ULTIME FRONTIÈRE

Le portail Star Trek francophone

Vous n'êtes pas identifié(e).

#1 28-10-2011 12:44:08

scorpius
Nowhere Man

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

En réponse à ces posts.

Mypreciousnico, m'a tendu la perche dans un de ses posts et je voulais revenir sur "The Last Airbender", de l'ami Shyamalan !

Bon commençons par ce qui fache : le casting, on a beaucoup accuser les acteurs du film d'etre mauvais et à juste titre,
mais pas tous...en effet si il est diffice de retrouver en Nicola Peltz, Jackson Rathbone ou Aasif Mandvi,
les personnages du dessin animé en revanche Noah Ringer, Dev Patel et Shaun Toub ont parfaitement saisis l'essence de leurs personnage.

Ensuite, les critiques sont un peu tomber sur Night avec une rage incroyable, alors qu'objectivement
façe à un Narnia ou un Eragon le film n'a rien de honteux ( bien au contraire ).On peu regretter qu'il soit aussi court, ( la faute au studio ? )
Pourtant rien que pour sa musique, ses ( pas assez nombreuses ) scénes d'action, sa spirituallité le film mérite vraiment d'etre réhabiliter

Surtout Shyamalan, nous offres un des climax les plus boulversants du cinema "jeunesse", une ode à la paix.
Mais qui est mais aussi un beau morceau de cinema !

Dernière modification par scorpius (28-10-2011 12:56:52)

Hors ligne

#2 28-10-2011 13:01:25

mypreciousnico
Why ?

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

scorpius a écrit :

Mypreciousnico, m'a tendu la perche dans un de ses posts et je voulais revenir sur "The Last Airbender", de l'ami Shyamalan !
Bon commençons par ce qui fache : le casting on a beaucoup accuser le casting du film d'etre mauvais et à juste titre mais pas tous...en effet si il est diffice de retrouver en Nicola Peltz, Jackson Rathbone ou Aasif Mandvi
les personnages du dessin animé  en revanche Noah Ringer DEv Patel et Shaun Toub ont parfaitement saisi l'essence de leurs personnage
Ensuite, les critiques sont tomber sur Night avec une rage incroyable alors qu'objectivement
façe à un Narnia ou un Eragon le film n'a rien de honteux on peu regretter qu'il soit aussi court, ( la faute au studio ? )
Pourtant rien que pour sa musique  ses ( pas assez nombreuses ) scénes d'action sa spirituallité le film mérite vraiment d'etre réhabiliter

Oui, je suis d'accord, il se glisse sans soucis dans les films à réhabiliter pour moi wink

Visuellement le film est très réussi, les SFX possèdent un côté assez féérique qui rend bien justice au visuel de la série, mais sans le singer ou le copier. c'est à dire que le film possède un style visuel qui lui est propre, des partis pris artistiques très réussis.

La mise en scène de Shyamalan est hypnotique (c'est aussi de ça dont Yrad parlait je pense en disant que Shyamalan restait en retrait de la mode hollywoodienne). les plans sont longs, aériens...Zen !
Le film prend son temps (c'est d'ailleurs ce qui lui a été souvent reproché: long, chiant et mou), c'ets sa principale qualité, parfois ruinée par un scénario assez pâle quand même

Les acteurs sont presque tous calamiteux et même grotesques parfois (le seigneur du feu est ridicule et l'acteur surjoue tellement...) à l'exception de Iroh et de Zuko qui parviennent donner une certaine épaisseur à leur personnage. Le reste c'est à peine digne d'un nanar.

Les décors sont à tomber, la photo est magnifique.

Je déplore que le scénario soit aussi squelettique. Des spécificités de la série on ne garde pas grand chose, ni l’esprit, ni l'humour (de ce point de vue la, le film est super sec, Sokka par exemple n'étant plus qu'un ado pseudo sombre...beurk) qui la séparait pourtant des clichés qui sont les siens (si le cadre est orignal, le reste c'est de la fantasy des plus classique), ce qui est dommage. Les personnages, à ce titre, ne sont que l'ombre de ce qu'ils sont dans la série.

Mais malgré tout, en tant que film de Fantasy, j'y ai trouvé un ton original, une mise en scène aérienne, en décalage avec le blockbuster estival habituel. C'est aussi la que le film c'est planté. Il a été mal pensé, surtout par rapport au public cible (de jeune à très jeune) qui s'emmerde devant des gens qui font du Taï Shi pendant des plombes...

Mais surtout, à l'instar d'un Narnia, c'est clairement le genre de film qui me fait retomber en enfance, et rien que pour ça j'adhère.

Le film ayant été reçu tièdement, il ets possible que l'on doive s'assoir sur une suite. de toute manière, on se rabattra volontier sur la série animée, quasi irréprochable.

Un spin off de la série est d'ailleur en route: la légende Kora, située chronologiquement plus de 100 ans après la série originale.

Hors ligne

#3 28-10-2011 13:20:55

scorpius
Nowhere Man

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

Oui, Katara et Sokka n'ont rien (mais vraiment rien ) à voir avec leurs persos  du dessin animé leur relation
n'a aucune chaleur, aucun humour...
En revanche j'ai trouver Noah Ringer vraiment bon ! Meme si trés différent du Aang de l'animé...c'est une version plus sombre

Pour ce qui est d'une suite, en effet ça semble mort...

Hors ligne

#4 28-10-2011 14:35:16

Buckaroo
Gotta Light ?

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

scorpius a écrit :

Mypreciousnico, m'a tendu la perche dans un de ses posts et je voulais revenir sur "The Last Airbender", de l'ami Shyamalan !

Ah M. Night Shyamalan ! Il fut un temps mon JJ Abrams, c'est à dire un cinéaste populaire et prometteur avec une vraie personnalité.. J'ai adoré  Sixième Sens , Incassable est un grand film de super héros intropectif , Signes formidale aussi .. Mais aprés,  Le Village qui m'a fortement décu, j'ai lâché ce cinéaste..A mon avis répétitif, trop conscient de ses qualités , pas assez de ses défauts, trop à chercher à être le nouveau Spielberg .. Le reste de sa filmo m'indiffére .. Last Airbender me laisse une fois de plus de glace.. sad


TrekCoreSig_Picard.jpg

Hors ligne

#5 28-10-2011 15:05:05

yrad
admin

Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

mypreciousnico a écrit :

Oui, je suis assez hermétique au cinoche de cet homme la, même si il a un talent surprenant : il sait bien s'entourer d'excellents acteurs.
(...)
En dehors de ça, je me fait chier devant le cinoche de ce monsieur, je baille devant ses twists surprenants.

Nous avons tous nos somnifères. Moi, ce sont les scènes nerveuses et rapides qui me font bailler... lol

La seule chose que je reproche à M Night Shyamalan, c'est un goût excessif de la manipulation. C'était pas mal du tout dans ses premiers films. Mais lorsque les twists deviennent systématiques, pour ne pas dire systémiques, cela finit par lorgner du côté de JJ Abrams.
Certes, chez Shyamalan, la manipulation ne dure que le temps d'un film, pas durant six saisons entières...

MAIS ce qui rédime vraiment M Night Shyamalan à mes yeux, c'est sa mise en scène : l'impression de respirer un peu à l'ère des blockbusters d'arcade...
Et tu as complètement raison, la manière de Shyamalan est hypnotique. C'est d'ailleurs le qualificatif que j'avais utilisé dans un post précédent au sujet de ST Nemesis.
Mais à hypnose à peu près équivalente, l'avantage de ST Nemesis sur Shyamalan, c'est qu'il n'y a pas de twist, donc pas de manipulation des spectateurs.

mypreciousnico a écrit :

A l'exception étonnante de "The Last Airbender" toutefois, un Shyamalan mal joué, avec un scénario pourri à des lieux de la formidable série TV dont je suis fan, mais que j'ai adoré (...)

Alors donc comme ça, tu as adoré The Last Airbender de MN Shyamalan tout en trouvant son scénario pourri !!! big_smile
Remarque, tu es tellement bon public que ce genre de truc doit être possible ! C'est comme pour ST 2009 : nous sommes à 95% d'accord sur l'analyse du film, mais toi tu l'adores et moi je le déteste. Ce qui est très fort quelque part. lol
Mais bah, de mon côté, je dois probablement être un peu primaire : lorsqu'un scénario est pourri, le film va direct à la poubelle, peu importe le cinéaste et les effets de scène. p

mypreciousnico a écrit :

Haa je n'aime pas faire ce genre de choses. Je n'aime pas scruter mon écran à la recherche du petit défaut. C'est injuste déjà, évidemment qu'il reste des défauts ...

Et c'est vain aussi, je me fiche complètement qu'un petit défaut apparaisse entre l'image 25 et 26 à la 5ème minute du film derrière une réacteur mal incrusté smile

Eh oui, c'est navrant, mais il doit me rester quelque chose du nitpicker infernal que j'ai été à ton âge... enfin non, beaucoup plus jeune.
Ma devise était "toutes les films sont foireux, il suffit juste de chercher suffisamment pour le prouver."
J'avais une détestable mentalité Mystery Science Theater 3000, mais prioritairement à l'endroit des monstres les plus sacrés du Septième Art. Avec les nanars, je restais généralement indulgent.
C'était en fait la transposition ciné de la philosophie d'Antoine Quentin Fouquier de Tinville : "donnez-moi une phrase de n'importe qui, et je me charge de l'envoyer à l'échafaud". Tout n'étant que jeu rhétorique après tout. lol
Le bon côté, c'est que je me suis beaucoup calmé depuis. Le grand âge probablement. big_smile


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

Hors ligne

#6 28-10-2011 15:11:38

scorpius
Nowhere Man

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

En dehors de Signes qui est un vrai foutage de gueule...j'ai aimé tout les films de Shyamalan, il y a dans son cinema
une vraie innocence et une abcense total de cynisme ce qui est trés rafraichissant, à ce niveau je le raprocherait plus d'un Del Toro que d'un Spielberg.
Meme si il n'a pas le talent de Guillermo

Hors ligne

#7 28-10-2011 15:43:10

Warp 9
membre

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

Oh. Imaginez le cauchemar: Abrams et Shyamalan font un film ensemble. Noooooooon............. (Insérez le thème de la douche de Psycho ici)......... lol

Dernière modification par Warp 9 (28-10-2011 15:43:34)


"Ruiner une franchise parce qu'on en aime pas les fans c'est comme couler un navire parce qu'on en aime pas les passagers."
- Jarek Ordo/Warp 9

Hors ligne

#8 28-10-2011 15:47:54

mypreciousnico
Why ?

