien des points communs avec des pouvoirs magiques type jeux de rôle médiévaux fantastiques.
C'est pour cela que je parle de fantasy à propos des Oris et non à partir des questionnements de la série.

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#143 02-03-2015 13:07:52

matou
modérateur

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

yrad a écrit :
matou a écrit :

Stargate Universe est l'élément de la franchise qui se prend le plus au sérieux. Pourquoi pas. La première saison comporte trop d'éléments américains pour que je l'apprécie pleinement. Elle est pour moi, le "miroir" de la saison 1 de STG1, dont les "défauts" m'attendrissent.
La saison 2 en revanche est vraiment meilleure, donne tout le potentiel de la série qui était présent dès le début. J'aurai bien aimé voir une saison 3

Se prendre au sérieux et pouvoir être prise au sérieux, c'est bien la qualité première de la vraie SF ! Il me serait juste impensable de reprocher ça à une œuvre, surtout à une époque où la SF est soit contaminée par les paradigmes de la fantasy, soit largement tournée en ridicule, soit respectée à la seule mesure de son utilitarisme (transpositions, allégories, pédagogie…)

Je ne le lui reproche pas dans l'absolue car je parle du point de vue relatif de son appartenance à la franchise Stargate.
Cette dernière a toujours su mettre de l'humour, faire des pas de coté pour dire au spectateurs que l'on s'amuse ensemble.
C'est un élément important de cette franchise. Cela permet de séduire un public moins SF. Combien de fois des situations, sur le papier bien sombres, ont été totalement transformées par un bon mot distancé de Jack O'Neil?
Et dans SGU, il y a une grande rupture de ton la dessus. Et je ne lui reproche pas car justement, je dis "pourquoi pas?" Agrandir l'univers en changeant de ton est le plus souvent intéressant.

yrad a écrit :

SG-U n'est ni plus ou moins américaine que les dix saisons de SG-1 : même culture, mêmes structures, mêmes mécanismes militaires. Simplement, SG-U s'assume bien davantage que SG-1… qui elle prétendait gommer la pesanteur états-unienne par quelques tours de passe-passe émotionnels et un peu d'humour décalé. En fait, des trois séries, seule SG-A est un peu moins américanomorphe, notamment en raison du caractère international de la cité d'Atlantis (un bel effort a été fait sur le plan) et d'une direction civile (IOA).

Ce n'est pas qu'une histoire de structures, mais justement d'un aspect de la culture Etats-Unienne, celle de la concurrence des communauté pour la prise du pouvoir.
Cette question, que l'on retrouve dans BSG 2003 et qui a fait souvent, à tord, fait prendre SGU pour une copie de BSG, est traitée sur toute la première saison et une partie de la seconde. Et cette guéguerre Rush-Young m'horripile. Elle est peut être réaliste, sous certaines conditions. Et l'idée de leur opposition est intéressante. Cependant l'avoir fait autant durer est pour moi un frein par la suite.
Car pendant cette première saison, j'ai aussi aimé ressentir le sentiment à la fois claustro-phobique et d'exaltation d'exploration d'un vaisseau extraordinaire. Sauf que cette question d'enjeu de pouvoir venait sans cesse parasiter cela.
Quand dans la saison 2, la série lâche cette guéguerre (alors qu'il y a nouvelle fraction), je ressens encore plus l'exaltation. Je retrouve le concept de Stargate mais magnifié par ce que permet le Destiny et sa course.

yrad a écrit :

Quant à la seconde saison de SG-U, elle met en scène la construction (impliquant donc entente et coopération) d'une nouvelle société, celle des rescapés du Destiny. Mais pareille réussite aurait bien moins de poids et de force sans la mise en place de la première saison, qui matérialise l'indispensable défi à relever envers une condition dystopique initiale.

Nous sommes d'accord mais comme je viens de le dire, le dosage ne me semble pas réussi.

yrad a écrit :

Enfin, subjectivement, la saison 1 de SG-U me fascine davantage que la saison 2, car c'est dans la première année que la rupture avec la formule gatienne est la plus violente (ce qui avait de quoi beaucoup séduire le non-gater que j'étais à la base). C'est dans cette première saison que la contemplation spatiale est la plus symphonique (digne à sa façon de la saison 1 de Space 1999). Et on y trouve un concept unique (qui n'a pas survécu dans la seconde saison lorsque Rush a cassé le code), à savoir le vaisseau spatial que nul ne peut contrôler et qui poursuit obstinément sa course vers l'infini (un fantasme absolu augmenté d'un puissant symbole).

Absolument d'accord, d'où mon regret de ne pas en avoir plus joué au lieu de voire le ressort de la guéguerre être si souvent mis en avant.

