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#1 20-03-2019 00:26:54

yrad
admin

Wesley Crusher, un personnage peut-être exaspérant (?), mais néanmoins 100% trekkien

Topic consacré à l'infameux Welsey Crusher, personnage ayant la réputation (justifiée ou non) d'être le plus mal aimé du Star Trek historique... mais qui pourra être largement réhabilité "grâce" à Discovery et à sa figure vedette king Sylvia Tilly. clown


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#2 16-03-2019 20:03:23

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Wesley Crusher, un personnage peut-être exaspérant (?), mais néanmoins 100% trekkien

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J'en ai pas vu suffisamment d'elle pour savoir si elle a du talent ou non mais la naïveté et la silhouette de son personnage en fond une "mademoiselle tout le monde" à laquelle on peut facilement s'identifier.*

*EDIT: en tous cas bien plus qu'à un génie de 14 ans comme Wesley.


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#3 17-03-2019 09:49:34

Guigui le gentil
membre

Re : Wesley Crusher, un personnage peut-être exaspérant (?), mais néanmoins 100% trekkien

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dvmy a écrit :

Moi j'aime bien Tilly. C'est une nana totalement naïve dans le bon sens du terme. Jamais méchante, toujours optimiste. Et quand elle devient insupportable elle s'en rend compte et ne dit plus rien.

Ouais mais c'est trop tard : devant notre TV on a les yeux et les oreilles qui saignent déjà...

Dernière modification par Guigui le gentil (17-03-2019 09:49:44)

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#4 17-03-2019 10:03:52

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Wesley Crusher, un personnage peut-être exaspérant (?), mais néanmoins 100% trekkien

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Question de point de vue. Perso je trouve Nog et Wesley bien plus insupportables


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#5 17-03-2019 13:35:23

Oberon
Section 31

Re : Wesley Crusher, un personnage peut-être exaspérant (?), mais néanmoins 100% trekkien

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Wesley: Un personnage mal écrit, tenant plus d'un délire de Roddenberry sur la jeunesse que d'un véritable effort d'écriture. Il donnera néanmoins une réflexion sur le génie, en particulier dans l'épisode où il cause la mort d'un cadet.
Nog: Un personnage crédible dans sa conception et son évolution, ce qui nous amène le 1er Ferengi à dépasser sa condition originale. Il offrira ainsi une mise en perspective sur la société Ferengi, et ses possibilités à composer avec la Fédération. Plutôt riche, comme thématique...
Tilly: Une caricature de femme soit disant d'aujourd'hui, avec un égocentrisme constant, une attitude immature et insupportable, et à qui l'on prête des velléités de commandement. Elle n'amène aucun dépassement de sa condition ni aucune remise en question sur ses limites. Un personnage pauvre avec une évolution quasi-inexistante pour l'heure.

Faudrait peut-être comparer ce qui est comparable...
Sans compter qu'on peut très bien faire du ST sans personnage horripilant: ENT l'a fait et personne ne s'en plaint... WINK


"No beast so fierce but know some touch of pity. But i know none, and therefore am no beast."
Richard 3

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#6 17-03-2019 14:15:15

Guigui le gentil
membre

Re : Wesley Crusher, un personnage peut-être exaspérant (?), mais néanmoins 100% trekkien

[En copie de ce post]

Merci Oberon : tu m'as ôté les mots du clavier smile

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#7 17-03-2019 16:22:36

McRaktajino
membre du club

Re : Wesley Crusher, un personnage peut-être exaspérant (?), mais néanmoins 100% trekkien

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Pour moi Tilly c'est la fusion entre Jar Jar et Wesley (pas physiquement).

En général Wesley ne gâche pas des scènes de par son comportement ou ses répliques, il est juste un peu nul comme personnage mais ce n'est pas vraiment dommageable. Par contre les comportements à son égard ne sont pas crédibles. Les autres membres font preuves d'une tolérance et d'une sympathie qui n'est pas toujours réaliste. Je me souviens de l'épisode où il donne un surnom bidon à Barclay (là où Picard fait un lapsus avec). Les autres, Riker en tête, trouvent ça très drôle et utilisent même ce surnom pour parler de lui. N'importe quoi, un petit con manque de respect comme ça, tu le remets à sa place, tu ne l'encourages pas dans cette voie. Mais c'est Wesley, un mec du générique, donc ce n'est pas la même chose. Les comportements des autres vis à vis de lui sont parfois conditionnés par le simple fait qu'il soit au générique avec toute la bande, donc leur cohérence souffre de sa présence.

