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#76 11-09-2013 20:27:36

yrad
admin

Re : Rick Berman, mon ami, mon ennemi.

KIRK a écrit :

ce que je dis seulement en extrapolant c'est qu'il est possible de changer de meubles d'une maison sans pour autant déménager ou qu'il est possible de rajouter, de changer des ingrédients à un gâteau sans modifier la préparation de base smile

Eh bien c'est exactement ce qu'aura fait chaque série Star Trek par rapport aux séries précédentes. Je ne vois donc aucun motif à doléances jusqu'en 2005.

Si j'ai faim de Star Trek et que je suis fan de son concept, un épisode de ST VOY me contentera exactement autant et aussi bien qu'un épisode de ST TOS ! Parce que je me fiche pas mal que le premier ait été produit dans les années 60 et le second au début des années 2000. Ou l'inverse. mdr

KIRK a écrit :

je ne crois pas possible de mettre dans le même sac BSG 2003 et ST2009-2013 ;  la première a renouvelée le genre à la tv alors que le second n'a fait qu'un mauvais copié-collé transposé au grand écran . Pour ST2009-13 tu as raison on peut parler de démagogie et de suivisme mais pas pour BSG2003.

Je ne mets évidemment pas BSG 2003 et ST 2009-2013 dans le même panier qualitatif.
Mais il faut avoir à l'esprit qu'en développant BSG 2003, la première motivation de Ronald D. Moore était de faire de l'anti-Star Trek, de prendre le contrepied de son début de carrière, de s'affranchir de ce qu'il percevait comme un carcan (celui du "concept ST" justement). Mais en même temps, la plupart des thématiques SF (≠ transpositionnelles) de BSG 2003 trouvent leur origine dans ST DS9. Donc sur un terrain créatif, on peut bel et bien dire que BSG 2003 a "renouvelé le concept" de ST en même temps qu'il a renouvelée le genre de la SF télévisuelle ! Mais pas forcément pour le meilleur et assurément pas de façon ST-compatible... mdr

KIRK a écrit :

Tu le dis toi même... un mort en sursis ... sad

A ce compte-là, tous les vivants sont des morts en sursis. Star Trek était déjà en sursis en 1964. tongue

Lorsqu'on se lance dans un projet (comme dans la vie), impossible de savoir à l'avance combien de temps ça va durer. C'est donc un peu facile après coup, lorsqu'on sait comment ça a fini, de tourner en dérision les dernières initiatives prises. L'échec commercial de ST ENT est bien davantage une affaire de circonstances (ST non-stop depuis 22 ans, conditions de diffusion, un concept idéaliste en rupture avec les attentes du public des années 2000) que de défauts intrinsèques. ST TNG et ST DS9 n'auraient pas tenu plus de deux ans au régime UPN.

KIRK a écrit :

Si les studios avaient voulus le virer ( tout Berman qu'il soit ) ils ne se seraient pas gênés pour le faire. Il aurait du passer le flambeau.

De telles considérations sont des abstractions vaines, des rébellions sans causes ! sigh
Passer le flambeau à qui ? Il y avait déjà bien davantage de gens qui voulaient trahir le concept ST que respecter l'idéal de Roddy. Y compris au sein de la franchise... lorsqu'on sait par exemple quelles étaient les projets de RDM lorsqu'il a rejoint de staff de ST VOY... rolleyes
Et si c'était juste pour passer le flambeau à Brannon Braga, franchement, je ne vois pas ce que ça aurait changé. Jamais Rick Berman n'a bridé Brannon Braga. Cela aurait juste été Braga sans Berman. Donc une perte stérile.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#77 12-09-2013 02:33:57

matou
modérateur

Re : Rick Berman, mon ami, mon ennemi.

KIRK a écrit :
matou a écrit :

La vraie question étant: ST aurait-il pu d'adapter à cette période?

Pourquoi pas ?
Sans bouger AU concept Star Trek smile on peut parfaitement  imaginer un star trek montrant une Fédération au prise avec la colère comme tu le dis et qui serait en raisonnance  avec notre époque actuelle. Encore une fois pourquoi figer les choses ? l'univers trekkien a bien des trésors cachés à offrir en terme d'originalité scénaristique et pour relever la tête il devront faire preuve d'une sacré dose d'originalité et ne pas nous resservir les vieilles recettes d'antan.

