Vous n'êtes pas identifié(e).
Il existe un sujet sur le cinéma asiatique sur ce forum, il est plus que temps qu’il y’en ait un sur le cinéma Indien, qui est tout de même l’industrie qui produit le plus de film au monde !
Un cinéma que je tente de découvrir pour ma part depuis plusieurs années, avec des succès aussi divers que souvent mitigés. Il faut dire que voila un cinéma pas évident à appréhender pour le spectateur occidental non initié, davantage encore peut-être que le cinéma Chinois ou Japonais.
Et pourtant, voila bien un cinéma tout à fait généreux dont les propositions rafraîchissantes seraient de nature à me plaire dans un contexte ou chaque année est plus décevante que les précédente en termes de films, poussant le spectateur cinéphile à regarder de plus en plus de films asiatiques...et Indiens !
Quoi qu’il en soit, sur le fond comme sur la forme on est très éloignés des canons américains du cinéma qui prévalent dans notre pays. L’accent est mis sur un mélodrame peu réaliste dans lequel les personnages sont souvent des demi dieux dans des films à la durée systématiquement excessive (aux alentours de 3h, quel que soit le style). Il faut accepter que les lois de la physiques soient à géométries variables, que les personnages expriment les tourments indicibles de leurs âmes de manière chantée quand les mots viennent à manquer, que le travail sur la symétrie des (souvent superbes) décors fasse ressembler les films à un kaléidoscope géant ou à un trip sous psylo, que les couleurs et la photo soient acidulées, que l’humour soit premier degré à mort et que l’ensemble baigne dans un bordel permanent et extrême mais toujours extrêmement joyeux…
Par ailleurs, il est important de préciser que le cinéma Indien ne se limite pas qu’a Bollywood, le cinéma Masala (comme les épices du même nom, tout un programme), mais se développe au sein d’un tas d’industries régionales, avec leur spécificités, tournées dans des langues différentes : Telugu, Tamoul...ect...
Enfin, même si pour le compte je méconnais encore plus, il faut aussi mentionner le cinéma "parallèle" qui est en gros le cinéma d’auteur Indien.
Hors ligne
RRR (Rise, Roar and Revolt) de SS Rajamouli (réalisateur de La Légende de Baahubali) - 2022
BON SANG C’ÉTAIT MORTEL !!!
Franchement...je n’en reviens pas de ce que j'ai vu...c'est totalement indescriptible... Une espèce de film énorme, aussi improbable et bordélique que totalement excessif, joyeux et ébouriffant… Peut-être le film le plus enthousiasmant de 2022, celui qui file le plus la patate, la banane et autre fruit et légume associé au chant lexical de "allons défoncer un mur à main nues" !
Alors faut accepter toutes les outrances de ce cinéma étrange, il faut se dire que dans ces univers là, les mecs se battent à main nue contre des tigres, arrachent des portes en fer forgé, utilisent des motos comme matraque et accepter que régulièrement l'action avance par des chants. Mais j'ai trouvé que la musique était entraînante et bien écrite. On a pas justement ce gimmick agaçant du cinéma Indien dans lequel tout le cast est soudain téléporté ailleurs et chante une pop sirupeuse...enfin, ça arrive, une fois et c’est le générique de fin avec tout le cast qui viens faire un genre de numéro, comme le feraient les acteurs à la fin d’une pièce de théâtre…D’ailleurs il se dégage du film un côté hyper théâtrale, qui rend le tout irréaliste, on dirait que ça se déroule sur scène. Un feeling très étrange, mais qui fonctionne : les numéros de danse, les combats très "cinéma asiatique", les décors, la photo, tout ça c'est magnifique !
Bref, je me suis pris une énorme claque, en plus ça joue super bien, les personnages sont géniaux et attachants, l'état d'esprit est hyper lumineux et le scénario truffé jusqu’à la gueule de surprises, de retournements, d'instants épiques, d'émotion… Le frisson n‘est jamais loin et certains moment sont de purs instants de gourmandise cinématographique comme je n’en avait pas vu depuis très longtemps.
c'était mortel, je vous le conseille grave, si vous pouvez passer outre le côté comédie musicale et les outrances.
