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#76 01-09-2009 08:01:50

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

Buckaroo a écrit :

Je ne  crois pas qu'on devrait  comparer l'incomparable. BSG 2003 est conçut comme un drame. Enterprise comme une série d'action et d'aventure.
Donc si puérilité dans BSG2003 , il y a . :

ST ENT fut avant tout du Star Trek, c'est à dire une combinaison parfaitement équilibrée de philosophie, de psychologie, de politique, de morale, d'action, d'aventure, et d'humour. Mais elle fut en plus une étude contextuelle chargée d'expliquer comment l'univers de Star Trek a vu le jour, tout en faisant le lien entre l'homme d'aujourd'hui et celui de ST TOS. Et c'est pourquoi l'accent y a été un peu moins porté sur la philosophie que dans les autres déclinaisons de la franchise (expliquant aussi le rejet de certains trekkers). Mais c'est oublier un peu vite qu'il était impératif de dépeindre une humanité différente, qui n'avait pas encore été confrontée aux expériences futures.

BSG 2003 fut également conçue comme une série d'action et d'aventure, mais avec beaucoup de prétentions introspectives et même dramaturgiques (ce qui n'est pas en soi critiquable).
Le hic avec BSG, c'est que son goût immodéré pour la névrose infantilise considérablement sa psychologie, et que ses transpositions outrancières révèlent une lecture plutôt simplisme des mécanismes sociaux et causaux.
Ce sont essentiellement ces deux points qui me conduisent à penser que BSG 2003 est une série faussement adulte. Politiquement, elle m'apparaît même parfois plus puérile que BSG 1978 !
Mais la forme de BSG 2003 est tellement flatteuse que presque personne ne perçoit les faiblesses de son fond.
Dans une large mesure, BSG représente le triomphe absolu de la forme, de l'art et de la manière... au point que le fond apparaît presque sans importance.

Buckaroo a écrit :

D'ou sort le succès critique et l'engouement pour la série qui justement fait sortir le genre de son ghetto sois disant infantilisant, au point ou les critiques US viennent de reconnaître la saison 4 comme la meilleure série de l'année 2009.

Si les critiques US l'ont dit, alors c'est que ça doit être vrai. Qui suis-je pour les contredire ?

Buckaroo a écrit :

Je ne vais pas chercher plus loin les multiples références au Zarathoustra & l'Antéchrist de Nietzsche, le thème de l'éternel retour ,  la filmographie de Sam Peckinpah  , le cinéma organique et viscérale de David Cronenberg, les Replicants de Blade Runner , le monolithe noir de 2001, la fusion entre l'homme et la machine (Matrix), des références aux chansons des Doors, des Beatles ect, ect, ect.. les situations adultes ( ultra violence ,sex, drugs and Rock' n'Roll ) ..Enfin tout ce que des gamins de 7/14 ans peuvent en comprendre la signification & apprécier à leur juste valeur.. roll

Je ne conteste pas à BSG 2003 diverses richesses. Et comme toute œuvre de SF qui se prend au sérieux, elle fourmille de références culturelles, intello, et branchées... même si je suis un peu réservé sur la profondeur des références à Zarathoustra et à Nietzche, enfin passons...

Mais ST ENT n'est vraiment pas en reste en terme de références lettrées. Si la musique, le sexe, et le rock'n'roll n'ont jamais été un ciblage trekkien (et il n'y avait pas de raison qu'il le devienne), tu trouveras dans ST ENT d'innombrables références à (je cite en vrac et de mémoire) Rod Serling, Jack Vance, Samuel Huttington, Mary Shelley, Henri-Georges Clouzot, Roman Polanski, James Cameron, Andreï Sakharov, Carl Sagan, Tom Wolfe, Thomas E Lawrence, Aristote, Shakespeare... et tant et tant d'autres autoritates...

Mais le record "référentiel" toute catégorie de la SF audiovisuelle est probablement détenu par la série Farscape - j'en ai énuméré plusieurs pages ! Voilà une série véritablement innovante, et dont l'écrin de puérilité abrite une grande maturité, soit l'inverse de BSG.

Buckaroo a écrit :

Mais tu es de mauvaise foi Yrad ou pas aussi pointilleux que tu ne l'es pour Enterprise. BSG2003 assume pleinement son coté grisant & brise plus d'une fois ta fameuse "illusion". Dans l'épisode the Passage.BSG.3, l'hybride casse le "quatrième mur" & révéle : ""Throughout history, the nexus between man and machine has spawned some of the most dramatic, compelling, and entertaining fiction".. Si ça c'est pas assumé ce qu'on est!

Je ne suis pas de mauvaise foi. Je suis simplement subjectif, comme nous le sommes tous. Mais je m'efforce toutefois d'être équitable, c'est à dire d'être aussi pointilleux pour chaque œuvre que je regarde, afin d'éviter le deux poids deux mesures que je ne cesse de dénoncer. Je n'ai simplement pas l'occasion d'évoquer autre chose que Star Trek dans ce forum...

Et j'avais bien noté que BSG 2003 assume élégamment certaines de ses sources d'inspiration. Mais elle ne les assume pas toutes. Et aussi choquant que cela puisse sembler, Stargate a l'honnêteté accrue de les assumer plus systématiquement que BSG.

Buckaroo a écrit :

"It's all happened before, it's all happen again" .. Cela dit, il faut vraiment faire preuve d'une imagination débordante pour relier le Cylon à l' Eve midichondriale ...

Une imagination débordante ? Tout dépend comment on voit les choses... roll

Il fallait surtout trouver une astuce pour relier à notre Terre toutes les incompatibilités chronologiques de BSG 2003 : technologies futuristes, langue anglaise et alphabet latin, rapport à la gouvernance très contemporain (médiatique, politique, philosophique), monothéisme naissant, absence de références nominatives à l'histoire terrienne hormis le polythéisme de l'antiquité gréco-romaine...
Seul un univers entièrement parallèle au nôtre pouvait vraiment expliquer tout ça. Mais comme Ronald D Moore & co sont tout de même d'une autre trempe que JJ Abrams & co (je suis le premier à la dire car je reconnais les réels talents d'auteurs de Ronald D Moore), ils ont opté pour une astuce moins grossière que dans ST 2009 : celle de la palingénésie. Un concept qui n'a en soi rien de nouveau, puisqu'il remonte à l'antiquité (et notamment aux civilisations précolombiennes), mais qui est moins répondu en SF (bien que tout de même central par exemple dans Babylon 5).

Il était très facile de deviner depuis le début de la saison 3 de BSG que la flotte allait poser le pied sur la Terre de nos lointains aïeux, étant donné que les Hybrides ne cessaient justement de répéter que "It's all happened before, it's all happen again". La messe était dite.
"L'astuce" - prévisible je maintiens depuis la saison 3 - a donc consisté à "connecter" les rescapée de Kobol - et plus particulièrement l'humaine-Cylone Hera Agathon - à la thèse de l'Ève mitochondriale (et non midichondriale) africaine défendue depuis 2007 par l'équipe du Dr. Andrea Manica de Cambridge (mais qui est loin de faire l'unanimité). Inféodant de ce fait plus encore BSG à l'actualité immédiate (dont la durée de validité est généralement limitée).
Le problème est que la "transmission" au travers de 150 000 ans d'histoire de la langue anglaise, de l'alphabet latin, de la mythologie gréco-romaine, du monothéisme crypto-christique, et pourquoi pas du corpus institutionnel USA-morphe me parait plus que nébuleux...
A mon sens, si les auteurs de BSG 2003 avaient dès le départ pensé achever leur série ainsi, ils auraient vraiment dû faire des choix contextuels initiaux différents pour bâtir une épopée pleinement cohérente et convaincante. Mais je crois qu'ils ont beaucoup navigué à vue, et c'est là que l'on mesure toute la supériorité d'un JM Straczynski sur Babylon 5.

Buckaroo a écrit :

Sarah qui? ..Dés fois , je me demande si tu te laisse pas piégé par la forme wink..

J'accorde toujours plus d'importance au fond qu'à la forme (on me le reproche d'ailleurs souvent).

Je fais grief à la série The Sarah Connor Chronicles, outre son recast (j'ai horreur de ça), de ne pas vraiment prendre place dans le même univers que celui de Terminator (dont je suis un grand fan).
Mais The Sarah Connor Chronicles est en elle-même une série remarquablement bien écrite, et d'une très grande portée sur l'éveil de la vie robotique. Elle aura apporté de la finesse à Terminator et aura fait honneur aux cycles d'Isaac Asimov, au même titre que Data dans ST TNG.
Alors désolé, mais je ne vois rien de tel dans BSG 2003, qui a préféré les démonstrations d'émotivité stériles (mais spectaculaires) à des études de fond sur la vie artificielle (de celles que Star Trek et les grands romans de la SF littéraire ont su produire).

Buckaroo a écrit :

Bon revenons à nos moutons. Enterprise. Je suis d'accord avec toi, c'est une série qui fait trés années 90. Ce n'est pas un défaut si durant la promotion de la première saison , Brannon Braga ne m'avait pas promis un Enteprise avec un style d'écriture à la Soprano & l'esprit de The Right Stuff...

Hors on ne pouvait que constater que ce n'était  pas le cas. Brannon Braga n'écrira jamais pour un Soprano, et je ne suis absolument pas étonné de le retrouver aujourd'hui à la tête de 24 . Une grande série mature là aussi wink.

The Sopranos est également en partie une série de la fin des années 90, aussi bien par son rythme que par son style narratif. Mais elle demeure néanmoins totalement antinomique de Star Trek. Heureusement que ST ENT n'a pas ressemblé à une chronique familiale et amorale.

En revanche, s'il y a bien un esprit que la série Enterprise a su embarquer, honorer, et même magnifier, c'est celui de The Right Stuff (L'étoffe des héros) de Philip Kaufman ! Et tant pis, si c'est un retour aux 80's.
Et c'est précisément l'esprit de The Right Stuff, plus que n'importe quel autre facteur, qui me fait tant aimer ST ENT !

Même si 24 s'assume comme une série d'action/catastrophe et qu'elle est largement à la gloire yankee (comme la plupart des productions américaines finalement), cette série à néanmoins su témoigner parfois d'une réelle maturité psychologique (selon les épisodes et les saisons), sans compter que sa construction narrative est du grand art. C'est donc plutôt flatteur de contribuer à une série comme 24, et l'arrivée de Manny Coto puis de Brannon Braga lui a beaucoup apporté ! Ses saisons 5 et 7 sont justement les plus abouties, et les seules totalement cohérentes. Et ce n'est pas un hasard.

Buckaroo a écrit :

Je vais peut être t'étonner, mais ce n'est pas la saison 4 que je préfère, mais la troisième parce ce que Braga & Berman assument pleinement ce qu'ils sont réellement au fond d'eux même . Leur ( mauvais )  goûts  & leur façons de voir .. Tu me dis le Star Trek de Berman , pour moi il n'y a en eut qu'un: C'est la 3ème saison d'Enterprise.

Ca démarre très fort , trés sérieux au début, ça part dans tout les sens au milieu & pête littéralement un câble vers la conclusion-marabout-de -ficelles, bourrée d'adrénaline et de trés mauvais goût. Franchement Yrad?  Explosé le Xindi en mille morceaux avec une grenade dans le slip & tapissait les murs de lambeaux de chair ?!! T'arrive à justifier ça ??!!!?? t'es trop fort!! lol..
& pourtant comme toi, j'apprécie ce moment aussi. Car moi aussi j'ai des mauvais goûts & je les assume!! lol

Je ne parle pas du twist final ( le coup de l'alien nazi. Lol de chez lol ! ). Du Braga barjo comme je l'aime. Pour la première fois, les B&B me parlaient avec sincérité & arrêtaient de marcher derrière les pas des géants décidement trop grand pour eux ..

Aimer ? yikes
Ta façon d'"aimer", Buckaroo, possède la texture, le goût, et le parfum du baiser de la mort ! C'en est finalement plus insultant pour une œuvre que la franche détestation ! Car tu aimes cette troisième saison de ST ENT comme d'aucuns aiment Plan 9 From Outer Space d'Ed Wood... C'est dire ! lol

Contrairement à ce que tu sembles croire, ce sont les deux premières saisons de ST ENT qui sont les plus conformes à ce que B&B voulaient faire (dixit eux-mêmes).
Et cela consistait à :
- adopter un regard et un ton très The Right Stuff (L'étoffe des héros), soit quelque chose de totalement inédit à l'époque dans l'univers Star Trek ;
- prendre le temps (exceptionnel dans les années 2000) de bâtir par petites touches crédibles les fondations de l'univers Star Trek que nous connaissons ;
- relater les premiers pas de l'homme dans un environnement où il n'était pas encore à son aise ;
- prendre le contrepied de toute surenchère à l'instar de l'épisode ST ENT 01x08 Breaking The Ice (La comète) auquel j'avais déjà fait référence (l'émoi devant la première comète rencontrée, et ne dissimulant pour une fois aucune vie extraterrestre improbable ou anomalie spatiale spectaculaire...) ;
- révéler une humanité présentant un intéressant "complexe du colonisé" envers les Vulcains ;
- oser ne pas dépeindre les Vulcains comme des irénistes baba cool, mais plutôt comme des pragmatiques en accord avec les lois naturelles ;
- mettre en scène des "héros" plein d'enthousiasme et d'idéalisme, mais multipliant les imprudences et les bévues (façon "fous volants...") ;
- dévoiler des paradoxes historiques crédibilisants (ST ENT 01x19 Acquisition (Règles de l'abordage), ST ENT 02x19 Judgment (Le procès), ST ENT 02x23 Regeneration (Une découverte dangereuse)...) ;
- et le tout sur "fond historique" de Guerre froide temporelle (comme résultante logique - en fait inéluctable - de l'existence même du voyage temporel), mais qui devait demeurer un fil rouge lointain, jamais une intrigue majeure.

Bref, une formule qui remplissait à 100% les exigences d'un vrai prequel. Et qui me fait tant aimer les deux premières saisons de la série.

Si la saison 4 de ST ENT est plutôt le Star Trek de Manny Coto, et les deux premières saisons plutôt le Star Trek de B&B, en revanche, la troisième saison n'est le Star Trek de personne ! Imposée par le studio, ce fut une réponse panique à des audiences en baisse. Elle présente de nombreux facteurs de racolage... fort heureusement rattrapés par d'excellents scénarii d'épisodes. Et en dépit de sa vocation utilitariste (rabattage), cette troisième saison aura réussi à conférer aux personnages une incroyable maturité face à la perspective de l'anéantissement...

La tournure que prends cette saison 3 sur la fin (en gros les dix épisodes ST ENT 03x18 Azati Prime -> ST ENT 04x03 Home) est à rapprocher par sa structure et son accélération des dix derniers épisodes de ST DS9 (ST DS9 07x17 Penumbra -> ST DS9 07x26 What You Leave Behind)... mais dans une version "améliorée" car sans pathos ni intrusion incongrue de la fantasy.
Le seul vrai défaut de cet arc final de ST ENT est son "twist final" ou "résolution bricolée" de la Temporal Cold War. Mais c'est à Manny Coto qu'il faut essentiellement adresser les reproches et non à B&B ! Manny Coto n'a en effet pas témoigné d'une immense inspiration en signant le médiocre diptyque ST ENT 04x01+04x02 Storm Front, et c'est fort dommage qu'un ressort aussi passionnant - et même aussi fondamental - que la Temporal Cold War s'achève par une pirouette pour ne pas dire un truisme ! Heureusement, le magnifique ST ENT 04x03 Home compense en partie cette facilité. Et ST ENT 04x03 Home est aussi sobre et touchant que ne l'est pas (à mes yeux) ST DS9 07x26 What You Leave Behind.

Si les Hirogens en costumes nazis (dans ST VOY 04x18+04x19 The Killing Game (Le jeu de la mort) furent une initiative de Brannon Braga & Joe Menosky, les Na'kuhls nazis de ST ENT 04x01+04x02 Storm Front (et de la fin de ST ENT 03x24 Zero Hour) furent en revanche une "invention" de Manny Coto (et non d'un "Braga barjo").

Pour ce qui est de l'explosion du Xindi Dolim à la fin de ST ENT 03x24 Zero Hour (décidément on revient toujours à ça !), c'est bien toi Buck - par ta description complaisamment gore - qui en fait une séance de Grand-Guignol de très mauvais goût.
Mais ta description infidèle et partisane ne correspond en rien à la réalité ! Il n'y a rien d'immonde ou de risible dans cette scène. Jamais l'épisode ST ENT 03x24 Zero Hour n'a mis en scène "des lambeaux de chair qui auraient tapissé les murs" ! C'est toi qui va imaginer ce que l'épisode n'a pas montré, ni même suggéré. Et c'est une déduction d'autant plus illégitime que cet explosif a probablement vaporisé Dolim, l'épisode n'ayant laissé apparaître que des éclaboussures de sang sur une colonne.
En outre, Archer n'a pas placé l'explosif dans le slip de Dolim mais sur son épaule.
Archer a combattu avec l'énergie du désespoir un adversaire physiquement bien plus puissant que lui, et seule la malice pouvait lui permettre de vaincre. Quant à l'enjeu, ce n'était pas juste sa vie ou celle de son équipage, mais la Terre elle même !

