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#1 19-01-2013 15:51:11
- Buckaroo
- Gotta Light ?
Gene L. Coon : Le Second Gene ou le "vrai" Gene ?
Ayant reçut en cadeau l'intégrale Blu Ray de La Série Originale ( merci la famille 
) , je repars depuis en "slingshot effect" sur la première saison.. Découvrant ainsi de nouveaux mondes étranges et de nouvelles sensations, pas que lier à l'image et au son , mais aussi au sens de La Série Originale.
Découverte donc ( même si je le soupçonnais depuis pas mal de temps ) qu'il n'y a pas dans ma chère Série Originale qu'une seule saveur de Star Trek, mais plusieurs.
Celle du créateur Gene Roddenberry ( les pilotes et les 9 premiers épisodes ) , celle de Gene L. Coon ( de Miri à Breads and Circuses ) , celle de John Meredyth Lucas ( de Journey To Babel.TOS.2 à The Omega Glory.TOS.2 ) et enfin l' entière saison 3 sous la houlette du controversé Fred Freiberger..
Bien plus que refléter la vision de son créateur & producteur éxécutif _ Gene Roddenberry, la série serait une affaire de producteurs. & je trouve finalement de plus en plus d'affinités avec celui de Gene L. Coon.. Au point de douter de la paternité de ce que nous appellons l'esprit Star Trek : Son optimisme pour de meilleurs lendemains, son positivisme ect..
Quand on y regarde de plus près.. Les épisodes produit par Gene Roddenberry ne sont pas aussi positifs que ça, parfois glauque et emprunts de mélancolie. Cela dés The Cage , si cela finit bien pour Pike, un autre son de cloche se fait entendre : Les Talosiens condamné à l'extinction , et la pauvre Vina à jamais défigurée, reste sur Talos IV avec une illusion du Cpt Pike. C'est plus grave dans Where No Man Has Gone Before, ou Jim Kirk doit tuer son meilleur ami Gary Mitchell devenu fou.. Si on excepte The Naked Time & The Corbomite Maneuver au ton léger, les sujets abordés par Roddenberry sont loin de présenter une humanité sous son meilleur jour . Même sous le couvert de la comédie, Mudd's Women, ou sans équivoque sont abordés les thèmes de la drogue et de la prostitution. Les "vilains" finissent toujours mal que se soit le Dr. Tristan Adams ou le Dr. Korby. Tristan Adams et son asile de fou infernale, Korby et son cauchemar mécanique.. Nous n'oublierons pas le sort pathétique du pauvre Charlie Evans, ou le hara kiri du commandeur Romulien.
Les personnages principaux subissant par ailleurs ce même traitement frontale. Jim Kirk, présenté comme un égoïste libidineux dans The Enemy Within , ou confiant ses doutes à Bones ( Balance Of Terror ) ..Spock , pas non plus en reste : Craque emotionnellement dans The Naked Time, et devient victime de bigoterie au sein de l'équipage.
le Star Trek produit par Gene Roddenberry se révéle, donc plus désenchanté que ne le voudrait l'esprit Trek.
Au bout de 9 épisodes Roddenberry laisse les rênes de la production à son associé Gene L. Coon.
& c'est ici, selon moi dans cette période qui couvre deux saisons et une trentaine d'épisodes, que se trouve le vrai et pur esprit Star Trek .
Avec Gene L. Coon, la série trouve enfin sa structure propre, là ou on sentait le Trek de Roddenberry encore sous l'influence de la Twilight Zone & de Planète Interdite .
Coon trouve le parfait équilibre entre les trois personnages Kirk, Spock et Bones..Surtout il les installe dans la stature d'icônes qui ont fait leur succès.. Finit par exemple, le Jim Kirk en proie au doute, accablé par le poids de ses responsabilités.. Place au Captain Kirk, héros valeureux, leader charismatique qui démarre au quart de tour, et ne se pose plus de questions quand sa chère Enterprise est en danger.
Il fonce tête baissé dans l'action avec Spock, Bones _ et parfois Scotty, pour contrebalancer ses décisions. Il n'est plus un homme seul ( voir la dernière image de Balance Of Terror ) .
Les épisodes produit par Gene L. Coon posent aussi les fondations de la franchise, absente chez Roddenberry( le créateur pourtant ! ) : Sous son édige, se crée Starfleet Command , l 'United Federation Of Planets , la Prime Directive. Il conçoit aussi un ennemi à la hauteur du Captain Kirk : Les Klingons , plus sanguin que les Romuliens.. Gene L.Coon à la barre et c'est soudainement un Star Trek plus ouvert et aéré.. Délicieux cocktail psychotronique d'entre humour , action et réflexion..