Jar Jar avec ses répliques et ses conneries gâche de nombreuses scènes. Mais au moins les autres personnages ne sont pas en train de trouver ça cool ou marrant. On sent que c'est un boulet qu'ils se traînent et quand ils lui parlent c'est surtout pour lui dire d'arrêter de faire des bêtises. Le film en souffre mais la cohérence des autres personnages est épargnée.

Tilly gâche des scènes par son comportement gênant et en plus les autres personnages trouvent ça mignon et drôle, leur cohérence en prend un coup au passage. C'est le double effet Tilly.

Dernière modification par McRaktajino (17-03-2019 16:25:26)

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#8 17-03-2019 16:29:36

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Wesley Crusher, un personnage peut-être exaspérant (?), mais néanmoins 100% trekkien

[En copie de ce post]

Désormais il est clair que chaque post d'Oberon sera motivé par la démonstration que tout ce que je dis est faux ou erroné.
Ca me chipote que ton nouvel avatar provienne d'Equilibrium, un film auquel j'ai modestement participé et que j'aime beaucoup malgré ses énormes contraintes, budgétaires et autres... ça me force à t'aimer un peu... ce qui me fait royalement chier...


On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. (Desproges)

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#9 17-03-2019 18:01:07

Oberon
Section 31

Re : Wesley Crusher, un personnage peut-être exaspérant (?), mais néanmoins 100% trekkien

[En copie de ce post]

dvmy a écrit :

Désormais il est clair que chaque post d'Oberon sera motivé par la démonstration que tout ce que je dis est faux ou erroné.
Ca me chipote que ton nouvel avatar provienne d'Equilibrium, un film auquel j'ai modestement participé et que j'aime beaucoup malgré ses énormes contraintes, budgétaires et autres... ça me force à t'aimer un peu... ce qui me fait royalement chier...

Et pourquoi serions nous vouer à nous haïr? Tu sembles t'imaginer que mes interventions sont quelque chose de personnel, ors il n'en est rien. Je me borne à pointer ce qui me semble excessif dans tes propos, mais je ne désespère pas de nous trouver des points de convergence...
Et il semblerait que nous en ayons, finalement! J'ignorais que tu eus participé à Equilibrium, un film que j'apprécie pour son ambition à poser un univers futuriste sombre, bien qu'optimiste sur la nature humaine. Il avait ses défauts, mais je l'ai toujours vu comme une tentative sincère, bien qu'imparfaite, de son auteur. J'ai d'ailleurs été désolé de l'absence de succès du film qui a coupé les ailes d'un réalisateur que je trouvais prometteur...
Tu noteras que j'ai rajouté la mention "Section 31" à mon profil, ce qui est clin d’œil à la façon dont tu m'avais qualifié dans nos précédents échanges. Tu me reprochais de ne pas comprendre ton humour, j'espère que tu sauras apprécié cet échantillon du mien... WINK

Et je suis le premier à considérer Wesley comme étant insupportable, notamment dans le très bon exemple donné par McRaktajino, où il est navrant de rabaisser le niveau de jeu des autres personnages principaux pour encenser un comportement puéril de Wesley qui devrait susciter une réponse beaucoup plus adulte du senior staff. Je pense même qu'encourager un comportement aussi lamentable est un modèle de mauvaise éducation, ce qui est très gênant à voir dans ST...
Mais alors que Wesley était précenté en saison 1 comme un Mozart potentiel (un enfant turbulent s'il en est...), toute la série nous montrera un personnage presque infaillible, moralement comme intellectuellement.
Dans plusieurs épisodes, j'avais été excédé de voir super-Wesley sauver la situation, rendant presque inopportun la présence de l'équipage. The Game m'avait ulcéré à cet égard, tant il était ahurissant de voir un ado guérir tout un équipage d'adultes d'une addiction à un jeu vidéo! Mention spéciale au dernier épisode avec lui, où il part avec le voyageur, épisode qui m'avait arraché un : "bon débarras!" des plus sincère...

Mais même ce personnage horripilant a eu des moments utiles à la série, comme c'est le cas dans l'exemple que j'ai donné dans mon dernier message. Tilly, de part son écriture, est un personnage tellement centré sur elle-même qu'elle n'enrichit ni les situations ni les autres personnages. C'est d'ailleurs un formidable gâchis, quand on voit de quoi l'actrice est capable, de lui donner un personnage aussi famélique à incarner...

McRaktajino a écrit :

Tilly gâche des scènes par son comportement gênant et en plus les autres personnages trouvent ça mignon et drôle, leur cohérence en prend un coup au passage. C'est le double effet Tilly.