Et en prenant un peu de recul à l'aune de toute la franchise, Archer s'est finalement "contenté" de faire "exploser" un ennemi menaçant comme tous les capitaines de la franchise depuis ST TOS l'ont toujours fait avec les adversaires irréductibles qui ne se laissaient pas maîtriser pacifiquement ! Que le héros fasse "exploser" l'adversaire en même temps que son vaisseau (ou non) ne change rien à la "propreté" ou à "l'élégance" du mode exécutoire.
Crois-tu que Kirk ait fait mieux en détruisant avec toute sa puissance de feu le vaisseau klingon au début de ST TOS 01x26 Errand Of Mercy ? Là, ce n'est pas un seul individu, mais c'est tout un équipage klingon que le héros "explose en mille morceaux" ! Vas-tu pour autant imaginer - et déplorer ou railler - tous ces lambeaux de chair klingons que l'épisode ne montre pas, mais qui - du fait de Kirk - dérivent fatalement dans l'espace parmi les autres débris ?!
Les exemples de ce genre pullulent dans la franchise, mais nul ne s'en offusque.
Sauf bien sûr lorsqu'il s'agit d'Archer et de ST ENT.
roll

Dernière modification par yrad (01-09-2009 21:09:14)


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#77 01-09-2009 15:29:01

Buckaroo
Gotta Light ?

Re : Star Trek: Enterprise

Encore une fois laissons BSG2003 en dehors de tout ça. Que tu trouves puérile la version RDM par rapport à celle de 1978 ( celle ou aprés la destruction de leur civilisations, les rescapés vont au casino s'éclater comme des nouveaux riches ) , détonne d'une certaine mauvaise foi.

Ainsi revenons & restons à nos moutons, Enterprise:

yrad a écrit :

- dévoiler des paradoxes historiques crédibilisants (ST ENT 01x19 Acquisition (Règles de l'abordage), ST ENT 02x19 Judgment (Le procès), ST ENT 02x23 Regeneration (Une découverte dangereuse)...) ;

Ce que je disais plus haut, des petits pieds ( plats) qui  marchent sur les pas des géants!
Voilà aussi l'un des éléments qui ne passe toujours pas quand je revois Enterprise! Pourquoi diable réécrire les épisodes ou moments mythiques de la saga ? Tout les épisodes que tu cites sont des copies pathétiques comparées aux originaux, Acquisition ENT.1 le premier contact Ferengi arrive même à faire pire et plus puérile que The Last Outpost.TNG.1 !!

C'est pas tant que ces épisodes soient nuls ou tout juste correct, Non ce qui nous énerve, nous tape sur le système, c'est qu'Archer s'appropie les heures de gloire de ses valeureux ainés et les fait sienne, en s'accompagant parfois d'un bras d'honneur. Au final Archer est le pionnier des pionners, il aura découvert le monde de Star Trek à lui tout seul ( 200 ans d'histoire trop fort le gars !! ) , Il est le premier avant Picard à découvrir les Borgs, les Ferengis, il t'invente la Prime directive en 1 s 30 , il est le premier avant Kirk à s'évader de Rurah Penthe et il est le premier humain à faire chier les Klingons ( on ne sera jamais trop pourquoi) .. Il est le premier à inventer des tactiques que vont créer Picard, Sisko & Janeway dans le futur ( le passé )ect, ect..

Pour couronner le tout , il t'invente la Fédération des Planètes Unies, livré clé en main ! .. & toi qui te plaint du super héroïsme de James T. Kirk roll

Je sais que tu as des tas de modules pour arranger tout ça à ta sauce , Je respecte ça . Désolé pour moi , ça bloque toujours au niveau des géants dont il tente de s'accaparer la légende si tu vois ce que je veux dire. Aujourd'hui je prend Enterprise comme une réalité alternative ( j'ai moi aussi mes propres modules wink ) , mais là encore seul la moitiè de Regeneration mérite d'être réévaluée à la hauteur, comme toujours chez les B&B , ça part trés fort...

- et le tout sur "fond historique" de Guerre froide temporelle (comme résultante logique - en fait inéluctable - de l'existence même du voyage temporel), mais qui devait demeurer un fil rouge lointain, jamais une intrigue majeure.

Même nos deux modules réunis n'arriveraient pas à trouver un brin de cohérence à la trame de la Guerre Froide Temporelle, de trame faudrait il qu'il en est dèjà une!! C'est même un aveu d'impuissance totale dans Schokwave part II.ENT.2, épisode d'un grand comique ou on nous dit clairement  de ne pas chercher à comprendre parce qu'on arriverait pas à comprendre ( les bras d'honneur dont je parle plus haut)  , ou le Future Guy bidouille le temps et s'efface de  lui même comme un gros couillon  & le fin du fin , Daniels qui fabrique une machine à voyager dans le temps avec un portable et une cuiellière !!

Comme dirait si bien Archer : "Ou est la logique dans tout ça? " lol


TrekCoreSig_Picard.jpg

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#78 01-09-2009 18:22:13

mbuna
I don't know you

Re : Star Trek: Enterprise

Petite question HS Yrad (tu pourras y répondre en aparte d'un prochain post si tu veux) :
En quoi ST ENT 2-19 Judgment dévoile un paradoxe historique crédibilisant ? J'ai vu cet épisode il y'a quelques mais je ne me souviens plus du tout de ce synopsis

Sinon, juste pour ne pas être complètement HS, je suis souvent sur la même longueur d'onde que Buck concernant ses posts sur ENT. J'y ajouterai que je m'y suis très souvent profondément ennuyé, car les épisodes et les personnages me semblaient bien prévisibles et sans raisonnements. Et le plaisir, c'est finalement la 1ère chose que je recherche dans ST.

Ah mais Buck !!???!!

Buckaroo a écrit :

Non ce qui nous énerve, nous tape sur le système, c'est (...)Au final Archer est le pionnier des pionners, il aura découvert le monde de Star Trek à lui tout seul ( 200 ans d'histoire trop fort le gars !! ) , Il est le premier avant Picard à découvrir les Borgs, les Ferengis, il t'invente la Prime directive en 1 s 30 , il est le premier avant Kirk à s'évader de Rurah Penthe et il est le premier humain à faire chier les Klingons ( on ne sera jamais trop pourquoi) .. Il est le premier à inventer des tactiques que vont créer Picard, Sisko & Janeway dans le futur ( le passé )ect, ect..

Exactement ce qui m'ennerve prodigieusement dans le Kirk de ST2009 ! C'est lui qui fait tout, le superhéros qui fait valser StarFleet, tout tourne autour de lui, il invente la diplomatie, il est le meilleur tout partout, il est proclamé génial par Pike, y'avait avant lui (c'était en gros des nulos à StarFleet) et après lui.
Ce que tu repproches à Archer, c'est vraiment pinuts par rapport à Kirk sauveur de l'Univers wink

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#79 02-09-2009 10:23:35

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Star Trek: Enterprise

dvmy et ENT, partie 1

Buckaroo et Yrad ont raison tous les deux. ENT est une série sympa mais ratée, et c'est avant tout un festival de mauvais choix assumés ou non. Attention, j'aime bien le show. Il est en avant-dernière position dans mon cœur mais la série s'améliorait vraiment sur la fin. Dommage qu'on lui ait coupé les ailes en plein vol…

Petit récap perso :

Saison 1 61 %

Top épisode :
1. Broken Bow / En avant toute!
2. Dear Doctor / L'évolution de l'espèce
3. Cold Front / Guerre temporelle

Les flops :
1. Acquisition / Règles de l'abordage
2. Two Days and Two Nights / Vacances sur Risa
3. Shuttlepod One / Compagnons d'armes

Une saison sympa mais pas du tout originale et très frustrante
---

Saison 2 57 %

Top épisode :
1. Cogenitor / Le troisième sexe
2. Future Tense / Le vaisseau du futur
3. Dead Stop / La station service

Les flops :
1. A night in Sickbay / Mon ami Porthos
2. Precious Cargo / La princesse
3. Singularity / Anarchie sur l'Enterprise

Une saison ultra pépère et sans inspiration, pleine de redites et de pompages en tout genre.
---

Saison 3 75 %

Top épisode :
1. The Council / Trahison
2. Countdown / Compte à rebours  
3. Azati Prime / Intrigues

Les flops :
1. Harbinger / Le cobaye
2. E² / Conflit de générations
3. Stratagem / Simulations


Ca s'améliore, c'est super fun, mais y a pas grand-chose de trekkien là-dedans.
---

Saison 4 82 %

Top épisode :
1. In a Mirror, Darkly / Le côté obscur du miroir
2. Babel One / Rumeurs de guerre
3. Cold Station 12 / Les embryons


Les flops :
1. These Are The Voyages / Le dernier voyage
2. Bound / Le lien
3. Observer Effect / L'expérience témoin


Une réussite. Voilà ce qu'aurait du être la saison 1 du show !
---

Contrairement à la majorité ici, je pense que de situer la série une centaine d'années avant TOS et de faire du vaisseau d'Archer le premier navire de Starfleet explorant l'univers est une très bonne idée. Le problème c'est que l'équipage n'explore rien du tout, ne s'étonne ni ne s'émerveille de rien (ou si peu) e tout se déroule comme si l'environnement immédiat était déjà bien connu et exploré.

Première déception : le vaisseau. On a sans arrêt parlé, durant la pré-production, la production et même dans les bonus de DVDs que c'était une sorte de sous-marin, étroit et claustro. Très bonne idée, malheureusement je ne vois rien de tout ceci dans la série : l'ENT est confortable, les couloirs sont vastes, etc.. Terrible erreur : il aurait été très intéressant de voir un équipage vivre dans des conditions extrêmes. Ce sont censés être les premiers explorateurs mais on dirait plutôt un club de vacances. Dommage.

Ensuite, j'en ai déjà parlé : il y a un gros problème au niveau des personnages. Ce n'est pas tant leur élaboration qui est raté mais avant tout la casting, la palme revenant à Blalock qui n'a strictement rien d'une Vulcaine ni de près ni de loin. Les scénaristes seront même obligé d'inventer une maladie à T'Pol pour expliquer le jeu pitoyable de son interprète. Quant au capitaine, il est si désinvolte et hystérique qu'il n'a aucune crédibilité à mes yeux. L'ENT est le premier navire d'exploration et il est confié à un gosse qui s'amuse avec son jouet !

... suite au prochain numéro


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#80 02-09-2009 10:32:13

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

mbuna a écrit :

Petite question HS Yrad (tu pourras y répondre en aparte d'un prochain post si tu veux) :
En quoi ST ENT 2-19 Judgment dévoile un paradoxe historique crédibilisant ? J'ai vu cet épisode il y'a quelques mais je ne me souviens plus du tout de ce synopsis

Etant donné que tous ces sujets sont liés, ma réponse à ta question, mbuna, sera contenue dans celle que je destine à Buck. wink
Et je te préviens, ça va être plutôt long. Car je m'efforce de corroborer par le détail mes positions.

mbuna a écrit :

Ah mais Buck !!???!!
(...)
Ce que tu repproches à Archer, c'est vraiment pinuts par rapport à Kirk sauveur de l'Univers wink

Même si tu ne partages pas mon enthousiasme pour ST ENT, bravo de ne pas manquer de relativiser tout de même un peu les choses., mbuna. wink

Oui, il faut garder à l'esprit que ST 2009 a eu la prétention de nous raconter en moins de deux heures comment Kirk passe en un claquement de doigts d'enfant prédestiné à capitaine du vaisseau amiral de Starfleet, après avoir sauvé de l'anéantissement la Fédération entière et constitué l'équipage de ST TOS tout aussi vite.

Pardon, mais il n'y a rien de comparable avec ST ENT !
Car ST ENT avait pour vocation de relater pendant au moins sept ans et si possible dix  - soit plus de 200 épisodes et plus de 150 heures - la complexe chaîne d'événements ayant conduit à la genèse de la Fédération. Le rythme devait être aussi lent que celui de ST DS9 - cf. les deux premières saisons de ST ENT que certains trouvent même ennuyeuses tellement elles prennent leur temps - et les événements très nombreux...

Et en effet, Archer fut un personnage clé dans cette chaîne d'événements, mais exactement comme les quatre autres capitaines de Star Trek l'auront été.
Star Trek a toujours porté son attention sur des figures historiques hors-normes loin du commun des mortels. Mais elle sut le faire avec finesse, et sans brusquer ou forcer exagérément les relations de cause à effet.
ST ENT aura été parfaitement fidèle à cette noble tradition... au contraire de ST 2009.

Dernière modification par yrad (02-09-2009 10:34:57)


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#81 02-09-2009 11:36:30

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

Buckaroo a écrit :

Encore une fois laissons BSG2003 en dehors de tout ça. Que tu trouves puérile la version RDM par rapport à celle de 1978 ( celle ou aprés la destruction de leur civilisations, les rescapés vont au casino s'éclater comme des nouveaux riches ) , détonne d'une certaine mauvaise foi.

Dis Buck, ce n'est pas parce que ma lecture de BSG 2003 n'est pas la même que la tienne que cela signifie que je suis de mauvaise foi !

C'est ta réaction qui se rapproche ici le plus de la "mauvaise foi" ! Car tu caricatures grossièrement mes propos !
Je n'ai jamais écrit que le BSG de Ronald D Moore était globalement plus puéril que BSG 1978 !!! J'ai juste écrit que sur le terrain politique, BSG 2003 était parfois plus puérile que BSG 1978 ! Nuance de poids.

BSG 2003 est tellement obnubilée par sa transposition de la politique américaine que cela confine à l'absurdité dans un contexte aussi dramatique. Lorsque Ronald D Moore est arrivé dans l'équipe de prod de ST VOY, son premier reflexe fut de vouloir introduire à bord un gouvernement civil, ce qui en dit long sur ses obsessions... Même s'il n'existait plus que trois humains dans l'univers, Ronald D Moore serait capable de les pourrir par un "débat démocratique".
Oui, j'estime que la gestion des affaires politiques courantes est une des faiblesses de BSG 2003. Et je préfère qu'une série ne se mêle pas de politique (comme BSG 1978) plutôt que de la voir aborder les questions politiques aussi mal, ou plus exactement à contre-emploi.

Pour autant, cela ne me conduit pas à penser que BSG 1978 est globalement plus crédible que BSG 2003 ! Au contraire, je préfère tout comme toi BSG 2003.
Car BSG 2003 aura tout de même témoigné de certains éclairs de vraisemblance : l'Amiral Helena Cain et le Pegasus (le triptyque de la seconde saison et Razor) qui constituent quasiment les seuls moments de vrai réalisme dans la série, la colonie de New Caprica qui ne manque pas de pertinence, l'épuration qui suit, l'issue du procès de Baltar dans BSG 03x20 Crossroads, Part 2, et bien évidemment l'exécution de Quorum par Zarek dans BSG 04x14 Blood On The Scales, totalement jouissive (et j'aurais même envie d'écrire totalement justifiée)... mais qui aurait dû se produire dès les premiers épisodes de la série si celle-ci avait vraiment joué la carte du réalisme (et non du faux réalisme).
Reste que ce sont ces quelques moments de vérité qui me font garder une certaine estime pour la série de Ronald D Moore, et qui compensent un peu les inepties et les dogmatismes alignés par ailleurs.

Je ne vais pas m'étendre sur ces questions, car c'est en effet un HS dans ce topic. Mais sois certain que je suis en mesure d'étayer mon appréciation de BSG 2003 comme je le fais pour Star Trek, car je connais également très bien l'univers de BSG.
Il n'est pas ici question de "mauvaise foi", mais de subjectivité et de divergences de goûts. Rien de plus.

