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#51 24-11-2019 08:26:54

dl500
TOS Forever

Re : Sherlock Holmes : archétype du détective génial, ambassadeur de l'ère victorienne, et ancêtre de Spock !

Sherlock: intégrale
Puisque la TV française dans toute sa qualité de diffusion et de programmation s'est permise de rediffuser cette excellente série sur la 8 au tout début de l'été, je me suis dit qu'il était temps de la revoir dans son intégralité. Pas de bol, au bout de 5 épisodes...plus rien. Retour sur France 4 cette fois à la rentrée avec diffusion dans le désordre et en squizant les premiers épisodes.
J'ai donc commandé l'intégrale en dvd pour moins de 30€. Après les responsables de chaines se demandent pourquoi le replay fait autant d'audience (perso je regarde souvent à J+1 pour éviter toutes les pubs ridicules qui saucissonnent les émissions, films ou séries) et pourquoi les jeunes ne regardent plus la TV au profit d'autres modes de visionnage...
Bref…
Je vais classer la série en 2 parties:
les deux premières saisons avec une préférence pour la seconde, où le concept est maîtrisé et abouti. Sans revenir sur le jeu des acteurs (un régal), les scénarii sont relativement respectueux du matériau d'origine. On est transporté dans le cerveau de Sherlock et dans son monde (limite psychopathe).
Et voici qu'arrivent les 2 dernières saisons: J'ai vraiment aimé tout en étant déçu. Ce n'est plus la même série. C'est toujours très bien écrit, mais on joue maintenant sur le twist, on s'éloigne du canon pour inventer des personnages et limite jouer dans le soap (parents des Holmes, sœur cachée, épouse de Watson, retour à chaque épisode sous toutes ses formes de Moriarty...tout ça sur 7 épisodes stop! s'en est trop).
Pourquoi ne pas avoir développé le côté psychopathe de Holmes avec la fin de la saison 3? Pourquoi nous resservir Moriarty à toutes les sauces encore et encore?
Si les acteurs sont solides, que les histoires sont (quand même) excellentes, je regrette la perte de l'adaptation du canon de Conan Doyle. A part les titres, il n'y a plus rien à voir. On est dans de l'aventure et presque du super héroïsme.
Il y a peu de chance qu'une cinquième saison voit le jour, c'est regrettable, mais peut être que le concept ne se prêtait pas à une série longue.
Je reste donc un peu déçu tout en ayant apprécié ce que j'ai regardé. Sensation ambigu et paradoxale.
Comme souvent dans les séries anglaises, c'est bien barré et il faut accepter ce monde très britich (parfaitement rendu).


L'être humain a deux vies. La seconde commence quand il se rend compte qu'il n'en n'a qu'une...

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#52 24-11-2019 10:58:16

scorpius
Nowhere Man

Re : Sherlock Holmes : archétype du détective génial, ambassadeur de l'ère victorienne, et ancêtre de Spock !

dl500 a écrit :

Pourquoi ne pas avoir développé le côté psychopathe de Holmes avec la fin de la saison 3? Pourquoi nous resservir Moriarty à toutes les sauces encore et encore?

Pour montrer l'impact profond qu'a eu la rencontre avec Moriarty sur sa psychée. Il fait remonter pas mal de choses que Sherlock s'efforce de combattre. Ce n'est pas innocent d'avoir le "fantome" de Moriarty enchainé tout au fond du palais mental de Sherlock. J'ai donc trouvé cela justifié les apparitions de Moriarty que ce soit d'un point de vue psychologique en s3/The Abominable Bride ou en s4 ou il ne sert que de fausse piste finalement (c'était habile). Puis c'est toujours un tel plaisir de revoir Andrew Scott.

Si les acteurs sont solides, que les histoires sont (quand même) excellentes, je regrette la perte de l'adaptation du canon de Conan Doyle. A part les titres, il n'y a plus rien à voir. On est dans de l'aventure et presque du super héroïsme.
Il y a peu de chance qu'une cinquième saison voit le jour, c'est regrettable, mais peut être que le concept ne se prêtait pas à une série longue.
Je reste donc un peu déçu tout en ayant apprécié ce que j'ai regardé. Sensation ambigu et paradoxale.
Comme souvent dans les séries anglaises, c'est bien barré et il faut accepter ce monde très britich (parfaitement rendu).

La s4 est étrange, le soap, les twists tout cela ça ne m'a pas dérangé, ce n'est pas comme si Doyle n'avait pas joué avec tout cela par le passé, mais ouais c'est un peu trop condensé. Il y a aussi le traitement, en particulier l'épisode final qui par certains aspects est très fidèle à l'écriture pulp de Doyle, mais ça joue aussi pas mal sur l'héritage de l'oeuvre dans la culture populaire. Il y a un côté "on adapte pas seulement Doyle, on explore également son impact culturel". Comme tu dis il y a ce côté super-héroique, un peu comme si Moffat et Gatiss utilisaient Sherlock Holmes pour adapter une aventure de Batman ou il est enfermé dans un Arkham contrôlé par le Joker. C'est assez casse-gueule.

