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#101 04-09-2009 15:51:18

mbuna
I don't know you

Re : Star Trek: Enterprise

Tu vois Buckaroo, pour moi ce qui cloche dans la caractérisation des personnages, c'est que je trouve qu'ils ne font pas à la hauteur de leur mission. C'est quand même la première mission d'exploration, quelque chose d'historique pour la race humaine. Et dés le départ, on pressent des failles dans les persos, qu'elles soient comportementales (vie en société), psychologiques (problèmes avec soi même), ou même de compétences.

Comme contre exemple, il y'a l'épisode de Voyager One Small Step saison 6. C'est celui où ils retrouvent l'épave d'un module terrien perdu lors d'une mission sur Mars. C'est l'occasion d'un vibrant hommage à l'esprit pionnier d'un astronaute mort dans cette mission. Quel charisme cet homme ! On sent l'homme ultra compétent, et toujours en raisonnement devant pourtant une mort imminente. Cette caractérisation permet d'autant plus l'immersion, et devient alors profondément émouvante. Voilà la trempe des pionniers, des découvreurs, un charisme, des connaissances et un vécu irréprochables. Archer à côté de ça, qui pète des cables et fait des morales de comptoir à tout bout de champ, Reed qu'arrête pas de pleurer à longueur d'épisodes, etc..etc.., y'a comme une différence de classe.

Voilà, je l'ai trouvé le mot ! La Classe ! C'est ça qui leur manque. J'ai l'impression que les membres de cet équipage de l'Enterprise, ca pourrait être mon voisin ou moi. Des gens normaux quoi. Alors que je suis certain que jamais je n'aurais pu me comporter ou avoir le même cursus que John Kelley (l'astronaute de One Small Step, Voy Saison 6).

Moi, à contrario d'Yrad, ma suspension d'incrédulité, c'est là qu'elle a flanché.

Dernière modification par mbuna (04-09-2009 16:34:42)

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#102 09-09-2009 15:01:30

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

Buckaroo a écrit :

Je pense qu'Yrad choisit les mauvais épisodes pour défendre "Enterprise". Il serait capable de trouver un contenu hautement philosophique dans le pitoyablement creux " A Night in Sickbay.ENT.2" et que Marauders. ENT.2 serait  le plus bel hommage tendu aux 7 Samouraïs de Kurozawa. wink

Si je ne fais pas référence aux épisodes les plus réputés de ST ENT, c'est justement par honnêteté intellectuelle. Ce serait trop facile... Toute série - à l'exception des navets finis - possède quelques très bons épisodes. Les invoquer n'aurait donc rien de représentatif. Ce serait plus ou moins une forme de triche de ma part.

En outre, lorsqu'il s'agit de ST ENT 01x13 Dear Doctor, ST ENT 02x22 Cogenitor (Le troisième sexe), ST ENT 03x08 Twilight (Une autre dimension), ST ENT 04x18+04x19 In A Mirror, Darkly (Le côté obscur du miroir), tous s'accordent à les porter aux nues, même vous.
Si vous considérez ces épisodes si trekkiens, leur cas ne m'intéresse pas beaucoup dans le cadre de mon évocation, puisque je m'efforce de mettre en exergue le génie propre de la série Enterprise, et non ce qu'elle possède de commun avec le reste de la franchise.

Invoquer les épisodes qui font l'unanimité ne fournirait aucune matière à un quelconque débat, ce serait enfoncer des portes ouvertes !
Or que je ne me laisse pas aller à la facilité d'enfoncer des portes ouvertes ne devrait justement pas te conduire, Buck, à la facilité de caricaturer mes positions en présumant que je m'extasie grossièrement devant les plus médiocres épisodes d'Enterprise !

Dernière modification par yrad (09-09-2009 15:02:19)


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#103 09-09-2009 15:02:47

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

Buckaroo a écrit :

Non soyons mesurer, en réalité il existe qu'un seul épisode qui soit 100% du pur Star Trek, C'est Congénitor. ENT.2. Là oui , on peut crier au chef d'oeuvre! Au classique digne de rentrer au panthéon!

Il est vraiment dommage que cet épisode soit coincé entre une multiple de mauvais épisode & qu'il ne soit pas encore reconnut à sa juste valeur. Si il y en a bien un à réhabiliter , c'est celui là. On aura aimé qu' Enterprise soit formé à son image:

_une direction artistique méticuleuse, une trés bonne intrigue, avec un thème humain qui nous questionne, et un vrai sentiment de découverte et d'exploration que ce soit le petit voyage dans la nébuleuse , que la rencontreavec des aliens aux coutume vraiment étrange. C'est surtout le premier épisode ou je me suis pleinement senti concerné par les personnages, impliqué émotionnellement dans l'histoire. J'aurai fait quasi la même chose que Trip dans cet épisode, et je me suis sentit tout piteux devant la conséquence de ses actes que j'avais cautionner et qui partait pourtant d'une bonne intention humaniste. Là Enterprise devenait surprend & palpitant . C'est aussi l'épisode ou Archer se remet en cause & admet qu'il n'est peut être pas un bon capitaine.

Buck, je suis vraiment très heureux que tu sois aussi dithyrambique à l'endroit de ST ENT 02x22 Cogenitor (Le troisième sexe), car c'est un épisode écrit par ton Némésis personnel, Rick Berman ! Ce qui invalide joliment l'argumentaire usuel selon lequel Berman ne serait pas un bon auteur.

Cela dit, la comparaison des moins bons épisodes de chaque série peut avoir aussi son intérêt, car à ce jeu, ST ENT n'a pas à rougir !

Il y a bien pire dans la franchise que ST ENT 02x05 A Night In Sickbay (Mon ami Porthos), car cet épisode - certes anodin - réussit tout de même à égratigner (intentionnellement) le héros Archer (démarche toujours audacieuse) en épinglant son amour déraisonné pour Porthos (qu'assumera ST 2009), et à contrebalancer (un peu) les choix esthétiques relatifs au NX-01 en dépeignant avec un certain décalage drolatique les conséquences de la promiscuité à bord d'un vaisseau finalement nettement moins privatif que les "suivants"...

Quant à ST ENT 02x06 Marauders (Les maraudeurs), sans être comparable à de l'Akira Kurosawa (ça ne me serait jamais même venu à l'idée !), l'épisode n'a néanmoins rien de médiocre (contrairement à ST ENT 02x05 A Night In Sickbay) !
Cet épisode possède le mérite d'établir une passerelle entre les Klingons guerriers de la TNG-era et les Klingons forbans de ST TOS. La tendance quasi-ferengie de la bande à Korok sera accentuée à la faveur de la mutation génétique klingonne ! Et un siècle après, ça donnera les Klingons plus que misérables de ST TOS 02x11 Friday's Child (Un enfant doit mourir) ! Il n'y a finalement rien de plus logique que cette inclination klingonne ait existé en puissance avant la mutation de ST ENT 04x16 Divergence (Éradication).
En outre, par la révélation de l'existence du Suus Mahna et du Navorkot vulcains, ST ENT 02x06 Marauders (Les maraudeurs) prolonge intelligemment ce que ST TOS 02x10 Journey to Babel (Un tour à Babel) et ST TOS 03x02 The Enterprise Incident (Le traître) avaient suggéré par le tal-shaya et le Vulcan death grip - quant à lui fictif certes, mais auquel tout le monde parvenait étrangement à croire (y compris la Commander romulienne).
Ce que je pourrais toutefois reprocher à ST ENT 02x06 Marauders (Les maraudeurs), c'est de n'être pas allé jusqu'au bout de sa logique, c'est à dire que Korok ne soit pas revenu après le départ d'Archer pour exterminer (depuis l'orbite par exemple) toute la colonie de Tessic. Rien ne vaut de punir cruellement les bonnes intentions pour conférer du réalisme à un univers de SF. Remarque, rien ne prouve que ça ne se soit pas produit par la suite hors champ.
Bref, ST ENT 02x06 Marauders (Les maraudeurs) n'est assurément pas du Kurosawa (bon il n'a jamais non plus cherché à l'être), mais il illustre fort bien le fait que même les épisodes sans prétention d'Enterprise sont parvenus à extraire de ST TOS des richesses oubliées afin de crédibiliser en profondeur l'univers Star Trek. Et dans la cas présent : les tendances crypto-ferengies des Klingons derrière leur romantisme guerrier, les traditions martiales vulcaines...

Dernière modification par yrad (09-09-2009 19:17:31)


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#104 09-09-2009 15:25:29

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

mbuna a écrit :

car sinon je suis d'accord avec toi avec ton fameux leitmotiv "2 poids 2 mesures"

Désolé mbuna si "deux poids deux mesures" t'apparaît tel un leitmotiv.
Mais depuis toutes ces années que j'écume les revues, publications, sites, blogs, et forums consacrés à Star Trek, je n'ai jamais rencontré un seul argument objectif anti-Enterprise (hormis des détails de forme comme la plastique outrancière de T'Pol et son utilisation érotique, quelques choix artistiques et techniques perfectibles, et plusieurs occasions manquées...).
Les critiques relèvent soit de la subjectivité d'appréciation (chose que je respecte puisque je ne suis pas moins subjectif que les autres), soit en effet de "deux poids deux mesures", consistant à reprocher à l'un ce que l'on se garde bien de reprocher à l'autre (et ça je respecte moins, car je fais l'effort de l'éviter - mais j'ai conscience que ce n'est pas toujours évident sous l'effet de la subjectivité).

mbuna a écrit :

En face d'Archer, généralement T'Pol semble presqu'idiote (on l'entend souvent dire des choses vulcainement intelligentes à part que les humains ont une odeur et qu'ils sont illogiques ?), les vulcains en général se font prendre à la morale par Archer (Cease Fire)..etc... bref, il a toutes les compétences mieux que tout le monde.
(...)
C'est tout de même assez destabilisant de comparer une vulcaine à une potiche siliconnée, un chef des armements qui nous fait des cacas nerveux au moindre petit problème d'ego (perso avec tous ses problèmes psychologiques j'aurais peur de lui mettre une arme dans la main), un chef ingénieur qui avoue lui-même avoir une aversion et une grande peur de visiter de nouvelles planètes (desert crossing et shuttlepod one)..etc..

Bref, je n'arrive pas à comprendre comment ce concentré de personnes à problèmes ont pu embarquer dans ce vaisseau à la mission historique. C'est ca l'emminence et la représentation de la race humaine dans 150 ans ? Bah dis donc, moi qui vient d'emmener aujourd'hui ma fille pour sa rentrée en CP, j'espère bien qu'elle ne fera pas les mêmes écoles que l'équipage de l'Enterprise !!! lol
(...)

Yrad, ce qui ne m'a pas plu dans l'exemple de cet épisode, c'est qu'encore une fois c'est Archer le maitre absolu qui résoud tous les problèmes, avec le pilote qui sait pas conduire, les vulcains qui trouvent les humains pas assez évolués, et sa hiérarchie qui comprend rien au NX. Le fait qu'ils soient 5 à gérer le programme Alpha zoome sur ce problème.
(...) mais plutôt qu'Archer tire la couverture à lui, et résoud tout en toute circonstances. Surtout que par ailleurs, et notamment dans l'épisode cité plus haut sur Reed, la réalisation de la série est vraiment irreprochable ! Alors où est la vérité ?
Dans les autres séries (j'exclue les films), les scientifiques font leur boulot, les techos font leur boulot, et mieux que personne. Là, Archer est sur tous les fronts, a toutes les compétences. Alors que je trouve surtout que ses attitudes font plutôt souvent penser à des réactions spontanées non réflechies => cowboy.

(...)

Archer à côté de ça, qui pète des cables et fait des morales de comptoir à tout bout de champ, Reed qu'arrête pas de pleurer à longueur d'épisodes, etc..etc.., y'a comme une différence de classe.

Eh! Tu ne vas pas toi aussi te mettre à dénoncer que ST ENT ait simplement assumé les initiatives de ST TOS et de ST DS9 en matière d'odeurs !? Comme je l'ai assez expliqué, il n'y aurait pas plus deux poids deux mesures que ça ! En outre, T'Pol ne fera référence aux odeurs (et encore très modérément) que durant la première saison (par la suite, elle fini par s'y habituer).

Si j'admets que la plastique opulente et siliconée de T'Pol puisse apparaître excessive aux yeux de beaucoup, je trouve néanmoins que son personnage a très bien été écrit et lui a évité de devenir la potiche que ses formes l'exposaient à être. D'innombrables répliques de T'Pol sont Spockiennes, sans pour autant être de grossiers copiers-collers à la Orci & Kurtzman. Oui, elle aura parfaitement tenu son rôle de scientifique dans la série, mais la série aura eu la grande intelligence de ne jamais faire d'elle pour autant le deus ex machina (cela aurait été pourtant si facile au regard de l'ancienneté et de l'intelligence vulcaines). Et les oppositions entre T'Pol et les humains seront bien souvent des sommets de finesse (et généralement moins caricaturaux et répétitifs que les oppositions Spock/McCoy). Je prise tout particulièrement les contre-arguments de T'Pol pour tenter de démentir le voyage dans le temps, parce qu'elles épinglent à chaque fois brillamment les invraisemblances de tels voyages... et elles expriment en fait les positions de Brannon Braga. Car tout en ayant offert à la franchise quelques uns de ses meilleurs épisodes temporels, Braga est le premier à estimer que même la plus cohérente des histoires temporelles pourra être ruinée par l'analyse logique.

Plus généralement, les Vulcains sont un sans faute absolu dans ST ENT ! Ils réussissent à surprendre et déranger après 36 ans de Star Trek, ils sont cohérents avec eux-mêmes et avec les lois naturelles, et la série aura évité tous les pièges : en faire des mentors de l'humanité et d'Archer à la Yoda, en faire des baba cool, en faire des crypto-Minbaris, en faire des crypto-Asgards...
Et que les Vulcains redeviennent imperceptiblement romuliens lorsque coupés de l'héritage direct de Surak, ou encore que T'Pol devienne droguée aux émotions... sont autant d'initiatives que j'admire.

Nous avons déjà longuement parlé de Reed dans ce topic ou un autre. Je maintiens que sa typo en fait l'un des personnages les plus intéressants et crédibles de la série. Aux antipodes de l'insouciance touchante d'Archer, il hérite de tous les complexes des écoles britanniques. Ses obsessions le rendent justement plus professionnel et fiable que les autres.
Mais d'où peux-tu sortir que Reed "n'arrête pas de pleurer à longueur d'épisodes" !!!??? yikes Cite moi un seul exemple (bien sûr hors pathologie ou possession), car rien ne saurait être plus faux ! Il est de tous les humains à bord probablement de plus flegmatique et stoïque, celui qui s'accorde le moins d'indulgence personnelle. Seulement voilà, comme les Vulcains, il possède un talon d'Achille, qui sera révélé par le venue du Major J. Hayes. Cela ne constitue donc pas "des cacas nerveux au moindre petit problème d'ego", mais juste un problème, une fois (hors de question de comptabiliser les pathologies, possessions, et Section 31).
Cette rivalité entre corps d'armée, renforcée par certaines incompatibilités de cultures et de milieux, sont également de grandes marques de réalisme. D'autant plus qu'à l'origine, nul n'imaginait que les MACO rejoindraient la première mission spatiale d'exploration. Dans une large mesure, le choix de carrière de Reed à Starfleet était motivé par le rejet et la fuite de tout ce que représentent les MACO.
Le NX-01 réunit un équipage international et ST ENT prend toute la mesure d'une époque antérieure à celle de ST TOS, où l'unité terrienne est encore assez théorique et porte certains stigmates qui disparaîtront dans les siècles suivant.