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

yrad a écrit :
mypreciousnico a écrit :

Oui, je suis assez hermétique au cinoche de cet homme la, même si il a un talent surprenant : il sait bien s'entourer d'excellents acteurs.
(...)
En dehors de ça, je me fait chier devant le cinoche de ce monsieur, je baille devant ses twists surprenants.

Nous avons tous nos somnifères. Moi, ce sont les scènes nerveuses et rapides qui me font bailler... lol

La seule chose que je reproche à M Night Shyamalan, c'est un gout excessif pour la manipulation. C'était pas mal du tout dans ses premiers films. Mais lorsque les twists deviennent systématiques, pour ne pas dire systémiques, cela finit par lorgner du côté de JJ Abrams.
Certes, chez Shyamalan, la manipulation ne dure que le temps d'un film, pas durant six saisons entières...

MAIS ce qui rédime vraiment M Night Shyamalan à mes yeux, c'est sa mise en scène. L'impression de respirer un peu à l'ère des blockbusters d'arcade.
Et tu as complètement raison, la manière de Shyamalan est hypnotique. C'est d'ailleurs le qualificatif que j'avais utilisé dans un post précédent au sujet de ST Nemesis.
Mais à hypnose à peu près équivalente, l'avantage de ST Nemesis sur Shyamalan, c'est qu'il n'y a pas de twist, donc pas de manipulation des spectateurs.


Assez d'accord avec tout ça smile

Le twist final de deglingo est devenu un passage tellement obligé chez Shyamalan qu'il a été vidé de sa substance au passage...Genre un film comme "Le village", j'ai, à la limite, plutôt bien aimé à la première vision. Mais alors le twist final...c'est tellement con, que j'ai eu l’impression qu'on m'avais prit pour tel. Du coup au second visionnage c'est un sentiment qui domine dès les premières images...

Effectivement ce genre de twist se rapproche un peu des mystères de Lost c'est très juste ! Mais dans Lost, j'ai été prévenu dès le début qu'on allait me la joueur comme ça smile

Par ailleurs, oui, la mise en scène de Shyamalan est une vraie bouffée d'air à l'époque des plans resséré, asphyxiés, sous prétexte de réalisme. Mais je vais en reparler.


yrad a écrit :
mypreciousnico a écrit :

A l'exception étonnante de "The Last Airbender" toutefois, un Shyamalan mal joué, avec un scénario pourri à des lieux de la formidable série TV dont je suis fan, mais que j'ai adoré (...)

Alors donc comme ça, tu as adoré The Last Airbender de MN Shyamalan tout en trouvant son scénario pourri !!! big_smile
Remarque, tu es tellement bon public que ce genre de truc doit être possible. C'est comme pour ST 2009 : nous sommes à 95% d'accord sur l'analyse du film, mais toi tu adores et moi je déteste. Ce qui est assez fort quelque part. lol
Mais bah, de mon côté, je dois probablement être un peu primaire : lorsqu'un scénario est pourri, le film va direct à la poubelle, peu importe le cinéaste et les effets de scène. p

Oui, exactement smile
Je le clame haut et fort depuis des années, ailleurs et ici: un bon scénario n’est pas la condition sine qua non d'un bon film.

Si un bon scénar suffit, autant lire un roman, on ne s’intéresse pas au reste. Un film vraiment réussi c'est la conjonction miraculeuse de tout ce qui fait un film: un scénar des dialogues, une réal, une photo, le montage...
Et l'on peu faire sens dans toutes ces étapes; Tu peu avoir un film au scénar ultra vide et creux, qui fait sens dans d'autres domaines.

Évidemment, The Last Airbender n’est pas un film réussi, pas pleinement. Il est évident que, en tant qu'amateur de la superbe série animée, j'aurais souhaité que le film soit meilleur, qu'il aille plus loin, que plus de soin ait été amené à son développement. Mais (et ça vas rentrer en concurrence avec mon avis sur son cinéma) je pense que Shyamalan était la bonne personne pour faire ce film, avec ce scénario bancal et ces acteurs moyens. Imagine un instant Bay ou Ratner au même poste !
Shyamalan parvient à extraire le peu de sens du scénario, il arrive (péniblement c'est vrai) à diriger quelques acteurs mauvais. Et surtout, il exploite les superbes décors qui sont à sa disposition, il fait respirer son cinémascope pour laisser parler la photo et les effets spéciaux réussis.
On sent, m'est avis, que Shyamaln est parfaitement conscient des faiblesses du matériel sur lequel il travail. Il en fait donc un film aéré, calme, doux. Même dans les scènes d'action, tu sent que la caméra est sans entraves.

Le film que les fans les plus acharnés de Shyamalan ont absolument détesté. Je me demande presque si ça n’est pas un argument de poids qui m'a fait aimer encore plus ce film...

Et ils sont nombreux les  films que j'apprécie et qui ont un scénar nul ou inexistant : Aliens de Cameron est un bon exemple (un film que tu n'aime pas trop je crois me souvenir^^). le meilleur opus Alien pour moi, mais surement le plus faible en termes de scénar (oui, plus faible que le IV). Même l'histoire en elle même est juste un vague prétexte, pour un peu on s'en tamponnerait royalement:)

Mais c'est vrai que c'est marrant, nous partageons souvent le même avis, c'ets juste le taux de remplissage de notre verre d'appréciation qui change haha smile


yrad a écrit :
mypreciousnico a écrit :

Haa je n'aime pas faire ce genre de choses. Je n'aime pas scruter mon écran à la recherche du petit défaut. C'est injuste déjà, évidemment qu'il reste des défauts ...

Et c'est vain aussi, je me fiche complètement qu'un petit défaut apparaisse entre l'image 25 et 26 à la 5ème minute du film derrière une réacteur mal incrusté smile

Eh oui, c'est navrant, mais il doit me rester quelque chose du nitpicker infernal que j'ai été à ton âge... enfin non, beaucoup plus jeune.
Ma devise était "toutes les films sont foireux, il suffit juste de chercher suffisamment pour le prouver."
J'avais une détestable mentalité Mystery Science Theater 3000, mais prioritairement à l'endroit des monstres les plus sacrés du Septième Art. Avec les nanars, je restais généralement indulgent.
C'était en fait la transposition ciné de la philosophie d'Antoine Quentin Fouquier de Tinville : "donnez-moi une phrase de n'importe qui, et je me charge de l'envoyer à l'échafaud". Tout n'étant que jeu rhétorique après tout. lol
Le bon côté, c'est que je me suis beaucoup calmé depuis. Le grand âge probablement. big_smile

Ah non, je n'ai jamais dit que c'était navrant !
Ça participe pour moi d'une forme de  perfectionisme, on l'est probablement tous un peu quelque part. Mais du coup, à l'époque dont tu parle, tu devait être assez frustré cinématographiquement parlant car le film parfait n'existe pas, à mon sens, comme tu dit "tous les films sont foireux, il suffit juste de chercher suffisamment pour le prouver". C'est un adage qui se vérifie complètement, pas seulement au ciné.

Et des machins commerciaux et très cons comme Transformers 3 doivent carrément t'insupporter lol

Mais je sais que les SFX (ou le montage d'ailleurs) ne sont pas prévu pour être passé a la loupe de cette manière. Je fait un peu de montage moi même, et le nombres de raccourcis qui sont parfois pris quand la situation l'exige, que le nombre de plans est insuffisant...etc

Et soyons honnêtes, ça fait le régal des amateurs de faux raccords smile

Warp 9 a écrit :

Oh. Imaginez le cauchemar: Abrams et Shyamalan font un film ensemble. Noooooooon............. (Insérez le thème de la douche de Psycho ici)......... lol

Haha, pour le trip j'irais surement voir ça smile

Dernière modification par mypreciousnico (28-10-2011 15:48:38)

Hors ligne

#9 29-10-2011 23:07:52

scorpius
Nowhere Man

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

Je voulais juste revenir sur Le Village, perso j'ai trouver "le twist" brillant.
Je m'explique : en effet dans Sixiéme sens et Incassable, Shyalaman prend la réalité et la tord pour plongé dans le fantastique.
Hors avec Le Village, il fait le contraire ce qui semble etre un film fantastique, le twist le transforme en drame tout ce qu'il y a de plus réel...j'adores !

Dernière modification par scorpius (29-10-2011 23:09:06)

Hors ligne

#10 29-10-2011 23:21:34

mypreciousnico
Why ?

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

scorpius a écrit :

Je voulais juste revenir sur Le Village, perso j'ai trouver "le twist" brillant.
Je m'explique : en effet dans Sixiéme sens et Incassable, Shyalaman prend la réalité et la tord pour plongé dans le fantastique.
Hors avec Le Village, il fait le contraire ce qui semble etre un film fantastique, le twist le transforme en drame tout ce qu'il y a de plus réel...j'adores !

