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#1 02-05-2013 19:10:20

yrad
admin

Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

Joss Whedon a récemment percé auprès du grand-public en réalisant le fantasmatique long-métrage The Avengers (2012), véritable confiserie pour les fans de la Maison de Idées.

Mais à l'instar de son homologue Joseph Michael Straczynski qui s'impose désormais de plus en plus au sein de l'industrie des comics, la carrière de Joss Whedon est déjà ancienne et d'une exceptionnelle richesse.

Le Babylon 5 de Joss… est sans nul doute le Buffyverse, constitué de la série Buffy The Vampire Slayer (Buffy contre les vampires) (1997-2003) avec 144 épisodes sur 7 saisons, et de son spin-off Angel (1999-2004) avec 110 épisodes sur 5 saisons.
Il s'agit du cinquième univers imaginaire connexe/cohérent audiovisuel par ordre de volume... après #1 Star Trek, #2 Doctor Who (et ses 10 spin-off), #3 Stargate, et #4 The X-Files/Millennium.
(Cf. ce post)

En parallèle ou par la suite, Joss Whedon a développé quelques OVNIS télévisuels, devenus d'autant plus cultes aux USA qu'ils n'ont pas forcément rencontré un succès d'audience immédiat :
- Le quatrième opus Alien: Resurrection (Alien, la résurrection) de Jean-Pierre Jeunet (1997), et dont je serais tenté d'imputer la médiocrité surtout au réalisateur (et notamment à sa réécriture du script de Whedon).
- La série Firefly (15 épisodes) et le film conclusif Serenity : un exercice essentiellement de forme, consistant à relater des voyages spatiaux à la façon de westerns. Cette SF exalte l'esprit pionnier, mais davantage versant cow-boys que right stuff (au contraire de ST ENT).
- La série Dollhouse (26 épisodes en 2 saisons) : une réflexion très audacieuse sur la personnalité, l'identité, l'esprit, et finalement l'âme... lorsque celles-ci peuvent être converties en trains de bits téléchargeables.
- La comédie musicale Dr. Horrible's Sing-Along Blog : un joyau de décalage monty-pythonien adressé à la culture comics.
- Le film The Cabin In The Woods (La cabane dans les bois) de Drew Goddard (2011) : revisitant l'un des fondements néopaïens du Buffyverse... ayant permis à cet univers d'utiliser les attributs pittoresques de la fantasy sans vraiment en vérifier l'idéologie totalitaire (on parlera alors plutôt de fantastique).


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#2 02-05-2013 19:43:47

mypreciousnico
Why ?

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

Bonjours à tous,

Je me pose une question depuis plusieurs années. On me conseille régulièrement la série Buffy the Vampire Slayer de Whedon.
Or ce que j'ai pu en voir (quelques épisodes en vrac à la TV à l'époque de la trilogie du samedi donc ça remonte) m'a toujours paru extrêmement nase et cheap. Pour moi la série a vraiment une image de truc bidon à la Charmed, le genre de Fantasy Urbaine complètement culcul et teenage comme en publie beaucoup Milady en ce moment. Sans compter une actrice principale insupportable.
Mais n'ayant jamais fait l’effort de me pencher "pour de vrai" sur la série mon jugement est fatalement biaisé. peut-être que je me trompe, que j'ai une fausse image de la chose. C'est en particulier la ferveur avec laquelle peuvent en parler ses fans qui m'interpelle.
Je crois savoir que Scorpius tient la série en haute estime et j'ai cru comprendre que c'était également le cas d'Yrad.

J'aurais aimé avoir vos avis sur la série. Vaut-elle tout le bien qu'on en dit ?

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#3 02-05-2013 20:58:53

yrad
admin

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

Bonsoir Mypreciousnico. smile

A mon sens, oui, mais à condition de prendre la peine de s'imposer une immersion (entrer dans cet univers est très difficile au départ pour un spectateur pleinement adulte).

A la fin des années 90, en me limitant à quelques diffusions télévisuelles erratiques en VF, j'ai pris le Buffyverse (composé des sept saisons de la série Buffy The Vampire Slayer et des cinq saisons de son spin-off Angel) pour un soap gothique pour minettes, un espèce de Twilight avant l'heure, au mieux un pendant kick-ass de Charmed...

En vérité, il n'en est rien ! Et je l'ai compris après avoir fait l'effort de défier mes idées reçues (un enseignement trekkien wink) pour m'y plonger sérieusement (dans le bon ordre et en VO).

Bien qu'indispensable pour planter tous les éléments du décor, la première saison de Buffy demeure assez convenue, pour ne pas dire médiocre. La grande ambition de Joss Whedon se révèle seulement à partir de la seconde saison et tout particulièrement son final, qui renouvelle intelligemment les codes de la tragédie grecque. Par la suite, chaque saison surclasse en excellence la précédente (hormis peut-être la septième mais ça se discute).

La véritable force de la série, qui fait aussi son originalité, c'est de proposer une étude psychanalytique exceptionnelle des différentes phases de transition entre l'enfance et l'âge adulte (en passant bien entendu par toutes les contradictions de l'adolescence), avec une touche très féminine sur le regard porté, ce qui la place directement en concurrence avec l'exceptionnelle My So-Called Life (Angela 15 ans).

A l'attention de ceux qui raffolent de l'approche allégorique de ST TOS (pour info, Joss Whedon est un grand trekker assumé), la série Buffy la réactualise, mais en focalisant son attention sur les méandres indicibles du psychisme humain, et non sur les études sociologiques et politiques.
Dès lors, elle offre au moins deux niveaux de lecture :
- le premier, littéral, c'est à dire un univers imaginaire très cohérent peuplé de créatures surnaturelles, mais relevant davantage du fantastique que de la fantasy (ce qui est philosophiquement appréciable et finalement rare) ;
- le second, métaphorique, qui fascine encore aujourd'hui les professionnels de la psychanalyse jungienne (davantage que freudienne ou lacanienne d'ailleurs), et qui fait périodiquement l'objet de colloques spécialisés.