Totalement d'accord avec cette analyse, et assez soulagé de ne pas être encore celui qui parle de cohérence, pour une fois!

Tu trouves la naïveté de Tilly touchante, dvmy, ce que je peux comprendre, mais cette naïveté le serait d'autant plus si le personnage était moins égocentré  et s'imaginant capitaine alors que tout ce qui l’intéresse dans le commandement, c'est la reconnaissance qui en découle, et ce pendant qu'elle se fiche comme d'une guigne des responsabilités qui en résultent! J'espère qu'avec l'auteur de Supergirl dans l'équation, quelqu'un de compétent pour écrire des personnages féminins aussi imparfaits qu'attachants, Tilly pourra prendre une dimension plus ingénue et altruiste que prétentieuse et égocentrée.
Cela me rendrait le personnage infiniment plus agréable, et son apport à la série en serait substantiellement relevé. Et c'est surement un point où nous serons d'accord: il reste de l'espoir pour faire évoluer Tilly, alors qu'au bout de 7 saisons, tout ce qu'une équipe de scénaristes pourtant légendaire à réussi à faire de Wesley, c'est s'en débarrasser...
En revanche, même si DS9 a de nombreux défauts, l'écriture de Nog n'en fait pas partie. On peut rester imperméable au personnage, comme c'est semble-t-il ton cas, mais sa thématique, son évolution, sa maturation et son devenir dans la série sont cohérents, riches, et incarnant pleinement les idéaux d'optimisme Trekkien. A l'heure actuelle, c'est largement plus que ce que Tilly n'a jamais donné...

Guigui le gentil a écrit :

Merci Oberon : tu m'as ôté les mots du clavier

Avec plaisir. smile

Dernière modification par Oberon (17-03-2019 18:40:16)


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#10 17-03-2019 19:46:21

dvmy
Génie incompris qui se comprend

Re : Wesley Crusher, un personnage peut-être exaspérant (?), mais néanmoins 100% trekkien

[En copie de ce post]

Oberon a écrit :

Et pourquoi serions nous vouer à nous haïr? Tu sembles t'imaginer que mes interventions sont quelque chose de personnel, ors il n'en est rien. Je me borne à pointer ce qui me semble excessif dans tes propos, mais je ne désespère pas de nous trouver des points de convergence...
Et il semblerait que nous en ayons, finalement! J'ignorais que tu eus participé à Equilibrium, un film que j'apprécie pour son ambition à poser un univers futuriste sombre, bien qu'optimiste sur la nature humaine. Il avait ses défauts, mais je l'ai toujours vu comme une tentative sincère, bien qu'imparfaite, de son auteur. J'ai d'ailleurs été désolé de l'absence de succès du film qui a coupé les ailes d'un réalisateur que je trouvais prometteur...

euh oui j'ai bien l'impression que c'est personnel mais je ne te jette pas la pierre. Avant toi d'autres membres ont pensé et même écrit que j’étais un mec imbuvable avec un caractère de cochon, ce qui est vrai en un sens. Mais ce n'est qu'un personnage parmi d'autres que je campe plus ou moins volontairement. Regarde ici on connait le dvmy fan de Star Trek, Star Wars, de serials, d'Harryhausen, de films B, Bis, Z de toutes époques mais pas vraiment celui qui adore des films tels que American Beauty et Lost In Translation.


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#11 18-03-2019 20:28:35

Oberon
Section 31

Re : Wesley Crusher, un personnage peut-être exaspérant (?), mais néanmoins 100% trekkien

[En copie de ce post]

Oups... Mes excuses pour ce trait d'humour totalement raté et potentiellement blessant, dvmy. Et merci de le prendre avec le sourire... jesors

Pour participer à recentrer le débat, je note que la critique d'Yves et de McRaktajino se rejoigne sur la surexploitation de Tilly et des conséquences fâcheuses qui en découlent pour la crédibilité des personnages. Ça ne m'incite pas à considérer idoinement les nouveaux showrunners, dont j'espérais un "nettoyage" de la conception et l'utilisation des personnages principaux féminins...
Bref, boycott maintenu en ce qui me concerne.


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#12 20-03-2019 00:26:54

yrad
admin

Re : Wesley Crusher, un personnage peut-être exaspérant (?), mais néanmoins 100% trekkien

Quoique pour l’essentiel d’accord avec vos posts, Oberon et McRaktajino, il me faut néanmoins apporter – en renfort de ma dernière critique – quelques nuances à la défense de Wesley Crusher... par opposition à la catastrophe ambulante que constitue Sylvia roulette Tilly !