Oui, tu as parfaitement raison Scorpius smile

Et c'est justement ça que je n'ai pas aimé. Cette impression qu'on m'a appâté avec un truc faux, qu'on m'a fait de la publicité mensongère en sommes. On a profité de mon amour du fantastique pour me vendre un mauvais drame.

Et le corps du film est plutôt bon d'ailleurs. mais c'est souvent le principal problème des films à mystères, on fait monter la sauce et si derrière le scénario n’est pas impeccable, la fin est forcément décevante...

Maintenant, le sachant, je devrais tenter de revoir le film...voir ce que ça donne.

Dernière modification par mypreciousnico (29-10-2011 23:23:13)

Hors ligne

#11 30-10-2011 12:44:48

yrad
admin

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

mypreciousnico a écrit :

Le twist final de deglingo est devenu un passage tellement obligé chez Shyamalan qu'il a été vidé de sa substance au passage...Genre un film comme "Le village", j'ai, à la limite, plutôt bien aimé à la première vision. Mais alors le twist final...c'est tellement con, que j'ai eu l’impression qu'on m'avais prit pour tel. Du coup au second visionnage c'est un sentiment qui domine dès les premières images...

Effectivement ce genre de twist se rapproche un peu des mystères de Lost c'est très juste ! Mais dans Lost, j'ai été prévenu dès le début qu'on allait me la joueur comme ça smile

Dès lors que l'on a suivi un ou deux films de Shyamalan, on comprend comment fonctionne ce cinéaste, et l'on est alors tout autant prévenu que dans Lost.
Mais apparemment, comme en témoigne ta réaction envers The Village, être prévenu dès le début ne garantit pas l'adhésion pour autant.

Seulement, la grande différence entre les twists de MN Shyamalan et ceux de JJ Abrams, c'est que les premiers possèdent en général une portée philosophique ou ontologique (même dans The Village, si, si !), alors que les seconds constituent juste des coups de théâtre de très mauvais soap.

mypreciousnico a écrit :

Je le clame haut et fort depuis des années, ailleurs et ici: un bon scénario n’est pas la condition sine qua non d'un bon film.

Si un bon scénar suffit, autant lire un roman, on ne s’intéresse pas au reste. Un film vraiment réussi c'est la conjonction miraculeuse de tout ce qui fait un film: un scénar des dialogues, une réal, une photo, le montage...
Et l'on peu faire sens dans toutes ces étapes; Tu peu avoir un film au scénar ultra vide et creux, qui fait sens dans d'autres domaines.

Évidemment, The Last Airbender n’est pas un film réussi, pas pleinement. Il est évident que, en tant qu'amateur de la superbe série animée, j'aurais souhaité que le film soit meilleur, qu'il aille plus loin, que plus de soin ait été amené à son développement. Mais (et ça vas rentrer en concurrence avec mon avis sur son cinéma) je pense que Shyamalan était la bonne personne pour faire ce film, avec ce scénario bancal et ces acteurs moyens. Imagine un instant Bay ou Ratner au même poste !
Shyamalan parvient à extraire le peu de sens du scénario, il arrive (péniblement c'est vrai) à diriger quelques acteurs mauvais. Et surtout, il exploite les superbes décors qui sont à sa disposition, il fait respirer son cinémascope pour laisser parler la photo et les effets spéciaux réussis.
On sent, m'est avis, que Shyamaln est parfaitement conscient des faiblesses du matériel sur lequel il travail. Il en fait donc un film aéré, calme, doux. Même dans les scènes d'action, tu sent que la caméra est sans entraves.

Le film que les fans les plus acharnés de Shyamalan ont absolument détesté. Je me demande presque si ça n’est pas un argument de poids qui m'a fait aimer encore plus ce film...

Et ils sont nombreux les  films que j'apprécie et qui ont un scénar nul ou inexistant : Aliens de Cameron est un bon exemple (un film que tu n'aime pas trop je crois me souvenir^^). le meilleur opus Alien pour moi, mais surement le plus faible en termes de scénar (oui, plus faible que le IV). Même l'histoire en elle même est juste un vague prétexte, pour un peu on s'en tamponnerait royalement:)

Je ne suis pas vraiment d'accord...
Toutefois, la divergence vient probablement (et comme souvent) de différences de définitions. wink

Sans utiliser la formule "sine qua non", ce que je clame haut et fort de mon côté, ailleurs et ici, c'est qu'un bon scénario est la condition nécessaire mais pas forcément suffisante d'un bon film !
Pas forcément suffisante, parce qu'en effet, un film n'est pas seulement un roman ou un script. Il y a toute la composition audiovisuelle qui se greffe dessus.
Mais nécessaire, parce qu'aucune maestria de mise en scène ne compensera une absence de scénario, un scénario creux, ou un scénario incohérent.

Et je ne connais finalement aucun contre-exemple, à l'exception de quelques "films" d'auteur ultra-expérimentaux, comme (parmi les plus connus) Baraka de Ron Fricke. Dans son cas, on parlera davantage de concept que de scénario, même s'il y a en fait un scénario (l'enchaînement des séquences est thématiquement très étudié). Mais même si l'on s'affranchissait de tout scénario en redistribuant de façon aléatoire les séquences, le film resterait superbe car il est exclusivement (photo)graphique. Mais son cas n'est en aucun cas représentatif du cinéma comme art et mode d'expression. Avec Baraka, il est davantage question d'un documentaire universel et symbolique, d'une banque d'images à la fois esthétisante et humaniste... que d'un film.

Tu cites Aliens de James Cameron. Mais il y a une petite confusion : jamais je n'ai écrit que je n'aimais pas ce film ! Bien au contraire, je raffole de la saga Alien (c'est beaucoup plus mon style de SF que Amblin Disney & co), et de cette saga, Aliens est mon préféré (avec Alien³).
Et pourquoi crois-tu que j'aime tant Aliens ? Pour son scénario avant tout ! Car il est référentiel en terme d'oppression, de descente aux enfers, de désespérance totale... mais aussi de psychologie. Evidemment, si ce même scénario avait été mal porté à l'écran, cela aurait fait au pire un nanar (mais probablement jamais un navet). James Cameron, lui, a su offrir une mise en scène à l'avenant du script, d'où ce chef d'œuvre de la SF.
Mais si le scénario avait été stupide ou vide, Aliens - même sous le patronage de Cameron - n'aurait pas mieux valu que Transformers.

Quant à The Last Airbender, le film est à la mesure de son scénario. Ce n'est pas un chef d'œuvre parce que le scénario n'en est pas un. C'est aussi simple que ça, car le scénario représente toujours le principal facteur limitant.
En outre, ce film a souffert d'être mis en comparaison avec la superbe série animée Avatar: The Last Airbender. Pour qui n'avait pas suivi la série animée, le film était correct. Mais pour qui vénérait la série animée, le film était un camouflet. Au fond à l'instar de ST 2009 envers Star Trek.
Malgré tout, je préfère The Last Airbender à ST 2009, déjà parce que MN Syamalan m'est beaucoup plus sympathique que JJ Abrams, mais surtout parce que dans le premier cas, il s'agit de l'adaptation d'une "courte" série animée de trois saisons, tandis que dans le second cas, c'est le remake hypocrite d'un gigantesque univers de quarante ans. Le préjudice ne saurait donc être comparable.

mypreciousnico a écrit :

Mais c'est vrai que c'est marrant, nous partageons souvent le même avis, c'ets juste le taux de remplissage de notre verre d'appréciation qui change haha smile

Je crois finalement que cela tient essentiellement au fait que tu es bon public et moi mauvais.
Et je suis mauvais public parce qu'il existe désormais tant d'œuvres et de produits audiovisuels (même pas matériellement le temps de tous les voir !), qu'il est permis - et même vivement recommandé - d'être sélectif et exigeant.

mypreciousnico a écrit :

Et des machins commerciaux et très cons comme Transformers 3 doivent carrément t'insupporter lol

T'as pas idée à quel point ! Alors t'imagine mon sentiment lorsque Star Trek a été confié aux auteurs de Transformers, et transformé en un truc du même genre...
Venant de Roddenberry et de Berman, la chute fut particulièrement douloureuse. mad

mypreciousnico a écrit :

Mais je sais que les SFX (ou le montage d'ailleurs) ne sont pas prévu pour être passé a la loupe de cette manière. Je fait un peu de montage moi même, et le nombres de raccourcis qui sont parfois pris quand la situation l'exige, que le nombre de plans est insuffisant...etc

Bien entendu. Même à l'ère du stockage numérique, un film est conçu pour être suivi de façon dynamique, et non image par image.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

Hors ligne

#12 30-10-2011 13:02:49

yrad
admin

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

scorpius a écrit :

Je voulais juste revenir sur Le Village, perso j'ai trouver "le twist" brillant.
Je m'explique : en effet dans Sixiéme sens et Incassable, Shyalaman prend la réalité et la tord pour plongé dans le fantastique.
Hors avec Le Village, il fait le contraire ce qui semble etre un film fantastique, le twist le transforme en drame tout ce qu'il y a de plus réel...j'adores !

Oui, c'est une bonne observation, Scorpius.

Néanmoins, il faut garder à l'esprit qu'à l'échelle de l'histoire audiovisuelle (et même de la littérature), le "twist" qui consiste à basculer du fantastique (potentiel) dans le désert du réel est beaucoup plus répandu (et même banal) que l'inverse.
On ne compte plus tous les polars (en roman depuis Arthur Conan Doyle et Gaston Leroux, en BD façon André-Paul Duchâteau, en série TV à l'instar d'Avengers...) qui reposent sur ce mécanisme invariant : ça débute par le plus vertigineux des mystères... et ça conduit à une pauvre captation d'héritage. lol


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

Hors ligne

#13 30-10-2011 13:09:29

yrad
admin

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

Buckaroo a écrit :

Il fut un temps mon JJ Abrams, c'est à dire un cinéaste populaire et prometteur avec une vraie personnalité..

