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The Orville 01x12 Mad Idolatry
Crédits officiels :
- Histoire et dialogues : Seth MacFarlane
- Réalisation : Brannon Braga
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« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury
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Plus ça va et plus The Orville mérite de gagner un vrai statut de série Star Trek officieuse.
Cet épisode ne détonerait pas dans n'importe quelle série Trek, au contraire il en serait une exceptionnelle illustration de l'importance de la prime-directive. On est ici cependant plus proche de VOY que de TNG, peut être parce que tout du long je n'ai cessé de penser à "Blink of a Eye". On y retrouve une construction assez similaire avec Kelly qui remplace le Voyager en tant qu'élément qui va influencer l'évolution d'une culture sur plusieures centaines d'années. A la différence de l'épisode de VOY, ce "Mad Idolatry" s'accompagne d'une charge vraiment très violente envers la religion. En cela le final est totalement Trekkien avec cette civilisation qui aura finit tout naturellement par abandonner la religion et le surnaturel dès qu'elle a atteint un certain stade d'évolution. La démystification comme pur processus évolutionnaire !
Que dès sa première saison "The Orville" puisse approcher le niveau d'un des épisodes les plus brillants de toute la franchise, je trouve ça assez dingue...
Et puis le court passage avec Issac était absolument génial. Ou comment en une courte séquence parfaitement exploiter sa différence par rapport à ses coéquipiers mortels, qui expérimentent le passage du temps en tant que tels.
Dernière modification par scorpius (11-12-2017 18:46:10)
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Enfin... merci merci merci Seth
Je retrouve ma SF, mes histoires de temps, mon exploration de l'univers, la sagesse, pas de conflits merdiques, pas de méchants plus débiles les uns que les autres, pas de boum boum inutiles...
Une histoire à (me) faire réver... oh putain que ça fait du bien... encore encore
@scorpius: + 1000
La jeune fille bien élevée est le seul animal qui rougit en voyant une banane (Cavana)
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10.
Ouch!
En seulement 12 épisodes, The Orville se permet de tutoyer les meilleur de ST.
OK, cet épisode se veut un remake d'un des meilleurs opus de VOY (blink of an eye) mais traité différemment. Scorpius a tout dit dans sa chronique et la densité des messages en 42 minutes est assez hallucinant.
Pas de gros méchant bien naze, pas de violence inutile, on est dans du pur ST (de la téléportation jusqu'à la musique qui suit ce que Goldsmith et Horner faisaient dans les films) et c'est Brannon Braga à la manœuvre.
La religion en prend pour son grade et l'optimisme est de mise. Oui! c'est possible.
Je referme le livre de cette première saison avec un sentiment de réel plaisir d'avoir retrouvé une série de SF de grande qualité.
Mon idée de ne pas continuer DIS vient de se confirmer tant la différence entre les deux séries est clivante.
Vivement l'année prochaine.
The Orville sera sur mes étagères quand les Blu-ray ou dvd seront disponibles.
ST is alive. (le corps n'est peut-être plus, mais l'esprit perdure).
L'être humain a deux vies. La seconde commence quand il se rend compte qu'il n'en n'a qu'une...
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Plus ça va et plus The Orville mérite de gagner un vrai statut de série Star Trek officieuse.
Plus ça va et plus The Orville mérite de gagner un vrai statut de série SF qui DOIT voler de ses propres ailes et qui DOIT mériter son autonomie J espère que ce sera le cas dans la saison II.
Excellent épisode qui clos cette première saison .
Un 8
Dernière modification par KIRK (18-12-2017 00:15:28)
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Cet épisode me met vraiment dans l'embarras.
Si on reste sur la grille de The Orville alors il mérite son 10/10.
Mais en fait ne faudrait-il pas stopper l'hypocrisie ?
Si j'ai bien compris, la série a été vendue comme un GalaxyQuest of the week, à la sauce MacFarlane. Elle a donc été descendue car ses 2 premiers épisodes ne correspondaient pas à l'attente suscitée.
La série a très vite trouvé un équilibre humour/sérieux pour finir dans les 4 derniers épisodes avec pas plus d'humour quantitativement que n'importe quelle série trek. Ce Mad Idolatry finit de supprimer toute ambiguité et sonne pour moi comme une signature revendiquée d'appartenance. On s'amuse à faire des remakes, en plus de pas n'importe quel épisode, sans le tourner en dérision mais en le prenant à bras le corps et proposant une très belle variation.
Bon, à quand le The Orville.naked time ???
De plus on trouve le temps de conclure en supprimant pour l'avenir le running-gag-soap Kell/Mercer. Peut-être pour le faire évoluer vers quelque chose de plus subtil ?
Alors j'ai décidé en mon fort intérieur de la noter comme un opus ST. Ce qui nous donne un joli 9/10.
