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#26 11-02-2010 20:45:41

KIRK
R.I.P Star Trek

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

Je n'ai vu ni The plan ni Caprica car ils ne semblent pas apporter grand chose de plus.

Ce que je pense de BSG :

La morale de l'histoire devait lui revenir, comme un ultime pied de nez, une manière de rappeler que Battlestar Galactica n'est finalement qu'une fiction, un spectacle fait pour divertir, et parfois se poser des questions sur la réalité, mais que cette série n'était pas destinée à fournir des réponses ou à asséner des vérités. Offrir au personnage de Gaïus Baltar le mot de la fin, après quatre saisons et 84 heures de télévision, revient à faire preuve d'un certain sens de l'ironie. Le personnage le plus égoïste, celui qui n'a jamais assumé les conséquences de ses actes, celui qui fut le plus vain dans ses aspirations et ses comportements, est celui qui se voit confier la tâche de juger l'avenir de l'humanité. Dans cette ultime scène, James Callis est une nouvelle fois parfait: chemise de petit mac, lunettes noires de crâneur, accent anglais surfait et ton moqueur dont il ne parvient jamais à se débarrasser. Dialogue sur Time Square, lieu symbole de la modernité:
Numéro Six: "Société de consommation, décadence, folie technologique. Cela te rappelle quelque chose?"
Baltar: "Il y a l'embarras du choix. Kobol. La Terre. La véritable Terre avant celle-ci."
Numéro Six: "Tout cela s'est déjà produit."
Baltar: "Mais la question continue de se poser. Tout cela doit-il se produire à nouveau ?"
Numéro Six: "Cette fois, je dirais que non. (…) Si un système complexe se repète pendant suffisamment longtemps, quelque chose de nouveau peut finalement se produire."
Baltar: "Suis-je bête. Suis-je bête à ce point."


Zoom sur des petits robots, sortes d'ancêtres des Cylons, qui dansent joyeusement dans la vitrine d'un magasin. Et monte la voix de Jimi Hendrix interprétant "All Along The Watchtower", chanson que Bob Dylan écrivit en s'inspirant du Livre d'Isaïe après son accident en 1967. La boucle est bouclée, nous sommes revenus au point de départ. Et tout peut recommencer: "All of this happened before, and all will happen again."
La série créée par Ronald D. Moore commença à être diffusée en Grande-Bretagne en octobre 2004 et aux Etats-Unis en janvier 2005. Au bout de quatre années, on doit reconnaître qu'elle a pris une place unique dans les productions de science-fiction, parce qu'elle n'est pas uniquement un programme basé sur des effets spéciaux et qu'elle a eu la prétention, diront ses détracteurs, l'ambition, diront ses partisans, de vouloir poser des questions de portée générale et d'offrir autre chose qu'un simple spectacle d'entertainment. Sans doute, des faiblesses seront faciles à relever parmi les 73 épisodes de l'histoire, mais on pourra les mettre en regard de moments absolument sublimes.
Si je ne devais retenir que deux aspects de ces quatre années, aspects qui se trouvent magistralement illustrés dans l'épisode final, ce serait un sens aigu de la contradiction et un propos souvent très moral.



Lee Adama - humain, trop humain

Ce dernier épisode offre une vision idyllique de la Terre lorsque les Colonials la découvrent. Paysages verdoyants, océans d'azur, étendues vierges et immédiatement hospitalières, des flamands roses pour rehausser la couleur du tableau que l'on sent malgré tout fragile. On est dans le paradis perdu, un endroit qui porte un seul message: "protégez-moi ou je risque de disparaître. Le ravissement que j'offre à vos yeux, l'abri que j'accorde à votre errance ne pourra pas être éternel sans un minimum d'attention". Cela trahit un sérieux contraste avec les décennies passées dans l'infinie noirceur de l'univers.
Sur cette Terre, vivent des hommes préhistoriques et pendant quelques secondes on a l'espoir que l'Enfer ne va pas être pavé de bonnes intentions. Mais, cela est sans compter sur Lee Adama qui est finalement ce qu'est l'humain moyen, avec tout ce qu'il a de bonne volonté et de menaces qu'il ignore.
"We can give them the best part of ourselves. There is one thing that we should have learned, it's, you know, that our brains always outraced our hearts, so our science charges ahead, our souls lacked behind. Let's start all new."
On retrouve là le mythe du Bon Sauvage de Montaigne, mais amputé de l'idée qu'il convient de renoncer aux missions civilisatrices. Lee Adama est à la fois imprégné d'un pragmatisme pessimiste lié à l'histoire des guerres ("celui qui ignore l'histoire est condamné à la revivre") et de l'actuelle culture du "Yes, we can", une vision de l'avenir qui s'exerce à l'optimisme. Son discours est à la fois rassembleur et empreint de naïveté. On doit tirer les leçons de nos fautes passées afin de ne plus les commettre à nouveau, afin de s'efforcer d'améliorer le sort de l'humanité. Mais, il oublie un paramètre essentiel : ne plus reproduire nos anciennes erreurs ne signifie pas que nous n'en commettrons pas d'autres, peut-être encore plus terribles que les précédentes.
Cela pose la question, non seulement d'un monde pacifié, mais surtout de sa pertinence. Quel serait-il ? Que signifierait-il et a-t-on la certitude qu'il serait un monde d'harmonie ? Sur ce point, les belles idées de Lee Adama se prennent un joli contre-pied. Car la seule technique envisagée est… la colonisation. Les Colonials vont prendre possession des cinq continents en se les répartissant de manière équitable, afin d'augmenter les chances de survie de l'espèce. Alors que leur est offerte l'occasion de tout repenser, l'instinct les amène à la solution la plus simple. Ils n'y réfléchissent pas à deux fois, ils n'envisagent pas d'autres options qu'une colonisation générale et complète. L'imagination est vaincue.

L'idée excellente de ce final est d'avoir imaginé faire de l'avenir des Colonials, le passé des humains. Hera Agathon, fille d'un humain et d'une cylon, devient l'Eve mitochondriale, la grand-mère de l'humanité, l'être commun à la majorité de l'espèce, dont les restes fossilisés sont retrouvés 150.000 ans plus tard en Tanzanie. Il y a donc un message au-delà de la tombe qui est transmis, un poids de l'hérédité qui est charrié au fil du temps et transmis de générations en générations. Comment imaginer que les descendants de deux peuples qui se sont livré un combat à mort pendant des siècles puissent être assez sages et assez clairvoyants pour ne pas répéter les fautes de leurs ancêtres ? Pire encore, comment peut-on croire qu'ils ne vont pas suivre très scrupuleusement leurs traces au point de revenir au point de départ de l'histoire ?