Mais Joss Whedon, avec l'assistance de remarquables scénaristes féminines comme Jane Espenson et Marti Noxon, a également porté toute son attention sur les problématiques ontologiques (les rapports entre l'être et le néant, les questionnements de l'existence...), qui sont au centre des dernières saisons de Buffy (5 à 7) et du spin-off Angel (beaucoup plus sombre et ambivalent).

Cerise sur le gâteau, à l'instar de The X-Files/Millennium (avec lequel il a partagé plusieurs scénaristes communs et un projet de cross-over), l'univers de Buffy/Angel pratique intensivement le référencement pop-culturel (aussi bien dans le cadre d'épisodes décalés que tragiques).

Le Buffyverse aura mis en scène des cas de figure (im)moraux particulièrement dérangeants, dont il n'existe à ma connaissance aucun équivalent dans d'autres œuvres audiovisuelles.
Et s'il est de bon ton de présenter aujourd'hui la série Tru Blood (d'Alan Ball) comme une version mature de Buffy/Angel, je m'inscris en faux envers cette idée reçue. Tru Blood aligne les scènes de cul et les provocations gratuites, sa forme est somptueuse et son générique génial, mais elle ne possède pas le centième du fond du Buffyverse.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#4 02-05-2013 21:21:41

mypreciousnico
Why ?

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

Merci de ta réponse Yrad smile

Au vu de ce que tu m'en dit (et en me basant sur les nombreuses recommandations que j'évoquais plus haut) je pense que je vais donner une chance à la série. On m'a prêté les DVD, je vais donc faire ça dans l'ordre, en en VO^^

Je ferais un rapport wink

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#5 02-05-2013 21:26:51

yrad
admin

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

Oui, mais je disais encore davantage de bien de l'univers de The X Files... et tu n'as pourtant pas pu dépasser le cap de la troisième saison. p


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#6 02-05-2013 21:35:42

scorpius
Nowhere Man

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

Oui, tu peux te lancer sans problème !
J'ai eu la chance de découvrir Buffy à l'âge parfait, 12/13 ans et j'en garde un souvenir formidable. j'ai pas grand chose à rajouter par rapport à Yrad, si ce n'est qu'en tant qu'amateur de comics tu vas te régaler. (Notamment un arc qui évoque celui du dark phoenix). Et que la série a développée des idées assez dingues (la clé) mais aussi assez couillues car casse-gueule (confronter la magie et la technologie par exemple). Enfin dans ses dernières saisons, la série s'arrache (souvent douloureusement pour les personnages) de toute forme de manichéisme. (C'est aussi le cas de la petite soeur "Angel" )

C'est juste 100 coudées au-dessus de Charmed !

Dernière modification par scorpius (02-05-2013 21:53:32)

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#7 02-05-2013 22:03:10

mypreciousnico
Why ?

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

yrad a écrit :

Oui, mais je disais encore davantage de bien de l'univers de The X Files... et tu n'as pourtant pas pu dépasser le cap de la troisième saison. p

Exact, mais j'ai été coupé dans mon visionnage et j'avais autre chose à penser à ce moment la. je pense que c’est côté glauque de la série qui a finis par me fatiguer. Comme tu le disait dans un de tes posts à ce sujet, "qualité et endurance ne vont pas toujours de paire" wink
Comme je l'ai déjà écrit, je finirais bien par retenter le coup un jour.

scorpius a écrit :

Oui, tu peux te lancer sans problème !
(...)
C'est juste 100 coudées au-dessus de Charmed !

Merci Scorpius wink
Je m’apprête à lancer le premier épisode smile

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#8 05-05-2013 21:13:53

mypreciousnico
Why ?

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

Je sort de la saison 1.

Bon, j'ai du mettre de côté pas mal de préjugés pour m'y mettre parce que comme je l'écrivais plus haut, j'avais une image disons peu flatteuse de la série.
J'ai un peu peiné avec la direction artistique, il faut arriver à entrer dedans. La photo n'est pas terrible, le générique est très typé années 90 et le look des vampires laisse à désirer (après on peu toujours me dire que Star Trek c'est kitsch et latex…). Niveau réalisation ça fait le travail. C'est surtout les combats qui sont très cheap. D'ailleurs c'est le montage qui se bat plus que les acteurs ou les cascadeurs lol

Mais au final ça se laisse regarder. Déjà le pilote est très bon, et arrivé à la fin de la première partie je me suis surpris à avoir trouvé ça chouette, presque à mon corps défendant.
La grande force de ce pilote, c'est de mettre directement dans le bain. on se sent direct à la maison comme si on ne regardais pas la saison 1 mais la saison 5 alors que tout est déjà installé, qu'on à les pieds sur la table basse et qu'on s'est servi une bière dans le frigo. La mythologie de la série est extrêmement digeste et le tout glisse remarquablement bien, sans acoup.
Les personnages sont attachants, même Buffy alors que je faisait un blocage sur son interprète dans tous les épisodes en vrac que j'avais pu voir.
Autre très bon point, Willow et Xander ne mettent pas 10 épisodes à découvrir la véritable identité de Buffy, j'ai trouvé ça extrêmement jouissif smile

Au niveau des thématiques, c'est très teenage, mais ça ne me dérange pas. L'adolescence et ses tourments sont remarquablement bien écrits et la saison ce suffit à elle-même avec un final vraiment sympa.
Ce qui m'amène à penser que la série m'aurait probablement plus immédiatement accroché si je l'avais découverte à l'époque ou elle est sortie, alors que j'étais moi-même un gamin smile

Sinon, il y a quelques trucs vraiment top dans cette saison 1, en particulier le traitement de l'essor de l'informatique et la conclusion de l'épisode sur la jeune femme invisible.

On a même droit à Armin " Quark" Shimerman dans un rôle récurrent smile

J'attaque la saison 2 smile

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#9 05-05-2013 21:53:22

scorpius
Nowhere Man

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

mypreciousnico a écrit :

on se sent direct à la maison comme si on ne regardais pas la saison 1 mais la saison 5 alors que tout est déjà installé, qu'on à les pieds sur la table basse et qu'on s'est servi une bière dans le frigo. La mythologie de la série est extrêmement digeste et le tout glisse remarquablement bien, sans acoup.