Hors ligne
Tout comme toi. Je l'ai vu trois fois en trois mois.
Baahubali apportait déjà un vent de fraîcheur que RRR transforme en tempête de bonheur !
Hors ligne
Oui j'avais vu ton message ultra enthousiaste sur le bilan 2022
"tempête de bonheur" c'est exactement ça, tu ressors de là groggy, heureux, avec un smile jusqu'au oreilles !
J'ai vu Baahubali part 1 hier soir, c'était mortel aussi, mais plus sage, moins fou et la musique beaucoup moins pertinente. Je suis curieux de la partie 2 celà dit. Tout ça est extrêmement rafraichissant^^
Hors ligne
Hollywood se meurt et la France produit 95% de merdes... Vive le cinoche étranger!
On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)
Hors ligne
Je me joins aux louanges pour RRR !
Un film épuisant, un comme si il faisait travailler des muscles cinéphiliques atrophié. Mais t'en sors avec une patate pas possible.
Un film avec 25 climax, qui va tout les sens mais sans jamais être bordelique. Parce que bien écrit, avec des arcs narratifs de folie.
C'est à la fois candide, absurde, tragique, héroïque. Constamment poseur, mais avec une classe folle, bref ça tue !
Hors ligne
Haaaaaaa
Ce film fait vraiment un bien fou ! J’ai l’impression de voyager dans le temps, d’avoir à nouveau 5 ans ou 10 ans et qu’on viens de me montrer Star Wars ou Retours vers le Futur ! Des sensations oubliées…
Sinon j’ai vu les deux parties du diptyque La Légende de Baahubali, du même SS Rajamouli. La seconde partie et très nettement supérieure à la première. Même si on trouve dans la première parie des images et des moments vraiment incroyables (l‘arrivée sur l’espèce d’île en haut de la cascade en particulier) , le film souffre notamment d’une histoire d’amour centrale qui est ...euh...minimaliste … ("je suis venu pour vous aimer…" ils vécurent heureux...bon).
En revanche Tamannaah Bhatia est vraiment sublime et je remarque au passage que les canons de la beauté sont ici assez différents, surtout pour les femmes, de ceux de la génération instagram en cours en occident (aka, très maigre, très fit, thigh gap & bikini bridge pour les nana et hypertrophie musculaire pour les mecs). Du coup les femmes sont pulpeuses, elles ont un petit ventre, les mec ont une musculature un peu plus crédible, (même s'ils sont vraiment baraqués)...en fait ils ont des corps plus réalistes, je confesse largement préférer.
Bref, les deux films forment une espèce de gros Peplum épique et même Shaeksperien (oui oui), il y’a un côté Hollywood de l’âge d’or, on y retrouve le souffle grandiose de films comme Ben Hur avec un récit long, à la chronologie éclatée, qui s’étale sur plus de 50 ans. C’est grand, c’est beau, c’est épique, c’est long et bourré de personnages, de trahisons, de décors absolument hallucinants, avec en prime ce petit héritage du Wire-Fu, des personnages en apesanteurs, qui font des trucs impossibles en défiant les lois de la gravité, de la physique, de la bienséance et du bon goût, comme en témoigne cette improbable siège final et les soldat qui se catapultent par dessus des murailles qui semblent improbablement démesurées...évidement, cinéma Indien oblige le tout baigne dans une bonne humeur, une décontraction, une intensité qui laisse quelques peu lessivé après quand même deux films de presque 3H ! Mention spéciale à Prabhas, l’acteur principal qui nous emporte vraiment avec sa gouaille et son énergie.
Malgré tout, ça reste moins hallucinant, moins définitif, plus sage, d’une facture plus classique que RRR. En ce sens c’est probablement plus accessible pour le spectateur occidental...dur à dire…
Hors ligne
"Laal Singh Chaddha" de Advait Chandan (2022)
"la vie c'est comme une boite de Golgappas : ton ventre est peut-être plein, mais ton cœur en veux encore !"
Laal Singh Chaddha un remake Indien de Forrest Gump (et non une nouvelle adaptation du roman de Winston Groom, une précision qui est importante) et c’est plutôt très bien ! Un remake ultra fidèle, du coup ça manque fatalement de surprises et c’est bien la le plus gros défaut du film : il est objectivement trop proche du film de Robert Zemeckis et il aurait vraiment gagné à s’en éloigner davantage.