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#144 03-03-2015 08:36:24

yrad
admin

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

matou a écrit :

Je ne le lui reproche pas dans l'absolue car je parle du point de vue relatif de son appartenance à la franchise Stargate.
Cette dernière a toujours su mettre de l'humour, faire des pas de coté pour dire au spectateurs que l'on s'amuse ensemble.
C'est un élément important de cette franchise. Cela permet de séduire un public moins SF. Combien de fois des situations, sur le papier bien sombres, ont été totalement transformées par un bon mot distancé de Jack O'Neil?

Exact. Mais c'est précisément cette manière de procéder qui m'avait fait détester SG-1 il y a une quinzaine d'années. Car ayant alors déjà une vraie culture SF, j'avais juste l'impression que les auteurs de SG-1 se foutaient de moi, et tombaient dans la démagogie la plus putassière pour attirer tous ceux qui n'aimaient pas vraiment la SF. Cela me faisait plus ou moins le même effet que Bad Robot aujourd'hui. damn
Mais ce qui m'a conduit a progressivement réviser mon premier jugement ultra-négatif sur SG-1, c'est lorsque j'ai pris conscience que sur le long terme, cet humour second degré ne trahissait finalement pas la gravité des tragédies mises en scène, ni ne décrédibilisait les structures et l'univers lui-même (au contraire du reboot de ST).

matou a écrit :

Et dans SGU, il y a une grande rupture de ton la dessus. Et je ne lui reproche pas car justement, je dis "pourquoi pas?" Agrandir l'univers en changeant de ton est le plus souvent intéressant.

Bien d'accord. Et c'est aussi ce que fit ST ENT par rapport au Trekverse (mais d'une toute autre façon).

matou a écrit :

Ce n'est pas qu'une histoire de structures, mais justement d'un aspect de la culture Etats-Unienne, celle de la concurrence des communauté pour la prise du pouvoir.

Oui, c'est en quelque sorte la version US de la lutte des classes. lol

matou a écrit :

Cette question, que l'on retrouve dans BSG 2003 et qui a fait souvent, à tord, fait prendre SGU pour une copie de BSG, est traitée sur toute la première saison et une partie de la seconde. Et cette guéguerre Rush-Young m'horripile. Elle est peut être réaliste, sous certaines conditions. Et l'idée de leur opposition est intéressante. Cependant l'avoir fait autant durer est pour moi un frein par la suite.
Car pendant cette première saison, j'ai aussi aimé ressentir le sentiment à la fois claustro-phobique et d'exaltation d'exploration d'un vaisseau extraordinaire. Sauf que cette question d'enjeu de pouvoir venait sans cesse parasiter cela.
Quand dans la saison 2, la série lâche cette guéguerre (alors qu'il y a nouvelle fraction), je ressens encore plus l'exaltation. Je retrouve le concept de Stargate mais magnifié par ce que permet le Destiny et sa course.

Je comprends ton point de vue…
Mais le mien diffère du fait que c'est justement en comparaison des autres séries SG, de BSG 2003, et de ST VOY que j'ai beaucoup apprécié l'antagonisme permanent entre Young et Rush… au point que ça m'a presque manqué dans la seconde moitié de la saison 2. En effet, la seule série de SF où un tel antagonisme (lutte des communautés) est 100% légitime, c'était justement SG-U puisqu'il s'agit d'une série mettant en scène des Américains contemporains (comme les autres séries SG) mais sans contractualisme "so US" clairement défini au préalable (donc contrairement aux autres série SG du fait que dans SG-U les personnages – civils et militaires – se sont retrouvés réunis et isolés par accident et contre leur gré).
En outre, l'antagonisme Young versus Rush n'est – à mes yeux – jamais devenu une guéguerre artificiellement entretenue (façon Dallas ou Lost) par les auteurs, car il existait une très pertinente divergence d'objectifs et d'entendements entre les deux, le premier voulant protéger l'équipage et le ramener à n'importe quel prix sur Terre, le second voulant s'abandonner à l'épopée vers l'infini et donner un sens au destin contrarié de l'équipage (sans oublier les jugements sans concession que Young et Rush portaient l'un sur l'autre…)

Tandis que BSG 2003 est supposée se dérouler il y a des centaines de milliers d'années à l'autre bout de l'univers dans une société sans rapport avec les USA contemporains. Dès lors, y avoir retrouvé intact les tropismes américains contemporains m'a beaucoup gêné tout du long… et ce malgré l'argument palingénésique final (qui n'expliquait de toute façon pas que seule la culture US+latino se répète par cycles dans l'univers et jamais les innombrables autres cultures humaines, à croire que Dieu – puisqu'il intervient carrément dans BSG 2003 – soit lui-même américain mdr).