Je parlais de l'époque des années 2000. Pas des années 2010. Les années 2000, de part leur idéologie profonde, ont appelé les séries 24 et BSG2003. Libre à chacun de se faire une idée sur la faisabilité d'une série Trek dans ses circonstances (autre que ENT qui fut la meilleure des réponses contrainte possible).

KIRK a écrit :
matou a écrit :

Le reboot de Abrams n'a pas assez de fond pour prétendre remonter la pente, car justement il n'affronte en rien son époque et reste à surfer sur la vague précédente.

Au contraire  big_smile
Vacuité - superficialité - facilité - copiage - sacrifice sur l'autel de la rentabilité etc. ST2009-13 est en parfait raccord avec notre époque moderne ; la forme au détriment du fond pour faire passer les vessies pour des lanternes et enfariner tout son monde n'est-ce pas la tâche quotidienne de nos dirigeants , des économistes , des multinationales ?

C'est bien ce que je dis, il n'affronte pas notre époque, il surfe sur le monde précédent, tout en prenant la couverture du 11/09/2001, qui commence elle même à dater, y compris dans les têtes des Étasuniens.
Et enfariner pour mieux CONTROLER.

KIRK a écrit :
matou a écrit :

Et cette réflexion sur un public plus décérébré, ce fut ce qu'on a dit de la génération ayant eu 20 ans dans les années 90.

Contrairement à toi je ne m'avancerais pas trop sur cette planche savonneuse... chaque époque à eu ( et aura ) ses décérébrés comme chaque époque a eu ses très gros nanars au cinéma ( pour rester polie ).

Je parlais de l’ensemble du public qui serait devenu décérébré et non de la présence de décérébré. Le principal problème actuel sont que les gens sont dans une fuite en avant égo-centrée, préférant le repli individuel aux solutions collectives.

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#78 24-09-2013 04:26:18

yrad
admin

Re : Rick Berman, mon ami, mon ennemi.

En réponse à ce post

Buckaroo a écrit :

Euh si on suit les scripts de Michael Piller & ceux de Rick Berman, la spiritualité et les trucs zen de la partie wormhole d 'Emissary , on sent réellement les thèmes chers à Michael Piller, ses obsessions, ses idées ..

Hormis le script de ST Insurrection (en plus du pilote de ST DS9), on ne perçoit guère de "philosophie zen" chez Piller. Il faut davantage que deux scripts thématiquement marqués pour révéler une obsession…

Buckaroo a écrit :

je te rapelle que le scénario final est de Michael Piller  .. l'histoire est Rick Berman et Michael Piller, il en tient donc à la création de la série elle même , c'est du 50/50..

Dans une écriture multi-contributive, il est toujours difficile de faire de tels découpages... Qui nous dit que la nature extratemporelle des Prophets et leur style de dialogue avec Sisko ne venait pas à la base de Berman ? Pour ma part, en dépit de toutes les documentations que j'ai pu réunir, je ne dispose pas de cette info précise.

Buckaroo a écrit :

C'est un problème que tu souléves .. Quand je lis un script signé Michael Piller, Ronald D.Moore, Réné Echavarria , Ira Steven Behr.. Je reconnais un  style , des thèmes , des obsessions...
Ceux de Berman , je ne reconnais pas de style , ni de thèmes particuliers.. Tu pourras peut être m'éclairer là dessus..
Par contre sur Enterprise , je reconnais bien un style ( mais sans thème , ni obsession ) celui de Mike Sussman.

Il n'existe pas qu'une façon d'être un auteur. L'obsession n'est pas un truc obligatoire. Cela peut être fascinant chez quelqu'un comme David Lynch, mais la contrepartie tient à la paupérisation et à la redondance. Depuis 1990, toutes les compositions de Lynch (hormis On The Air et The Straight Story) sont des espèces de variations de Twin Peaks. Perso, je ne me lasse pas de l'exploration de l’irrationalité et de l'inconscient... mais d'aucuns pourraient légitimement en avoir marre.
A l'inverse, le plus grand de tous (Stanley Kubrick) n'avait strictement aucune obsession (si ce n'est le perfectionnisme), d'où une œuvre d'une diversité inégalée.