D’un autre côté, toutes les références culturelles qui émaillaient Forrest Gump sont évidement remplacées par des références à l’histoire de l’Inde et c’est la que le film est vraiment intéressant, même si en tant que spectateur occidental j’ai probablement raté pas mal de chose et été insensible à l’impact émotionnel de certaines scènes et de certains gestes. En tout cas, ça balance pas mal sur l’état de l’Inde moderne, sur les intolérances entre ethnies et religions, avec une certaine décontraction et de la douceur. Un signe qui ne trompe pas, le film a été boycotté par les nationalistes de son pays d’origine. Du coup le fond du film change radicalement, en étant beaucoup plus polémique et politique, là ou le film d'origine était plutôt conservateur et vantait les valeur américaines. Ce discours, il passe par certaines appropriations de la "formule" Forrest Gump, à travers par exemple de la mère qui dit à son fils qu’il doit resté enfermé à cause d’une épidémie de Malaria (en réalité des émeutes en lien avec la religion) ou les origines de l’équivalent au lieutenant Dan qui est un personnage très différent ici.
Pour le reste, la trame est sensiblement la même que celle du film de 1994, mais le film de Advait Chandan joue astucieusement avec le fait que le spectateur a probablement vu Forrest Gump et s’amuse à décaler certains passages, à les mettre dans le désordre, ou à les greffer à des personnages différents (le passé militaire tragique de la famille de Laal ou de Naga, l’équivalent de Bubba, qui ne parle plus de crevettes)…
Au niveau du casting, c’est un sans faute, même si la prestation de Aamir Khan, à mon avis, ça passe ou ça casse. Moi j’ai adhéré sans réserve, mais je comprendrais sans problème que les yeux exorbité et le bruit de gorge à chaque phrase, ça puisse agacer.
Bref, un beau film, très doux, objectivement moins bon que l’original, mais qui va chercher sa pertinence dans les moments ou il s’en éloigne. Dès lors, on ne peut que regretter qu’il ne s’en soit pas éloigné davantage. Ceci étant dit, il parvient à générer de l’émotion, la larmichette n’est jamais très loin et l’état d’esprit général ultra positif emporte l’adhésion.
Hors ligne
Padmaavat de Sanjay Leela Bhansali (2018)
Adapté d’un poème épique, Padmaavat est un film qui aurait pu coûter cher à son réalisateur, il a fait l’objet d’un boycott dans son pays d’origine en raison de la représentation de Padmavaati et du personnage réel le Sultan Alauddin Khilji (avec qui plus est une relation homosexuel très très fortement suggérée) ainsi que la mise en scène d'un Sati, un rite funéraire Hindou.
Le film est une espèce de Troy version Indienne, un gros film historique en costumes qui met en scène une reine à la beauté remarquable convoitée par un seigneur étranger. J’ai beaucoup aimé : real et acting impeccable, décors, costumes, photo et musiques absolument magnifiques, travail remarquable sur les chorégraphes, les symétries et la géométrie en général (toujours cette impression de mater un Kaléidoscope ou un trip sous psylo dans les films Indiens). Quand au scénario il est astucieusement monté sur les parcours parallèles de Padmavati et Alauddin Khilji, avec un traitement très "légendaire" du truc tout en étant très propre et finalement sérieux.
Pour le compte, même l'allergique aux gimmick du cinéma Indien peut-y aller, il n’y a guère qu'une scène de danse/chant qui pourrait très vite fait poser soucis, mais il faudrait vraiment être chatouilleux. Par ailleurs, c’est étonnamment la scène de danse que j’ai préféré, sa conclusion est tellement inattendue. À noter d’ailleurs que au départ les scènes dansées et chantée du cinéma Indien ça me rebute pas mal, mais sur dans les films que j’ai vu récemment (à l’exception de Laal Singh Chaddah ou c’était pas incroyable) ce sont des scènes que j’ai adoré.