A l'inverse (comme je l'ai évoqué dans ce post), dans ST VOY, il était tout à fait cohérent que les conflits d'égos (ou de communautés) soient rationnellement résolus en un seul épisode (ou presque) car les personnages n'étaient pas des Américains mais les Terriens d'un lointain futur utopique. Et la mise en perspective entre ST VOY et SG-U permet justement de les apprécier toutes deux davantage, car la collaboration Janeway/Chakotay acquise en un épisode et le conflit Young/Rush durant une saison et demie se grandissent mutuellement. Cette mise en perspective était d'ailleurs appelée du vœu même des showrunners de SG-U (qui sont très fans de ST VOY !), puisque Wright et Cooper avaient déclaré vouloir faire de SG-U un anti-miroir contemporain de ST VOY. Et ils ont réussi leur mission au-delà de toute espérance à mon sens.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#145 03-03-2015 08:41:22

yrad
admin

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

matou a écrit :

Les questions soulevées sont intéressantes mais quand je parle de fantasy, je parle des structures sociales et de l'apparence des pouvoirs des prêcheurs et des Oris.
Les Anciens est un concept sympa, que l'on a que peu effleuré. Et structurellement, leur volonté de neutralité ainsi que leur appartenance à un autre plan d'existence nous rend les détails de leur société inaccessibles.
Tant mieux, certaines choses gagnent à ne pas être explicitées.
Mais pour les Oris, leur motivation, leur haine des Anciens, la guerre civile etc, on nous les présente bien plus. Et dans ces structures et intensions là, sur la réaction des Anciens, là, on tombe dans des structures de Fantasy que j'ai pu voir dans certains types de jeux de rôle.
J'ai bien compris l'idée de la nécessite pour les Oris d'avoir plus de pouvoir "psychique" en soumettant des humains. Cependant, les auteurs ouvrent cette porte d'une manière bien sommaire et absolue. Pas de nuances, de tendances dans ce que sont les Oris. Pas de conséquences pour les Ancients et leur rapport à notre univers. On a l'impression d'être dans une opposition figée jusqu'à ce que les héros arrivent.
Enfin dans le type de pouvoir donnés aux Oris et au prêcheurs, là aussi, je retrouve bien des points communs avec des pouvoirs magiques type jeux de rôle médiévaux fantastiques.
C'est pour cela que je parle de fantasy à propos des Oris et non à partir des questionnements de la série.

Distinction utile et pertinente de ta part. wink

Alors pour préciser ma pensée, toute la problématique des Alterans et de l'ascension est le ressort SF (et philosophique) le plus innovant du Gateverse. A dire vrai, outre les différences sociologiques humaines, c'est le point qui aura progressivement permis à SG de se démarquer en profondeur de ST (et aussi de B5), de trouver sa propre "voie SF" en quelque sorte (mais en continuant tout de même à partager un certain socle épistémologique commun avec ST).
L'idée gatienne des différents plans de l'existence permet de structurer un univers beaucoup plus vaste et complexe que le seul univers physique et observable… mais sans pour autant tomber dans le piège anti-SF de la sotériologie (i.e. le salut de l'âme et la vie après la mort), du déisme ou de la fantasy (impliquant des révélations cosmologiques et axiologiques). Evidemment, c'est une thématique hyper-casse-gueule car elle peut être mal comprise du public, et elle peut surtout induire un glissement dans la fantasy ou l'angélologie si les scénaristes ne sont pas pointus ou s'ils s'égarent dans les tentatives de représentation.
Et c'est en demeurant délibérément énigmatique et suggestive, sans jamais permettre aux spectateurs d'explorer ni même de comprendre ces autres plans de l'existence que Stargate n'a jamais franchi la ligne rouge (alors que paradoxalement ST DS9 l'a plus ou moins franchie, certes pas forcément en internaliste mais en tout cas par les intentions des auteurs).
Mais cette prudence – parfois frustrante (et que d'aucuns pourrait même qualifier de "facile") – n'a finalement pas empêché les auteurs de développer des idées très fortes. En particulier le concept trekkien de Prime Directive… mais appliqué au plan d'existence des Ancients (qui se sont révélés n'être qu'une partie des Alterans) et par rapport auquel les Terriens se retrouvaient cette fois de l'autre côté de la barrière (cf. ST VOY 01x10 Prime Factors… mais alors à une toute autre échelle !).
L'épisode de conclusion des huit premières saisons de SG-1 – à savoir SG-1 08x18 Threads – est à ce titre tout à fait exceptionnel (génial même !), car il s'élève au niveau de ce que Star Trek a proposé de plus ambitieux sur le plan métaphysique (carrément dans la catégorie de ST VOY 02x10 Death Wish et de ST TNG 06x15 Tapestry).
Pour synthétiser SG-1 08x18 Threads (Pour la vie) : toutes les civilisations humanoïdes de la Voie Lactée sont en passe d'être exterminés ; les Ancients de leur côté ont atteint un tel niveau d'évolution (type VII sur l'échelle de Kardashev étendue) qu'ils ont littéralement la puissance de dieux et qu'ils pourraient empêcher le génocide galactique d'une simple pensée ! Mais ils ne feront rien ! Et ils ne feront rien non pas parce qu'ils s'en foutent, mais uniquement pour ne pas devenir - par cet acte - réellement des dieux (présidant à la vie et à la mort de civilisations entières). Avec derrière l'idée qu'à l'échelle de l'univers, le sort de toute la Voie Lactée n'a même pas l'honneur d'être un détail ! SG-1 08x18 Threads a poussé le relativisme tellement loin… que j'ai alors eu le sentiment très dérangeant que Stargate avait réussi à surclasser Star Trek !!! eek
C'est ça tout le bénéfice des différents plans d'existence en SF lorsque traités par des auteurs brillants qui savent ce qu'ils font. thanks