Quant à Tucker, son rapport aux nouvelles planètes ne se limite pas à "une aversion et une grande peur". Il était à l'origine le premier à "en vouloir", et à être impatient d'explorer de nouveaux mondes. Souviens-toi de son attitude dans ST ENT 01x04 Strange New World (Le peuple de la grotte). Mais bon, il aura vécu quelques expériences désagréables, et aura relativisé son idéalisme originel, tout comme Archer d'ailleurs. C'est le signe de la maturation des personnage, et non de leur inadéquation avec leur mission.

Je ne vois absolument pas en quoi Archer "tire la couverture à lui et résout tout en toutes circonstances" ! Il est simplement le héros de la série au même titre que Kirk et Picard sont les héros de leur propre série. Mais rien de plus !
Exactement comme les autres capitaines, Archer est toujours resté à sa place ! Mais à la différence des autres capitaines, il a multiplié les erreurs (souvent en refusant d'écouter T'Pol)... pour s'en relever finalement grandi (et c'est justement un aspect que j'aime tout particulièrement dans les deux premières saisons... et qui s'estompe hélas dans les deux dernières).

Archer n'a jamais dispensé de "morale de comptoir". Au contraire, Archer est le seul des cinq capitaines de Starfleet (et notamment Janeway, la pire du genre) à ne pas être formaté par un corpus moral préétabli. C'est un pionnier, qui tente tant bien que mal de trouver sa voie. Il expérimente différentes options qui seront adoptées ou non, il tente de définir un code déontologique susceptible de caractériser l'humanité entre les influences vulcaines et denobulanes. C'est bien pourquoi Archer aura moins de difficultés que ses successeurs à agir de façon amorale lorsque les circonstances l'exigeront, et cela sans en faire pour autant des psychodrames comme dans BSG 2003, ou du moralisme comme parfois dans ST TOS, ST TNG et ST VOY.
Le rapport d'Archer à la morale est quelque chose d'infiniment complexe, et représente l'une des grandes réussite de la série Enterprise, car il réussit à figurer une ère de transition.

Archer ne s'est jamais mêlé de résoudre des problèmes techniques ou scientifiques. Certes, Archer n'est pas pour autant la brèle absolue (et revendiquée) en sciences qu'est Jack O'Neill - dont les allergies anti-scientifiques font rire la galerie, mais rendent son personnage invraisemblable dans le contexte du SGC.
Disposant probablement d'une formation scientifique de base liée à son passage à Starfleet Academy lui permettant de comprendre les concepts généraux (ce qui est impératif pour la fonction de capitaine d'une mission d'exploration spatiale), Archer a néanmoins toujours laissé les sciences & techniques aux spécialistes de son équipage. T'Pol, Trip & Reed font leur boulot autant et aussi bien que Spock & Scotty, et que Data & La Forge.

Et ST ENT 02x24 First Flight (L'étoffe d'un héros) n'a pas dérogé à ce principe, puisque les interventions d'Archer pour assister A.G. Robinson n'étaient que d'ordre psychologique, ce qui - je le répète - est un cas de figure parfaitement crédible, et largement inspiré du monde réel. Robinson était un as du pilotage, et Archer n'a jamais cherché à lui donner de quelconques leçons en la matière. Archer s'est simplement employé à sortir Robinson de l'état second dans lequel il s'était retrouvé, exactement comme l'était Chuck Yeager lors de son vol en Bell X-1 ou George Welch en XP-86 Sabre. Ce parallèle est d'ailleurs parfaitement intentionnel et assumé.

La comparaison globale est sans appel :
- Kirk et Picard n'évoluent pas dans des séries à fil rouge, mais ils alignent les exploits d'épisodes en épisodes.
- Archer - par son indépendance d'esprit et son obstination - réussit à préserver la Terre de la destruction et de l'altération temporelle (avec de sérieux coups de pouces extérieurs), et il donne l'impulsion d'une collaboration entre peuples extraterrestres rivaux à la faveur d'un ennemi commun.
- Janeway - par son rapport quasi-religieux envers la réglementation de Starfleet - s'avère être la seule à traverser indemne un quadrant entier de la galaxie, à ramener son équipage sur Terre, et à vaincre à elle toute seule les pires ennemis de la Fédération... et tout ça bien sûr sans jamais se salir les mains (il suffit par exemple de songer au pauvre capitaine Rudolph Ransom...).
- Sisko, lui, est même un cran au-dessus, puisqu'il a été créé de toute pièce - en tant qu'être humain - pour préserver les quadrants alpha/bêta aussi bien du Dominion, que du feu cosmique des Pah-Wraiths. Sisko est celui qui - de tous - se rapprochera le plus d'un messie et d'un super-héros dans son existence même (mais heureusement pas toujours dans ses actes).

Objectivement, Archer n'a donc rien fait de plus exceptionnel (i.e. de plus invraisemblable) que ses "successeurs" !
La seule "supériorité" d'Archer tient à l'époque à laquelle les événements prennent place, en ce sens qu'Archer est encore le seul capitaine de l'unique vaisseau d'exploration terrien. Mais là, il s'agit des hypothèses de départ, et de la vocation même d'un prequel pre-Fédération dont il ne saurait être fait reproche à la typo Archer (ou à l'interprétation de Scott Bakula). L'importance éventuellement accrue d'Archer tient donc simplement au fait qu'il était encore unique dans sa fonction, qu'il n'était pas un capitaine parmi d'autres comme cela le deviendra par la suite (ce que semble avoir oublié JJ Abrams dans son film). Mais cette unicité est le propre de l'ère des pionniers, et ST ENT a donc parfaitement respecté sa raison d'être.

A te lire, Mbuna, j'ai un peu l'impression que la typo à laquelle du crois le plus, c'est la perfection ! Probablement que les mannequins de Forbidden Planet te semblent plus convaincants que les fous volants imparfaits de ST ENT. Alors que pour ma part, je pense exactement le contraire ! Forbidden Planet est probablement mon film de SF préféré (et je n'écris pas ça à la légère), mais les typos des officiers du Bellerophon sont lamentables. A côté d'eux, même Kirk - dont je ne suis pas fan - et un sommet de complexité et d'élaboration.

Mais bon, notre subjectivité s'exprime par le crédit que nous accordons ou non à Archer et aux autres personnages. Et nous pouvons débattre ainsi indéfiniment sans jamais nous convaincre.
La crédibilité des personnages au cinéma et dans les séries est aussi subjective (contrairement à la crédibilité des situations) que l'appréciation (ou non) d'autrui. Il y a les gens qu'on aime, et ceux que l'on aime pas. Il y a les typos auxquelles on croit, et celles auxquelles on ne croit pas.

Par exemple, cela fait plusieurs années que je m'oppose - non par forum interposés mais de vive voix - à une amie au sujet de la crédibilité de la série Odyssey 5. Elle trouve les héros de la série ridicules, en se réunissant à cinq dans un bistrot chaque soir pour tenter de sauver la Terre de la destruction. Alors que pour ma part, j'estime au contraire que cela tient debout étant donné les fonctions de chacun (sans compter qu'ils n'ont pas le choix)... A force, nous avons décortiqué elle et moi cette œuvre comme personne, mais nul(le) n'a jamais convaincu l'autre !
Idem dans le cas de la série Dexter. Beaucoup portent aux nues le niveau de réalisme supposément inégalé de cette série, alors que je la trouve au contraire affligeante ! Le "héros" prétend identifier à lui tout seul et en flux tendu des criminels qu'aucune police américaine ne trouve, puis il prétend les châtier avec 0% de risque d'erreur judiciaire là où la justice en commet de nombreuses... et le tout en menant en parallèle une vie professionnelle et sociale, et sans jamais se faire prendre. roll

Cela tient donc de l'irréductibilité de l'acte de foi : j'y crois ou j'y crois pas. Point barre. Et les tentatives de "démonstration" d'autrui n'y changeront rien.

C'est bien pourquoi je vais une nouvelle fois tenter d'expliquer mon point de vue (au risque d'être un peu redondant). lol

La crédibilité que j'accorde à un personnage et à son profil psychologique dans une situation donnée s'inspire autant que faire se peut de ce que je sais du monde réel et le moins possible des phantasmes et de l'imaginaire.

Et c'est ainsi que la typo des personnages de ST ENT me semble irréprochable pour l'époque à laquelle la série est supposée se passer (à l'exception du physique de T'Pol dont j'admets qu'il puisse agacer). Et le réalisme de ces personnages résulte directement de leur imperfection et/ou de leur apparente banalité. Car dans le monde réel, les véritables héros, ceux qui ont fait avancer l'humanité n'avaient que très rarement la gueule de l'emploi : tantôt ils dissimulaient leur "exception" derrière une apparence triviale, tantôt ils possédaient des obsessions et/ou des grains de folie sans lequel il n'y a ni audace ni créativité.
Christophe Colomb, Fernand de Magellan, Jean-Pierre Blanchard, Orville Wright, Léna Bernstein, Henri Guillaumet,  Chuck Yeager, Alan Shepard... étaient tous dans ce cas-là ! Ils n'avaient pas le profil de héros, ils n'en avaient ni la classe ni la carrure, et pourtant ils l'étaient !
Et je rend grâce à la franchise d'avoir fait du pionner de l'ère Star Trek un homme de cette trempe-là, modelé sur les pionniers du monde réel, et non sur les icones de l'imaginaire.
Archer est "vrai" précisément parce qu'il ne donne pas l'impression de l'être selon les référents audiovisuels.

C'est vraiment Hollywood qui a fabriqué de toute pièce des profils plus flatteurs pour satisfaire les phantasmes du public. Une tendance très bien illustrée par la volonté originelle de la NASA - du temps du programme Gemini - d'embaucher des acteurs iconiques et séduisants pour jouer le rôle des astronautes devant les caméras, parce que les vrais astronautes "manquaient de classe" et n'avait pas assez "la gueule de l'emploi" ! Le même phénomène avait poussé Nikita Khrouchtchev à choisir Youri Gagarine plutôt que Guerman Titov.
Voilà exactement à quoi on en arrive lorsqu'on se laisser éconduire par cette négation du réel fabriquée de toute pièce par des plasticiens de l'imaginaire ou de la manipulation.

L'équipage du NX-01 possède l'apparence du commun des mortels ? Qu'à cela ne tienne ! Ce n'est pas leur aspect qui compte (Star Trek nous l'a assez enseigné je crois), mais ce sont les actes seuls qui importent. Et les actes et les accomplissements de l'équipage du NX-01 parlent d'eux-mêmes ! Or ce sont les actes qui font la grandeur - bien réelle - de ces personnages, et non l'absence de défauts, le style ad hoc hollywoodien, ou l'apparence iconique. Et je serais, pour ma part, particulièrement honoré que mes enfants puisse ressembler - même de loin - à Archer ou à Tucker.

mbuna a écrit :

Tu vois Buckaroo, pour moi ce qui cloche dans la caractérisation des personnages, c'est que je trouve qu'ils ne font pas à la hauteur de leur mission. C'est quand même la première mission d'exploration, quelque chose d'historique pour la race humaine. Et dés le départ, on pressent des failles dans les persos, qu'elles soient comportementales (vie en société), psychologiques (problèmes avec soi même), ou même de compétences.

Comme contre exemple, il y'a l'épisode de Voyager One Small Step saison 6. C'est celui où ils retrouvent l'épave d'un module terrien perdu lors d'une mission sur Mars. C'est l'occasion d'un vibrant hommage à l'esprit pionnier d'un astronaute mort dans cette mission. Quel charisme cet homme ! On sent l'homme ultra compétent, et toujours en raisonnement devant pourtant une mort imminente. Cette caractérisation permet d'autant plus l'immersion, et devient alors profondément émouvante. Voilà la trempe des pionniers, des découvreurs, un charisme, des connaissances et un vécu irréprochables.
(...)

Voilà, je l'ai trouvé le mot ! La Classe ! C'est ça qui leur manque. J'ai l'impression que les membres de cet équipage de l'Enterprise, ca pourrait être mon voisin ou moi. Des gens normaux quoi. Alors que je suis certain que jamais je n'aurais pu me comporter ou avoir le même cursus que John Kelley (l'astronaute de One Small Step, Voy Saison 6).

Moi, à contrario d'Yrad, ma suspension d'incrédulité, c'est là qu'elle a flanché.

Lorsque tu cites Kelly de ST VOY 06x08 One Small Step (Un petit pas...), cela illustre justement le phénomène que je déplore ! Le Lieutenant John Kelly est un pur astronaute d'Hollywood (grand, beau, majestueux, noble, sans défauts...), et en aucun cas un astronaute du monde réel ! C'est certes une incarnation supportable (d'autant plus que j'aime bien Phil Morris mais ce n'est pas la question) à l'échelle d'un seul épisode car son esprit était assez Right Stuff... bien que loin derrière ST ENT 02x24 First Flight (L'étoffe d'un héros).
Mais heureusement que cette effigie glorieuse (Kelly) n'a pas été choisie pour servir de modèle aux pionniers en titre d'une série Star Trek prequelle. Cette "classe" aurait été ultra-convenue, et ST ENT y aurait perdu de son audace et de sa vérité.

Le cas de Jack Bauer dans 24 (24 heures chrono) est d'ailleurs intéressant !
Je ne suis pas forcément raide dingue de 24, car cette série idéalise les administrations américaines (toutefois bien moins que The West Wing), et les événements qu'elle met en scène manquent parfois de réalisme (sans compter qu'ils finissent par être répétitifs).
Il n'empêche que 24 possède d'innombrables et d'immenses vertus ! Et l'une d'elles est assurément la typo de Jack Bauer, totalement crédible : il ne paye pas de mine, il n'est pas physiquement impressionnant, il n'a pas un charisme exceptionnel, il n'a pas vraiment de classe, il ne sauve pas le pays avec style en alignant des blagounettes hollywoodiennes, il a pas mal de défauts et n'est pas spécialement "sympa", et il est même partiellement antihéroïque puisqu'il n'existe aucune limite dans ce qu'il est capable de faire ! Et apothéose de la lucidité sociale : loin d'être reconnaissante, la société ne glorifie pas Bauer ; au contraire elle n'hésite pas à le persécuter et le chatier pour l'avoir sauvée de nombreuse fois !
Voilà donc exactement à mon sens le profil du héros réaliste. Même si la série, elle, ne l'est pas toujours (réaliste).
 
Ma profession me conduit à fréquenter de nombreux militaires (français et étrangers), et certains d'élite.
Et je peux témoigner que ceux qui se rapprochent le plus de "héros" possèdent deux typos émergentes très caractéristiques :
- celle de Jonathan Archer pour les pilotes & commandants opérationnels : des types givrés apparemment immatures, et pourtant seuls capables de faire face à des situations extrêmes avec de nombreuses vies sous leur responsabilité;
- celle de Jack Bauer pour les services spéciaux : des types apparemment ordinaires (genre le voisin ou le passant justement), mais qui se révèlent être de vrais tueurs (au propre comme au figuré) sur le terrain.

Tandis que la typo de Kirk ? Jamais rencontré nulle part dans le monde réel ! C'est juste un phantasme de gamin, un stéréotype de comics, un matador de pulps...

Peut-être ai-je commis un sacrilège en osant écrire ça !? Et peut-être que le ban et l'arrière-ban du forum vont me tomber dessus à bras raccourcis !? Mais c'est pourtant ce que j'ai toujours pensé, et ce n'est pas du tout - comme pourrait le supposer Buck - une tentative maladroite de valorisation d'Archer sur le dos de Kirk !

Picard est probablement le plus complexe des capitaines de la franchise, et d'une profondeur exceptionnelle qu'il me serait impossible de décrire en une seule phrase.
Sisko possède quelque chose de ténébreux en lui, et loin des boy-scouts habituels de Starfleet, il aura démontré avec un incroyable cynisme que la fin pouvait justifier les moyens.
Archer se rapproche des héros du monde réel, et révèle à la fois des obsessions et un grain de folie - aux apparences d'immaturité - soit le profil qui sied aux véritables pionniers.
C'est exactement pour ça que Picard, Sisko, et Archer sont les trois capitaines les plus intéressants et épais de la franchise, chacun dans son style et selon son époque. Car ce sont les trois à être les moins parfaits, les plus éloignés d'un héroïsme d'Epinal.