Tout ça pour dire que Padmaavat est d'une facture très "classique" au sens occidental du terme et c'est peut être le reproche que je pourrait faire. Je trouve le film paradoxalement trop académique justement, trop sage, trop propre, trop parfait. y'a pas un poil qui dépasse, il manque ce petit grain de folie qui est finalement ce que je recherche dans le cinéma Indien et Asiatique je crois. Le fait qu'ils s'autorisent tout, y compris et surtout ce qu'il n'est pas du tout raisonnable de s'autoriser. M'enfin bon, c'est vraiment pour pinailler.
Hors ligne
Bref, un beau film, très doux, objectivement moins bon que l’original, mais qui va chercher sa pertinence dans les moments ou il s’en éloigne. Dès lors, on ne peut que regretter qu’il ne s’en soit pas éloigné davantage. Ceci étant dit, il parvient à générer de l’émotion, la larmichette n’est jamais très loin et l’état d’esprit général ultra positif emporte l’adhésion.
Tout pareil ! Forrest Gump c'est l'un de mes films préféré (je suis probablement pas le seul) et un remake peut sembler sur le coup une hérésie sans nom. Pourtant c'est une histoire qui forcément se prête parfaitement à une relecture dans un contexte historique et culturel différent. Et c'est vraiment le gros point fort du film, pas tant la réinterprétation des éléments du film original c'est souvent "cosmétique" et parfois même légèrement aseptisé, mais le fait qu'il nous emmène dans un autre voyage fonctionne, un voyage similaire (parfois trop comme le signale Nico) mais lorsque le film prend ses distances avec son aîné, il fait mouche !
Hors ligne
War de Siddharth Anand (2019)
Derrière ce titre...euh...minimaliste, se cache le troisième opus d’un univers cinématographique interconnecté, le YRF (pour Yash Raj Films) Spy Universe. Je n’ai pas vu les deux premiers films (Ek Tha Tiger et Tiger Zinda Hai) qui n’ont de toute façon à priori aucun lien scénaristique avec War, c’est juste le même univers (après peut-être que ça va se croiser ou que j’ai raté des connexions...). Un quatrième film, Pathaan, qui verra le retours de la superstar Shah Rukh Khan dans un rôle de premier plan, est par ailleurs prévu à la fin du mois.
Bref, ce film, dégageait un parfum qui faisait frétiller d’avance l’amateur de déviance cinématographique qui sommeille en moi. Ce parfum, c'est celui du film d’action décomplexé de vidéoclub. Or, dès les premières minutes du film, une ahurissante scène de fight en plan séquence, nous indique que c’est exactement ça et plus encore ! À savoir un espèce de monstrueux film d’action, grosses veines, gros bras, gros flingues, grosses voitures, avec imagerie gay à gogo (le corps masculin est sexualisé à outrance, filmé sous toutes les coutures, au ralenti, sous le sable, sur la plage, dans la fumée, avec chemises déchirées validées par Shatner).
Un film à la croisée de toutes les influences du film d’action, qu’il soit Asiatique, Européen ou Américain. Il y’a du ralentis à la John Who, des flex à la Vandamme, des personnages ultra poseurs, des corps masculins hypertrophiés glorifiés comme dans un bon gros actionner 80’s de vidéoclub, du Wire-fu made in Hong-Kong et une surcouche de néo-film d’action moderne (l’influence des Mission Impossible depuis Protocole Fantôme saute grave au yeux, mais aussi celle de Knight and Day), le tout avec dialogues à punchline comme il se doit ("tu sais voler ? Non ? Alors pourquoi tu me demande de te lâcher ? ").
Comme si ça ne suffisait pas, cette artillerie lourde est au service d’un ahurissant scénario à tiroir, dont les twists ont des twists, comme une version action de Sexcrimes. Franchement y’a même un moment ou vraiment j’ai halluciné, y’a des trucs que j’ai pas vu venir, à chaque fois que je pensais avoir capté les forces en présence, un retournement de situation ubuesque, mais toujours maîtrisé, venait me talocher la face !
Car, derrière son apparent portanawak total et teubé, le tout est franchement maîtrisé, je trouve qu’il y’a un savoir faire vraiment impressionnant, ça déboule à 100 à l’heure, tu te fait jamais chier, c’est jamais vraiment prévisible et y’a pas une longueur alors que ça dure 2h30 !