Ah non mince alors , il faut donc que je révise mes notes des épisodes précédents pour avoir une uniformité ? Quelqu'un arrive à suivre ? Moi non
Bon alors je reste sur mon 10/10. Mais promis dès la 2ème saison ils seront bien plus difficiles à atteindre, maintenant que je vois cette série comme une Trek.....et tant mieux
Si vous avez suivi vous êtes très fort, moi je m'incline
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Cet épisode me met aussi dans l’embarras, mais pas du tout de la même façon que l'ami Mbuna…
Désolé d’aller à l’encontre de votre concert d’éloge, mais voilà le tout premier épisode de The Orville que je considère problématique, et même, à dire vrai, catastrophique.
J’ai toujours été indulgent envers les variations autour d’un même thème, y compris au sein de la franchise ST. Après tout, très rares sont les épisodes de ST – y compris de TOS – qui n’avaient pas été thématiquement précédés par des précurseurs audiovisuels et surtout littéraires. Mais ce n’était pas en soi critiquable dès lors que chaque variation/adaptation offrait des nuances, une complémentarité, une occasion d’explorer un sujet sous davantage de facettes ou dans toute sa complétude - l’essentiel étant au fond que la nouvelle déclinaison offre un apport sémantique ou une consolidation internaliste.
Mais cette fois, The Orville pousse beaucoup trop loin le pompage conceptuel de ST VOY 06x13 Blink Of An Eye (comme tout le monde l’a remarqué), mâtiné en outre de ST TNG 03x04 Who Watches The Watchers. C’est-à-dire sans valeur ajoutée aucune, sans même l’effort d’un nouvel habillage intellectuel et d’un argument chronologique, avec un côté totalement décomplexé qui n’a même plus l’excuse de la parodie.
Sauf qu’il y a tout de même une "variation" sur la fin… mais celle-ci ruine tout rétrospectivement, tant elle a mal digéré le sens et la portée de Blink Of An Eye, et même de Star Trek en général, et sans que cela puisse être imputable à la contrainte internaliste d’une perspective prequelle (The Orville se déroulant dans le 25ème siècle d’un alter-Trekverse).
À savoir : au lieu de démontrer l’importance cardinale de la Prime Directive dans le développement ultime d’une civilisation, l’épisode réussi (malgré lui ?) à montrer le contraire, au point d’en délégitimer voire d’en ridiculiser le principe sur le temps long. Parce que mine de rien, la conclusion de l’épisode, c’est que la religion involontairement lancée par Kelly Grayson en valait bien n’importe quelle autre, elle n’aura été que le visage interchangeable d’une force évolutionniste qui ne pouvait conduire qu’à la même issue, inéluctable, prédéterminée ou déterministe, en l’occurrence voyager dans l’espace et créer une belle société utopique orvillienne/trekkienne. Soit l’expression de l’un des pires sophismes de la doxa actuelle : tout se vaudrait !
Eh bien non, justement, tout ne se vaut pas, et les conséquences ne sont pas identiques ou invariables ! Toutes les religions n’enseignent pas la même chose et ne sont pas interchangeables, et une doctrine totalitaire n’est pas équivalente à un idéal libertaire. Tous les chemins ne mènent pas à Rome ou à l’utopie trekkienne. Et c’est précisément pour respecter la liberté ou la possibilité de ne pas évoluer ainsi, pour respecter l’extrême fragilité d’une évolution spécifique à l’échelle de l’univers (cf. toutes les autres civilisations distinctes rencontrées dans ST), pour finalement respecter l’infinie diversité évolutionniste... que la Prime Directive est une pièce cardinale (et non pas facultative) du vrai ST !
En outre, la pseudo-charge religieuse de The Orville 01x12 Mad Idolatry est risible de simplisme typiquement hollywoodien (tous les clichés sur l’inquisition, les prélats en chasuble, pfff même Stargate SG-1 nous avait évité ça…). Autant la présence séculaire d’un vaisseau spatial figé dans le ciel d’une planète pré-warp pouvait effectivement engendrer une polarisation culturelle, et partant, un boost de curiosité et une accélération du développement des sciences ; autant une scène de guérison mystérieuse de deux minutes dont ont été témoins sept gus n’engendrera jamais aucune religion planétaire structurante et totalisante (donc potentiellement totalitaire) sur le temps long. Qu’il s’agisse de Moïse, de Siddhārtha Gautama, de Jésus, de Muhammad, leur emprunte historique et culturelle s’est construite par des années d’activisme, sous la forme d’exodes, d’enseignements, de sacrifices, de prêches, ou de conquêtes (selon les cas). Ce n’est pas si simple ni automatique de créer une religion dominante. Et l’étude des polythéismes païens montre qu’une démonstration de supériorité ponctuelle engendre au pire (ou au mieux) une légende ou un mythe, non une religion eschatologique et sotériologique sur des millénaires à l'échelle planétaire.
The Orville 01x12 Mad Idolatry réussit donc le tour de force d’être à la fois un pompage sans créativité de deux des meilleurs épisodes de tout Star Trek et une négation épistémologique de Star Trek (mais aussi du réel).