Buckaroo a écrit :

Ce que je disais plus haut, des petits pieds ( plats) qui  marchent sur les pas des géants!
Voilà aussi l'un des éléments qui ne passe toujours pas quand je revois Enterprise! Pourquoi diable réécrire les épisodes ou moments mythiques de la saga ? Tout les épisodes que tu cites sont des copies pathétiques comparées aux originaux, Acquisition ENT.1 le premier contact Ferengi arrive même à faire pire et plus puérile que The Last Outpost.TNG.1 !!
C'est pas tant que ces épisodes soient nuls ou tout juste correct, Non ce qui nous énerve, nous tape sur le système, c'est qu'Archer s'appropie les heures de gloire de ses valeureux ainés et les fait sienne, en s'accompagant parfois d'un bras d'honneur. Au final Archer est le pionnier des pionners, il aura découvert le monde de Star Trek à lui tout seul ( 200 ans d'histoire trop fort le gars !! ) , Il est le premier avant Picard à découvrir les Borgs, les Ferengis, il t'invente la Prime directive en 1 s 30 , il est le premier avant Kirk à s'évader de Rurah Penthe et il est le premier humain à faire chier les Klingons ( on ne sera jamais trop pourquoi) .. Il est le premier à inventer des tactiques que vont créer Picard, Sisko & Janeway dans le futur ( le passé )ect, ect..
Pour couronner le tout , il t'invente la Fédération des Planètes Unies, livré clé en main ! .. & toi qui te plaint du super héroïsme de James T. Kirk roll
Je sais que tu as des tas de modules pour arranger tout ça à ta sauce , Je respecte ça . Désolé pour moi , ça bloque toujours au niveau des géants dont il tente de s'accaparer la légende si tu vois ce que je veux dire. Aujourd'hui je prend Enterprise comme une réalité alternative ( j'ai moi aussi mes propres modules wink ) , mais là encore seul la moitiè de Regeneration mérite d'être réévaluée à la hauteur, comme toujours chez les B&B , ça part trés fort...

Tout cela est un magnifique exemple de lecture diamétralement opposée de la même œuvre ! Je respecte également ta réaction que j'aurais probablement pu avoir... dans une réalité alternative. lol
Mais dans mon cas, ce que tu appelles des "modules" n'en sont pas ! Je n'ai aucun intérêt personnel dans la série Enterprise, et je ne travaille pas pour un service promotionnel chargé de trouver des parades ou des astuces - à n'importe quel prix - afin de justifier chaque aspect de la série.
Simplement, j'ai été d'emblée séduit par ce que j'ai vu, et je l'ai bien plus été en revoyant la série ensuite. Et je m'emploie désormais à mettre des mots sur mon ressenti très positif, à livrer les raisons de mon appréciation spontanément enthousiaste... en espérant qu'elles pourraient offrir des "clés" aux autres...

D'où sors-tu que ST ENT 01x19 Acquisition (Règles de l'abordage), ST ENT 02x19 Judgment (Le procès), ST ENT 02x23 Regeneration (Une découverte dangereuse) sont des copies - et pire pathétiques - d'épisodes originaux ?

ST ENT 01x19 Acquisition (Règles de l'abordage) est un épisode ferengi en effet, et il ressemble de ce fait autant aux épisodes ferengis que n'importe quel autre épisode ferengi de ST TNG et de ST DS9. Est-ce suffisant pour parler de "copie pathétique" ? Car si tel est le cas, dis-en autant pour chaque "morceau de bravoure" ferengi de ST DS9 !
Parce que pour ce qui est de l'histoire en elle-même de ST ENT 01x19 Acquisition (Règles de l'abordage), elle est fondamentalement originale ! Où as-tu vu dans le reste de la franchise un authentique acte de piraterie spatiale - par abordage sauvage - perpétré par les Ferengis, portant aussi bien sur les biens que sur les personnes (les femmes) ? Cite m'en un seul avant de parler de "copie pathétique" !
Avec ST DS9 01x11 The Nagus (Le grand Nagus), ST DS9 03x03 The House Of Quark (La maison de Quark), ST DS9 04x08 Little Green Men (Les petits hommes verts), ST DS9 05x18 Business As Usual (Les affaires sont les affaires), et ST DS9 06x10 The Magnificent Ferengi (Les sept Ferengis), ST ENT 01x19 Acquisition (Règles de l'abordage) est probablement l'un des épisodes ferengis les plus intéressants de la franchise ! Car il fait justement partie de ceux qui apportent quelque chose de nouveau sur les Ferengis, tout en demeurant savoureux.
En outre, l'un des plus grands mérites de ST ENT 01x19 Acquisition (Règles de l'abordage) est d'avoir réussi à rendre pleinement compatibles les Ferengis menaçants de ST TNG et les Ferengis bouffons de ST DS9 ! Et ça, c'est particulièrement crédibilisant pour Star Trek tellement les Ferengis de ST DS9 semblaient être de moins en moins le même peuple que les Ferengis de ST TNG.
Le courage de ST ENT, c'est d'avoir assumé l'intégralité de Star Trek, même ces épisodes que trop de trekkers auraient bien voulu oublier ! Il est donc légitime que l'on trouve dans ST ENT 01x19 Acquisition (Règles de l'abordage) un peu des outrances puériles de ST TNG 01x05 The Last Outpost (Le dernier avant-post), un peu des menaces de ST TNG 03x24 Ménage À Troi, un peu de l'humour de ST DS9 05x20 Ferengi Love Songs (Chants d'amour ferengis), mais le tout intégré dans une synthèse totalement inédite et en même temps crédible.
Et comment ne pas être marqué par la tentative pour communiquer avec Porthos via le traducteur universel afin de lui faire avouer l'emplacement du coffre, ou encore par l'entassement éhonté dans le hangar des plus belles femmes (inanimées) de l'Enterprise, ou encore par l'incroyable adaptabilité d'Archer dans sa "négociation" avec les Ferengis - caractérisant pleinement son personnage hors-norme ?

Même raisonnement - mais en mieux - avec ST ENT 02x23 Regeneration (Une découverte dangereuse), un épisode absolument remarquable de son premier acte à son tout dernier ! Cet épisode n'a de "copie" que d'être un épisode borg avec tout ce que ça implique. Car comme toujours, lorsque les Borgs investissent la place, ils "borguisent" l'équipage et les équipements. Cela s'était produit "avant" dans ST First Contact et dans ST VOY 04x01 Scorpion, Part II, il n'aurait pas été cohérent que cela ne se produise pas de nouveau dans ST ENT 02x23 Regeneration (Une découverte dangereuse).
Les deux Borgs rescapés de ST First Contact tentent très logiquement d'accomplir la mission que Picard avait réussi à interrompre de justesse : envoyer un message dans le quadrant delta. Et cette fois, ils y parviennent (mais à une vitesse de transmission moindre). Voilà un magnifique moment, une fin à la fois sinistre et prophétique, une superbe façon d'assumer les conséquences à long terme de ST First Contact, le point de départ d'une des plus belles lignes rouges de la franchise, et au passage une façon subtile d'expliquer (par exemple) que le couple Erin & Magnus Hansen (ST VOY) aient entrepris des recherches sur les Borgs longtemps avant que Q ne les présente officiellement à Picard dans ST TNG 02x16 Q Who (Docteur Q).
Mais ST ENT 02x23 Regeneration (Une découverte dangereuse) possède bien d'autres richesses, et en particulier l'exploration de l'Histoire en marge de l'Histoire, lorsque Archer - fan depuis son enfance de Zefram Cochrane - exhume une archive oubliée sur la vraie-fausse histoire du Premier Contact, tombée dans l'hérésie pour non-conformisme et présomption de délirium tremens. C'est un des moments de toute la franchise qui m'aura le plus touché, car il aura conféré à Star Trek la maturité de l'univers réel, au même titre que le passage dans ST DS9 02x23 Crossover (Entrelacs) où Kira révèle n'avoir jamais entendu parler de Kirk.

Quant à ST ENT 02x19 Judgment (Le procès), Scott Bakula a fort légitimement choisi cet épisode comme étant l'un de ses préférés, et il a su s'en expliquer brillamment, confirmant une fois de plus que s'il y a bien un acteur à avoir vraiment tout compris à Enterprise, ce n'est ni Jolene Blalock (le plus souvent pathétique dans ses déclarations), ni John Billingsley (intéressant en soi mais aux critiques parfois déplacées & convenues), mais bien Scott Bakula (comprenant le sens d'Enterprise parfois mieux que les auteurs eux-mêmes).
Pour répondre à mbuna, en quoi ST ENT 02x19 Judgment (Le procès) dévoile un paradoxe historique crédibilisant ?
Eh bien, tout d'abord parce que ST The Undiscovered Country avait formellement établi que nul humain ne s'était évadé de Rura Penthe. Donc quoi de mieux que de donner directement tort aux affirmations et aux certitudes d'une époque entière si l'on veut rendre un univers crédible ?! Le monde réel est fait de certitudes historiques et scientifiques inéluctablement appelées à être déconstruites...
Eh oui, Archer est le premier humain enfermé à Rura Penthe et parvenant à s'en évader. Mais là nous sommes en pleine Histoire en marge de l'Histoire. Cette évasion ne fut ni un acte de bravoure, ni la manipulation de comploteurs dissidents, c'était le fruit d'une corruption interne, le type même de pratique très banale chez les Klingons mais qu'aucun Klingon n'assumera jamais - plutôt mourir. C'est un pied de nez magnifique à l'Histoire officielle, enluminée par des générations de Klingons qui n'ont d'yeux que pour le gloire et le mythe mais jamais pour la vérité. Voilà un épisode rangé aux oubliettes de l'Histoire et qui renforce considérablement la vraisemblance de l'univers Star Trek, tout en conférant un peu plus de vérité à la klingonité et à ses mécanismes tartuffes.
Mais ST ENT 02x19 Judgment (Le procès) est aussi l'épisode qui rend soudain crédible la farce romantique de la société klingonne. Archer assume ici pleinement sa naïveté pour mieux révéler celle de trop de trekkers : il pensait de bonne foi que les Klingons n'étaient composés que de guerriers ! Et c'est paradoxalement le klingon Kolos qui viendra lui expliquer que nulle société ne peut fonctionner ainsi ! Il était grand temps que quelqu'un le dise haut et fort dans Star Trek. Et l'ironie aura voulu que ce soit un Klingon ! Bravo ! Archer est ici l'avatar des trekkies, qui durant 40 se sont gargarisés jusqu'à l'ivresse du romantisme belliqueux klingon en perdant de vue que ça ne tenait en fait pas debout ! Même après l'apothéose de la klingonité dans les dernières saisons de ST TNG et dans ST DS9, même après les contributions illustres de Ronald D Moore, il aura fallu cet épisode apparemment anodin - usurpateur même aux yeux de certains - pour lever un voile essentiel sur la sociologie klingone composée de castes, équilibrées à l'origine, mais progressivement aliénées par le celle des guerriers et leur code. Soit le symptôme même de la décadence.
ST ENT 02x19 Judgment (Le procès) est également l'épisode qui épinglera le boy-scoutisme originel d'Archer, car il sera jugé et condamné à vie ni plus ni moins pour ses bonnes intentions (et rien d'autre). Voilà une superbe façon d'enraciner Star Trek dans des lois naturelles réalistes, et au passage remettre à leur place tous les idéalistes qui s'imaginent que les manifestations de bonne volonté suffisent bien à bâtir les utopies. roll
ST ENT 02x19 Judgment (Le procès), enfin, montrera que si une aucune paix n'est possible à ce stade de leur histoire entre humains et Klingons, les amitiés individuelles demeurent quant à elles possibles. Et parce qu'Archer n'était pas le produit d'une société conditionnant ses officiers à combattre et à détester les Klingons depuis plusieurs générations, il aura paradoxalement réussi ce que Kirk ne put, à savoir se lier d'estime et d'amitié avec un Klingon (Kolos) ! Mais cette entente et cette compréhension ne seront qu'une convergence intériorisée et officieuse, tellement la société était incapable de l'entériner. La relation entre Archer et Kolos sera magnifique parce que profondément anachronique et sans espoir, à l'instar des fraternisations entre soldats allemands et français dans les tranchées de la Grande Guerre...

Donc désolé, Buck, mais ces trois épisodes (ST ENT 01x19 Acquisition (Règles de l'abordage), et surtout ST ENT 02x19 Judgment (Le procès) & ST ENT 02x23 Regeneration (Une découverte dangereuse)) illustrent exactement ce que j'aime le plus dans Enterprise... avant l'accélération un peu superflue de la troisième saison et avant la densité un peu excessive de la quatrième !
Bien loin d'être le produit de "petits pieds plats marchant sur les pas des géants", ces épisodes émanent de pieds de géants qui épousent les pas des géants (venus avant eux) au point de rendre leurs traces plus profondes et plus tangibles.


Par ailleurs, oui, mille fois oui, Archer est un pionnier ! C'est une caractéristique complètement assumée, et c'est même dans ce but que la série Enterprise a été créée ! Et c'est bien parce que ni ST TOS ni ST TNG n'avaient ce coté "pionnier" & Right Stuff que ST ENT est parvenu à définir son identité !
Et comme ce composant "pionnier" manquait cruellement à Star Trek, c'est ce biais-là, probablement plus que n'importe quel autre, qui aura donné de la légitimité à un prequel.

Mais là où je diverge de ton analyse, Buck, c'est que j'estime qu'Archer est toujours resté humblement à sa place ! Il ne s'est jamais approprié les mérites et les gloires de ses lointains successeurs. Il était pionnier seulement parce qu'il fut le premier à découvrir des choses auxquels les autres capitaines "futurs" étaient de toute évidence habitués. Pour Kirk et Picard, les planètes de classe M, la téléportation, la Prime Directive, les Klingons.. était banals. Tout l'intérêt de ST ENT était de nous mettre en scène un équipage pour qui tout ça ne l'était pas, mais qui comme tous les pionniers, combinaient la naïveté, l'arrogance, l'insouciance, et les gamelles. C'est l'antithèse de l'insupportable schéma campbellien. Dans ST ENT, il n'y a pas de Maître Yoda, d'enseignement, d'initiation, de sagesse. Les héros de la série envoient valser les conventions et les convenances, les doctes Vulcains et leur logique avec... pour le meilleur et pour le pire.

Peut-être en effet que des cinq capitaines auxquels Star Trek s'est intéressé, Archer fut historiquement le plus "indispensable" (et c'est justement pour ça qu'il a été directement visé par la Temporal Cold War). Mais son "héroïsme" n'avait rien de classique, ni infatué, ni sûr de lui, ni super-héroïque. Dans une large mesure, il fut "the right man in the right time at the right place", comme c'est si souvent le cas dans le monde réel. Et après tout, les séries Star Trek ne se sont jamais intéressées aux loosers, mais aux femmes et aux hommes d'exception qui ont fait la différence (Kirk, Picard, Sisko, et Janeway sont une élite, et non la moindre).
Archer était l'un de ceux-là aussi. Mais les temps n'étaient pas les mêmes. C'était l'ère des pionniers justement, et Archer n'était pas un capitaine parmi d'autres, il était le seul (ou presque)... car il n'y avait tout simplement pas d'autres capitaines !
Mais surtout, Archer fut porté par ses obsessions, exaspérantes aux yeux de certains trekkers (le trauma de son père, ses sérieux complexes d'infériorité envers les Vulcains, son impatience à en remontrer...), et par un profil psychologique granuleux et crochu, qui sortait largement du "moule" militaire (ce n'est pas pour sa psychologie qu'il fut sélectionné, mais parce qu'il était le fils de son père).
C'est bien ça qui paradoxalement fit d'Archer, de tous les héros de ST ENT (et peut-être de tout Star Trek), le plus "irremplaçable" (comme l'a très bien souligné l'Agent Daniels), car son état d'esprit était totalement anticonformiste ! Apparemment primaire, manquant de sensibilité et refusant se s'appesantir sur ce qui aurait provoqué des psychodrames ou des jérémiades chez d'autres (Adama, Janeway...), il était probablement le seul capable d'avancer là où d'autres auraient reculé ou fait au mieux du surplace. Archer disposait d'un talent unique pour ne s'en laisser compter par personne, pour vouloir toujours expérimenter par lui-même, pour ne jamais confondre l'essentiel et le secondaire, et pour ne jamais renoncer.
Si héroïsme il y eut chez Archer, il ne consistait pas à être beau, grand, fort, et intelligent, mais il consistait à dépasser toutes les idées reçues, à s'obstiner jusqu'à la folie. Archer a exposé la Terre à l'anéantissement comme ne le fit aucun autre capitaine de la franchise, mais finalement, presque involontairement, presque par ses défauts et ses excès, il a rendu l'avenir que nous connaissons possible.

Et c'est un magnifique paradoxe qui me fait aimer l'"héroïsme" d'Archer. Parce que cet héroïsme l'est malgré lui, parce qu'il n'a rien d'"aimable". J'aime l'"héroïsme" d'Archer parce qu'il s'apparente aux héroïsmes imparfaits du monde réel, et non à cet héroïsme iconique de Kirk tout droit sorti d'un comics.

Non, Archer n'a pas inventé la Prime Directive, ni en 1''30, ni durant les quatre (dix) ans de la série ! L'essence de la Prime Directive était contenu aussi bien dans les protocoles spatiaux millénaires vulcains, que dans l'amoralité naturaliste denobulane de Phlox. Tout ce que Archer a fait, c'est de réussir un test, un test de maturité émanant en quelque sorte de Phlox et de T'Pol. Archer allait-il importer dans l'espace sa pesante morale humaine façon Jack O'Neill, ou allait-il parvenir à la transcender pour respecter un ordre naturel ? Contre toute attente (et non sans souffrance), Archer a réussi ce test, mais il aura laissé aux philosophes et aux juristes le soin de définir ce qui ne deviendra que longtemps après la Prime Directive...