Janeway, quant à elle, est trop légaliste et trop idéalisée. Et ce ne sont pas ses deux erreurs de jugement durant les sept saisons de ST VOY qui relativiseront sa "perfection by Starfleet". Elle est de ce fait moins épaisse que Picard, Sisko, et Archer. Mais elle demeure malgré tout relativement vraisemblable à l'aune de l'univers Star Trek, car elle est aux antipodes de la pin-up hollywoodienne, et elle incarne l'aboutissement du conditionnement mental rigide de Starfleet, fort de ses deux siècles d'existence.

En revanche, Kirk est le moins intéressant et crédible des cinq capitaines ! Kirk n'est rien de plus qu'un héros des péplums - tendance mythologique ! Sans substance véritable, et totalement statique durant les trois saisons de ST TOS, il ne gagnera de l'épaisseur et de la crédibilité que tardivement, dans les six films, dès lors que le facteur vieillissement sera introduit (et tout particulièrement dans les deux derniers longs métrages).
Le film de JJ Abrams aura au moins eu le mérite de montrer que lorsque l'on retire à Star Trek toute sa crédibilité contextuelle (avec un "Starfleet pour rire") et toute sa richesse scénaristique (exit la portée sémantique) pour ne conserver qu'un Kirk - mais exacerbé et sans le Shat -, eh bien le résultat est littéralement à chier ! Kirk hors du vrai Star Trek, c'est le néant ! Il ne reste qu'un héroïsme de pacotille, la somme de tous les clichés et de toutes les invraisemblances.
C'est pour ça que le personnage de Kirk se prête autant à toutes les réinterprétations lyriques et romantiques : il est facile de voir en lui des empires de richesse (genre "commandement inné" etc...) dans la mesure où il cristallise le syndrome de l'auberge espagnole !
Si je supporte le Kirk originel, c'est grâce au jeu cabotin du Shat, et surtout parce que chaque épisode de ST TOS (ou presque) fait honneur à un grand thème de SF.
Le Kirk originel est peut-être sympa, attachant, séduisant, glorieux parfois. Mais il n'est pas tout crédible comme capitaine de vaisseau dès la trentaine. C'est un bellâtre de sword & sandal à la conquête du cosmos... mais sauvé du ridicule par des scénaristes aussi brillants qu'optimistes.

Tu trouves, mbuna, qu'Archer tient du cow-boy ? Effectivement, mais seulement en partie (car il embarque aussi nombre d'autres caractéristiques), et les cow-boys ont bel et bien existé dans le monde réel, pas seulement dans l'imagerie ciné !
Tandis que Kirk tient essentiellement du héros de péplum (du moins dans la série), qui eux n'ont existé que dans l'imagerie ciné !
De ce fait, dans l'espace, le premier est nettement plus crédible que le second ! Surtout lorsqu'il est question d'une ère de pionniers.
C'est d'ailleurs exactement ce qu'a su comprendre Joss Whedon avec sa mémorable série Firefly, l'une des œuvres les plus inspirées et réalistes de l'histoire de la SF.

Maintenant, je comprends fort bien que les clichés iconiques de la fiction soient plus "satisfaisants" pour le spectateur que les rabat-romantismes de la réalité.
Mais ce n'est pas cette quête de héros imaginaires qui m'a conduit vers Star Trek ni ne me l'a fait aimer.

Pour aimer un univers de SF, il me faut impérativement y croire (au moins durant le visionnage). Or Picard, Sisko, et Archer m'aident beaucoup à y croire, lorsque Kirk (le Shat) réussit parfois à m'en faire douter.
Quant au Kirk de JJ Abrams, lui, il me fout carrément la honte... bien plus encore que Wesley Crusher... qui en comparaison en devient soudain presque sympathique !

Dernière modification par yrad (12-09-2009 12:05:10)


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#105 10-10-2009 00:09:53

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

dvmy a écrit :

D'ailleurs, on se demande ce que vient faire ce magnifique épisode dans une saison si peu inspirée, même si elle se regarde sans déplaisir particulier ( mis à part 2 ou 3 gros navets).

D'accord pour les deux ou trois "navets" (enfin façon de parler) de la seconde saison de ST ENT :
- ST ENT 02x05 A Night Sickbay (Mon ami Porthos) : pas formidable c'est sûr, mais pas si dramatique que ça grâce à son décalage assumé. 40%
- ST ENT 02x11 Precious Cargo (La princesse) : selon moi, le pire épisode de la série Enterprise. Et c'est d'ailleurs le seul épisode de la série qui m'ait même vraiment énervé par tous les clichés minables qu'il aligne. 30%
- ST ENT 02x25 Bounty (Chasseur de primes) : le seul épisode de la série où "l'exploitation" de T'Pol m'apparaît inutilement racoleuse (à l'opposé, ST ENT 03x15 Harbinger (Le cobaye) ne me dérange absolument pas). 40%

Mais pas d'accord sur l'idée selon laquelle cette seconde saison ne serait pas inspirée, car j'y trouve en moyenne autant d'épisodes innovants & de grande qualité que dans les autres saisons de la série, et même de la franchise :
- ST ENT 02x02 Carbon Creek (Premier contact) : même si j'aurais aimé voir les Vulcains atterrir en URSS, en Afrique, en Chine, ou en Inde, c'est un petit bijou de philosophie trekkienne et de distanciation. 100%
- ST ENT 02x03 Minefield (Le choix d'Archer) : un épisode oppressant, visuellement très réaliste, et psychologiquement essentiel. 100%
- ST ENT 02x04 Dead Stop (Le station service) : la froideur robotique à son sommet, perçue par beaucoup comme la matrice conceptuelle des Borgs. 100%
- ST ENT 02x08 The Communicator (Objet contaminant) : dans la lignée du génial ST ENT 01x13 Dear Doctor (L'évolution de l'espèce), une étape déterminante sur la route douloureuse vers la Prime Directive. 100%
- ST ENT 02x09 Singularity (Anarchie sur l'Enterprise) : dans la lignée de ST TOS 01x06 The Naked Time (L'équipage en folie) et de ST TNG 01x03 The Naked Now (L'Enterprise en folie), mais en fait plus proche de ST DS9 01x18 Dramatis Personae, car la folie tient plus de l'accentuation impertinente des obsessions naturelles que de la mise à nue ou de l'auto-apitoiement. Un épisode complètement barré et hilarant. 90%
- ST ENT 02x10 Vanishing Point (Une peur invisible) : l'indispensable prequel de ST TNG 06x02 Realm Of Fear (Le règne de la peur), prenant toute la mesure de la psychose que suscite fatalement la technologie encore nouvelle de la téléportation. 100%
- ST ENT 02x13 Dawn (Crépuscule) : le meilleur épisode de survie & d'entraide forcée de la franchise, rendant un hommage trekkien aussi bien à Tony Barwick (UFO) qu'à Barry Longyear (Enemy Mine). 90%
- ST ENT 02x14 Stigma (Contamination) : même si la transposition est un peu trop voyante (on dirait presque du BSG 2003 dans ses mauvais côtés), un portrait très politiquement incorrect des Vulcains. 80%
- ST ENT 02x15 Cease Fire (Le négociateur) : étape absolument essentielle dans le parcours d'Archer vers la Fédération, où les Terriens tirent avantage - pour la toute première fois - de leur noviciat spatial et s'érigent en médiateurs. 90%
- ST ENT 02x16 Future Tense (Le vaisseau du futur) : un des meilleurs épisodes temporels de la franchise, qui plonge avec délice dans la mythologie trekkienne et se garde de toute révélation. 100%
- ST ENT 02x19 Judgment (Le procès) : derrière ses allures de remake, un épisode révisionniste, qui épingle la naïveté d'Archer (et des trekkers avec), et réussit à rendre la société klingonne plus crédible qu'elle ne l'était. 100%
- ST ENT 02x22 Cogenitor (Le troisième sexe) : un épisode génial où la moralité anthropomorphe humaine en prend plein la gueule pour une grande leçon de philosophie trekkienne. 100%
- ST ENT 02x23 Regeneration (Une découverte dangereuse) : derrière ses allures de remake, un retcon essentiel, qui assume efficacement l'héritage de ST First Contact, et explique l'existence de 7 Of 9 dans ST VOY. 100%
- ST ENT 02x24 First Flight (L'étoffe d'un héros) : un épisode qui souffre d'une indigence budgétaire affligeante (même le pilote de la série Lost In Space (1965) était mieux loti), mais qui réussit malgré tout à faire honneur à l'esprit aéro de The Right Stuff. 90%
- ST ENT 02x26 The Expanse (Menace sur la Terre) : un épisode traumatique comme point de départ d'une saison qui anticipera de plusieurs mois la désespérance de BSG 2003. 90%

Je recense donc 15/26 épisodes de grande qualité (de 80% à 100% selon votre système de notation, à toi & à Buck) dans cette saison 2 pourtant mal aimée. Ce qui la place dans la bonne moyenne de la franchise.
Je n'ai présentement pas le temps d'en faire l'analyse détaillée - épisode par épisode - comme Buck le fait pour chaque épisode de ST TOS dans le topic "TOS hier et aujourd'hui". Mais je le ferai à l'occasion si ça intéresse quelqu'un...

Dernière modification par yrad (04-02-2010 15:46:05)


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
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#106 10-10-2009 13:27:29

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Star Trek: Enterprise

Cette saison 2 ne fait quasiment que copier ce qui a déjà été fait (et en bien mieux) dans la franchise ou ailleurs, ou carrément plagier le travail des autres (Enemy Mine, par exemple). Pas si désagréable, mais très moyenne cette saison, et peu excitante. La saison 3 est bien meilleure, mais y a pas grand chose de Star Trek dedans!

Selon mes notations, ça donne:

Shockwave, part II / Ondes de choc, partie II 6 (la partie 1 était bien meilleure)
Carbon Creek / Premier contact 7
Minefield / Le choix d'Archer 5
Dead Stop / La station service 7
A night in Sickbay / Mon ami Porthos 0 (le pire de tous)
Marauders / Les Maraudeurs 5
The Seventh / Mission secrète 5
The communicator / Objet contaminant 5
Singularity / Anarchie sur l'Enterprise 2
Vanishing Point / Une peur invisible 6 (vu et revu, mais Hoshi en petite tenue... ça pardonne tout)
Precious Cargo / La princesse 2
The Catwalk / Les déserteurs 5
Dawn / Crépuscule 4
Stigma / Contamination 5
Cease Fire / Le négociateur 5
Future Tense / Le vaisseau du futur 8
Canamar / Prisonnier 5
The Crossing / Les envahisseurs 5
Judgement / Le procès 6
Horizon / Le deuil 3
The Breach / Tolérance 6
Cogenitor / Le troisième sexe 10 (un chef d'oeuvre)
Regeneration / Une découverte dangereuse 5
First Flight / L'étoffe d'un héros 6
Bounty / Chasseur de primes 3
The Expanse / Menace sur la terre 6


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#107 10-10-2009 17:05:24

Buckaroo
Gotta Light ?

Re : Star Trek: Enterprise

Shockwave, part II / Ondes de choc, partie II.
Un sommet de je m'enfoutise, , la conclusion plein de marabout de ficelle. Les auteurs s'embrouillent eux même, au point d'oublier la première partie qui était excellente.

Carbon Creek / Premier contact
Déception, l'idée n'est pas mal en soi, mais le résultat fait très "Coneheads". Jolene Blalock: insipide.

Minefield / Le choix d'Archer
Excellent, tout y est les personnages, l'action, les effets spéciaux. Une bonne introduction des Romuliens.

Dead Stop / La station service
Très bon là encore. Pour le fun uniquement.

A night in Sickbay / Mon ami Porthos
A chier, nul , le néant , le vide , l'insignifiance.

Marauders / Les Maraudeurs
Rah la honte! les 7 samouraïs vous connaissez? les scénaristes absolument pas. Comique, la scène de l'entrainement du Kung fu Vulcain , Aussi drôle que celle de Ash dans Army Of Darkness. Sauf que chez Raimi , c'était volontaire.

The Seventh / Mission secrète
Ca aurait fait une bonne intrigue, si le point de départ n'était pas aussi ubuesque.

The communicator / Objet contaminant
A ce degré  de bêtises et d'irresponsabilité, on se demande encore pourquoi la mission Warp 5 n'ait  pas été annulée !

Singularity / Anarchie sur l'Enterprise
Trés , trés en dessous de The Naked Time, en dessous de Dramatis Personae, mais largement supérieur à The Naked Now.

Vanishing Point / Une peur invisible
Realm of Fears sans la saveur de Barclay. Un twist final d'un cynisme abyssal comme pour bien vous faire comprendre qu'on s'est bien foutu de votre gueule.

Precious Cargo / La princesse
Trip joue à Han Solo avec une princesse Leia frigide? Nuff said.. Gênant d'un bout à l'autre.

The Catwalk / Les déserteurs
Pas mal du tout, mais un dernier acte baclé gâche beaucoup le plaisir.

Dawn / Crépuscule
Bof..Un récit classique. un peu trop longuet. Je n'ai jamais vu Enemy Mine, mais je préfére nettement " The Enemy.TNG.3.

Stigma / Contamination
Pas mal du tout, même si cela ne va pas au bout de son sujet controversé.

Cease Fire / Le négociateur
Trés bon, même si les tirs de phaseurs  commence à me soûler ( sur Enterprise j'entend ) .

Future Tense / Le vaisseau du futur
Mouiap.. pas mal , même si la fin du script original était bien meilleur et plus poétique. On serait tenté de dire: " Quoi? tout ça pour ça?!"

Canamar / Prisonnier
Le sujet est bon, mais le traitement rate le coche. le rythme est un peu trop lent. 

The Crossing / Les envahisseurs
Très bon effets spéciaux ne masquent pas le manque d'intéret de l'histoire. Une fin KABOOM! malvenu criante d'humanisme et compassion.

Judgement / Le procès
Soporifique, encore un petit pied plat qui cherche à marcher sur les pas d'un géant.

Horizon / Le deuil
Soporifique, encore un épisode qui rate le coche. C'est propre, c'est clean, c'est dégoulinant de bon sentiment à l'image de Travis Maywheater.

The Breach / Tolérance
La partie avec le Doc et sa femme,, c'est Ok ( sauf le coup du tribule ) , le reste ? La partie spéléo.. Aussi efficace que du lexomil.

Cogenitor / Le troisième sexe
Le chef d'oeuvre tout simplement !

Regeneration / Une découverte dangereuse
un episode que je revois à la hausse, malgré les grosses ficelles & la facilité déconcertante qu' à le NX pour se débarasser du Borg.

First Flight / L'étoffe d'un héros
Une déception. L'histoire aurait fait un merveilleux double épisode, là on a l'impression qu'on passe à coté de tout.

Bounty / Chasseur de primes 
Naze, pauvre Jolene voilà à quoi elle est reduite: A une chienne en chaleur qui cavale dans les corridors en petite culotte. Le chasseur de prime Tellarite: raté!

The Expanse
C'est bon, mais c'est une deception. Il y a trop d'enjeux dramatiques pour tenir dans un seul épisode, un épisode qui d'ailleurs perd un temeps monumentale avec Papy Duras Pour le quel on a tristement rien à cirer.


TrekCoreSig_Picard.jpg

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#108 10-10-2009 20:23:42

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

Waw ! Quelle sévérité, dvmy et Buck !!!