Oui, parce que Joss est un brillant scénariste, on peut trouver que les premières saisons de Buffy manquent d'originalités, mais Whedon a parfaitement dès le départ digérer ses influences. D'autant que de son propre aveux, après l'échec du film Buffy et l'horreur de sa collaboration avec Jeunet sur Alien 4, il jouait sa vie sur la série...

Les personnages sont attachants, même Buffy alors que je faisait un blocage sur son interprète dans tous les épisodes en vrac que j'avais pu voir.
Autre très bon point, Willow et Xander ne mettent pas 10 épisodes à découvrir la véritable identité de Buffy, j'ai trouvé ça extrêmement jouissif smile

Sarah Michelle Gellar va vraiment apporter des couches dramatiques à son jeu (à mesure que la série gagne en maturité) insoupçonnables (même chose pour Xander & surtout Willow).

J'attaque la saison 2 smile

Cool smile

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#10 10-05-2013 16:07:31

mypreciousnico
Why ?

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

Wow, le moins qu'on puisse dire, c'est que la saison 2 est bien meilleure que la première smile

Comme toute bonne seconde saison qui se respecte, elle étend l'univers et développe les personnages et la mythologie qui gagne ici une ampleur que je lui avais jamais soupçonné.
La saison 1 était sympathique et plantait bien le décors, mais globalement ça n'était pas inoubliable.
La saison 2 vas beaucoup plus loin, que ça soit dans l'exploration des problèmes adolescents, et les questionnements existentiel, mais aussi dans le registre du romantisme et de la tragédie.

Dès le départ la saison prend une tournure rock'n'roll avec l'introduction de Spike, personnage plaisant, et qui compose un adversaire plus moderne que le maitre, l'adversaire de la saison précédente, notamment dans sa relation avec Drusilla.
C'est d'ailleurs la que ce situe le gros point fort de la série les relations entre les personnages sont très authentiques, sonnent très vraies. Et les épreuves qu'ils traversent mettent à jours, parfois dans la douleurs, les relations qu'ils entretiennent. Aussi Giles et Buffy développent une relation père/fille qui est très bien é rite, en particulier quand se révèle le passé badass du mentor, et l'on prend toute la mesure de l'importance d'un personnage devenu principal au moment ou ce dernier meure sans avertissement.

La saison explore aussi de manière très juste les relations adolescentes, l'amour et la trahison, qui vont d'ailleurs donner un formidable double épisode de mi saison Innocence, véritable chef d'œuvre d'écriture au final extrêmement réussi.
D'ailleurs tous les doubles épisode de la saison sont de petits chefs d'œuvre, en particulier le final complètement dingue et très dense au niveau du scénario.

Ça n'est pas parfait, mais il y a énormément de bonnes choses, en particulier dans la manière dont le bestiaire fantastique se confronte à un univers réaliste comme le notre (le coup du bazooka pour terrasser le juge lol) ou encore les nombreuses références à la pop culture (la créature très black lagoon de l'épisode Go Fish)

Graphiquement il y a du mieux. En particulier au niveau des chorégraphies des combats qui font un peu moins mousse, on a moins l'impression que c'est le montage qui se bat plutôt que les acteurs.


scorpius a écrit :

D'autant que de son propre aveux, après l'échec du film Buffy et l'horreur de sa collaboration avec Jeunet sur Alien 4, il jouait sa vie sur la série...

Oui, je veut bien croire...
EN revanche je ne savais pas que la collab avec Jeunet n'avais pas été terrible...

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#11 10-05-2013 16:34:49

scorpius
Nowhere Man

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

mypreciousnico a écrit :

Wow, le moins qu'on puisse dire, c'est que la saison 2 est bien meilleure que la première smile

Il va en être ainsi pour chaque saison wink

EN revanche je ne savais pas que la collab avec Jeunet n'avais pas été terrible...

Il y a une anecdote ou Joss explique qu'il est en salle de montage, il voit une scène et il ne peut s'empêcher de dire à Jeunet : "mais c'est particulièrement stupide, ça vient d'ou ?" et Jeunet de lui répondre "ben de ton scénario"... J'ai comme l'impression que Jeunet à réécrit des trucs dans son coin.
Par exemple, il semble que le scientifique interpréter par Brad Dourif avait un rôle bien plus important/complexe dans le scénar' de Joss que dans le montage final du film.

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#12 10-05-2013 17:23:14

mypreciousnico
Why ?

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

scorpius a écrit :
mypreciousnico a écrit :

Wow, le moins qu'on puisse dire, c'est que la saison 2 est bien meilleure que la première smile

Il va en être ainsi pour chaque saison wink

Il semble, vu que Yrad avait l'air de dire que les deux premières saisons étaient plutôt moyennes au regard du reste. Or j'ai trouvé cette saison 2 globalement très bonne.

scorpius a écrit :

Il y a une anecdote ou Joss explique qu'il est en salle de montage, il voit une scène et il ne peut s'empêcher de dire à Jeunet : "mais c'est particulièrement stupide, ça vient d'ou ?" et Jeunet de lui répondre "ben de ton scénario"... J'ai comme l'impression que Jeunet à réécrit des trucs dans son coin.

Hmmm, dommage...

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#13 12-05-2013 22:42:58

yrad
admin

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

mypreciousnico a écrit :

Il semble, vu que Yrad avait l'air de dire que les deux premières saisons étaient plutôt moyennes au regard du reste. Or j'ai trouvé cette saison 2 globalement très bonne.

J'ai probablement manqué de précision dans ma petite présentation : la saison 2 possède en effet d'excellents épisodes (dont son final) qui la place clairement au-dessus de l'anecdotique première. Mais disons que la série atteint son vrai rythme de croisière dans la troisième saison... et son apothéose dans les saisons 5 et 6 (à mon sens).
En revanche, j'exprime quelques réserves envers la saison 7, dont les épisodes demeurent individuellement brillants, mais dont le ressort global sacrifie à certains truismes de la fantasy (en plus de quelques autres travers). Cela m'a laissé le même sentiment mitigé que la saison 7 de ST DS9 (alors que ses saisons 4 à 6 avaient atteint des sommets).