Quand au cast il est impeccable, le duo de tête d’affiche est super solide, surtout le rôle principal (Hrithik Roshan, un improbable mix entre Brad Pitt, Di Caprio et Tom Cruise à la sauce Masala) qui dégage vraiment un gros charisme derrière le côté évidement totalement poseur de son perso. Les mecs sont tellement iconisés c’est vraiment tout bonnement aberrant et génial, on se croirait dans une version 2.0 de Commando avec Scwarzenegger. Et en même temps ça joue vraiment pas mal du tout et puis bon, les mecs sont impeccables dans les scènes d’actions et les scènes de danses (film Indien oblige), c’est hyper solide.
Alors évidement ce copieux et indigeste menu est strictement réservé au cinéphile déviant qui apprécie ce genre de cinéma. J’insiste, c’est un délire, faut vraiment le kiffer, sans arrières pensées, parce que sinon ça va juste être 2h30 totalement insoutenables, de la première à la dernière seconde.
Hors ligne
En vrac
Brahmāstra: Part One – Shiva de Ayan Mukerji (2022) : Basiquement, c’est un Marvel à la sauce Indienne...mais pas réalisé au même endroit...et ça change quand même pas mal de choses !
Alors, le film est bourré de défauts, à commencer par les deux acteurs principaux (fort heureusement les seconds rôles sont eux plutôt savoureux, mention spéciale à Shahrukh Khan). Mais, le plus gros défaut c’est que la trame et l’histoire d’amour (qui est absolument centrale) sont souvent puérils. Pas en soi, mais plus dans l’exécution, dans le sens ou ça fait roman jeunesse à l’eau de rose, ça a tendance à être mal raconté et ça passe en grande partie par des dialogues vraiment pas terrible…
Malgré tout ça, j’ai paradoxalement passé un bon moment et le film m’a bien tenu sur 2h45 quand même. Déjà l’univers et la mythologie sont cool, ne serai-ce que parce que c’est c’est nourri de culture Indienne, mais, surtout parceque que c’est pas écris selon le cahier des charges Hollywoodien, du coup la structure du film est pas tout à fait la même. D’où ce côté "rafraîchissant" que je mentionne à chaque fois que je parle d’un film Indien. La formule fait moins essorée. Car, c’est le soucis du blockbuster américain depuis un moment, l’application de la formule "film qui marche" à la lettre qui fait que le soucis c’est pas tant que les histoires soient pas incroyable, c’est aussi qu’elle sont toujours racontée de la même manière, à la minute près... Rien d’original dans ce Brahmāstra, une histoire d’élu, des "gardiens du pouvoir" un seigneur du mal qui est lié au héros...ect...du très classique, du vu et revu et re-revu encore et encore. Mais c’est raconté autrement, ça va puiser certaines influences ailleurs, ça parvient à surprendre en quelques occasions ou plutôt à ne pas s’aventurer là ou on pense que ça va aller, on a pas cette impression rance d’avoir écris le film (enfin un peu quand même, par moment, mais pas TOUT le film à la seconde près).
Alors, qu’on sois bien clair, ça n’en fait pas un grand film, mais un film assez bon pour que j’ai envie de voir la suite (c’est prévu sur trois films). Totalement déconseillé aux réfractaires du MCU toutefois.
K.G.F Chapter 1 : un film issu de Sandalwood (le cinéma de Bangalore, tourné en langue Kannada). J'ai tenu 20 minutes complètement hystériques, qui m’ont éjaculé en pleine gueule des dialogues et un montage épileptiques (ça parle tellement vite, j'avais pas le temps de lire les sous-titres, le truc de dingue). Pour couronner le tout, le mixage son est absolument immonde, ça ressemble aux mixages de vieux western (genre le bon la brute et le truand) avec un son criard et saturé (sauf que le film date de 2018)...l'horreur...c’est très rare que j’ai un tel rejet pour un film. À savoir que ce film a été un succès monumental au point d’éclipser au box office l’ensemble de la production Bollywoodienne (un tour de force prodigieux pour un film en Kannada, une toute petite Industrie en comparaison) et que K.G.F Chapter 2 était le film le plus attendu de 2022 en Inde, rien que ça.