Disons que Shyamalan a été à la mode durant un temps. Populaire, c'est beaucoup dire.
Il avait - et a toujours - de la personnalité. Ce qui n'est justement pas du tout le cas de JJ Abrams.

Buckaroo a écrit :

J'ai adoré  Sixième Sens , Incassable est un grand film de super héros intropectif

The Sixth Sense est une très belle composition twilightzonienne, mais Unbreakable est un cran au-dessus, car c'est du jamais-vu.

Buckaroo a écrit :

Signes formidale aussi

Par contre, Signs est une escroquerie absolue qui n'a ni queue ni tête (heureusement le seul Shyamalan dans ce cas). Pour le coup, le préfère encore les productions d'Abrams.

Je respecte ton amour des images et de la mise en scène, mais il faudrait de temps en temps considérer un peu le scénario.
Mettre en scène avec beaucoup de talent une histoire grotesque... donne un film grotesque.

Buckaroo a écrit :

Mais aprés,  Le Village qui m'a fortement décu, j'ai lâché ce cinéaste..A mon avis répétitif, trop conscient de ses qualités , pas assez de ses défauts, trop à chercher à être le nouveau Spielberg .. Le reste de sa filmo m'indiffére .. Last Airbender me laisse une fois de plus de glace.. sad

Les derniers films de Shyamalan m'ont un peu déçu aussi, mais il continue tout de même à cultiver sa différence par rapport au mainstream.
Ce que JJ Abrams est bien loin de faire.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

Hors ligne

#14 30-10-2011 13:11:06

yrad
admin

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

scorpius a écrit :

En dehors de Signes qui est un vrai foutage de gueule...

En effet, c'est le moins qu'on puisse dire.

scorpius a écrit :

j'ai aimé tout les films de Shyamalan,

C'est aussi mon cas (hormis Signs), mais à des degrés divers.

scorpius a écrit :

il y a dans son cinema
une vraie innocence et une abcense total de cynisme ce qui est trés rafraichissant

Il y a en fait beaucoup de cynisme chez Shyamalan, à commencer par ses twists. Simplement, son cynisme ne s'exprime pas du tout de la même façon que chez les autres.

Dans le cas de Shyamalan, je ne parlerais pas d'innocence dans le propos, mais de virginité dans le regard… une virginité appelé toutefois à être implacablement déflorée sur l'autel du stupre… euh, je veux dire du twist final. lol


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

Hors ligne

#15 30-10-2011 13:51:35

scorpius
Nowhere Man

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

Je dois avouer que le cynisme chez Shyamalan, je ne le vois pas... est ce qu'au début de sa carriére il a eu tendance à abuser des twist ?
Oui... pour autant je ne suis pas sur que ce soit une marque de cynisme...

Je vais continuer ici sur Le Village, histoire d'éviter d'etre trop H.S sur le topic de Nemesis
Je réalise bien sur, qu'avec ce twist "inverser" Shyamalan n'a rien inventer...mais ce qui m'a plu c'est la démarche

Aprés l'échec de Signes, il aurait été tellement facile de refaire ce qui avait marcher avant,
pourtant il fait le contraire, j'y ai vu une marque d'honneteté vis-à-vis de plublic, que j'ai aimé !

Dernière modification par scorpius (30-10-2011 13:52:35)

Hors ligne

#16 30-10-2011 13:53:08

mypreciousnico
Why ?

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

yrad a écrit :
mypreciousnico a écrit :

Le twist final de deglingo est devenu un passage tellement obligé chez Shyamalan qu'il a été vidé de sa substance au passage...Genre un film comme "Le village", j'ai, à la limite, plutôt bien aimé à la première vision. Mais alors le twist final...c'est tellement con, que j'ai eu l’impression qu'on m'avais prit pour tel. Du coup au second visionnage c'est un sentiment qui domine dès les premières images...

Effectivement ce genre de twist se rapproche un peu des mystères de Lost c'est très juste ! Mais dans Lost, j'ai été prévenu dès le début qu'on allait me la joueur comme ça smile

Dès lors que l'on a suivi un ou deux films de Shyamalan, on comprend comment fonctionne ce cinéaste, et l'on est alors tout autant prévenu que dans Lost.
Mais apparemment, comme en témoigne ta réaction envers The Village, être prévenu dès le début ne garantit pas l'adhésion pour autant.


En fait, mon avis sur "The Village" est double. J'ai adoré le corps du film: l'ambiance de mystère, la photo rougeoyante, les acteurs, les décors. C’est vraiment très réussi, prenant et même intelligent. Mais le twist m'a horriblement déçu..."Tout ça pour ça" me suis-je dit. Et ce simple fait (le twist final de 10/15 minutes contre le corps du film d'environ 1h30/2h) m’empêche de parler vraiment du film en bien quand on parle de Shyamalan. Mais en soit, en dehors de ce twist le film est bon.

Il faudrait que je me replonge dans les films de Shyamalan tout de même, surtout maintenant qu'il est moins à la mode et que plus personne n’est la pour m'em...avec lol
J'ai découvert ce cinéaste dans mes années lycée, l'âge ou l'on a des avis très tranchés et intolérants...Je dois avoir "Phénomène" qui traine en blu ray quelques part.

yrad a écrit :

Seulement, la grande différence entre les twists de MN Shyamalan et ceux de JJ Abrams, c'est que les premiers possèdent en général une portée philosophique ou ontologique (même dans The Village, si, si !), alors que les seconds constituent juste des coups de théâtre de très mauvais soap.

C’est vrai, le twists de Shyamal ont une certaine portée smile

Et les fans de Lost, quand à eux, y trouvent une porté Théologique smile

Je connais personnellement des cinéphiles/sériphiles extrêmement érudits, et aussi exigeants que toi sur ce qu'ils regardent, qui considèrent que Lost est un aboutissement scénaristique très réussi et qui mettent en avant des arguments pertinents pour le faire valoir.

On pourrait dire qu'ils sont aveugles et qu'ils se sont fait avoir...


yrad a écrit :
mypreciousnico a écrit :

Je le clame haut et fort depuis des années, ailleurs et ici: un bon scénario n’est pas la condition sine qua non d'un bon film.

Si un bon scénar suffit, autant lire un roman, on ne s’intéresse pas au reste. Un film vraiment réussi c'est la conjonction miraculeuse de tout ce qui fait un film: un scénar des dialogues, une réal, une photo, le montage...
Et l'on peu faire sens dans toutes ces étapes; Tu peu avoir un film au scénar ultra vide et creux, qui fait sens dans d'autres domaines.

Évidemment, The Last Airbender n’est pas un film réussi, pas pleinement. Il est évident que, en tant qu'amateur de la superbe série animée, j'aurais souhaité que le film soit meilleur, qu'il aille plus loin, que plus de soin ait été amené à son développement. Mais (et ça vas rentrer en concurrence avec mon avis sur son cinéma) je pense que Shyamalan était la bonne personne pour faire ce film, avec ce scénario bancal et ces acteurs moyens. Imagine un instant Bay ou Ratner au même poste !
Shyamalan parvient à extraire le peu de sens du scénario, il arrive (péniblement c'est vrai) à diriger quelques acteurs mauvais. Et surtout, il exploite les superbes décors qui sont à sa disposition, il fait respirer son cinémascope pour laisser parler la photo et les effets spéciaux réussis.
On sent, m'est avis, que Shyamaln est parfaitement conscient des faiblesses du matériel sur lequel il travail. Il en fait donc un film aéré, calme, doux. Même dans les scènes d'action, tu sent que la caméra est sans entraves.

Le film que les fans les plus acharnés de Shyamalan ont absolument détesté. Je me demande presque si ça n’est pas un argument de poids qui m'a fait aimer encore plus ce film...

Et ils sont nombreux les  films que j'apprécie et qui ont un scénar nul ou inexistant : Aliens de Cameron est un bon exemple (un film que tu n'aime pas trop je crois me souvenir^^). le meilleur opus Alien pour moi, mais surement le plus faible en termes de scénar (oui, plus faible que le IV). Même l'histoire en elle même est juste un vague prétexte, pour un peu on s'en tamponnerait royalement:)

Je ne suis pas vraiment d'accord avec tout ça.
Toutefois, la divergence vient probablement (et comme souvent) de différences de définitions.

Sans utiliser la formule "sine qua non", ce que je clame haut et fort de mon côté, ailleurs et ici, c'est qu'un bon scénario est la condition nécessaire mais pas forcément suffisante d'un bon film.
Pas forcément suffisante, parce qu'en effet, un film n'est pas seulement un roman ou un script. Il y a toute la composition audiovisuelle qui se greffe dessus.
Mais nécessaire, parce qu'aucune maestria de mise en scène ne compensera une absence de scénario, un scénario creux, ou un scénario incohérent.


En effet, j'ai mal définis ce que je voulais dire: Une bonne histoire n’est pas la condition sine qua non d'un bon film smile

Mais je vais y revenir.

yrad a écrit :

Et je ne connais aucun contre-exemple, à l'exception de quelques "films" d'auteur ultra-expérimentaux, comme (parmi les plus connus) Baraka de Ron Fricke. Dans son cas, on parlera davantage de concept que de scénario, même s'il y a en fait un scénario (l'enchaînement des séquences est thématiquement très étudié). Mais même si l'on s'affranchissait de tout scénario en redistribuant de façon aléatoire les séquences, le film resterait superbe car il est exclusivement (photo)graphique. Mais son cas n'est en aucun cas représentatif du cinéma comme art et mode d'expression. Avec Baraka, il est davantage question d'un documentaire universel et symbolique, d'une banque d'images à la fois esthétisante et humaniste... que d'un film.