Sauvons la morale

Moore a souhaité que cette série fasse réfléchir les spectateurs et l'accent fut souvent mis sur l'aspect religieux. Les exemples sont nombreux au cours des quatre saisons, et le trait fut particulièrement forcé lors de la transformation de Baltar en une espèce de prophète intergalactique, ressemblant tellement au Christ que l'on peut se demander (pardon pour le blasphème) si Baltar, revenu dans notre passé, n'a pas un lien de parenté.
Les notions de polythéisme et de monothéisme sont présentes, et à aucun moment, un parti n'est pris pour l'une ou l'autre pratique. Il y a bien une sorte de conversion qui s'opère entre les Lords of Kobol et la notion de Dieu unique, résumée par "God is Love", qui finit par s'imposer.
L'intérêt est de montrer que, malgré un monde entièrement géré par la technique et la science, le besoin de spiritualité reste très fort et qu'il ne fait que se renforcer chaque fois que la vie est menacée. La science n'apporte pas de réponse, elle fournit des moyens, elle permet d'accroître l'efficacité d'une volonté, avec le risque que cette efficacité s'affranchisse de cette volonté. Le message est donc que la science ne peut pas être perçue comme une croyance, comme une fin en soi ou un but à poursuivre. L'autre message est que quel que soit son développement la science ne parvient pas à anéantir la foi. Celle-ci perdure.

Le combat du Bien et du Mal est l'autre grand thème de BSG. Avec des méchants bien identifiés, les Cylons, et des gentils bien identifiés, les Colonials. Là encore, il devient rapidement clair que la frontière n'existe pas, même s'il n'y a jamais de vainqueur. Les contraires peuvent se rapprocher, et par certains côtés fusionner, mais ils ne réussissent pas à s'unir pour faire un et un seul. Les humains acceptent que Cavil et ses Toasters soient libérés en échange d'une paix durable. Les deux espèces continueraient à exister l'une à côté de l'autre. La menace pourrait toujours exister, il faudrait seulement compter sur la raison pour empêcher une répétition de l'histoire. Mieux encore, en renonçant à l'extermination des Cylons, les Colonials prouvent une chose: ils admettent comme impossible de "défaire" ce qui a été fait. On ne peut pas revenir en arrière. Ce n'est que la fureur du Chief qui provoque la chute et le suicide de Cavil et l'on ne peut s'empêcher de se demander si les scénaristes ne pensaient pas que cela était mieux ainsi ? Que les humains aient finalement prévalu et vaincu les machines ? La question que l'on peut se poser en terme de scénario est de savoir si cela était le meilleur choix ? Pas sûr.

Fort de cette lente prise de conscience, les méchants et les gentils ont tendance à se ressembler (et pas seulement parce qu'ils ont forme humaine). Mais parce qu'ils partagent des principes communs, des règles communes, une culture commune. Comme quoi, pour se faire la guerre, il faut se comprendre et se connaître un minimum, il faut avoir partagé une histoire. Sur ce plan, la série évite de tomber dans le cliché de la condamnation. On en reste au niveau de la constatation. Cela dit, il faut garder présent à l'esprit de BSG fut conçue après les attentats du 11 septembre et réalisée après l'invasion en Irak en 2003.

Un regret au passage. La manière dont est traitée la politique, tant lors de la présence sur New Caprica (qui faisait déjà vu - notamment la résistance) que par la suite. Cela manque un peu de subtilité, et c'est le plus souvent expédié à la va-vite comme la tentative de prise de pouvoir dans la seconde partie de la saison 4, avec un Felix Gaeta qui a tout du mutilé revanchard, ou encore de l'intérim assuré par Lee Adama avant que Romo Lampkin devienne chef de l'Etat au détour d'un pont de décollage. On garde le sentiment que les scénaristes ont eu du mal à gérer cette dimension du récit. De même, le procès de Baltar aurait mérité un traitement plus développé, le personnage avait l'étoffe d'un martyr.

Enfin, est abordée la question du destin, collectif et individuel. Kara Thrace était bien vouée à montrer le chemin menant à la Terre, pas l'ancienne, pas celle vers laquelle on revient, celle que l'on ne connaissait pas. Hera, enfant hybride, était destinée à vivre car, de son existence dépendait la perpétuation de l'espèce. Dans la mythologie grecque, Hera est la femme de Zeus et la gardienne de la fécondité des couples. Au fond, BSG est surtout une grande galerie de portraits, avec des personnages extrêmement différents, complexes, voire compliqués, animés de tous les sentiments humains, des plus nobles au plus vils, et sujets à toutes les erreurs. Là où la série fait preuve d'une remarquable tolérance, c'est que chacun de ces personnages a sa place, chacun peut jouer son rôle et chacun possède une utilité pour la collectivité. On n'essaie de changer personne. La tentation aurait pu être grande pour une civilisation qui a réussi à se clôner sous forme de machine, d'envisager d'éliminer certains types d'individus, de se prendre réellement pour des dieux et, poussant l'expérience jusqu'au bout, de rendre des arbitrages sur la nature humaine. C'est ce que Cavil envisage un moment, mais il en est empêché.

La principale vertu de BSG est qu'elle ne donne pas de leçons, elle n'assène pas de vérités, elle n'impose aucune certitude. Malgré des défauts, elle laisse le champ à la réflexion et à la discussion.
Enfin, et ce n'est pas une mince qualité, la bande-son est absolument magnifique, ayant évolué et gagné en qualité et en intensité au fil des saisons, avec une multiplication des instruments, des genres et des thèmes.

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#27 11-02-2010 21:01:58

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

KIRK a écrit :

La principale vertu de BSG est qu'elle ne donne pas de leçons, elle n'assène pas de vérités, elle n'impose aucune certitude.

Ah bon? Tu reconnais toi-même dans ton post que l'une des conclusions du show est qu'il ne faut pas abandonner la foi, qu'elle reste plus forte que tout.

BSG est au contraire une série moralisatrice et puritaine dans la pure tradition des séries ricaines du style "petite maison à la prairie" ou "7 à la maison" et ne sert qu'à véhiculer des idées bien à droite chères à RDM.


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#28 12-02-2010 00:37:42

Warp 9
membre

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

Qu'on aime ou pas l'espect religion dans DS9. Reste qu'au Moins dans cette serie cet aspet se cantonnait a quelques episodes. Dans BSG cet aspet est omni-presant, presqu'agressant et a la limite du bourage de crane et du proselytisme.