Bang Bang! Siddharth Anand (2014) : Avant de réaliser War dont je parle au dessus, Siddharth Anand a réalisé ce remake de Knight and Day (avec Tom Cruise et Cameron Diaz) qui est peut-être la meilleure comédie d’action de ces 10 dernières années. En, soi le remake est un film charmant, enlevé, frais et efficace, même si parfois très cheap. Son problème finalement c’est de ne rien apporter de plus par rapport au film original et même de lui être très nettement inférieur. Dans ces conditions, difficile de le recommander, à moins que vous soyez excessivement curieux et motivé, autant revoir l’original.
Ek Tha Tiger (il était un Tigre) de Kabir Khan (2012) : Il s’agit du premier film du YRF Spy Universe (auquel appartient également War et le futur Pathaan). C’est un film d’espionnage et d’action saupoudré d’une énooooooooorme louche de comédie romantique à la sauce Masala, sur fond de conflit Indo-pakistanais. Difficile d’en dire plus sans spoiler comme un cochon...C’est tout à fait frais, ça tape souvent juste et c’est surtout très très drôle, avec des dialogues succulents et un duo de tête d’affiche qui emporte l’adhésion (Salman Khan et Katrina Kaif, très belle alchimie à l’écran).
Tiger Zinda Hai (le Tigre est vivant) de Ali Abbas Zafar (2017) : Suite du précédent et second film du YRF Spy Universe. Le premier était une comédie romantique avant d’être un film d’action et d’espionnage. Le second est un pur film d’action, avec quasiment pas de romance et encore moins de comédie. Un film beaucoup plus sérieux, parfaitement premier degré et donc très différent du premier opus. Pour autant, ça ne pose pas de problème de cohérence particulier (même si en soi, les conséquences de la fin du premier film sont un peu facilement passée à la trappe). Salman Khan qui était gentiment maladroit et très drôle dans le précédent film est ici une montagne de muscle, le vrai bon gros héros de film d’action à l’ancienne. En revanche, le contexte du scénario d’espionnage est plus original et plutôt bien troussé (basé sur un fait réel). On appréciera aussi un discours positif et bienveillant sur les relation entre l’Inde et le Pakistan. D’une certain manière on est devant un film qui est une transition parfaite entre Ek Tha Tiger et Wa. Ceci dit, ceux qui se sont régalé devant la comédie romantique de Ek Tha Tiger seront probablement déçu par cette suite.
Du coup j’ai vu tous les films sortis pour le moment dans le YRF Spy Universe et je dois dire que ça m’éclate bien, même si j’ai largement préféré War pour le côté complètement jusqu’au boutiste de la démarche. J’attends le prochain film, Pathaan avec beaucoup d’impatience.
Hors ligne
K.G.F Chapter 1 : un film issu de Sandalwood (le cinéma de Bangalore, tourné en langue Kannada). J'ai tenu 20 minutes complètement hystériques, qui m’ont éjaculé en pleine gueule des dialogues et un montage épileptiques (ça parle tellement vite, j'avais pas le temps de lire les sous-titres, le truc de dingue). Pour couronner le tout, le mixage son est absolument immonde, ça ressemble aux mixages de vieux western (genre le bon la brute et le truand) avec un son criard et saturé (sauf que le film date de 2018)...l'horreur...c’est très rare que j’ai un tel rejet pour un film. À savoir que ce film a été un succès monumental au point d’éclipser au box office l’ensemble de la production Bollywoodienne (un tour de force prodigieux pour un film en Kannada, une toute petite Industrie en comparaison) et que K.G.F Chapter 2 était le film le plus attendu de 2022 en Inde, rien que ça.
Pareil ! Plus le fait que le film soit particulièrement politisé à droite. J'ai coupé vers la moitié et c'est assez rare.
Hors ligne
Ha ça me rassure, je me sens moins seul^^
J'ai même retenté après avoir posté mon message ici. J'ai tenu 5 minutes supplémentaire. Je ne sais pas comment tu a tenu la moitié du métrage...
Plus le fait que le film soit particulièrement politisé à droite.
Ha oui en plus...bon j'ai même pas eu le temps de capter de quel côté c'était politisé. Je me suis senti vraiment agressé. C'est particulièrement le montage et le son que j'ai trouvé vraiment horribles.