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#53 24-11-2019 11:47:18

dl500
TOS Forever

Re : Sherlock Holmes : archétype du détective génial, ambassadeur de l'ère victorienne, et ancêtre de Spock !

Salut Scorpius.
Merci pour ton retour.
Globalement je suis du même avis que toi sur la série, d'ailleurs j'attends ton récap de la saison 4. wink

A part la 3 qui est étrangement plus faible que les autres mais avec des magnifiques fulgurances, je reconnais l'extrême respect à l'œuvre originale.
La 4 est quand même bien barrée...
J'aurais aimé une fin plus proche des 6 premiers épisodes.


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#54 17-03-2020 08:42:47

scorpius
Nowhere Man

Re : Sherlock Holmes : archétype du détective génial, ambassadeur de l'ère victorienne, et ancêtre de Spock !

dl500 a écrit :

j'attends ton récap de la saison 4. wink

J'ai revu le final de la saison et si j'avais dès mon premier visionnage à l'époque déjà bien aimé, j'avais quand même eu des réserves. Elle se sont envolées. Clairement le traitement et en particulier celui d'Eurus et de ses capacités complètement craquées à de quoi diviser... Pour autant, ben ça ne me dérange pas plus que ça. Elle représente une version extrême de Sherlock et en particulier du dilemme central qui habite le personnage, à savoir concilier ses émotions et son intellect.

Pour Sherlock tout au long de la série ça passe par sa relation avec Watson, notamment sur un point crucial : la communication/la sociabilisation. Une chose qui fait au début de la série totalement défaut à Sherlock. Tout comme Eurus finalement, il peut ressentir, il a un coeur, mais il n'est pas vraiment capable d'exprimer tout cela. Du coup, il communique avant tout à travers son intellect, lui donnant des airs de supériorités, donnant l'impression qu'il est froid, distant, presque inhumain parfois.

Il n'en est rien et certains jalons essentiels vont lui permettre de réconcillier son coeur et son cerveau, pour ainsi dire (sa relation avec Irène, sa mort/resurrection et l'impact qu'elle va avoir sur ses proches, etc).
C'est un motif récurrent de la série que d'utiliser le "méchant" comme miroir de Sherlock. C'était certainement le cas de Moriarty, mais aussi de Magnussen, un Sherlock inhumain dépourvu du moindre coeur et qui offre une réflexion sur la communication franchement plus pertinente que jamais à l'heure des Me-Too et autres fake-news.

Eurus quand à elle est un ajout intéressant, tout l'épisode est construit autours de son désir de communiquer avec son frère, tout en étant incapable de le faire d'une façon un tant soit peu sensible. J'aime beaucoup cette idée qu'elle transforme l'asile en une sorte d'incarnation de l'espace mental de Sherlock. Le mettant face à divers dilemmes d'ordres moraux, elle passe son temps à tester la dualité de Sherlock, celle entre son coeur et son intellect. Ca passe par son rapport aux crimes/aux enquêtes et aux véritables être humains (tant victimes que coupables) qui se trouvent derrière, une donnée humaine que Sherlock a tendance à mettre en sourdine, affirmant n'être intéressé que par le "jeu". Ca passe à travers sa relation avec Molly ou encore Watson/Mycroft... J'aime beaucoup cette réflexion de Sherlock qui affirme que tout cela est une torture.

Du coup que tout cela finisse de manière très cathartique, avec retour vers le trauma original (la révélation bouleversante concernant "Barbe rousse") fait que d'un point de vue émotionnel, ben ce final marche parfaitement sur moi. Et c'est là que, amha, le génie de cet épisode réside. En tant que spectateur, il me met un peu dans une position métatextuelle absolument brillante, d'un côté ce que je ressents d'un point de vue purement émotionnel et de l'autre ce que l'épisode peut m'amener à considèrer d'un point de vue plus "intellectuel". Sur Eurus/son traitement, la manière dont le script est construit autours d'elle et ce qu'elle peut faire. Je peux comprendre qu'on adhère pas sur ce point (vraiment) mais au final, avec cet épisode je laisse parler mon coeur smile

Rien que le fait que Sherlock & Eurus soient capables de finalement communiquer à travers la musique, je trouve ça magnifique ! Cette idée que Sherlock a enfin trouvé un chemin vers le coeur de sa soeur et il s'agit d'une forme de communication universelle. Thématiquement, ça boucle la série parfaitement. Une série qui n'a eu de cesse de questionner les moyens de communications modernes (l'omniprésence des textos par exemple qui sont dès le premier épisode intégrés à la narration même de la série) et leurs effets sur les rapports humains.

Dernière modification par scorpius (17-03-2020 18:08:14)

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