Dans ce contexte, les Oris représentaient finalement une résultante internaliste logique - et même nécessaire – dans les deux saisons suivantes (9 et 10) de SG-1. Telle une apagogie (démonstration par l'absurde) de la légitimité et de la sagesse de la position philosophique des Ancients – apparue pourtant si incompréhensible, si cruelle, si criminelle aux yeux des Terriens dans les huit premières saisons.
Et ce qu'il faut bien comprendre, c'est que les Oris ne sont pas à la base de "méchants" Alterans (lorsque les Ancients seraient de "gentils" Alterans)… à l'inverse de l'opposition manichéenne (donc stérile) des Prophets versus les Pah-wraiths dans ST DS9. Non, les Oris sont simplement des Ancients sans Prime Directive, c’est-à-dire des Alterans qui estimaient en toute bonne foi qu'il était moral d'utiliser leur puissance (conférée par l'ascension) pour venir activement en aide aux humanoïdes. Mais cette bonne intention de départ s'est progressivement transformée en abjection cosmique (un peu comme un Starfleet sans Prime Directive qui deviendrait inéluctablement les Peacekeepers de Farscape). Parce qu'aider les humanoïdes a engendré leur reconnaissance, et finalement leur vénération… et ladite vénération a progressivement vicié la nature même et donc les objectifs des Oris (un peu comme la résurrection des sarcophages Goa'uld qui souillait le cœur et l'esprit). Bien loin de ce que les religions humaines enseignent, c'est au fond l'idée que les prières finissent par irréversiblement pervertir leurs "dédicataires" !
Et c'est ainsi que les dernières saisons de SG-1 proposent l'une des plus redoutables démystifications religieuses qui soit, car celle-ci ne se contente pas de révéler l'inexistence de(s) dieu(x) (pour n'être que des aliens plus avancés que nous sur l'échelle de l'évolution), elle ose carrément faire du mécanisme cultuel un vice en soi ! Car c'est la foi elle-même qui - à l'échelle cosmique - créerait les dieux (et non l'inverse). Le plus insoupçonnable des pièges.

Alors après, oui, Wright & Cooper ont puisé dans leur parfaite connaissance des jeux de rôles et de la fantasy (ce sont de vrais geeks geek) tout un décorum pour dépeindre la manifestation des Oris dans notre plan d'existence. C'est en quelque sorte l'habituel vecteur d'appel gatien (comme l'humour décalé d'O'Neill dans les huit premières saisons). Mais cette initiative n'était pas pour autant incohérente en internaliste, car les manipulations historiques Oris sont possiblement autant à l'origine des religions monothéistes terriennes que des paradigmes gnostiques et féodaux (qui sont à la racine de la fantasy et du médiéval fantastique contemporain).
Au contraire de BSG 2003 qui glisse dans l'idéologie de la fantasy au point d'impacter la nature de l'univers lui-même (devenant à la fin plus fantasy que SF), les deux dernières saisons de SG-1 empruntent juste les codes et les formes de la fantasy pour mieux les démystifier d'une perspective SF.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#146 03-03-2015 08:48:22

yrad
admin

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

Décidemment, j'aime de plus en plus l'univers Stargate. J'ai revu hier soir SG Atlantis 05x16 Brain Storm. Mais quel putain de chef d'œuvre !!! eek
Avec carrément les scientifiques IRL Neil deGrasse Tyson (mis à l'honneur par Brannon Braga dans la nouvelle série documentaire Cosmos) et Bill Nye dans leur propre rôle (selon le principe de Stephen Hawking dans ST TNG 06x26 Descent) !
L'acteur David Hewlett est toujours aussi exceptionnel en Rodney McKay, à la fois inénarrable et incroyablement convaincant. Il n'a cessé de me bluffer durant les cinq saisons de SG-A (mention particulière à son interprétation très très fine de la neurodégénérescence dans SG-A 05x06 The Shrine).
SG-A 05x16 Brain Storm ose être entièrement consacré à un colloque scientifique réunissant les plus brillants chercheurs de la planète. C'est une pure merveille de justesse d'observation, une parodie qui n'en est pas une (le festival des égos, l'obsession de la publication, les stratégies de financement…), une vraie réflexion sur la corruption de la recherche scientifique (par les dogmes, les coteries, les retombées économiques...)…
Et alors en matière de sciences pures, quel régal ! love