A noter qu'en chronologie interne, la saison 4 de Buffy se déroule en parallèle de la première saison du spin-off Angel (à voir si possible en parallèle pour ne pas passer à côté de certains échos internes).
Quant à la saison 5 d'Angel, elle fait également office d'épilogue pour la série Buffy (puisqu'elle se déroule dans le prolongement immédiat de sa saison 7).
Et autant la fin de Buffy demeure en partie critiquable, autant la fin d'Angel est exceptionnelle (mais hélas un peu plagiée par Zack Snyder ensuite et donc galvaudée depuis...).


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#14 13-05-2013 01:34:21

mypreciousnico
Why ?

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

yrad a écrit :

La saison 2 possède en effet d'excellents épisodes (dont son final) qui la place clairement au-dessus de l'anecdotique première. Mais disons que la série atteint son vrai rythme de croisière dans la troisième saison...

Il est vrai que la saison 2 installe encore la mythologie qui ets pleinement déployée dans la saison 3 que je viens de finir.

yrad a écrit :

et son apothéose dans les saisons 5 et 6 (à mon sens).

C'est ce que je lis un peu partout.

yrad a écrit :

Quant à la saison 5 d'Angel, elle fait également office d'épilogue pour la série Buffy (puisqu'elle se déroule dans le prolongement immédiat de sa saison 7).

Ha c'est chouette ça smile

A noter qu'il existe une saison 8 et 9 en comics. je n'ai jamais lu mais les fans ont l'air de dire que c'est bien.

yrad a écrit :

Et autant la fin de Buffy demeure en partie critiquable, autant la fin d'Angel est exceptionnelle (mais hélas un peu plagiée par Zack Snyder ensuite et donc galvaudée depuis...).

Quand j'aurais vu la saison 5 d'Angel je reviendrais vers toi pour en savoir plus smile

Sinon, comme je le disais, je sort de la saison 3 que j'ai trouvé excellente. Du niveau dramatique de la 2, peut-être un poil en dessous lors des meilleurs moments, mais plus homogène en qualité.

#Attention SPOILERS#

Le début de la saison assure après le top niveau de la fin de saison précédente. Un début déroutant, un peu frustrant avec pleins de très bonnes idées, notamment le monde parallèle fasciste. Un épisode qui joue avec les frustrations du spectateur sur le retours de Buffy à Sunydale. Pas exactement ce que l'héroïne aurait attendu et espéré.

D'ailleurs, la saison contient de réels chef d'œuvres. je pense en particulier à The Wish, superbe what if qui permet de mettre en en scène des version complètement badass des personnages principaux. Un coup de chapeau particulier à l'interprète de Willow qui crève littéralement l'écran en Vampire-Willow.
Une merveille aussi que l'épisode The Zeppo ou l'action d'importance est placée complètement en arrière plan pour s'attacher à l'évolution d'un personnage principal. Et l'on touche là un des thème principal de la saison : la confiance. Ici la confiance en soi.
Bon, il y en a plein d'autre : Le diptyque Bad Girls/Consequences par exemple. Mais quand je disait que la saison était plus homogène c'est parce qu'en fait la quasi-totalité des épisodes sont excellents et que la tension ne retombe jamais, laissant une impression un peu fiévreuse à la fin du visionnage.

L'ajout de Faith au casting est une réelle bonne idée qui permet d'aborder des thématiques autours de la confiance (oui je l'ai déjà dit), de la trahison, de l'apprentissage de ses erreurs. On s'attache assez vite à elle et à sa relation houleuse mais fraternelle avec Buffy. Du coup sa trahison n'en devient que plus choquante, même si on la vois venir au fil d'un dévelopement très bien écrit à chaque épisode.

Le méchant de la saison est plutôt intéressant parce que pas particulièrement machiavélique au premier abord. Plutôt sympa, décontract et tribun il n'en est que plus dérangeant…et pour finir monstrueux.

La relation entre Buffy et Giles atteint un tournant d'excellence. En fait tous les personnages du cast principal sont excellents et superbement écrits. J'ai souvent reconnu mon passif de lycéen dans énormément de situations mises en scène dans cette saison. Y compris d'ailleurs le sentiment d'excitation et de crainte du futur qui s'empare des protagonistes à mesure que la remise des diplôme approche. Le parallèle avec l'ascension du maire est une réussite. D'ailleurs le final est plutôt bon. Et si la bataille finale manque de moyens, ça reste quand même extrêmement jouissif à regarder.

Une saison sur la fin de l'innocence, sur la fin d'une époque. A la fin chacun doit bouger, aller de l'avant, évoluer, grandir. Et plus rien ne sera plus comme avant.

Arf, je crois que finalement j'aime bien la série smile

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#15 14-05-2013 22:44:42

yrad
admin

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

Belle analyse, Mypreciousnico. smile

mypreciousnico a écrit :

D'ailleurs, la saison contient de réels chef d'œuvres. je pense en particulier à The Wish, superbe what if qui permet de mettre en en scène des version complètement badass des personnages principaux. Un coup de chapeau particulier à l'interprète de Willow qui crève littéralement l'écran en Vampire-Willow.
Une merveille aussi que l'épisode The Zeppo ou l'action d'importance est placée complètement en arrière plan pour s'attacher à l'évolution d'un personnage principal. Et l'on touche là un des thème principal de la saison : la confiance. Ici la confiance en soi.
Bon, il y en a plein d'autre : Le diptyque Bad Girls/Consequences par exemple. Mais quand je disait que la saison était plus homogène c'est parce qu'en fait la quasi-totalité des épisodes sont excellents et que la tension ne retombe jamais, laissant une impression un peu fiévreuse à la fin du visionnage.

Buffy 03x09 The Wish et Buffy 03x13 The Zeppo sont en effet les chefs d’œuvre de la saison 3.