Dans DIS 02x09 Project Daedalus, la scène sur la passerelle est particulièrement révélatrice de l’arrogance fayote du personnage de Tilly, qui dès l’arrivée de l’amirale Cornwell, vient d’emblée se désolidariser ostentatoirement de tous ses collègues et de son capitaine en claironnant qu’elle est la seule à bord à ne pas être fugitive !!! Une scène proprement surréaliste. eek
Imaginez-vous un seul instant que Wesley se soit comporté ainsi dans TNG... Pour le coup, il aurait déshonoré l'uniforme et il aurait vraiment mérité d’être détesté par les trekkers. Mais rien de tel justement, ni même d'approchant !
Aussi bien comparativement à Sylvia qu'in abstracto, Wes pensait d'abord aux autres avant de penser à sa gueule... et à dire vrai, il ne manquait pas d'humilité, a fortiori lorsque cette dernière était rapportée à son "génie" - un génie en outre bien plus convainquant que celui de Tilly.

Wesley présentait certes une assez grande fiabilité intellectuelle et morale (bien que limitée par une relative immaturité en signe de vraisemblance), mais il n'était pas davantage infaillible ou parfait que les autres personnages du main cast de TNG… pourtant représentatifs d’une utopie où l’humanité avait considérablement évolué… et où les normes en terme d’éducation n'étaient donc logiquement plus les nôtres.
Wesley incarnait peut-être à la base un "délire" (?) de troisième âge de Gene Roddenberry… mais le "petit génie" possédait néanmoins la cohérence de parfaitement s’inscrire dans sa vision d’une jeunesse idéale dans un futur idéal. Et le postulat n’avait en soi rien d’absurde : un enfant d’officiers de Starfleet, ayant connu une enfance privilégiée à l’abri de toute violence et malveillance, entouré de modèles moraux et intellectuels, initié dès son plus jeune âge aux sciences et aux technologies les plus avant-gardistes, et dont le vecteur de motivation était davantage un état naturel qu’une ambition (et encore moins une quête maladive de popularité telle Tilly).
Le "régime de faveur" dont Wesley a bénéficié à bord de l’Enterprise était moins une déférence envers l’inscription de l’acteur aux crédits du générique d’ouverture (point de vue strictement externaliste) qu’une reconnaissance objective et sans arrière-pensée des aptitudes du personnage (cf. la fin de l'excellent TNG 01x06 Where No One Has Gone Before) augmentée du rapport filial/paternel qui s’est progressivement établi avec le capitaine Picard (point de vue internaliste ayant préséance).

Alors évidemment, par sa personnalité, par son acteur (Wil Wheaton), par sa place de favori à bord de l'USS Enterprise D, Wesley Crusher peut avoir (selon les sensibilités) quelque chose d’outrancier voire d’exaspérant, mais il constitue en même temps un litmus d’acceptation de la vision roddenberrienne. Car ce qui est perceptible en filigrane chez des officiers adultes l’est toujours au centuple chez un gamin pour qui l’acquis des géniteurs (ou du milieu) aurait impacté sur l'inné, telle une mutation vers l’homo-startrekum dès la naissance.
Une réalité non dénuée d’intérêt en soi, mais qui souligne néanmoins l’impératif narratif sur le temps long de disposer de showrunners moins prêcheurs que Gene Roddenberry… afin de venir secouer un peu l’état de "béatitude autosatisfaite" de la première saison de TNG pour soumettre tous les personnages (dont Wes mais pas seulement lui) à des challenges, des remises en question, et finalement des évolutions.
Ainsi, le Star Trek de Rick Berman, de Maurice Hurley et de Michael Piller fut essentiel pour faire rétrospectivement de Wesley un héros somme toute intéressant, certes pas autant qu’un Picard, un Data, ou un Worf... mais au moins autant qu’une Beverly ou une Deanna.