Tes notes, dvmy, sont celles que j'attribue en moyenne à une saison-type de Stargate, mais jamais à Star Trek, pas même aux épisodes de la saison 7 de ST DS9 qui est - de toutes - celle que j'aime la moins.
En outre, je n'ai jamais attribué de 0/10 à un épisode Star Trek, je réserve ça à d'autres séries. Hors ST 2009, ma note la plus basse est 1/10 pour ST TOS 02x25 The Omega Glory (Nous, le peuple).

dvmy a écrit :

Cette saison 2 ne fait quasiment que copier ce qui a déjà été fait (et en bien mieux) dans la franchise ou ailleurs, ou carrément plagier le travail des autres (Enemy Mine, par exemple). Pas si désagréable, mais très moyenne cette saison, et peu excitante. La saison 3 est bien meilleure, mais y a pas grand chose de Star Trek dedans!

Dès lors qu'il existe une vraie valeur ajoutée, il ne s'agit plus de plagiat !
Je n'ignore pas que plusieurs épisodes de la saison 2 de ST ENT empruntent à des opus "antérieurs" de la franchise, mais c'est pour mieux mettre en exergue toutes les différences comportementales ou contextuelles qui existent entre l'ère d'Archer et les siècles futurs. C'est à mes yeux comparable au cas de ST Nemesis... Beaucoup de trekkers n'y voient qu'un remake de ST TWOK, alors que pour ma part, j'y vois une architecture commune mais un propos et un esprit fort différents.

Les seuls emprunts de la saison 2 qui n'apportent rien de nouveau selon moi (et qui méritent donc les qualificatifs de "plagiats") sont au nombre de trois :
- le sympathique ST ENT 02x17 Canamar (Prisonnier) qui refait juste Con Air (Les ailes de l'enfer) de Simon West (1997) ;
- le pathétique ST ENT 02x11 Precious Cargo (La princesse) qui n'est qu'une somme de clichés minables ;
- le médiocre ST ENT 02x25 Bounty (Chasseur de primes) qui nous fait la version érotique dégradante de ST VOY 03x16 Blood Fever (La fièvre dans la sang). Remarque, je connais quelqu'un qui trouve cet épisode très audacieux au regard du puritanisme habituel de Star Trek, mais j'ai beau faire un gros effort, je n'arrive pas à le voir ainsi (j'ai peut-être tort d'ailleurs).

Maintenant, dans les autres cas de la saison 2 dEnterprise, je n'ai aucun véritable reproche à adresser à la gestion des emprunts - étant donné l'importance et la qualité des enrichissements. Voici les épisodes concernés :

- ST ENT 02x02 Carbon Creek (Premier contact) ne recycle aucune opus "antérieur" de Star Trek, mais il participe d'une thématique classique et universelle en SF. Il fait honneur aux chocs des civilisations au cœur de la franchise, mais en adoptant pour la toute première fois le point de vue des extraterrestres de bout en bout (ST VOY ayant déjà excentré le regard plusieurs fois, mais seulement partiellement).
Outre de rendre hommage aux contributions spatiales russes (négligées par le beau générique), et de multiplier les clins d'yeux au Golden Age de la SF (que j'aime tant), il brosse un portrait incroyablement nuancé et touchant de la vulcanité - finalement aussi diversifiée que peut l'être l'humanité elle-même.
La fin de l'épisode combine avec malice l'ambivalence (est-ce vraiment une histoire vraie ?) et le coup de théâtre surréaliste (le Vulcain Mestral resté clandestinement jusqu'a la fin de ses jours sur Terre).
C'est l'épisode qui m'a fait vraiment tomber amoureux de la série Enterprise en 2003, car je n'avais rien vu de tel avant dans Star Trek !
Après le "choc" qu'a représenté pour moi cet épisode, j'ai commencé à percevoir la série Enterprise d'une toute autre manière. Une manière qui semble malheureusement totalement incomprise dans ce forum... Ce n'est pas un reproche, juste un regret, car pour le coup, je suis vraiment tout seul à défendre la série Enterprise dans son ensemble (et pas juste quelques épisodes).

- ST ENT 02x03 Minefield (Le choix d'Archer) et ST ENT 02x04 Dead Stop (La station service) forment un diptyque exceptionnel, mais je ne m'y attarderai pas dans ce post, car malgré leurs profonds enracinements dans la franchise (Romuliens, champs de mines, IA...), leurs ressorts sont vraiment inédits.

- Le lien de ST ENT 02x06 Marauders (Les marauders) avec le reste de la franchise tient au fait qu'il assume ce qu'il serait pratique d'oublier, à savoir que derrière leur discours guerrier romantique, les Klingons sont trop souvent de simples voyous, forbans, et brigands. Cet épisode réconcilie les Klingons flamboyants de ST TNG avec les Klingons misérables de ST TOS (et tout particulièrement de ST TOS 02x11 Friday's Child (Un enfant doit mourir)).
En outre, la révélation de l'existence des Suus Mahna et Navorkot vulcains extrapole intelligemment ce que ST TOS 02x10 Journey to Babel (Un tour à Babel) et ST TOS 03x02 The Enterprise Incident (Le traître) avaient suggéré à propos des Vulcains.
Il est toutefois regrettable que l'épisode ne se soit pas achevé par la destruction de la colonie minière par Korok depuis l'orbite, afin de donner une belle leçon aux bonnes intentions des héros. Si cela avait été le cas, l'épisode aurait pu se hisser au niveau d'un ST ENT 02x22 Cogenitor (Le troisième sexe).

- ST ENT 02x07 The Seventh (Mission secrète). On ne compte plus les œuvres consacrées aux missions d'infiltrations, y compris au sein de la franchise. Mais tout l'intérêt de celui-ci est d'appliquer ce principe aux ressortissants vulcains et d'en révéler une facette inattendue. Malheureusement, l'épisode n'est pas à la hauteur de ses ambitions, et il laisse un arrière goût d'inachevé.
Malgré tout en l'état, il réussit à montrer que la société vulcaine a - mentalement et culturellement - quelque chose de "concentrationnaire", et que les Vulcains qui s'en émancipent le temps d'une mission undercover peuvent parfois avoir quelques difficultés à "redevenir" vulcains...
En outre, pour la première fois, les circonstances conduisent à une inversion des rôles ironique : Archer tient le rôle du Vulcain lorsque T'Pol défaille.

- ST ENT 02x08 The Communicator (Objet contaminant) part de la prémisse de ST TOS 02x17 A Piece Of The Action (Une partie des actions), mais la gestion du syllogisme est vraiment aux antipodes. C'est un épisode remarquable qui révèle l'exceptionnel sens des responsabilités d'Archer derrière son apparente immaturité, et qui prouve à tous ceux qui pouvaient encore en douter qu'Archer est vraiment à sa place.

- ST ENT 02x09 Singularity (Anarchie sur l'Enterprise) combine ST TOS 01x06 The Naked Time (L'équipage en folie) et ST DS9 01x18 Dramatis Personae, mais offre une tonalité vraiment très différente (et tellement plus drôle). C'est en outre le seul flirt de la franchise avec un trou noir, et force est de constater que les sciences réelles y sont parfaitement respectées au contraire de ST 2009.
Aussi sacrilège que cela soit, je préfère ST ENT 02x09 Singularity au sympathique ST TOS 01x06 The Naked Time (et à fortiori au médiocre ST TNG 01x03 The Naked Now (L'Enterprise en folie)).

- ST ENT 02x10 Vanishing Point (Une peur invisible) combine certains ressorts de plusieurs autres épisodes (ST TNG 05x24 The Next Phase (Déphasage), ST TNG 05x25 The Inner Light (Lumière intérieure), ST TNG 06x02 Realm Of Fear (Le règne de la peur)), mais le résultat est non seulement unique, mais il est surtout indispensable comme prequel envers une technologie aussi invasive que déstabilisante. Voilà un épisode qui fleure bon le nihilisme...

- ST ENT 02x13 Dawn (Crépuscule) n'est pas un plagiat de Enemy Mine (que ce soit la nouvelle de Barry Longyear en 1979, ou le film de Wolfgang Petersen en 1985), étant donné que c'est la nouvelle de Barry Longyear qui est un plagiat de l'épisode UFO 01x05 Survival (Sauvetage) de Tony Barwick & Alan Perry (1971) !
ST TNG 03x07 The Enemy (L'ennemi) avait déjà adapté cette thématique devenue universelle en SF, mais nettement moins bien, car sans aucune valeur ajoutée par rapport à l'épisode d'UFO (ou par rapport au roman de Longyer), et en occultant la problématique pourtant essentielle de la différence linguistique !
Tout l'intérêt de ST ENT 02x13 Dawn (Crépuscule) est de se dispenser de la facilité des traducteurs universels, et de mettre en scène le premier cas de figure de la série Enterprise où les humains réussissent là où les Vulcains ont échoué (établir une bonne relation avec les Arkonian).
Il va sans dire que je préfère de beaucoup cet épisode à ST TNG 03x07 The Enemy (L'ennemi), que je trouve très convenu en comparaison.

- ST ENT 02x14 Stigma (Contamination) est plus une transposition du monde réel que l'emprunt à une œuvre en particulier, mais ce n'est pas forcément en soi un mal étant donné la qualité de certaines transpositions dans la franchise. C'est surtout un épisode qui donne une suite irrespectueuse à l'excellent ST ENT 01x17 Fusion (L'esprit vulcain) en poursuivant la peinture dérangeante des Vulcains et l'intéressant retcon du mind meld.

- ST ENT 02x15 Cease Fire (Le négociateur) n'emprunte à aucun épisode de la franchise en particulier, mais à l'un de ses ressorts récurrents (et central) : la médiation, soit l'une des fonctions premières des capitaines de Starfleet du futur. Il appartenait donc à ST ENT d'en révéler les origines.
Voilà un épisode charnière, car il donne une étonnante légitimité rétroactive aux impulsions anti-Vulcaines irresponsables d'Archer (dans ST ENT 01x07 The Andorian Incident (Sanctuaire)), et il transforme les handicaps humains en atouts, expliquant ainsi comment les Terriens sont parvenus à prendre si vite autant d'importance à l'échelle du quadrant... Avec pour corollaire pertinent que l'influence n'est pas forcément indexée à la technologie ou à la puissance militaire.
C'est en outre le premier épisode de ST ENT (mais pas la dernier) qui préfigure une alchimie à la Kirk/Spock/McCoy...

- ST ENT 02x16 Future Tense (Le vaisseau du futur) est un épisode temporel absolument génial ! Son seul point commun avec d'autres épisodes de la franchise est la boucle temporelle, mais elle est réduite ici à une incidence anecdotique.
L'histoire elle-même et son traitement sont totalement inédits. Son innovation est de faire des protagonistes de simples spectateurs en marge d'enjeux temporels qui les dépassent. Son audace est d'avoir résisté jusqu'au bout à la tentation facile de fournir une quelconque explication, laissant les protagonistes se perdre en conjectures et patauger dans la mélasse.
Cet épisode réussit tellement bien à suggérer en toile de fond un champ de bataille multidimensionnel où d'innombrables puissance mystérieuses s'affrontent qu'il en donne littéralement froid dans le dos...
La Temporel Cold War aurait vraiment dû conserver cette forme mystérieuse jusqu'au bout, sans se "trivialiser" par d'inutiles explications dans la saison 3 et au début de la saison 4.
Pour l'anecdote, l'épisode avait failli être un cross-over avec Doctor Who (avant le revival de Russel T Davis, et donc avant que le Whoniverse ne devienne à la mode). A défaut, l'épisode véhicule à un bel hommage au TARDIS (pour un ressort scientifique qui manquait à la franchise).

- ST ENT 02x18 The Crossing (Les envahisseurs) possède un lien évident avec ST TOS 03x18 The Lights Of Zetar (Les lumières de Zetar). Mais là où l'épisode de ST TOS était très médiocre et même franchement incohérent, ST ENT réussit à mettre en scène une première rencontre crédible des humains avec des "forces de vie" immatérielles, en détournant efficacement beaucoup d'illusions et de croyances, et avec un joli sens du décalage.

- ST ENT 02x19 Judgment (Le procès) apparaît comme un remake de ST The Undiscovered Country (Terre inconnue). Mais c'est totalement assumé, car le but est d'en proposer une variante révisionniste, et d'invalider ainsi les certitudes humaines du 23ème siècle résultant de la propagande klingonne.
C'est un pied de nez superbe à l'histoire officielle, c'est une plongée dans les nuances de la société klingonne, et c'est l'histoire d'une amitié impossible car anachronique.
Et c'est aussi accessoirement la démonstration qu'il n'y a pas que Ronald D Moore qui sache écrire de grands épisodes klingons.

- ST ENT 02x23 Regeneration (Une découverte dangereuse) fait du huis clos polaire de The Thing (1951 et 1982) le point de départ des schémas d'assimilation (biologiques et technologiques) des Borgs (toujours les mêmes fatalement). Voilà donc un beau phantasme enfin concrétisé.
Tout l'intérêt de l'épisode est de révéler que ST First Contact a laissé des traces indélébiles, et que Picard a mal "nettoyé" derrière lui. Mais son intérêt est également d'explorer les légendes en marge de l'histoire (comme le fit aussi le remarquable ST ENT 02x16 Future Tense), et de figurer la mise en branle d'un processus inéluctable qui conduira un jour le couple Erin & Magnus Hansen à partir sur les traces des Borgs (avec le résultat qu'on sait), et qui rétro-conférera un sens nettement plus complexe à ST TNG 02x16 Q Who (Docteur Q).

- ST ENT 02x24 First Flight (L'étoffe d'un héros) est unique dans la franchise. Il n'emprunte à aucune œuvre en particulier, mais il exalte un état d'esprit qui possède ses lettres de noblesse au cinéma.
L'épisode cristallise la vocation même des deux premières saisons de ST ENT, en guise de bilan, juste avant le grand tournant que représente l'arc Xindi. Quel dommage que cet épisode n'ait pas disposé de moyens à la hauteur de ses ambitions...

La comparaison entre tous ces épisodes et leurs sources d'inspiration permet de mettre en relief la spécificité même de ST ENT, dans la mesure où, si les situations n'étaient pas forcément nouvelles aux yeux des spectateurs, les réactions des héros quant à elles l'étaient !
Si Enterprise avait cultivé de bout en bout l'inédit (comme tant de trekkers l'auraient voulu), il ne se serait pas agi d'un vrai prequel ! Car la vocation d'un prequel est de replacer les thématiques les plus classiques de la franchise dans un contexte historique.
N'est-ce pas finalement une vraie étude de laboratoire au moyen d'experiences témoins ? Enterprise ressemble apparemment beaucoup aux Star Trek "précédents", mais ce sont les nuances qui font toute la différence ! Et je suis particulièrement sensibles à ces nuances, car je les trouve aussi subtiles que riches.

La conséquence de tout ça est que je préfère la saison 2 à la saison 3 ! La saison 3 possède de remarquables épisodes considérés individuellement (encore que dans mon cas, leur moyenne n'est pas supérieure à ceux de la saison 2), mais dans sa globalité, la saison 3 représente exactement ce qu'un prequel ne doit pas faire : tenter de "surpasser" les séries ultérieures pour accroître les audiences ! Si un prequel peut (et doit) rétroactivement s'approprier diverses "première fois", il doit surtout se garder de trop d'innovations et de surenchères par rapport au "futur". Un prequel doit au contraire en faire "moins" que les autres et adopter un autre regard (plus juvénile), afin de rester à sa place et ne surtout pas faire d'ombre à ce qui suit...
En ce sens, les deux premières saisons de ST ENT sont pleinement satisfaisantes. La quatrième aussi - si ce n'est qu'elle est trop dense et trop rapide dans ses accomplissements historiques (le contenu de cette dernière saison aurait dû être étalé sur deux ou trois saisons).

Dernière modification par yrad (11-10-2009 01:30:12)


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#109 10-10-2009 21:28:56

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

dvmy a écrit :

En fait mon système de notation à moi est le suivant : 10: chef d'oeuvre, 9 et 8 : plus ou moins excellent, 7 et 6: plus ou moins bon, 5: moyen, 4 et 3: plus ou moins mauvais, 2 et 1: plus ou moins médiocre, 0: nul!