Mais j'y ajouterais également :
- Buffy 03x08 Lover's Walk : traiter de l’irrationalité et de la folie de l'amour sans la moindre once de mélo, c'est un tour de force ; l'épisode en est carrément bluffant ;
- Buffy 03x10 Amends : un jugement dernier crochu par-delà le bien et le mal, non sans rappeler l'inspiration métaphysique de la superbe série Brimstone (1998) avec John Glover ;
- Buffy 03x11 Gingerbread : une extraordinaire étude sur la psychologie des foules, même si la fin est un peu trop rapide car un tel propos méritait un diptyque voire un triptyque ;
- Buffy 03x12 Helpless : une variante de what if (par rapport à Buffy 03x09 The Wish) qui crédibilise par contraste beaucoup le personnages de Buffy et sa mission ;
- Buffy 03x18 Earshot : remarquable figuration des implications réelles et des ravages mentaux de la télépathie, bien que ST TNG 03x20 Tin Man et Torchwood 01x07 Greeks Bearing Gifts soient peut-être (?) encore un cran au-dessus sur le même thème. Babylon 5 s'est également consacrée avec brio à ce sujet, mais davantage sur un terrain sociologique que subjectif.
- Buffy 03x20 The Prom : superbe allégorisation des Rubicons de l'existence humaine, avec une finesse psychologique n'ayant rien à envier aux meilleurs épisodes de My So-Called Life (1994) et de Roswell (1999) (des séries que j'aime aussi beaucoup).

mypreciousnico a écrit :

En fait tous les personnages du cast principal sont excellents et superbement écrits. J'ai souvent reconnu mon passif de lycéen dans énormément de situations mises en scène dans cette saison. Y compris d'ailleurs le sentiment d'excitation et de crainte du futur qui s'empare des protagonistes à mesure que la remise des diplôme approche.

Tu témoignes par ce constat du plus grand mérite de Joss Whedon sur les séries Buffy/Angel : avoir imaginé un fantastique barré (tantôt dérangeant tantôt loufoque) mais dans lequel chaque spectateur réussira à reconnaître des pans entiers de son enfance, de son adolescence, et même de sa vie d'adulte. Objectivement, c'est très très fort.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#16 15-05-2013 22:06:45

mypreciousnico
Why ?

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

yrad a écrit :

Buffy 03x09 The Wish et Buffy 03x13 The Zeppo sont en effet les chefs d’œuvre de la saison 3.

Mais j'y ajouterais également :
- Buffy 03x08 Lover's Walk : traiter de l’irrationalité et de la folie de l'amour sans la moindre once de mélo, c'est un tour de force ; l'épisode en est carrément bluffant ;
- Buffy 03x10 Amends : un jugement dernier crochu par-delà le bien et le mal, non sans rappeler l'inspiration métaphysique de la superbe série Brimstone (1998) avec John Glover ;
- Buffy 03x11 Gingerbread : une extraordinaire étude sur la psychologie des foules, même si la fin est un peu trop rapide car un tel propos méritait un diptyque voire un triptyque ;
- Buffy 03x12 Helpless : une variante de what if (par rapport à Buffy 03x09 The Wish) qui crédibilise par contraste beaucoup le personnages de Buffy et sa mission ;
- Buffy 03x18 Earshot : remarquable figuration des implications réelles et des ravages mentaux de la télépathie, bien que ST TNG 03x20 Tin Man et Torchwood 01x07 Greeks Bearing Gifts soient peut-être (?) encore un cran au-dessus sur le même thème. Babylon 5 s'est également consacrée avec brio à ce sujet, mais davantage sur un terrain sociologique que subjectif.
- Buffy 03x20 The Prom : superbe allégorisation des Rubicons de l'existence humaine, avec une finesse psychologique n'ayant rien à envier aux meilleurs épisodes de My So-Called Life (1994) et de Roswell (1999) (des séries que j'aime aussi beaucoup).

Oui, que des chefs d’œuvres assurément smile
Évidement mon rapide review n’est absolument pas exhaustif, mais cette saison est remarquable d'homogénéité tant il y a beaucoup de haut et quasiment pas de bas. Même à la fin du superbe The Prom, quand Buffy est sacrée "protecteur de la classe" ça aurait pu être culcul la praline et pourtant ce passage est carrément énorme, montrant que le travail de l'ombre n'était en fait pas passé tant inaperçu que ça.

yrad a écrit :

Tu témoignes par ce constat du plus grand mérite de Joss Whedon sur les séries Buffy/Angel : avoir imaginé un fantastique barré (tantôt dérangeant tantôt loufoque) mais dans lequel chaque spectateur réussira à reconnaître des pans entiers de son enfance, de son adolescence, et même de sa vie d'adulte. Objectivement, c'est très très fort.

Effectivement, c'est superbement écrit et ça touche toujours juste. Certains épisode arrivent presque à me faire sentir le parfum de cette époque, l'ambiance, l'état psychologique qui était le mien alors. Tout un élan de nostalgie qui touche au cœur mais qui me fait également réfléchir sur le chemin (les bons et les mauvais choix) que j'ai parcouru depuis. En sommes la série permet une identification et une introspection que je ne m'étais certainement pas attendu à trouver là.
Et la saison 4 emprunte le même chemin avec toujours cette justesse quand il s'agit d'aborder ce tournant de la vie qu'est le premier vrai départ du cocon familial.

Dans un autre ordre d'idée, je sort du visionnage Hush (un silence de mort en VF) et je suis sans voix tant cet épisode est un pur concentré de chef d’œuvre !

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#17 15-05-2013 23:32:36

Warp 9
membre

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

Yves franchement.... Mettre B5 et Buffy dans une même phrase.... Aussi bien comparer Star Trek à Twilight tant qu'à y être.... laugh


"Ruiner une franchise parce qu'on en aime pas les fans c'est comme couler un navire parce qu'on en aime pas les passagers."
- Jarek Ordo/Warp 9

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#18 18-05-2013 00:00:00

yrad
admin

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

mdr


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#19 18-05-2013 00:03:19

yrad
admin

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

mypreciousnico a écrit :

Même à la fin du superbe The Prom, quand Buffy est sacrée "protecteur de la classe" ça aurait pu être culcul la praline et pourtant ce passage est carrément énorme, montrant que le travail de l'ombre n'était en fait pas passé tant inaperçu que ça.