Comme j'ai deja dis. Moore devrait lacher la sci-fi et fonder sa propre secte.....comme un certain L. Ron Hubard.

Et pour le traitement des cylons.....Disons que je m'ennuies des "toasters" de 1978.

Number-6: Dis moi Centurion. Quel est ta fonction?

Ratatata (Bruit de mitraillette et la 6 tombe par terre)

Centurion: Detruire les humains....

Bref les cylons sont cools quand ils veulent aneantir l'humanite. Pas quand ils essaient de lui ressembler.

Autre chose. Et si les coloniaux etaient arrives sur Terre en 2009 au lieu de -100 000? Ils ont pratiquement la meme technologie que nous, les memes equipements, les memes armes et les memes vetements. Ils passeraient inapercus.......  lol


"Ruiner une franchise parce qu'on en aime pas les fans c'est comme couler un navire parce qu'on en aime pas les passagers."
- Jarek Ordo/Warp 9

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#29 12-02-2010 02:59:53

yrad
admin

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

Buckaroo a écrit :

J'ai enfin visionné The Plan & je suis vraiment étonné de l'accueil critique négatif. Moi ce "bonus track" m'a vraiment plut

Contre toute attente, nous avons donc à peu près le même avis sur cet ultime opus.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#30 12-02-2010 03:07:11

yrad
admin

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

KIRK a écrit :

La principale vertu de BSG est qu'elle ne donne pas de leçons, elle n'assène pas de vérités, elle n'impose aucune certitude.

Euh, là, tu confonds avec Star Trek...

Je ne suis pas foncièrement hostile à BSG 2003, et j'adhère en partie à ta belle analyse, KIRK. wink

Cela dit, j'exprime de nombreuses réserves envers cette série. Et justement, l'une des choses que je lui reproche le plus, c'est de donner des leçons, d'asséner des vérités, d'imposer des certitudes !
Alors bien sûr, BSG 2003 le fait incomparablement plus subtilement (et avec bien plus de maturité) que les insupportables Little House On The Prairie (La petite maison dans la prairie) et Touched By An Angel (Les anges du bonheur)... car RDM est un auteur-producteur très brillant et la forme de sa série est à l'avenant.
Mais il n'en demeure pas moins que BSG 2003 constitue elle aussi un pénible moteur de la bonne conscience américaine. C'est probablement ce que dvmy appelle "des idées bien à droite" (même si je ne formulerais pas les choses ainsi car je ne souscris pas vraiment à cette dichotomie droite/gauche).

Pire encore, BSG 2003 a osé faire sortir la foi du strict cadre de la subjectivité pour imposer l'existence & l'intervention divine objective (les Heads Characters, le "corps glorieux" de Kara Thrace...). Accentuant davantage encore que chez le mormon Glen A. Larson (en 1978) la transposition cosmique de la quête biblique d'Eretz Israel, la Terre promise par Dieu à la descendance d'Abraham, d'Isaac, et de Jacob.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#31 12-02-2010 14:15:20

tamata
✞ vétéran ✞

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

J'ai aimé les deux premières saisons. Cette histoire d'humanité presque anéantie, exterminée par les machines qu'elle a créé. Cette fuite dans l'urgence suivie d'une traque infernale. La peur omniprésente faisant ressortir chez chacun ce qu'il est vraiment. Le tout avec un rythme d'enfer et une crudité dans les propos qui souvent choque. Elle avait du punch cette série. Puis, il y a cette recherche d'une Terre promise, cet enfant hybride et ces Cylons qui gambergent plutôt que de poursuivre leur but premier. Arrive également l'élément religieux avec des croyances qui n'appartiennent qu'à ceux qui y croient mais qui sont imposées à tous, ces visions de Roslyn et toute l'influence que celà a sur l'histoire. La fuite et la traque deviennent une fable religieuse, imposée bien sûr!

Bref, une série bien excitante au début mais qui m'est devenu de plus en plus indigeste à partir de la saison 3. 

Question de croyances, question de conviction sans doute.


Tamata signifie : "celui qui ne renonce jamais" en polynésien.

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#32 12-02-2010 17:45:45

Buckaroo
Gotta Light ?

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

Excellente analyse Kirk, je te rejoins sur plusieurs points sauf sur Baltar. Ce qui fait de lui un véritable Anti Christ, c'est qu'il ne cède jamais aux schèmas du parcours christique.. Il n'est jamais l'agneau que l'on sacrifie pour expier nos "fautes". Subversif d'un bout à l'autre. Dernier pied de nez à la religion bygame des Mormons, Baltar préfére à la fin rester avec Caprica 6, que convoler en juste notes avec ses apôtres ( tous des filles & quelques métrosexuels wink )


Je suis un incroyant & même si il y  avait réellement un Dieu, je m'en foutrais royalement. Jamais je ne me suis senti agresser par un quelconque message pro-religieux à travers le Dieu Cylon, pas plus que je me suis senti agresser par le monolithe noir de 2001. C'est dans le même genre d'idée. Si cela vous enchante , vous pouvez mettre Dieu dessus ça ne change rien à rien.

Bien au contraire,  BSG2003 est profondément paganiste, c'est une déclaration d'amour envers le genre humain.." On mérite de survivre" non pas parce que l'on croit en Dieu, mais parce qu'on s'est battus pour ça. Pour moi le Dieu Cylon, c'est la vie tout simplement: mystérieuse et insaisisable, qui trouve toujours un moyen d'échappper à la mort et l'oblitération totale. La mort est aussi un thème majeur de BSG2003. Ses questionments  et ses mystères sont omniprésents dans chaque épisode.

" Es tu vivant ? " C'est d'ailleurs la première question que l'on nous pose d'entrée dans la Minisérie. & c'est incroyable combien on peut répondre par l'affirmatif au final : "Oui je suis vivant!".. Je n'avais envie que d'une chose à la fin de Daybreak, sortir dehors respirer un bol d'air comme jamais je n'en avais respirer de ma vie et serrer très fort  mes enfants dans mes bras, dire à ma famille que je les aimais.. La vie quoi, malgré toutes ses forces de mort & d'imcompréhensions qui nous entoure.

C'est ça BSG2003, l'affirmation du genre humain & non d'un Dieu quelconque.

Yrad a écrit :

Mais il n'en demeure pas moins que BSG 2003 constitue elle aussi un pénible moteur de la bonne conscience américaine.

.. Ou plutôt de la mauvaise conscience Américaine? .. je ne comprend pas ce reproche ethno-centré.. Dois t'on reprocher à un film chinois de parler des chinois ou un film français de parler des français ( on se ferait bien chier au passage).