Car la proposition de The Orville 01x12 Mad Idolatry revient à dire que, Prime Directive ou pas, contamination culturelle ou pas... cela n’a finalement aucune importance car l’issue sera de toute façon la même !!! Au nom du "tout se vaut" actuel érigée en dogme (et au nom d’une moraline feel good à des fins de happy end en kit), The Orville vient de transformer l’évolutionnisme et l’IDIC trekkiens en déterminisme, voire en main invisible créationniste (que n'auraient pas boudé un Pierre Teilhard de Chardin ou un Claude Tresmontant).
Certes, je n’irais pas jusqu’à écrire que The Orville aura philosophiquement fait pire en un seul épisode que Discovery en neuf…
N’empêche… quelle misère d’avoir l’impression de voir dans Mad Idolatry une version sophistiquée – mais tout aussi sophistique – du teaser de ST Into Darkness, alias « la Prime Directive pour les Nuls » revue et corrigée par la Doxa.
Alors bien sûr, il serait tentant d’être indulgent, car j’aime les personnages et les auteurs de The Orville, une série incomparablement plus attachante et fréquentable que la puante Discovery. Et un opus "foireux" sur douze demeure une statistique très acceptable, même dans les meilleures séries.
Malgré tout, il est permis d'être inquiet que les travers de cet épisode puissent être involontaires de la part de Seth MacFarlane, car cela suggérerait qu’il maîtrise finalement moins les fondamentaux trekkiens que les onze épisodes précédents ne le laissaient penser, en dépit de la présence dans les coulisses de "Mister Star Trek" himself (en la personne de Brannon Braga).
Il est donc très difficile de noter un tel épisode :
- dans le règne de la SF et de The Orville, il mérite probablement la note la plus haute ;
- dans la règne de ST, il appellerait presque la note la plus basse.
Mais en même temps, il suscite tellement de débats foncièrement trekkiens (et c'est tout l'objet de mon post) que cette potentialité discursive justifierait à elle toute seule un "top franchise".
« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury
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Noter l'épisode aussi bas c'est en quelque sorte le trouver trekkien.
Ton analyse le rend effectivement bancal et totalitaire.
Or, the Orville ne fait pas partie du trekverse... Et cette série est malgré ses défauts bien plus en nuances que la catastrophe Discovery.
On tient là un paradoxe dans son approche.
Quant à la religion chacun peut la considérer comme il veut, avec ou sans nuance, semblables entre elles ou pas. Car c'est leur interprétation par l'homme qui pose problème...
Dernière modification par dl500 (08-01-2018 00:18:34)
L'être humain a deux vies. La seconde commence quand il se rend compte qu'il n'en n'a qu'une...
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Tous les chemins ne mènent peut-être pas à Rome, mais il est concevable que plusieurs y conduisent, surtout que le postulat de l'épisode est que cette civilisation est dans un autre Univers. Ainsi, devant cette infinité spatiale et temporelle, on peut bien imaginer que d'autres civilisations soient construites sur des schémas analogues à celui de la Fédération. On peut ainsi retourner l'argument : si toutes les religions ne se valent pas, certaines peuvent aussi avoir des conséquences identiques. De plus, on ne sait pas jusqu'à quel point l'analogie tient la route, surtout dans les 700 dernières années.
Effectivement toutes les religions n'enseignent pas la même chose. Cependant, c'est bien l'un des messages forts, et notoirement de TOS, que sur le temps long, tout finit par être démystifié. Un objectif est de se libérer de ses empreintes mythologiques. La conséquence devient alors tout le contraire de l'effet papillon. Une démystification bien faite, c'est une religion qui disparait.
C'est intéressant car c'est un peu analogue à notre discussion jadis où tu m'avais quoté sur blink of an eye, où je comparais les religions aux kleenex
Il ne faut pas oublier non plus un élément de taille : Isaac qui est là depuis 700 ans et de manière assumée. Ils ont une preuve concrête et palpable qu'ils ne sont pas seuls dans l'Univers, en + d'avoir un rendez-vous programmé dans 700 ans. Comme moteur pour se préparer pour l'échéance et être prêt pour aller dans les étoiles, je ne sais pas si on peut trouver mieux.
Je ne souscris pas à l'une des paroles des 2 personnages à la fin, où il dit qu'Isaac n'a pas influé sur leur civilisation.
J'y ai vu comme un trait plutôt subtil : une arrogance de sa part, du style on n'avait pas besoin de vous pour en être là, comme s'il faisait une relecture de son propre passé. Car enfin, la présence d'Isaac est objectivement déjà en soi un élément perturbateur, qu'il le veuille ou non. Et quel élément !
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Inutile de préciser que, moi non plus, je ne souscris pas aux paroles des deux personnages à la fin.
Malheureusement, impossible de les dissocier de l’épisode et de les "mettre en quarantaine". Car ils SONT l’épisode tant ils expriment le point de vue et l'intention de l'auteur !