Tu cites Aliens de James Cameron. Mais il y a une petite confusion : jamais je n'ai écrit que je n'aimais pas ce film ! Bien au contraire, je raffole de la saga Alien (c'est beaucoup plus mon style de SF que Amblin Disney & co), et de cette saga, Aliens est mon préféré (avec Alien³).

Au temps pour moi, mes excuses, j'ai confondu...Il me semble qu'il y a un membre de ce forum qui n'aime pas  Aliens ...

Mon opus préféré également.

yrad a écrit :

Et pourquoi crois-tu que j'aime tant Aliens ? Pour son scénario avant tout ! Car il est référentiel en terme d'oppression, de descente en enfer, et de désespérance totale. Evidemment, si ce scénario avait été mal porté à l'écran, cela aurait fait un nanar (mais probablement jamais un navet). James Cameron, lui, a su offrir une mise en scène à l'avenant du script, d'où ce chef d'œuvre de la SF.
Mais si le scénario avait été stupide ou vide, Aliens - même sous le patronage de Cameron - n'aurait pas mieux valu que Transformers.

Voila la chance de clarifier mon propos smile

L'histoire dans Aliens est plutôt basique, c'est d'un classicisme assumé, avec un enchainement d'actions finalement prévisibles (et justement, on sait qu'ils vont se faire bouffer, c'est ça le génie : l'anticipation plutôt que la surprise...). Mais l'intérêt n’est pas dans l'histoire proprement dite, et c'est d'ailleurs ce que tu dit. Par son côté claustrophobique, son génie dans le fait de ne pas montrer le moindre Alien pendant une grosse partie du film, dans sa représentation caricaturale d'un bande de marines la fleure au fusil (c'est le dada de Cameron, on sent qu'il s'éclate), dans la minutie de sa mise en scène et de son action, par la grâce d'un design sonore immédiatement reconaissable entre mille (raaa les tires des flingues), Aliens est réussi.

La preuve éclatante qu'avec une histoire moyenne, basique, déjà vue (ou déjà lue), on peu accoucher d'un film référentiel, qui peu encore me faire me ronger les ongles alors que j'en connais le moindre plan.

"Allez mes cailles, tous en boite !"


yrad a écrit :

Quant à The Last Airbender, le film est à la mesure de son scénario. Ce n'est pas un chef d'œuvre parce que le scénario n'en est pas un. C'est aussi simple que ça, car le scénario représente toujours le principal facteur limitant.
En outre, ce film a souffert d'être mis en comparaison avec la superbe série animée Avatar: The Last Airbender. Pour qui n'avait pas suivi la série animée, le film était correct. Mais pour qui vénérait la série animée, le film était un camouflet. Au fond à l'instar de ST 2009 envers Star Trek.
Malgré tout, je préfère The Last Airbender à ST 2009, déjà parce que MN Syamalan m'est beaucoup plus sympathique que JJ Abrams, mais surtout parce que dans le premier cas, il s'agit de l'adaptation d'une "courte" série animée de trois saisons, tandis que dans le second cas, c'est le remake hypocrite d'un gigantesque univers de quarante ans. Le préjudice ne saurait donc être comparable.

Oui, c'est vrai, le scénario de "The Last Airbender" est mauvais...:(
Mais pas l'histoire, paradoxalement...
Et puis je n’attendais pas un chef d’œuvre, heureusement.

Et je suis d'accord, si le film est honnête et se laisse regarder en lui-même, en tant qu'adaptation de la série animée, c'est un outrage.

Mais effectivement, le préjudice envers la série est quand même très mince...Le film a été massacré, vraiment, un déversement de haine assez hallucinant, alors que la série d'origine deumeure, intouchée, renforcée même, comme référent indispensable de l'univers du maitre de l'air...

yrad a écrit :
mypreciousnico a écrit :

Mais c'est vrai que c'est marrant, nous partageons souvent le même avis, c'ets juste le taux de remplissage de notre verre d'appréciation qui change haha smile

Je crois finalement que cela tient essentiellement au fait que tu es bon public et moi mauvais.
Et je suis mauvais public parce qu'il existe désormais tant d'œuvres et de produits audiovisuels (même pas matériellement le temps de les voir tous !), qu'il est permis - et même vivement recommandé - d'être sélectif et exigeant.

Oui, c'est exactement ça wink

Nous avons déjà débattu de l'intérêt d'être exigeant. Au final, je pense que tout simplement je ne me pose pas vraiment cette question dans le choix de mes visionnages. Il y a les œuvres qui me tentent, celles qu'on me conseille, celles qui me rebutent. Au delà, il y  a celles que je vois, que j'apprécie, celles que je déteste...

On est tous un peu exigeant au final, on le deviens, même moi. Par exemple, il y a quelques temps je suis allé voir, en famille, la nouvelle adaptation des "trois mousquetaires" ... Il y a quelques années je suis certain que j'aurais kiffé à mort : c'est fun, c'est rapide, c'est coloré, plutôt beau, pas mal joué.
Et pourtant, même si j'ai trouvé ça sympa, je me suis senti extrêmement vide après la séance. l'impression d'avoir vu un truc pensé, calibré pour éteindre mes synapses, cool...mais con.
J'ai eu une réaction similaire devant  Transformers 3 , alors que j'ai beaucoup aimé le premier "et trouvé le second, disons, divertissant.

Je pense que, petit à petit, la forme clipesque et jeuniste du blockbuster fini par m'ennuyer, j'ai du en voir trop. Alors qu'un plaisir coupable, une série Z comme AVP (du même Anderson que les mousquetaires) me parait bien plus vraie, bien plus artisanale. Un blockbuster comme le récent Planet Of the Apes orgins me fait bien plus bander.

Pour l'instant, je n'ai pas ce phénomène de rejet avec le ST2009, parce que j'y trouve encore des particularités que les Transformers n'ont jamais eu: une vraie direction artistique qui me plait, un montage moins épileptique, une forme moins beauf...Ou peut-être parce que c'est Star Trek, tout bêtement....dur à dire

Un autre exemple que je trouve assez pertinent:  "Sucker Punch" .
Un scénario super complexe (avec le coup de l'héroïne dont on ne sait plus si elle est BabyDoll ou Sweet Pee), très tarabiscoté, pour finalement raconter quoi ? Que le virtuel est mieux que le réel ? Qu'il y a toujours moyen d'échapper aux duretés de la vie ?
A la limite, c'est peut-être pire que Transformer parce qu’en plus ça essai d'avoir l'air intelligent roll

J'ai regardé ce film parce qu’on m'a urgemment fait valoir que c'était un chef d’œuvre, le meilleur film de l'année, un scénario de malade mental...Et sur le coup j'ai trouvé ça correct. Sans plus. Mais correct. Et puis en y réfléchissant, en y repensant à froid, je me suis dit qu'en fait j'avais vu quelques chose de pas si intelligent que ça, même pas original en plus. Et puis, visuellement, je n'ai pas accroché...il ne reste donc plus grand chose smile

Finalement l’histoire simple et classique de Aliens me paraissait receler bien plus que cette pièce de théâtre boursouflée et compliquée. Finalement, les évènements simplistes et manichéens de "The Last Airbender" avaient plus d'enseignements à offrir, de leçons à tirer que cette parabole sur les univers virtuels et le repli sur soi.

A aucun moment je ne perd de vue ce que je regarde.

Et il y a d'heureuse exceptions, comme Babylon 5 : il aura fallu que je vienne sur un forum de Trekker pour me lancer lol
Et je me régal parce que cette série m'offre ce que je trouve rarement: une forme et un fond au diapason. Une sensation d'équilibre entre le visuel et le narratif.



yrad a écrit :
mypreciousnico a écrit :

Mais je sais que les SFX (ou le montage d'ailleurs) ne sont pas prévu pour être passé a la loupe de cette manière. Je fait un peu de montage moi même, et le nombres de raccourcis qui sont parfois pris quand la situation l'exige, que le nombre de plans est insuffisant...etc

Bien entendu. Même à l'ère du stockage numérique, un film est conçu pour être suivi de façon dynamique, et non image par image.

Exactement smile

En revanche, pour les amateurs de faux raccords, c'est le paradis !

Dernière modification par mypreciousnico (30-10-2011 14:00:42)

Hors ligne

#17 30-10-2011 14:02:10

mypreciousnico
Why ?

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

yrad a écrit :
scorpius a écrit :

Je voulais juste revenir sur Le Village, perso j'ai trouver "le twist" brillant.
Je m'explique : en effet dans Sixiéme sens et Incassable, Shyalaman prend la réalité et la tord pour plongé dans le fantastique.
Hors avec Le Village, il fait le contraire ce qui semble etre un film fantastique, le twist le transforme en drame tout ce qu'il y a de plus réel...j'adores !

Oui, c'est une bonne observation, Scorpius.

Néanmoins, il faut garder à l'esprit qu'à l'échelle de l'histoire audiovisuelle (et même de la littérature), le "twist" qui consiste à basculer du fantastique (potentiel) dans le désert du réel est beaucoup plus répandu (et même banal) que l'inverse.
On ne compte plus tous les polars (en roman depuis Arthur Conan Doyle et Gaston Leroux, en BD façon André-Paul Duchâteau, en série TV à l'instar d'Avengers...) qui reposent sur ce mécanisme invariant : ça débute par le plus vertigineux des mystères... et ça conduit à une pauvre captation d'héritage. lol

A commencer par le "Chien des Baskerville".