Non, Archer n'a pas découvert les Borgs ! Ce sont les scientifiques Drake, Moninger, et Rooney de la station arctique qui ont découvrent les Borgs (et en ont fait les frais) ! C'est la Terre elle-même qui a découvert les Borgs, comme résultante directe du plus fameux film de ST TNG. Et il n'y a rien de plus logique qu'un événement historique comme ST First Contact ait laissé des traces tangibles, par-delà les confessions de beuverie de Zefram Cochrane... Et ST ENT 02x23 Regeneration (Une découverte dangereuse) était le chaînon manquant essentiel entre ST First Contact et la quatrième saison de ST VOY.

Non, Archer n'a volé aucune tactique à Picard/Sisko/Janeway, du moins aucune qui n'ait été présentée comme inventée par eux ! Archer utilise simplement le corpus de tactiques que postule impérativement la fonction de capitaine de vaisseau, et parfois de négociateur dont il fera l'apprentissage progressif.

Non, Archer n'a pas inventé la Fédération des Planètes Unies, ni ne l'a livrée clés en mains ! Mais l'état d'esprit irréductible d'Archer l'aura conduit à faire ce que nul n'avait osé avant lui : dépasser les traditions, les conventions, et les conformismes, pour regarder au-delà les apparences, et trouver un intérêt stratégique commun à plusieurs peuples historiquement ennemis. Et il n'a pas sorti ce vœu pieux de son bréviaire d'idéaliste, mais ce sont les intrigues romuliennes dans le quadrant alpha qui lui ont fourni cette opportunité. Dès lors, le pli fut lancé. Et il n'a pas fallu longtemps pour que des politiciens (le ministre Nathan Samuels) récupèrent cette opportunité pour donner de l'éclat et de l'importance à la Terre. Ce sont les travaux de Samuels - pourtant vétéran de la fraction xénophobe Terra Prime - qui donneront naissance à la Fédération des Planètes Unies 6 ans après.
Bien entendu qu'Archer a joué un rôle essentiel dans ce processus. Il a conduit la première mission spatiale d'exploration, il a su dépasser les idées reçues envers les Vulcains, les Andoriens, et les Tellarites, et il transformé la stratégie de zizanie des Romuliens en vecteur d'alliance. Cela a eu pour effet d'engendrer les Guerres romuliennes, mais cela a également fait naître la Fédération.
Mais n'était-ce pas la vocation même de ST ENT que de nous conter la genèse de la Fédération ?! A quoi bon faire un prequel sinon ? Archer fut le héros de cette aventure, l'incontournable figure historique de ces années-là, car il a tout simplement donné l'impulsion.
Mais les politiciens ont fait le reste ! Et Archer y a simplement gagné de pouvoir faire un beau discours à la signature de la Charte en 2161.

Archer "découvre" les Ferengis... si l'on veut ! Il fait surtout face à un acte d'abordage et de piraterie sauvage, venant de Ferengis dont ST DS9 nous a assez montré que la "force" est de se faufiler partout, surtout là où on les attend le moins.
Nous sommes donc très loin d'un contact officiel étant donné la tournure "family affair" de l'épisode, où rien ne prouve qu'Archer apprenne même le nom véritable de ceux à qui il a eu affaire.
Archer n'a pas vraiment "découvert les Ferengis", il a surtout découvert une bande d'escrocs pillant pour leur propre compte. Mais cette rencontre aura probablement inauguré ces incessantes rumeurs dont les Ferengis feront l'objet durant plusieurs siècles...

En revanche, oui, Archer est le premier humain à "faire chier" les Klingons. Mais personne ne nous a jamais dit que c'était quelqu'un d'autre qui avait eu cet honneur.
Et c'est justement l'un des plus intéressants ressorts de toute la série, parce qu'il montre que les auteurs ont vraiment tout pigé à la psychologie klingonne (eh oui, malgré l'absence de Ronald D Moore !) tout en portant à leur paroxysme les errements d'Archer.
L'erreur aurait consisté à montrer que l'estime et l'amitié des Klingons se gagnent par le dévouement et la gentillesse. Archer a "fait chier" les Klingons pour avoir simplement été lui-même, trop humain, désireux de se rendre utile et obstiné jusqu'à la déraison. Mais il aura surtout "fait chier" les Klingons parce qu'il aura eu le "malheur" d'avoir trop souvent raison et de le clamer haut et fort, et parce qu'il aura voulu devenir envers et contre tout leur "ami" (histoire probablement d'en remontrer aux Vulcains).
Mais ST ENT a parfaitement compris qu'il n'y a rien de plus difficile que de devenir "ami" des Klingons. Il ne suffit pas de s'adapter à eux, de les aider, d'être loyal. Les Klingons ne respectent que la force, et c'est au terme d'interminables affrontements épiques que d'exceptionnels concours de circonstance permettent parfois de gagner la paix. Il n'y aura eu que quatre opportunités de ce genre dans tout l'Histoire trekkienne connue : ST TOS 01x26 Errand Of Mercy (Les arbitres du cosmos), ST The Undiscovered Country (Terre inconnue), ST TNG 03x15 Yesterday's Enterprise (L'Enterprise viendra d'hier) et ST DS9 05x01 Apocalypse Rising (L'apocalypse).
Et justement, ST ENT a eu l'intelligence de ne pas banaliser une exception qui devait absolument le rester. Si Archer a été le premier à "faire chier" les Klingons, il n'aura pas été celui qui aura apporté la paix. Car ce processus a demandé plusieurs siècles, et ST ENT a parfaitement su le comprendre.
Tout au plus, Archer aura parfois évité des guerres ouvertes avec les Klingons que la Terre ne pouvait évidemment pas se permettre... Et encore, même là, ses mérites sont très illusoires étant donné qu'il n'était qu'un pion dans les menées de la Section 31...
Bref, voilà une superbe généralisation du "choc des civilisations" de Fernand Braudel et de Samuel Huntington.

Si la tendance d'Archer à tout faire avant les autres, à découvrir Star Trek a lui tout seul, s'est un tant soit peu dessinée dans ST ENT, c'est bien dans la quatrième saison que cela s'est produit ! Une saison que pourtant les trekkers portent aux nues (car du fait d'experts comme Manny Coto et le couple de romanciers Garfield & Judith Reeves-Stevens) et qu'ils opposent aux deux premières (car du fait des "abominables" B&B).
Or s'il y a justement une chose que je peux reprocher à cette saison 4, c'est d'être tellement dense qu'elle en perd un peu de sa crédibilité ! Chaque épisode - ou plus exactement chaque arc - de cette quatrième saison traite d'un événement historique majeur qui aura un retentissement dans les deux siècles suivants de la franchise : les Améliorés et les genèse de la cybernétique conduisant à Data, la réconciliation des Vulcains avec leur héritage (et Archer avec eux), les Organiens, la fondation d'une alliance contre les Romuliens qui conduira à la fois aux Guerres romuliennes et à la Fédération, les origines de la fascination humaines pour les Orionnes, la transformation plastique et comportementale des Klingons, le premier hybride humain-Vulcain de l'histoire officielle... Waw !!! yikes
C'est incroyablement brillant, c'est magistralement bien écrit, cela rend incomparablement plus cohérent 40 ans de Star Trek (en expliquant tout ce qui ne l'avait jamais été), et les scénaristes n'avaient de toute façon pas d'autre choix que de "bourrer à mort" étant donné qu'ils savaient la série condamnée à court terme. Mais le résultat est un peu too much ! Too much pour un seul équipage en une seule année d'Histoire.

C'est pourquoi je préfère la structure les deux premières saisons tant critiquées. Car elles possèdent un rythme beaucoup plus naturel. Je sais bien que ça emmerdera tous les accros à la nouveauté, les drogués au spectacle, au suspens, et aux cliffhangers. Mais dans les deux premières saisons, Archer ne "fait" pas l'histoire à chaque épisode ! Il vit le plus souvent des aventures très anodines comme il est normal que cela soit au tout début de l'ère spatiale.
C'est ce caractère anodin, ce regard parfois un peu primaire mais d'autant plus juvénile, cette capacité à s'extasier devant ce qui avait été rendu abusivement banal par 35 ans de Star Trek qui faisait l'âme de ces deux premières saisons !
Et de temps en temps, mais seulement de temps en temps, c'est à dire dans deux ou trois épisodes maximum par saison, Archer prend part, directement ou indirectement, à une chaîne d'événement connectée au futur que nous connaissons.
Voilà exactement la structure narrative que devait avoir un prequel pour demeurer crédible, et c'est justement cette structure qu'ont su adopter les deux premières saisons de ST ENT. J'aurais voulu qu'il en soit ainsi durant les 7 ou 10 saisons de la série, et que le contenu hyperdense et passionnant des saisons 3 & 4 aient été égrené progressivement, par petites touches, au gré d'une série prenant son temps, conformément au style Star Trek (sauf hélas dans la dernière saison de ST DS9 et bien sûr dans ST 2009).

Buckaroo a écrit :

Même nos deux modules réunis n'arriveraient pas à trouver un brin de cohérence à la trame de la Guerre Froide Temporelle, de trame faudrait il qu'il en est dèjà une!! C'est même un aveu d'impuissance totale dans Schokwave part II.ENT.2, épisode d'un grand comique ou on nous dit clairement  de ne pas chercher à comprendre parce qu'on arriverait pas à comprendre ( les bras d'honneur dont je parle plus haut)  , ou le Future Guy bidouille le temps et s'efface de  lui même comme un gros couillon  & le fin du fin , Daniels qui fabrique une machine à voyager dans le temps avec un portable et une cuiellière !!
Comme dirait si bien Archer : "Ou est la logique dans tout ça? " lol

Voilà un nouvel exemple - et un beau - de réaction diamétralement opposée !

Je crois que tu te méprends vraiment sur la raison d'être de la Temporal Cold War. Elle n'avait jamais eu pour fonction d'offrir une intrigue délimitée, avec un début, un milieu, et une fin. Elle n'était pas supposée être un ressort policier conduisant à une explication artificielle délivrée par un quelconque Deus ex machina façon Miss Marple.
Non, la Temporal Cold War avait pour vocation d'être une résultante nécessaire des hypothèses de départ, un concept universel, un écho trekkien, et un générateur d'ambivalence !

Depuis ST TOS, la franchise a banalisé le voyage temporel, lui offrant ses lettres de noblesse audiovisuelles bien plus et bien mieux que la concurrence ne l'avait fait. Or dès lors que cette technologie existe et laisse la possibilité d'altérer à volonté l'Histoire, il est inéluctable qu'elle devienne tôt ou tard, dans l'infinitude du futur, un instrument tactique et stratégique au sein des luttes de pouvoir et d'influence qui foisonnent dans l'immensité de l'univers.
Bien avant ST ENT, cette résultante très logique avait été mise en lumière par les pointures de la SF littéraire que sont Poul Anderson, Joe Haldeman, et Fritz Leiber.
Et en découvrant dans ST DS9 le département Temporal Investigation de Starfleet, et son puissant héritier du 29ème siècle dans ST VOY, je me disais bien que pour rester crédible envers ses hypothèses de départ, il fallait absolument que Star Trek mette en scène - ou du moins suggère - l'existence de Guerres temporelles ! Or ni ST DS9 ni ST VOY n'eurent le courage de le faire !

ST ENT a donc eu exactement le réflexe qu'il fallait pour que l'univers Star Trek demeure conséquent envers l'existence même du voyage temporel. La Temporal Cold War de ST ENT a littéralement sauvé la franchise de l'inconséquence et de la naïveté envers les questions temporelles.
Mais en même temps, ST ENT a justement eu l'intelligence de se garder d'expliquer et de révéler quoi que ce soit de concret. Car cela n'était pas du ressort d'Archer et de l'homme du 22ème siècle de gérer ces questions-là. Une Guerre temporelle dépasse largement la linéarité causale des accidents temporels "ordinaires" de la franchise, et même du très ambitieux ST VOY 04x08+04x09 Year Of Hell (L'année de l'enfer) (en passant, l'un des sommets de tout Star Trek).
Une Guerre temporelle relève d'une mécanique et d'une science qui dépasse largement le niveau d'entendement et de logique de l'Homo sapiens du 21ème siècle. Et la seule façon de préserver un semblant de crédibilité d'une science fondamentalement futuriste et multidimensionnelle (littéralement), c'est de se garder de la formaliser, de la mettre en boîte, et de l'étiqueter depuis les tréfonds de notre ignorance, c'est de ne surtout pas se risquer à une quelconque vulgarisation confortable et simpliste comme trop d'auteurs le font pour flatter l'intelligence des spectateurs ! En fait, ce qu'il faut comprendre, c'est que toute tentative d'explication aurait ridiculisé ce "grand jeu du temps".

Mais ST ENT a toutefois révélé exactement ce qu'il fallait pour saisir les enjeux et leur accorder du crédit, sans jamais dévoiler pour autant d'inutiles détails qui seraient fatalement venus démolir - ou du moins fragiliser - tout l'édifice.
Les hypothèses de départ et les "décors" de cette Temporal Cold War avaient vraiment quelque chose de fascinant :
- des puissances ennemies inconnues (du futur et même d'autres univers) disposant toutes de technologies temporelles (mais pas forcément les mêmes), ambitionnant - comme le Krenim Annorax  - de remodeler chirurgicalement l'Histoire à leur bénéfice ;
- des agents temporels - façon Valérian - portant les intérêts et l'héritage du Star Trek futur que nous connaissons ;
- des "fronts spatiotemporels", déterminés par le caractère plus ou moins "irremplaçable" de certains événements et de certaines personnes ;
- un prix à payer plus lourd que prévu (ou que supposé) pour que le futur que nous connaissons voit le jour ;
- un terrain stratégique profondément interlope et incertain, jonché de paradoxes, et où nul ne connaît les réelles allégeances de l'autre, façon Frédéric Dard ou John le Carré, mais dans une déclinaison tri- pour ne pas dire quadridimensionnelle ;
- une ambigüité permanente sur l'identité de la timeline, d'autant plus soulignée que le voyage temporel n'est pas supposé connu au 22ème siècle et que les Vulcains le nient en bloc (avec des contre-arguments toujours très (im)pertinents), suscitant la hantise de cette perpétuelle question qui ne recevra jamais de réponse (sommes-nous ou ne sommes-nous pas dans la timeline du reste de la franchise ?).

Existe-t-il un cas de figure plus grisant et plus riche de possibilité que celui-ci ? Pas de mon point de vue !
Et j'étais pour ma part d'autant plus aux anges que je rêvais d'une série Star Trek prenant place au 29ème siècle dans un vaisseau spatio-temporel de Starfleet, façon USS Relativity, afin de propulser Star Trek à un niveau supérieur de complexité (aux antipodes du simpliste Doctor Who, ou des minables The Time Tunnel et Timecop).

Le ressort de la Temporal Cold War était incroyablement ambitieux, et il aura offert à Star Trek des épisodes magnifiques comme ST ENT 01x11 Cold Front (Guerre temporelle), ST ENT 02x16 Future Tense (Le vaisseau du futur), et ST ENT 03x08 Twilight (Une autre dimension)... mais aussi - dans une moindre mesure certes - l'apocalyptique ST ENT 01x26+02x01 Shockwave (Onde de choc), qui saisit d'autant plus à la gorge qu'il permet de mesurer toute la fragilité des acquis dès lors qu'il est question de manipulation temporelle.

Et c'est bien parce que la portée de ce ressort temporel était "gigantesque" qu'il fut impardonnable de le clore par des "nazis extraterrestres" (presque niveau pulps), par un semblant d'explication cartésienne finale de l'Agent Daniels (alors que toute explication - fatalement réductrice - était à proscrire en pareil cas), et surtout par une prétendue conclusion définitive de la Temporal Cold War elle-même !
Car une pareille guerre, lorsqu'on en comprend le sens (même si l'on en connaît pas les mécanismes) ne peut jamais avoir de fin ! La guerre temporelle est avant tout une guerre éternelle.

Dernière modification par yrad (02-09-2009 12:34:45)


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#82 02-09-2009 11:39:29

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

Je profite de cet échange pour poster dans ce topic un texte que j'avais écrit pour un autre forum dans le cadre d'un débat de ce genre. Il est certes un peu redondant par rapport à ce que je viens d'écrire, mais il a le mérite de montrer à quel point les trois épisodes ST ENT 01x19 Acquisition (Règles de l'abordage), ST ENT 02x19 Judgment (Le procès), ST ENT 02x23 Regeneration (Une découverte dangereuse) parviennent à cristalliser deux visions antinomiques et inconciliables de Star Trek.

yrad a écrit :

(...)

