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#1 18-10-2019 14:46:57

mypreciousnico
Why ?

Doctor Who 27x09+27x10 The Empty Child / The Doctor Dances (Docteur 9)

Doctor Who 27x09+27x10 The Empty Child / The Doctor Dances

Crédits officiels :
- Scénario - Steven Moffat
- Réalisation - James Hawes

Appréciation :

  1. 10 (top franchise)(voix 2 [100%])

    100%

  2. 9 (exceptionnel)(voix 0 [0%])

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  3. 8 (excellent)(voix 0 [0%])

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  9. 2 (raté)(voix 0 [0%])

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#2 18-10-2019 14:48:24

mypreciousnico
Why ?

Re : Doctor Who 27x09+27x10 The Empty Child / The Doctor Dances (Docteur 9)

Premier épisode de Steven Moffat sur Doctor Who, on attaque direct par un double épisode. Et quel double épisode !

"Are you my mummy?"

Moffat intronise ici les épisodes horrifiques du revival et il y parvient avec une souplesse et une subtilité rafraîchissante : c’est à la fois flippant, drôle, enjoué, tragique, émouvant et, cerise sur le gâteau, très intéressant en termes de direction artistique.

Car, l'impressionnante reconstitution gothique façon Captain Sky and the world of Tommorow du London Blitz sert de décors crépusculaire à une histoire d’horreur qui fait froid dans le dos. Particulièrement flippant cet enfant des rues qui surgit sans crier gare, systématiquement quand on ne l’attend pas alors que l’intrigue nous l’a fait oublier (qui donc tape à la machine puisque personne n’est devant ?), précédé par cet horrible "muuuumyyyy" absolument flippant.

Il faut dire que, si Moffat est à l’aise avec les concepts SF métaphysiques, il l’est tout autant avec l’horreur, non pas gore, mais dérangeante comme peuvent l’être les contes pour enfants et la tradition des “histoires à faire peur”.

"Might seem like a stupid question, but has anything fallen from the sky recently?"

Dans les limites, hélas, d’une série tout public, un étrange bestiaire se dévoile, la transformation écœurante des monstres au faciès de masque à gaz, les yeux de verre inexpressifs, les déplacements en horde de zombis qui n’ont besoin que d’un contact fugace pour contaminer... À la peur des bombes on ajoute celle de la maladie, qui semble être partout, implacable…

D’ailleurs, il y a une vraie ambiance de fin du monde. Pour les Londoniens qui ont vécu le blitz, on imagine bien que la situation devait semblait désespérée et la possibilité de victoire une sinistre blague.

Evidemment, en si peu de temps, l’épisode ne fait que survoler certaines choses, mais misent bout à bout, elle participent à la pesanteur du récit : Nancy qui sert de grande sœur à des oubliés de la politique “enfants à la campagne” durant la guerre, le Londonien prospère qui se met bien au marché noir pendant que d'autres crèvent la dalle (voir le téléfilm français “Au bon beurre” de Édouard Molinaro qui parle du même sujet pendant l’occupation en France)...

Mofffat n’oublie pas au passage de rendre un hommage vibrant à l'Angleterre, la “petite île” qui s’est dressé face au faucon Nazi, via l’admiration sincère que le Doctor porte envers la perfide fière Albion (après tout, de la Terre, le Seigneur du Temps semble ne connaître que l’Angleterre).

"Who looks at a screwdriver and thinks, “Ooh, this could be a little more sonic.”?"

L’ambiance est donc lourde, pesante même, heureusement Moffat injecte juste ce qu’il faut d’humour et de dialogues hilarants pour faire passer la pilule d’un récit pas drôle du tout.

Allusions sexuelles, ping pong rhétorique, références culturelles en pagaille le tout dans un décors de serial. On se croirait dans un épisode de la période classique, mais avec davantage de moyens.

"Oh come on. Give me a day like this. Give me this one !"

La fin, est de toute beauté : le vaisseau Chula est vide, qu'espéré ions-nous y trouver ? Des bandages et des béquilles ? Que nenni, la toute puissante médecine extraterrestre avait tout simplement entrepris de réparer la totalité de l’espèce humaine sur un canevas erroné.

Une fois de plus, je dois souligner la prestation d’Eccleston, quand il supplie les nanosondes de lui accorder juste cette victoire, pour changer : c’est beau et tragique comme du théâtre Anglais.