Et finalement comme toujours, c'est la cohérence sans faille de l’internalisme trekkien qui offre une mise en perspective déterminante et qui grandit rétrospectivement l'intérêt du personnage.
Car le cas de Wesley peut s’apparenter à une version trekkienne de Siddhārtha Gautama (Sakyamuni Bouddha), ayant vécu une enfance idéale dans un cadre préservé, mais en étant du coup moins immunisé contre les stress et les dilemmes du monde extérieur - quand bien même ce dernier serait incomparablement plus utopique que le nôtre. Du coup, Starfleet Academy (dans TNG 05x19 The First Duty) - tant par sa complexe sociologie collective intergalactique que par une confrontation à d’autres "cadors" de son espèce - aura été fatale à l’enfant prodigue de l’USS Enterprise D.
Or paradoxalement, un jeune Ferengi comme Nog (DS9), ne partageant pourtant à la base aucun des privilèges de naissance (ou de classe) de Wesley, réussira mieux que ce dernier dans le cadre non préservé de Starfleet Academy.
Tragédie des surdoués et/ou des enfants surprotégés dans leur enfance… ce qui était la force de Wes au départ s’est avéré progressivement une faiblesse, même dans la société trekkienne inclusive.
Et davantage que de chercher à répercuter à l’écran les ressentiments des spectateurs (ST n’était pas démago du temps de Berman), l’objectif des showrunners de TNG fut surtout de montrer qu’aucun profil n’est 100% idéal, tout-terrain et passe-partout. Car dans un univers réaliste, chaque prérogative possède toujours sa contrepartie... même lorsque ce n'est pas visible de prime abord.

C’est donc en vertu d’un profilage psychologique largement dépourvu de failles que Wesley trouvera un terrain d'épanouissement nettement plus à la mesure de ses aptitudes en suivant le Traveler de Tau Alpha C (Tau Ceti) dans TNG 07x20 Journey’s End... plutôt qu'en cherchant à se fondre dans le moule – par bien des côtés aliénant – de Starfleet. Une forme d'aliénation que Jake Sisko (DS9) avait quant à lui eu la lucidité de détecter avant même de se présenter au concours d'entrée...
Métaphoriquement, il serait possible d’établir un parallèle entre Wesley et "l’œuf" que l’USS Enterprise a "pondu" dans TNG 07x23 Emergence. mdr Dans les deux cas, il s'agirait d'une nouvelle forme de vie produite par l’idéalisme des ressortissants de la Fédération... mais ne pouvant à terme que se retrouver à l’étroit dans ce cadre matriciel.
Malgré tout, à l’instar de V’Ger dans ST The Motion Picture, Wes reviendra un jour au bercail, comme en témoigne subtilement le début de ST Nemesis.

En somme, par-delà l'agacement éventuellement suscité et les possibles maladresses de traitement, Wesley Crusher représente une véritable proposition de pure SF, un futur chaînon évolutionniste. Soit un idéal tirant l'humanité vers le haut. Donc 100% trekkien.
Tandis que Sylvia Tilly porte la dynamique exactement inverse, à savoir valoriser le pire de la médiocrité égocentrée et narcissique contemporaine, de Loana Petrucciani à Kim Kardashian. Soit un anti-modèle tirant l'humanité vers le bas. Donc 100% anti-trekkien.

Sylvia ne possède en réalité qu'une seule "qualité" (en quelque sorte) : révéler par contraste à quel point Wesley était in fine un personnage crédible et futuriste.
Mais par extension, il serait possible d’en dire autant de la série Discovery elle-même, dont la seule "qualité" à ce jour est de nous amener à revoir par contraste à la hausse les pires opus du ST originel (tels TOS 02x12 I, Mudd, TNG 02x04 The Outrageous Okona, DS9 05x20 Ferengi Love Songs, VOY 02x12 Threshold, ENT 02x11 Precious Cargobig_smile).
Parce que dans un paradigme relativiste, le pire du Star Trek originel (1964-2005) demeure malgré tout supérieur au "meilleur" du Star Trek kurtzmanien (2009-2019+).


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#13 20-03-2019 15:50:14

McRaktajino
membre du club

Re : Wesley Crusher, un personnage peut-être exaspérant (?), mais néanmoins 100% trekkien

De mon point de vue, je ne peux pas occulter l'externalisme dans le jugement.
Ce qu'on peut résumer à "les personnages du générique", représente une oligarchie parfois peu crédible en interne. On peut toujours trouver des explications à ces incohérences, mais il faut aussi accepter que cette oligarchie est la raison première à bien des situations.

Prenons le cas de le mort du Lieutenant Yar, pas de la mort en elle même car évidemment si l'actrice décide de quitter la série, il n'y pas d'autre solution que de border à partir de ça, mais de son message d'adieu. Pas non plus du fait que ce message existe car ça suit la même logique que sa mort, mais les personnes à qui son message est adressé, chose qui cette fois n'est pas obligatoirement dépendant d'un fait externe, qui sont uniquement celles du générique. Et ce qu'elle dit à certains sent tellement la phrase interchangeable qu'il aurait été plus crédible de faire un message adressé à tout l'équipage de l'Enterprise ou à la rigueur juste à Picard.
Le Lieutenant Yar aurait plutôt mérité des funérailles à la M. Spock avec un petit mot du Capitaine. Mais non, l'intimité de la "famille", vendue comme tel sans ce soucier de notre validation en interne, aura le dernier mot.