TrekCoreSig_Picard.jpg

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#33 12-02-2010 20:07:03

KIRK
R.I.P Star Trek

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

Le personnage de Baltar est si intéressant en lui même que l'on pourrait créer une série autour de ses interrogations, de ses contradictions, de ses choix ou non choix, des conséquences de ses actes ainsi que de ses visions.  Le choix de confier à ce personnage le destin de l'humanité est ma fois d'une logique froide et implacable. A lui seul il est un condensé de l'espèce humaine dans ce qu'elle peut avoir de meilleur et de pire, il est un miroir de nous même et cela nous gêne, nous cherchons sans cesse à nous détourner de lui emprunt que nous sommes de dégoûts. Tout comme lui nous oscillons entre l'ombre et la lumière, entre le courage et la lâcheté, entre acceptation et refus, entre croyances véritables et faux semblants, entre instincts primaires et humanité. Oui, seul Baltar pouvait sauver une humanité en totale déliquescence.

Assimiler cet homme au Christ était' il si incongru que cela ? je ne le pense pas car le Christ était un homme avant toute chose qui retourne parmi les siens et se sacrifie pour eux et c'est là ou les chemins divergent entre ses deux hommes : l'un se sacrifie et l'autre pas. La ressemblance avec un homme ayant (potentiellement) existé ne serait que fortuite et se limiterait aux seuls traits physiques. Buckaroo, l'expression " antichrist  " ne peut aucunement s'appliquer à Baltar car la définition exacte est : << Ennemi du Christ qui, d'après l'Apocalypse, viendra peu avant la fin du monde pour prêcher et établir une religion hostile au Christ >>; Baltar a beaucoup de défauts mais pas celui d'être le représentant du démon sur terre... c'est un manipulateur sans scrupule, un faux prophète qui cherche avant toute chose et en permanence à sauver sa peau ou à tirer profit d'une situation comme le ferait n'importe quel homme.
Tous ceux qui ont vu en lui la réincarnation du Christ se sont laissés berner par ses discours subversifs, sirupeux et trompeurs mais quand on est au bord du gouffre on se raccroche au premier espoir venu même si ce dernier est un miroir aux alouettes...

Du début jusqu'à la fin de BSG Baltar ne cesse de nous apâter pour mieux nous tromper , de nous conduire en erreur, de nous forcer à réfléchir sur ce que nous sommes véritablement, nous et notre soi disant civilisation éclairée , une civilisation incapable de trouver un terrain d'entente alors qu'elle est au bord du chaos, de l'extinction , une civilisation engluée dans ses certitudes, ses croyances envers un panthéon qui n'existe pas et qui n'est que fumée. Baltar nous met devant nos propres contradictions et c'est ce que voulait avant toute chose Moore : nous faire réfléchir. Oui réfléchir et apprendre à aller au-delà de nos trop nombreux préjugés qu'ils soient religieux et/ou scientifiques. C'est avant toute chose l'homme qui détermine ce qu'il veut faire "d'instruments" comme le religieux et le scientifique et non le contraire.

dvmy, une phrase sortie de son contexte est facilement mal interprétée et c'est ce que tu fais. Voici ce que je dis :

* Malgré un monde entièrement géré par la technique et la science, le besoin de spiritualité reste très fort et restera très fort. Je parle ici de spiritualité et non de religion.

* La science n'apporte pas de réponse, elle fournit des moyens à de possibles réponses mais la science peut aussi très rapidement se transformer en dogme à l'instar de la religion.

* Oui, la science ne parvient pas à anéantir la foi. Celle-ci perdure depuis l'aube de l'humanité et notre 21ème siècle nage en plein dedans mais une foi nauséabonde, intégriste et remplie de haine envers l'autre. La véritable foi est en l'homme.

Je pense ( très humblement ) que ceux qui croient que BSG est une glorification du religieux se trompent lourdement car c'est avant toute chose l'homme qui y est glorifié, l'homme dans toute sa dimension et ses défauts et seul Cavil , décidé à rester une machine, s'entête ,encore, à croire à l'existence d'un Dieu et tel un fanatique cherche à anéantir l'humanité.

http://www.freegaia.com/smileys/aliense ? lien16.gif

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#34 12-02-2010 21:35:57

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

justement : qu'il s'agisse de ds9 ou de bsg on ne parle JAMAIS de spiritualité mais TOUJOURS de religion! Je ne suis par conséquent pas du tout d'accord avec ton analyse sur ce point précis.


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#35 13-02-2010 01:22:47

matou
modérateur

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

BSG parle avec des accents subjectifs.
Et il ne fait pas que parler de l'homme mais aussi parler de l'homme d'une certaine manière, de le montrer d'une certaine manière.
Et ça je ne lui reproche pas, j'aime bien que un auteur expose ces idées.
Mais je ne les partage pas.
Et oui, pour bq, elles sont proches d'une tradition anar de droite US
(oui moi je crois à cela, pour avoir bq lu et entendu là dessus).

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#36 13-02-2010 09:28:40

yrad
admin

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

KIRK a écrit :

Le personnage de Baltar est si intéressant en lui même que l'on pourrait créer une série autour de ses interrogations, de ses contradictions, de ses choix ou non choix, des conséquences de ses actes ainsi que de ses visions.  Le choix de confier à ce personnage le destin de l'humanité est ma fois d'une logique froide et implacable. A lui seul il est un condensé de l'espèce humaine dans ce qu'elle peut avoir de meilleur et de pire, il est un miroir de nous même et cela nous gêne, nous cherchons sans cesse à nous détourner de lui emprunt que nous sommes de dégoûts. Tout comme lui nous oscillons entre l'ombre et la lumière, entre le courage et la lâcheté, entre acceptation et refus, entre croyances véritables et faux semblants, entre instincts primaires et humanité. Oui, seul Baltar pouvait sauver une humanité en totale déliquescence.

Le personnage de Baltar est l'une des plus grandes réussites de BSG 2003. Mais non parce qu'il pouvait sauver une humanité en totale déliquescence, mais parce qu'il cristallisait à lui tout seul cette déliquescence ! S'il n'avait pas été aussi jouisseur et aussi autocentré, jamais les douze colonies de Kobol n'auraient été exterminées.
Baltar est un personnage ultra-imparfait, faillible, vulnérable, égocentrique à l'extrême, amoral car conditionnant la morale à ses seuls besoins et à ses autosuggestions, parfois touchant et attachant, assurément très complexe. Ce qui fait de Baltar un des plus beaux spécimens d'antihéros de la SF audiovisuelle, presque du niveau de Londo Mollari dans Babylon 5. Mais à la différence de Londo Mollari, il n'y a strictement rien à attendre ou espérer de Baltar (je parle de l'homme pas du Head Character).