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Feu Ray Bradbury

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#147 03-03-2015 12:51:54

scorpius
Nowhere Man

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

yrad a écrit :

Et ce qu'il faut bien comprendre, c'est que les Oris ne sont pas à la base de "méchants" Alterans (lorsque les Ancients seraient de "gentils" Alterans)… à l'inverse de l'opposition manichéenne (donc stérile) des Prophets versus les Pah-wraiths dans ST DS9. Non, les Oris sont simplement des Ancients sans Prime Directive, c’est-à-dire des Alterans qui estimaient en toute bonne foi qu'il était moral d'utiliser leur puissance (conférée par l'ascension) pour venir activement en aide aux humanoïdes. Mais cette bonne intention de départ s'est progressivement transformée en abjection cosmique (un peu comme un Starfleet sans Prime Directive qui deviendrait inéluctablement les Peacekeepers de Farscape). Parce qu'aider les humanoïdes a engendré leur reconnaissance, et finalement leur vénération… et ladite vénération a progressivement vicié la nature même et donc les objectifs des Oris (un peu comme la résurrection des sarcophages Goa'uld qui souillait le cœur et l'esprit). Bien loin de ce que les religions humaines enseignent, c'est au fond l'idée que les prières finissent par irréversiblement pervertir leurs "dédicataires" !
Et c'est ainsi que les dernières saisons de SG-1 proposent l'une des plus redoutables démystifications religieuses qui soit, car celle-ci ne se contente pas de révéler l'inexistence de(s) dieu(x) (pour n'être que des aliens plus avancés que nous sur l'échelle de l'évolution), elle ose carrément faire du mécanisme cultuel un vice en soi ! Car c'est la foi elle-même qui - à l'échelle cosmique - créerait les dieux (et non l'inverse). Le plus insoupçonnable des pièges.

Je ne suis pas vraiment d'accord avec cette interprétation d'une ascension qui aurait corrompu les Oris (et pourtant j'aurais préféré).
Merlin dit effectivement que les Oris étaient au départ animés de bonnes intentions, mais c'était à une époque ou ils étaient encore mortels. Ils n'ont pas attendus d'être dotés de pouvoirs en apparence divins pour sombrer dans le fanatisme. Le culte religieux des Oris, sans aucun doute particulièrement oppressant, puisse qu'ayant poussé les Alterans qui deviendront les Anciens à fuirs vers la voie lactée, n'était donc probablement pas si différent de l'imposture des Goa'Uld et devait se baser à l'origine sur leurs avancées technologiques.

L'ascension n'aura été qu'une forme d'escalade dans l'imposture mais elle n'en est certainement pas à l'origine. D'ailleurs, que grace aux Oris, l'ascension soit aussi établis comme un simple processus biologique débarassé de la dialectique des Anciens à base de pureté d'esprit et d'élévation spirituelle (Anubis étant un peu à part) est pour moi l'un des aspects positifs de l'arc.

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#148 03-03-2015 22:41:27

mypreciousnico
Why ?

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

Doublement d'accord avec Yrad sur deux points

yrad a écrit :

Décidément, j'aime de plus en plus l'univers Stargate. J'ai revu hier soir SG Atlantis 05x16 Brain Storm. Mais quel putain de chef d'œuvre !!! eek

J'adore cet épisode également smile
Un vrai plaisir de visionnage, à l'image de la saison 5 dans son ensemble, d'autant que :

yrad a écrit :

L'acteur David Hewlett est toujours aussi exceptionnel en Rodney McKay, à la fois inénarrable et incroyablement convaincant. Il n'a cessé de me bluffer durant les cinq saisons de SG-A (mention particulière à son interprétation très très fine de la neurodégénérescence dans SG-A 05x06 The Shrine).

Totalement d'accord avec ça, j'adore David Hewlett et son personnage. Pour le compte un vrai bon point de casting, mineur mais plaisant dans SG1 qui prend une vraie dimension dans SGA.

Je reviendrais plus tard sur Universe, mon regard ayant complètement changé par rapport à la dernière fois.

Bon sang, je sort à peine du visionnage de la franchise (fin de saison 1 de SGU au moment ou j'écris ces lignes) et d'en discuter comme ça, je pourrais y retourner lol

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#149 04-03-2015 02:42:01

scorpius
Nowhere Man

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

Je suis obligé de me joindre au concert de louanges, David Hewlett est un acteur fabuleux, qui aurait totalement eu sa place dans une série Trek !
Je pense que la première fois ou il m'a complètement bluffé ce doit être dans "Grace Under Pressure" épisode claustro' qu'il porte presque totalement sur ses épaules...
Si Eli reste mon personnage favori de la franchise, en raison d'une identification viscérale, McKay n'est pas loin derrière.

Sinon, je viens là tout juste de finir mon visionnage d'Atlantis, ce sera donc un avis à chaud et je vais probablement zapper plein de choses, vous êtes prévenu.