Quant à mon système de notation perso, il est assez compliqué (et je ne vais pas vous assommer avec ça), car :
- j'essaie de distinguer les œuvres (films, épisodes, livres) auxquelles il n'est pas possible de faire des reproches (correspondant en gros au 100% de Buck), et les œuvres qui ont quelque chose de plus, voire quelque chose de génial... mais qui - paradoxalement - ne sont pas pas forcément parfaites pour autant ;
- j'essaie aussi de tenir compte du plaisir que procure un (re)visionnage, et qui n'est pas forcément indexé à la qualité réelle...

Ce qui fait que lorsque je convertis mon système en % ou en note /10, ça ne signifie pas grand chose finalement !

C'est pour ça que - par exemple - les épisodes ST ENT 02x09 Singularity (Anarchie sur l'Enterprise) et ST ENT 02x22 Cogenitor (Le troisième sexe) se retrouvent tous deux avec un 100% ! Cela résulte du fait que je n'ai aucun reproche à leur faire, ni à l'un ni à l'autre.
Mais cela ne veut pas dire pour autant que ces deux épisodes ont la même portée ! ST ENT 02x22 Cogenitor en possède incomparablement plus.
Seulement en même temps, je pourrais avoir plus de plaisir à revoir ST ENT 02x09 Singularity...

Impossible de restituer tout ça avec des pourcentages ou des notes /10...

Dernière modification par yrad (11-10-2009 01:31:07)


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#110 10-10-2009 23:38:41

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Star Trek: Enterprise

Je comprends bien, et t'es pas le premier à être choqué par mes notes. Ceci dit, 6 est une bonne note chez moi! Impossible de mettre autre chose que zéro (et pourtant c'est rare chez moi) à A night in Sickbay tant c'est lamentable.


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#111 11-10-2009 13:57:31

Buckaroo
Gotta Light ?

Re : Star Trek: Enterprise

- ST ENT 02x07 The Seventh (Mission secrète).

C'est un épisode que j'aurais put aimer, mais donc le point de départ ne tient pas la route. Donc il faut d'abord se faire à l'idée que T'pol ait été un agent secret_ Sans que cela ne gêne pour autant Archer et ne se pose les questions légitimes à savoir dans quel but T'pol est elle à bord du NX? Ca aurait créer une tension entre les personnages, pimenté leur relation , mais on le sait . De tensions, il n'en  faut pas dans Enterprise.

Secundo le prétexte de l'histoire. T'pol a par le passé tuer un homme en fuite & cela l'aura pronfondément bouleversée, au point que  des prêtes Vulcains lui auront effacés ce souvenir traumatique. Donc quelques années plus tard , on refait appel à elle ( qui n'est plus agent secret, mais diplomate) pour pourchasser un type lié à son trauma, au risque qu'elle pête les plombs une nouvelle fois!.. Ou est la logique dans ça?!. & j'adore l'explication qu"on nous donne : " C'est une question d'honneur" ( donc d'émotion ), " Une chose très Vulcainne" rétorque un Archer complétement à côté de la plaque!  J'hallucine devant  autant de suffisance envers l' héritage Star Trek.. A quel point on me prend moi et mon amour de Star Trek pour des imbéciles..

- ST ENT 02x09 Singularity (Anarchie sur l'Enterprise)
Aussi sacrilège que cela soit, je préfère ST ENT 02x09 Singularity au sympathique ST TOS 01x06 The Naked Time

D'abord il y a l'idée originel, & en cela bon ou mauvais Singularity arriva toujours et éternellement en second. Ensuite , il y a la qualité des dialogues, la tension dramatique palpable de The Naked Time. Malgré la folie ambiante, il y existe un vrai sentiment de danger, un mort ( un suicide en plus! ) qui rend la chose bien plus "mature", que les billevesées de Singularity.

Singularity est soporifique, même dans la folie , il manque ce grain qui fait la différence, ou Sulu terrorisant les corridors avec son fleuret est nettement plus baroque que Trip trafiquant le fauteuil de son capitaine.. Là ou Naked Time ne se fout jamais de mon intelligence, ni de mon amour pour la série, Singularity fait tout le contraire.

Exemple accablant: Il faut donc que Reed soit "bourré" pour concevoir une alerte tactique à bord du NX! A jeun ça ne lui aurait jamais traversé l'esprit ( ?!!?) .. Comment un vaisseau armé jusqu'au dents depuis 2 ans dans l'espace ( mille fois attaqué en plus ! ) n'a déjà pas  son protocole tactique à bord.. Bon sang , c'est le BA ABA  de tout navires depuis les "premiers vaisseaux qui ont traversé les océans" .

Non , c'est ça le problème. Enterprise et particulièrement dans cette saison 2. On sous estime gravement l'amour et l'intelligence du public Trek .


TrekCoreSig_Picard.jpg

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#112 11-10-2009 16:50:43

mbuna
I don't know you

Re : Star Trek: Enterprise

Je ne vais pas en rajouter sur Buckaroo ou dvmy concernant les épisodes de la saison 2 qui pour moi est la plus faible de ENT. Disons que j'ai un jugement dans cette lignée mais encore plus sévère. Alors au lieu de déverser mon fiel sur ce que je n'ai pas aimé, je préfère parler de carbon creek. J'ai adoré cet épisode, je lui donne presqu'un sans faute, et le met dans un de mes épisodes préférés de StarTrek. Je donne mon analyse que j'avais faite il y'a quelques temps sur un autre support.

Déjà, j'adore les vulcains, et surtout les épisodes qui nous aident à comprendre leur singularité. L'idée de carbon creek n'est pas nouvelle, mais admirablement bien maitrisée à mon avis. Les 3 vulcains qui ne veulent pas contaminer une civilisation mais qui se font contaminer eux-mêmes.
Et de ce point de départ, on a 3 chemins possibles à prendre, caractérisés par les 3 vulcains en présence :

1) je suis un vulcain, je suis puant de condescendance, je n'ai aucun sentiment vis à vis de cette civilisation pré-warp ni envie d'en avoir : je n'apprends rien de cette expérience, car je n'en attends rien.
2) je suis un vulcain mais je me fais avoir par ce qu'il y'a derrière le voile, ma nature est elle même contaminée par ces débordements de sentiments que m'offrent les indigènes. Je m'élève dans cette nouvelle expérience. C'est la dualité légendaire vulcaine génèse de très nombreuses situations de TOS et VOY notamment.
3) je suis un(e) vulcain(e), je suis donc impénetrable en surface et je lutte pour ne pas me faire contaminer. Même si je garde mon flegme apparent, je finis par faire ce mensonge, ce petit accroc qui montre que je ne suis pas qu'une machine à raisonner. Un coeur bat derrière mon dogme de la toute puissante logique !

De +, on a le droit a quelques scènes d'émotion vraies, même si elles ne sont pas non plus débordantes, mais on est bien dans un épisode cadré sur les vulcains : tout dans la mesure, donc.

Pour moi, le vulcain qui devient plombier (lol) sert à mettre en évidence l'une des parties de la nature vulcaine, servant les 2 autres pour mieux nous montrer toute leurs contradictions. S'il y'avait eu un vrai conflit entre T'Mil et Mestral, une guerre ouverte, cela aurait probablement sonné faux. Toute la gageure de cet épisode est de rester plausible dans la manière d'être vulcaine, pour nous donner les différentes possibilités d'une même cause. D'infinies possibilités...

Perso, j'adore les épisodes sur les vulcains, l'ambivalence de leur condition est une mine de création. Notamment leur religion du tout logique qui les fait prendre les pieds dans le plat quelques fois, puis devant les faits ils essaient maladroitement d'expliquer leurs errances toujours en gardant ce même cartésianisme. De ce fait, ils se prennent encore une peau de banane.
La logique des vulcains est une foi. Alors que sa définition même en est l'exact opposé.

Je peux donner ma petite incohérence quand même ? (on n'est pas dans ENT pour rien) :
Au début on va en ville pour voler à manger, histoire de tenir jusqu'à l'arrivée des secours et avec la volonté ferme d'éviter tout contact. La scène d'après on les voit voler des vètements et entrer dans le 1er bar venu et engager des conversations...
On n'aurait pas pu voler à manger plutôt comme on l'a dit la scène d'avant ???

Dernière modification par mbuna (11-10-2009 16:51:12)

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#113 12-10-2009 09:15:37

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

dvmy a écrit :

Impossible de mettre autre chose que zéro (et pourtant c'est rare chez moi) à A night in Sickbay tant c'est lamentable.

Je ne peux pas être aussi extrémiste que toi envers ST ENT 02x05 A Night Sickbay (Mon ami Porthos) !
Cela dit, je ne vais pas non plus défendre cet épisode, car à dire vrai, il m'indiffère ! Il fait probablement partie des déchets de la franchise. Chaque série Star Trek aura eu les siens, et ST ENT 02x05 A Night Sickbay n'est finalement pas le pire, car contrairement à quelques autres, il ne porte ni trahison, ni idéologie douteuse.
Dans mon système de notation, c'est la trahison qui mérite la note minimale, pas la nullité.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
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#114 12-10-2009 09:51:07

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

Buckaroo a écrit :

- ST ENT 02x07 The Seventh (Mission secrète).

C'est un épisode que j'aurais put aimer, mais donc le point de départ ne tient pas la route. Donc il faut d'abord se faire à l'idée que T'pol ait été un agent secret_ Sans que cela ne gêne pour autant Archer et ne se pose les questions légitimes à savoir dans quel but T'pol est elle à bord du NX? Ca aurait créer une tension entre les personnages, pimenté leur relation , mais on le sait . De tensions, il n'en  faut pas dans Enterprise.

Je ne vois pas en quoi ce point de départ ne tient pas la route ! T'Pol a 64 ans au moment de ST ENT 02x07 The Seventh (Mission secrète), elle est deux fois plus âgée que Spock dans ST TOS, il n'y a donc rien d'invraisemblable qu'elle possède un vécu important, au même titre d'ailleurs que Tuvok dans ST VOY 03x02 Flashback...

La production tenait à éviter des conflits permanents dans la série pour préserver l'esprit Star Trek ! Cela n'impliquait pas qu'ils étaient opposés aux tensions ! ST ENT possède bien plus de tensions internes que ST TOS et ST TNG, et probablement autant que ST DS9 (Fédérations/Bajorans) et que ST VOY (maquis/Starfleet).
Archer est suspicieux sur le compte de T'Pol et des Vulcains en général depuis le pilote de la série. La tension humains/Vulcains a été particulièrement palpable durant la première saison de ST ENT, et étant donné l'ancienneté du trauma (complexe du colonisé), elle demeure aussi prégnante et durable que la tension Bajorans/Fédération des débuts de ST DS9. Cela aura d'ailleurs donné lieu à des épisodes très tendus comme ST ENT 01x03 Fight Of Flight (Mission d'exploration), 01x04 Strange New World (Le peuple de la grotte), 01x07 The Andorian Incident (Sanctuaire), 01x08 Breaking The Ice (La comète), 01x13 Dear Doctor (L'évolution de l'espèce), 01x14 Shadows Of P'Jem (Enlèvement), 01x17 Fusion (L'esprit vulcain), 01x23 Fallen Hero (Incident diplomatique)...
Oui, des divergences apparaissent périodiquement entre les membres de l'équipage (T'Pol, Phlox, et les humains), mais elles sont apaisées à la fin des épisodes... exactement comme dans ST DS9 entre Kira et Sisko ou Odo et Sisko, et exactement comme dans ST VOY entre l'équipage maquisard et Janeway. ST ENT n'a fait ni mieux ni moins bien que ST DS9 sur ce plan. Car nous sommes après tout dans Star Trek, et non dans BSG 2003 ! Je sais que beaucoup regrettent qu'Enterprise n'ait pas pris la forme de BSG 2003 avec des conflits et des névroses ininterrompues, Bannon Braga en premier d'ailleurs (il l'a déclaré plusieurs fois étant donné que c'est lui aussi un grand fan de BSG). Le style BSG aurait peut-être assuré une bonne audience à Enterprise, mais il n'aurait pas du tout respecté l'esprit Star Trek.

Dans la mesure où le Star Trek de l'ère Berman faisait évoluer les personnages, il était pour le moins logique qu'Archer n'ait pas la même attitude envers T'Pol durant la seconde saison que durant la première ! Dans les premiers épisodes de la série, Archer était prompt à soupçonner T'Pol de tout et de n'importe quoi. Mais T'Pol s'est finalement révélée loyale au NX-01, elle a même sauvé la mission d'Archer en s'opposant à ses compatriotes Vulcains (ST ENT 02x01 Shockwave, Part II (Ondes de choc, 2ème partie)), et des rapports d'amitié et de confiance ont naturellement vu le jour. Il aurait alors été très incohérent que dans ST ENT 02x07 The Seventh (Mission secrète), Archer se mette à soupçonner T'Pol comme au premier jour, surtout étant donné la façon dont T'Pol s'est livrée à lui alors qu'elle n'était pas du tout obligée de le faire. ST ENT ne pratique fort heureusement pas la paranoïa bidon de séries comme Alias où tout le monde passe son temps à soupçonner tout le monde. Et si Archer possède l'apparente immaturité des aéros et des cow-boys, il est en fait très consistant avec lui-même, fidèle en amitié, et il ne possède pas la moindre once de dogmatisme.

Buckaroo a écrit :

Secundo le prétexte de l'histoire. T'pol a par le passé tuer un homme en fuite & cela l'aura pronfondément bouleversée, au point que  des prêtes Vulcains lui auront effacés ce souvenir traumatique. Donc quelques années plus tard , on refait appel à elle ( qui n'est plus agent secret, mais diplomate) pour pourchasser un type lié à son trauma, au risque qu'elle pête les plombs une nouvelle fois!.. Ou est la logique dans ça?!. & j'adore l'explication qu"on nous donne : " C'est une question d'honneur" ( donc d'émotion ), " Une chose très Vulcainne" rétorque un Archer complétement à côté de la plaque!  J'hallucine devant  autant de suffisance envers l' héritage Star Trek.. A quel point on me prend moi et mon amour de Star Trek pour des imbéciles..

L'honneur n'est pas forcément une émotion ! Il peut l'être en effet lorsqu'il résulte de l'orgueil, comme chez les Klingons. A l'opposé dans le cas présent, l'honneur n'est que l'une des manifestations apparentes du code de conduite et du ritualisme à la base même de la société vulcaine (comme l'auront abondamment illustré toutes les séries trek). Depuis leur apparition dans ST TOS, les Vulcains (Spock, Sarek, T'Pau, Tuvok...) sont indissociables d'une manière d'être qui apparaît aux yeux des humains comme de "l'honneur" et de la "dignité" (jusqu'au ridicule parfois) : sérieux, stoïcisme, rigidité, équanimité, solennité, sens extrême de l'engagement, prétention d'être irréprochable, scrupule de ne jamais commettre la moindre erreur... D'ailleurs, la pudeur ou la retenue émotionnelle vulcaine n'est-elle pas avant toute chose une forme d'honneur ? Bien entendu, les Vulcains eux-mêmes ne mentalisent pas leurs attitudes en terme d'honneur, mais seulement en terme de logique.
Voilà pourquoi ST ENT 02x07 The Seventh (Mission secrète) s'est bien gardé de faire employer le qualificatif "honneur" par T'Pol, et seul Archer l'emploie... par pur réflexe anthropomorphe ! Mais du point de vue vulcain, il s'agit juste de l'expression d'un sens aigu du devoir ! Soit un bel exemple de la finesse d'analyse d'Enterprise...