KIRK a écrit :

Assimiler cet homme au Christ était' il si incongru que cela ? je ne le pense pas car le Christ était un homme avant toute chose qui retourne parmi les siens et se sacrifie pour eux et c'est là ou les chemins divergent entre ses deux hommes : l'un se sacrifie et l'autre pas. La ressemblance avec un homme ayant (potentiellement) existé ne serait que fortuite et se limiterait aux seuls traits physiques. Buckaroo, l'expression " antichrist  " ne peut aucunement s'appliquer à Baltar car la définition exacte est : << Ennemi du Christ qui, d'après l'Apocalypse, viendra peu avant la fin du monde pour prêcher et établir une religion hostile au Christ >>; Baltar a beaucoup de défauts mais pas celui d'être le représentant du démon sur terre... c'est un manipulateur sans scrupule, un faux prophète qui cherche avant toute chose et en permanence à sauver sa peau ou à tirer profit d'une situation comme le ferait n'importe quel homme.
Tous ceux qui ont vu en lui la réincarnation du Christ se sont laissés berner par ses discours subversifs, sirupeux et trompeurs mais quand on est au bord du gouffre on se raccroche au premier espoir venu même si ce dernier est un miroir aux alouettes...

Rapprocher Baltar de J-C est très abusif. Leur similitudes se limitent juste au look (brun crasseux, cheveux longs, barbe de trois jours...). lol
Le sacrifice est ce qui caractérise historiquement le plus J-C, qu'on le prenne pour un homme ou pour Dieu. C'est sa Passion qui a assuré au Christianisme son essor théologique et culturel.
Dès lors que Baltar ne partage pas cette caractéristique avec J-C, aucune comparaison ne peut être faite.
De la même manière, la rapprochement entre Baltar et l'Antéchrist est infondée, car l'Antéchrist se définit par opposition au Christ. Or il n'y a aucun J-C dans l'Histoire des douze colonies de Kobol.

KIRK a écrit :

Du début jusqu'à la fin de BSG Baltar ne cesse de nous apâter pour mieux nous tromper , de nous conduire en erreur, de nous forcer à réfléchir sur ce que nous sommes véritablement, nous et notre soi disant civilisation éclairée , une civilisation incapable de trouver un terrain d'entente alors qu'elle est au bord du chaos, de l'extinction , une civilisation engluée dans ses certitudes, ses croyances envers un panthéon qui n'existe pas et qui n'est que fumée. Baltar nous met devant nos propres contradictions et c'est ce que voulait avant toute chose Moore : nous faire réfléchir. Oui réfléchir et apprendre à aller au-delà de nos trop nombreux préjugés qu'ils soient religieux et/ou scientifiques. C'est avant toute chose l'homme qui détermine ce qu'il veut faire "d'instruments" comme le religieux et le scientifique et non le contraire.

Je suis entièrement d'accord avec ta dernière phrase.
Pour autant, je ne suis pas du tout convaincu que Baltar nous force à réfléchir et nous apporte un quelconque éclairage sur notre civilisation. RDM s'est beaucoup amusé avec la typo très contradictoire de Baltar, et il l'a lui-même avoué.
C'est surtout le spectateur idolâtre de BSG 2003 qui a voulu voir chez cet antihéros magnifique des empires de profondeur et d'enseignement... qu'il est pourtant fort loin d'avoir.

KIRK a écrit :

* Malgré un monde entièrement géré par la technique et la science, le besoin de spiritualité reste très fort et restera très fort. Je parle ici de spiritualité et non de religion.
* La science n'apporte pas de réponse, elle fournit des moyens à de possibles réponses mais la science peut aussi très rapidement se transformer en dogme à l'instar de la religion.
* Oui, la science ne parvient pas à anéantir la foi. Celle-ci perdure depuis l'aube de l'humanité et notre 21ème siècle nage en plein dedans mais une foi nauséabonde, intégriste et remplie de haine envers l'autre. La véritable foi est en l'homme.

Je souscris à tout ça. Mais ces considérations sont bien mieux illustrées par Star Trek que par BSG 2003 !

KIRK a écrit :

Je pense ( très humblement ) que ceux qui croient que BSG est une glorification du religieux se trompent lourdement car c'est avant toute chose l'homme qui y est glorifié, l'homme dans toute sa dimension et ses défauts et seul Cavil , décidé à rester une machine, s'entête ,encore, à croire à l'existence d'un Dieu et tel un fanatique cherche à anéantir l'humanité.

Dès la troisième saison, BSG 2003 a sombré dans un mysticisme extrêmement nébuleux qui a considérablement nui au réalisme pragmatique qui se dégageait des deux premières saisons de la série.
Que les derniers rescapés du genre humain se refugient dans la foi et dans la religion est (malheureusement) tout à fait réaliste, et je ne critique absolument pas cette initiative de BSG.
Ce que je déplore en revanche, c'est que BSG 2003 ait progressivement quitté le terrain de la seule sociologie religieuse (en lui-même intéressant) pour accorder au mysticisme une dimension tangible et objective. Sans l'intervention des messagers divins, jamais les humains et les Cylons n'auraient fait la paix, et jamais les rescapés de Kobol n'auraient atteint leur Terre promise.

BSG 2003 ne glorifie donc pas l'homme en lui-même. Au contraire, BSG 2003 suggère que l'homme, non pas seulement sans religion ou sans foi, mais carrément sans dieu(x) n'avait aucune chance de survie !
Si encore BSG 2003 s'était contentée de montrer que sans religion, sans spiritualité, l'homme était perdu, elle aurait confirmé une réalité statistique, aussi bien historique que psychologique.
Mais BSG 2003 a osé montré que l'homme était perdu sans divinité ! Et que dans une large mesure, l'homme et sa création (les Cylons) n'étaient que des instruments, des marionnettes, entre les mains de(s) dieu(x). C'est digne du jansénisme.
Et cela rappelle beaucoup la relation entre les Bajorans et les Prophets dans ST DS9. A la différence près que ST DS9 a toujours laissé la possibilité d'une double lecture (même dans sa pénible septième saison).