On peut toujours décider d’exclure du champ des considérations les passages déplaisants dans n’importe quel opus, pour reconstruire mentalement sur mesure et à la carte une œuvre parfaite. Mais autant faire abstraction de quelques détails annexes peut être légitime (ne fut-ce que pour éviter le nitpicking), autant exonérer un épisode de sa séquence conclusive est juste impossible.
Étant donné le degré de maturité que l’épisode prétend objectivement conférer aux extraterrestres Fadolin et à Baleth, mais également leur ton ultra-moralisant et ultra-universaliste qui s’inscrit dans une tradition hautement roddenberrienne, nous ne sommes pas supposés douter de la réalité de leurs propos, qui constituent en sus une authentique "leçon de choses" délivrée ex cathedra aux héros et aux spectateurs.
Dont acte.
Quant à l’androïde Isaac, réputé neutre et objectif, il confirme lesdits propos, non pas seulement par un assentiment silencieux et implicite, mais par des paroles explicites. Je quote Isaac : « It was quite fascinating to be able to study the evolution of a society from the computer era to the age of quantum drive in real time. But I did not have to... do anything. »
Donc visiblement, Isaac n’a pas davantage "corrigé", "inversé", ou "annulé" la religion de Kelly durant ses 700 ans de présence au sol que Kelly elle-même durant le phasing précédent de la planète.
Et Isaac n’a pas non plus contribué - ou du moins pas significativement - à l’accélération évolutionniste de la planète multi-phasique.
Et il en est ainsi car l’intention évidente des auteurs est de prétendre désormais transcender la Prime Directive en suggérant qu’elle s’inscrirait dans une vision naïve de l’évolutionnisme... parce que finalement, quelle que soit la religion, quelle que soit la croyance, quelle que soit l’idéologie, quel que soit le système politique… l’évolution naturelle tendra forcément vers le même accomplissement sociétal, celui de l’UFP ou de l’Union orvillienne !
Est-ce une façon de "dépoussiérer" la Prime Directive, presque comme Discovery prétend "dépoussiérer" la TOS-era ?
À la limite, dans une véritable parodie de Star Trek, ce type de détournement épistémologique aurait pu être délicieusement transgressif, comme lorsque l’androïde Kryten de la jouissive série Red Dwarf cite une loi cosmique universelle parfaitement documentée par les scientifiques selon laquelle 80% des voyages temporels accidentels conduisent invariablement sur Terre en Allemagne durant la WW2 ou aux USA à la fin du 20ème siècle (en Californie généralement).
Mais tout le monde a désormais compris que The Orville n’est pas une vraie parodie, et le ton de la fin de 01x12 Mad Idolatry ne laisse planer aucun doute sur le sérieux du propos…
« - Fadolin : Commander, Isaac has been a part of our world for centuries. When he arrived 700 years ago, it shook the planet, but we quickly became used to his presence, and our world advanced just as it would have without him.
- Kelly : But... you no longer believe in Kelly.
- Baleth : Only in the sense that she's a human aboard a Union starship.
- Kelly : I am so very, very sorry for all of the trouble that I've caused.
- Baleth : Don't be. We've been waiting for the phasing to occur again so we could meet you. Our society has become a spacefaring culture with ships spread out across the galaxy. In our home universe, that is. But we wouldn't have gotten where we are without growing pains.
- Fadolin : Our planet worshipped you as a deity for many centuries. But had it not been you, the mythology would have found another face. It's a part of every culture's evolution. It's one of the stages of learning. And eventually, it brought us here.
- Baleth : So you see, Commander, you didn't poison our culture with false faith. We flourish. You must have faith... in reason, in discovery and in the endurance of the logical mind. »
Si l'on fait abstraction des trahisons systémiques et éhontées que représentent Kelvin-Discovery (évidemment bien pires sur le fond que The Orville), je me suis rarement senti autant floué intellectuellement que devant les lignes de dialogues ci-dessus, qui présentent toutes les apparences de la sagesse et de la lucidité (quoique lourdement parfumées à la moraline), mais qui réussissent mine de rien à renier, à frapper d’inanité, ou à rendre obsolète le concept même de Prime Directive, en assujétissant l’évolutionnisme à une espèce de version SF du monomythe campbellien de la fantasy. Autant dire que la fantasy, c’est-à-dire l’entropie, a gagné.
Cependant, c'est bien l'un des messages forts, et notoirement de TOS, que sur le temps long, tout finit par être démystifié. Un objectif est de se libérer de ses empreintes mythologiques. La conséquence devient alors tout le contraire de l'effet papillon. Une démystification bien faite, c'est une religion qui disparait.
En fait, non. Ce que TOS (et tout le vrai ST) enseigne, ce n’est pas que tout finit par être démystifié sur le temps long, mais que tout est virtuellement démystifiable ! Nuance essentielle.
En tant qu’univers de véritable SF, donc relativiste et agnostique, ST suggère qu’il n’existe aucune sacralité objective, les sacralités n’existant subjectivement que dans l’œil des observateurs. Même si Dieu existe, il est probablement lui-même démystifiable (par exemple au sens d’Arthur C Clarke).