"Relax. He’s a 51st century guy. He’s just a bit more flexible when it comes to dancing"

Quant au personnage de Jack Harkness, le héros de la future Torchwood (formidable  John Barrowman), il est ajout précieux à la série, par sa gouaille, son irrésistible bras de fer avec le Doctor et sa pansexualité ouvertement assumée : le mec baisera un arbre si il le peut !

Au passage, il est dommage que Torchwood en ait fait un simple gay, je trouve que la pansexualité est plus intéressante dans le cadre d’un personnage issu du 51ème siècle : le sexe pour le sexe, peu importe le partenaire en face (femme, homme, lézard, robot, feuille de lotus….)

D’ailleurs, comme le disait Scorpius, à partir de cet épisode, les sous-entendu sexuels vont commencer à poindre, avec Jack Harkness comme canaliseur. Il est parfaitement savoureux que le Doctor estime qu’en 900 ans de vie il a bien du "danser" à un moment ou un autre.

Bref, avec tout ça il ne reste plus qu’une question à résoudre : Moffat nous a-t’il offert un chef d’œuvre ? Assurément, et ce fut même sanctionné par un prix Hugo. En tout cas c’est un joli top franchise !

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#3 18-10-2019 21:44:54

scorpius
Nowhere Man

Re : Doctor Who 27x09+27x10 The Empty Child / The Doctor Dances (Docteur 9)

"Everybody lives"

Rien que pour ce moment de pure magie Whovienne, ce double épisode est un top franchise indéniable ! Etrange paradoxe d'ailleurs que ce soit Moffat, décrit comme un auteur moins "humaniste" que Davies, qui offre à Nine le moment cathartique le plus positif et lumineux de son run.

Cet épisode est aussi le premier à parler ouvertement de la sexualité du Docteur. Ce n'est pas rien, tant à l'époque le sujet était tabou (l'univers étendu ira jusqu'à expliquer que le manière dont les Time Lords se reproduisent n'a pas de composante sexuelle). C'était un énorme pavé dans la mare et au final c'est un sujet qui est présent un peu partout (ça ne cesse de parler de reproduction sous une forme ou une autre).

Nico remarquait dans un précédent topic que le run de Moffat sera beaucoup plus orienté "blockbuster" et beaucoup moins délire kitsch. On nortera que c'est déjà le cas ici, avec par exemple cette image de Rose qui en plein blitz traverse les cieux londoniens. Bon cela dit, le run de Davies ne sera pas non plus exempt de scènes à grands spectacles  sorties d'un blockbuster.

Moffat commence également déjà à déconstruire brillamment les mécanismes du Whoniverse. Il introduit ainsi le premier "monstre" whovien vraiment marquant de l'ère moderne (le "are you my mummy" devenu immédiatement iconique entre autre). Pour mieux révéler qu'il n'y a pas vraiment de "monstre" ou que peut être, les véritables monstres de cette histoire ce sont certains hommes. Il est évident que la WW2 en toile de fond ce n'est pas innocent...

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#4 19-10-2019 00:11:29

mypreciousnico
Why ?

Re : Doctor Who 27x09+27x10 The Empty Child / The Doctor Dances (Docteur 9)

scorpius a écrit :

Nico remarquait dans un précédent topic que le run de Moffat sera beaucoup plus orienté "blockbuster" et beaucoup moins délire kitsch. On nortera que c'est déjà le cas ici, avec par exemple cette image de Rose qui en plein blitz traverse les cieux londoniens.

Oui, comme je le pointais, artistiquement, cet épisode est excellent. La reconstitution de Londres façon serial d'aventure est classieuse à souhait smile

scorpius a écrit :

cela dit, le run de Davies ne sera pas non plus exempt de scènes à grands spectacles  sorties d'un blockbuster.