Quant au Cylon n°1, Cavil, la survivance de sa motivation à détruire l'humanité ne résulte pas de sa foi en un dieu unique, mais de sa rancune envers les humains pour l'avoir créé à leur image, c'est à dire limité.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#37 13-02-2010 09:38:30

yrad
admin

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

Buckaroo a écrit :

Excellente analyse Kirk, je te rejoins sur plusieurs points sauf sur Baltar. Ce qui fait de lui un véritable Anti Christ, c'est qu'il ne cède jamais aux schèmas du parcours christique.. Il n'est jamais l'agneau que l'on sacrifie pour expier nos "fautes". Subversif d'un bout à l'autre. Dernier pied de nez à la religion bygame des Mormons, Baltar préfére à la fin rester avec Caprica 6, que convoler en juste notes avec ses apôtres ( tous des filles & quelques métrosexuels wink )

Il ne suffit pas de ne jamais vérifier les schémas du parcours christique pour être un Antéchrist. La grande majorité des humains n'ont rien de commun avec le Christ, et cela n'en fait pas des Antéchrists pour autant.

Buckaroo a écrit :

Bien au contraire,  BSG2003 est profondément paganiste, c'est une déclaration d'amour envers le genre humain.." On mérite de survivre" non pas parce que l'on croit en Dieu, mais parce qu'on s'est battus pour ça.

Le paganisme peut être aussi puissamment religieux que le monothéisme !
Et dans BSG 2003, on "mérite" de survivre parce que Dieu ou les dieux en ont décidé ainsi. C'est très commode.

Buckaroo a écrit :

" Es tu vivant ? " C'est d'ailleurs la première question que l'on nous pose d'entrée dans la Minisérie. & c'est incroyable combien on peut répondre par l'affirmatif au final : "Oui je suis vivant!".. Je n'avais envie que d'une chose à la fin de Daybreak, sortir dehors respirer un bol d'air comme jamais je n'en avais respirer de ma vie et serrer très fort  mes enfants dans mes bras, dire à ma famille que je les aimais.. La vie quoi, malgré toutes ses forces de mort & d'imcompréhensions qui nous entoure.

C'est exactement la même chose dans n'importe quelle production Hollywoodienne consensuelle où les héros survivent à la fin.

Buckaroo a écrit :

C'est ça BSG2003, l'affirmation du genre humain & non d'un Dieu quelconque.

BSG 2003, c'est l'affirmation de l'impuissance de l'homme sans dieu (peu importe qu'il se décline au singulier ou au pluriel, avec ou sans majuscule). Voir cette série jusqu'au bout m'a vraiment donné l'impression de lire la version SF de la Torah.

Buckaroo a écrit :
Yrad a écrit :

Mais il n'en demeure pas moins que BSG 2003 constitue elle aussi un pénible moteur de la bonne conscience américaine.

.. Ou plutôt de la mauvaise conscience Américaine? ..

La mauvaise conscience que l'on tente de guérir par le cinéma ou les séries TV devient un moteur de bonne conscience.

Buckaroo a écrit :

je ne comprend pas ce reproche ethno-centré.. Dois t'on reprocher à un film chinois de parler des chinois ou un film français de parler des français ( on se ferait bien chier au passage).

Je ne reproche pas à un film américain prenant place dans l'Amérique d'aujourd'hui de parler des Américains.
En revanche, je reproche à une série américaine prenant place il y a 150 000 ans et à des millions d'années lumières de la Terre de dépeindre une humanité en tout point conforme (ou presque) à l'Amérique d'aujourd'hui : de la langue anglaise à la nature des institutions, de la forme des cités aux technologies utilisées, des schémas de pensée aux référents culturels...
Mais malin comme il est, RDM a trouvé le meilleur des "alibis" : la palingénésie ! Comme c'est pratique... roll


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#38 13-02-2010 09:41:40

yrad
admin

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

matou a écrit :

BSG parle avec des accents subjectifs.

Si BSG 2003 en était restée sur le seul terrain subjectif, elle aurait été bien moins critiquable.

matou a écrit :

Et il ne fait pas que parler de l'homme mais aussi parler de l'homme d'une certaine manière, de le montrer d'une certaine manière.
Et ça je ne lui reproche pas, j'aime bien que un auteur expose ces idées.
Mais je ne les partage pas.

C'est aussi ma position. Lorsqu'un auteur assume et expose ses opinions, ça donne une œuvre d'auteur et/ou une œuvre à thèse, et c'est en soi plutôt une bonne chose. Et ce que l'on adhère ou pas idéologiquement à celle-ci...

matou a écrit :

Et oui, pour bq, elles sont proches d'une tradition anar de droite US
(oui moi je crois à cela, pour avoir bq lu et entendu là dessus).

Je pense aussi que RDM est "de droite", assez proche de la famille libertarian ("anars de droite" US), et ayant en outre un rapport très étasunien à la religion (qu'elle soit chrétienne ou non).

Mais je ne suis pas convaincu que BSG 2003 soit une construction politique aussi maîtrisée qu'on pourrait le croire. Car on trouve dans cette série pêle-mêle des tendances libertariannes, fascisantes, bigotes, illuministes, théosophiques, gauchisantes, écologistes, absolutistes, ultralibérales... Tout y passe (ou presque), et ce n'est pas forcément très consistant.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
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#39 13-02-2010 09:43:24

yrad
admin

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

tamata a écrit :

J'ai aimé les deux premières saisons. Cette histoire d'humanité presque anéantie, exterminée par les machines qu'elle a créé. Cette fuite dans l'urgence suivie d'une traque infernale. La peur omniprésente faisant ressortir chez chacun ce qu'il est vraiment. Le tout avec un rythme d'enfer et une crudité dans les propos qui souvent choque. Elle avait du punch cette série. Puis, il y a cette recherche d'une Terre promise, cet enfant hybride et ces Cylons qui gambergent plutôt que de poursuivre leur but premier. Arrive également l'élément religieux avec des croyances qui n'appartiennent qu'à ceux qui y croient mais qui sont imposées à tous, ces visions de Roslyn et toute l'influence que celà a sur l'histoire. La fuite et la traque deviennent une fable religieuse, imposée bien sûr!
Bref, une série bien excitante au début mais qui m'est devenu de plus en plus indigeste à partir de la saison 3. 
Question de croyances, question de conviction sans doute.

Je partage en tout point ton sentiment, tamata. wink


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
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#40 13-02-2010 15:46:07

Warp 9
membre

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

On en deux alors mon cher Monsieur "Y".....


"Ruiner une franchise parce qu'on en aime pas les fans c'est comme couler un navire parce qu'on en aime pas les passagers."
- Jarek Ordo/Warp 9

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#41 14-02-2010 19:05:44

KIRK
R.I.P Star Trek

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

dvmy a écrit :

justement : qu'il s'agisse de ds9 ou de bsg on ne parle JAMAIS de spiritualité mais TOUJOURS de religion! Je ne suis par conséquent pas du tout d'accord avec ton analyse sur ce point précis.