Tant qu'à faire je vais rester sur le casting, ce fut un élément avec lequel j'avais eu beaucoup de mal lors de mon premier visionnage (abandonné en cours de route, ce soir je me sens tellement orphelin de la série que j'arrive pas à croire que j'ai pû la lacher auparavant sad ).
Joe Flanigan l'interpréte de John Sheppard et le personnage en lui-même, ça ne m'avait pas du tout convaincu. Sheppard est immédiatement sympathique aucun souci là-dessus mais là encore il m'a fallu quelques épisodes pour réellement m'attacher à lui. C'est avec le formidable double épisode "en pleine tempête" ou Sheppard nous fait un remake de John McClane qu'il m'a totalement conquis ! Et si on ne peut pas dire qu'il aura droit à un développement fulgurant, il aura réguliérement l'occasion de montrer de nouvelles facettes. D'autant que comme SG1, les acteurs profitent énormément de l'alchimie de groupe qui se développe au fur et à mesure de la série. C'est particulièrement vrai pour Flanigan (pas un acteur époustouflant) qui arrive à créer et entretenir une véritable complicité palpable avec Hewlett et Momoa.

Un véritable bonheur de retrouver Jason Momoa d'ailleurs, Ronon n'est pas un personnage trancendant et les auteurs n'auront que trop rarement exploité son charisme. N'empêche, de part sa loyauté sans faille il est souvent touchant (effectivement un vrai Chewie laugh ).
Pas grand chose à dire sur Teyla, au départ son role donne un peu l'impression de ne servir que de guide touristique, heureusement son lien avec les Wraiths va lui donner de la profondeur (et une réelle utilité). Jusqu'à la fin de la série que ce soit à travers ses interraction avec Michael ou Todd, c'est là-dessus que Teyla sera intéressante à suivre. Ah et j'étais bien content qu'on nous casse pas les noix avec une éventuelle love-story entre elle et Sheppard.

Pour ce qui est de Ford, honnêtement son départ ne m'a pas surpris, il n'avait pas grand chose pour lui. Cela-dit, j'ai beaucoup aimé son arc avec l'enzyme (l'addiction est un théme que la série aura énormément explorée, toujours brillamment) mais je ne regrette pas d'avoir gagné Ronon au change.
Le reste du casting j'ai envie de dire que c'est du "hit and miss", avec David Hewlett, Paul McGillion est incontestablement l'autre maillon fort de la distribution, alors que comme j'ai déjà pû le dire le recast de Weir m'a bien emmerdé. C'est bien simple je n'ai pas eu le moindre atomes crochus avec Torri  Higginson, quel dommage que Robert picardo n'arrive qu'à la cinquième saison (Amanda Tapping/Carter, en dehors de ses quelques scènes toujours savoureuses avec McKay, traversant la saison 4 comme un fantôme).

Bon, il est temps de parler de la série en elle-même... Je ne sais pas trop par quel bout la prendre, du coup je vais commencer par le commencement.
A tord ou à raison, j'ai eu l'impression que la prémisse de la série était en quelque sorte un hommage au Time Machine de Wells : Les habitants de la galaxie de pégase seraient les Elois, les Wraiths les Morlock et l'expédition Atlantis, l'équivalent du voyageur temporel qui bouscule une structure sociale établis depuis des milliers d'années...

Ce rapprochement aussi fragile soit-il ne m'a jamais quitté tout au long de mon visionnage de la série, c'est sans doute très subjectif mais j'éprouve pour le roman de Wells une véritable obsession et ça a grandement participé à mon appréciation.
Il va sans dire que les Wraiths sont devenus pour moi les les meilleurs antagonistes du Gateverse, surtout que tout au long des 5 saisons, le Wraith va sortir de la simple image de prédateur ultime qu'il renvoie au départ. C'est une véritable culture qui se dessine, dont l'organisation est totalement cohérente avec leurs origines. Todd ça ne fait pas un plis, est le personnage qui m'a le plus fasciné. Un Wraith avec une vraie personnalité, ni gentil, ni méchant, à travers lui on devine encore beaucoup de choses sur la culture Wraith. On peut d'ailleurs se poser la question, les Wraiths sont-ils vraiment "méchants" ? Sont-ils vraiment des monstres ? Bien sur, ils peuvent être cruels, voir carrément sadiques mais après tout, on a tous déjà joué avec notre nourriture, non ? mdr
Michael complète de façon assez saisisante cette question sur la nature des Wraiths, car là on a carrément affaire à un Wraith en pleine crise identitaire. J'ai adoré le côté Frankenstein du personnage, la créature qui échappe à son créateur pour finir par être rejeté. En dépit de la monstruosité de ses actes, tout le concept de cet être, qui n'a nulle part sa place et qui tente de refaçonner toute une galaxie à son image, m'a littéralement passionné. Peut être un des meilleurs "méchants" de toute la SF audiovisuelle et un rôle magnifique pour Conor Trinneer.