Sinon vu Baar Baar Dekho, un film de SF/Fantastique, sorti en 2016, sur un pitch très similaire à celui de Click (un homme fait des bons dans le temps), mais sans la télécommande. Alors, un des soucis du cinéma Indien c’est que la SF y est plutôt rare. La Fantasy oui, le Fantastique un peu, mais la SF...Et c'est bien dommage d'ailleurs, parce que ça me plairait bien de voir un peu plus leur optimisme solaire au service d'un bon gros film de SF. Si quelqu'un en connais un, ça m'intéresse ( non, ne me sortez pas Enthiran)
Alors là on est sur un truc à la croisée de la SF et du Fantastique. On pourra d'ailleurs me dire (et on aura raison) que l'aspect SF est vraiment léger, plutôt prétexte à dérouler une comédie romantique, à l'instar de Clic. Reste que le film est plutôt frais et tiens bien en haleine, avec l'air de rien quelques surprises dans la narration et puis toujours cette bonne humeur du cinéma Indien (justement absente de K.G.F tiens). Je suis admiratif de la capacité des films Indien à tenir la route sur largement plus de 2h à chaque fois...Voila, pas plus, une comédie romantique et tragique, avec une pincée de SF, de la danse, des chants, de la bonne humeur...
Hors ligne
Vu War de mon côté et je rejoint totalement Nico. Une sorte de Mission Impossible hautement improbable qui aurait été pensé pour Chuck Norris. C'est constamment too much, mais dans le sens jouissif du terme, avec les héros qui te font des défilé de mode au ralenti après un massacre, la bromance entre les 2 mecs va à fond dans les sous-entendus (pas subtils du tout) crypto-gay.
Les gars se font l'amour avec les yeux tout le film. Y a des twist en mode "mindfuck" qui sont geniaux, parce que mine de rien amené de façon très organique.
Le casting est cool, les bastons bien énervées. On est dans une démesure constante, dans la jouissance constante. Ça peut être épuisant j'imagine mais moi c'était surtout orgasmes sur orgasmes ce film.
Hors ligne
HAAAAAAAAAAAAAAA
Hors ligne
Euh on ouvre une section organique et orgasmique pour le cinoche indien?
Hors ligne
Bah voila, tu t'y trouve
Hors ligne
Ponniyin Selvan Part One : première partie d'un diptyque visant à adapter une saga romanesque épique totalement mythique en Inde. Gros gros projet, énorme casting de stars locale, un réalisateur adulé, un film précédé de critiques absolument dithyrambiques et unanimes, y compris en France.... Je partais donc très confiant ! J'ai tenu 40 minutes d'un ennui mortel.... C'est surement plus simple pour celui qui a lu les bouquin, car il y'a un milliard de personnages...ça le rend le truc hyper confus et on est pas aidé par une mise en scène extrêmement fade. C'est pas un rejet complet comme K.G.F, mais ça reste une sacrée déception.
Shamshera : nettement plus pulp que le film au dessus et donc nettement plus ma came. Malgré tout, passé une début de film extrêmement enthousiasmant, Shasmshera reste un divertissement tout à fait honnête, mais qui reste beaucoup beaucoup trop sage, y compris dans son discours critique sur le sujet des castes en Inde. Ça reste très honorable, quelques images, quelques idées de mise en scène vont nous flatter la rétine et le cast est plutôt sympa.
Hors ligne
C’est intriguant pour le premier des deux. J’ai confiance en ton analyse et sensibilité. Comment autant de choses peuvent accoucher d’un tel résultat ?
Un effet Astérix les films? (Sauf mission Cleopatre).