Là nous sommes vraiment au cœur de la polémique qui a fait rage à propos de ST ENT ! Les arguments que tu inventories sont exactement ceux qui ont été utilisés par des cohortes de trekkers pour prétendre que ST ENT n'avait pas respecté les canons de la franchise... roll

Or s'il existe bien des façons d'appréhender l'univers Star Trek, en voici deux radicalement opposées :
- la façon infantile : l'univers de Star Trek est en fait tout petit, tout le monde connaît tout le monde, tout le monde sait ce que tout le monde fait, tout ce que les héros disent est vrai, les héros ne se trompent jamais, il n'existe qu'une seule vérité, la Fédération est transparente et parfaite...
- la façon adulte : l'univers de Star Trek est bien plus vaste que le nôtre, tout le monde ne sait pas ce que tout le monde fait, les héros ne savent pas tout, la Fédération est opaque et cloisonne nombre d'informations, la vérité est illusoire et varie selon les points de vue et les bases de données...

Selon l'approche infantile :
- Parce que l'équipage de l'Enterprise D ne connaît presque rien des Ferengis dans ST TNG 01x05 The Last Outpost (Le dernier avant-poste) => aucun humain n'a jamais rencontré de Ferengis avant => ST ENT 01x19 Acquisition (Règles de l'abordage), c'est n'importe quoi (ou une autre timeline) !
- Parce que Picard ne connait pas les Borg dans ST TNG 02x16 Q Who (Docteur Q) et que Q les lui "présente" => la Fédération ne sait rien des Borgs avant ST TNG => ST ENT 02x23 Regeneration (Une découverte dangereuse), c'est n'importe quoi (ou une autre timeline) !
- Parce que l'équipage de l'Enterprise A est convaincu (dans ST VI: The Undiscovered Country (Terre inconnue)) que Kirk & McCoy sont les premiers humains à être emprisonnés à Rura Penthe et les premiers à s'en évader => aucun humain n'a jamais été emprisonné ni ne s'est évadé auparavant de Rura Penthe => ST ENT 02x19 Judgment (Le procès), c'est n'importe quoi (ou une autre timeline) !

Selon l'approche adulte :
- ST ENT 01x19 Acquisition (Règles de l'abordage) confirme que toutes les vérités historiques ne sont pas contenues dans les bases de données de l'Enteprise D, et explique au passage les nombreuses rumeurs dont faisaient l'objet les Ferengis bien avant ST TNG 01x05 The Last Outpost (Le dernier avant-poste). Le film ST Generations avait d'ailleurs déjà révélé que les humains se racontaient des blagues sur les Ferengis dès le pilote de ST TNG, donc avant le premier contact officiel. Et puis ST ENT 01x19 Acquisition (Règles de l'abordage) colle tellement avec le profil des Ferengis : se faufiler partout, surtout là où on les attend le moins...
- ST ENT 02x23 Regeneration (Une découverte dangereuse) confirme bien que la Fédération ne pouvait raisonnablement ignorer l'existence des Borgs avant que Q les "présente" à Picard, chose que ST TNG 02x16 Q Who (Docteur Q) suggérait déjà par la connaissance que Guinan et son peuple en avaient. Comme l'avait bien montré ST: Generations, les El-Aurians furent accueillis par la Fédération dès le 23ème siècle suite à l'assaut de leur monde par les Borgs ! Rien que par ce biais, certains services de renseignement de la Fédération ont fatalement été informés de l'existence des Borgs... Et ce n'est que la partie visible de l'iceberg... Les infos sur les Borgs ont donc très probablement été classifiées par la Fédération pour n'être connues que de quelques chercheurs. Déjà à l'échelle de notre petite planète, de telles pratiques sont monnaie courante entre agences de renseignement d'un même pays (cf. le 9/11), alors à l'échelle d'une Fédération intergalactique - même prétendument idéale - j'ose à peine imaginer ce que cela peut être... Ainsi ST ENT 02x23 Regeneration (Une découverte dangereuse) apporte un nouveau regard sur ST TNG 02x16 Q Who (Docteur Q) en rendant l'action de Q plus altruiste : Q n'est pas venu révéler à la Fédération l'existence des Borg pour narguer Picard, mais il est en fait venu prévenir la Fédération de l'arrivée imminente des Borg sous couvert de leçon d'humilité, soit une nuance de poids. En outre, ST ENT 02x23 Regeneration (Une découverte dangereuse) réussit à expliquer... l'existence de Seven Of Nine dans ST VOY, ce qui n'est pas non plus un détail !
- ST ENT 02x19 Judgment (Le procès) confirme bien que les Klingons sont pour le moins "discrets" envers leurs échecs et leurs défections. On s'évade de Rura Penthe comme de n'importe quelle prison, mais la propagande et la forfanterie klingonnes font évidemment croire le contraire... et ça marche fort apparemment... même sur les trekkers. lol

C'est d'avoir rendu plus adulte et plus paradoxal l'univers de Star Trek qui m'a tant fait apprécier ST ENT. Toi tu appelles ça de l'incohérence (ou une nouvelle timeline), moi j'appelle ça un grand réalisme qui renforce considérablement la crédibilité de Star Trek à l'échelle d'une seule et unique timeline. Car c'est justement incomparablement plus intéressant si la timeline est la même...

ST ENT nous a brillamment montré que l'univers de Star Trek n'est pas naïf et que la vérité ne figure pas toujours dans les manuels d'histoire. Et cette audace demeure à mon sens plus grande que les sempiternelles névroses politiques et militaires de BSG 2003.

Dernière modification par yrad (03-09-2009 09:46:31)


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#83 02-09-2009 12:02:10

Chrysalid
vétéran

Re : Star Trek: Enterprise

Ouh la vache ! Sacré pavés que vous nous mettez là.

Comme je l'ai déjà dit sur le forum, je ne connais pas encore ENT, et j'émettais d'ores et déjà quelques réserves aux vues des différentes incohérences chronologiques qui avaient fatalement dû arriver, comme c'est immanquablement le cas lors des préquelles (dois-je citer la monstrueuse incohérence à la fin de l'épisode III de Star Wars ?).

Mais ton point de vue, Yrad, au sujet de la Timeline unique et de l'approche adulte et réaliste de cette continuité, est véritablement intéressante. Et sincèrement, je pense que j'appréhenderai ENT sous cet angle lorsque je m'y attaquerai...


"Lorsque vous avez éliminé l'impossible, ce qui reste, aussi improbable que cela paraisse, doit être la vérité."
- Sherlock Holmes (Le Signe des Quatre)

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#84 02-09-2009 14:02:01

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

dvmy a écrit :

dvmy et ENT, partie 1

Buckaroo et Yrad ont raison tous les deux. ENT est une série sympa mais ratée, et c'est avant tout un festival de mauvais choix assumés ou non. Attention, j'aime bien le show. Il est en avant-dernière position dans mon cœur mais la série s'améliorait vraiment sur la fin. Dommage qu'on lui ait coupé les ailes en plein vol…

Hello dvmy. wink

Beaucoup ont perdu de vue que les deux premières saisons de ST TNG & ST DS9 furent autant dénigrées par le public (en 1987-89 & 1993-95) que celles de ST ENT (en 2001-03). Et ce sont bien les cinq saisons suivantes de ST TNG & ST DS9 qui ont racheté la piètre réputation (justifiée ou non) de leurs deux premières.

Mais ce temps n'a pas été laissé à ST ENT ! Elle fut annulée alors qu'elle était en pleine ascension, et elle n'aura pas disposé de suffisamment de saisons populaires (les 3 & 4 seulement) pour se tailler une aussi bonne réputation que ST TNG & ST DS9, alors qu'elle le méritait pourtant au moins autant.

Et pourquoi ce temps n'a-t-il pas été laissé à Enterprise ?
Parce que ST ENT fut diffusée sur la chaîne-poubelle de téléréalité UPN, lorsque ST TNG & ST DS9 bénéficièrent du confort de la syndication (et Stargate et BSG 2003 du soutien inconditionnel de la chaîne spécialisée Sci-Fi).
Et aussi parce que la direction commerciale de la Paramount changea, et que cette nouvelle venue décida de transformer Star Trek en gros hit populaire façon Star Wars... quitte à sacrifier son identité au passage ! JJ Abrams en fut l'instrument.

En revanche, je suis bien incapable de hiérarchiser les six séries de la franchise comme tu le fais ! Chacune a apporté quelque chose d'essentiel au tout.
Certes, ST ENT avait - selon moi -  plus de mérite que toutes les autres, et je la défends en priorité étant donné que personne ne le fait (ou presque).
Mais cela ne signifie pas que ST ENT soit meilleure à mes yeux que les autres séries de la franchise.

dvmy a écrit :

Petit récap perso :
(…)

Etrangement, tes tops sont presque tous identiques aux miens ! wink
En revanche, nous divergeons pas mal sur les flops, comme sur les pourcentages d'ailleurs.
Car je trouve dans Enterprise autant d'épisodes de réelle qualité que dans les autres séries Star Trek, et j'aime décidément beaucoup l'esprit de ses deux premières saisons.

dvmy a écrit :

Contrairement à la majorité ici, je pense que de situer la série une centaine d'années avant TOS et de faire du vaisseau d'Archer le premier navire de Starfleet explorant l'univers est une très bonne idée. Le problème c'est que l'équipage n'explore rien du tout, ne s'étonne ni ne s'émerveille de rien (ou si peu) e tout se déroule comme si l'environnement immédiat était déjà bien connu et exploré.

L'expérience m'a généralement montré – en littérature comme en audiovisuel – que les prequels, les retours en arrière, les "jeunesses des héros", les reboot... n'apportaient rien de bon.
Donc à la différence de cette majorité, ma position n'a rien de dogmatique, elle est simplement pragmatique.
Et comme je m'efforce justement d'être pragmatique, je sais que chaque cas est différent. Je juge donc sur pièce en tenant compte des contraintes.
Or j'ai vraiment été impressionné par ce qu'Enterprise a réussi a faire, a fortiori parce que je ne perds jamais de vue que ce fut - de toutes - la série la plus difficile à développer au regard du colossal héritage qu'elle assumait (lorsque d'autres ont trouvé plus pratique de ranger tout simplement l'héritage au musée des antiquités...).

dvmy a écrit :

Première déception : le vaisseau. On a sans arrêt parlé, durant la pré-production, la production et même dans les bonus de DVDs que c'était une sorte de sous-marin, étroit et claustro. Très bonne idée, malheureusement je ne vois rien de tout ceci dans la série : l'ENT est confortable, les couloirs sont vastes, etc.. Terrible erreur : il aurait été très intéressant de voir un équipage vivre dans des conditions extrêmes. Ce sont censés être les premiers explorateurs mais on dirait plutôt un club de vacances. Dommage.

Je comprends ce point de vue. De manière générale, les rares reproches que je pourrais adresser à ST ENT sont de n'être pas allé plus loin dans certains choix techniques ou artistiques, de n'avoir pas été plus radicale.
Malgré tout, j'aime beaucoup le design extérieur de l'Enterprise NX-01 que je trouve modeste et élégant, et j'apprécie assez l'aspect métallique et fonctionnel du cadre intérieur.
Et en dépit de cette possible "frilosité", la relativité a malgré tout été préservée ! Car l'excellentissime diptyque ST ENT 04x18+04x19 In A Mirror, Darkly (Le côté obscur du miroir) a su rendre l'Enterprise d'Archer (par l'entremise de l'ISS Enterprise) étonnamment archaïque et exiguë par la comparaison directe avec l'USS Enterprise de Kirk (par l'entremise de l'USS Defiant).
Et c'est bien l'essentiel.

dvmy a écrit :

Ensuite, j'en ai déjà parlé : il y a un gros problème au niveau des personnages. Ce n'est pas tant leur élaboration qui est raté mais avant tout la casting, la palme revenant à Blalock qui n'a strictement rien d'une Vulcaine ni de près ni de loin. Les scénaristes seront même obligé d'inventer une maladie à T'Pol pour expliquer le jeu pitoyable de son interprète. Quant au capitaine, il est si désinvolte et hystérique qu'il n'a aucune crédibilité à mes yeux. L'ENT est le premier navire d'exploration et il est confié à un gosse qui s'amuse avec son jouet !

Je comprendre également ton point de vue sur T'Pol, même si je le partage pas vraiment. Je le comprends en fait d'autant mieux que je n'aime pas du tout Jolene Blalock (et que je suis très insensible à sa "plastique").
Mais comme je l'avais déjà écrit, son personnage de T'Pol a su retrouver quelque chose des Vulcains originels qui avait été perdu au fil des ans : une subtile ironie désinvolte...
Le fait que T'Pol ait contracté diverses maladies (pour expliquer en effet une interprétation insuffisamment rigide) ne me dérange pas vraiment, car de telles maladies avaient affecté Spock et à Tuvok "avant". Et cela aura finalement permis de faire évoluer T'Pol dans le sillage de Xon (ST Phase II)…
A quelque chose malheur est bon en somme.

En revanche, je ne comprends pas ce point de vue sur Archer !
Archer est l'un des personnages les plus intéressants et complexes de la franchise ! Et cela tient tant à l'excellente interprétation de Scott Bakula (comme toujours), qu'à la qualité d'écriture de son rôle. Il possède vraiment les caractéristiques de "fous volants" du monde réel, il est parfois très irritant, et il est rongé par des obsessions et des travers… mais qui finiront par se transformer en atouts.
Archer est probablement le moins "parfait" de tous les capitaines de Star Trek, mais c'est paradoxalement celui qui aura accompli le plus !
N'est-ce pas le schéma narratif le plus intéressant ?

Dernière modification par yrad (02-09-2009 14:20:05)


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#85 02-09-2009 14:07:59

Buckaroo
Gotta Light ?

Re : Star Trek: Enterprise

mbuna a écrit :

Ah mais Buck !!???!!

Buckaroo a écrit :

Non ce qui nous énerve, nous tape sur le système, c'est (...)Au final Archer est le pionnier des pionners, il aura découvert le monde de Star Trek à lui tout seul ( 200 ans d'histoire trop fort le gars !! ) , Il est le premier avant Picard à découvrir les Borgs, les Ferengis, il t'invente la Prime directive en 1 s 30 , il est le premier avant Kirk à s'évader de Rurah Penthe et il est le premier humain à faire chier les Klingons ( on ne sera jamais trop pourquoi) .. Il est le premier à inventer des tactiques que vont créer Picard, Sisko & Janeway dans le futur ( le passé )ect, ect..

Exactement ce qui m'ennerve prodigieusement dans le Kirk de ST2009 ! C'est lui qui fait tout, le superhéros qui fait valser StarFleet, tout tourne autour de lui, il invente la diplomatie, il est le meilleur tout partout, il est proclamé génial par Pike, y'avait avant lui (c'était en gros des nulos à StarFleet) et après lui.
Ce que tu repproches à Archer, c'est vraiment pinuts par rapport à Kirk sauveur de l'Univers wink

Non tu n'y es pas du tout Mbuna. Le Kirk de Chris Pine ne fait rien d'autre ce que le Kirk du Shat' aurait fait. Nous connaissons tous la vraie valeur, la véritable nature de James T. Kirk à travers ses aventures et les 25 ans de TOS. Ainsi lorsque l'on se retrouve face à un jeune loup arrogant qui s'apelle James T. Kirk & que le capitaine Pike y voit un futur génie de Starfleet. Comment ne voulez vous pas y adhérer? Comment arrivez vous à ne pas croire un seul instant à son extraordinaire potentiel? A ce moment précis, ce n'est pas JJ Abrams qui vient d'effacer 25 ans de TOS, c'est vous et personne d'autre. Dans le discours d'endoctriment de Pike,  pour moi c'est l'esprit de 25 ans de TOS, de James T. Kirk qui y est capturé & me touche direct au coeur. Il ne crache pas sur l'héritage.

Ainsi Pourquoi je kiffe aussi Picard? Parce qu'il ne s'appropie jamais les faits d'armes de Kirk, Idem pour Sisko , il ne pille pas les aventures de Kirk & Picard pour dorer son blason, Janeway est un mélange de Picard et de Kirk certes, mais elle demeure humble à leur coté. Archer nous fait une compilation de ces gens, mais le pire, il s'approprie leur exploits & invente le monde de Star Trek que ces derniers ont crée avec leur propre sang. C'est craché sur l'héritage.

Dans ST2009, il n'y a pas maldonne et respect totale envers l'héritage. Nous sommes dans une réalité alternative. Oui ce n'est pas du Star Trek, mais je ne peux que constater la fidélité aux personnages de TOS. Dans le film d' Abrams ils n'inventent pas le monde de Star Trek, non ils le réinventent. Tu comprends la nuance?