Quand Wesley sort un surnom rabaissant à Barclay, Riker approuve car c'est une idée venant d'une personne de sa caste et Picard désapprouve car ça sera utile à la thématique que l'épisode veut mettre en avant.
Leurs comportements sont d'abord conditionnés par des volontés externes qu'on pourra éventuellement justifier en interne si on en sent le besoin.

Les auteurs ne sont pas des branques et savent en général rendre suffisamment vivant leur univers pour nous donner les outils nécessaires pour faire nos propres justifications de manière satisfaisante quand le besoin s'en fait sentir. Mais pas toujours non plus, comme pour moi le montre le comportement de Riker avec le surnom ou le message d'adieu du Lieutenant Yar.
Et malheureusement, un personnage comme Wesley est en première ligne dans ce genre de cas. Ce n'est pas la faute de ce qu'est le personnage, mais de ce que son statut implique et le manque de flexibilité de ce dernier. Le fait qu'on puisse le juger insupportable est juste un dommage collatéral interne des règles externes fixées par sa propre série qui ne tiennent pas vraiment compte de ce qu'il est en tant que personnage.

Dernière modification par McRaktajino (20-03-2019 16:07:44)

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#14 21-03-2019 00:58:10

yrad
admin

Re : Wesley Crusher, un personnage peut-être exaspérant (?), mais néanmoins 100% trekkien

Personne n’ignore ici la composante externaliste puisque celle-ci préside à l’existence même de toute œuvre audiovisuelle. Et aucun subterfuge mental ne réussira à faire totalement oublier cela aux connaisseurs et aux fans. WINK

Si l'on applique la dialectique aristotélicienne, l'externalisme (incluant tout le processus créatif) serait la cause matérielle.
Pour autant, il existe trois autres causes selon Aristote :
- la cause efficiente : dans le présent cas, ce serait la forme et les SFX/VFX ;
- la cause formelle : en la circonstance, il s'agirait du propos et du fond (incluant les éventuelles transpositions et/ou la façon d'éclairer le monde réel) ;
- la cause finale : ici, cela correspondrait à l’internalisme... d’où sa préséance sémantique.

L’internalisme entérine un authentique acte démiurgique consistant à donner vie le temps d’une lecture ou d'un visionnage à un monde qui n’existe pas, et réussir à faire croire au spectateur que ce qu’il lit/voit est vrai. Sans cette suspension d’incrédulité, l’œuvre perdrait tout simplement sa raison d’être (= cause finale et non cause matérielle).
Or même si chacun ne place pas l’index personnel au même niveau (e.g. les nitpickers à une extrémité du spectre et le "bon public" à l'autre), il n’en demeure pas moins que tous les spectateurs attendent en réalité la même chose : pouvoir "y croire", au minimum pendant le visionnage, si possible après.
90% de toutes les critiques, qu’elles soient exprimées en dix mots ou en des milliers s’articulent systématiquement autour des invraisemblances (de fond ou de forme), c’est-à-dire sur ce qui tue (ou pas) la suspension d’incrédulité instinctivement recherchée par celui qui regarde. L’évasion, le rêve, l’inspiration, mais aussi la "sensation de vécu", et la possibilité de réflexion sont à cette condition.
Seuls les critères retenus et la sévérité participant de la crédibilité diffèreront d’un individu à l’autre.

En perspective externaliste, c'est-à-dire dans l'industrie de production, un main cast est obligatoirement une "oligarchie", puisque c’est à travers un groupe de personnages choisis par les auteurs que l’on va raconter une histoire et dévoiler un univers.
Mais en perspective internaliste, dans Star Trek du moins, cela correspond toujours à une rencontre de nécessité et de circonstances, issue des structures et des besoins d'une organisation collective... et jamais à une "oligarchie" intrinsèque de classe ou de rang.
Superposer externalisme et internalisme conduirait donc - tout particulièrement dans la proposition SF anti-contemporaine de Star Trek - à dénaturer en profondeur la philosophie trekkienne.