Auquel "le Dragon des Fenstone", un Bob Morane rend un superbe hommage wink

Hors ligne

#18 30-10-2011 14:14:33

scorpius
Nowhere Man

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

Mypreciousnico : Je suis totalement d'accord avec toi sur Sucker Punch, visuellement le film est magnifique...mais
l'histoire et les thémes de "fond" sont à gerber. Solution miracle au trauma d'un viol ? la lobotomie ! Super...
( une constante dans le cinéma de Snyder m'est avis... )

Pour Aliens et le cinéma de Cameron, je trouves qu'il à un peu trop tendance à "soigner" la forme et pas assez le "fond". Avatar objectivement
un bon film mais un scénario à chier...et si la version longue, a la bonne idée de creuser un peu le personnage de Neytiri, notamment en lui
donnant une soeur massacré par les humains . Jake Sully reste le héros de S.F le plus insipide, insultant, tete à claque et insupportable
de l'histoire...

Dernière modification par scorpius (30-10-2011 14:34:38)

Hors ligne

#19 30-10-2011 16:09:38

yrad
admin

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

mypreciousnico a écrit :

C’est vrai, le twists de Shyamal ont une certaine portée smile

Et les fans de Lost, quand à eux, y trouvent une porté Théologique smile

Je connais personnellement des cinéphiles/sériphiles extrêmement érudits, et aussi exigeants que toi sur ce qu'ils regardent, qui considèrent que Lost est un aboutissement scénaristique très réussi et qui mettent en avant des arguments pertinents pour le faire valoir.

On pourrait dire qu'ils sont aveugles et qu'ils se sont fait avoir...

Des arguments pertinents ? Délirants oui ! lol
J'ai lu en effet des suranalyses de Lost en d'autres lieux, je les ai même contrées abondamment. Et pour faire comprendre que l'érudition et l'onanisme permettent de réinterpréter et surinterpréter tout et n'importe quoi, j'avais parodié ces suranalyses de Lost au moyen d'une apologie de Plus belle la vie, en "démontrant" avec de nombreux exemples littéraires, symbolistes, psychanalytiques et métaphysiques que Plus belle la vie est en fait la série la plus innovante, profonde, et dense qui ait jamais existé. big_smile

La rhétorique et l'érudition permettent n'importe quelle manipulation (et souvent en toute bonne foi). wink
C'est l'une des raisons pour lesquelles je suis progressivement devenu très allergique aux réinterprétations allégoriques/symboliques, mythologiques/mythiques, et théologiques/métaphysiques (le trio infernal). Car cela permet de faire dire tout à n'importe quoi.

Mais ceux qui prennent leurs désirs pour des réalités en prêtant aux œuvres cent fois plus de choses qu'elles n'en disent vraiment devraient utiliser leur imagination débridée pour créer eux-mêmes des œuvres nouvelles au lieu d'inventer de toute pièce celles des autres… aux frontières de la schizophrénie.

mypreciousnico a écrit :

Au temps pour moi, mes excuses, j'ai confondu...Il me semble qu'il y a un membre de ce forum qui n'aime pas  Aliens ...

C'est peut-être dvmy, parce qu'il n'aime pas beaucoup Cameron. Mais sous réserve, car je ne peux parler pour lui. wink

mypreciousnico a écrit :

Voila la chance de clarifier mon propos smile

L'histoire dans Aliens est plutôt basique, c'est d'un classicisme assumé, avec un enchainement d'actions finalement prévisibles (et justement, on sait qu'ils vont se faire bouffer, c'est ça le génie : l'anticipation plutôt que la surprise...). Mais l'intérêt n’est pas dans l'histoire proprement dite, et c'est d'ailleurs ce que tu dit. Par son côté claustrophobique, son génie dans le fait de ne pas montrer le moindre Alien pendant une grosse partie du film, dans sa représentation caricaturale d'un bande de marines la fleure au fusil (c'est le dada de Cameron, on sent qu'il s'éclate), dans la minutie de sa mise en scène et de son action, par la grâce d'un design sonore immédiatement reconaissable entre mille (raaa les tires des flingues), Aliens est réussi.

La preuve éclatante qu'avec une histoire moyenne, basique, déjà vue (ou déjà lue), on peu accoucher d'un film référentiel, qui peu encore me faire me ronger les ongles alors que j'en connais le moindre plan.

"Allez mes cailles, tous en boite !"

En effet, cette clarification est utile. wink
Mais j'ajouterais quelques petites choses…

Histoire n'est pas synonyme, mais seulement méronyme de scénario ! Car un scénario est composé de beaucoup d'autres éléments que l'histoire.
Outre l'histoire, un scénario comporte également des dialogues (participant de la psychologie et de l'épaisseur des personnages), un contexte (qui participe de la crédibilité, ainsi que de l'ambiance), un découpage (sous forme de narration ou de story board), et même une portée (philosophique, sociologique, morale…) que j'inclus au scénario (dès lors que voulu et pensé par les auteurs).

Alors Aliens possède peut-être une histoire "classique" (du moins par rapport à un certain nombre de nanars des années 50), mais en aucun cas un scénario (tel que défini ci-dessus) primaire et déjà vu. Sans quoi le film aurait été lui-même primaire et déjà vu.
Et même en ne considérant dans le scénario d'Aliens que la partie histoire, toute classique qu'elle soit, elle n'est ni bateau ni moyenne pour autant, notamment parce qu'elle a le courage d'assumer intelligemment sa prévisibilité (c'est "l'anti-twist" par excellence), mais aussi parce qu'elle a le grand mérite d'être très cohérente (ce qui n'est pas si répandu, notamment parmi les inspirateurs d'Aliens) tout en s'inscrivant parfaitement dans la continuité de l'opus précédent (Alien). J'ajoute que l'histoire d'Aliens comporte également des éléments assez audacieux pour l'époque comme le demi-siècle en hibernation de Ripley (et ses effets), ainsi qu'une levée de voile sur un background assez fascinant, oscillant entre Outland et les cauchemars dickiens.

J'aurais d'ailleurs aimé que l'univers de la quadrilogie Alien soit développé en dehors des créatures éponymes. C'est en fait un univers de SF qui me fascine davantage par son contexte que par ses monstres, confirmant que ses quatre histoires ne sont pas si pauvres qu'on pourrait le croire.

mypreciousnico a écrit :

Et pourtant, même si j'ai trouvé ça sympa, je me suis senti extrêmement vide après la séance. l'impression d'avoir vu un truc pensé, calibré pour éteindre mes synapses, cool...mais con.
J'ai eu une réaction similaire devant  Transformers 3

Exactement ma réaction à la sortie de mon premier visionnage de ST 2009 ! Par-delà l'ennui que m'avait inspiré la nervosité branchée de JJ, j'avais cet énorme sentiment de vide à la sortie du cinoche. Sur le coup, je ne savais même pas quoi écrire sur ST 2009, tellement il n'y avait rien à en dire (bon, plusieurs jours après, je me suis ressaisi en écrivant une critique de plus de 30 pages… lol).

mypreciousnico a écrit :

Pour l'instant, je n'ai pas ce phénomène de rejet avec le ST2009, parce que j'y trouve encore des particularités que les Transformers n'ont jamais eu: une vraie direction artistique qui me plait, un montage moins épileptique, une forme moins beauf...Ou peut-être parce que c'est Star Trek, tout bêtement....dur à dire

Oui, j'ai rencontré ce symptôme plus d'une fois (notamment chez des Américains) : tellement aimer (ou être frustré de) Star Trek que l'ombre de l'écho du centième de Star Trek suffit à faire kiffer. Les fans-productions se nourrissent de ça d'ailleurs.

mypreciousnico a écrit :

Un autre exemple que je trouve assez pertinent:  "Sucker Punch" .
Un scénario super complexe (avec le coup de l'héroïne dont on ne sait plus si elle est BabyDoll ou Sweet Pee), très tarabiscoté, pour finalement raconter quoi ? Que le virtuel est mieux que le réel ? Qu'il y a toujours moyen d'échapper aux duretés de la vie ?
A la limite, c'est peut-être pire que Transformer parce qu’en plus ça essai d'avoir l'air intelligent roll

J'ai regardé ce film parce qu’on m'a urgemment fait valoir que c'était un chef d’œuvre, le meilleur film de l'année, un scénario de malade mental...Et sur le coup j'ai trouvé ça correct. Sans plus. Mais correct. Et puis en y réfléchissant, en y repensant à froid, je me suis dit qu'en fait j'avais vu quelques chose de pas si intelligent que ça, même pas original en plus. Et puis, visuellement, je n'ai pas accroché...il ne reste donc plus grand chose smile

Ça, je pense que c'est un autre symptôme...
Comme évoqué plus haut, un scénario possède différentes caractéristiques (histoire, dialogues, contexte, découpage, portée) assez indépendantes les unes des autres. De la même façon qu'il existe des histoires fascinantes avec des dialogues débiles ou des histoires basiques avec des dialogues brillants, il peut exister des histoires et des dialogues très élaborés mais avec une portée nulle.
Beaucoup de polars sont dans ce dernier cas, surtout au sein de la tradition anglaise du whodunit. Ainsi il n'y a pas plus tarbiscoté scénaristiquement que les romans Hercule Poirot d'Agatha Christie, mais leur portée est généralement inexistante. Maintenant, dès lors qu'on les prend pour ce qu'ils sont et qu'on en attend pas autre chose, cela peut s'avérer fort plaisant (reconstitution de l'époque, psychologie, jeu des "cinq dernières minutes"…).