Yrad a écrit :

Parce que pour ce qui est de l'histoire en elle-même de ST ENT 01x19 Acquisition (Règles de l'abordage), elle est fondamentalement originale ! Où as-tu vu dans le reste de la franchise un authentique acte de piraterie spatiale - par abordage sauvage - perpétré par les Ferengis, portant aussi bien sur les biens que sur les personnes (les femmes) ? Cite m'en un seul avant de parler de "copie pathétique" !

Originale? Oui bien sûr : Rascals.TNG.6, donc Acquisition est un pathétique copié /coller, mais là ou Picard and co avaient l'excuse d'être réduit en gamins pour se comporter comme tel, ça devient plus gênant quand tu as à faire à des adultes qui jouent à cache cache, aux "pirates des caraïbes" avec des Ferengis plus débiles que ceux de " The Last Outpost.TNG.1". Bon, Rascals est un mauvais épisode TNG. En parlant d'abordage sauvage, je garderai en souvenir plutôt ému : By Any Other Name. TOS.2 , Starship Mine. TNG.6, Basics.VOY.2.

De toute façons, les Ferengis n'avaient rien à faire au 22ème siècle, & lorsqu'on a manifestement pas la plume d'un Ira Steven Behr. On devrait s'abstenir de passer derrière lui.

les Ferengis menaçants de ST TNG et les Ferengis bouffons de ST DS9 !

Les Ferengis n'ont jamais été menaçants. Bouffons , oui! Mais la bouffoneries made in Ira Steven Behr est vraiment drôle et pleine de tendresse.

Non, Archer n'a volé aucune tactique à Picard/Sisko/Janeway, du moins aucune qui n'ait été présentée comme inventée par eux !

Un exemple comme un autre: La tactique qu'emploie Archer pour trouver le drône Romulien dans United.ENT.4 est quasi la même que celle qu'emploie Picard pour prendre la flotte Romulienne dans Redemption. TNG.5. Oui Yrad rien ne dit que c'est Picard qui a inventé cette tactique, mais c'est là qu'on  la voit pour la première fois dans Star Trek. Hors le fait de la voir réapparaître dans une préquelle, diminue l'esprit d'initiatif , l'intelligence  tactique de Picard le faisant passer pour une vulgaire copieur, hors nous savons bien ou est le copieur, l'imitation dans ce cas là.

dvmy a écrit :

Première déception : le vaisseau. On a sans arrêt parlé, durant la pré-production, la production et même dans les bonus de DVDs que c'était une sorte de sous-marin, étroit et claustro. Très bonne idée, malheureusement je ne vois rien de tout ceci dans la série : l'ENT est confortable, les couloirs sont vastes, etc.. Terrible erreur : il aurait été très intéressant de voir un équipage vivre dans des conditions extrêmes. Ce sont censés être les premiers explorateurs mais on dirait plutôt un club de vacances. Dommage.

Oui je vais dans ce sens aussi. Même si un coté naturaliste à la BSG2003 m'aurait parut déplacé, le NX est trop confortable pour un premier vaisseau . Il manque que les holodecks et nous aurions put le confondre avec l'ambiance du Voyager.


TrekCoreSig_Picard.jpg

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#86 02-09-2009 18:01:17

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

Buckaroo a écrit :

Dans le discours d'endoctriment de Pike,  pour moi c'est l'esprit de 25 ans de TOS, de James T. Kirk qui y est capturé & me touche direct au coeur. Il ne crache pas sur l'héritage.

Le discours de Pike est un mauvais digest de la philosophie Starfleet, car revu à la sauce des très actifs recruteurs de l'armée américaine d'aujourd'hui (qui manque cruellement de troupes). Même l'excuse de l'univers parallèle ne suffit pas à faire avaler cette dénaturation profonde.

Buckaroo a écrit :

Ainsi Pourquoi je kiffe aussi Picard? Parce qu'il ne s'appropie jamais les faits d'armes de Kirk, Idem pour Sisko , il ne pille pas les aventures de Kirk & Picard pour dorer son blason, Janeway est un mélange de Picard et de Kirk certes, mais elle demeure humble à leur coté. Archer nous fait une compilation de ces gens, mais le pire, il s'approprie leur exploits & invente le monde de Star Trek que ces derniers ont crée avec leur propre sang. C'est craché sur l'héritage.

La vocation de ST ENT était en effet d'inventer Star Trek, ou plus exactement ses racines. Il était donc absolument essentiel d'y trouver rétroactivement les "brouillons" de tout ce qui fait le Star Trek que nous connaissons.
Les capitaines "futurs" conservent toujours la paternité de la plupart des exploits, mais il est très logique justement que ST ENT nous montre qu'ils n'ont pas tout inventé pour autant. Une partie de leurs "exploits" furent fatalement hérités de leurs prédécesseurs. Starfleet s'inscrit dans une filiation et une tradition qui a justement débuté avec sa première mission spatiale - mise justement en scène par ST ENT. Quel utilité aurait Starlfeet et son enseignement, si chaque acte posé par Kirk ou Picard devait être considéré comme une invention géniale et inédite ? Et quelle crédibilité cela aurait, sachant que la création est essentiellement une imitation (comme la montré René Girard).
Ce qu'Archer a parfois "pris" à ses "successeurs", ce fut pour davantage consolider et grandir l'univers Star Trek dans son ensemble. C'est en quelque sorte une redistribution équitable des richesses dans le but de renforcer l'interdépendance et la continuité du tout.

Buckaroo a écrit :

Dans ST2009, il n'y a pas maldonne et respect totale envers l'héritage. Nous sommes dans une réalité alternative. Oui ce n'est pas du Star Trek, mais je ne peux que constater la fidélité aux personnages de TOS. Dans le film d' Abrams ils n'inventent pas le monde de Star Trek, non ils le réinventent. Tu comprends la nuance?

Pour ma part, je comprends surtout que le vocable "réinventer" fait partie de la novlangue des stratégies de promotion commerciales de la SF en mal d'inspiration. Je n'ai jamais autant rencontré ce verbe depuis que Hollywood nous bombarde de remakes. Et pour rendre le public réceptif à ce nouveau standard 0 de la SF, tous les critiques vantent imperturbablement les mérites de la "réinvention" d'univers préexistants.
"Réinventer" est désormais un outils nominaliste de conditionnement des masses destiné à ennoblir l'incapacité à inventer.

Buckaroo a écrit :

Originale? Oui bien sûr : Rascals.TNG.6, donc Acquisition est un pathétique copié /coller, mais là ou Picard and co avaient l'excuse d'être réduit en gamins pour se comporter comme tel, ça devient plus gênant quand tu as à faire à des adultes qui jouent à cache cache, aux "pirates des caraïbes" avec des Ferengis plus débiles que ceux de " The Last Outpost.TNG.1". Bon, Rascals est un mauvais épisode TNG.

Je confesse n'avair pas jugé bon de considérer ST TNG 06x07 Rascals (Les petites canailles) tellement je le trouve médiocre !
Mais je t'accorde en effet que ST TNG 06x07 Rascals (Les petites canailles) présente des similarités avec ST ENT 01x19 Acquisition (Règles de l'abordage) ! Mais de là à parler de copier-coller, n'exagérons rien ! L'abordage du Daimon Lurin dans ST TNG 06x07 Rascals (Les petites canailles) n'était que l'histoire B destinée à donner une "utilité" au piètre rajeunissement des protagonistes, qui lui constituait l'histoire A (pire encore que la B).
Le seul Ferengi "débile" de ST ENT 01x19 Acquisition (Règles de l'abordage) était Krem (interprété par Jeffrey Combs) en référence directe à Rom de ST DS9 qui ne l'était pas moins ("débile", du moins socialement). Mais les trois autres Ferengis n'avaient rien de "débiles : ils synthétisaient au contraire l'absence de scrupules de ceux de ST TNG 06x07 Rascals (Les petites canailles) et les pieds nickelés de ST DS9 06x10 The Magnificent Ferengi (Les sept Ferengis).
Outre que ST TNG 06x07 Rascals (Les petites canailles) est totalement passé à côté de son propos (histoire A), la façon dont les Ferengis se sont emparés de l'Enterprise D n'a rien de crédible. La façon saugrenue et puérile dont ils ont été vaincus non plus.
Mais à l'opposé, ST ENT 01x19 Acquisition (Règles de l'abordage) possède toutes la drôlerie et le décalage que ST TNG 06x07 Rascals (Les petites canailles) n'a pas su avoir.

Buckaroo a écrit :

En parlant d'abordage sauvage, je garderai en souvenir plutôt ému : By Any Other Name. TOS.2 , Starship Mine. TNG.6, Basics.VOY.2.

Je faisais référence à des "abordages" tragi-comiques par des Ferengis. Tous ces épisodes non-ferengis que tu cites sont excellents, mais pleinement dramatiques (à quelques scènes près). Dans ce cas, il y a aussi ST VOY 03x25 Displaced (L'échange) et ST ENT 02x12 The Catwalk (Les déserteurs).

Buckaroo a écrit :

De toute façons, les Ferengis n'avaient rien à faire au 22ème siècle, & lorsqu'on a manifestement pas la plume d'un Ira Steven Behr. On devrait s'abstenir de passer derrière lui.

Pas d'accord du tout.

Le propre des Ferengis est d'être partout avant tout le monde. ST TNG, ST DS9, ST VOY l'ont assez montré. ST ENT s'est finalement contentée de rester fidèle à ce postulat. Les Ferengis avaient aussi leur place au 22ème siècle, mais seulement à dose homéopathique pour des questions de chronologie.

Et non, Ira Steven Behr n'a pas le monopole des bons épisodes ferengis (pas plus que Ronald D Moore n'a la monopole des bons épisodes klingons). Les merveilles que sont ST DS9 03x03 The House Of Quark (La maison de Quark), ST DS9 04x07 Starship Down (Les Karemmas), ST DS9 04x25 Body Parts (Un contrat est un contrat), ST DS9 05x03 Looking For Par'Mach In All The Wrong Places (Mauvais Par'mach), ST DS9 05x18 Business As Usual (Les affaires sont les affaires), ST DS9 06x12 Who Mourns For Morn? (Qui va pleurer Morn ?), et ST VOY 03x05 False Profits (Faux profits) ne sont pas d'Ira Steven Behr ! Sans compter bien sûr ST ENT 01x19 Acquisition (Règles de l'abordage).
Irah Steven Behr a certes signé ou cosigné de remarquables épisodes ferengis (comme ST DS9 01x11 The Nagus (Le grand Nagus), ST DS9 04x08 Little Green Men (Les petits hommes verts), ou ST DS9 06x10 The Magnificent Ferengi (Les sept Ferengis)), mais il en a également signé une tripotée de médiocres (comme ST DS9 06x23 Profit And Lace (Profits dans la dentelle))… qui à force pouvaient devenir soulants et exaspérants pour tous ceux qui avaient déjà une allergie – au demeurant bien compréhensible – envers ce "genre".

Buckaroo a écrit :

Les Ferengis n'ont jamais été menaçants. Bouffons , oui! Mais la bouffoneries made in Ira Steven Behr est vraiment drôle et pleine de tendresse.

Pas menaçants ? Tu plaisantes ?!
Tu sembles apparemment oublier que les Ferengis furent créés par Herbert J. Wright dans la première saison de ST TNG, absolument pas pour faire rire la galerie, mais pour devenir les nouveaux "méchants" de la franchise, étant donné que les Klingons ne l'étaient plus au 24ème siècle. Mais le résultat ne fut guère convainquant (vu les outrances de ST TNG 01x05 The Last Outpost (Le dernier avant-post)), et c'est pourquoi Maurice Hurley a fait revenir les Romuliens, et a finalement inventé les Borgs, nettement plus convaincants comme "méchants" que les Ferengis.

Reste que toute la série ST TNG porte les stigmates de la très réelle "menace Ferengie" :
- les vaisseaux spatiaux commandés par les DaiMons ferengis sont aussi puissants que les Galaxy class de Starfleet (ce n'est pas rien tout de même, niveau croiseurs romuliens) ;
- dans la première saison, à la moindre alerte, les protagonistes de ST TNG appréhendent aussitôt avec effroi des Ferengis (prioritairement même aux Romuliens), qu'ils ne sont pas loin d'imaginer dissimulés derrière chaque nébuleuse ;
- le DaiMon Bok représente l'un des pires Némésis personnels de Picard : il le poursuit avec l'obstination d'un guerrier klingon assoiffé d'honneur et de vengeance, et il menace même l'intégrité de l'équipage avec une technologie (la téléportation à distorsion) contre laquelle l'Enterprise D est incapable de lutter ;
- Le DaiMon Tog kidnappe sans ménagement (et sans vêtements) la mère et la fille Troi, et ST DS9 01x17 The Forsaken (Abandon) révèlera que Lwaxana aura bel et bien été violée à son bord ;
- Le Daimon Lurin est à deux doigts de vendre au marché noir l'Enterprise D et de déporter en esclavage tout l'équipage de l'Enterprise ; même les Klingons du 23ème siècle n'auront pas cherché à faire ça.

Il n'y a ni humour ni tendresse dans ces manifestations de "menace ferengie" au sein de ST TNG ! Et c'est en effet Ira Steven Behr qui nous entraînera bien loin de cette cruelle réalité avec ses pittoresques Ferengis de ST DS9.
Nul vaisseau surpuissant de DaiMon n'apparaîtra jamais plus dans ST DS9, et même le Grand Nagus circulera toujours dans une modeste navette. Dès ST DS9 01x10 Move Along Home (Qui perd gagne), Quark témoignera de sirupeux scrupules bien peu ferengis. Suivront les pesantes démonstrations de moralité d'Ishka et de Rom, puis du Grand Nagus Zek lui-même, avant de céder carrément la place au Grand Nagus Rom... ST DS9 06x10 The Magnificent Ferengi (Les sept Ferengis) ira même jusqu'à présenter les Ferengis comme statistiquement inoffensifs (et plutôt handicapés envers l'adversité) !

Tout ça fut certes fort amusant, mais de moins en moins cohérent envers ST TNG
Or ST ENT 01x19 Acquisition (Règles de l'abordage) sera justement parvenu à réunir dans un même épisode les Ferengis cruels de ST TNG et les Ferengis bouffons de ST DS9.

Buckaroo a écrit :

Un exemple comme un autre: La tactique qu'emploie Archer pour trouver le drône Romulien dans United.ENT.4 est quasi la même que celle qu'emploie Picard pour prendre la flotte Romulienne dans Redemption. TNG.5. Oui Yrad rien ne dit que c'est Picard qui a inventé cette tactique, mais c'est là qu'on  la voit pour la première fois dans Star Trek. Hors le fait de la voir réapparaître dans une préquelle, diminue l'esprit d'initiatif , l'intelligence  tactique de Picard le faisant passer pour une vulgaire copieur, hors nous savons bien ou est le copieur, l'imitation dans ce cas là.

L'audace de la tactique de Picard dans ST TNG 05x01 Redemption II résidait surtout dans sa façon ultra-jésuitique de respecter la lettre de la Prime Directive pour mieux en transgresser l'esprit, et cela en toute légalité, au nom des intérêts de la Fédération. La déploiement du réseau de vaisseaux de Starfleet pour dissuader une violation de frontière par les Romuliens n'avait rien d'original (ne fut-ce qu'au regard de l'histoire militaire du monde réel) et ne pouvait en aucun cas être statistiquement une première dans l'histoire mouvementée (et souvent belligérante) de la Fédération.

De la même manière, la stratégie d'Archer dans ST ENT 04x13 United (Pacte fragile) ne s'illustrait pas tellement par le déploiement d'une flotte de vaisseaux à la recherche du vaisseau holographique romulien, mais par l'audace de faire collaborer des peuples historiquement en guerre face à un ennemi rusé dont Archer sera parvenu à démontrer qu'il était commun à tous.

C'est l'exemple même d'un "emprunt" ultra-crédibilisant de ST ENT à ST TNG pour unifier les 22ème et 24ème siècle dans une même systémique, celle des blocus maritimes, et cela afin de mettre en lumière le génie propre de chaque personnage : Archer capable de transformer un ennemi sournois en vecteur de rassemblement conduisant à la genèse de la Fédération, et Picard capable de transformer la batterie de réglementations policées de la Fédération du 24ème siècle en avantage stratégique.

Voilà exactement comment ST ENT sera parvenu à grandir tout Star Trek : en connectant élégamment et naturellement les différentes époques de la franchise pour mieux en révéler les spécificités et les richesses propres.

Buckaroo a écrit :

le NX est trop confortable pour un premier vaisseau. Il manque que les holodecks et nous aurions put le confondre avec l'ambiance du Voyager.