Or comme il n’est pas matériellement possible de porter l’attention sur toutes les personnes qui existent dans un univers, il faut faire un choix narrativement viable et intelligible. Et ce choix portera en priorité sur des individus qui seront appelés à jouer un rôle, à survivre, et à être éventuellement les ambassadeurs/représentants de leur univers. C’est un principe à la fois de sociabilité et de sélection naturelle, comme lorsqu’on décide de s’intéresser à la biographie d’une personne plutôt qu’à celle d’une autre, comme lorsqu'on fait le choix de fréquenter et/ou aimer une personne plutôt qu’une autre. Une forme "d’oligarchie" aussi. Et donc de "discrimination" envers le reste de l’humanité. mdr

Et donc poser que "l’oligarchie" du main cast est la raison première des situations, cela revient à ne pas dépasser la lapalissade du seul contrat de production. Ce qui a pour effet de subordonner tout jugement au seul externalisme, et donc en puissance de philosophiquement invalider la possibilité même de l’internalisme.
Au "mieux", c’est dumper l’internalisme en le réduisant à un pauvre SAV de fanboys.
Dans tous les cas, c’est confondre le moyen et la finalité, voire la cause et le conséquent.

Même à l’endroit d’une série aussi médiocre que Discovery, je me garde bien de placer mon argumentation critique sur le terrain d’une "oligarchie du main cast", car cela supposerait une confusion de domaines… consistant à faire tomber le quatrième mur pour mettre au même niveau épistémologique le personnage et l’acteur, la causalité et l’auteur, l’univers et les décors.
Si Tilly est un personnage aussi foireux et insupportable, ce n’est pas en raison de son appartenance à une "élite" dans la "chaîne alimentaire de la production", mais parce que sa psychologie à la Kim Kardashian n’est pas du tout crédible dans une institution comme Starfleet, parce qu’elle est le symbole de la médiocrité nombriliste contemporaine (alors que les événements sont supposés se dérouler au 23ème siècle trekkien), et parce que les réactions qu’elle suscite dans son environnement de vie sont exactement inverses de ce qu’elles devraient être.
Je me borne donc là à un constat internaliste pour juger des invraisemblances sans avoir besoin de convoquer des facteurs externalistes. Les reproches éventuellement adressés aux acteurs et/ou aux auteurs se font dans un second temps, ou du moins sur un autre plan.

À l’inverse, TNG a systématiquement justifié (en interne) dans ses scenarii (dès le pilote) la reconnaissance privilégiée de Wesley par l’équipage de l’USS Enterprise D.
Fils de la doctoresse de bord veuve (et ayant une relation ambiguë avec le capitaine) dans un vaisseau embarquant des familles (et des écoles), enfant d’emblée curieux de tout, surdoué et passionné par les technologies de Starfleet, adoubé rapidement par un extraterrestre ayant fait la démonstration de son avance évolutionniste, et ayant réussi avec précocité tous les tests pour être stagiaire sur la passerelle… rien n’était irréaliste (ni même forcé) dans les hypothèses de départ.
Son génie lui ayant permis de résoudre certains problèmes mieux que les adultes, cela avait parfois de quoi agacer, mais là encore ce n’était pas fondamentalement invraisemblable (ni "oligarchique"). D’une part, c’était inscrit dans la définition même du rôle (les génies existent dans le monde réel et TNG était fondé à en mettre un en scène). D’autre part, ce ne fut pas si fréquent (il n’y a pas eu beaucoup d’épisodes où Wes a sauvé à lui tout seul la situation). Mais surtout, cela n’a pas exonéré le personnage de certaines erreurs et immaturités inhérentes à son âge.
Dès sa première saison (pourtant si roddenberrienne), TNG a eu l’intelligence d’infliger à Wesley (et donc aux spectateurs) une belle leçon de relativisme (à l’échelle de l’UFP) en lui faisant louper le concours d’entrée à Starfleet Academy (TNG 01x19 Coming Of Age).

Par la suite, en grandissant à bord de l’USS Enterprise et au sein du staff de la passerelle, Wes a naturellement pris ses aises, certains aspects désagréables de son âge sont apparus (mais ce furent là des marques de réalisme aussi, notamment dans le cadre du franchissement de l’adolescence qui peut parfois s’apparenter à une régression par rapport à l’enfance).
Quant à l’anecdote avec Reginald Barclay, elle est plutôt révélatrice de toute la finesse de traitement par TNG : l’enfant prodigue de l’Enterprise D n’a pu s’empêcher de laisser transparaître un certain mépris envers un officier réputé souffrir d’un "handicap" social (qui le rendait impopulaire à bord), et le sobriquet "Lieutenant Broccoli" (pas si méchant au regard des normes contemporaines) dont il l’a affublé s’est propagé comme une trainée de poudre au sein de l’équipage (c’est ainsi que naissent les rumeurs et les commérages, et les adolescents brillants sont les premiers à en lancer contre les adultes, cf. l’excellente série Boston Public de David E. Kelley). À tel point que même le plus mature des officiers, Picard (qui n’était pourtant pas en reste au même âge), s’est laissé surprendre.
Pour autant, jamais TNG 03x21 Hollow Pursuits n’a cautionné, ni encouragé, ni normalisé cette forme de dérive. L’épisode avait réussi à se placer à la fois sur le mode de l’humour et de la dénonciation.