Quant au rituel du Fullara pratiqué par T'Pol pour oublier qu'elle a tué Jossen, rien ne permet de penser qu'il s'agit d'autre chose que d'une "séance chez le psy" selon les standards vulcains ! Si les Vulcains assument mal d'infliger la mort de leurs mains (puisqu'ils célèbrent la vie et sont végétariens), le Fullara de T'Pol ne doit en aucun cas être perçu comme le signe d'une incompétence ou d'une inaptitude ! Il n'y a donc aucune raison que T'Pol soit mise hors jeu et dispensée de ses engagements ! D'autant plus que l'oubli par T'Pol du drame de Jossen n'est non seulement pas supposé l'handicaper sur le terrain, mais est supposé accroître ses performances en lui permettant de redevenir implacable (comme après une bonne séance de purge émotionnelle de type Kolinahr). Les performances de T'Pol n'ont été affectées que parce que le Fullara avait été mal pratiqué, et non parce qu'il avait été en soi pratiqué.
Il ne s'agit pas ici du film de JJ Abrams pour lequel il n'existe aucune différence significative entre Vulcains et humains, mais il s'agit bien de la série Enterprise qui a vraiment su respecter la vulcanité en profondeur et qui n'a cessé de cultiver de véritables différences entre Vulcains et humains.

Buckaroo a écrit :

- ST ENT 02x09 Singularity (Anarchie sur l'Enterprise)
Aussi sacrilège que cela soit, je préfère ST ENT 02x09 Singularity au sympathique ST TOS 01x06 The Naked Time

D'abord il y a l'idée originel, & en cela bon ou mauvais Singularity arriva toujours et éternellement en second.

Sur ce plan, je suis d'accord, et je ne manque jamais moi-même de souligner la primauté des idées ou des œuvres. ST TOS 01x06 The Naked Time possède en effet la primauté, et c'est pour ça que je suis indulgent envers cet épisode.
Mais le mérite de la primauté ne doit pas occulter l'éventuelle supériorité des héritiers. Ce n'est pas à toi que je vais rappeler que BSG 2003 est meilleur que BSG 1978...

Buckaroo a écrit :

Ensuite , il y a la qualité des dialogues, la tension dramatique palpable de The Naked Time. Malgré la folie ambiante, il y existe un vrai sentiment de danger, un mort ( un suicide en plus! ) qui rend la chose bien plus "mature", que les billevesées de Singularity.

Tu sembles avoir perdu de vue que l'équipage humain du NX-01 risquait de mourir des effets directs des radiations, et que faute d'être piloté, l'Enterprise d'Archer se dirigeait tout droit vers le trou noir de classe IV... ce qui constituait un péril au moins équivalent à celui de la chute orbitale de l'Enterprise de Kirk sur Psi 2000 (nous sommes ici dans le vrai Star Trek qui ne transforme pas les trous noirs en écoutilles...).
Le sentiment de danger et la tension dramatique est tout aussi palpable dans ST ENT 02x09 Singularity (Anarchie sur l'Enterprise) que dans ST TOS 01x06 The Naked Time (L'équipage en folie) ! La mort de Tormolen ne rend pas le drame plus "mature", tellement ST TOS a usé et abusé de la mort des red shirts - figurants anonymes dont les trépas rituels et prévisibles ont quelque chose d'abstrait... ST ENT n'a jamais eu besoin de recourir à cet artifice pour être angoissante et dramatique à ses heures (d'autant plus que les équipiers étaient comptés à bord du NX-01).

Buckaroo a écrit :

Singularity est soporifique, même dans la folie , il manque ce grain qui fait la différence, ou Sulu terrorisant les corridors avec son fleuret est nettement plus baroque que Trip trafiquant le fauteuil de son capitaine.. Là ou Naked Time ne se fout jamais de mon intelligence, ni de mon amour pour la série, Singularity fait tout le contraire.

Comme c'est étrange. Mon sentiment est exactement le symétrique du tien ! C'est ST TOS 01x06 The Naked Time que je trouve soporifique, ou plus exactement soûlant.

Les délires & chansonnettes de Kevin Riley et les phantasmes bretteurs de Sulu demeurent évidemment mémorables... et c'est bien ce qui garantit à cet épisode mon affection. Mais les auto-apitoiements de Chapel, de Kirk, et de Spock sont d'un gonflant et - osons le mot - d'un chiant... roll
Lorsque je revois ST TOS 01x06 The Naked Time, j'ai l'irrésistible envie d'accélérer et de zapper tous ces passages tellement je les trouve inefficaces, lourds, et surtout interminables. Les sentiments amoureux de Chapel, les répressions émotionnelles enfouies de Spock, et l'amour de Kirk pour son vaisseau... méritaient bien mieux que de sombrer dans une psychologie de bazar et dans le mélo de mauvais goût, très sixties en fait. Ces scènes de ST TOS 01x06 The Naked Time ne sont ni drôles, ni tristes, elles sont juste ridicules, et même à force, pathétiques. C'est aussi pour ça que je n'attribue à ST TOS 01x06 The Naked Time qu'un 60% d'opinion favorable.

A l'inverse, ST ENT 02x09 Singularity (Anarchie sur l'Enterprise) ne commet aucune erreur, ni psychologique, ni tonale, ni rythmique. Il accentue à la fois avec impertinence et avec justesse les tendances de chaque protagoniste, et préfigure d'une certaine façon leurs "contreparties" miroirs du magnifique ST ENT 04x18+04x19 In A Mirror, Darkly (Le côté obscur du miroir). Archer se perd dans le culte dévot de son père, Tucker fait du mythique fauteuil du capitaine un fétiche à la gloire d'Archer (dont il a toujours été le premier fan), Reed donne libre cours à ses pulsions sécuritaires et fachos, Phlox révèle des inclinations Mengele pour la vivisection humaine, Mayweather témoigne de son obsession pour la perfection professionnelle (expliquant la fadeur du personnage)... Et T'Pol, fidèle à l'impassibilité vulcaine de Spock, est - comme il se doit - totalement immunisée... ce qui lui permet de porter un délicieux regard d'éthologue extraterrestre sur ces "cinglés d'humains" (j'adore son détachement quasi-ironique durant tout l'épisode).
La situation ne cesse jamais d'être dramatique, mais l'épisode réussit à méchamment caricaturer chaque personnage pour se moquer un peu de la série elle-même. Il ne commet aucune faute (jamais excessif, jamais ridicule, jamais ennuyeux), il sait être vraiment drôle sans arrière-pensée, et il est bourré de petits clins d'yeux de connaisseurs au reste de la franchise.
De mon point de vue, c'est un vrai sans faute (100% d'opinion favorable), même si sa portée philosophique est quasi-inexistante (mais ce n'était pas non plus sa vocation).

Buckaroo a écrit :

Exemple accablant: Il faut donc que Reed soit "bourré" pour concevoir une alerte tactique à bord du NX! A jeun ça ne lui aurait jamais traversé l'esprit ( ?!!?) .. Comment un vaisseau armé jusqu'au dents depuis 2 ans dans l'espace ( mille fois attaqué en plus ! ) n'a déjà pas  son protocole tactique à bord.. Bon sang , c'est le BA ABA  de tout navires depuis les "premiers vaisseaux qui ont traversé les océans" .

Tu sembles n'avoir pas saisi le postulat de départ de ST ENT ! Les Vulcains tentaient de mettre en garde les Terriens sur le fait qu'ils n'étaient pas prêt à affronter l'espace lointain et ses dangers... Mais les humains voulaient n'en faire qu'à leur tête. Archer était porté par l'appel du large : il n'avait de cesse de briser les laisses, voler de ses propres ailes, partir à l'aventure, aller à la rencontre des extraterrestres avec des idéaux de paix et de partage...
Originellement, jamais la mission du NX-01 n'avait été conçue comme guerrière ou stratégique, et jamais le vaisseau n'avait été armé jusqu'aux dents ! Il n'y avait en fait aucune raison qu'un premier vaisseau d'exploration dispose par défaut des protocoles d'un croiseur ou d'un sous-marin de guerre. Philosophiquement, la mission du NX-01 se rapprochait plus de celle de Discovery de 2001 (mais dans une version FTL) !
Le NX-01 a certes bénéficié d'un petit upgrade dans ST ENT 01x12 Silent Enemy (Voygeur inconnu) suite à plusieurs rencontres inamicales, mais il faudra attendre l'attaque xindie de ST ENT 02x26 The Expanse (Menace sur la Terre) pour que Starfleet décide d'armer vraiment le NX-01 (au point cette fois d'être capable de faire face à un oiseau de proie klingon) ! Et il faudra même attendre le très touchant ST ENT 04x03 Home (Retour au bercail) pour qu'Archer donne finalement raison aux avertissements vulcains...
Les technologies, les équipements, les protocoles, et les personnages de ST ENT n'ont cessé d'être en constante évolution du pilote jusqu'au final. C'est aussi ce qui fait l'intérêt de la série.

Ce que tu présentes comme une faiblesse de ST ENT 02x09 Singularity est précisément l'un des aspects les plus réussis ! Il aura fallu que Reed s'abandonne totalement à ses délires paranos pour mettre au point un protocole de synchronisation des ressources de défense du vaisseau, et pour le nommer prophétiquement "re(e)d alert" ! ST ENT 02x09 Singularity aura ainsi imputé le lot commun des vaisseaux Starfleet du futur à un accès de folie collective !!!
Voilà exactement le genre d'audace que j'attendais d'une série prequelle : contorsionner et jouer avec les relations de cause à effet ! Et comme pour rappeler que l'humour et le réalisme ne sont pas antinomiques, une ironie pareille a de sérieux accents de monde réel (cf. l'histoire des inventions).

Buckaroo a écrit :

Non , c'est ça le problème. Enterprise et particulièrement dans cette saison 2. On sous estime gravement l'amour et l'intelligence du public Trek .

Si c'est le cas, il faut croire que je n'aime pas du tout Star Trek ou que je suis très con. lol

ST TOS 01x06 The Naked Time (L'équipage en folie) : 60% d'avis favorable
ST TNG 01x03 The Naked Now (L'Enterprise en folie) : 20%
ST DS9 01x18 Dramatis Personae : 80%
ST ENT 02x09 Singularity (Anarchie sur l'Enterprise) : 90%

Dernière modification par yrad (04-02-2010 15:47:33)


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#115 12-10-2009 09:58:19

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

mbuna a écrit :

Perso, j'adore les épisodes sur les vulcains, l'ambivalence de leur condition est une mine de création. Notamment leur religion du tout logique qui les fait prendre les pieds dans le plat quelques fois, puis devant les faits ils essaient maladroitement d'expliquer leurs errances toujours en gardant ce même cartésianisme. De ce fait, ils se prennent encore une peau de banane.

En effet, la condition vulcaine est une mine créative, et c'est d'ailleurs une des raisons qui me fait tant priser la série Enterprise ! Jamais aucune série trek ne leur aura accordé autant d'importance, et hormis la plastique opulente (et érotique) de T'Pol, Enterprise a su éviter quasiment tous les écueils et toutes les tentations, notamment celle d'humaniser les Vulcains pour flatter les spectateurs (ce que par contre n'aura pas hésité à faire JJ Abrams). La relation T'Pol/Tucker fut plus une audace qu'une facilité, car elle n'aura pas du tout suivi le chemin que les spectateurs voulaient, et elle aura donné lieu à des considérations très enrichissantes à l'endroit des Vulcains.

mbuna a écrit :

La logique des vulcains est une foi. Alors que sa définition même en est l'exact opposé.

C'est un constat très intéressant, mais je ne suis pas certain d'arriver au même... Notamment parce qu'il faut déjà s'entendre sur ce que logique veut dire. Et je ne crois pas que cela dise la même chose chez les humains et les Vulcains. D'autant plus qu'il existe de nombreuses logiques différentes...
Cela dit, le série Enterprise aura suggéré que le rapport des Vulcains à l'enseignement de Surak vérifie des caractéristiques religieuses... mais plus en terme de mécanismes sociologiques & psychologiques (conditionnement) qu'en terme de foi.

mbuna a écrit :

Je peux donner ma petite incohérence quand même ? (on n'est pas dans ENT pour rien) :

Voilà qui témoigne d'un curieux parti pris ! roll
Il n'y a pourtant pas plus d'incohérences dans ST ENT que dans les autres séries trek...

mbuna a écrit :

Au début on va en ville pour voler à manger, histoire de tenir jusqu'à l'arrivée des secours et avec la volonté ferme d'éviter tout contact. La scène d'après on les voit voler des vètements et entrer dans le 1er bar venu et engager des conversations...
On n'aurait pas pu voler à manger plutôt comme on l'a dit la scène d'avant ???

Il n'y a aucune incohérence là-dedans ! C'est très logique au contraire.
La meilleure façon d'éviter de se faire remarquer (à la fois pour ne pas se mettre en danger, et pour ne pas influencer les autochtones) est de prendre les couleurs locales, ce qui implique de commencer par se vêtir et ressembler en tout point à des humains.
Mais il n'est pas du tout dans le code de conduite vulcain de voler ! D'ailleurs à aucun moment dans l'épisode, les Vulcains n'ont déclaré vouloir voler quoi que ce soit ! Mestral a juste déclaré vouloir "mener des investigations", puis "se déguiser", et enfin "se procurer de la nourriture".
Si le vol des vêtements était manifestement un préalable incontournable pour les raisons évoqués ci-dessus, il n'en était pas de même pour le vol de nourriture ! Car dès lors que les Vulcains étaient en mesure de se faire passer pour des humains, il était tout à fait logique qu'ils utilisent leurs ressources naturelles (et ils n'en manquent pas) pour gagner légalement leur nourriture au lieu de se l'approprier illégalement (c'était à la fois une question "d'honneur vulcain" et de prudence élémentaire).
Quant à engager des conversations avec les humains, cela ne constituait pas en soi un facteur de risque si l'on part du principe que les Vulcains utilisaient des traducteurs universels (soit le présupposé de 99% des épisodes de la franchise).

Dernière modification par yrad (12-10-2009 17:37:26)


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#116 12-10-2009 12:55:32

KIRK
R.I.P Star Trek

Re : Star Trek: Enterprise

<<hormis la plastique opulente (et érotique) de T'Pol >>

Sa place est dans des films X : vulgarité § nullité sont ses atouts !

Dernière modification par KIRK (12-10-2009 12:56:17)

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#117 12-10-2009 16:50:30

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

KIRK a écrit :

Sa place est dans des films X

Ben dans ce cas, je comprends soudain mieux pourquoi je l'aime bien... lol


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
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#118 12-10-2009 17:07:19

mbuna
I don't know you

Re : Star Trek: Enterprise

yrad a écrit :
mbuna a écrit :

La logique des vulcains est une foi. Alors que sa définition même en est l'exact opposé.

C'est un constat très intéressant, mais je ne suis pas certain d'arriver au même... Notamment parce qu'il faut déjà s'entendre sur ce que logique veut dire. Et je ne crois pas que cela dise la même chose chez les humains et Vulcains. D'autant plus qu'il existe de nombreuses logiques différentes...
Cela dit, le série Enterprise aura suggéré que le rapport des Vulcains à l'enseignement de Surak vérifie des caractéristiques religieuses... mais plus en terme de mécanismes sociologiques & psychologiques (conditionnement) qu'en terme de foi.

Je pense qu'on s'entend bien sur le terme de logique, Yrad. J'ai justement utilisé ce terme en sachant qu'il existait de nombreuses logiques différentes.
Lorsque je dis que c'est une foi pour eux, là en revanche c'est une appréciation personnelle. Comme le fait pour T'POL, dans ENT justement, de rejeter dans un premier temps les assertions d'Archer sur les voyages temporels. Elle ne CROIT pas Archer. Il lui a toujours été affirmé que logiquement c'était impossible, donc elle reste sur cette position. Et pour moi, ce positionnement psychologique relève de la foi. smile Il ne peut y avoir d'autre vérité que celle-là. T'POL ne peut pas concevoir qu'une chose existe si elle n'est pas logique, comme les croyants ne peuvent imaginer un monde sans Dieu.