Amusant. wink

S'il est vrai que le NX-01 aurait gagné à être moins confortable et plus "sous-marinier", la chronologie a tout de même été respectée, car l'Enterprise de Kirk paraît bien plus spacieux & confortable que le NX-01 !
Quant au kitch des décors de ST TOS, ils ne sont pas indexés à la puissance technologique comme l'a parfaitement mis en évidence ST ENT 04x18+04x19 In A Mirror, Darkly (Le côté obscur du miroir). Les couleurs, les styles, et les modes peuvent connaître toutes les évolutions et involutions avec le temps. Ce n'est que de la déco après tout.

Regardez le TARDIS du Doctor. Il est scientifiquement plus avancé que n'importe quel vaisseau de Starfleet puisqu'il peut instantanément se projeter en tout lieu et en tout temps. Et pourtant, son design est complètement "julesvernien" ! Cela ne le rend pas moins crédible que les larges interfaces graphiques Apple-style de Virtuality.

Dernière modification par yrad (02-09-2009 18:33:09)


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#87 02-09-2009 18:11:47

mbuna
I don't know you

Re : Star Trek: Enterprise

Ben moi j'ai pas peur de dire que j'ai adoré ST TNG 06x07 Rascals !! Même si ca doit me créer des ennuis !!! p
Un espèce d'épisode venu de nulle part, complètement léger, au scenario humoristico-gamin qui me donne un sourire béat et enfantin.

Et je l'assume ! Non mais !  COOL

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#88 02-09-2009 18:31:09

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Star Trek: Enterprise

yrad a écrit :

En revanche, je ne comprends pas ce point de vue sur Archer !
Archer est l'un des personnages les plus intéressants et complexes de la franchise ! Et cela tient tant à l'excellente interprétation de Scott Bakula (comme toujours), qu'à la qualité d'écriture de son rôle. Il possède vraiment les caractéristiques de "fous volants" du monde réel, il est parfois très irritant, et il est rongé par des obsessions et des travers… mais qui finiront par se transformer en atouts.
Archer est probablement le moins "parfait" de tous les capitaines de Star Trek, mais c'est paradoxalement celui qui aura accompli le plus !
N'est-ce pas le schéma narratif le plus intéressant ?

Le prob c'est qu'Archer n'a aucun sens des responsabilités. Cette naîveté aurait pu être bien exploitée mais elle est prétexte à pas mal de faits consternants. Par ailleurs, lorsqu'on lance un premier vaisseau d'exploration le chef à bord devrait logiquement être soit un scientifique soit un diplomate. Archer n'est rien de tout cela : c'est un cow-boy! Tucker evolue bien plus qu'Archer à ce niveau, tout au long de la série. En fait, dans le show, le seul à prendre véritablement son poste a sérieux est Reed. Tous les autres semblent être là pour s'amuser.


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#89 02-09-2009 18:37:30

mbuna
I don't know you

Re : Star Trek: Enterprise

Archer, c'est plutôt la fibre pilote. C'était bien vu aussi dans la carctérisation du perso.
Mais je te rejoins dvmy sur le fait que c'est finalement un cow-boy. Sur lui et la plupart des autres d'ailleurs, j'ai du mal à les imaginer sortir de grandes écoles militaires, vu leurs comportements à chacun, très basés sur les pulsions plutôt que sur la raison et la reflexion.
Alors c'est vrai que sur Reed il y'a le très bon Minefield ENT Saison 2, mais pour moi c'est un essai superbe au milieu d'un désert.

Dernière modification par mbuna (02-09-2009 18:43:55)

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#90 02-09-2009 19:01:36

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

mbuna a écrit :

Alors c'est vrai que sur Reed il y'a le très bon Minefield ENT Saison 2, mais pour moi c'est un essai superbe au milieu d'un désert.

roll (pour "désert", pas pour "essai superbe").

Chaque épisode de ST ENT ayant mis en exergue Reed est superbe...


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
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#91 02-09-2009 19:03:14

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

dvmy a écrit :

Le prob c'est qu'Archer n'a aucun sens des responsabilités. Cette naîveté aurait pu être bien exploitée mais elle est prétexte à pas mal de faits consternants. Par ailleurs, lorsqu'on lance un premier vaisseau d'exploration le chef à bord devrait logiquement être soit un scientifique soit un diplomate. Archer n'est rien de tout cela : c'est un cow-boy! Tucker evolue bien plus qu'Archer à ce niveau, tout au long de la série. En fait, dans le show, le seul à prendre véritablement son poste a sérieux est Reed. Tous les autres semblent être là pour s'amuser.

C'est un peu l'impression que j'avais au début de mon premier visionnage de ST ENT. J'avais l'impression d'avoir plus ou moins affaire à SG-1...

Seul Reed avait vraiment le profil de l'emploi. Et Reed demeure d'ailleurs toujours l'un de mes personnages favoris de ST ENT (avec Phlox et Archer, et dans une moindre mesure Tucker).

Mais bon, avec du recul, j'ai trouvé qu'Archer et Trip avaient vraiment ce côté pionniers yankees, ce côté pilotes de chasse insouciants et bourrins, façon Chuck Yeager. J'en connais personnellement des comme ça. Par exemple mon oncle, chasseur militaire à la retraite aujourd'hui, mais toujours pilote de voltige complètement givré.
L'épisode ST ENT 02x24 First Flight (L'étoffe d'un héros) a vraiment su restituer cet état d'esprit très spécial.

C'est un style, c'est une posture. Mais ces hommes sont-ils pour autant vraiment irresponsables ? Les situations de crises qui se sont multipliées dans la série Enterprise ont plutôt révélé qu'ils avaient vraiment la tête sur les épaules en cas de coup dur.
Je me dis qu'il faut avoir ce grain de folie, aux allures d'immaturité, pour avoir le cran de s'embarquer dans une aventure pareille.

Je suis peut-être de la vieille école. Peut-être que les astronautes du futur de ressembleront pas aux pionniers jouisseurs d'hier, mais à des scientifiques emmerdants et sans imagination, aux "robots" clonés de Forbidden Planet, ou aux métrosexuels androgynes castés pour Loft Story de Virtuality. Je ne sais pas.

Je sais simplement que l'état d'esprit d'Archer m'a beaucoup parlé et même touché, et que je n'avais pas vu un truc pareil auparavant dans la franchise. Il symbolisait pour moi à merveille "l'avant". Avant la pleine maturité, avant la profondeur trekkienne, avant la finesse analytique, avant la réception chez l'ambassadeur.
Juste de quoi me faire davantage aimer le Star Trek "d'après". Et en être reconnaissant à Enterprise.

Dernière modification par yrad (02-09-2009 19:49:03)


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#92 02-09-2009 19:04:26

matou
modérateur

Re : Star Trek: Enterprise

Ma vision de ENT est la même que Dav et oui Yves et Buck ont raison tous les deux.
Yves tu montres tous les coté sympas et Trékien de ENT, qui n'en manque pas.

Cependant je pense comme Dav que la série a des pbs avec certains perso. Archer, j'ai vraiment du mal. Pas de culture, pas de "vision". Un tel capitaine à bord du premier vaisseau, c'est pas crédible. Le perso peut plaire mais il n'est pas crédible.
Tu sais bien qu'un exemple ne saurait être valables por fonder une loi. Et je pense que mm en voltige, ton oncle ne fait pas n'importe quoi et assume ses responsabilités.
Yeager était le produit de son époque. Et cet imagerie ricaine commence à être lourde à force du pilote d'essai "ado"(cf Tony Stark dans Iron man). C'est la raison qui me fait aimer Kirk, car s'il a un tel coté, il montre aussi un grand sens des responsabilités quandl le faut.
Rapidement sur Kirk, non Buck le ST2009 ne respecte pas le Kirk de TOS en le promouvant.
HS
Génie ou pas, c'est la structure en place, la société qui te fait. Et elle a des règls issues d'approches théoriques et pratiques.
Et ST2009 enfreint toutes les règles d'une société évoluée. Et comme on te l'a dit, les exemples que tu donnes sont des réussites dans un domaine individuel. Hors ici il s'agit d'une structure.
Un Kirk promu premier officier m'aurait bq moins géné car cela aurait montré qu'il doit continuer à apprendre.
Enfin de tout ST, Kirk pour moi n'a rien d'un génie. C'est un malin, un rusé, qui sait s'entourer de personnes de valeurs. Mais pas un génie.
Fin HS
Et les choses ne sont pas binaires. C'est pas le "pilote ado" ou le moine, ce n'est pas le punk ou le fils de bonne famille.
Un capitaine féru d'exploration, exaltés, avec un équipage plus réaliste et méfiant auraient très bien pu convenir.
Mais ST reste une série culturelé culturellement etasunienne. Alors qui dit pionner là bas, dit de ressortir ce coté "cow-boy". Mais ni le succès critique, ni d'audiences, ne furent au rdv. J'aime bien ENT et la série 4 est vraiment chouette. Elle rend les autres saisons meilleures, mais je pense que c'est le pb des Braga et Berman. Ils n'ont pas ouvert la voie à des auteurs qui auraient pris la série plus tôt à leur compte. Cotto, déjà un peu confirmé, arrive trop tard. Le costume pour cette ambition là était trop grand pour eux.

Pour TNG "petites canailles", tu n'es pas le seul m'buna. J'adore aussi le ton léger et l'esprit qui assume complètement l'absence de sérieux de cet épisode (il n'y a pas plus éloigné de l'esprit enfantin qu'un Picard, alors le voir enfant me fait bq sourire).

Dernière modification par matou (02-09-2009 19:22:53)

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#93 02-09-2009 19:35:12

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

matou a écrit :

Cependant je pense comme Dav que la série a des pbs avec certains perso. Archer, j'ai vraiment du mal. Pas de culture, pas de "vision". Un tel capitaine à bord du premier vaisseau, c'est pas crédible. Le perso peut plaire mais il n'est pas crédible.
A coté, oui je trouve que Reed est l'un des rares persos crédible, bien ecrit en presque toutes circonstances et bien joué.

Mine de rien, ce que tu écris là confirme que ce sont des choix d'auteurs parfaitement maîtrisés.
La typo de Reed – produit de l'éducation britannique rigide - a été respectée de bout en bout, de ST ENT 01x16 Shuttlepod One (Compagnons d'armes) à ses allégeances envers la Section 31.
Et de même, la typo d'Archer – aéro turbulent et complexé envers les Vulcains – aura toujours été respectée, moyennant une belle évolution tout de même.

C'est donc un choix d'auteur. Non le hasard d'une mauvaise approximation narrative.

Après on adhère à ce choix ou pas. Moi j'y adhère à 100%.
Mais je comprends que l'on puisse ne pas voir ainsi les acteurs de la première mission spatiale humaine d'exploration…

Le problème est que le prequel d'une œuvre aussi profondément implantée dans l'imaginaire collectif que Star Trek ne pouvait mathématiquement pas rassembler une quelconque majorité ! C'était impossible.
Car chaque trekker avait sa petite idée bien personnelle de ce à quoi devait ressembler un prequel dans la timeline originelle.
Que ça ait pris la forme de BSS 2003, de 2001, de Virtuality, d'un décalqué de ST TOS, de Farscape, de B5, de Stargate, de Starship Troopers, de 24, de la famille Soprano dans l'espace, d'un blockbuster friqué à la ST 2009, d'un truc ultra-dystopique à la Philip K Dick, d'un truc complètement niais avec des bons sentiments à la pelle, ou de n'importe quoi d'autre… ça n'aurait finalement rien changé ! Il y aurait toujours eu une majorité de mécontents qui auraient voulu que cela soit différent.

En terme de popularité et de reconnaissance, tout projet de prequel de Star Trek était peut-être tout bonnement… condamné dans l'œuf ! Et voilà tout.

Dernière modification par yrad (02-09-2009 19:46:34)


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#94 02-09-2009 19:50:53

matou
modérateur

Re : Star Trek: Enterprise

Non je ne pense pas. On pouvait dire pareil pour TNG. Or TNG a su allier succès critique et populaire.
Tu pointes des choix. Et si aucun ne peut avoir l'assentiment de tous, certains sont plus judicieux que d'autres. Mais je t'ai dit, la série est arrivée à une époque ou ST ne pouvait pas avoir de succès 'ses valeurs d'intlligence et d'optimisme étaient "mal venue" à cette éqpoque là. Je pense que si ENT se lançait maintenant, elle serait allée jusqu'a une cinquième saison.

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#95 02-09-2009 20:03:39

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

ST TNG, c'était une autre époque. La bonne SF – loin de l'actualité immédiate – pouvait y prospérer. C'était aussi la stabilité de la syndication. Roddenberry était encore de ce monde. La concurrence était inexistante. Et il n'y avait pas 36 ans de pesants canons derrière (puisque c'est parait-il devenu une tare)…

Mais peut-être que ST ENT – même en l'état - aurait pu avoir suffisamment de succès pour survivre... après quelques années de mise en sommeil de la franchise.

Car il est possible que le succès historique de ST 2009 résulte non pas de "méthode JJ Abrams", de la pub d'enfer, de la démagogie du contenu… mais tout simplement de la frustration.

Quatre ans de privation, c'est finalement peut-être ça la formule miracle de Star Trek Babies !

Dernière modification par yrad (02-09-2009 20:05:10)


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
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#96 02-09-2009 21:46:05

mbuna
I don't know you

Re : Star Trek: Enterprise

yrad a écrit :

L'épisode ST ENT 02x24 First Flight (L'étoffe d'un héros) a vraiment su restituer cet état d'esprit très spécial.

Certes, mais en voilà encore un épisode qui m'a bien laissé sur ma faim. Très bonne idée qui aurait surement mérité un meilleur traitement. Pour les 1ers essais à warp2, ils sont à peine 5 dans la salle de contrôle au sol, avec 2 vulcains. Yrad, t'as déjà vu un lancement de fusée ? Ils sont combien à suivre le truc à la NASA ? Tu trouves ces scènes crédibles ? J'avais l'impression de regarder une série Z.

Et Archer qui prend le micro pour dire quoi et comment faire... y'a que lui d'intelligent ici ? Y'a que lui à reflechir ? Elle est où est l'équipe de techos qu'a conçu le NX-Alpha ? Y z'ont tous pris un RTT ce jour là ? Difficile de plus de croire que seulement quelques années après la conception de ce prototype boite de conserve, ils vont réaliser l'Enterprise...même pas pris une ride le Archer tiens. Quant à l'équipe de techos, on a du leur supprimer leurs RTT  lol

Dernière modification par mbuna (02-09-2009 21:53:55)

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#97 02-09-2009 22:11:17

KIRK
R.I.P Star Trek

Re : Star Trek: Enterprise

PTSTE01.jpg

L'épisode Observer effect { saison IV } est tout à fait dans la trempe de ST... Cette dernière saison laissait décidément présager de bonnes choses...

Dernière modification par KIRK (02-09-2009 22:12:06)

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#98 03-09-2009 05:55:24

yrad
admin

Re : Star Trek: Enterprise

mbuna a écrit :
yrad a écrit :

L'épisode ST ENT 02x24 First Flight (L'étoffe d'un héros) a vraiment su restituer cet état d'esprit très spécial.

Certes, mais en voilà encore un épisode qui m'a bien laissé sur ma faim. Très bonne idée qui aurait surement mérité un meilleur traitement. Pour les 1ers essais à warp2, ils sont à peine 5 dans la salle de contrôle au sol, avec 2 vulcains. Yrad, t'as déjà vu un lancement de fusée ? Ils sont combien à suivre le truc à la NASA ? Tu trouves ces scènes crédibles ? J'avais l'impression de regarder une série Z.

Oui, j'ai déjà assisté à un lancement de fusée (et en vrai, pas qu'au cinoche).

Et je suis en soi complètement d'accord avec ton reproche, mbuna. wink
Seulement, je dois à l'honnêteté intellectuelle de ne pas réserver cette doléance seulement à ST ENT 02x24 First Flight (L'étoffe d'un héros), ni même seulement à ST ENT ! L'équité, c'est d'appliquer le même barème à toutes les œuvres.
Car ce que tu déplores-là avec raison, c'est une faiblesse globale de toutes les productions Star Trek ! Le manque affligeant de figurants, mais aussi – car ce n'est pas moins important – l'exiguîté risible de la plupart des locaux !