Pour autant, cela ne signifie pas que toutes les civilisations, que toutes les formes de vie sentients seraient appelées à tout démystifier tôt ou tard. Certaines d’entre elles disparaitront avant de démystifier quoi que ce soit, d’autres ne trouveront aucun intérêt à démystifier leurs sacralités, d’aucunes donneront peut-être un entendement radicalement différent à la notion même de démystification, etc.
C'est intéressant car c'est un peu analogue à notre discussion jadis où tu m'avais quoté sur blink of an eye, où je comparais les religions aux kleenex
Effectivement.
Et j’avais répondu dans ce post-là (relatif à ST VOY 06x13 Blink Of An Eye) que les religions peuvent avoir une fonction sociale structurante. Mais en fait exactement comme toute mythologie, toute idéologique, tout système légal/pénal, et tout système politique, ni plus ni moins. Les structures sont nécessaires à l’organisation des sociétés et elles sont des marqueurs civilisationnels. Mais elles ne sont pas en soi des gages positifs ni des garanties d’accession à l’utopie. Car tout dépend de la structure, de ses objectifs, de ses valeurs, de ses idéaux, de son enseignement, de sa philosophie...
Les structures peuvent engendrer des stagnations absolues et/ou des totalitarismes (comme l’illustre tristement l’Histoire humaine), des transhumanismes cauchemardesques (à la façon des Borgs), des chutes dystopiques (comme dans 80% de la SF), des autodestructions... ou à l'inverse des constructivisme lumineux, des transcendances immatérielles (à la façon des Organians de ST ou de l’Ascension de SG)... et surtout une infinité de nuances de gris bourrées de paradoxes.
Et c'est précisément cette diversité non déterministe que les 736 opus du ST historique ont entériné, loin de toute systémique universelle (plus ou moins totalitaire).
Or quand bien même The Orville 01x12 Mad Idolatry prétendrait mettre en scène un autre chemin menant à Rome (why not? en effet), la possibilité de cette autre occurrence convergente est foncièrement ruinée par la proclamation universelle et systématisante de la conclusion, qui n’est pas juste une gaffe de raccord de montage entre deux scènes, mais bien le cœur et le sens de l’épisode.
Lorsqu’on fait le bilan de The Orville 01x12 Mad Idolatry, c’est quand même un sacré what the fuck !
Ainsi donc Kelly soigne durant une minute l’égratignure au front d’une fillette devant sept autochtones par des moyens inconnues d’eux. La scène dure une minute chrono, Kelly est quasi-silencieuse (aucun enseignement aucune révélation d’aucune sorte).
700 ans après, il apparaît que Kelly est devenue la déesse d’une religion (au passage les autochtones sont encore meilleurs sculpteurs de mémoire que les Nibirans n’étaient bons dessinateurs de mémoire dans ST Into Darkness ), avec son clergé, ses chasubles, ses persécutions et mises à mort pour impiété !!!
Mais c’est quoi ce délire ?! Et quel est le sens de tous ces parallèles grossiers avec le catholicisme ? Même un christianophobe aurait de quoi se sentir abusé par de pareils raccourcis ou marqueurs idéologiques…
Encore 700 après, la tentative de déconstruction religieuse s’étant avéré vaine, l’androïde Isaac s'établit sur la planète. Mais finalement, de son propre aveu à son retour, il n’aura servi à rien (ou presque). Donc une minute clandestine de Kelly bouleverse l'évolution d'une planète entière mais 700 ans hyper-médiatisés d'Isaac ont zero impact sur elle ! Sérieux ?
Et tout ça parce qu’une pseudo loi universelle établit désormais que cette mauvaise caricature de catholicisme était nécessaire à l’évolution de la société, et qu’une "main invisible" lamarckienne ne pouvait de toute façon que faire évoluer la société vers la Fédération trekkienne ou l'Union orvillienne !!! Arghhh…
Et le plus pénible, c’est de se dire que c’est bien le chef d’œuvre indépassable ST VOY 06x13 Blink Of An Eye qui aura inspiré le sophisme (involontaire ?) de The Orville 01x12 Mad Idolatry.
Comme quoi, la thin blue line est bien mince entre le chef d’œuvre absolu et le ratage absolu...
« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
Feu Ray Bradbury
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La différence essentielle entre ton interprétation et la mienne n'est pas le fait que j'occulterais des scènes pour me faire plaisir , mais la perception de l'étendue universelle de la morale édictée par Fadolin et Baleth, et des auteurs de The Orville.
Et c'est là effectivement que se joue la thin blue line.
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J'ai bien noté l'ambition universelle du discours, mais pour faire court, on n'a pas forcément les moyens de ses ambitions. Fadolin et Baleth ont le droit de le tenir, mais ils ont aussi le droit de se tromper. Indépendamment de la volonté des auteurs, il me semble que j'ai le droit d'avoir cette interprétation, puisque c'est de l'internalisme. Ils ont peut-être d'ailleurs raison au sein de leur propre Univers. Rien n'indique qu'ils ont raison ou tort universellement. C'est leur opinion. Et d'ailleurs, Mercer a le droit aussi de ne pas être d'accord.