C'est justement dans le domaine de la réfléxion que le Star Trek de Coon prend l'avantage sur celui de Roddenberry..Il est plus optimiste, et surtout plus comtemporain. Gene L.Coon posséde un regard aiguisé sur son époque tumultueuse ( la fin des années 60 ). Si Roddenberry évoque toujours la guerre froide ( Balance Of Terror ), les peurs ancestrales ( l'extinction dans The Man Trap , la déshumanisation dans Dagger Of The Minds ) Coon a lui son regard planté sur le Vietnam, les drogues psychadéliques, la lutte pour les droits civiques ect.. Une vision tournée aussi vers demain : La défiance vis à vis du tout technologique.
& c'est sur ce point précis qu'on reconnaît en Gene L. Coon , un auteur , un vrai , par les thèmes reccurents qui habite son Star Trek . la méfiance envers les machines certes , mais surtout et avant tout : La stupidité de la guerre, et de l'acte de tuer son prochain sans chercher à le comprendre.. Chez Roddenberry, la guerre, semble être un mal nécéssaire ( Balance of Terror , A Private Little War ) . Pas chez Gene L. Coon ex Marine , vétéran de la guerre du pacifique , ancien de la Corée. Intrangiseant dans ce domaine : La guerre , tuer son prochain est stupide. Point barre! Que se soit le cultissisme Arena , A Taste of Armageddonou le séminal The Devil In The Dark .. Un thème qui nous explose en plein visage dans ce qui est sans doute son chef d'oeuvre : Errand Of Mercy . Là ou les "moutons" donnent une formidable leçon d'humanité aux " loups":
"KIRK: Even if you have some power that we don't understand, you have no right to dictate to our Federation
KOR: Or our Empire!
KIRK: How to handle their interstellar relations! We have the right
AYELBORNE: To wage war, Captain? To kill millions of innocent people? To destroy life on a planetary scale? Is that what you're defending? "
Ainsi les climax désenchantés typiquement Twilight Zone se transforment soudainement en climax typiquement TOS : de véritables morceaux d'optimisme envers le genre humain, pas bête du tout dans leur propos.
Kirk refuse de tuer le capitaine Gorn , refuse de tuer le Horta , refuse de déclarer la guerre aux Klingons, il épargne Khan ect..Ca c'est l'esprit Trek tel qu'il traverse les générations. Gene L.Coon poussant le vice jusqu'à réinterpréter certains épisodes Roddenberrien sur cette angle purement optimiste : de Charlie X au The Squire of Gothos ( tout les deux parlent d'enfants aux pouvoirs dangeureux ) , du mélancolique What Are Little Girls Made Of? au follement drôle I Mudd ... et Enfin le sort de Vinia beaucoup plus beau, car enfin "réel " dans The Menagerie.
Le Star Trek produit par Gene L.Coon donne ses lettres de noblesses à la série, ses plus gros morceaux de cultes inoubliables : Arena , Amok Time , The Trouble With Tribbles , The City On The Edge Of Forever.. A y regarder de plus près, mon top 5 d'épisodes favoris porte la marque de Coon , y compris ce surréaliste et frappadingue Spock's Brain qu'il a écrit sous le pseudo de Lee Cronin.
Donc selon moi, le père de l'esprit Trek n'est peut être pas celui que l'on croit :
Le "vrai" Gene , c'est lui.
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#2 19-01-2013 18:04:55
- scorpius
- Nowhere Man
Re : Gene L. Coon : Le Second Gene ou le "vrai" Gene ?
Bucky bravo pour ton texte, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire.
Cela dit, perso je suis toujours un peu mal à l'aise, lorsqu'on tente de retirer ses lauriers au créateur d'un univers. Gene Coon est un grand scénariste et comme bien d'autre sa contribution à l'univers Star Trek est essentiel. Maintenant dire que (peut être) il serait le père de l'esprit et de la philosophie Trek, non ! Déjà parce qu'on sait que Roddy était très interventionniste dans les scénarios de TOS, dés lors je ne vois pas pourquoi ça n'aurait pas été le cas de ceux de Coon...
Ensuite à mon sens l'esprit Trek est palpable et cela dés "The Cage", encore une fois l'apport de Coon a sans doute était très important, mais lui donner une forme de paternité au Trekverse, c'est comme ceux qui disent que Gary Kurtz est le vrai cerveau de Star Wars ou que la saison 4 d'ENT c'est uniquement du Manny Coto et que B&B ont juste jouer les touristes... à tort ou à raison, j'ai du mal à raisonner ainsi.