Bravo d'avoir été - comme moi - sensible à cet immense moment de Buffy 03x20 The Prom, qui représente un aboutissement psychosociologique.
Il s'agit en fait de l'une des meilleures illustrations de la doxa que j'ai pu voir. Non pas la doxa au sens commun et péjoratif ou comme antithèse de l'épistémè chez Roland Barthes, mais la doxa telle que la définissaient Parménide et surtout Platon, c'est à dire ces choses que l'on sait sans avoir conscience de les savoir. A l'image de la relation indicible entre Guinan et Picard dans ST TNG...

mypreciousnico a écrit :

Dans un autre ordre d'idée, je sort du visionnage Hush (un silence de mort en VF) et je suis sans voix tant cet épisode est un pur concentré de chef d’œuvre !

Oui, Buffy 04x10 Hush est un exceptionnel exercice de style gothique, situé quelque part entre Barbey d’Aurevilly et Edward Scissorhands.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#20 18-05-2013 19:29:13

mypreciousnico
Why ?

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

yrad a écrit :
mypreciousnico a écrit :

Même à la fin du superbe The Prom, quand Buffy est sacrée "protecteur de la classe" ça aurait pu être culcul la praline et pourtant ce passage est carrément énorme, montrant que le travail de l'ombre n'était en fait pas passé tant inaperçu que ça.

Bravo d'avoir été - comme moi - sensible à cet immense moment de Buffy 03x20 The Prom, qui représente un aboutissement psychosociologique.

J'ai vraiment adoré ce passage oui smile

La saison 4 est vraiment la saison du changement, à tel point qu'on a parfois l'impression de regarder une autre série ou un spin-off tant le changement est brutal…mais paradoxalement dans la continuité thématique de la fin de la saison précédente ou Buffy faisait ces adieux à son adolescence et la période lycée.

#Attention SPOILERS#

Ici c'est le début d'un nouveau cycle, des premières épreuves de l'âge adulte avec les début en fac. Plus que jamais je me suis beaucoup reconnu dans les premiers épisodes de la saison. En particulier cette impression traumatisante de ne pas être à sa place, que tout bouge trop vite alors qu'on fait du surplace, d'être complètement et irrémédiablement paumé dans le gigantisme d'un système dont on ne sais rien. Nouveaux décors, nouvelles personnes, nouveaux codes et surtout remise en question de ce que l'on tient pour acquis depuis des années. Car l'après lycée (et en particulier la fac ou ce qui s'y assimile) est vraiment le moment de la vie ou nos certitudes sont remises en cause. De senior (les terminales chez nous, les plus vieux du lycée) ou repasse au statut de juinor, on rencontre de nouvelles personnes et on se confronte à de nouvelles idées.
C'est particulièrement bien retranscrit dans cette saison 4 qui traite également de la communication. Car Buffy et le Scooby-gang ont bien du mal à communiquer cette année, alors que leurs chemins peinent à ne pas se séparer. De Xander qu'un fossé sépare de ces amis puisqu'il n'est pas lui même à la fac, jusqu'à Willow qui découvre un tout nouveau pan de sa sexualité en passant par Giles qui se sent devenu inutile et qui végète dans son appart en compagnie de…Spike !
J'ai toujours aimer, dans les série TV, le principe du bad guy qui se repend. J'ai hâte de voir comment sera traité le personnage dans le futur de la série.

Le point d'orgue du thème de la communication sera bien entendu atteint avec Hush, magistrale chef d'œuvre semi-muet qui joue énormément sur la mise en scène et sur les jeux des acteurs, pour illustrer notre dépendance aux moyens de communications habituels qui dépendent bien entendu de la parole (la scène du téléphone et à la fois très drôle et paralysante) et combien il est dur de trouver de nouvelles manières de communiquer. Jouant sur les peurs enfantines, l'épisode et d'une efficacité à couper le souffle, magnétique et fascinant c'est une performance étonnante et hypnotisante.

L'autre très bonne idée de la saison (malgré un coup de mou en plein millieu) c'est l'initiative, qui permet d'étendre la lutte contre les créatures de la nuit à un cadre beaucoup plus vaste et peut-être plus réaliste avec cette division top secrète qui jouera, comme Frankenstein, avec des forces naturelles qu'elle ne comprend pas, qui la dépasse et qui causera sa perte.
J'aurais peut-être aimé voir l'initiative développée d'avantage et que l'organisation soit moins immédiatement classé dans la case "vilain".

Enfin le final de la série est assez surprenant puisque le climax n'aura pas lieu dans l'épisode final (comme un parfum de On ne vis que deux fois ce climax d'ailleurs), mais dans l'avant dernier. Le Season final étant un épisode onirique particulièrement maitrisé qui remet les évènements de la saison en perspective, notamment l'éloignement des protagonistes et se permet de teaser la suite des évènements. On sent que Whedon c'est bien amusé avec la proximité des plateaux de tournage, pour figurer le rêveur baladé d'un endroit à un autre qui n'atteindra jamais sa destination parce que le rêve le fait toujours passer du coq à l'âne.

Dernière modification par mypreciousnico (18-05-2013 19:30:53)

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#21 26-05-2013 12:50:02

mypreciousnico
Why ?

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

La saison 5 est un sacré morceau, avec des pics émotionnels particulièrement poignants !

#GROS SPOILERS#

Dès le départ on est un peu bousculé puisque les scénaristes nous larguent une sœur de Buffy complètement sortie d'un chapeau qui oblige à faire son petit retcon personnel sur ce qui a précédé. Sur le coup, on serait tenté de crier au scandale de se plaindre d'une intrigue à tiroir à la LOST. Et pourtant, il n'en est rien, car cette sœur ne sort absolument pas de nulle part et est une des merveille scénaristique de cette saison, puisqu'elle mettra Buffy face à des responsabilités d'adulte mais je vais y revenir. Le fait qu'elle sorte d'un chapeau est expliqué de manière magistrale.
D'autant que via Dawn et Buffy on aborde le grand thème de cette saison : l'identité.