Hors ligne
Après c'est un ressenti qui n'est partagé que par moi hein, donc j'ai peut-être juste pas adhéré au truc. Les films Astérix ça n'a rien à voir, on ne s'y fait pas forcément chier, le problème est ailleurs (c'est tout simplement pas bon). Si tu dit ça pour le casting 5 étoiles, honnêtement les acteurs sont pas forcément le soucis dans Ponniyin Selvan (y'a bien un perso vraiment agaçant, mais c’est un perso parmi d’autres). Non le soucis c'est qu'on s'emmerde, tout simplement. Y' une scène de bataille au début, on sent direct que ça ne passionne pas le réal, qu'il est pas là pour ça, donc il expédie ça très rapidement. Ce n’est d'ailleurs pas forcément grave. La ou ça le devient, c'est que le reste du film c'est du dialogue pas très passionnant, de l'exposition laborieuse et que au bout de 40min de name dropping (machin est le seigneur de truc qui est le fil de ...) je me suis dit que j'allais pas pouvoir tenir 2h50 (??)
Je pense que j'ai un soucis avec la mise en scène de Mani Ratnam, c'est pas du tout ça que je recherche dans le cinéma Indien. À la rigueur, il aurait fallu l'esthétique d'un Sanjay Leela Bhansali (Padmaavat) pour me rendre tout ça digeste.
Hors ligne
Je me fais que répéter ce que dit Nico dans ce topic, mais Ponniyin Selvan Part One, j'ai ressenti exactement la même chose. Ça part pourtant pas trop mal avec une bataille honnête mais qui déjà montre de gros soucis de réal.
Après ça le film te perd complètement avec des enjeux bouillons, un ton pas du tout engageant et un ennuis qui s'installe fermement. Vraiment dommage parce qu'il y a de jolie décors, des costumes assez classes, y avait les bon ingrédients mais cuisiné un peu n'importe comment...
Happy New Year
Voilà un bien bel exemple du nawak complet que peut être ce cinéma. Un film de braquage en mode Ocean's Eleven ou une superstar (Shahrukh Khan à la place de George Clooney) recrute une équipe hétéroclite pour mener à bien le braquage en question. Un braquage sans violence ça va sans dire. Les similitudes s'arrêtent là. Happy New Year étant avant tout une comédie grotesque, une comédie qui est dans l'excès le plus total.
On pense à Stephen Show, à Jackie Chan parfois. À Dodgeball, voir même à Benny Hill... C'est donc très, très spécial, mais ben je me suis bien amusé. Les acteurs sont cools et très sympathiques, les 3 heures sont un peu difficiles à encaisser à un certain moment, mais le film parvient régulièrement à se relancer. Avec l'arrivée de la sublime Deepika Padukone notamment qui est au coeur d'un gag récurrent le plus réussi du film. Elle amene aussi et surtout les numéros de dances, tous très funs.
Le numéro de dance final à la gloire de la fierté Indienne (forcément) est vraiment très réussi.
Bref faut savoir dans quoi on se lance avec ce film, c'est très "space" mais si on adhère, très divertissant !
Hors ligne
Happy New Year
Il est dans mes tablettes
Happy New Year étant avant tout une comédie grotesque, une comédie qui est dans l'excès le plus total.
Ouais c'est pas la seule chose que je recherche dans ce cinéma, mais ça en représente une bonne part c'est certain. Ce petit grain de folie, cet excès permanent, cette manière totalement alien de faire des films. Si c'est pour voir un film historique bien repassé, y'a laaaargement de quoi faire déjà. D'ailleurs, le succès de RRR à l'international aurait tendance à dire qu'il y' une soif pour ça en ce moment. Parceque bordel, il est pas du tout aseptisé pour plaire à un public occidental ce film...difficile de faire plus Indien...
Hors ligne
Puis derrière cet excès il y a dû talent et de la compétence. Alors Happy New Year ce n'est pas RRR, mais malgré tout ben le film il s'ouvre sur un travelling aérien de folie et l'introduction de Khan, c'est une baston improbable qui au delà des inévitables plans too much qui s'attardent un peu trop sur la musculature du gars, ben cette baston elle est putain de classe. Dans cet excès perpétuel (Khan qui prend la pose de Ryu, faut le faire quoi, haha) mais ça envoie la purée !
Hors ligne
Oui c'est de l'excès, mais de l'excès maitrisé. Ça n'a pas toujours été le cas et c'est probablement de là que viens la défiance envers ce cinéma. Je veux dire, tu dis à tes potes que tu regardes des films Indien, ils vont tous te regarder bizarrement
J'ai l'impression que c'est une industrie qui a fait un gros bond en avant technique depuis quelques années
Hors ligne