On peut vouloir essayer de tout expliquer par la raison, et cependant accepter d'être limité dans sa compréhension. Pour moi les vulcains ne font pas cet exercice d'humilité. Si ca a été logiquement déclaré impossible, c'est que ca l'est. point. T'POL ne pouvait pas remettre en cause les voyages temporels. Mais il y'a cependant une variable qu'elle a oublié : sa propre limitation à concevoir l'existence d'évènements qui échappe à SA logique. Et c'est là que les vulcains se font prendre souvent de manière savoureuse. Ainsi selon moi, LEUR logique, dans tout ce qu'elle leur a de spécifique, est du domaine de la foi.

EDIT :
Je vois bien ce que tu veux dire sur foi versus conditionnement, mais je t'avoue qu'en bon agnostique que je suis, je ne vois pas réellement une différence. Je suis le produit de ma culture, dont la religion fait partie. Avoir la foi, c'est croire. Et sur ce sujet, comment faire la part des choses sur les sources d'une foi ? La foi n'est-elle pas justement le produit d'une culture ?

Dernière modification par mbuna (12-10-2009 18:12:56)

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#119 12-10-2009 20:08:27

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

mbuna a écrit :

Je pense qu'on s'entend bien sur le terme de logique, Yrad. J'ai justement utilisé ce terme en sachant qu'il existait de nombreuses logiques différentes.

Oui, nous comprenons bien logique de la même façon. wink

mbuna a écrit :

Lorsque je dis que c'est une foi pour eux, là en revanche c'est une appréciation personnelle. Comme le fait pour T'POL, dans ENT justement, de rejeter dans un premier temps les assertions d'Archer sur les voyages temporels. Elle ne CROIT pas Archer. Il lui a toujours été affirmé que logiquement c'était impossible, donc elle reste sur cette position. Et pour moi, ce positionnement psychologique relève de la foi. smile Il ne peut y avoir d'autre vérité que celle-là. T'POL ne peut pas concevoir qu'une chose existe si elle n'est pas logique, comme les croyants ne peuvent imaginer un monde sans Dieu.

L'analogie que tu proposes-là est séduisante, mais elle est relative. Car il est possible en même temps de faire l'analogie inverse !
T'Pol refuse de croire Archer sur la possibilité du voyage temporel, tant qu'elle ne dispose pas de la preuve absolue de son existence. Elle est encore plus exigeante que l'apôtre Thomas Didymus, car elle ne se peut se contenter de voir pour y croire, elle réclame en sus la preuve scientifique. Comprise ainsi, la logique vulcaine de T'Pol est le vecteur du scepticisme, le plus total, le plus systématique. C'est à dire au fond du pyrrhonisme, de la zététique. Soit l'antithèse même de la foi ! Ne pas croire, ne jamais croire en rien... sans preuve et sans certitude absolue. Et dans ce cas, la logique n'est pas une fin en soi, mais juste un outil et un garde-fou contre les sirènes de la foi... au risque de s'apparenter à une foi elle-même aux yeux des humains...

mbuna a écrit :

On peut vouloir essayer de tout expliquer par la raison, et cependant accepter d'être limité dans sa compréhension. Pour moi les vulcains ne font pas cet exercice d'humilité. Si ca a été logiquement déclaré impossible, c'est que ca l'est. point. T'POL ne pouvait pas remettre en cause les voyages temporels. Mais il y'a cependant une variable qu'elle a oublié : sa propre limitation à concevoir l'existence d'évènements qui échappe à SA logique. Et c'est là que les vulcains se font prendre souvent de manière savoureuse. Ainsi selon moi, LEUR logique, dans tout ce qu'elle leur a de spécifique, est du domaine de la foi.

En effet, les Vulcains manquent d'humilité. C'est ce qui ressortait de ST TOS. C'est ce qui ressort de ST ENT.
Et au fond, pour poursuivre mon raisonnement, si la logique vulcaine n'est au départ qu'un instrument, qu'un bouclier contre l'irrationalité et contre la foi, il est finalement possible qu'à force, les Vulcains aient fini par confondre le moyen et la fin (une erreur classique en philosophie et en politique) ! L'effort quotidien requis pour subordonner les émotions à la logique est tel qu'il peut à terme conduire les Vulcains à sacraliser la logique comme un idéal en soi. C'est en ce sens que le rappel de Spock dans ST The Undiscovered Country est essentiel : "la logique n'est que le commencement de la sagesse et non la fin". Soit une autre façon de dire que la logique n'est qu'un moyen et en aucun cas une fin.

Toute l'inspiration de ST ENT est d'avoir réussi à dépeindre une société vulcaine qui avait perdu tout ça de vue ! Une société vulcaine terrassée par ses propres contradictions et tiraillée entre de nombreuses influences. En étant coupée de l'enseignement originel de Surak (Kir'Shara), la logique devient une coquille vide qui sert de prétexte à de plus en plus d'immoralités. Les tendances romuliennes originelles remontent imperceptiblement à la surface, tant en terme d'impérialisme, de puissance militaire, que d'intolérance. L'exploration spatiale pratiquée par les anciens Vulcains a été oubliée, le mind meld est considéré comme une obscénité, de nombreuses minorités sont persécutées (et abandonnée littéralement à la mort), les Romuliens ont infiltré les plus hautes instances de la société, le V'tosh ka'tur (la "voie du milieu" logique/émotions) représente une tentation croissante, les émotions finissent par devenir un stupéfiant pour T'Pol... Et suprême ironie, la société vulcaine renouera avec ses racines (Surak) grâce à un humain (Archer) qui représente tout ce que les Vulcains méprisent ou craignent (et qui pourtant jamais ne cherchera à les humaniser).
Mais paradoxalement, l'humanité sera très redevable aux Vulcains depuis leur arrivée sur Terre : choc culturel, fin des guerres, unité planétaire, matrice de la Prime Directive, tempérance croissante et "vulcanisation" inéluctable vers un âge de maturité...

Considérant tout ça, je ne cesse de trouver que la série Enterprise a développé un contexte et des enjeux plutôt géniaux ! C'est à mon sens plus riche que la relation SM entre Bajorans et Prophets dans ST DS9, avec l'avantage d'impliquer le premier peuple extraterrestre de la franchise (et non un peuple inventé de toute pièce dans la saison 5 de ST TNG).

Mbuna, même si tu "n'accroches" pas à ST ENT, peut-être que tu parviens malgré tout à comprendre ce qui me fascine tant dans cette série ! Nous avions beau "connaître" les Vulcains depuis 1964, jamais avant 2001 Star Trek ne les avaient véritablement opposés aux humains en tant que société ! Enterprise a gagné ce pari en dépassant la seule alchimie gadget de quelques personnages complémentaires.

La façon dont T'Pol et les autres Vulcains de ST ENT s'opposent obstinément à la possibilité du voyage temporel, non seulement complexifie beaucoup leur rapport à la logique (preuve en est le débat que nous tenons-là wink), mais constitue également une très belle autocritique des auteurs envers le ressort temporel lui-même ! Car T'Pol se fait la porte-parole de la lucidité de Brannon Braga (une lucidité dont il a témoigné dans nombre de commentaires et d'interviews) vis-à-vis des limites logiques du voyage temporel au moyen de répliques plus impertinentes les unes que les autres : "pourquoi le voyageur temporel décide de venir à tel moment peu efficace et non à tel autre nettement plus efficace ?", "pourquoi tel bouleversement dans le passé n'annule pas aussitôt sa causalité dans le futur ?", "comment ce paradoxe est-il possible si tel autre ne l'est pas ?", etc...
Le ressort du voyage temporel est l'un de mes préférés en SF, et je ne connais aucune autre œuvre sérieuse (non parodique) qui déconstruise aussi bien que la série Enterprise ses propres hypothèses temporelles de départ ! Chaque réplique de T'Pol sur le sujet possède toujours plusieurs niveaux d'interprétations. Cela me fait penser à Asimov avec ses lois robotiques...

Dernière modification par yrad (12-10-2009 23:54:40)


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#120 12-10-2009 21:15:05

Warp 9
membre

Re : Star Trek: Enterprise

Moi j'suis vachement déçu que les vulcains aient eu tort sur le voyage temporelle. S'ils avaient eu raison celà nous aurait surement épargné des heures d'histoires redondantes..........


"Ruiner une franchise parce qu'on en aime pas les fans c'est comme couler un navire parce qu'on en aime pas les passagers."
- Jarek Ordo/Warp 9

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#121 12-10-2009 23:01:03

mbuna
I don't know you

Re : Star Trek: Enterprise

Bien joué le jeu de mot Warpy smile voyage temporel => histoires redondantes

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#122 09-11-2009 12:00:20

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

J'ai l'impression d'être dans ce forum le Buckaroo de la série Enterprise. lol
Si ce n'est que je suis totalement seul sur ce front. roll

Buckaroo a écrit :

Non tu n'as pas compris ou je veux en venir.. Si vraiment la franchise voulait continuer de l'avant comme vous le désirez.. La suite logique aurait été sois de poursuivre le 24 ème siécle, sois de créer le 25 ème siècle. Ce qui aurait compliquer la chose.

Vic Fontaine a écrit :

- d'abord parce que je pense que l'avenir de la licence était bien de la projeter vers l'avant et non de céder à la mode du prequel (ENT) ou du reboot (MST). Pour moi ces approches sont clairement le signe d'un manque d'imagination, d'une incapacité de la production à "continuer de l'avant" comme le dit Buck, associées au souhait de "faire un coup" en termes marketing et économique.

Peut-être que pour certains, "aller de l'avant", ça veut dire "explorer le futur", mais cette interprétation me semble bien réductrice. Aller de l'avant, cela veut dire poursuivre l'exploration, continuer à développer l'univers Star Trek, faire quelque chose de nouveau.
Or explorer le passé de Star Trek, un passé qui n'avait jamais été exploré avant, c'est autant aller de l'avant qu'explorer le futur.

Je te concède même, Buck, qu'explorer un univers parallèle est aussi en soi une façon d'aller de l'avant.
Mais ce n'est en l'occurrence pas du tout le cas de ST 2009, étant donné que l'univers parallèle n'y est qu'un artifice pour s'affranchir des contraintes de Star Trek et pour pratiquer une série de remakes déguisés... ce qui représente non une façon originale d'avancer, mais une façon très peu originale de reculer (et de se foutre ses trekkers).

Buckaroo a écrit :

En revenant insconciemment , ou consciemment en arrière, Enterprise ne crée pas un nouveau chapitre, mais simplifie au maximun 40 ans d'héritage. Elle revient aux fondamentaux.. Sinon pourquoi diable faire revenir les Borgs, ou prétendent qu' Archer et sa clique sont les premiers à faire ci ou à faire ça avant leur glorieux ainé. C'est tout même fort de piller à ce point les exploits de Kirk, c'est tout bonnement malhonnête de s'attribuer ceux de Picard.

Pas du tout d'accord.

ST ENT n'est pas revenue aux fondamentaux, et n'a jamais cherché à le faire ! Elle est vraiment allée de l'avant en explorant une époque de l'Histoire du futur totalement vierge. Parce qu'en mettant en scène le premier vol à distorsion de Zefram Cochrane et la venue des Vulcains, le film ST First Contact a ouvert un tout nouveau pan d'exploration, une époque passionnante comme l'avait annoncé Picard à Lily Sloane ("I envy you, taking these first steps into a new frontier"). Et la série Enterprise fut le parfait prolongement de l'un des deux meilleurs films de la franchise ! Ce que même Ronald D Moore a admis dans son commentaire audio de ST First Contact...

ST ENT n'a jamais cherché à simplifier 36 ans d'héritage. Elle s'est efforcée d'en expliquer la genèse, ce qui n'est pas du tout la même chose ! Et au passage, elle a même réussi à résoudre les incohérences internes de ces 36 ans d'héritage comme nulle autre séries Trek ne l'avait fait avant ! Ce qui postulait non une simplification de 36 ans d'héritage, mais au contraire une sacrée complexification.

Pourquoi faire revenir les Borgs dans ST ENT ? Tout simplement pour assumer les événements de ST First Contact et la possible nouvelle timeline qui en résultait, mais aussi et surtout pour expliquer l'existence de 7 Of 9 dans ST VOY !
Depuis septembre 1997 (début de la saison 4 de ST VOY), les trekkers se perdaient en conjecture pour expliquer que le couple Magnus & Erin Hansen se soit lancé à la chasse aux Borgs 12 ans avant que Q ne les présente à Picard.
Peut-être que de votre point de vue à tous, ST ENT 02x23 Regeneration (Une découverte dangereuse) n'est qu'une resucée sans intérêt sur les Borgs, mais de mon point de vue (et du point de vue de B&B), c'est le chaînon manquant indispensable entre ST First Contact et 7 Of 9. C'est l'exemple même d'épisode par lequel la série Enterprise a rempli sa mission de prequel, en établissait des liens et des connexions inédites & subtiles entre des choses qui n'en avaient pas "avant".

Archer n'a rien pillé à Kirk et à Picard, et il ne les a pas dépossédé de leurs exploits. Il a simplement vécu quelques-unes des expériences de ses successeurs avant eux, ce qui est le lot de tout pionnier qui se respecte, de tout précurseur digne de ce nom. Les "similitudes" que certains qualifient de "pillages" et que d'aucuns qualifient de "remakes" sont au nombre d'une petite dizaine dans une série qui compte presque une centaine d'épisode ! Et ces "similitudes" ont le grand mérite d'offrir un regard ironique sur l'histoire et sur les causalités, un regard riche d'humour, de paradoxes, et de désillusions.
Et si vous cherchez bien, vous trouverez d'ailleurs autant de "similitudes" dans ST TNG par rapport à ST TOS, et dans ST VOY par rapport à ST TNG/TOS, mais des similitudes bien moins assumées (donc moins honnêtes) que dans ST ENT.

Buckaroo a écrit :

Non déjà en 2001 , Star Trek voulait redevenir plus simple, plus sain, plus décompléxé.. La préquelle était à la mode, mais ils n'ont pas retenu les erreurs de la Menace Fantôme , ni encore moins les fondamentaux de ST.

Je ne suis pas un fan de Star Wars, mais je connais très bien cet univers. Et Star Wars: Episode I - The Phantom Menace n'a jamais constitué une trahison de la trilogie historique, à l'inverse de ST 2009 envers le Star Trek historique. Le premier volet de la prélogie (et la prélogie elle-même) émane du même auteur que la trilogie (élément essentiel), et il a parfaitement rempli sa mission de prequel. Je l'avais d'ailleurs vaillamment défendu à sa sortie, en dépit du fait que je n'ai jamais été un warie.

Il n'y a aucune erreur commise par The Phantom Menace dont Enterprise aurait pu tenir compte, non seulement parce que The Phantom Menace ne souffre d'aucun erreur significative (par-delà son adhésion à tous les schémas idéologiques de Star Wars), mais aussi parce leur cas n'ont absolument rien de comparables.

Rick Berman a expliqué avoir développé un prequel parce qu'il estimait que Star Trek avait épuisé toutes les problématiques possibles dans son format originel (23ème et 24ème siècle).
Eh bien, il avait entièrement raison !
De l'exploration pour de l'exploration ? Déjà fait, et bien fait !
Un équipage perdu et de nouvelles rencontres ? Déjà fait, et bien fait !
De nouveaux ennemis mystérieux et impitoyables ? Déjà fait, et bien fait !
Des constructions politiques et diplomatiques élaborées ? Déjà fait, et bien fait !
Des interrogations mystiques et métaphysiques ? Déjà fait, et bien fait !