Donc mes votes vont à Gene Roddenberry.
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#3 19-01-2013 18:25:14
- bound
- Explorer of the further region of experience
Re : Gene L. Coon : Le Second Gene ou le "vrai" Gene ?
Moi qui pensait que le vrai père de Star Trek c'était J.J Abrams...
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#4 19-01-2013 18:32:19
- scorpius
- Nowhere Man
Re : Gene L. Coon : Le Second Gene ou le "vrai" Gene ?
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#5 20-01-2013 16:31:46
- Buckaroo
- Gotta Light ?
Re : Gene L. Coon : Le Second Gene ou le "vrai" Gene ?
Moi qui pensait que le vrai père de Star Trek c'était J.J Abrams...
Rigole pas 
.. Gene Roddenberry était le JJ Abrams de son époque.. Sauf qu'il fut complétement marqué par le phénoméne Star Trek .
C'est quoi son idée de génie derrière Star Trek ?
Transposé Planète Interdite sur petit écran , éviter de faire du Irwin Allen et faire plutôt du Rod Sterling..
Le concept ne tenait que sur quelque feuilles, ou le résultat final n'a rien à voir avec les intentions de départ.
Je lui reconnais plus de couille que JJ Abrams , parce qu' à son époque la SF en TV était un territoire vierge à conquérir.
Néanmoins , il a le cul aussi bordé de nouille ( sinon plus ) que JJ Abrams .. Le premier pilote est rejeté par le studio, qui par je ne sais quelle miracle en recommande un autre.. Du jamais vu dans l'histoire de la TV..
La Série Originale survit tant bien que mal contre l'adversité : son manque de moyen, le manque d'intêret du studio, le sois disant échec à l'audimat.. 10 ans plus tard, on lui proprose de remettre le couvert pour une Phase II, et il hérite d'une super production (chaotique) , ou il s'inspire largement de 2001 et de CEOT3K .
Le génie, comme la réussite de Gene Roddenberry me fascine.
Cela dit, perso je suis toujours un peu mal à l'aise, lorsqu'on tente de retirer ses lauriers au créateur d'un univers.
Ce n'était pas mon but. Gene Roddenberry reste le créateur de Star Trek, et son producteur exécutif. C'est lui qui a le dernier mot , pas Gene L.Coon.. La saison 1, c'est GR qui réécrivait chaque script à même le tournage. Seul peut on regretter son abscence lors de la saison 3 confirmé par Robert Justman.
De l'esprit, il existe une part de lui même..Dans son Star Trek : l'immense pouvoir de l'imagination . A l'humanité, rien d'impossible.. Mais force est de constater que sa vision tant plus vers le pessimisme ( Gary Mitchell, Charlie Evans , Dr Korby ect... ).. Constat tout aussi troublant : L'homme en charge est forcément seul chez Roddenberry : le Capitaine Pike, Jim Kirk..et vous le remarqueriez 20 ans plus tard : le Capitaine Jean Luc Picard est lui aussi un homme seul, isolé . Hors Star Trek dans l'esprit, évoque une fraternité d'homme.
Chez Coon, comme chez Michael Piller, chez Manny Coto.. le Capitaine n'est plus un homme seul.
J'en arrive à penser que Gene Roddenberry ne parvenait pas à saisir l'esprit ( ou le coeur ? ) de sa série, sans l'aide de précieux lieutenants. Quelque part comme si il voulait revenir au concept original. l'exemple de TMP qui dans l'esprit est plus proche de The Cage que n'importe quel épisode de TOS .. Ce n'est pas à un paradoxe près chez lui. Par exemple, qualifier The Wrath Of Khan de " simple opération militaire" quand on a produit Balance Of Terror. Je trouve que c'est un peu l'hopital qui se fout de la charité..
Comme je l'ai dit dans mon texte, pour Gene Coon, la guerre est une chose stupide. Quand il quitte la série, l' épisode suivant sur ce thème , c'est A Private Little War ou la guerre redevient un mal nécéssaire, écrit par qui cette "petite guerre privé " ? : Gene Roddenberry ! .. Heureusement derrière , il y a des épisodes comme By Any Other Name qui revient à la touche optimiste de Coon. Cet épisode est écrit par DC Fontana qui ne tarit pas d'éloge envers le travail de Coon sur la série.
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