- C'est ainsi que presque chaque planète rencontrée dans la franchise se réduit à un petit village, à une communauté rurale composée de trois pelés et d'un tondu ! Bien étrange distribution des lois naturelles... roll
- Parmi tous ces mondes étranges de la franchise, as-tu vu beaucoup de villes de type New York du Cinquième élément, qui sont pourtant le lot courant de séries concurrentes comme Farscape, Doctor Who, et même Crusade - le spin-off fauché de Babylon 5 ?
Non, les villes extraterrestres futuristes sont bien rares dans ce cosmos de Star Trek où tout est pourtant supposé vivant (même parfois les nébuleuses), et ces "villes" se limitent généralement à quelques cours mussoliniennes hideuses, fermées et encaissées. roll
- Lorsque les héros rencontrent les dirigeants de planètes entières, il n'y a jamais que deux ou trois personnes dans une cage à poule, et toujours très basse de plafond. roll
- Pire, le plus souvent, les héros rencontrent les autochtones dans des grottes - et toujours éclairées s'il vous plait - supposées plus discrètes que des bâtiments. C'est pratique d'avoir comme ça à chaque fois des grottes disponibles partout où l'on va dans l'univers (c'est pourtant pas si fréquent sur Terre) ! Bon, en réalité, ce fut (presque) toujours la même grotte pendant 18 ans… lol
- Quand les vaisseaux de Starfleet tentent de rentrer en communication avec une planète – connue ou non -, qui c'est qui "décroche" à tous les coups ? Ben comme par hasard toujours le leader de ce monde himself, et dans les secondes qui suivent s'il vous plait ! L'univers est vraiment désert pour que les dirigeants en soient réduit à être ainsi des Maîtres Jacques. roll
- Est-il crédible que le QG des forces communes des Cardassiens et du Dominion dans le quadrant alpha - qui fait tant trembler la Fédération, les Klingons et les Romuliens durant les dernières saisons de ST DS9 - soit juste constitué de 4 personnes dans un local de 20 m² ?! Ca fait vraiment pitié ! roll
- Et que dire des couloirs toujours vides d'une Enterprise D comptant pourtant plus de 1 000 équipiers ! Ronald D Moore avait même raillé le phénomène en suggérant que l'équipage devait se la couler douce en dormant 80% du temps. Mais après tout, c'est vrai, l'Enterprise D n'a en fait jamais eu besoin que de ses sept personnages principaux pour fonctionner à plein régime - les autres servant juste à meubler. roll

Ces tendances sont tellement systématiques dans la franchise que j'ai parfois honte lorsque je tente de la faire découvrir à des amis habitués au gigantisme des palais cyclopéens de Naboo et au foisonnement ininterrompu de Coruscant.

Dans Babylon 5, JM Stracynski disposait d'un budget presque équivalent à celui de ST DS9, et il aurait pu se payer les mêmes beaux effets spéciaux de Star Trek à base de maquettes. Mais il a préféré en faire l'économie (en optant pour les "CGI du pauvre" de l'époque) afin de pouvoir se payer à la place trois fois plus de figurants que ST DS9. Et il a eu raison : car la station Babylon 5 fait grâce à cela beaucoup plus "véridique" que celle de DS9 ! Tandis que les effets spéciaux peuvent toujours être refaits par la suite, comme dans le cas de ST TOS

Tu ne peux pas imaginer à quel point j'ai été soulagé lorsque j'ai vu dans ST ENT 03x24 Zero Hour (Le dernier combat) (puis dans ST ENT 04x22 These Are The Voyages… (Le dernier voyage)) que la Charte de la Fédération était signée dans un gigantesque amphithéâtre rempli de monde (même si ce n'étaient que des CGI). Car franchement, connaissant la franchise, je m'attendais à ce que cet évemement historique fondateur se déroule dans un réduit de 3 m sur 4 entre cinq gus. lol

Donc non, hors de question de faire à ST ENT 02x24 First Flight (L'étoffe d'un héros) le reproche du "minimalisme de la série Z" lorsque celui-ci mérite d'être adressé à toutes les autres séries de la franchise ! C'est en réalité l'ensemble de Star Trek qui flirte avec la série Z !

Ma suspension d'incrédulité a tellement été mise à l'épreuve durant mes premiers visionnages de ST TNG, de ST DS9, et de ST VOY... que j'étais complètement mithridatisé en abordant la série ST ENT !
En terme de figurants/volumes, cette dernière n'a fait ni pire ni mieux que les autres, mais elle a au moins bénéficié parfois du "gigantisme" de certains environnements créés en CGI, comme d'ailleurs les dernières saisons de ST VOY (et bien sûr l'ensemble des séries Stargate souvent visuellement plus flatteuses).

Sur le terrain du foisonnement, BSG 2003 possède une évidente supériorité ! Ses cohortes de figurants, magnifiés par son style de mise en scène, lui confèrent une "vérité" contextuelle que n'importe quelle série Star Trek est loin, vraiment très loin d'avoir !
Et on pourrait presque en dire de même pour le ST 2009 de JJ Abrams, où pour la première fois en 40 ans de Star Trek, on a l'impression de ne plus être à l'étroit dans un placard à balais, de pouvoir enfin respirer, comme dans le monde réel… du parvis de la Défense à l'Assemblée nationale.

Je crois d'ailleurs que c'est essentiellement cet atout de forme qui vaut à BSG 2003 sa réputation inégalée dans le monde des séries ! Car lorsque tu te laisses "emporter" par la forme, BSG donne un très sérieux coup de vieux (et de honte) à toutes les séries de SF concurrentes ! Or le public d'aujourd'hui n'a d'yeux que pour la forme, sans même en avoir forcément conscience. Car tout est sensation, et non raison.

Toutefois, dès lors que l'on fait l'effort de considérer surtout le fond, les séries ST DS9, ST ENT, Babylon 5 et Farscape sont incomparablement plus riches et intéressantes que BSG.

Mais bon, je ne serais pas trekker si je me laissais séduire & piéger par la forme. J'accepte en quelque sorte les "règles du jeu trekkien", et tant pis si ce jeu est fauché, parfois même miséreux !
Dans Star Trek, la suspension d'incrédulité ne provient définitivement pas de la forme, du cadre, mais elle provient du fond, des thématiques, des dialogues, des interprétations… comme au théâtre.
Il s'agit d'ailleurs de la principale clef argumentaire ! Compare l'univers Star Trek au cinoche, et il fera pitié ! Compare l'univers Star Trek au théâtre, et il brillera de tous les feux de son milieu naturel ! C'est de cette façon que je suis parvenu à faire aimer à beaucoup de monde Star Trek, en les aiguillant d'emblée sur les "bons rails". Ceux du théâtre.

Néanmoins, il faut savoir que Rick Berman était parfaitement conscient de ce gros problème de forme ! Il avait fort pertinemment déclaré dans un de ses commentaires que le budget d'une production de SF était davantage déterminé par la taille des locaux de tournage et par le nombre de figurants, que par n'importe quel autre facteur. Et cela constituait selon lui le principal vecteur de crédibilité contextuelle & visuelle d'une œuvre.
Rick Berman savait bien que c'était - depuis l'origine - la faiblesse majeure de la franchise dont il avait la charge depuis la mort de Roddenberry, et il n'avait eu de cesse de batailler auprès de la Paramount pour disposer de locaux plus grands et de figurants plus nombreux. Mais les budgets alloués ne le permettaient pas, et il ne s'est jamais résolu à sacrifier les budgets effets spéciaux et prothèses/maquillages (contrairement à JMS).
Et c'est aussi pour ça que Rick Berman a dû renoncer à son audacieux projet de première saison d'Enterprise sise uniquement sur Terre, car il n'aurait jamais pu "se payer" une Terre futuriste pour chaque épisode (le défilement d'étoiles en distorsion et les décors exigus de l'Enterprise NX-01, c'était beaucoup moins cher).

mbuna a écrit :

Et Archer qui prend le micro pour dire quoi et comment faire... y'a que lui d'intelligent ici ? Y'a que lui à reflechir ? Elle est où est l'équipe de techos qu'a conçu le NX-Alpha ? Y z'ont tous pris un RTT ce jour là ? Difficile de plus de croire que seulement quelques années après la conception de ce prototype boite de conserve, ils vont réaliser l'Enterprise...même pas pris une ride le Archer tiens. Quant à l'équipe de techos, on a du leur supprimer leurs RTT  lol

Certes, mais tout ça résulte directement des limites indécentes du "budget figurants/superficie" caractérisant toutes les séries Star Trek (et ST ENT 02x24 First Flight (L'étoffe d'un héros) est d'ailleurs bien loin d'être le plus misérable du genre).

Dès lors que l'on accepte ces (grosses) limites de départ, ST ENT 02x24 First Flight (L'étoffe d'un héros) est parfaitement cohérent avec lui-même.
Lorsque la salle de contrôle au sol est aussi désertique que Londres dans The Avengers (Chapeau melon et bottes de cuir), il est logique qu'Archer intervienne.
Et il est d'autant plus légitime qu'Archer prenne le micro pour motiver et "coacher" A.G. Robinson qu'il était au sol le seul à avoir l'expérience de ce "terrain" et de ce vécu. Bien des cas de ce genre se produisent justement dans le monde réel de la NASA, où les guidages au sol peuvent être prodigués en situation de crise par des astronautes - seuls à même d'appréhender l'état psychologique de leurs homologues en vol - plutôt que par des techniciens ou des psychanalystes.

En fait, le flash-back narré par ST ENT 02x24 First Flight (L'étoffe d'un héros) prend place en 2143. Ce qui signifie que le NX-01 a mis huit ans pour être construit. Soit exactement la durée du programme Gemini-Apollo des années 1960 ! Ce n'est donc pas du tout invraisemblable, surtout si l'on considère qu'il s'agissait d'un programme hautement prioritaire pour une Terre déjà largement unifiée au milieu du 22ème siècle, et que les Vulcains ont probablement apporté leur aide (en dépit de ce qu'a toujours prétendu Archer, mais il n'a jamais été d'une grande objectivité en la matière).
Le Columbia NX-02 ne mettra ensuite que quatre ans pour être construit, ce qui est également logique étant donné que les R&D comptent pour moitié du temps.
Mais il faut également noter que les Vulcains ont – à fort juste titre – plus d'une fois reproché aux humains leur empressement. Les auteurs en avaient donc parfaitement conscience, et c'était un parti pris de leur part pour accentuer délibérément ce côté "pionniers irresponsables" qui a vraiment fait l'âme et le cachet de la série Enterprise – même si ce n'était pas du goût de tous les trekkers.

Quant aux rides d'Archer, soyons sérieux ! Cela demeure un flash-back relaté par Archer à T'Pol. De toute évidence, Archer se visualise tel qu'il est au moment où il raconte l'histoire.
Et puis, cela relève des limites de l'incarnation audiovisuelle. A ce compte-là, il y a une cohorte de reproches à adresser en toute priorité aux autres volets de la franchise ! Spock est vieux 80% de sa vie, l'androïde Data vieillit et grossit, l'immortel Q vieillit…
La prod n'allait pas recaster Archer sous prétexte qu'il était supposé avoir dix ans de moins. Le recast n'a jamais été du goût de Rick Berman. Laissons cette spécialité à JJ Abrams.

Bref, lorsque ces bases hypothético-déductives sont admises et acceptées, ST ENT 02x24 First Flight (L'étoffe d'un héros) est un vrai sans faute : il est psychologiquement impeccable, et sociologiquement essentiel ! Car son seul défaut, que l'on peut baptiser "misérabilisme de forme", ne lui appartient pas en propre ! C'est le défaut de tout Star Trek, de 1964 à 2005.

Mais réjouissons-nous ! JJ Abrams est fort heureusement venu changer tout ça, et transformer l'indigence en opulence. smile

Dernière modification par yrad (04-09-2009 11:19:40)


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#99 03-09-2009 11:51:23

mbuna
I don't know you

Re : Star Trek: Enterprise

Yrad, ce qui ne m'a pas plu dans l'exemple de cet épisode, c'est qu'encore une fois c'est Archer le maitre absolu qui résoud tous les problèmes, avec le pilote qui sait pas conduire, les vulcains qui trouvent les humains pas assez évolués, et sa hiérarchie qui comprend rien au NX. Le fait qu'ils soient 5 à gérer le programme Alpha zoome sur ce problème.

Par ce que oui tu as raison, finalement ce n'est pas tant le manque de moyens (car sinon je suis d'accord avec toi avec ton fameux leitmotiv "2 poids 2 mesures"), mais plutôt qu'Archer tire la couverture à lui, et résoud tout en toute circonstances. Surtout que par ailleurs, et notamment dans l'épisode cité plus haut sur Reed, la réalisation de la série est vraiment irreprochable ! Alors où est la vérité ?
Dans les autres séries (j'exclue les films), les scientifiques font leur boulot, les techos font leur boulot, et mieux que personne. Là, Archer est sur tous les fronts, a toutes les compétences. Alors que je trouve surtout que ses attitudes font plutôt souvent penser à des réactions spontanées non réflechies => cowboy.
En face d'Archer, généralement T'Pol semble presqu'idiote (on l'entend souvent dire des choses vulcainement intelligentes à part que les humains ont une odeur et qu'ils sont illogiques ?), les vulcains en général se font prendre à la morale par Archer (Cease Fire)..etc... bref, il a toutes les compétences mieux que tout le monde.
A la limite ca ne m'aurait pas dérangé si son attitude avait plus été celle d'un scientifique ou d'un esthète, mais quand je vois ce perso, pour moi le fond ne va pas avec la forme.

Je te l'accorde que c'est un ressenti, et tu vas surement prouver par A+B le contraire, exemples à l'appui. Mais le désaveu d'une partie des trekkers, ce ressenti y est surement pour quelque chose. C'est tout de même assez destabilisant de comparer une vulcaine à une potiche siliconnée, un chef des armements qui nous fait des cacas nerveux au moindre petit problème d'ego (perso avec tous ses problèmes psychologiques j'aurais peur de lui mettre une arme dans la main), un chef ingénieur qui avoue lui-même avoir une aversion et une grande peur de visiter de nouvelles planètes (desert crossing et shuttlepod one)..etc..

Bref, je n'arrive pas à comprendre comment ce concentré de personnes à problèmes ont pu embarquer dans ce vaisseau à la mission historique. C'est ca l'emminence et la représentation de la race humaine dans 150 ans ? Bah dis donc, moi qui vient d'emmener aujourd'hui ma fille pour sa rentrée en CP, j'espère bien qu'elle ne fera pas les mêmes écoles que l'équipage de l'Enterprise !!! lol

Dernière modification par mbuna (03-09-2009 11:55:36)

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#100 04-09-2009 15:09:37

Buckaroo
Gotta Light ?

Re : Star Trek: Enterprise

Je pense qu'Yrad choisit les mauvais épisodes pour défendre "Enterprise". Il serait capable de trouver un contenu hautement philosophique dans le pitoyablement creux " A Night in Sickbay.ENT.2" et que Marauders. ENT.2 serait  le plus bel hommage tendu aux 7 Samouraïs de Kurozawa. wink

Non soyons mesurer, en réalité il existe qu'un seul épisode qui soit 100% du pur Star Trek, C'est Congénitor. ENT.2. Là oui , on peut crier au chef d'oeuvre! Au classique digne de rentrer au panthéon!

Il est vraiment dommage que cet épisode soit coincé entre une multiple de mauvais épisode & qu'il ne soit pas encore reconnut à sa juste valeur. Si il y en a bien un à réhabiliter , c'est celui là. On aura aimé qu' Enterprise soit formé à son image:

_une direction artistique méticuleuse, une trés bonne intrigue, avec un thème humain qui nous questionne, et un vrai sentiment de découverte et d'exploration que ce soit le petit voyage dans la nébuleuse , que la rencontreavec des aliens aux coutume vraiment étrange. C'est surtout le premier épisode ou je me suis pleinement senti concerné par les personnages, impliqué émotionnellement dans l'histoire. J'aurai fait quasi la même chose que Trip dans cet épisode, et je me suis sentit tout piteux devant la conséquence de ses actes que j'avais cautionner et qui partait pourtant d'une bonne intention humaniste. Là Enterprise devenait surprend & palpitant . C'est aussi l'épisode ou Archer se remet en cause & admet qu'il n'est peut être pas un bon capitaine.

& C'est cela qui cloche chez Archer, ce n'est pas un leader né, on ne sent pas cette fibre en lui. Le gars capable de sentir ses hommes et montrer une autorité sans faille envers son équipage. C'est un peu "la colonie de vacances" à bord du NX & lui le gentil prof sympa. Ca ne respire pas le soldat rigide comme Kirk, Picard et Sisko. C'est incroyable comment il n'arrive pas à voir son premier officier complétement shooté lors du passage Azati Prime, mais c'est un exemple comme un tas d'autre. Il est trop "soft" & Reed le fait bien de le lui rapeller dans le trés bon " Minefield.ENT.2".

Les qualités d' Archer sont ailleurs, elle ne sont pas encore à chercher dans son coté "Space cowboy" , Last action hero. Scott Bakula est bon, mais sa gueule de gendre idéal n'est pas idéal pour montrer les crocs & qu'on en a vraiment dans le pantalon ( Même si la mort de Dolim est un sommet de vulgarité plutôt jouissif ) .. Non  le meilleur d' Archer se situe dans la diplomatie, là Scott Bakula me paraît plus crédible et digne de porter l'uniforme ou d'en changer. wink


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