BSG fait sans cesse appel à la spiritualité et particulièrement dans l'ultime saison ou les personnages et les évènements se révèlent. Tentons de donner une définition de la spiritualité, je dis bien une et non la définition et ceci a son importance. 
 
Pour ma part, la spiritualité est premièrement une attitude, un état d'esprit, une ouverture permanente sur les autres et le monde. Un état d'être qui se ne repose pas sur des idées préconçues, des dogmes sclérosants mais qui tends toujours vers la découverte de l'inconnu, découverte de soi, des autres et de l'univers.
 
La spiritualité est un état d'être qui ne peut être enfermé, endoctriné ou cloîtré dans un temple. La spiritualité est comme la vérité, elle est insaisissable pour l'ego humain. Comme le dit ce proverbe chinois « La vérité demeure non manifestée. Si tu appelle cela la vérité, elle n'est déjà plus là ». La spiritualité c'est cela, aucune religion organisée autour d'un dogme, d'une hiérarchie sacerdotale qui détiendrait un secret divin, ne peut être spirituelle dans le sens où je l'entends. Mais là encore je ne veux pas édicter de dogme, alors chacun fera comme il le ressent. C'est cela aussi la spiritualité, un réservoir intuitif contenant tout et ouvert à tous.
 
Tout est spiritualité dans le monde, de l'artiste qui transcende son art pour en atteindre la quintessence, à l'ouvrier qui s'accomplit dans son travail, en passant par la mère qui donne le sein à son enfant ou le baiser furtif de l'adolescent à sa première compagne. La spiritualité, c'est la vie, c'est cette partie de nos vies qui nous porte, que nous vivons pleinement dans l'ici et maintenant en un éternel présent. Ces moments où on se sent complet, où nous n'avons besoin de rien d'autre, que d'être là et de vivre dans l'amour de tout et de tous.
 
La spiritualité c'est aussi la profonde connaissance de soi, celle du mystique et du philosophe, mais aussi celle du scientifique ou plus simplement de vous et moi qui tentons de donner un sens à nos vies. La connaissance de soi est une des quêtes, si ce n'est la quête la plus passionnante que l'on puisse entreprendre, car elle nous plonge en nous même, en un lieu que l'on ignore et où germe des traumatismes mais aussi tant d'espoir. La spiritualité c'est la connaissance de soi par la recherche personnelle de chaque instant, une attention permanente à soi, ses pensées, ses actes et surtout leur compréhension qui déclenchera en nous l'évolution vers la sagesse, la sérénité et l'amour inconditionnel.

 
La quête spirituelle naît de la confrontation de chacun d'entre nous à l'énigme de l'existence. La religion dit à tous ce qu'il faut croire et ce qu'il faut faire, la spiritualité est un chemin où l'on s'engage seul, sans connaître le terme du voyage. Les deux ne sont pas incompatibles et les grandes religions ont développé en leur sein divers courants spirituels, offerts par des maîtres de vie, des sages et des mystiques.

Deux exemples parmi bien d'autres dans BSG :

Le cas de Kara Thrace
 
Kara est un personnage emblématique sur ce point précis qu'est la spiritualité. Que nous montre t'elle d'elle ? un pilote tête brûlée qui ignore trop quoi faire de son existence et qui fonce tête baissée dans le danger pour se sentir exister, vivre, il n'y a que dans son viper qu'elle ressente quelque émotion. Elle est en perpétuelle questionnement et ce questionnement ira crescendo lors de son retour inexpliqué après deux mois d'absence au sein du Galactica. On nous parle d'ange exterminateur, de destinée et pourquoi parler de destinée serait dire un gros mot ? L'ont peu tout à fait parler de destinée sans pour autant tomber dans le religieux primaire. Par ses actes, chacun se construit sa propre destinée au quotidien bien que par conviction personnelle je pense que quoi que l'on fasse ou que l'on décide il existe des " passages obligés " vous incitant à changer de voie ou à continuer sur la même. La recherche de la flèche d'Apollon et du chemin vers la Terre sont ses " passages obligés " pour comprendre et accepter ce qu'elle est vraiment. De l'horreur d'être confrontée à sa propre mort elle prend conscience que sa quête intérieure est terminée. Sa dernière apparition au côté de Lee Adama sur  Terre est magnifique ; son visage et sa voix sont enfin débarrassés de toute tension, de toute interrogation, l'évidence est là : son cycle spirituel est bouclé. N'est ce pas là un des fondamentaux de la spiritualité : accepter ce que l'on est comme homme et mieux avancer avec les autres ou mieux leur permettre d'avancer ?

Le cas des cylons révélés

Mettons nous un instant à la place du colonel Tigh, de Helen Tigh, de Galen Tyrol, de Tory et de Anders ? quel bouleversement intérieur et spirituel d'apprendre que vous faites partie de la race que vous cherchez à exterminer depuis des mois... L'évolution et le questionnement intellectuel, psychologique, moral et spirituel est particulièrement intéressant au fil des épisodes. Certains à l'instar de Tory et de Helen se dévoilent et assument totalement alors que les autres sont tiraillés entre leur deux identités, entre trahison et allégeance envers les coloniaux. Quel cheminement interne ont' du t'ils effectuer depuis leur révélation jusqu'au dernier épisode de la série... On ne parle pas de foi ici mais de quête personnelle, d'acceptation de soi , du poids du regard de l'autre. Nous parlons bien de l'homme et non de religion.

http://www.citysmiley.com/smileys/sf/robot5.gif

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#42 18-11-2010 17:45:51

Buckaroo
Gotta Light ?

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

Warp 9 a écrit :

La différance entre DS9 et BSG est justement le fait que dans L'"Espace Profond 9" l'aspet religieux avec les prophètes et tout n'est présant que dans quelques épisodes, alors que dans l"Étoile de Bataille Galactica" le théisme devient vite le moteur de l'intrigue.

Bref les prophètes sont faciles à mettre de côté s'ils ne nous plaisent pas. Le prosélytisme de Moore lui on y échappe pas.

Echappe t'on au concept du monothéïsme, de Dieu en général  quand tu lis " Antichrist"  de Nietzsche , écoute Redemption song de Bob Marley ?

Font ils pour autant du prosélytisme ?.. Il ne faut pas oublier  ou se situe les vraies racines de la mythologie BSG : Le mormonisme de son créateur Glen A .Larson.