Car Buffy est en pleine crise identitaire dans cette saison. Elle vas chercher à comprendre son rôle de Slayer, son but, les épreuves qu'elle doit traverser afin de mieux s'acquitter de sa mission: quelle est la finalité de tout ça ? Comment cela doit-il finir ?
Une véritable quête sur les origines donc, sur la mythologie de la série dont le point d'orgue est atteint lors d'une discussion passionnante sur les origines de Spike qui s'est confronté (avec succès) à 2 slayers par le passé. Passionnante aussi est l'introspection métaphysique déjà entamée lors du final de la saison précédente. On y apprend que le combat n'aura jamais de fin et qu'il ne pourra s'achever qu'avec la mort du Slayer qui trouvera enfin son véritable repos, alors qu'un successeur sera appelé pour reprendre le flambeau comme Buffy elle-même fut appelée en son temps. Mieux, selon Spike il vient un temps dans le combat de tout Slayer ou elle appellera cette délivrance de ces vœux, le fameux "désir de mort", étape inévitable dans le parcours.
Apparemment cette saison 5 était sensée être la dernière avant que la série ne soit rachetée par UPN et nous offre 2 saisons supplémentaires. Et cela ce sent, puisqu'on touche à cette occasion le second thème de la saison, beaucoup plus dur et définitif : la mort

Et cette thématique, qui parcours l'ensemble des 22 épisodes le chef d'œuvre de la saison (et peut-être de la série) à savoir le 16ème épisode The Body. Probablement l'œuvre audiovisuelle la plus frappante sur le thème de la mort que j'ai jamais vu. La mise en scène sans fioriture d'une mort d'autant plus bouleversante qu'elle est naturelle et que Buffy ne peu donc pas l'affronter.
Un épisode audacieux qui s'affranchi de toute béquille émotionnelle. Aucune musique, une mise en scène glaçante, presque nue, un regard bouleversant, dépassionné sur les différentes étapes à franchir lors de la mort d'un proche, alors que l'être aimé privé de vie se transforme irrémédiablement en corps (the body).
Le jeu sur le son est particulièrement étouffant. En l'absence de musique, chaque silence est assourdissant, chaque son est douloureux dans une ambiance de cathédrales et rend très bien compte de cet espèce de bourdonnement étouffant que l'on a pas conscience d'entendre dans ces moments la. Pour qui a déjà perdu un proche, l'authenticité de l'épisode est absolument paralysante et arrache bien plus de larmes que tout les violons de la terre ne pourrons jamais en arracher.
On sent que Whedon exorcise son propre deuil dans cet épisode tant tout cela sonne vrai. A l'image du début de l'épisode ou Buffy ne comprend rien à ce qui se passe et réagis plus qu'elle agis. La mise en scène de Whedon est à cette occasion superbe de maitrise. la froideur du personnel médical, l'inhumanité de la situation, les plans décadrés ou l'on ne vois pas le visage de l'infirmier qui annonce à Buffy des instructions qu'elle n'écoute pas dans une ambiance irréelle complètement déconnectée.
Par ailleurs, cet épisode est d'une importance capitale dans la saison puisque Buffy vas devoir grandir plus vite que prévu et passer d'un coup dans l'âge adulte en assumant le rôle de chef de famille, en s'occupant de Dawn.

Du reste, c'est pour tout les personnages que s'opère le passage à l'âge adulte. Buffy n'est pas seule dans son combat, le gang au complet apporte une grande richesse et une diversité bienvenue au combat du Slayer.  Ainsi Buffy s'affirme fasse au conseille des watchers et refuse désormais de se laisser dicter sa conduite, Tara également s'installe comme un membre à part entière du groupe et s'éloigne de sa famille. Chaque personnage est très bien écrit dans son évolution, alors que Willow est de plus absorbée par la magie et que sa relation avec Tara est une évidence, que Spike développe une attraction malsaine pour Buffy. On aborde aussi l'addiction à la drogue, quand Riley, délaissé par Buffy, plonge. La série aborde vraiment tout les aspects de la vie et possède aussi une vraie portée féministe alors que les personnage féminin sont les plus affirmés quand les personnages masculins sont plus maladroits et dépendants.

Le tout trouve son point d'orgue, sensé être le final de la série, dans un dernier épisode fiévreux et passionnant ou Buffy comprendra que sa mission ultime est de protéger sa famille et ses amis et que pour se faire elle doit sacrifier sa vie.
Une partie de moi se dit que si la série s'était réellement achevée la dessus ça aurait été un final vraiment audacieux. D'un autre côté, au moment ou j'écris ses lignes, je suis déjà bien avancé dans la saison suivante qui nous réserve de flamboyants chef d'œuvres smile

Dernière modification par mypreciousnico (26-05-2013 19:00:49)

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#22 26-05-2013 16:11:40

scorpius
Nowhere Man

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

Nom d'un petit bonhomme, merci pour ces reviews passionnées et ultra-complètes Nico !
Tu me donnes vraiment envie de replonger dans le Buffyverse smile
Vas-tu enchainer avec Angel ? (J'aimerais bien te lire aussi sur cette dernière^^)

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#23 26-05-2013 16:27:57

mypreciousnico
Why ?

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

scorpius a écrit :

Nom d'un petit bonhomme, merci pour ces reviews passionnées et ultra-complètes Nico !
Tu me donnes vraiment envie de replonger dans le Buffyverse smile

Merci camarade, j'en suis ravi smile

scorpius a écrit :

Vas-tu enchainer avec Angel ? (J'aimerais bien te lire aussi sur cette dernière^^)

Oui, je regarderais Angel à la suite de Buffy smile
Je m'étais tâté, arrivé à la saison 3 (ou 4 je ne sais plus) à regarder les deux séries en parallèle pour bien profiter de touts les échos et les vas et viens. Mais j'ai beaucoup de mal à regarder deux show en même temps, au risque, bien souvent, de n'en apprécier aucun des deux. Bref, une partie de mon appréciation d'une série dépend beaucoup de mon immersion dans cette dernière.

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#24 26-05-2013 18:42:23

yrad
admin

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

mypreciousnico a écrit :

Apparemment cette saison 6 était sensée être la dernière avant que la série ne soit rachetée par UPN et nous offre 2 saisons supplémentaires.