Concernant la volonté propre des auteurs, c'est effectivement plus problématique. Pour moi, tout s'est joué sur les termes finaux de Baleth : "So you see, Commander, you didn't poison our culture with false faith. We flourish. You must have faith... in reason, in discovery and in the endurance of the logical mind."
Ce fameux esprit logique restreint déjà le périmètre à ceux qui l'ont. Mais surtout personnellement je l'ai prise beaucoup plus dans une interprétation du caractère positif et optimiste qui sied tant à la franchise. Comme un voeu plus qu'une Loi (faith comme confiance). Je me trompe peut-être je te l'accorde, j'ai hâte de revoir la série, mais j'ai décidé d'attendre quelques temps. On verra bien.
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Sur ce sujet et sur ST, pour moi on n'est pas dans un combat agnosticisme/athéisme/Déisme, mais dans celui des croyances/démystification. C'est là dessus que TOS appuyait. Pas réellement sur l'idée de Dieu, mais sur les cosmogonies humaines. Le sujet, c'est le fait culturel, et l'idée (optimiste) que connaitre la Vérité sur une histoire, c'est supprimer ses interprétations qui conduisent aux mythes. Remettre les choses à leur place, là où elles auraient toujours du rester. Cela ne détruit pas l'idée de Dieu, simplement celle des constructions religieuses qui seront passées à cette moulinette de Vérité.
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Quant à Kelly qui vient quelques minutes sur cette planète et qui en porte tant de conséquences séculaires je suis d'accord c'est très gros et plutôt maladroit. Cependant, j'ai plutôt tendance à valider facilement ce type d'évènement et ses conséquences totalement WTF... Rien ne dit que ce phénomène n'est pas arrivé sur Terre. Le Moïse de l'Histoire (pas celui de la Foi), c'est quoi ? Moi je n'en sais rien. Et toi ? A t'il seulement vraiment existé ? Si oui : quelles ont été ses actions, ou encore était-ce bien une seule personne ?
On n'en sait strictement rien, aucune trace/preuve historique de son existence, alors que les historiens et archéologues ne ménagent pas leur peine dans leur domaine, et il est pourtant prophète essentiel chez les juifs, chrétiens et musulmans...
Si cela se trouve, Kelly est arrivée là au bon moment dans cette société et elle est devenue le personnage historique sur lequel on a greffé toute une cosmogonie ou qui a servi de réceptacle à des croyances antérieures. La prophète qui valide par sa seule micro-présence des proto-religions qui n'attendaient plus qu'elle pour prospérer...comme les religions juive, chrétienne puis musulmane.
En fait, je ne peux m'empêcher de penser que les religions (en tant que construction de mythes et de légendes) ont été essentiellement bâties par ce type de micro-phénomènes inexpliqués ou politiquement utilisés, la foi et l'ignorance faisant le reste. Cet épisode me caresse dans le sens du poil sur le sujet c'est vrai, cela ne veut pas dire que j'occulte les scènes... simplement que ma lecture est différente de la tienne.
J'adore l'anecdote du fruit de feu dans Blink of an eye. Une personne dans la préhistoire prend une baie au moment où le Voyager apparait. Au moyen âge, le fruit de feu porte malheur. On ne sait même plus pourquoi, mais on suit ces règles sans les remettre en cause ni comprendre leur véritable génèse.
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La faiblesse de l'épisode pour moi viendrait d'Isaac dans ce dialogue de fin. Car comme j'accepte le fait que Kelly puisse modifier le futur de cette société en quelques minutes, il serait incohérent pour moi de considérer que 700 ans d'Isaac ne puisse pas avoir de conséquences.
Mais pour élargir, c'est le sens même de la prime directive dans ST. Aussi neutre soit-il, si on accepte qu'Isaac n'a eu aucun impact, alors la prime directive version The Orville devient inepte. Sa simple présence doit de facto faire franchir un seuil ontologique de l'Univers connu pour cette Société et de leur propre place dans le monde. Imaginer qu'Isaac ait raison (neutralité et objectivité n'induisent pas necessairement Vérité) a pour conséquence une incohérence dans l'épisode. Pour garder la cohérence, il faut donc qu'Isaac ait tort. Cette conclusion de ma part est l'un des éléments qui me fait relativiser la portée universelle du discours et de la séquence finale.
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Excellent post, Mbuna.
En fait, tu me croiras ou pas, mais c'est exactement la réponse que j'imaginais que tu me ferais ! J'en avais rêvé... eh bien, je n'ai pas été déçu.
Evidemment, en toute franchise, je suis très très tenté de te répliquer à mon tour...
Seulement d'un autre côté, l'essentiel a été dit, et très bien dit il me semble. Or dans un débat de qualité, l'objectif n'est pas d'avoir le dernier mot.