Alors après, je suis le premier à admettre et à écrire ici que le traitement de Wesley Crusher n’est pas parfait, et qu’il aurait pu être meilleur. Mais il aura néanmoins réussi à offrir un postulat de SF acceptable et une évolution de caractérisation intéressante, sans jamais insulter les idéaux trekkiens.
Soit exactement l’inverse de Sylvia Tilly.
Et sans qu’il soit nécessaire de convoquer l’externalisme pour l'analyse, ni dans un cas, ni dans l'autre.

Quant à la mort de Tasha, TNG a eu le mérite d’éviter un rip-off de la fin de ST II The Wrath Of Khan pour une figure bien moins iconique que Spock.
L’approche de TNG 01x23 Skin Of Evil fut en fait assez fine, car plutôt que de valoriser exagérément un personnage auquel le public n’était guère attaché (moins d’une saison à l'actif de Denise Crosby), il a inversé le panégyrique traditionnel pour que la mort de Tasha permette en fait de rendre justice aux personnages survivants du main cast.
C’était une approche inédite, axée sur la vie plutôt que sur la mort.
En outre, les hommages personnalisés de Tasha n’étaient pas vraiment interchangeables puisqu’ils consistaient surtout en un portage vers les dialogues des "fiches de caractérisation" des personnages (oui, cela s'apparente à une intrusion de l’externalisme dans l’internalisme, mais le rendu final et le jugement corollaire n’en sont pas moins internalistes wink).
Alors certes, cette séance d’adieu pouvait sembler un peu mièvre et hagiographique, mais malgré tout, elle fut compensée par une belle pudeur trekkienne (stoïcienne en fait) et une absence de grandiloquence (aux antipodes de nombre de productions démagogiques actuelles).

Réunir en l'honneur du "legs holographique" de Tasha uniquement les personnages du générique, ce n’était pas l’expression d’une "coterie oligarchique", mais la résultante de la sociabilité naturelle inscrite dans la définition même des personnages principaux de la série. C'était surtout le bilan d'interactions plus fréquentes et plus intimes avec certains membres d'équipage plutôt qu'avec d'autres (une réalité visible dans les 22 épisodes précédents de TNG), soit un bel exemple d'internalisme venant en renfort de la crédibilité.
Un adieu en petit comité avec seulement ceux dont on se sentait proche et que l'on a le plus fréquenté, c’est en soi tout à fait crédible. Et réduire ledit comité au main cast, c’est une cause en externaliste, mais seulement une coïncidence (au pire une conséquence) en internaliste. Sans cet axiome, le concept d'internalisme ne peut tout simplement pas exister.


« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury

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#15 21-03-2019 03:51:21

McRaktajino
membre du club

Re : Wesley Crusher, un personnage peut-être exaspérant (?), mais néanmoins 100% trekkien

yrad a écrit :

Et donc poser que "l’oligarchie" du main cast est la raison première des situations, cela revient à ne pas dépasser la lapalissade du seul contrat de production. Ce qui a pour effet de subordonner tout jugement au seul externalisme, et donc en puissance de philosophiquement invalider la possibilité même de l’internalisme.
Au "mieux", c’est dumper l’internalisme en le réduisant à un pauvre SAV de fanboys.
Dans tous les cas, c’est confondre le moyen et la finalité, voire la cause et le conséquent.

Dans mon cas il ne s'agit pas de se limiter à ça comme raison première de manière générale, mais d'en tenir compte dans les situations où la crédibilité peut être discutable, et cela malgré des explications plausibles en interne. On pourrait parler de cas d'externalisme trop prononcé dans certains éléments nécessaires au développement des thématiques.
C'est ces thématiques qui nous conduiront à la finalité, et cette dernière ne sera pas pour autant forcement pénalisée par un éventuel cas d'externalisme trop prononcée. C'est plutôt le confort du voyage qu'on va effectuer pour y arriver qui peut être plus ou moins impacté.

Dernière modification par McRaktajino (21-03-2019 04:24:02)

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