En revanche, durant ses 36 ans d'existence, les scénaristes de Star Trek s'étaient toujours bien gardé d'expliquer comment cet univers avait pris forme, comment tout l'édifice s'était mis en place. Voilà finalement le seul front qui restait encore à explorer...
Et là il ne s'agissait pas de pratiquer le culte de quelques héros, ou de raconter des fables à la façon de ST TOS, il s'agissait de révéler l'origine, les fondations d'un monde. Ce n'était pas l'individu qui était à l'honneur, mais l'univers lui-même. Tous ceux qui en attendait la même choses que ST TOS (un catalogues de fondamentaux de la SF) ont fatalement été déçu, car ce n'était pas du tout le but de la série.
Le but de la série Enterprise était tout autre, il était contextuel et structurel. Et ST ENT a réussi cette exploration d'un nouveau genre au-delà de tout espérance, même si sa première saison aurait mérité de ne prendre place que sur Terre (comme prévu initialement), et même si la série aurait mérité de durer dix ans et non quatre.

Rick Berman a déclaré que le plus difficile dans ce projet de prequel fut de trouver un juste compromis entre la nécessité de faire quelque chose de différent, et la nécessité d'être fidèle à l'esprit et au style Star Trek. Il a même avoué qu'il aurait voulu prendre beaucoup plus d'initiative, sortir du schéma "salle de Home-Cinéma avec grand écran et téléportation" (en somme un appel vers BSG 2003 plusieurs années avant), mais il avait peur de mécontenter les fans. Lorsqu'on voit leur réaction, on se rend bien compte qu'il était en effet "impossible de faire plaisir à tout le monde". Une considération de Brannon Braga qui prend tout son sens dans le cas de ST ENT, car chaque trekker possédait sa vision très personnelle de ce qu'un prequel de Star Trek devait être. Le terrain était d'emblée plus que miné.

Buckaroo a écrit :

& non , je n'aime pas que la saison 4 , j'aime peut être tout autant la saison 3 , parce que totalement décompléxé & que mes B&B pêtent littéralement les plombs. Ils ont réussit à flatter mes mauvais goûts,c'est déjà pas mal.

Bof ! Ta façon "d'aimer" la saison 3 de ST ENT possède des relents de baiser qui tue. lol
Dans cet esprit, le minimum serait d'ailleurs que tu estimes que JJ Abrams flatte tes mauvais goûts plus que ne l'auront jamais fait B&B... roll

Vic Fontaine a écrit :

- ensuite, ENT est pour moi une mauvaise série (dans l'absolu), et ne montre pas - malgré certains efforts louables mais irréguliers - de réelles qualités d'innovation en regard de la grande histoire de Star Trek. Pour moi ENT était déjà un signe annonciateur du ravage MST, dans un style certes plus "fidèle" sur la forme, mais tout aussi destructeur sur le fond.

dvmy a écrit :

Je suis d'accord, même si j'aime bien ENT. Il faut bien avouer que c'est basé presque uniquement sur l'action au détriment du fond. Des épisodes purement ST il y en a combien dans ENT? Une demie-douzaine tout au plus. Oui ENT annonçait déjà une simplification de ST pour le grand public et contribuait déjà à la dégénérescence du mythe, mais dans une bien moins large mesure que st2009.

Vous semblez attendre de ST ENT exactement ce que vous attendez des autres séries de la franchise. Résultat, vous vous méprenez sur la façon d'appréhender cette série largement incomprise.
D'un côté, vous considérez qu'elle n'innove pas assez, ce qui signifierait qu'elle se contenterait de recycler le contenu des séries précédentes. De l'autre, vous considérez qu'elle sacrifie le fond à l'action, ce qui signifierait qu'elle s'éloignerait de ce que vous aimez dans Star Trek. Et cerise sur le gâteau, vous percevez ST ENT comme une préfiguration de ST 2009... roll

Pourtant, la série prequelle ST ENT s'était fixée l'objectif exactement contraire du reboot de JJ Abrams, et malgré toutes les crasses que les trekkers, la production, et la chaîne de diffusion (UPN) ont pu lui faire, elle a largement rempli cet objectif.

ST 2009 a fait table rase de quarante ans de Star Trek, en se débarrassant à la fois du Canon et de la philosophie Trek, afin d'avoir le champ entièrement libre pour partir dans une toute nouvelle direction. Une direction qui n'a rien de trekkien, mais qui est assurément démagogique.

A l'opposé, Enterprise s'est intéressée à une époque encore totalement inexplorée de l'univers Star Trek, et que les scénaristes avaient méthodiquement évité de considérer auparavant tellement le défi pouvait être grand et difficile.
Cela ne consistait pas comme chez JJ Abrams à trouver une astuce pour s'éloigner du vrai Star Trek, cela consistait à trouver un nouveau chemin pour y venir. Soit exactement l'inverse.

Mais dans le cas d'Enterprise, il ne s'agissait pas d'y venir immédiatement. Il s'agissait de dépeindre une humanité qui précédait Star Trek, afin de donner toute sa mesure à l'entrée triomphale "par la voie chronologique" dans l'univers que nous connaissons.
De ce fait, il aurait été absurde que les héros d'Enterprise "vivent des aventures purement ST", et que la série mettent en scène des fables de pure SF à la façon de ST TOS. Cela aurait été anachronique et cela aurait dépossédé la série originale de toute sa spécificité.
Enterprise avait pour mission de venir progressivement à ST TOS, mais en aucun cas de l'imiter ou de l'émuler. Soit la meilleure façon de la respecter.

Pour grandir et valoriser le Star Trek que nous connaissons, il fallait que les personnages d'Enterprise soient primitifs et émotifs en comparaison de leurs homologues futurs.
Il fallait se garder de la tentation de la surenchère par rapport au futur, il fallait que les personnages en vivent "moins" que leurs successeurs et non "plus", et cela en dépit de la boulimie consumériste des spectateurs.
Il fallait que la vie dans l'espace paraisse plus difficile, et que les premiers contacts ne soient pas aussi maîtrisés que dans le Star Trek que nous connaissons. Ce qui impliquait moins de philosophie et plus d'action, car les grandes questions philosophiques/SF en space op, cela n'a vraiment de sens que lorsque l'homme prospère dans l'espace comme un poisson dans l'eau. Or Enterprise était supposée en être loin.

Et dans le cadre des énormes contraintes qui étaient les siennes, ST ENT n'a cessé d'innover :
- Plutôt que de dépeindre les relations humaines/Vulcaines aussi merveilleuses que dans ST TOS sous prétexte que le First Contact fut magique, ENT a opté pour le réalisme du Choc des civilisation, du racisme, de la paranoïa, et "mieux" encore d'une relation colonisateur/colonisé.
- Plutôt que de faire des Vulcains des mentors de l'humanité (et de la mission d'Archer) d'inspiration Jedi, ENT a fait un magnifique pied de nez à toute les conventions campbelliennes au nom du prométhéisme trekkien ;
- Plutôt que reproduire telles quelles les relations entre les Terriens et les extraterrestres de la franchise (Vulcains, Andoriens, Klingons, Tellarites...), ENT a chamboulé l'ensemble pour transformer en défi de longue haleine tout ce que les trekkers tenaient pour acquis.
- ENT a osé faire de ses protagonistes des héros très imparfaits, consumés par les obsessions, les préjugés, l'arrogance, multipliant les erreurs (notamment dans les deux premières saisons), et tranchant radicalement avec les icones parfaites du futur.
- ENT a accordé aux incompatibilités de linguistique et d'entendement entre Terriens et extraterrestres une importance totalement inédite en SF audiovisuelle (alors que c'est le talon d'Achille de toutes les SF, même littéraires).
- ENT s'est efforcée de se passer de la facilité du téléporteur dans la plupart de ses épisodes (certes, il aurait plus audacieux encore que le téléporteur n'ait pas été inventé, mais B&B n'osaient pas totalement s'affranchir de ce symbole trekkien).
- ENT a osé une multitude d'épisodes anodins, faits d'émerveillement juvéniles devant des phénomènes spatiaux tous bêtes auquel la franchise ne prêtait plus la moindre attention, faits d'interactions psychologique entres les personnages, faits de rencontres sans surprises avec des aliens, faits de cette banalité du quotidien qui caractérise bien mieux le voyage spatial que l'inattendu et l'exceptionnel.
- ENT a osé montrer que l'Histoire n'est pas forcément conforme à ce que les manuels du futur enseignent.
- ENT a préfiguré de plusieurs mois la désespérance de BSG 2003, mais avec bien moins de romantisme (et aussi plus de réalisme selon moi).
- ENT a assumé la seule résultante possible du voyage temporel qui trône au cœur de la franchise : la guerre temporelle (même si la conclusion de cette problématique a été négligée en raison de l'annulation annoncée de la série).
- ENT a généré un fabuleux trompe l'œil pour rendre rétroactivement les technologies et le cadre d'une série fauchée des sixties plus avancés que ceux d'une série des années 2000 dotée de SFX dernier cri (sans recourir à la triche d'un reboot).
- Sur ses quatre saisons, ENT a brossé un portait des Vulcains d'une complexité et d'une originalité inouïes (j'ai plusieurs fois abordé cette question dans mes posts précédents).
- ENT a expliqué avec brio ce que nul n'avait jamais tenté (pas même Ronald D Moore), à savoir la métamorphose des Klingons ; et l'explication est tellement bien enracinée dans les fondamentaux de la franchise (les conséquences des Guerres eugéniques) que c'est à croire qu'elle avait été imaginée ainsi dès l'origine par Gene Roddenberry et cachée jusqu'en 2005.
- ENT a déduit l'existence de la Fédération des manigances romuliennes, donnant une signification nouvelles et une cohérence accrue aux mythiques Guerres romuliennes.
- (...) [je manque de temps pour poursuivre cette liste maintenant]

En considérant toutes ces audaces globales, et les audaces locales dans une majorité d'épisodes, ST ENT n'a pas été moins innovante que ST TNG et ST ENT. Simplement, elle l'a été d'une autre façon, d'une façon inédite, moins spectaculaire et moins consensuelle. Elle ambitionnait de revisiter sous une autre perspective Star Trek, non pas une version alternative, mais le vrai, celui que nous aimons.

Malheureusement, le temps ne lui a pas été laissé d'explorer cette époque charnière de l'histoire trekkienne à la potentialité au moins aussi grande (si ce n'est plus) que les deux siècles suivants.
Et aujourd'hui encore, tout le monde reproche à ENT ses deux premières saisons, lorsque nul n'en fait de même avec les intouchables ST TNG et ST DS9. Ironiquement, ces deux séries de référence auraient probablement été incapables de survivre aussi longtemps que ST ENT si elles avaient été soumises aux exigences de la téléréalité d'UPN au lieu du confort de la syndication...


Maintenant, si vous estimez tous que la série Enterprise annonçait par son propos et par son fond le reboot de JJ Abrams, alors gardez-vous bien de reprocher quoi que ce soit à Orci, Kurtzman, et Abrams ! Car dans ce cas, AOK se seront juste contentés de poursuivre le travail des auteurs historiques de la franchise, et de rester fidèles à ce que Star Trek était devenue depuis longtemps.
Mais si vous vous indignez de l'initiative d'AOK, c'est probablement parce que vous percevez instinctivement la profonde ligne de rupture qui existe entre leur nouveau Star Trek et l'ensemble de l'édifice Star Trek qui précédait (et qui incluait bel et bien Enterprise).

Il n'y a jamais eu la moindre ambiguïté dans mon cas. Je réprouve ST 2009, parce que c'est la négation de ST TOS, parce que c'est la négation de l'univers Star Trek par-delà la seule série originale, mais aussi parce que c'est la négation du complexe travail incompris que représente la série Enterprise.

En réalité, rien ne saurait plus opposer les concepts de prequel et de reboot ! Le premier est porté par le respect, le second est porté par le mépris.
Et ce n'est pas un hasard si les trekkers américains qui ont assassiné hier Enterprise sont ceux-là même qui ovationnent aujourd'hui ST 2009. Car l'un est la plus parfaite antithèse de l'autre !

Dernière modification par yrad (09-11-2009 12:11:44)


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#123 09-11-2009 12:08:15

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Star Trek: Enterprise

Non Yrad, avec ENT moi j'espérais un retour aux sources, à l'exploration façon TOS, et à de grandes idées en toile de fond. Le nx-01 est le premier navire d'exploration, or il n'explore pas grand chose et l'espace immédiat semble déjà connu. Ensuite, l'Enteprise est bien trop confortable pour un premier navire d'exploartion. Pour finir, la série est déjà une simplification de la franchise, car le propos de fond, déjà absent de la moitié des épisodes de VOY, est ici presque totalement absent et remplacé par de l'action à tout prix. En l'état, ENT est une excellente série de distraction mais j'en attendais autre chose.


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#124 09-11-2009 12:44:03

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

dvmy a écrit :

Non Yrad, avec ENT moi j'espérais un retour aux sources, à l'exploration façon TOS, et à de grandes idées en toile de fond.

Cela confirme bien que ST ENT n'a pas essayé de revenir aux sources (ST TOS), mais de lever le voile sur une autre époque, très différente.
De ce fait, ENT ne correspondait pas à ce que tu en attendais, et je comprends donc parfaitement ta frustration.

Cela n'a toutefois jamais été mon cas, car je n'attendais pas de ST ENT la même chose que de ST TOS.
Pour les grandes idées de la SF, il y a justement la série originale. Et si Enterprise avait cherché à faire la même chose, mais plus d'un siècle avant, j'aurais trouvé ça à la fois très prématuré et particulièrement irrespectueux.

dvmy a écrit :

Le nx-01 est le premier navire d'exploration, or il n'explore pas grand chose et l'espace immédiat semble déjà connu.

En effet. Le NX-01 avait la vocation d'explorer car l'idée était née à ce moment là (et même chez Cochrane avant), mais il n'en a jamais eu vraiment la possibilité !
Il faudra attendre la naissance de Fédération et un bon siècle de plus pour que cet idéal prenne forme. Soit une autre façon de respecter la spécificité de ST TOS... Car les rêves précèdent souvent de beaucoup leur concrétisation.

dvmy a écrit :

Ensuite, l'Enteprise est bien trop confortable pour un premier navire d'exploartion.

Je te l'accorde. Cela a toujours été mon sentiment aussi. Je n'ai d'ailleurs jamais prétendu que la série était parfaite (mais je n'en connais aucune qui le soit).
De manière générale, je pense que ST ENT aurait dû aller plus loin dans tous ses partis pris de forme.
Malgré tout, cela me semble être un détail. Tout comme la plastique de T'Pol dont je me fiche pas mal.
Marjorie Monaghan aurait-elle vraiment été meilleure dans le rôle ? Pas si sûr...

dvmy a écrit :

Pour finir, la série est déjà une simplification de la franchise, car le propos de fond, déjà absent de la moitié des épisodes de VOY, est ici presque totalement absent et remplacé par de l'action à tout prix. En l'éta, ENT est une excellente série de distraction mais j'en attendais autre chose.

Bizarrement, cet "autre chose", je suis justement parvenu à le trouver dans ST ENT ! Et je suis pourtant le premier à déprécier les œuvres sans propos de fond, façon Stargate.
Le fond, je l'ai bien trouvé dans ST ENT, simplement il est d'une toute autre nature que celui de ST TOS.

Bizarrement aussi, je trouve comme toi que ST VOY manque parfois de fond, même si c'est une série très bien construite et très prenante.
A mon sens, ST ENT ne souffre pas de cette "insuffisance" de ST VOY.

Dernière modification par yrad (09-11-2009 12:55:05)


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#125 09-11-2009 13:01:56

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Star Trek: Enterprise

Il y a tout de même quelques très grands épisodes purement trekkiens dans VOY... ENT en est malheureusement dépourvu! Mis à part Cogenitor et un ou deux autres je ne vois pas grand chose de la spécificité de Star Trek dans ENT, et c'est dommage. J'aurais voulu davantage d'épisodes comme Cogenitor, Similitude ou Dear Dotcor. Bien davantage...


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