Pour finir sur les principaux antagonistes de la série impossible de ne pas évoquer les Asurans. Ca ne m'avait pas géné que les origines des réplicateurs restent plus ou moins mystérieuses dans SG1 et si au départ le fait que les Anciens soient encore une fois responsable m'a un peu gonflé, j'ai rapidement mis mes reproches de côté. La puissance d'évocation de ce gigantesque empire stellaire robotique m'a tout simplement emporté. Pour pinailler, je dirai même qu'on en voit pas assez à mon goût et cela malgré le traitement totalement décompléxé en saison 4 (la bataille spatiale au-dessus de leur planète, le plan dingue de McKay pour mettre fin à cette menace, c'était juste un idéal de space-op'). Petite déception en revanche sur la quête de robotique de l'ascension, j'en attendai plus, le point positif que je retiens est que ça offre à Weir une fin sans concession et tragique.

Je peux dire que j'ai vécu un sacré voyage dans la galaxie de Pégase, Stargate Atlantis est une putain de série SF, incroyablement exaltante et sacrément ambitieuse !
Alors bien sûr elle n'est malheureusement pas complète, on sent bien que la saison 5 prépare le terrain pour l'avenir (la tribu perdue des Asgard, la naissance d'une Alliance galactique et j'en passe) néanmoins, là tout de suite, j'ai pris un pied tellement monstrueux que ce n'est pas tant la frustration qui m'habite, même si la série me manque déjà (mais bon, je sais qu'un fois que j'aurais digéré mon visionnage ça va changer et je n'ai pas fini de maudire cette annulation).

Dernière modification par scorpius (04-03-2015 03:59:30)

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#150 04-03-2015 09:56:22

yrad
admin

Re : Stargate : le challenger télévisuel américain de Star Trek !

scorpius a écrit :

Je ne suis pas vraiment d'accord avec cette interprétation d'une ascension qui aurait corrompu les Oris (et pourtant j'aurais préféré).
Merlin dit effectivement que les Oris étaient au départ animés de bonnes intentions, mais c'était à une époque ou ils étaient encore mortels. Ils n'ont pas attendus d'être dotés de pouvoirs en apparence divins pour sombrer dans le fanatisme. Le culte religieux des Oris, sans aucun doute particulièrement oppressant, puisse qu'ayant poussé les Alterans qui deviendront les Anciens à fuirs vers la voie lactée, n'était donc probablement pas si différent de l'imposture des Goa'Uld et devait se baser à l'origine sur leurs avancées technologiques.

L'ascension n'aura été qu'une forme d'escalade dans l'imposture mais elle n'en est certainement pas à l'origine. D'ailleurs, que grace aux Oris, l'ascension soit aussi établis comme un simple processus biologique débarassé de la dialectique des Anciens à base de pureté d'esprit et d'élévation spirituelle (Anubis étant un peu à part) est pour moi l'un des aspects positifs de l'arc.

Je n'ai pas prétendu que les Oris avaient été corrompu par l'ascension en soi… mais par la vénération, le culte, et les prières des humains (qu'ils n'ont pas forcément sollicité au départ mais qu'ils ont clairement institutionnalisé ensuite)…

Dans SG-1 10x11 The Quest Part 2, Myrrdin (Merlin) dit précisément ceci à Daniel Jackson : "Oma concerns herself with the individual. She may have the best intentions… but then, so did the Ori when they first began."
Cette ligne de dialogue ne permet pas de savoir avec certitude si Myrrdin fait référence aux Oris en tant qu'êtres physiques (avant leur ascension) ou en tant qu'entités énergétiques (après leur ascension). Mais vu son parallèle analogique avec les bonnes intentions d'Oma Desala qui en tant que ascended (et non en tant que mortelle) intervenait elle aussi dans le champ physique pour favoriser l'ascension des humains, on peut raisonnablement supposer que Merlin faisait également référence aux intentions initiales des Oris en tant qu'ascended beings (lorsqu'ils ont décidé d'intervenir dans notre plan d'existence au contraire des Ancients).

Alors certes, les deux dernières saisons de SG-1 ont établi qu'un schisme idéologique au sein de la société (alors encore mortelle) des Alterans a conduit les Ancients à fuir Celestis pour s'établir sur Terre. L'origine de cet antagonisme portait sur la meilleure façon d'atteindre l'ascension, les Ancients défendant l'approche évolutionniste/scientifique, les Ori l'approche spirituelle/religieuse. Mais finalement, les deux obédiences ont réussi à atteindre leur objectif, chacune de leur côté.
Bien que la franchise SG ne nous ait jamais donné de détails sur la façon exacte dont les Oris ont accompli leur ascension, il est tout de même logique de supposer qu'ils ont simplement suivi la voie qu'ils prônaient durant leur existence physique, à savoir la spiritualité (et la religion).
Analogiquement, l'ascension des Ancients fut probablement davantage évolutionniste (et scientifique)… d'autant plus que SG n'a jamais manqué une occasion de mettre en avant leur degré d'avancement sur l'échelle de l'évolution.