C’est parfaitement exact. Dès 2005 c'était déjà spectaculaire comme série.
Alors évidement chez Moffat on perd le côté kitsh. D'un autre côté c’est plus américain peut-être. Je veux dire, nous on s'en fout, le kitsh on le mange au petit déjeuner, mais pour un spectateur moderne nourri à The Expanse et Game of Thrones, les début du run de Davies....il arrive que l'on me rigole sauvagement à la figure tongue

Reste que ce double épisode est magnifique, un exemple, pas si fréquent, d'une forme au diapason du fond, à moins que ce soit l'inverse. Peut-être pas le meilleur épisode horrifique de Moffat. Blink peut-être..? J'ai hâte de le revoir, pour moi c’est un peu le  ST VOY 06x13 Blink Of An Eye du Whoniverse big_smile

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#5 19-10-2019 00:57:36

scorpius
Nowhere Man

Re : Doctor Who 27x09+27x10 The Empty Child / The Doctor Dances (Docteur 9)

mypreciousnico a écrit :

Alors évidement chez Moffat on perd le côté kitsh. D'un autre côté c’est plus américain peut-être. Je veux dire, nous on s'en fout, le kitsh on le mange au petit déjeuner, mais pour un spectateur moderne nourri à The Expanse et Game of Thrones, les début du run de Davies....il arrive que l'on me rigole sauvagement à la figure tongue

Yep, le run de Moffat est bien plus cinématographique (d'ailleurs certains épisodes sont de vraies expériences de ciné) là ou celui de Davies reste plus dans les normes (hautes) télévisuelles des années 2000. Que ce soit au niveau de la réalisation, de la photographie ou des SFX/maquillages, le run de Moffat est plus "classieux".

Après il s'agit d'une évolution aussi logique que naturelle et si on fait un petit effort, sur un plan purement visuel le run de Davies dégage un charme fou.

Reste que ce double épisode est magnifique, un exemple, pas si fréquent, d'une forme au diapason du fond, à moins que ce soit l'inverse. Peut-être pas le meilleur épisode horrifique de Moffat. Blink peut-être..? J'ai hâte de le revoir, pour moi c’est un peu le  ST VOY 06x13 Blink Of An Eye du Whoniverse big_smile

Premier épisode(s) officiel(s) est déjà premier chef d'oeuvre, ça force le respect quand même. "Blink" est sans doute, oui, le meilleur épisode horrifique de Moffat (mais bon Blink c'est ultime sur tous les plans en ce qui me concerne. Au niveau de ce que le Trekverse a pu proposer de meilleur, ouais).

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#6 19-10-2019 10:28:01

matou
modérateur

Re : Doctor Who 27x09+27x10 The Empty Child / The Doctor Dances (Docteur 9)

mypreciousnico a écrit :

C’est parfaitement exact. Dès 2005 c'était déjà spectaculaire comme série.
Alors évidement chez Moffat on perd le côté kitsh. D'un autre côté c’est plus américain peut-être. Je veux dire, nous on s'en fout, le kitsh on le mange au petit déjeuner, mais pour un spectateur moderne nourri à The Expanse et Game of Thrones, les début du run de Davies....il arrive que l'on me rigole sauvagement à la figure tongue

Intéressant. La série date de 2005. Soit avant ce tournant plus sombre et faussement réaliste des séries. Une mode.
DW s’adressant à tout le monde, le kitch n’est pas un problème tant les enfants n’y sont pas sensibles.
J’au toujours trouvé ce kitch à la fois assumé et maîtrisé. Cela demande aux spectateurs d’aller au delà de son ressenti premier et de voir l’histoire, la morale, les personnages.
Ma réponse c’est que DW est un conte.
Et dans un conte, genre le petit chaperon rouge, c’est pas du kitch ce qui se passe?

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#7 19-10-2019 11:10:37

mypreciousnico
Why ?

Re : Doctor Who 27x09+27x10 The Empty Child / The Doctor Dances (Docteur 9)

scorpius a écrit :

Après il s'agit d'une évolution aussi logique que naturelle et si on fait un petit effort, sur un plan purement visuel le run de Davies dégage un charme fou.

Carrément !

matou a écrit :

J’au toujours trouvé ce kitch à la fois assumé et maîtrisé. Cela demande aux spectateurs d’aller au delà de son ressenti premier et de voir l’histoire, la morale, les personnages.

Le kitsch dans Doctor Who est complètement assumé, et chez Davies je dirais même revendiqué. Comme le dit Scorpius, ça fait partie du charme. Même quand Moffat modernise le tout pour lui donner des allures cinématographiques, il reste quelques chose de ce kitsch assumé, sans ça il ne s'agirait plus tout à fait de Doctor Who smile

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