Saison 5 en fait... wink

mypreciousnico a écrit :

Et cette thématique, qui parcours l'ensemble des 22 épisodes le chef d'œuvre de la saison (et peut-être de la série) à savoir le 16ème épisode The Body. Probablement l'œuvre audiovisuelle la plus frappante sur le thème de la mort que j'ai jamais vu. La mise en scène sans fioriture d'une mort d'autant plus bouleversante qu'elle est naturelle et que Buffy ne peu donc pas l'affronter.
Un épisode audacieux qui s'affranchi de toute béquille émotionnelle. Aucune musique, une mise en scène glaçante, presque nue, un regard bouleversant, dépassionné sur les différentes étapes à franchir lors de la mort d'un proche, alors que l'être aimé privé de vie se transforme irrémédiablement en corps (the body).
Le jeu sur le son est particulièrement étouffant. En l'absence de musique, chaque silence est assourdissant, chaque son est douloureux dans une ambiance de cathédrales et rend très bien compte de cet espèce de bourdonnement étouffant que l'on a pas conscience d'entendre dans ces moments la. Pour qui a déjà perdu un proche, l'authenticité de l'épisode est absolument paralysante et arrache bien plus de larmes que tout les violons de la terre ne pourrons jamais en arracher.
On sent que Whedon exorcise son propre deuil dans cet épisode tant tout cela sonne vrai. A l'image du début de l'épisode ou Buffy ne comprend rien à ce qui se passe et réagis plus qu'elle agis. La mise en scène de Whedon est à cette occasion superbe de maitrise. la froideur du personnel médical, l'inhumanité de la situation, les plans décadrés ou l'on ne vois pas le visage de l'infirmier qui annonce à Buffy des instructions qu'elle n'écoute pas dans une ambiance irréelle complètement déconnectée.
Par ailleurs, cet épisode est d'une importance capitale dans la saison puisque Buffy vas devoir grandir plus vite que prévu et passer d'un coup dans l'âge adulte en assumant le rôle de chef de famille, en s'occupant de Dawn.

Magnifique analyse de l'épisode, Mypreciousnico. thanks
Inutile de dire que j'y agrée à 100%.

Buffy 05x16 The Body réussit même à surpasser la série Six Feet Under... dont la mort est pourtant le business. L'épisode est comme un 2001 (Kubrick) thanatologique, mâtiné de The Fountain (Aronofsky). Rappelant que rien n'est aussi efficace que le face à face brut, sans ambages ni encadrement émotionnel.
Tous les shootés aux tire-larmes hollywoodiens (boursouflés de pathos, de mélos, et d'auto-apitoiements mis en symphonie) devraient se faire prescrire le visionnage de Buffy 05x16 The Body. La violence de l’électrochoc les désintoxiquera du prêt-à-émouvoir distribué en kit.

05x16 The Body met également en scène à un moment l'espérance anxiolytique de Buffy (se surprendre à croire que sa mère a été ranimée à temps), une pulsion instinctive que tous les êtres humains connaissent sous l'effet des chocs, comme pour tenter de corriger le passé de façon incantatoire. Cette construction rappelle aussi un peu les narrations éclatées ou à rebours dont est coutumier David Lynch (ou encore Gaspar Noé dans Irréversible) et qui possèdent la force de retourner le couteau dans la plaie, de donner une pleine mesure à ce qui a été définitivement perdu.

mypreciousnico a écrit :

D'un autre côté, au moment ou j'écris ses lignes, je suis déjà bien avancé dans la saison suivante qui nous réserve de flamboyants chef d'œuvres smile

Tout particulièrement Buffy 06x13 Dead Things qui est un épisode exceptionnel, génial, unique, sans concession. Une chronique dostoïevskienne de la déchéance à nulle autre pareille. Rarement un moment m'aura autant bouleversé que lorsque Buffy vient supplier en larmes et à genoux Tara de ne pas lui pardonner...


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#25 26-05-2013 19:05:49

mypreciousnico
Why ?

Re : Le Buffyverse (Buffy/Angel) et autres séries de Joss Whedon...

yrad a écrit :
mypreciousnico a écrit :

Apparemment cette saison 6 était sensée être la dernière avant que la série ne soit rachetée par UPN et nous offre 2 saisons supplémentaires.

Saison 5 en fait... wink

C'est corrigé thanks

Comme j'ai un peu tarder pour rédiger cette rapide critique et que je suis en plein milieu de la saison 6 je m’emmêle un peu les pinceaux lol

yrad a écrit :

Buffy 05x16 The Body réussit même à surpasser la série Six Feet Under... dont la mort est pourtant le business. L'épisode est comme un 2001 (Kubrick) thanatologique, mâtiné de The Fountain (Aronofsky). Rappelant que rien n'est aussi efficace que le face à face brut, sans ambages ni encadrement émotionnel.

Comme je le disais, je ne crois pas avoir vu d’œuvre audiovisuelle aussi définitive sur la mort. Un véritable chef d’œuvre glaçant et brillant qu'il me tarde de revoir smile

yrad a écrit :

Tous les shootés aux tire-larmes hollywoodiens (boursouflés de pathos, de mélos, et d'auto-apitoiements mis en symphonie) devraient se faire prescrire le visionnage de Buffy 05x16 The Body. La violence de l’électrochoc les désintoxiquera du prêt-à-émouvoir distribué en kit.

Oui, l'épisode est à l'exact opposé du pathos hollywoodien. Le spectateur est particulièrement seul devant les émotions suggérées, mais non imposées. Un tour de force d’écriture, mais aussi de réalisation tant l'ambiance sonne "vrai".

Pendant le visionnage, je me suis plusieurs fois fait la réflexion que j'étais devant un véritable petit film d'auteur.

yrad a écrit :
mypreciousnico a écrit :

D'un autre côté, au moment ou j'écris ses lignes, je suis déjà bien avancé dans la saison suivante qui nous réserve de flamboyants chef d'œuvres smile

Tout particulièrement Buffy 06x13 Dead Things qui est un épisode exceptionnel, génial, unique, sans concession. Une chronique dostoïevskienne de la déchéance à nulle autre pareille. Rarement un moment m'aura autant bouleversé que lorsque Buffy vient supplier en larmes et à genoux Tara de ne pas lui pardonner...

Je l'ai vu, c’est effectivement génial smile

Dernière modification par mypreciousnico (26-05-2013 19:07:02)

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