En fait, il existe quatre façons connues pour les humanoïdes (mais hélas pas pour les entités artificielle comme les Replicators/Asurans) d'accomplir leur ascension :
1) La voie spirituelle, probablement utilisée en priorité par les Oris (et qui se sont ensuite laissé aller à intervenir dans le plan physique… avec de dramatiques effets de corruption), mais peut-être également utilisée par certains Ancients.
2) La voie évolutionniste, probablement utilisée en priorité par les Ancients (et ayant rejoint dans le plan d'existence énergétique une plus vaste communauté nommée Others et obéissant une rigoureuse Prime Directive envers les plan d'existence inférieurs), mais possiblement aussi par des Oris.
3) La voie technologique, consistant à accélérer artificiellement l'évolutionnisme (notamment par mutation contrôlée de l'ADN), expérimentée par les Ancients (notamment dans la cité d'Atlantis) mais également par des Goa'ulds (comme Nirrti, Anubis, Khalek, et même Rodney McKay …). Il est possible que cette technique ait vraiment permis à bien des Ancients et des Oris de quitter le plan d'existence physique, pour autant la franchise SG n'a jamais mis en scène une seule ascension ayant vraiment réussi par ce biais (hormis via le time-dilation field de SG-A 02x12 Epiphany mais il s'agit là d'un effet indirect d'une technologie non dédiée en soi à l'ascension, sans compter le Dr Jeremy Franklin dans SG-U dont il est peu probable qu'il s'agisse d'une ascension).
4) La voie de la cooptation, utilisée par Oma Desala et divers ascended plus ou moins dissidents des Ancients/Others pour permettre à des humanoïdes d'accéder prématurément à l'ascension (auquel cas c'est à l'ascended d'évaluer la "pureté d'esprit" du candidat moyennant un risque d'erreur comme pour Anubis) ; il s'agit aussi de la promesse mensongère faite par les Oris à leur communauté de croyants (même s'il est probable que ce n'était pas un mensonge avant leur corruption).

Maintenant, il est certain que la franchise SG est restée imprécise au sujet des Oris et de leur histoire exacte, notamment en amalgamant dans les dialogues courants des héros les Oris physiques (d'avant l'ascension) et les Oris ascended. Pour autant, ce manque de détails sur une histoire finalement vieille de plusieurs millions d'années et qui n'est parvenue à l'humanité contemporaine que par des archives déformées, des mensonges intentionnels (Doci, Adria…), et des témoignages édifiants quoique bien laconiques (Ganos Lal, Orlin, Myrrdin…)… permet-elle d'en déduire que les Oris étaient déjà totalement corrompus dans le plan d'existence physique, que leur ascension n'a été "qu'une forme d'escalade dans l'imposture" ?

Personnellement, j'ai un peu de mal à le croire ! Car il est très probable que la première méthode (de l'inventaire ci-dessus) ne soit pas la seule à postuler un état "d'élévation" ou de "pureté intérieur" (des notions qui ne relèvent pas forcément de la seule "dialectique Ancient" mais qui correspondraient surtout à des compatibilités d'états physiques et mentaux - acquises intentionnellement par voie spirituelle ou résultant d'un processus évolutionniste naturel).
Les trois premières méthodes ont d'ailleurs en commun la condition nécessaire de devoir atteindre un certain nombre de paramètres physiques exceptionnels tout à fait mesurables (comme une activité cérébrale de 90% minimum assortie pourtant d'un EEG très bas…), bien qu'il ne s'agisse pas pour autant là de conditions suffisantes… ce qui signifie que les évolutionnismes naturel ou artificiel ne conduisent pas automatiquement à l'ascension (dixit SG-A 03x14 Tao Of Rodney). Il faut clairement un gros "quelque chose" de plus, et dans cette perspective, il est douteux que l'ascension ait été possible pour des Oris mortels et corrompus ayant d'emblée des objectifs manipulatoires !
En outre, les saisons de SG-1 n'ont cessé de justifier le non-interventionnisme (Prime Directive-like) et même la complète invisibilité des Ancients/Others ascended par la corruption qui en résulterait fatalement. Mais pas tant la corruption des humanoïdes… que celle des ascended beings eux-mêmes en raison des conséquences perverses sur eux de toute vénération provenant des plans d'existence inférieures. Il serait alors narrativement logique que la problématique des Oris ascended représente la résultante du postulat professé durant les huit premières saison de SG-1 : corrompus après leur ascension précisément par ce à quoi les Ancients ne sont toujours refusés, quitte à y sacrifier une galaxie entière de sensients (dans SG-1 08x18 Threads).


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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