Après, certains auteurs peuvent avoir des thèmes de prédilection, cas de Ronald D Moore (politique et religion sous l'angle du rôlisme). D'autres un style aisément reconnaissable, cas de René Echevarria par exemple (grande subtilité psychologique).
Mais là encore, ces "marquages" ne sont guère obligatoires. Et si Brannon Braga est clairement le meilleur scénariste de la franchise à mes yeux, c'est qu'il est virtuellement le moins reconnaissable de tous, hormis pour quelques récurrences thématiques (mécanique temporelle et manipulations mentales) et un certain agnosticisme/athéisme en filigrane. Du coup, le catalogue de Braga est d'une exceptionnelle diversité et ouverture d'esprit, par le ton et le regard lorsque ce n'est par le propos.

Pour ce que j'en ai vu, Rick Berman suit en gros la même courbe que Brannon Braga, mais à une bien moindre mesure évidemment, faute d'avoir suffisamment écrit en solo.
Et pourtant, Berman a quelque chose de très reconnaissable. Ce n'est ni une obsession, ni un thème, ni un style. Mais c'est plus important que tout ça : c'est l'identité et l'esprit ! Il a toujours signé du pur Star Trek, jusqu'au moindre atome !
Et finalement, Rick Berman avait bel et bien une obsession : demeurer envers et contre tout fidèle à la vision de Gene Roddenberry (c'est ce qu'il ressort de tous ses interviews depuis 1987 et finalement de l'analyse de son ST). Mais il est vrai qu'il est devenu de bon ton de cracher sur la vision intemporelle de Gene... car y parait que ST aurait gagné à être une production saisonnière indexée sur les vogues du moment... rolleyes


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#79 31-03-2022 15:04:17

matou
modérateur

Re : Rick Berman, mon ami, mon ennemi.

Rick Berman: "There is something very specific and unique about acting on Star Trek. This is true for our cast regulars as well as for our guest stars. Star Trek is not contemporary. It's a period piece. And even though it's a period piece in the future as opposed to a period piece in the past, it still necessitates a certain style of acting and writing that is not contemporary. It's not necessarily mannered like something that would take place in a previous century, but it's probably closer to that than it is to contemporary.

There are many actors who are wonderful actors. Gifted actors. But to play a character... to play a Starfleet officer in the twenty-fourth century is very difficult for them. They've got a "street" quality about them. They've got a very American twentieth-century quality about them. They'll have a regional quality about them... or a Southern accent... or they'll have a New York accent or a Chicago accent.

They will have certain qualities about them that's very contemporary, that just doesn't work when you're trying to define this rather stylized, somewhat indefinable quality that makes somebody "work" as someone who lives in the future.

One of the first things that destroys futurist science fiction for me, whether it be movies or other television series, is when you see actors who are obviously people from 1990's America. We're always looking for people who have a somewhat indefinable characteristic of not being like that. And it's hard."

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#80 31-03-2022 15:54:18

pehache
membre

Re : Rick Berman, mon ami, mon ennemi.

Excellent ! En quelques phrases il a parfaitement décrit ce qui est pour moi de l'ordre du ressenti, sur lequel je n'arrivais pas à poser les bons mots !

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#81 31-03-2022 20:13:20

scorpius
Nowhere Man

Re : Rick Berman, mon ami, mon ennemi.

Même chose concernant Star Wars. Combien d'abrutis ont critiqué et continue de critiquer les dialogues de George, ou sa direction d'acteurs?

Hors, si SW met en scène des humains, ce ne sont pas des terriens. Ce sont des humains d'une autre galaxie bon sang. Et George il savait restituer cette "altérité" dans ses dialogues, dans sa direction d'acteur.

Tu prends la postlogie, Poe, Rose, Finn, Rey, ils pourraient tous sortir de n'importe quel blockbuster contemporain. Mando' retrouve un peu cette " sonorité" Lucasienne, mais c'est pas encore tout à fait ça.

Mais ouais, Rick manque à Star Trek comme George manque à SW pour cette intégrité artistique.

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#82 31-03-2022 21:18:53

pehache
membre

Re : Rick Berman, mon ami, mon ennemi.

scorpius a écrit :

Tu prends la postlogie, Poe, Rose, Finn, Rey, ils pourraient tous sortir de n'importe quel blockbuster contemporain.

En même temps c'est cohérent, ils cherchent juste à faire un blockbuster, qui accessoirement porte le nom SW.

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#83 31-03-2022 21:42:38

scorpius
Nowhere Man

Re : Rick Berman, mon ami, mon ennemi.

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#84 12-06-2022 16:35:45

scorpius
Nowhere Man

Re : Rick Berman, mon ami, mon ennemi.

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