Je pense que c'est pareil pour pas mal de films reposant sur des scenarii complexes, cultivés, érudits, torturés même… mais dont la portée existentielle se limite finalement à une ligne voire à un poncif. Comme le scénario est en lui-même brillant, la plupart des spectateurs ont instinctivement trop de déférence envers lui pour supposer que son enseignement est squelettique. C'est un peu le syndrome des médecins de Molière, ou l'art de faire de longs discours très savants pour ne pas dire grand-chose.
Tu as cité Sucker Punch, mais beaucoup de monstres sacrés du cinoche sont dans ce cas, Matrix (surtout les volets 2 & 3) par exemple.
Et selon que le spectateur considère le scénario littéralement ou ce qu'il induit subjectivement, le film sera perçu comme ambitieux ou prétentieux, extatiquement génial ou totalement surévalué.
Bien sûr, lorsque la portée d'un film est très limitée, la seule option de l'exégète est de suranalyser le script lui-même et/ou la mise en scène. C'est la spécialité d'un Rafik Djoumi par exemple.

Pour conclure, ce n'est pas que ça a juste l'air intelligent sans l'être. En fait, C'EST intelligent, mais c'est vide malgré tout ! Parce que l'intelligence et la portée sont finalement deux choses bien distinctes.

mypreciousnico a écrit :

A aucun moment je ne perd de vue ce que je regarde.

Pareil pour moi. Et c'est précisément pour ça que je suis sélectif. Et de plus en plus avec le temps. Car il y a l'âge, l'expérience, le sentiment croissant de redite, le dégoût envers les phénomènes de mode, la forme qui essaie de se faire passer pour du fond, la branlette intellectuelle des fans et des critiques…

mypreciousnico a écrit :

Et il y a d'heureuse exceptions, comme Babylon 5 : il aura fallu que je vienne sur un forum de Trekker pour me lancer lol

Les trekkers de ce forum sont d'abord des amoureux du cinéma, des séries TV, de l'animation, de la littérature, ou de la BD… avant d'être des trekkers. wink

mypreciousnico a écrit :

Et je me régal parce que cette série m'offre ce que je trouve rarement: une forme et un fond au diapason. Une sensation d'équilibre entre le visuel et le narratif.

Ben oui. Mais c'est justement de tels chefs d'œuvres qui rendent mauvais public. Car la régression devient difficile. p


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

Hors ligne

#20 30-10-2011 16:38:06

yrad
admin

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

scorpius a écrit :

Pour Aliens et le cinéma de Cameron, je trouves qu'il à un peu trop tendance à "soigner" la forme et pas assez le "fond".

Ce n'était pas le cas de ses premiers films (les deux Terminator, Aliens, Abyss). Ça a commencé avec Titanic. Et c'est devenu problématique avec Avatar.

scorpius a écrit :

Avatar objectivement
un bon film mais un scénario à chier...et si la version longue, a la bonne idée de creuser un peu le personnage de Neytiri, notamment en lui
donnant une soeur massacré par les humains . Jake Sully reste le héros de S.F le plus insipide, insultant, tete à claque et insupportable
de l'histoire...

Si le scénario d'Avatar est à chier, le film est lui aussi à chier... même si les décors et les SFX sont superbes (car cela ne suffira jamais à faire un bon film). Ce fut d'ailleurs le sentiment de pas mal de monde, y compris sur ce forum.

Je serais pour ma part un peu plus jésuite en déclarant simplement que les extraordinaires moyens artistiques et de production d'Avatar ont été largement gâchés par un scénario très convenu (Pocahontas, Dances With Wolves...) et suintant d'idéologie politiquement correcte.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

Hors ligne

#21 30-10-2011 16:51:42

scorpius
Nowhere Man

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

Disons que je trouves, qu'il y a quand meme dans Avatar, de vrais moments de cinéma...donc oui, scénario assez
mauvais avec de gros problémes de caractérisation des personnages et un message pseudo-écolo sensé
nous faire croire que le film est profond... mais en matiére de spectacle, Cameron sait toujours y faire !

Dernière modification par scorpius (30-10-2011 16:55:19)

Hors ligne

#22 30-10-2011 16:57:17

yrad
admin

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

Bien sûr qu'en matière de spectacle, Cameron sait y faire. C'est sa spécialité et son métier.
Et j'ai conscience que ça suffira pour beaucoup de spectateurs.
Mais pas pour moi.
Du spectacle sans scénario solide et/ou crédible fera au mieux un produit de consommation efficace, mais pas un bon film.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

Hors ligne

#23 30-10-2011 17:09:52

yrad
admin

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

scorpius a écrit :

Je dois avouer que le cynisme chez Shyamalan, je ne le vois pas... est ce qu'au début de sa carriére il a eu tendance à abuser des twist ?
Oui... pour autant je ne suis pas sur que ce soit une marque de cynisme...

Lorsque quelqu'un découvre qu'il est mort depuis longtemps alors qu'il se croyait en vie, et qu'un autre est "promu" superhéros par un geek ayant assassiné une multitude d'innocents... c'est tout de même pas mal sur l'échelle du cynisme.
Evidemment, tout dépend de la façon dont on définit le cynisme. Pour ma part, j'entends cynisme (dans le cas présent) par désillusion, désenchantement.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

Hors ligne

#24 30-10-2011 17:12:36

mypreciousnico
Why ?

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

yrad a écrit :
mypreciousnico a écrit :

C’est vrai, le twists de Shyamal ont une certaine portée smile

Et les fans de Lost, quand à eux, y trouvent une porté Théologique smile

Je connais personnellement des cinéphiles/sériphiles extrêmement érudits, et aussi exigeants que toi sur ce qu'ils regardent, qui considèrent que Lost est un aboutissement scénaristique très réussi et qui mettent en avant des arguments pertinents pour le faire valoir.

On pourrait dire qu'ils sont aveugles et qu'ils se sont fait avoir...

Des arguments pertinents ? Délirants oui ! lol
J'ai lu en effet des suranalyses de Lost en d'autres lieux, je les ai même contrées abondamment. Et pour faire comprendre que l'érudition et l'onanisme permettent de réinterpréter et surinterpréter tout et n'importe quoi, j'avais parodié ces suranalyses de Lost au moyen d'une apologie de Plus belle la vie, en "démontrant" avec de nombreux exemples littéraires, symbolistes, psychanalytiques et métaphysiques que Plus belle la vie est en fait la série la plus innovante, profonde, et dense qui ait jamais existé. big_smile

Oui, bien entendu, je ne parlais pas spécifiquement de ce genre de cas smile

Je parle de gens qui pensent réellement trouver un fond dans Lost, et qui sans rapporter la chose à des analyses de textes, des échos de Montaigne ou de la philo existentialiste, discutent de cette série comme toi et moi discutons des mérites de Némesis (même si on s'en est éloigné haha)

yrad a écrit :

La rhétorique et l'érudition permettent n'importe quelle manipulation (et souvent en toute bonne foi). wink
C'est l'une des raisons pour lesquelles je suis progressivement devenu très allergique aux réinterprétations allégoriques/symboliques, mythologiques/mythiques, et théologiques/métaphysiques (le trio infernal). Car cela permet de faire dire tout à n'importe quoi.

Mais ceux qui prennent leurs désirs pour des réalités en prêtant aux œuvres cent fois plus de choses qu'elles n'en disent vraiment devraient utiliser leur imagination débridée pour créer eux-mêmes des œuvres nouvelles au lieu d'inventer de toute pièce celles des autres… aux frontières de la schizophrénie.

Assez d'accord avec tout ça.


yrad a écrit :
mypreciousnico a écrit :

Au temps pour moi, mes excuses, j'ai confondu...Il me semble qu'il y a un membre de ce forum qui n'aime pas  Aliens ...

C'est peut-être dvmy, parce qu'il n'aime pas beaucoup Cameron. Mais sous réserve, car je ne peux parler pour lui. wink

Ou alors c'est que j'ai tout simplement fumé la moquette smile

yrad a écrit :
mypreciousnico a écrit :

Voila la chance de clarifier mon propos smile

L'histoire dans Aliens est plutôt basique, c'est d'un classicisme assumé, avec un enchainement d'actions finalement prévisibles (et justement, on sait qu'ils vont se faire bouffer, c'est ça le génie : l'anticipation plutôt que la surprise...). Mais l'intérêt n’est pas dans l'histoire proprement dite, et c'est d'ailleurs ce que tu dit. Par son côté claustrophobique, son génie dans le fait de ne pas montrer le moindre Alien pendant une grosse partie du film, dans sa représentation caricaturale d'un bande de marines la fleure au fusil (c'est le dada de Cameron, on sent qu'il s'éclate), dans la minutie de sa mise en scène et de son action, par la grâce d'un design sonore immédiatement reconaissable entre mille (raaa les tires des flingues), Aliens est réussi.

La preuve éclatante qu'avec une histoire moyenne, basique, déjà vue (ou déjà lue), on peu accoucher d'un film référentiel, qui peu encore me faire me ronger les ongles alors que j'en connais le moindre plan.

"Allez mes cailles, tous en boite !"

En effet, cette clarification est utile. wink
Mais j'ajouterais quelques petites choses…

Histoire n'est pas synonyme, mais seulement méronyme de scénario ! Car un scénario est composé de beaucoup d'autres éléments que l'histoire.
Outre l'histoire, un scénario comporte également des dialogues (participant de la psychologie et de l'épaisseur des personnages), un contexte (qui participe de la crédibilité, ainsi que de l'ambiance), un découpage (sous forme de narration ou de story board), et même une portée (philosophique, sociologique, morale…) que j'inclus au scénario (dès lors que voulu et pensé par les auteurs).

Nous sommes bien entendu d'accord. Histoire n’est pas scénario. Un scénario comprend une histoire mais pas que...