« Science fiction is the most important literature in the history of the world, because it's the history of ideas, the history of our civilization birthing itself. Science fiction is central to everything we've ever done, and people who make fun of science fiction writers don't know what they're talking about. »
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Houlà ça démarre mal ! Enseigne Boobs est charmante mais c'est pas pour ça que je regarde de la SF
Puis j'ai hurlé de rire avec le Lachtklum !
Le concept de la planète qui change de dimension c'est pas mal oui, la contamination de civilisation aussi, la romance je m'en fiche.
Il y a une étrangeté dans la structure, l'équipe descend se rend compte que Kelly est une déésse puis elle remonte sur le Orville puis elle descend à nouveau et l'équipe est exactement la même. On avait pas besoin de Gordon et de John, même Alara je n'en suis pas sûr.
J'ai l'impression que quelqu'un a fait du reshot par là.
Bon après niveau scénario... c'est pas exceptionnel.
C'est trop facile de taper sur les religions je trouve. Et puis bon, est-ce que la logique, la raison etc vu comme ils en parlent dans l'épisode c'est pas une religion ?
Après pour ce qui est de Isaac a-t-il modifié ou non l'évolution de cette civilisation ? Eh bien je pense qu'il faut se rappeler la production de cette série.
Rappelez vous les messages que vous m'avez donné il y a quelques jours quand je parlais du niveau moyen de The Orville, un truc du genre : c'est une série dédiée à l'américain moyen que l'on va tenter de faire réfléchir en lui présentant des concepts simples.
Donc le statut quo est très important dans cette série.
Il valait mieux faire dire à Isaac "non mais c'est cool, tout va bien" plutôt que "j'ai modifié toute une civilisation, voici comment j'ai procédé en 15854 points : ... "
Le message plutôt que la cohérence.
Dernière modification par Synock (31-05-2019 03:03:18)
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Bon après niveau scénario... c'est pas exceptionnel.
C'est trop facile de taper sur les religions je trouve. Et puis bon, est-ce que la logique, la raison etc vu comme ils en parlent dans l'épisode c'est pas une religion ?
La question que tu poses représente l'un des points soulevés par Yrad et moi-même sur ce même fil de discussion. Et c'est justement là qu'on y trouve la patte ST (ancienne mouture, et notamment TOS), dans la question, et le choix de la réponse. Mais au delà du choix de l'auteur, la lecture que tu fais de l'épisode te permet de t'en affranchir. Le scenario n'est certes pas "exceptionnel", mais AMHA il porte la marque de la très bonne SF. Je vais y revenir.
Cette SF qui finit par être un véritable acte politique, voir philosophique, avec des prémisses, un contexte, et une proposition d'un fil historique qu'on étire dans l'avenir. The Orville s'attaque à des problématiques et des sujets forts et intemporels, avec ses conclusions (*1), ce qui nous permet de réagir avec cette expérience de pensée commune comme support.
Rappelez vous les messages que vous m'avez donné il y a quelques jours quand je parlais du niveau moyen de The Orville, un truc du genre : c'est une série dédiée à l'américain moyen que l'on va tenter de faire réfléchir en lui présentant des concepts simples.
Pas d'accord avec ça ("vous" ?). Que The Orville permette à "l'américain moyen" de rentrer en douceur dans la SF je suis OK, en revanche qu'elle leur soit dédiée, pas du tout d'accord. Elle a simplement plusieurs niveaux de lecture. Des concepts simples ? S'attaquer au fait religieux, et prendre une réelle position sur l'émergence de procédés démystificateurs culturellement évolutionnistes, qu'on soit d'accord ou non, il ne me semble pas qu'on manque d'ambition ni surtout que l'on reste dans le statu quo.
Il valait mieux faire dire à Isaac "non mais c'est cool, tout va bien" plutôt que "j'ai modifié toute une civilisation, voici comment j'ai procédé en 15854 points : ... "
Le message plutôt que la cohérence.
Le noeud de l'histoire sont pour moi la mise en parallèle de l'expérience de Kelly et de celle d'Isaac.
Alors comme ça l'épisode nous dit que Kelly qui vient 3 secondes change très durablement une civilisation, lorsque Isaac y reste 700 ans et n'a eu aucune conséquence ? On pourrait y voire de l'incohérence, lorsque moi je rentre dans un abime de questions offert à mon imaginaire. On m'offre 2 réponses différentes à la même question de base, 2 démonstrations incompatibles avec prémisses, développement et conclusion respectives. Voilà pour moi, avec des "concepts simples" et un "scenario pas extraordinaire", l'une des choses que l'on peut faire de mieux dans le genre.
*1 - concernant cet épisode : relativistes ou non, l'objet de notre désaccord avec Yrad
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Pas d'accord avec ça ("vous" ?).
Après recherches il s'agissait de matou uniquement. Et ma paraphrase est très hasardeuse, raccourcie et simpliste
The Orville ne veut pas (encore) fonder une SF complète et détachée de l’ethnocentrisme. Elle est plus portée sur l’allégorie sociétale. Car elle s’adresse à un public plus large et moins connaisseur de la SF.