Je ne sais ou se situe réellement les croyances de RDM.. Mais quand je vois le dernier épisode " Daybreak" , je partage complétement sa foi en l'homme.. Que notre salut  n'est peut être pas dans la technologie et l'espace, mais peut être tout simplement à nos pieds, et dans la vie que nous propageons. .. Dieu dans tout ça?  C'est juste une idée en l'air.. Comme l'astronaute Taylor  de La Planète des Singes, on peut se poser la question, dans ce vaste univers ,  N' y  a t'il pas quelque chose de  plus intelligent  que l'homme. ..


TrekCoreSig_Picard.jpg

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#43 18-11-2010 19:23:20

tamata
✞ vétéran ✞

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

buckaroo a écrit :

Je ne sais ou se situe réellement les croyances de RDM.. Mais quand je vois le dernier épisode " Daybreak" , je partage complétement sa foi en l'homme.. Que notre salut  n'est peut être pas dans la technologie et l'espace, mais peut être tout simplement à nos pieds, et dans la vie que nous propageons.

Mouais!  Pas convaincu.  La scène finale, c'est tout de même Baltar et Number Six qui constatent que l'histoire se répète. Alors, ça me donne plutôt l'impression que Moore persiste à croire que l'homme seul, est une créature qui va irrémédiablement à sa perte sans la quête de Dieu.

Buckaroo a écrit :

Dieu dans tout ça?  C'est juste une idée en l'air..

Une idée en l'air !?  C'est pour ça que ça devient le but de la série et que non seulement les humains mais aussi les Cylons, courent comme des fous après Dieu.
Pour Moore, même les machines ne peuvent se passer de Dieu.  C'est dégoulinant de fanatisme et limite de l'endoctrinement avec ce type.
Et surtout, on voit bien qu'il se sent obligé de mêler Dieu à tout, absolument à tout.


Tamata signifie : "celui qui ne renonce jamais" en polynésien.

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#44 18-11-2010 19:33:10

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

Moi je mêle dieu à mon p.q


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#45 18-11-2010 21:16:31

KIRK
R.I.P Star Trek

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

Je crois que vous vous trompez sur le message délivré par BSG. Là ou vous croyez qu'elle enscence Dieu, elle ne fait au contraire que le dénoncer tout au long des saisons. Les cylons expérimentent les sentiments et les croyances humaines pour mieux exterminer ces derniers et leur faire comprendre qu'ils sont seuls dans ce putain d'univers glacé. Dans la première saison, la numéro 8 { celle qui est dans la tête de Baltar} expérimente sa prétendue foi pour mieux le manipuler et arriver à ses fins : lui faire croire que dieu a un dessein pour lui , tout comme la numéro 6 { Valérii } expérimente l'amour avec Agathon et tout comme Leoben expérimente le mensonge avec Starbuck. Nous sommes dans l'interprétation permanente. Non seulement BSG dénonce sans arrêt ces colonies obnubilées par leurs polythéisme mais elle dénonce aussi la soi disant existence d'un dieu unique qui n'a rien fait pour sauver la race humaine. Ce n'est pas un dieu qui les manipule mais des machines cylons cyniques qui utilisent pour leurs propres profits les croyances humaines  quitte à croire eux même en un dieu pour arriver plus vite à leurs fins pour mieux le bruler à la fin !

C'est l'homme qui est au centre de BSG et non dieu ou des dieux smile

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#46 18-11-2010 21:58:32

Warp 9
membre

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

C'est pour ça que ça devient le but de la série et que non seulement les humains mais aussi les Cylons, courent comme des fous après Dieu.
Pour Moore, même les machines ne peuvent se passer de Dieu.  C'est dégoulinant de fanatisme et limite de l'endoctrinement avec ce type.

Ne pas oublier que dans BSG2002 ce que les machines lancent contre l'humanité est rien de moins qu'une Guerre Sainte. C'est pas juste de l'endoctrinement c'est de l'abrutissement. C'est tout juste si les Cylons (surtout les "humanoides") n'ont pas batis de temples ou d'église comme les robots de Futurama. lol


"Ruiner une franchise parce qu'on en aime pas les fans c'est comme couler un navire parce qu'on en aime pas les passagers."
- Jarek Ordo/Warp 9

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#47 18-11-2010 22:05:29

KIRK
R.I.P Star Trek

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

Warp9 a écrit :

Ne pas oublier que dans BSG2002 ce que les machines lancent contre l'humanité est rien de moins qu'une Guerre Sainte. C'est pas juste de l'endoctrinement c'est de l'abrutissement.

Pas du tout. Les humains ont crées les cylons pour leur propre plaisir et ces machines se sont retournées contre leur créateur : des hommes. Les cylons sont des enfants qui se révoltent contre leurs parents. Qu'est' il de plus humain que le bon vieux syndrome d'Oedipe ?

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#48 18-11-2010 22:41:18

tamata
✞ vétéran ✞

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

Je ne parviens pas à voir les choses ainsi.  Au départ, nous avons bien des humains qui fuient et les Cylons qui veulent les exterminer. Mais à partir de la saison 3 surtout, les humains s'en remettent de plus en plus à Dieu pour trouver des forces morales et une solution à leur situation désespérée.
Parallèlement, les expériences cylonnes que tu cites, je les vois d'abord comme une tentative des Cylons d'exploiter ce qu'ils considère comme des faiblesses humaines.
Ce qui est intelligent de leur part et donne l'impression dans un premier temps qu'ils veulent dénoncer ces croyances humaines. Le hic, c'est que ça déraille après. Les Cylons plutôt que de fustiger les croyances humaines, se mettent eux-même à y croire. Si bien que exterminer l'Humanité n'est plus le but de certain d'entre eux.
Bref, quoi qu'il se passe, Dieu revient toujours au centre.
C'est l'effet D. Moore.


Tamata signifie : "celui qui ne renonce jamais" en polynésien.

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#49 19-11-2010 03:05:55

Warp 9
membre

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

Aussi tôt que la première saison dès que No6 dit "Et si Dieu avait décidé de donner une conscience supérieure aux cylons?" j'ai levé le sourci en pensant "What the fuck!?".


"Ruiner une franchise parce qu'on en aime pas les fans c'est comme couler un navire parce qu'on en aime pas les passagers."
- Jarek Ordo/Warp 9

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#50 19-11-2010 15:26:04

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Battlestar Galactica 2003 & ses spin-off... relançons les analyses !

C'est bien pour ça que je n'aime pas RDM et son double language, car il fait l'apologie de la religion en donnant l'impression de faire le contraire, et il y en a plein qui tombent dans le panneau.


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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