Un  scénario peut-être brillant avec une histoire fade, ou nul avec une histoire brillante.

yrad a écrit :

Alors Aliens possède peut-être une histoire "classique" (du moins par rapport à un certain nombre de nanars des années 50), mais en aucun cas un scénario (tel que défini ci-dessus) primaire et déjà vu. Sans quoi le film aurait été lui-même primaire et déjà vu.
Et même en ne considérant dans le scénario d'Aliens que la partie histoire, toute classique qu'elle soit, elle n'est ni bateau ni moyenne pour autant, notamment parce qu'elle a le courage d'assumer intelligemment sa prévisibilité (c'est "l'anti-twist" par excellence), mais aussi parce qu'elle a le grand mérite d'être très cohérente (ce qui n'est pas si répandu, notamment parmi les inspirateurs d'Aliens) tout en s'inscrivant parfaitement dans la continuité de l'opus précédent (Alien). J'ajoute que l'histoire d'Aliens comporte également des éléments assez audacieux pour l'époque comme le demi-siècle en hibernation de Ripley (et ses effets), ainsi qu'une levée de voile sur un background assez fascinant, oscillant entre Outland et les cauchemars dickiens.

Audacieuses au cinéma, mais nettement moins dans la littérature.
Or, je jugeait l'histoire, sans tenir compte du medium à laquelle elle était destiné. Du reste, assez souvent, dans ses thématique, le cinéma SF est en retard par rapport à la littérature. J'en veut pour preuve les adaptation actuelles de SF ou de Fantasy, qui se plongent dans un catalogue d’œuvres allant des années 50 à 80 smile

yrad a écrit :

J'aurais d'ailleurs aimé que l'univers de la quadrilogie Alien soit développé en dehors des créatures éponymes. C'est en fait un univers de SF qui me fascine davantage par son contexte que par ses monstres, confirmant que ses quatre histoires ne sont pas si pauvres qu'on pourrait le croire.


Un peu pareil oui.
C’est aussi pour ça que le projet de Scott, "Prometheus" m’intéresse bien plus depuis qu'il est développé comme un film se déroulant dans le même univers sans être une prequelle d'Alien.

yrad a écrit :
mypreciousnico a écrit :

Et pourtant, même si j'ai trouvé ça sympa, je me suis senti extrêmement vide après la séance. l'impression d'avoir vu un truc pensé, calibré pour éteindre mes synapses, cool...mais con.
J'ai eu une réaction similaire devant  Transformers 3

Exactement ma réaction à la sortie de mon premier visionnage de ST 2009 ! Par-delà l'ennui que m'avait inspiré la nervosité branchée de JJ, j'avais cet énorme sentiment de vide à la sortie du cinoche. Sur le coup, je ne savais même pas quoi écrire sur ST 2009, tellement il n'y avait rien à en dire (bon, plusieurs jours après, je me suis ressaisi en écrivant une critique de plus de 30 pages… lol).

Haha, la preuve qu'il y avait quelques chose à dire au final smile

yrad a écrit :
mypreciousnico a écrit :

Un autre exemple que je trouve assez pertinent:  "Sucker Punch" .
Un scénario super complexe (avec le coup de l'héroïne dont on ne sait plus si elle est BabyDoll ou Sweet Pee), très tarabiscoté, pour finalement raconter quoi ? Que le virtuel est mieux que le réel ? Qu'il y a toujours moyen d'échapper aux duretés de la vie ?
A la limite, c'est peut-être pire que Transformer parce qu’en plus ça essai d'avoir l'air intelligent roll

J'ai regardé ce film parce qu’on m'a urgemment fait valoir que c'était un chef d’œuvre, le meilleur film de l'année, un scénario de malade mental...Et sur le coup j'ai trouvé ça correct. Sans plus. Mais correct. Et puis en y réfléchissant, en y repensant à froid, je me suis dit qu'en fait j'avais vu quelques chose de pas si intelligent que ça, même pas original en plus. Et puis, visuellement, je n'ai pas accroché...il ne reste donc plus grand chose smile

Ça, je pense que c'est un autre symptôme...
Comme évoqué plus haut, un scénario possède différentes caractéristiques (histoire, dialogues, contexte, découpage, portée) assez indépendantes les unes des autres. De la même façon qu'il existe des histoires fascinantes avec des dialogues débiles ou des histoires basiques avec des dialogues brillants, il peut exister des histoires et des dialogues très élaborés mais avec une portée nulle.

Oui, ça se compare souvent pour moi à du verbiage smile

J'y vois un rapprochement avec une certaine tendance dans les comics actuels à balancer des tartines de textes (bien écrits en plus) pour masquer la vacuité du scénario. MacFarlane est coutumier du procédé. Il l'a utilisé très récemment sur Spawn pour diluer les révélation fracassantes contenues dans le numéro 200. Au moins 10 numéros ne racontent rien, comparables aux interminables joutes verbales entre Freeza et Goku sur Namek dans la version animée de DragonBall.

En général, pour être honnête, je trouve ça très vain et je m’ennuie énormément. Ça doit me faire le même effet que l'absence de scénario, ou de fond, doit te faire.


yrad a écrit :

Beaucoup de polars sont dans ce dernier cas, surtout au sein de la tradition anglaise du whodunit. Ainsi il n'y a pas plus tarbiscoté scénaristiquement que les romans Hercule Poirot d'Agatha Christie, mais leur portée est généralement inexistante. Maintenant, dès lors qu'on les prend pour ce qu'ils sont et qu'on en attend pas autre chose, cela peut s'avérer fort plaisant (reconstitution de l'époque, psychologie, jeu des "cinq dernières minutes"…).

Oui, tu le dit toi même, les roman d'Agatha Christie reposent sur un intérêt psychologique. une vaste étude du genre humain, de ses obsessions et de son sens de l'astuce. Certainement pas des œuvres vides de sens smile


yrad a écrit :

Je pense que c'est pareil pour pas mal de films reposant sur des scenarii complexes, cultivés, érudits, torturés même… mais dont la portée existentielle se limite finalement à une ligne voire à un poncif. Comme le scénario est en lui-même brillant, la plupart des spectateurs ont instinctivement trop de déférence envers lui pour supposer que son enseignement est squelettique. C'est un peu le syndrome des médecins de Molière, ou l'art de faire de longs discours très savants pour ne pas dire grand-chose.
Tu as cité Sucker Punch, mais beaucoup de monstres sacrés du cinoche sont dans ce cas, Matrix (surtout les volets 2 & 3) par exemple.
Et selon que le spectateur considère le scénario littéralement ou ce qu'il induit subjectivement, le film sera perçu comme ambitieux ou prétentieux, extatiquement génial ou totalement surévalué.
Bien sûr, lorsque la portée d'un film est très limitée, la seule option de l'exégète est de suranalyser le script lui-même et/ou la mise en scène. C'est la spécialité d'un Rafik Djoumi par exemple.

Oui, les Matrix (en particulier le 2, avec l’architecte) possèdent ce défaut. Dans le cas de ces films je le prend surtout pour un effet de style (poussé un peu trop loin dans le diptyque final, même si c'est rigolo) :  il fallait oser finalement mélanger Kung-Fu et philo de bazar smile

Matrix bénéficie aussi à me yeux d'un argument qui rachète ces éléments: le mélange des genres, qui le rend intrinsèquement intéressant pour moi. Je suis très friand des œuvres qui cherchent à fusionner des influences. C’est très souvent raté, mais audacieux (valable uniquement pour le premier évidemment). En la matière je suis extrêmement fan du film (Français !) "Le pacte des Loups" que je prend pour un pur exercice de style, complètement dingue et très maladroit...mais jouissif.

Plus récemment, nous avons "Inception" qui joue sur le même tableau d'un scénario trop écrit. Et beaucoup sont ceux qui se sont extasiés devant la redoutable complexité du scénario, soit disant ouvert à des multiples interprétations...

cela dit, Inception reste un film plutôt bon, et qui possède une histoire prenante, au delà du côté tarabiscoté. Ce qui n’est pas le cas de Sucker Punch, qui est juste tarabiscoté smile



yrad a écrit :

Pour conclure, ce n'est pas que ça a juste l'air intelligent sans l'être. En fait, C'EST intelligent, mais c'est vide malgré tout ! Parce que l'intelligence et la portée sont finalement deux choses bien distinctes.

Oui, je pense que je suis d'accord avec ça. Néanmoins, en termes d'écriture, c'est un défaut pénible: voila des histoires qui sont tout simplement trop écrites...

La preuve donc, qu'un bon scénario, ne fait pas tout, dans les deux sens.



yrad a écrit :
mypreciousnico a écrit :

A aucun moment je ne perd de vue ce que je regarde.

Pareil pour moi. Et c'est précisément pour ça que je suis sélectif. Et de plus en plus avec le temps. Car il y a l'âge, l'expérience, le sentiment croissant de redite, le dégoût envers les phénomènes de mode, la forme qui essaie de se faire passer pour du fond, la branlette intellectuelle des fans et des critiques…

Je ne peu pas dire, à 25 ans, je suis encore jeune pour parler d'expérience smile

Paradoxalement, j'étais bien plus mauvais public à 15 ans, ou je ne supportais pas le mainstream: en termes de lecture, de musique, de cinéma, je fuyais ce que les autres portaient aux nues.




yrad a écrit :
mypreciousnico a écrit :

Et je me régal parce que cette série m'offre ce que je trouve rarement: une forme et un fond au diapason. Une sensation d'équilibre entre le visuel et le narratif.

Ben oui. Mais c'est justement de tels chefs d'œuvres qui rendent mauvais public. Car la régression devient difficile.

Possible oui. je te dirais quand j’essaierai de regarder autre chose smile

Hors ligne

#25 30-10-2011 17:15:45

scorpius
Nowhere Man

Re : Le cinéma de Manoj Nelliyattu Shyamalan

Yrad : En fait je croyais que tu parlais de la "nature" de son cinéma...sinon pour les exemples que tu donnes ,
on peut aussi parler d'ironie non ?

Hors ligne

Pied de page des forums