D’où des références bien trop forte à la société US. Surtout pour un lancement d’une série.
Que The Orville permette à "l'américain moyen" de rentrer en douceur dans la SF je suis OK, en revanche qu'elle leur soit dédiée, pas du tout d'accord. Elle a simplement plusieurs niveaux de lecture. Des concepts simples ? S'attaquer au fait religieux, et prendre une réelle position sur l'émergence de procédés démystificateurs culturellement évolutionnistes, qu'on soit d'accord ou non, il ne me semble pas qu'on manque d'ambition ni surtout que l'on reste dans le statu quo.
Ben je ne trouve pas que la prise de position ne soit si ambitieuse que cela en fait. Simplement parce que l'on ne va pas assez en profondeur je trouve des concepts que l'on nous présente.
Dans cet épisode on comprend bien pourquoi la règle de non ingérence est très importante. MAIS je trouve que dire que cette civilisation avait besoin de passer par 2200 ans d'obscurantisme religieux, et que c'est le lot de toutes les civilisations avant d'être considérable comme évoluée, assez maladroit et surtout "léger".
Pour ce qui est du statut quo c'est surtout par rapport à Isaac que je dis cela. Il vient de passer 700 ans avec des "humains", à voir ce qu'il en sera dans la S2 mais je suis près à parier qu'il n'aura toujours pas compris le concept d'humour dans l'épisode suivant, mais en réalité ce n'est pas grave, j'accepte ces petits statut quo façon Voyager maintenant.
D'ailleurs j'avais trouvé l'épisode de Voyager sur la planète qui évolue très rapidement vachement plus fort ! Pourtant sur une même durée.
MAIS Voyager est le produit de 4 séries et quelques films d'environs 40 ans d'histoire donc c'est pas comparable.
Désolé mbuna en relisant les messages passé je me rends compte que je suis une buse en argumentation et en critique... je me perds dans ce que je veux dire et je suis trop émotif dans mes propos, ça ne doit pas être très rigolo d'avoir affaire à moi
Dernière modification par Synock (31-05-2019 16:29:34)
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Désolé mbuna en relisant les messages passé je me rends compte que je suis une buse en argumentation et en critique... je me perds dans ce que je veux dire et je suis trop émotif dans mes propos, ça ne doit pas être très rigolo d'avoir affaire à moi
Ouhlala tu n'y es pas, mon ami.
Toi tu te trouves trop "émotif" dans tes propos (on va pas commencer à s'excuser de ne pas être vulcain ??!!??), moi je trouve que je ne sais pas assez la partager. Tu vois, chacun ses problèmes Au final, tout part de là, de ce qu'on ressent, et on l'exprime chacun à sa manière.
Ton paralèlle avec Voyager est très pertinent. The Orville lui ressemble bien + qu'a TNG finalement (m'étonne pas que je l'apprécie beaucoup, du coup).
Isaac a un potentiel SF de folie, là où Bortus est bien plus limité. Et pourtant ce 2ème personnage va être (à mon grand désarroi) bien plus utilisé.
The Orville est largement stand alone (comme Voyager), ce qui permet en principe un plus grand éclectisme dans les sujets, sans devoir trainer un fil rouge feuilletonnant ou une caractérisation trop contraignante dans son obligation d'évolution constante. On peut donc passer du coq à l'âne d'un épisode à l'autre en lâchant les chevaux. Ce format convient très bien à The Orville, vu la manière dont elle a été vendue (le Galaxy Quest de la semaine). La difficulté pour elle, c'est donc d'atteindre un certain équilibre entre le divertissement "potache" et l'ambition SF débridée que permet ce format. Si on accepte ces contraintes de base, alors on passe plus facilement sur ses manques. Effectivement, certaines choses passent au second plan.
Finalement, vu sous cet angle, on finit effectivement par y voir une petite soeur de VOY. Seulement VOY avait les moyens de ses ambitions avec une équipe rodée et un synopsis clair. The Orville est métamorphe, elle se bâtit dans la durée et se modèle petit à petit, navigant entre la pub de départ, la volonté d'en faire un ST-like, d'être un divertissement à la sauce McFarlane, et de faire cohabiter ces différentes tendances.
Ce sera encore plus flagrant en saison 2, où l'équilibre pour moi sera rompu : les épisodes "soap" seront encore plus soap (début de saison surtout), et les épisodes SF seront encore plus SF (avec au moins 4 épisodes sensationnels). Tu auras le pire et le meilleur en saison 2. Le meilleur (SF) et le pire (soap) dépendant directement de la personne à l'origine de l'épisode.
Après, c'est limite pas un jugement de valeur, chacun voit midi à sa porte. Car pour moi The Orville à quelque chose de quasi constant : une qualité d'écriture bien au dessus de la moyenne. D'ailleurs, j'ai choisi cet avatar depuis l'un des épisodes de la saison 2 centré sur Alara, assez soap pour certains, mais qui pour le coup m'a totalement bluffé.
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Ok !
Merci pour ce retour !
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